Livret numérique Classique cinéma.pub
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_x VÄtáá|Öâx s’invite au cinéma _x VÄtáá|Öâx L ES CINÉPHILES savent à quel point la musique classique est importante pour le septième art. Omniprésente dès les origines du cinéma muet, elle a évolué avec lui. De nombreux compositeurs de musique dite « classique » ont contribué à l’histoire du cinéma. Que seraient les films d’Hitchcock sans la musique de Bernard Herrmann ou les films de Fellini sans la musique de Nino Rota ? Dans cet immense répertoire, d’autres cinéastes sont allés puiser les musiques qui semblaient s’invite au cinéma le mieux correspondre à leur propos, qui pouvaient le mieux le révéler, au même titre que leurs images. Véritables interprètes du répertoire classique, ce sont à ces cinéastes que cette sélection rend hommage. Ces musiques que vous allez découvrir ou redécouvrir ne sont pas issues des bandes originales de ces films. Elles sont interprétées par les musiciens qui enregistrent pour harmonia mundi * et vous sont offertes pour les cinquante ans du label, avec le soutien d’iTunes et de Télérama. Cette sélection vous montrera, si besoin est, que ce répertoire classique vous est sans nul doute déjà familier et qu’il fait partie de votre existence depuis longtemps et peut-être même depuis toujours. * pour plus d’information sur les CD d’où est extraite cette sélection, allez sur www.harmoniamundi.com _x gtÄxÇàâxâå `ÜA e|ÑÄxç 1 Anthony Minghella Johann Sebastian BACH Passion selon saint Matthieu BWV 244 « Mache dich, mein Herze, rein » Dietrich Henschel, basse Collegium Vocale Gent Philippe Herreweghe 3 CD HMC 951676.78 On ne compte plus les films où la plus célèbre des passions de Bach a été utilisée. Dans Le Talentueux Mister Ripley (1998), Anthony Minghella utilise le dernier Aria de l’œuvre, dont voici les paroles : « Purifie-toi, mon cœur ! Je veux donner à Jésus son tombeau ! En moi désormais Et à jamais Il trouvera son tombeau » Introduit dès le début du film, en générique, cet air prémonitoire, porte en lui toute l’ambiguïté de Ripley, son humanité meurtrie et meurtrière. ]ËxÅuÜtááx Ñtá André Téchiné 2 II. Johann Sebastian BACH Suite pour violoncelle Sol majeur BWV 1007, Prélude Jean-Guihen Queyras, violoncelle 2 CD + 1 DVD HMC 901970.71 Plus d’une centaine de films ont utilisé les musiques de Bach et en particulier les six Suites pour violoncelle seul. Les suites incarnent l’essence même de l’art (Cris et Chuchotements (1972), Sonate d’automne (1978) ou Saraband (2003) d’Ingmar Bergman, Le Pianiste (2002) de Roman Polanski, Les Damnés (1969) de Luchino Visconti, etc…). Dans une scène centrale du film de Téchiné, J’embrasse pas (1991), le pré- lude de la première Suite exprime toute la solitude méditative de chacun des personnages dans le confort douillet d’un appartement parisien, ouvert sur un paysage urbain brouillé par une chute de neige. fÉÇtàx wËtâàÉÅÇx Ingmar Bergman Frederic CHOPIN Prélude N°2 op. 28 en la mineur, lento Alain Planès piano Steinway 1906 CD HMC 901721 Dans Sonate d’automne de Bergman (1978), la fille, Eva (Liv Ullmann) et la mère, Charlotte (Ingrid Bergman) s’affrontent et se jaugent en jouant l’une après l’autre le deuxième prélude de Chopin. À la demande de sa fille, Charlotte, souveraine, lui donne une leçon d’interprétation et lui révèle sans détour sa gaucherie, les limites de sa sensibilité et de ses capacités d’expression. Pendant cette scène, Bergman filme ces deux visages de femmes que tout 3 sépare, côte à côte dans le même plan, soulignant leur incapacité à se comprendre avec une rare cruauté. Cette scène est aussi une des plus belles exégèses musicales que nous ait donnée le cinéma. X Ät Çtäx ätAAA Federico Fellini 4 Le cinéma d’Hollywood a très souvent utilisé cette Claude DEBUSSY oeuvre évocatrice et langoureuse de Debussy : Clair Clair de lune de lune. Parmi les succès du box office on trouve SUITE BERGAMASQUE, III. Giant de George Stevens (1956), The Game de David Alain Planès, piano Blüthner 1902 Fincher (1997) ou Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh (2001). Mais c’est sans doute Federico CD HMC 901893 Fellini qui en tire le plus brillant parti dans E la nave va (1983). _t _|zÇx ÜÉâzx Gabriel FAURÉ Terence Mallick 5 Requiem op. 48 In Paradisum Agnès Mellon, soprano Peter Kooy, baryton La Chapelle Royale Ensemble Musique Oblique Philippe Herreweghe CD HMG 5901292 Conclusion de ce Requiem de Fauré, l’In Paradisum évoque le paradis céleste, celui de la rédemption du culte