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LA LIBERTÉ SUD LUNDI 20 OCTOBRE 2014 17 Durant quatre jours, les highliners se sont défiés entre ciel et terre sur trois sangles de 60, 90, et 126 mètres. Des sensations fortes au-dessus du vide MOLÉSON • La station gruérienne a accueilli ce week-end les premières rencontres européennes de highline. Saisissant. PHOTOS VINCENT MURITH TEXTE MAUD TORNARE Les bras levés, leurs corps se balancent de gauche à droite à la recherche d’un point d’équilibre. Pieds nus, ils avancent lentement sur les étroites sangles tendues entre la colline qui mène au sommet du Moléson et le toit de la station du téléphérique. A plusieurs dizaines de mètres du sol, chaque pas est une victoire face au vide, immense et impressionnant sous eux. Autour de ces funambules, le public retient son souffle. «C’est époustouflant! Je ne comprends pas comment des gens arrivent à traverser une telle longueur sur une aussi petite sangle», s’enthousiasme JeanClaude, en visite à Moléson samedi après midi. «On a l’impression qu’ils tutoient l’infini», s’émerveille une dame venue admirer le spectacle avec son fils. De jeudi à dimanche, le sommet de la montagne gruérienne a été le théâtre d’un événement unique: les rencontres européennes de highline. Durant quatre jours, une quinzaine de highliners de toute l’Europe – parmi les 50 meilleurs au monde – se sont défiés entre ciel et terre sur trois sangles de 60, 90 et 126 mètres. Debout dans le vide, les équilibristes paraissent imperméables au monde extérieur. La musique qui sort des haut-parleurs, les exclama- tions du public: rien ne semble les atteindre. Leur regard fixe, rivé en permanence vers l’extrémité de la sangle, est là pour témoigner de leur niveau de concentration. «On est comme au milieu de nulle part. On se sent presque invincible, dans une bulle. Mais en même temps on continue à entendre tout ce qui se passe autour», décrit Guillaume, un Français de 30 ans, qui pratique la highline depuis trois ans. Seul athlète du cru à participer aux rencontres, le Gruérien Hugo Minnig confie apprécier ce «petit moment où tu es vraiment avec toimême». Yuri, un jeune Hollandais de 20 ans, évoque le côté méditatif, la «zénitude» qu’il ressent sur certaines lignes. «Alors que sur d’autres, tu dois beaucoup plus combattre pour dépasser tes limites.» «On peut avoir très peur» Marcher en équilibre sur une sangle de 2,5 centimètres de large n’a rien d’un exercice facile. En highline, la profondeur du vide et le vent, principales sources d’instabilité, rendent l’expérience très intense. «On peut avoir vraiment très peur parfois. Le défi de ce sport est d’en faire abstraction. Si tu arrives à te contrôler, alors c’est top. C’est une discipline qui fait appel à la fois au mental, au physique et à la tech- nique», explique Anthony, 25 ans. Le jeune Français est venu à ce sport après avoir pratiqué l’escalade. Comme beaucoup d’autres highliners, il a découvert cette discipline en visionnant des vidéos sur le net. L’impression de voler A les voir défier la gravité, on ne peut s’empêcher de les envier un peu tant un sentiment de liberté se dégage de ces funambules qui sont loin d’être des têtes brûlées. Tous sont équipés d’un baudrier et reliés à la ligne par une corde. On est par contre un peu moins envieux lorsqu’ils perdent l’équilibre et se rattrapent in extremis à la sangle ou plongent dans le vide avant d’être retenus quelques mètres plus bas par la corde. Frisson garanti même pour ceux qui restent au sol. «Même si on sait que la corde ne va de toute façon pas lâcher, la peur de la mort ressurgit à ce moment. C’est physique: ton corps et ton cerveau se battent contre le vertige. Et même avec l’habitude, cela reste toujours présent», confie Clément pour qui, faire du highline, c’est surtout «se sentir au milieu