Est Républicain du 21 novembre 2014 : "L`Histoire

Mémoire La BD « Notre mère la guerre »
a été présentée hier à Verdun
L’Histoire au rendez-vous
K Les auteurs de la BD réunis pour parler de leur œuvre.
Verdun. Le scénariste Kris et
le dessinateur Maël venaient de mettre un point
final à leur série. « Notre
mère la guerre » est l’histoire d’une : « escouade d’ados
délinquants qui se retrouvent mobilisés contre une
remise de peine », explique
Kris. Une série de meurtres
de femmes émailleront leur
parcours. Mais l’assassin
n’est peut-être pas celui
qu’on croit. Une histoire qui
traverse la Grande Guerre et
permet d’appréhender ces
différentes facettes.
Av e c « N o t r e m è r e l a
Guerre – Chroniques » labellisée par la Mission du
Centenaire, Kris a eu envie
de « rajouter un point final
en faisant un pas de côté
pour s’interroger sur ce qui
nous a portés ». C’est aussi
une sorte « d’hommage à
ceux qui nous ont inspirés ».
« Une histoire, ça ne
tombe jamais du ciel »
Une présentation en a été
faite, hier au Centre mondial
de la paix de Verdun par les
auteurs et sous l’égide de la
Mission du Centenaire, présidé par Joseph Zimet, qui
était là pour l’événement,
mais aussi de la Mission Histoire du conseil général de la
Meuse.
Et à la genèse fut un voyage de Kris. Brestois de souche. Il avait 14 ans et était à
l’arrière de la 504 break familiale. Les sites de mémoire défilent. « J’avais envie
d’en faire une histoire et de
raconter ce choc. Une histoire, ça ne tombe jamais du
ciel ». Un clin d’œil en forme
de conseil pour les élèves du
collège Saint-Jean, présent
dans la salle, au cas où ils
voudraient se lancer dans la
création.
Kriss a donc rassemblé des
dessinateurs de talents pour
mettre en image les histoires
que contient ce recueil. Car
cette BD, coéditée par la
Mission du Centenaire et les
éditions La Gouttière et Futuropolis, met en scène plusieurs personnages emblématiques de la Grande
Guerre à travers le talent des
auteurs. Et dans cette abondance de faits concrets, il
faut aussi « un rapport de
création et pas seulement
purement documentaire »,
commente Maël.
Car les cases mettent en
scène et en chair : Louis
Barthas, Charles Péguy, Gabriel Chevallier, Georges
Deloche, ou encore Vera
Brittain. Avec cette dernière
on touche avec brio au « rôle
des femmes » mais aussi à la
souffrance des « veuves de
soldats et des mères de soldats. Vera Brittain, c’est
l’image de la génération sacrifiée », poursuit Kris.
Pour Samuel Hazard, le
maire de Verdun, « commémorer la Grande Guerre à
Verdun c’est avant tout prononcer un message de
paix ». Une ville symbole de
la Première Guerre mondiale à qui l’on « doit redonner
les moyens de faire rayonner le message universel
dont elle est porteuse ».
D a n i e l M é r i g n a r g u e s,
sous-préfet de l’arrondissement a souligné « la restitution d’une vérité. Vous le faites d’une façon admirable ».
Joseph Zimet, lui, a vanté
la BD « comme un outil de
transmission ». Et de signaler que la Mission du Centenaire s’est vu soumettre 30
projets de BD.
Les auteurs ont visité le
champ de bataille de Verdun
durant l’après-midi. Un des
lieux inspirateurs de leur
œuvre.
Frédéric PLANCARD