Je compte sur vous

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Je compte sur vous
Éducation Mille élèves lorrains et allemands étaient hier à Verdun, pour la restitution d’un travail de mémoire sur 14-18
« Je compte sur vous »
Verdun. Au m o m e n t o ù
l’hymne européen tombait
du carillon des tours de la
cathédrale, les participants
ont été invités à se tenir par
la main. Un hommage
émouvant au geste de paix
entre François Mitterrand et
Helmut Kohl de 1984.
Peu de temps avant, les
élèves avaient déposé des
roses blanches sur la « marelle », œuvre symbolique
située devant les marches du
Centre Mondial de la Paix.
C’est en effet ce lieu qui a
été choisi pour la journée
académique de commémoration de la Première Guerre mondiale. « C’est la restitution d’une année de travail
dans les écoles, les collèges
et les lycées de Lorraine »,
confie Philippe Hansch, le
directeur du lieu. Dans plusieurs salles de l’édifice, les
projets menés tout au long
de l’année en pluridisciplinarité ont été découverts par
les officiels et les élèves.
« Les points forts de la cérémonie sont : l’hommage
aux soldats allemands et
français morts pendant le
conflit, l’amitié franco-allemande et l’effort commun de
construction de l’Europe
avec le moteur franco-allemand ».
En tout, près de 1.000 élèves de toute la Lorraine et du
land de Sarre s’étaient donné rendez-vous à Verdun.
Un lieu de rencontre donc,
que ce Centre Mondial de la
Paix « où les élèves peuvent
échanger entre eux. Nous
sommes identifiés comme
lieu central du Centenaire
en Meuse », insiste Philippe
Hansch.
« C’est le point d’orgue de
l’année scolaire. Il y a entre
30 et 40 établissements de
Lorraine qui sont présents »,
confie Alexandre Lafon, de
la Mission du Centenaire.
Un sens franco-allemand
donné aussi par l’académie
quant au choix du sujet proposé pour l’année 20132014 : « Traces, mémoires et
frontières ».
« Willkommen ! »
Les drapeaux français et
allemands encadrent l’étendard européen. Une jeune
musicienne entreprend un
morceau de guitare sèche. Et
c’est le moment des allocutions : « Willkommen ! », a
déclaré Thibaut Villemin,
représentant Gérard Longuet pour le Centre Mondial
et qui rappelle la présence, il
y a quelques années, dans ce
lieu de jeunes Israéliens et
Palestiniens venus parler de
Paix. Et en citant le Centre
Mondial : « Il est un site qui
se prépare à écrire l’avenir
qui s’écrit sur les Droits de
l’Homme, sur la Paix et sur la
liberté ». Puis c’est Alexandre Lafon qui a pris la parole
évoquer le thème d’étude de
cette année scolaire : « C’est
Gaël Blaison, 1re L
E « C’est une très belle avancée dans
le contexte actuel. C’est une belle
image, une certaine entente européenne », confie cet élève du lycée
Margueritte de Verdun qui parle aussi
du couple franco-allemand dans la
construction européenne.
Au milieu de cette émulation dans la
cour du Centre Mondial de la Paix et
de la présence de ses camarades
lorrains et allemands, il est content
d’être là : « On est capable de construire des projets », affirme-t-il.
K Dépôt de roses devant les marches du Centre Mondial de la Paix.
un pont entre le passé et le
présent, entre la France et
l’Allemagne ».
Nacer Meddah, le préfet de
région avait tenu à être présent « car j’ai envie de parler
de votre responsabilité,
vous, les élèves. C’est vous
qui allez porter ce devoir de
mémoire dont on vous a parlé à l’école. J’ai besoin de
vous, je compte sur vous
pour dire combien il est im-
Photo Franck LALLEMAND
portant d’être porteur du devoir de mémoire ». Gilles
Pécout, recteur de l’académie et Ulrich Commerçon,
ministre de l’Éducation et de
la Culture du Land de Sarre
ont entrepris un discours à
deux voix : « Si vous êtes là,
c’est pour exprimer votre rejet de la guerre » ont-ils dit.
« Votre présence est le signe
que nos pays se tournent
vers l’avenir ».
Frédéric PLANCARD
Lucie Pouly, 1re L
E « C’est intéressant. C’est bien de
réunir toutes les nouvelles générations au Centre Mondial de la Paix.
Comme c’est le Centenaire on a beaucoup parlé de la Première Guerre
mondiale. Et nous avons eu la chance
de participer au projet Patton (NDLR :
Helen Patton, la petite-fille du général
a participé à un projet artistique au
lycée Margueritte de Verdun) », confie-t-elle en parlant du devoir de
mémoire : « On fait passer. On aime en
parler »
Caroline Lauer
et Anna Peter
E Élèves d’une classe de seconde en Allemagne, les deux
jeunes filles sont « fières de
participer. Et nous sommes
contentes d’être ici. On ira
parler en classe de ce que l’on
a fait ». Fières aussi que les
peuples allemand et français
soient devenus amis et aussi
« un peu choquées de voir la
réalité de la guerre »