Marchés financiers
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21 Août 2015 2015 Août L’essentiel de la semaine ● Zone euro : le lendemain de la ratification du plan d’aide grec par l’Allemagne, le Premier ministre Tsipras a démissionné et appelé des élections anticipées. ● Marchés émergents : alors que la Chine continue de gérer activement les suites de la déroute des marchés action le mois dernier, les devises émergentes continuent de baisser l’une après l’autre ● Etats-Unis : alors que les données récentes envoient des signaux contradictoires, les minutes de la Fed n’ont fourni aucun nouveau detail relative à la première hausse de taux annoncée, le FOMC restant divisé à ce sujet. Ce document est rédigé par Amundi, Société de Gestion de Portefeuille agréée par l’AMF sous le n° GP 04000036. Société Anonyme au capital de 596 262 615 euros. Siège social : 90 boulevard Pasteur 75015 Paris – 437 574 452 RCS Paris. Les informations contenues dans ce document sont le reflet de l’opinion de la société de gestion et sont fondées, à la date d’édition du document, sur des sources réputées fiables. Du fait de leur simplification, les informations données dans ce document sont inévitablement partielles ou incomplètes et ne peuvent dès lors avoir une valeur contractuelle. Cette publication ne peut être reproduite, en totalité ou en partie, sans notre autorisation. Amundi décline toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes causées par l’utilisation des informations fournies dans ce document. Plus divisé que jamais, le FOMC semble donc peiner à trouver un consensus au sujet de (i) sa volonté de faire un premier pas vers la normalisation et, surtout, (ii) l’orientation à suivre une fois cette étape franchie. De fait, « certains participants ont déclaré que les informations entrantes n’avaient pas encore fourni de raisons de prévoir avec une relative certitude un retour de l’inflation à 2 % à moyen terme » tandis que « certains participants [vraisemblablement différents] ont estimé que [...] l’inflation progressait vers [cet] objectif ». 2,5% 2,0% 1,5% 1,0% Breakeven d'inflation à 5 ans Breakeven d'inflation à 10 ans juil.-15 mai-15 mars-15 janv.-15 0,5% nov.-14 Les minutes du comité de politique monétaire de juillet de Réserve fédérale n’ont guère éclairci la situation : impossible de savoir si le premier relèvement de taux de la décennie interviendra le mois prochain, d’ici à la fin de l’année ou plus tard, car les critères de la banque centrale américaine envoient des signaux de plus en plus contradictoires. Les statistiques américaines (notamment les créations d’emplois) semblent indiquer que la reprise se poursuit, mais la Chine joue désormais les troublefête, avec une dévaluation surprise du yuan qui fait ressurgir le spectre de la déflation. Conséquence : sur les marchés à terme, la probabilité d’un relèvement des taux en septembre est . de seulement 45 %, une fiabilité de l’ordre du « pile ou face ». Anticipations d’inflation de marché sept.-14 L’événement : Normalisation de la politique de la Fed : apprendre à lire entre les lignes juil.-14 Informations générales Juridique et financière Marchés financiers Innovations et services mai-14 Source: St Louis Fed, Amundi Research Le break-even rate consiste en la différence entre le rendement d’une obligation à taux nominal fixe et le rendement réel d’une obligation indexée sur l’inflation de maturité et qualité équivalentes. Il est considéré fournir une indication des anticipations d’inflation formulées par le marché obligataire à l’horizon temporel considéré. Sa crédibilité étant en jeu, la Fed ne devrait plus se fier aux « données entrantes » pour arbitrer le débat : les investisseurs vont donc devoir chercher des éléments de réponse du côté de Janet Yellen, dont l’avis est décisif. En effet, depuis la mi-juillet, les anticipations d’inflation américaine à deux ans ont été réduites de moitié (passant de plus de 1 % à moins de 0,5 %), avec une dégradation moins marquée à plus longue échéance. Le marché semble donc redouter (i) une erreur de politique monétaire (un relèvement trop précoce) ou, pire, (ii) un mouvement désinflationniste (voire déflationniste). 