Marches financiers -Argentine, la décision de la Cour Supreme
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Marches financiers -Argentine, la décision de la Cour Supreme
20 juin 2014 Informations générales Juridique et financière Marchés financiers Innovations et services L’ ’essentiel de la semaine •Zone euro : la baisse des coûts salariaux unitaires se poursuit grâce à la baisse des charges. •Allemagne : l’indice ZEW du mois de juin est mitigé (baisses des attentes pour le 6ème mois consécutif). •Etats-Unis : la production industrielle continue de progresser ; quelques signes de reprise de l’inflation. •Fed : poursuite du tapering ; le FOMC promet que la remontée des taux sera très graduelle. •Marchés : les actions remontent, notamment au Japon ; l’euro s’apprécie. L’ ’événement : Argentine : la décision de la Cour suprême américaine n’a aucune portée systémique La Cour suprême des Etats-Unis a lundi dernier refusé de se saisir du recours déposé par l’Argentine, ce qui va conduire cette dernière à rembourser 1,33 Md $. Retour sur la situation de l’Argentine. Suite à la crise sévère de décembre 2001 et au défaut de paiement, le pays avait dû restructurer une partie de sa dette privée, qui s'élevait à ce moment-là à 90 Mds $ : plus de 90% des détenteurs d’obligations argentines avaient accepté (en 2005 et en 2010), les conditions « imposées » par le gouvernement argentin, qui prévoyaient une décote de quasiment de 70%. 7% d’entre eux avaient néanmoins refusé cette solution, et ils sont en procès avec l’Argentine depuis cette date. Certains de ces fonds (dits « fonds vautours » du fait qu’ils ont tendance à cibler les Etats en difficulté), avaient acheté au rabais ces titres au moment du défaut de paiement. Ils réclament depuis un remboursement intégral, majoré des intérêts. La requête se traduit par des poursuites auprès de plusieurs tribunaux américains. Certains fonds ont traqué les actifs argentins, allant jusqu’à faire saisir une frégate argentine au Ghana. Ils avaient obtenu gain de cause auprès de la Cour d'appel de New York en 2013. C’est cette décision que la Cour suprême a confirmé. Les recours sont désormais épuisés, et l’Argentine doit payer les fonds vautours. Ce document est rédigé par Amundi, Société de Gestion de Portefeuille agréée par l’AMF sous le n° GP 04000036. Société Anonyme au capital de 596 262 615 euros. Siège social : 90 boulevard Pasteur 75015 Paris – 437 574 452 RCS Paris. Les informations contenues dans ce document sont le reflet de l’opinion de la société de gestion et sont fondées, à la date d’édition du document, sur des sources réputées fiables. Du fait de leur simplification, les informations données dans ce document sont inévitablement partielles ou incomplètes et ne peuvent dès lors avoir une valeur contractuelle. Cette publication ne peut être reproduite, en totalité ou en partie, sans notre autorisation. Amundi décline toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes causées par l’utilisation des informations fournies dans ce document. S&P a abaissé, mardi dernier, la note de la dette de l'Argentine de deux crans, de « CCC+ » à « CCC- », car la décision de la cour suprême « accroit le risque d'un défaut de paiement », qui n’interviendra que si l’Argentine ne parvient pas à payer ses créanciers coopératifs. Le nonremboursement des « fonds vautours » ne suffit pas à la mettre dans ce cas de figure. Quels sont les risques ? Avec des réserves de change de 28,5 Mds $, l’Argentine n’a aucun problème pour verser 1,33 Md $ aux «fonds vautours » le 30 juin au plus tard. Elle doit également verser à cette date 900 millions $ dus aux autres porteurs de titres. Le risque ne se situe pas à ce niveau. Ce que tout le monde craint, c’est que les autres fonds ayant refusé les restructurations de la dette exigent le même traitement (pari passu). Il faudrait alors débourser pas moins de 15 Mds $ supplémentaires. Ce serait là une toute autre affaire. Marchés financiers L’Argentine peut-elle faire défaut ? Sur un plan politique, économique et financier, ce serait un désastre. « L'Argentine ne va pas se déclarer en défaut de paiement, a déclaré dès lundi la présidente de l’Argentine, Mme Kirchner. « Notre obligation est de payer nos créanciers, mais en même temps, de ne pas nous laisser rançonner ». La présidente doit régler cette situation, si elle veut que son pays puisse revenir sur les marchés financiers. Avec