de rien et avoir l’impression de voler». I Galerie photo >www.laliberte.ch Une file d’attente sans précédent Organisée par le champion suisse de highline Samuel Volery, en collaboration avec l’agence d’événementiel une-bonne-idée.ch, la manifestation a rencontré un succès inespéré pour une première. «Les highliners ont battu leur record d’affluence à Moléson. Si le beau temps y est aussi pour quelque chose, beaucoup de gens nous ont confié être venus pour la manifestation», se réjouit Claude Gendre, directeur exécutif d’une-bonne-idée.ch. «C’est un immense succès! Dimanche à 11 h, GIRON DES MUSIQUES DE LA GRUYÈRE Une fête bien récompensée MAUD TORNARE La dernière fête des musiques gruériennes s’est déroulée en mai, à Sâles. VINCENT MURITH-A La dernière fête des musiques gruériennes, qui s’est déroulée au mois de mai dernier à Sâles, avait bénéficié d’une météo clémente et d’une très belle affluence. A l’heure des comptes, le comité d’organisation de la manifestation a vu ses efforts récompensés. «Toutes les factures ne sont pas encore rentrées mais le bénéfice est estimé à 150 000 francs», indique Jean-Marc Piguet, syndic de Sâles et président du comité d’organisation de la fête. Cette bonne nouvelle a été annoncée vendredi soir au Pâquier lors de l’assemblée du Giron des musiques de la Gruyère. «Le sponsoring a très bien marché et les ventes de vin ont été extraordinaires. Tout s’est bien passé et la fête a été très belle», souligne Jean-Marc Piguet. Président du comité du Giron des musiques de la Gruyère, Jean-Pierre Phili- pona a quant à lui relevé «l’accueil soigné et chaleureux des musiciens ainsi que la qualité des infrastructures, telles que la salle polyvalente, qui a servi d’écrin aux concours». Sur le plan structurel, deux nouveaux membres ont fait leur entrée au comité. Sabine Gumy du Corps de musique de la ville de Bulle et Cédric Grangier de Montbovon ont été élus en remplacement de Francine Ruffieux et Daniel Streich. Autre sujet de discussion: l’absence de tambours dans de nombreuses fanfares. Pour remédier à la situation, la société La Gruvia des fifres et tambours de la Gruyère a annoncé qu’elle se mettait à la disposition des fanfares pour les former et leur présenter leurs instruments. L’ouverture d’une classe de formation a également été évoquée. I le parking était plein. La file d’attente aux caisses allait jusqu’au milieu du parking. C’est un état de saturation qu’on a jamais vu en été à Moléson. La météo y est pour beaucoup mais la manifestation aussi», souligne Antoine Micheloud, responsable des Remontées mécaniques de Moléson. La manifestation sera reconduite l’an prochain. «Nous souhaitons développer un projet plus ambitieux avec des lignes plus longues et vertigineuses», annonce déjà Claude Gendre. MT EN BREF SENTIER DU LAC DE LA GRUYÈRE Le Tribunal cantonal rejette le recours des riverains Le sentier du bord du lac de la Gruyère pourrait bientôt boucler sa boucle. Lancé il y a dix ans, le projet a été retardé par de nombreuses oppositions. Un dernier recours était encore pendant à Corbières où une vingtaine de résidents se sont opposés à ce que le chemin passe devant chez eux. Le Tribunal cantonal (TC) vient de les débouter, rapporte samedi «La Gruyère». «Le TC a retenu l’intérêt public d’un tel sentier qui, s’il veut remplir sa fonction, doit pouvoir passer au bord du lac», rapporte Me Christophe Tornare, représentant de l’Association du sentier du lac de la Gruyère (ASLG). Président de l’ASLG, Dominique Macheret se dit «heureux» de cette décision mais ne crie pas victoire pour autant. Un recours au Tribunal fédéral est en effet possible. Dominique Macheret précise qu’un dernier tronçon de 50 mètres sur la commune de Pont-la-Ville doit encore être sécurisé. La mise à l’enquête de ces travaux devrait intervenir prochainement. MT