21 Août 2015 Marchés financiers La véritable question est de savoir si la Fed (i) s’en tiendra au relèvement de taux et au durcissement progressif annoncés ou si (ii) elle repoussera ses projets à après 2015, voire décidera de retrouver une posture accommodante en raison des « données entrantes ». La réponse à cette interrogation se trouve peut-être dans l’analyse publiée la semaine par Narayana Kocherlakota (parangon de l’assouplissement au sein du FOMC), qui estime que « relever les taux américains à l’heure actuelle serait une erreur ». Le président de la Fed de Minneapolis et son homologue à San Francisco, John Williams, peuvent en effet être considérés comme des porte-parole fiables (quoique non officiels) de Janet Yellen. La saga n’est pas terminée : la suite au prochain épisode. La semaine en un clin d’œil Autres événements Grèce Le Parlement allemand a finalement adopté le plan de sauvetage grec ce mercredi, notamment grâce aux efforts déployés par Angela Merkel pour étouffer un début de rébellion dans son propre parti. Au final, seuls 63 des 311 députés allemands des groupes parlementaires conservateurs d'Angela Merkel ont rejeté la motion, et 3 se sont abstenus.Il était certain que l'accord serait voté par le Parlement allemand, mais une sédition des partis conservateurs (CDU et CSU) aurait pu constituer le plus gros défi politique d'Angela Merkel depuis son entrée en fonction. Les alliés de la Chancelière ont tout fait pour empêcher cette rébellion dans leurs rangs, à commencer par le ministre des Finances Wolfgang Schaüble. Il a largement soutenu le plan de sauvetage de la Grèce en martelant « qu'en raison de l'approbation de l'essentiel des mesures par le Parlement grec, il serait irresponsable de ne pas saisir cette occasion pour offrir à la Grèce un nouveau départ. » Son soutien a considérablement pesé dans la balance dans la mesure où il a lui-même été l'un des principaux détracteurs de la Grèce pendant les 6 mois de négociations. Malgré le vote du Bundestag, les principaux représentants des partis conservateurs s'inquiètent toujours de l'engagement du FMI, qui a déclaré vouloir attendre le mois d'octobre pour décider de sa participation au plan de sauvetage. Le FMI a indiqué qu'il participerait à ce plan uniquement si (i) la zone euro « s'engageait concrètement à alléger le poids de la dette [grecque] au-delà de ce qui a été envisagé jusqu'ici », selon les propos de Christine Lagarde et si (ii) la Grèce remplissait ses obligations relatives à la mise en œuvre des réformes d'ici le mois d'octobre. Angela Merkel a exclu toute décote automatique (sur la valeur faciale) des titres de dette grecs, mais a précisé qu'il existait une « marge de manœuvre » via l'extension des échéances et la réduction des taux d'intérêt. Elle a ainsi déclaré n'avoir aucun doute sur la participation du FMI au plan de sauvetage. Le vote du Parlement allemand la semaine dernière n'écarte pas le risque d'une opposition accrue en octobre, notamment si le FMI décide de ne pas participer au plan en raison d'un allègement insuffisant de la dette grecque. Brésil Bien que les manifestations anti-gouvernementales de dimanche dernier n'aient pas été aussi importantes que les deux premiers rassemblements organisés cette année, la présidente Dilma Roussef reste confrontée à une impopularité sans précédent, à un manque de soutien au Congrès et à une économie en berne. Jusqu'ici, c'était l'affaire de corruption au sein de Petrobras qui avait le plus pesé sur sa crédibilité. 