des réserves de changes qui diminuent et une économie qui est proche de la récession, les risques ne sont pas négligeables. Que faut-il en penser ? La décision américaine n'a aucune portée systémique. Des outils anti-fonds vautours ont été mis en place. Les clauses d'action collective permettent d'empêcher un investisseur de bloquer une restructuration acceptée par une majorité de créanciers. Cela a permis de réduire la dette de la Grèce en 2012. L’Argentine serait gravement affectée si des renégociations intervenaient de la part des fonds qui avaient initialement accepté la décote, une véritable « épée de Damoclès » à retirer au plus vite. Attention : le litige autour de la dette argentine pourrait menacer les futures restructurations de dette publique, incitant les créanciers à refuser tout compromis avec les Etats. La semaine en un clin d’ ’œil Indicateurs économiques Etats-Unis Hausse de la production industrielle et de l’inflation. Les données concernant l’immobilier restent mitigées. La production industrielle a progressé de +0,6% en mai, soit un peu plus que prévu. Le taux d’utilisation des capacités est remonté, le même mois, à 79,1 (proche du plus haut de près de 6 ans touché en mars). L’inflation a accéléré légèrement à +2,1%, sur un an, en mai contre +2,0% en avril (hors composante volatiles, elle a atteint +2,0% en mai contre +1,8% en avril). En revanche, les chiffres des permis de construire (991 K) et des mises en chantiers (1001 K) de mai se sont révélés inférieurs aux attentes et aux niveaux d’avril. Une majorité de chiffres américains continue de plaider pour un rebond très net après le décrochage du T1. Néanmoins, les données décevantes concernant l’immobilier montrent que la reprise conserve d’importantes zones de faiblesse. Zone euro Décélération du coût du travail. Les CSU (coûts salariaux unitaires, charges comprises) ont augmenté, au T1, de +0,4% sur un an, soit leur plus faible progression depuis 2 ans. En effet, si la hausse de la productivité par employé est restée relativement soutenue (+0,8% sur un an au T1, contre +0,9% sur un an au T4), la hausse du coût de la main d’œuvre par employé s’est limitée à +1,2% sur un an au T1, contre +1,6% au T4. Le détail des chiffres montre, sur un an, une progression des salaires horaires de 1,5%, mitigée par un recul des coûts non salariaux (charges notamment) de -0,8%. Le ralentissement des CSU est une bonne nouvelle pour la compétitivité prix tandis que, du point de vue de la demande interne, le fait que cette baisse soit due à un recul des coûts non salariaux plutôt que des salaires est également positif. Allemagne L’indice ZEW envoie des signaux mitigés. La composante de l’indice ZEW (confiance des investisseurs) portant sur la situation actuelle de l’économie progresse en juin à 67,7 pour toucher un plus haut depuis juillet 2011. En revanche, la composante portant sur les attentes recule pour le 6ème mois consécutif à 29,8 (contre 33,1 en mai). Le ZEW est très volatil. Son érosion depuis le début de l’année n’a pas empêché l’économie allemande de connaître un très bon T1. Il est néanmoins probable qu’il y aura, au moins, une légère décélération au T2. Politique monétaire Fed Marchés financiers La Fed poursuit son tapering et confirme ses projections de fed funds. Comme attendu, le FOMC a décidé d'abaisser le montant d'achats mensuels de titres de 45 à 35 Mds $. L'un des éléments les plus attendus du FOMC était les nouvelles projections de fed funds, qui avaient fait couler beaucoup d'encre en mars car soit disant trop hawkish : les membres du FOMC les ont confirmées en projetant un niveau de fed funds de 1% fin 2015 (donc trois hausses de 25 pb sur 2015) et de 2,5% fin 2016 (soit six hausses de 25 pb sur les 8 FOMC de l'année), contre 2,25% précédemment. Par ailleurs, le FOMC a encore revu à la baisse ses projections de taux de chômage. La Fed ne se liera pas les mains : comme l'a rappelé Janet Yellen avant sa conférence de presse, la première hausse de taux pourrait intervenir plus tôt ou plus tard que ce qu'anticipe le marché. Mais la Fed ancre de plus en plus l'idée qu'elle interviendra vers le milieu de l'année 2015. L'ampleur de la remontée de fed funds sera moins importante que lors des cycles précédents. Marchés financiers Obligations souveraines Léger écartement entre les taux allemands et américains, remontée des spreads périphériques. Le rendement américain à 10 ans a