Lundi 3 décembre à 18 h à Tournefeuille

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Lundi 3 décembre à 18 h à Tournefeuille
Lundi 3 décembre à 18 h à Tournefeuille
La grande salle du « Phare » à Tournefeuille était presque trop petite pour
accueillir les habitants de la ville et leurs « voisins » venus s’informer et débattre
du projet de BHNS Ouest.
Devant plus de 800 personnes, Claude Raynal, maire de Tournefeuille, a ouvert
la réunion en soulignant l’importance du sujet transport pour la troisième ville
du département. Il a situé le débat, indiquant qu’il s’agissait d’un projet de
longue haleine et que l’on était encore bien loin de la phase de travaux. Un
projet qui s’inscrit dans une vision globale de l’agglomération et qui devrait
permettre à Tournefeuille de ne pas être le parent pauvre du Grand Toulouse en
matière de transport.
Joël Carreiras a ensuite indiqué que ce projet obéissait à une logique
d’ensemble, qu’il était inscrit au Plan de Déplacements Urbains et que la volonté
du président de Tisséo-Smtc et de Toulouse Métropole était de lier urbanisme et
transport, afin d’éviter les déséquilibres provoqués par des transports trop
éloignés de l’habitat. De plus, le territoire de Toulouse Métropole étant très
attractif, il est encore davantage nécessaire de bien maîtriser l’espace et les
déplacements. Il convient maintenant d’offrir une alternative au « tout voiture »
et de définir cette alternative de façon cohérente et rationnelle. Le BHNS a
vocation à rééquilibrer les dessertes périphériques, en liaison avec d’autres
réalisations, telles que la Voie du Canal Saint-Martory ou le site propre des
Ramassiers. En achevant son introduction, Joël Carreiras a souhaité un débat
dans la clarté et la transparence.
Le BHNS Ouest a été ensuite présenté au public par les techniciens du SMTCet
de la SMAT : Fabienne Dupoux a situé le BHNS au plan général au sein de
l’agglomération ; Vincent Georjon a expliqué ce qu’était un BHNS ; Xavier
Bonneau a montré les différentes caractéristiques d’insertion et de
fonctionnement d’un BHNS ; Eric Jelen a décrit le projet en l’état actuel et les
variantes étudiées.
A l’issue de cette présentation, une partie du public a quitté la salle. Avant les
premières questions, Claude Raynal a rappelé quelques enjeux pour la ville : la
nécessité d’un transport alternatif apportant des gains de temps, la recherche
d’un plan de circulation prenant en compte une réalité topographique, marquée
par l’absence de grands boulevards.
De nombreux habitants de Tournefeuille sont alors intervenus, questionnant sur
le projet et ses différentes facettes :
- Le coût du carburant consommé par le BHNS ne risque-t-il pas de poser un
problème financier à terme ?
- Les voies de circulation ont-elles la dimension nécessaire pour accueillir un
BHNS ?
- Quel sera l’impact du projet pour les Tournefeuillais de Lardenne séparés
du cœur de la ville par la rocade Arc-en-Ciel ?
- Pourquoi faire circuler aujourd’hui des bus au gas-oil, alors qu’il y a 80 ans,
le petit train Toulouse/Boulogne-sur-Gesse qui traversait Tournefeuille était
électrifié ?
- Où sont les parkings-relais ?
- Que devient le TCSP des Ramassiers ?
A cette série de questions, Joël Carreiras a apporté des éléments de réponse.
La voie de liaison en site propre des Ramassiers va être réalisée, fin 2014 et les
dessertes vers Basso Cambo et Colomiers ne sont pas oubliées, mais le présent
projet répond à un besoin identifié : la ligne Plaisance/Tournefeuille/Toulouse
avec un temps de parcours de 45 minutes. Le coût est évalué actuellement à 180
millions d’euros, soit 10 millions par kilomètre en incluant les travaux
d’aménagements urbains.
Pour la ligne C, l’idée de son utilisation n’est pas écartée, mais sa capacité
potentielle laisse difficilement entrevoir la possibilité d’atteindre un trafic de 35
à 40.000 voyageurs/jour. Quant aux parkings, c’est un vrai sujet : il faut bien
dimensionner leur capacité, en tenant compte que les rabattements sur le BHNS
se feront d’abord à partir des lignes de bus.
Selon Claude Raynal, il ne faut pas rêver à un métro qu’on n’aura jamais. Le
choix du BHNS est aussi une question financière. Puis Xavier Bonneau a précisé
qu’il fallait une largeur de voirie entre 6.50m et 7 mètres pour que 2 bus puissent
se croiser. Sur le problème énergétique, Vincent Georjon a informé que de
nouvelles technologies étaient en cours de développement : hybride
diesel/électrique et tout électrique sans caténaires.
D’autres questions sont ensuite venues du public :
- Que devient la desserte de la Résidence d’Oc ?
- Quel service futur pour Les Vitarelles et Le Marquisat ?
- Pourquoi ne pas créer une voie réservée aux bus fonctionnant vers Toulouse
le matin et vers la banlieue le soir ?
- Pourquoi l’absence de pistes cyclables ? Quelle continuité pour le réseau
cyclable ?
Claude Raynal a répondu sur plusieurs points. Pour la Résidence d’Oc le
problème va être regardé. En ce qui concerne la ligne 65, la question de son
maintien est posée, puisque le BHNS reprend l’essentiel de son parcours et se
substitue donc à elle en grande partie, mais les lignes seront restructurées de
manière à maintenir l’irrigation des quartiers. Pour la circulation l’inversion du
sens unique de la rue du Petit Train permettra d’éviter le trafic de transit. Quant
au vélo, il n’est pas question que le BHNS en limite l’usage.
Autres questions et suggestions :
- Que va devenir la ligne 21 ?
- L’entrée du BHNS dans Toulouse pose de gros problèmes : pourquoi ne pas
rabattre la ligne sur Basso Cambo ?
- A quand une réunion pour les Tournefeuillais de Lardenne ?
C’est Joël Carreiras qui, à son tour, a répondu. Il a précisé que Basso Cambo
n’était pas dans les scénarios étudiés qui sont actuellement au nombre de trois :
avenue de Lardenne, Ramelet Moundi, Pradettes. L’avenue de Lardenne a
l’avantage de permettre l’itinéraire le plus direct, les autres allongeant le
parcours en étant plus sinueux. Les hypothèses d’insertion du BHNS dans la
voirie sont diverses : axiales, latérales, voie unique en alternat…
Avant la clôture de cette soirée d’information, Joël Carreiras est revenu sur les
difficultés rencontrées la semaine précédente pour l’organisation de la réunion
de Lardenne.
« Nous avons sous-estimé la participation, a-t-il regretté. Ce n’était pas dans
notre intérêt d’annuler, ni de débattre dans de trop mauvaises conditions qui ne
permettent pas de faire de la concertation. On continue à travailler sur le projet,
à rechercher le juste milieu, dans l’honnêteté et la transparence. Nous allons
réunir les conditions qui contribueront à un travail serein, avec des ateliers de
concertation constructifs qui précéderont une réunion de synthèse. »