21 Août 2015 Marchés financiers Et même si elle n'a pas été accusée de corruption, un sondage a montré que deux-tiers des Brésiliens souhaite sa mise en accusation. Au-delà de l'aspect politique, le ralentissement économique de la Chine (principal partenaire commercial du Brésil) et le relèvement potentiel des taux américains compliquent encore la situation : les ventes de détail et la confiance des entreprises ne cessent de baisser, et le taux de chômage augmente. L'indice Bovespa a donc chuté de 18 % (en réal) en moins de trois mois. Alors qu'il tablait jusqu'ici sur une croissance de 0,5 % en 2015, le consensus prévoit désormais une récession de 2 %, la plus forte depuis 25 ans. Malgré la gravité de la situation, quelques aspects positifs apportent un peu d'espoir. (i) Mme Roussef bénéficie toujours du soutien de membres clefs du Congrès (en particulier, Renan Calheiros, président du Sénat, est contre une mise en accusation), (ii) ce soutien du Congrès pourrait s'accroître si les dirigeants de grandes entreprises mettaient la pression sur les responsables politiques pour qu'ils empêchent toute dégradation de la crise ; (iii) les exportateurs commencent à réagir à la dépréciation de 31 % du réal : les ventes à l'étranger sont en hausse et résorbent quelque peu le déficit de la balance courante (4,5 % du PIB). Indicateurs économiques Etats-Unis L'indice Empire State du climat des affaires de la Fed de NY est retombé à un plus bas sur six ans de -14,92, chute complètement inattendue par les économistes, qui tablaient sur un chiffre positif de 4,8. Cet indice est calculé à partir d'une enquête mensuelle auprès des entreprises manufacturières de l'état de NY qui demande aux participants des différents secteurs de rendre compte des variations de divers indicateurs par rapport au mois précédent et de se prononcer sur l'orientation probable de ces indicateurs au cours des 6 prochains mois. Cette forte baisse s'explique essentiellement par la chute marquée des nouvelles commandes (-15,7) et des livraisons (-13,8), qui n'a pas été compensée par l'embellie de la composante des conditions d'activité futures (de 27,04 à 33,64 en juillet). De même, les bonnes statistiques immobilières ne pourront que compenser partiellement l'accès de faiblesse des secteurs manufacturiers annoncé lundi. Même si la confiance des acteurs américains du BTP a atteint au mois d'août son plus haut niveau depuis 10 ans, selon un rapport de la National Association of Home Builders. L'indice NAHB/Wells Fargo Housing Market est passé de 60 à 61 en juillet. Enfin, l'indice officiel des prix à la consommation n'a progressé que de 0,1 % en variation mensuelle en juillet (rythme légèrement inférieur aux prévisions), alors que l'indice en glissement annuel est ressorti à un niveau à la fois faible et stable de 0,2 % ; parallèlement, l'IPC sous-jacent a progressé de 0,1 % en variation mensuelle et de 1,8 % en glissement annuel. Les signaux contradictoires envoyés par ces trois indicateurs économiques ont complètement déconcerté les intervenants de marché, qui s'interrogent sur l'état réel de l'économie américaine. Le repli prononcé de l'indice Empire State du climat des affaires est probablement dû en grande partie à l'exposition du pays à la Chine, la dévaluation du yuan - notamment - se répercutant sur les exportations de produits américains vers la Chine. La chute de l'indice de l'activité manufacturière et les modestes pressions inflationnistes (hausse de l'IPC) pourraient amener la Fed à temporiser et à retarder la première hausse des taux. Japon Après une croissance de 4,5 % au 1er trimestre, l'économie s'est contractée à un rythme annualisé de -1,6 % au 2è trimestre en raison de la faiblesse de la demande. Les espoirs de reprise sont remis en question. Les chiffres publiés montrent que la croissance de la demande est atone au Japon malgré les vastes mesures de relance de la banque centrale. 