progressé de 2 pb sur la semaine tandis que son homologue allemand a baissé de 2 pb. L’écart de taux entre l’Allemagne et l’Espagne s’est accru de 9 pb, celui entre l’Allemagne et l’Italie de 19 pb. Nous conservons l’idée d’une stagnation des taux des pays du cœur à des niveaux très bas. Les spreads périphériques devraient néanmoins à nouveau se rétrécir pendant quelques semaines, au moins sur les maturités égales ou supérieures à 5 ans. Taux de change L’euro remonte légèrement. La parité EUR/USD gagne ainsi 0,3% sur la semaine, à 1,36. L’euro a emmené à la hausse avec lui des devises européennes (HUF, CZK, PLN, CHF) contre le dollar. A contrario, la couronne norvégienne a baissé de 2,5% après que la Norges Bank a évoqué la possibilité d’une baisse de son taux directeur en cas de détérioration de la conjoncture. Les devises asiatiques sont en légère baisse. Nous maintenons notre scénario de dépréciation graduelle de l’euro face au dollar sur le second semestre, notamment avec la remontée progressive des taux courts américains. Les devises d’Europe de l’Est resteront clairement ancrées à l’euro par rapport au dollar. Crédit Les spreads ont été relativement stables lors des premières séances hebdomadaires, dans l'attente des décisions de la Fed prévues en milieu de semaine. La réaction aux conclusions du Comité de politique monétaire (FOMC) des actifs risqués, et notamment des marchés du crédit, s'est révélée positive. Cela s'explique probablement par la disparition des craintes concernant un changement d'attitude éventuel de la Fed après la publication d'un IPC sous-jacent bien orienté. Le tapering poursuit son cours et la Fed a de nouveau insisté sur le fait qu'une hausse des taux n'était pas indispensable dans les prochains trimestres. Mais dans le même temps, les membres du FOMC ont fait de nouvelles projections de taux pour 2015 et 2016 et la dispersion des chiffres avancés a augmenté. Pour l'heure, la confirmation de la poursuite du tapering demeure favorable au crédit. De fait, la quête de rendement est aussi alimentée par les perspectives actuelles concernant la politique monétaire au second semestre. Après quelques prises de bénéfices qui ont suivi le rebond déclenché par les annonces de la BCE, les spreads européens semblent désormais plus stables. Les décisions et les projections des banques centrales ayant été annoncées ces deux dernières semaines, les opérateurs attendent désormais des signes macroéconomiques. Dans l'ensemble, les valorisations sont assez basses et les spreads des CDS ont eu tendance à surperformer les obligations physiques lors des toutes Marchés financiers dernières séances. Selon nous, le portage reste le principal objectif des investisseurs au second semestre, le potentiel de resserrement des spreads étant de plus en plus limité. Les politiques monétaires restent les principaux déterminants des marchés du crédit. Les niveaux de liquidités et la politique de taux zéro incitent toujours les investisseurs à se reporter sur les échéances plus éloignées des courbes et à « monter » dans l'échelle du risque de crédit pour atteindre leurs objectifs de rendement. Dans ce contexte, nous continuons à privilégier les obligations IG moins bien notées ainsi que les émissions financières et à haut rendement. Actions Les marchés d’actions qui étaient sans tendance sont repartis de l’avant après que la Fed a signalé mercredi qu’elle conserverait une politique accommodante ; les membres du FOMC ayant considéré qu’il ne convenait pas de surestimer la remontée de l’inflation et la diminution du chômage. Sur l’ensemble de la semaine, le MSCI Monde progresse de près de 0,9%, dont +0,6% pour les marchés émergents +0,4% pour l’Europe, +1,4% pour les Etats-Unis et jusqu’à +2% pour le Japon. Au-delà de la Fed, Tokyo a bénéficié en sus d’un indice Tankan encourageant, suggérant que les résultats des entreprises devraient demeurer bien orientés et l’économie en mesure d’absorber le choc de la TVA. Toutes choses égales par ailleurs, les dernières déclarations de la Fed constituent un soutien aux actions américaines, mais aussi émergentes, avec la perspective d’une remontée des taux longs américains qui s’éloigne. A l’inverse, elles devraient ralentir l’appréciation du dollar, ce qui est plutôt négatif pour les marchés européens. Plus globalement, compte tenu de sa valorisation plus élevée et de la normalisation plus avancée de ses résultats, le