Au chevet des parents de bébés prématurés

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Au chevet des parents de bébés prématurés
01 AVR 14
Quotidien
OJD : 280453
Surface approx. (cm²) : 456
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Au chevet des parents
de bébés prématurés
SOS PRÉMA L'antenne régionale de l'association est plus active que jamais
~.
Tl
2l ans après la naissance prématurée cle son fils Nicolas, Catherine Hubert n'oublie pas
son traumatisme. Elle anime l'antenne régionale dè l'association SOS Préma. PH THIERRY DAVID/« SUD OUEST >
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PREMA
2715179300506/MON/OTO/2
Eléments de recherche : SOS PREMA ou SOSPREMA : association d'aide aux prématurés, toutes citations
01 AVR 14
Quotidien
OJD : 280453
Surface approx. (cm²) : 456
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À 26 ans, enceinte de six mois, Catherine Hubert est en pleine
forme. Pas une once d'inquiétude
à l'heure de son examen de routine
à la maternité. Pourtant, sa vie va
basculer en un mot : pré-éclampsie (hypertension artérielle de la
grossesse). « En cinq minutes, on
m'a expliqué que je pouvais mourir, ou m'en sortir mais rester stérile. Que le bébé pouvait mourir
aussi, puisqu'on était dix semaines
avant le terme. Bref, à peine le
temps de comprendre, j'étais déjà
au bloc opératoire pour une césarienne.»
Nicolas naît trois mois plus tôt
que prévu. Il pèse 1400grammes.
I 400 grammes qui changent la
vie de Catherine Hubert à jamais.
Hy a d'abord ce combat, qu'elle traverse en apnée aux côtés de ce
grand prématuré, dans un immense sentiment dè solitude. Un
combat gagné : aujourd'hui, Nicolas a 21 ans et suit de brillantes études à Sciences Po, en Erasmus à Berlin. « Mais je reste traumatisée,
pleine de cicatrices », poursuit-elle.
« Mon fils est né en arrêt cardiaque.
Et même si son coeur a bien voulu
repartir, s'il a bien grandi, s'il s'est
développé normalement, il a fait
un arrêt cardiaque. » Cette responsable marketing dans une grande
multinationale ne transige pas :
elle troque ses tailleurs talons contre le tablier de maman.
« Traumatisme »
Vingt et un ans après, Catherine
Hubert tremble encore quand son
fils a un simple rhume. « J'ai tellementeupeurdele perdre ! «Pourtant, aujourd'hui, elle a bouclé la
boucle et conjuré le sort en s'engageant au sein de l'antenne régionale de l'association SOS Préma.
Une association fondée en 2004
par Charlotte Bouvard, elle aussi
mêre d'un enfant prématuré,
comme 60 DOO autres parents par
an en France. « Elle aussi a vécu ce
traumatisme dans une grande solitude. Et s'est dit : plus jamais ça. »
Plus jamais seuls dans cette galère.
«Avant 2006,
les mères devaient
repartir au boulot
en laissant leur bébé
prématuré à l'hôpital...
Quelle violence faite
aux femmes!»
Ainsi, l'association s'est-elle donnée pour mission de soutenir les
familles, de faire le lien avec les
équipes soignantes, mais aussi
avec les pouvoirs publics, pour
faire évoluer la loi. « En 2006, SOS
Préma a ainsi obtenu l'allongement du congé maternité en cas
de naissance prématurée. Avant,
les mères devaient repartir au boulot en laissant leur bébé à l'hôpital. .. Quelle violence faite auxfemmes ! », glisse doucement
Catherine Hubert. Objectif: que la
prématurité soit reconnue cause
nationale, pour améliorer notamment l'information et la prise en
charge parentale. « Le bébé, l'hôpital s'en occupe très biea Mais la famille ? »
Un combat qui se mène aussi
sur le terrain. Pour aider les familles dans les difficultés pratiques
autant que dans la souffrance psychologique, une ligne téléphonique a été mise en place, du lundi
au vendredi (i). Au bout du fil, des
bénévoles, mais aussi une puéricultrice et une psychologue. De
l'autre côté du combiné, les parents évoquent leur détresse. Ils disent aussi les difficultés matérielles, la difficulté de garder un
emploi quand il faut nourrir l'enfant par sonde gastrique, l'amener
pendant des années chez le pédiatre, le psychomotricien, l'orthophoniste. .. D'autres sont obligés
de s'endetter pour faire face aux
frais de route, dè parking (6 euros
l'après-midi)...
Une armée dè petites mains
Deux fois par mois, une permanence physique est assurée au service de néonatalité à Pellegrin par
l'antenne bordelaise, composée de
deux correspondants locaux et
d'un bénévole. Une équipe bientôt
renforcée par une recrue masculine, qui soutiendra particulièrement les pères. Une antenne locale
s'est également ouverte à Bayonne.
Enfin, SOS Préma finance l'achat
de matériel : des hamacs pour aider les bébés en sevrage morphinique, des écharpes de portage,
des tire-lait.. En coulisses, une armée de petites mains coud ou tricote gigoteuses, couvertures ou
sorties de bain adaptés à des nourrissons mesurant 35 centimètres
et pesant parfois 500 grammes.
Des mots, de la chaleur et tout un
tas d'autres attentions, comme un
trousseau d'accueil du nouveauné prématuré, si banales quand
tout va bien. Si précieuse quand le
fil de la vie est à ce point ténu.
Aude Ferbos
(I) SOS Préma, numéro gratuit
0811886 888 Pare-mail,Catherine
[email protected].
Sur Internet : www.sosprema.com.
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2715179300506/MON/OTO/2
Eléments de recherche : SOS PREMA ou SOSPREMA : association d'aide aux prématurés, toutes citations

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