21 Août 2015 Marchés financiers Ceci renforce la probabilité de nouvelles mesures de soutien d'ici la fin de l'année, probablement en octobre. A ce moment-là, La BoJ devra certainement réviser à la baisse ses prévisions de croissance et d'inflation, qui s'établissent actuellement à respectivement 1,7 % et 0,7 % pour l'année fiscale qui se terminera en mars 2016. La consommation des ménages (qui a amputé la croissance annualisée de 1,8 % pp), l'investissement des entreprises et les exportations nettes ont aussi baissé. Ces accès de faiblesse ont été compensés par les dépenses publiques et une accumulation des stocks plus importante que prévu (probablement due au solde de la consommation des ménages, en berne). Le 2ème trimestre a été très décevant, en particulier par rapport aux très bons chiffres du 1er trimestre. Le ralentissement de la Chine va certainement continuer à peser sur les exportations. Toutefois, le résultat des négociations salariales et le versement de primes estivales plus élevées devraient juguler (voire inverser) la tendance baissière des dépenses de consommation. Les exportations, quant à elles, sont dépendantes de la ré-accélération de l'économie américaine et de la stabilisation des économies des pays développés d'Asie. Thaïlande En Thaïlande, le PIB réel du deuxième trimestre 2015 est ressorti comme prévu à +2,8 % en glissement annuel, mais marque néanmoins le pas par rapport au premier trimestre (+3 %). Le ralentissement s’explique principalement par une progression plus limitée de la consommation des ménages (+1,5 % en glissement annuel contre +2,4 %) et une croissance beaucoup moins forte de l’investissement (+2,5 % contre +10,7 %). En termes sectoriels, les contractions sont surtout intervenues dans l’immobilier et le secteur manufacturier, alors que la construction et les transports et communications se sont inscrits en hausse. La Thaïlande ne faisant pas exception à la tendance mondiale de morosité des exportations, le Conseil national de développement économique et social (NESDB) a revu ses prévisions de PIB 2015 à la baisse et table désormais une fourchette de 2,7 % à 3,2 %, alors qu’il attendait auparavant une croissance comprise entre 3 % et 4 %. Selon nous, la Banque de Thaïlande dispose de la marge de manœuvre nécessaire pour abaisser ses taux de 25 à 50 pb au moins une fois d’ici à la fin 2015. Politique monétaire Chine Le 18 août, la banque centrale chinoise (PBOC) a injecté 120 milliards de renminbis (RMB) dans l’économie par le biais d’opérations d’open market (OMO), principalement des prises en pension (en majorité à 18 mois). Cette décision a considérablement éloigné la perspective d’une baisse imminente du ratio de réserves obligatoires (RRR), baisse que le marché anticipait en raison du décrochage surprise du yuan (CNY) la semaine dernière et des sorties de capitaux croissantes qui s’en sont suivies. Conséquence : les marchés d’actions chinois onshore ont enregistré une contraction de 6 % le jour même. Nous continuons de penser que la PBOC poursuivra son assouplissement monétaire avec différents outils d’ici à la fin de l’année. Comme nous l’écrivions la semaine dernière, en dépit de l’augmentation de 13,3 % de la masse monétaire M2 en juillet, un chiffre supérieur à l’objectif officiel de 12 %, la PBOC devra accentuer la détente pour soutenir une économie en perte de vitesse, une devise qui se déprécie et des marchés d’actions qui vacillent. Selon nous, si la PBOC n’a pas abaissé le RRR immédiatement après la chute du CNY, c’est parce qu’elle a voulu amoindrir l’impact négatif du fait d’avoir officiellement admis que l’économie ralentit et que des sorties de capitaux sont probables. 