potentiel du marché américain est certes positif mais continue de nous sembler plus réduit que celui de la zone euro. Par ailleurs, les actions japonaises et émergentes, qui présentent également un bon potentiel, mais sont plus incertaines, devraient mieux tirer leur épingle du jeu suite à ces derniers développements. Evénements clés à venir Marchés financiers Indicateurs économiques : - Etats-Unis : les chiffres du marché immobilier devraient être de bonne facture. Les enquêtes de confiance devraient repartir à la hausse. Zone euro : les enquêtes de confiance devraient être relativement stables. Chine : le PMI manufacturier HSBC est attendu en hausse mais toujours en territoire de contraction. Date Pays 23 juin Chine 24 juin 25 juin Consensus Dernier PMI manufacturier Flash HSBC, juin Données m acroéconomiques attendues 49,7 49,4 Zone euro PMI manufacturier (Allemagne, France), juin 52,2 52,2 Zone euro PMI services (Allemagne, France), juin 53,3 53,2 Etats-Unis Ventes de maisons existantes, mai 4 730 K 4 650 K Allemagne Indce IFO de climat des affaires, juin 110,2 110,4 Etats-Unis Indice S&P/Case-Shiller 20 des prix de l'immobilier, a/a,avril 11,7% 12,4% Etats-Unis Confiance des consommateurs, juin 83,5 83,0 Etats-Unis Ventes de logements neufs, mai 440 K 433 K Allemagne Indice GfK du climat des consommateurs, juillet Etats-Unis Commandes de biens durables, m/m, mai 8,6 8,5 -0,3% 0,6% 26 juin Etats-Unis Indice des principaux prix à la consommation privative (Core PCE), m/m, mai 0,2% 0,2% 27 juin Japon Indice des prix à la consommation, GA, mai 3,7% 3,4% Allemagne Indice des prix à la consommation, GA, juin 0,9% 0,9% Source : Bloomberg, Stratégie Amundi Adjudications : Date Pays 23 juin Allemagne France 24 juin Espagne Adjudications d’em prunts d’Etat européens [maturité, m ontant (si disponibles)] Court terme, 2 Mds € Court terme, 7,5 Mds € Court terme, montants non disponibles vendredi MES 9 ans, 1 Md € 25 juin Italie Long terme (indexées sur l'inflation), montants non disponibles vendredi 27 juin Italie Long terme, montants non disponibles vendredi Source : Bloomberg, Stratégie Amundi Evénements clés : Date Comités de politique monétaire à venir 3 juillet Banque Centrale Européenne (BCE) 10 juillet Banque d'Angleterre (BoE) 15 juillet Banque du Japon (BoJ) 30 juillet Réserve Fédérale (Fed) 17 septembre Réserve Fédérale (Fed) Date 9 juillet 2014 Evénements politiques à venir Elections présidentielles en Indonésie 10 août 2014 Elections présidentielles en Turquie Octobre 2014 Elections présidentielles au Brésil Novembre 2014 Elections de mi-mandat au Etats-Unis Source : Stratégie Amundi Aperçu sur les marchés : Marchés d'actions Marchés financiers 20/06/2014 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/13 S&P 500 1963 1.4% 4.8% 6.2% Eurostoxx 50 3302 0.6% 4.4% 6.2% CAC 40 4541 0.0% 2.0% 5.7% Dax 30 9987 0.8% 3.6% 4.6% Nikkei 225 15349 1.7% 9.1% -5.8% MSCI Marchés Emergents (clôture -1J) 1050 0.1% 1.9% 4.7% 20/06/2014 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/13 Pétrole (Brent, $/baril) 115 1.7% 3.0% 3.4% Or ($/once) 1315 3.0% 1.6% 9.5% 11 -1.3 -2.1 -2.9 20/06/2014 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/13 EUR/USD 1.36 0.4% -0.7% -1.2% USD/JPY 102 0.0% 0.8% -3.2% EUR/GBP 0.80 0.1% -1.7% -3.9% EUR/CHF 1.22 -0.1% -0.4% -0.8% 20/06/2014 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/13 EONIA 0.03 -- -17 bp -42 bp Euribor 3M 0.21 -2 bp -11 bp -8 bp Libor USD 3M 0.23 -- - -2 bp Taux 2 ans (Allemagne) 0.04 +1 bp -4 bp -18 bp Taux 10 ans (Allemagne) 1.34 -2 bp -1 bp -59 bp Taux 2 ans (Etats-Unis) 0.46 +1 bp +12 bp +8 bp Taux 10 ans (Etats-Unis) 2.61 - +9 bp -42 bp 20/06/2014 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/13 France +45 bp +8 bp -3 bp -18 bp Autriche +31 bp -2 bp +5 bp -3 bp Pays-Bas +24 bp -1 bp -10 bp -6 bp Finlande +21 bp -- -10 bp +1 bp Matières premières - Volatilité VIX Marché des changes Marchés des taux Ecarts de taux 10 ans vs Allemagne Belgique +46 bp -2 bp -16 bp -16 bp Irlande +111 bp +7 bp -34 bp -47 bp Portugal +219 bp +17 bp -43 bp -201 bp Espagne +138 bp +9 bp -36 bp -84 bp Italie +160 bp +19 bp -31 bp -59 bp 20/06/2014 Sur 1 semaine Sur un mois Dep. 31/12/13 Marchés du crédit Itraxx Main +58 bp -2 bp -14 bp -12 bp Itraxx Crossover +224 bp -10 bp -59 bp -62 bp Itraxx Financials Senior +59 bp -1 bp -22 bp -28 bp Source : Bloomberg, Stratégie Amundi Données actualisées à 18h