catholique. Dans La Ligne rouge de Terrence Malick (1998), cette musique de Fauré évoque le paradis de la nature, la beauté originelle et tragique de la condition humaine et de la vie sacrifiée de ces jeunes soldats qui se préparent à affronter la mort, dans une île perdue du Pacifique. _xá _|t|áÉÇá wtÇzxÜxâáxá Stephen Frears 6 Georg Friedrich HAENDEL « Ombra mai fù » extrait de l’opéra SERSE (Acte I, scène 1) Andreas Scholl, contre-ténor Akademie für Alte Musik Berlin CD HMC 901685 À l’opposé de la version moderne que Roger Vadim a donnée du célèbre roman de Choderlos de Laclos, Stephen Frears a choisi dans ses Liaisons dangereuses (1988) de garder l’atmosphère du roman, celle du XVIIIe siècle libertin, dans lequel les plaisirs, et par conséquent l’opéra, jouaient un si grand rôle. Cet « Ombra mai fù » illustre un numéro intense de galanterie - et de duplicité, auquel Valmont se livre pendant un concert. 7 _x cÉÇà wxá TÜàá Eugène Green Claudio MONTEVERDI Lamento della ninfa (VIIIe Livre de madrigaux) Bernarda Fink, mezzo soprano Concerto Vocale René Jacobs 2 CD HMC 901736.37 Ce célèbre madrigal est au cœur du film d’Eugène Green, Le Pont des Arts (2004). Sarah est soprano dans un ensemble de musique baroque et les difficultés ren- contrées lors de l’interprétation de ce madrigal vont la pousser au suicide, alors que l’enregistrement qu’elle en a laissé va redonner la vie à Pascal, un étudiant. _x Yxáà|Ç wx Utuxààx Gabriel Axel 8 Wolfgang Amadeus MOZART « La ci darem da mano », Duettino extrait de l’opéra DON GIOVANNI ( Acte I, scène 9) Sunhae Im, Zerlina Johannes Weisser, Don Giovanni Freiburger Barockorchester René Jacobs 3 CD + 1 DVD HML 5901964.66 Dans le Festin de Babette, de Gabriel Axel (1987), deux sœurs, Martine et Philippa, filles d’un défunt pasteur, vivent dans le Jutland danois dans un renoncement dicté par leur foi luthérienne. Survient un chanteur de l’Opéra de Paris, Achille Papin, qui va découvrir et révéler la voix d’une des sœurs. Lors de ce duo de séduction de Don Giovanni, qu’ils interprètent ensemble, Philippa se rend compte qu’elle s’engage sur un terrain que sa foi lui interdit et renonce à Achille Papin. Des années plus tard, c’est Achille Papin qui leur enverra Babette… 9 ^tÉá Paolo & Vittorio Taviani Wolfgang Amadeus MOZART « L’ho perduta… Me meschina ! » Air de Barberine des NOCES DE FIGARO (Acte IV, scène 1) Marie McLaughlin, soprano Concerto Köln, René Jacobs 3 CD HMC 901918.20 Dans l’épilogue de Kaos de Paolo et Vittorio Taviani (1984), Luigi Pirandello revient en Sicile dans la maison de son enfance. Le souvenir de sa mère disparue le hante jusqu’à lui faire rêver un dialogue avec la défunte qui se réincarne momentanément sous nos yeux. Dans cet air de Barberine, Mozart évoque un sentiment de perte inconsolable que les frères Taviani transposent brillamment dans ce contexte sicilien où il exprime le passage du temps, la perte des êtres chers et les souvenirs qui s’effacent. `ÉÄ|¢Üx Ariane Mnouchkine 10 Henry PURCELL « What power art thou » (Cold Song) de KING ARTHUR, Acte III, scène 2. Deller Consort, The King’s Musick Alfred Deller 2 CD HMC 90252.53 Le célèbre air du génie du froid dans King Arthur de Purcell est une composition qui évoque un univers qui se fige et se glace. C’est cet air aux pulsations évocatrices, qu’Ariane Mnouchkine a choisi pour donner une intensité dramatique inouïe à la scène de la mort de Molière. 11 hÇ vÉxâÜ xÇ {|äxÜ Claude Sautet Maurice RAVEL Trio avec piano Premier mouvement : Modéré Trio Wanderer CD HMA 1951967 Un cœur en hiver : deux aime Camille qui aime amis, Maxime et Stéphane Stéphane qui se refuse à et une femme, Camille, vio- Camille… Des éclairages en demi-teintes, des douleurs loniste interprètent cette partition bien connue de l’a- cachées par des sourires, une mour malheureux : Maxime caméra qui capte la moin- dre nuance des regards et en écho la musique de Ravel, véritable fil d’Ariane qui nous guide dans cet univers déchiré et délicat du cinéma de Claude Sautet. ^|~t Pedro Aldomovar Kurt WEILL Youkali Brigitte Fassbaender, mezzo soprano Cord Garben, piano CD « Musique d’abord » HMA 1951420 La villa Youkali est au centre de l’intrigue de Kika de Pedro Almodovar (1993). C’est là que commence et s’achève le film. C’est aussi le titre d’une 12 chanson de Kurt Weill qui évoque la nostalgie d’un paradis imaginaire et, pour le héros de Kika, le lancinant souvenir de sa mère assassinée. _x VÄtáá|Öâx PHOTOS : DROITS RESERVES s’invite au cinéma Une sélection réalisée en partenariat avec et