21 Août 2015 Chine Marchés financiers Après le report de neuf mois, par le FMI, de la révision du panier des DTS prévue à la fin de l’année, la Chine a commencé de faire savoir qu’elle considère l’inclusion dans le DTS comme plutôt secondaire. Le 11 août, le FMI a approuvé l’extension de la composition actuelle du panier de devises formant les DTS à la fin de septembre 2016, repoussant ainsi toute décision regardant l’inclusion du Yuan dans les DTS d’au moins neuf mois. Beaucoup pensent que la Chine espérait rejoindre le panier DTS pour symboliser son statut international et faire du yuan une devise internationale. Parce qu’il se concentre actuellement sur la stabilisation de l’économie et des marchés financiers, le gouvernement chinois semble acter le caractère secondaire de l’inclusion du yuan dans le DTS. A cet égard, les réformes appelées à figurer dans le projet de plan quinquennal du gouvernement en octobre devrait être informatif quant aux intentions réelles du gouvernement chinois. Indonésie Comme prévu, la Banque d’Indonésie a maintenu ses taux inchangés : taux directeur (taux de référence) à 7,5 %, taux de facilité de dépôt à 5,5 % et taux de facilité de prêt à 8 %. La banque centrale a expliqué que sa décision s’inscrivait dans la droite ligne de ses efforts pour (1) ramener l’inflation dans la fourchette cible (3 % à 5 %) en 2015 et 2016 (contre 3,78 % en août 2015) et (2) assurer la stabilité de la roupie indonésienne (IDR) avec de nouvelles interventions, dans un contexte de dévaluation à l’échelle mondiale (l’IDR a chuté de 11 % depuis le début de l’année). Selon nous, la Banque d’Indonésie se concentre plus sur l’écart de production que sur l’inflation. Pourtant, les pressions baissières sur l’IDR augmentent, l’Indonésie étant le seul pays d’Asie à accuser un déficit courant sur quinze trimestres consécutifs, sur fond de dépréciation mondiale des devises (CNY y compris). Nous pensons donc qu’elle optera pour un statu quo sur ses taux jusqu’à la fin de l’année 2015. Marchés financiers Obligations souveraines Les minutes du dernier comité de politique monétaire de la Fed n’ont fourni aucun indice sur le calendrier précis des relèvements de taux, mais elles ont tout de même confirmé que la date approche, car la majeure partie des participants « ont souligné que les conditions étaient quasiment réunies ». La réaction du marché laisse penser qu’il attendait probablement un message plus ferme : les rendements ont baissé et le dollar a cédé du terrain. Cela semble confirmé par le recul de la probabilité d’un relèvement en septembre intégrée aux contrats à terme sur les fonds fédéraux après la publication des minutes. Parmi les autres facteurs expliquant cette évolution des bons du Trésor, citons l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis et la poursuite de la baisse des cours des matières premières et de l’énergie (les prix de l’énergie ont été pénalisés par la publication du rapport sur les stocks de WTI, supérieurs aux attentes). En conséquence, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans frôle à nouveau les 2,10 % tandis que celui du bund allemand de même échéance renoue avec les 60 pb. Ces derniers jours, l’accès de faiblesse des marchés émergents et des matières premières, conjugué au recul des actions et à l’élargissement des spreads de crédit, ont été favorables aux obligations souveraines. 21 Août 2015 Marchés financiers Le marché primaire est par ailleurs toujours relativement calme en août. Dans la zone euro, selon nos calculs au 19 août, la proportion d’obligations souveraines « core » dont le rendement évolue en territoire négatif ressort à 32,5 %, contre 30 % il y a deux semaines et 28 % il y a un mois. Cela vaut également pour les obligations « quasi-souveraines » (de 18 % à 24 % actuellement). Les obligations sécurisées ont elles aussi perdu du terrain, 70 % du marché affichant actuellement des rendements compris entre 0 % et 50 pb. L’assouplissement quantitatif de la BCE se poursuit et continue d’alimenter la quête de rendement. Taux de change Le dollar a reculé face à l’euro après la publication des minutes du dernier FOMC. Comme nous le soulignions, cette réaction, déclenchée par la déception des observateurs qui attendaient des indications plus précises sur une hausse imminente des taux, est cohérente avec celle du marché des bons du Trésor. Ainsi, les récents mouvements du dollar traduisent vraisemblablement une certaine vulnérabilité du positionnement actuel du marché qui table sur une hausse des taux de la Fed en septembre. Le FOMC de septembre devrait donc constituer l’un des principaux vecteurs de volatilité à court terme du billet vert, même si des forces contraires pourraient limiter ses fluctuations. En effet, d’un côté, les anticipations d’une hausse imminente des taux s’estompent, ce qui fait peser des pressions techniques sur le dollar. Mais, de l’autre, l’affaiblissement des devises émergentes et la peur de la désinflation pourraient jouer en faveur de la devise américaine. Au-delà de ces variations à court terme, la divergence de politique monétaire entre la Fed et la BCE devrait se traduire par une appréciation du dollar à moyen terme. Crédit Les spreads se sont élargis au cours de la semaine en raison d’une dégradation des marchés du crédit des deux côtés de l’Atlantique, doublée d’un accès de faiblesse des marchés d’actions et des matières premières. Comme nous l’évoquons déjà à la section Obligations souveraines, les minutes de la Fed n’ont fourni aucune indication précise sur le calendrier des relèvements, confirmant simplement qu’ils approchaient. Le feu vert du Bundestag allemand au plan d’aide à la Grèce était largement anticipé et n’a pas relancé des marchés toujours en sous-régime. L’activité sur le marché primaire reste en effet minime, voire inexistante. L’actualité en Chine et la morosité des marchés émergents continuent d’influencer le moral des investisseurs. Le crédit américain, HY en tête, est toujours plus pénalisé que son homologue en euro par la baisse des cours des matières premières et du pétrole. Au sein du secteur américain de l’énergie, les titres investment grade ont mieux résisté que le haut rendement aux nouveaux points bas des prix de l’énergie. En Europe, les spreads des émetteurs de l’automobile et des autres secteurs exposés aux répercussions des récentes décisions chinoises ont dans l’ensemble affiché un élargissement légèrement plus marqué que le marché. Nous réitérons notre préférence pour le segment investment grade européen à bêta élevé et les titres HY de qualité. La quête de rendement ne se dément pas dans la zone euro, sur fond de torpeur sur le marché primaire. Actions Les inquiétudes sur l’économie chinoise et les prix du pétrole continuent de peser sur les marchés d’actions : les marchés d’actions ont baissé de façon généralisée cette semaine. Il s’agit de la seconde semaine de baisse d’affilée en Europe et au Japon mais de la cinquième pour les marchés 21 Août 2015 émergents, tout particulièrement exposés au ralentissement de la demande chinoise et à la chute des Marchés financiers matières premières. Dans ce contexte, les Etats-Unis qui avaient jusque-là plutôt mieux résisté que la moyenne depuis la mi-juillet, ont baissé à leur tour. Au plan sectoriel, en Europe, l’automobile, le luxe, les métaux & mines et le pétrole – soit emblématiques de la demande chinoise ou confronté en sus, comme l’énergie à une offre surabondante - ont continué de sous-performer. Si jusque-là les mauvaises nouvelles concernant l’activité économique étaient interprétées relativement favorablement par Wall Street - Bad News is Good News – au motif que ceci pourrait retarder l’action de la Fed, les inquiétudes sur la croissance globale ont fini par l’emporter. Même si les investisseurs sont plus nombreux à estimer que l’action de l’action de la Fed pourrait être différée, à l’inverse le marché s’inquiète désormais des effets en chaine de la dépréciation du yuan et de la chute des cours du pétrole. Outre le ralentissement à prévoir de nombreux pays émergents, les grandes sociétés européennes seront également impactées. On estime en effet que la Chine et les autres pays émergents représentent respectivement 9% et 22% de leurs chiffres d’affaires et une part encore supérieure de leur profitabilité. En sens inverse, la baisse des cours du pétrole confortera les marges de nombreuses entreprises européennes. Entre ces différents mouvements de sens contraires, la sélectivité s’impose. Evénements clés à venir Indicateurs économiques Date Pays 24 Août France PMI manufacturier, août 24 Août Allemagne PMI manufacturier, août 24 Août Etats-Unis PMI manufacturier, août 24 Août Zone Euro PMI manufacturier, août 25 Août Allemagne PIB, t/t, T2 25 Août Allemagne Indice IFO du climat des affaires, août 25 Août Etats-Unis CB Confiance des consommateurs 93,2 90,9 27-août Espagne PIB, t/t, T2 1,0 1,0 27-août Etats-Unis PIB, t/t annualisé, T2 3,1 2,3 27-août Japon Indice des prix à la consommation national sous-jacent, GA, juillet 27-août Japon Ventes au détail, GA, juillet 28 Août Données macroéconomiques attendues Royaume-Uni PIB, t/t, T2 28 Août Allemagne 28 Août Brésil 28 Août Etats-Unis Consensus Dernier 54,1 0,4 0,4 108,0 0,1 1 0,7 0,7 PIB, t/t, T2 -1,8 -0,2 Indice des prix à la consommation privative (core PCE), m/m, juillet 0,2% Indice des prix à la consommation, m/m, août Source : Bloomberg, Stratégie Amundi 0,2 21 Août 2015 Adjudications Marchés financiers Adjudications d’emprunts d’Etat européens [maturité, montant (si disponibles)] Date Pays 24 août France Court terme, montants non disponibles vendredi 25 août Espagne Court terme, montants non disponibles vendredi 25 août Espagne Court terme, montants non disponibles vendredi 26 août Italie Long terme, obligations à coupon zéro 27 août Italie Court terme, montants non disponibles vendredi 28 août Italie Moyen-long terme, obligations à coupon zéro Source : Bloomberg, Stratégie Amundi Evénements clés Date Comités de politique monétaire à venir 3 septembre Banque Centrale Européenne (BCE) 14 septembre Banque du Japon (BoJ) 17 septembre Réserve Fédérale (Fed) 28 octobre Réserve Fédérale (Fed) Date Octobre 2015 Evénements politiques à venir Elections présidentielles et législatives en Argentine Novembre 2015 Sommet du G20 à Antalaya (Turquie) Décembre 2015 Elections présidentielles et législatives en Espagne Mai 2016 Sommet du G8 à Shima (Japon) Source : Stratégie Amundi 21 Août 2015 Aperçu sur les marchés : Marchés financiers Marchés d'actions 21/08/2015 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/14 S&P 500 2017 -3,5% -4,8% -2,0% Eurostoxx 50 3301 -5,4% -9,5% 4,9% CAC 40 4708 -5,0% -7,8% 10,2% Dax 30 10289 -6,3% -11,3% 4,9% Nikkei 225 19436 -5,3% -6,7% 11,4% 830 -3,9% -11,7% -13,2% 21/08/2015 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/14 45 -4,9% -19,8% -19,3% 1156 3,7% 5,0% -2,2% 22 9,5 10,2 3,2 21/08/2015 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/14 MSCI Marchés Emergents (clôture -1J) Matières premières - Volatilité Pétrole (Brent, $/baril) Or ($/once) VIX Marché des changes EUR/USD 1,13 1,7% 3,3% -6,7% USD/JPY 123 -1,5% -1,1% 2,3% EUR/GBP 0,72 1,3% 2,4% -7,3% EUR/CHF 1,08 -0,7% 2,7% -10,5% 21/08/2015 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/14 EONIA -0,12 +1 bp - -26 bp Euribor 3M -0,03 -1 bp -1 bp -11 bp Marchés des taux Libor USD 3M 0,33 - +4 bp +7 bp Taux 2 ans (Allemagne) -0,25 +2 bp -3 bp -15 bp Taux 10 ans (Allemagne) 0,59 -7 bp -19 bp +5 bp Taux 2 ans (Etats-Unis) 0,65 -8 bp -3 bp -2 bp Taux 10 ans (Etats-Unis) 2,07 -13 bp -26 bp -10 bp 21/08/2015 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/14 France +37 bp +6 bp +7 bp +9 bp Autriche +32 bp +5 bp +7 bp +22 bp Pays-Bas +21 bp +4 bp +4 bp +7 bp Finlande +19 bp +3 bp +19 bp +7 bp Belgique +38 bp +3 bp +5 bp +9 bp Irlande +71 bp +11 bp +7 bp - Portugal +201 bp +24 bp +14 bp -14 bp Espagne +142 bp +7 bp +20 bp +35 bp Italie +127 bp +12 bp +8 bp -8 bp 21/08/2015 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/14 Itraxx Main +72 bp +4 bp +12 bp +9 bp Itraxx Crossover +338 bp +25 bp +70 bp -7 bp Itraxx Financials Senior +82 bp +5 bp +14 bp +14 bp Ecarts de taux 10 ans vs Allemagne Marchés du crédit Source : Bloomberg, Stratégie Amundi Données actualisées à 15h00