10. Enseigner les techniques et les tactiques en EPS

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10. Enseigner les techniques et les tactiques en EPS
10. Enseigner les techniques et les tactiques en EPS 10.1. Qu’est-­‐ce qu’une « technique sportive » ? = manière de faire corporelle permettant de résoudre efficacement et économiquement un problème posé par une tâche spécifique. Elle peut être de plusieurs aspects : -­‐ Technique normalisée = efficacité, performance, rendement, efficience -­‐ Technique finalisée = moyen de résoudre un problème concret, d’atteindre un but fixé -­‐ Technique est un produit = forme gestuelle visible, coordination motrice -­‐ Technique est un processus = une activité adaptative de recherche de solution, une création -­‐ Technique de stabilisation provisoire = stabilisation : régularité permettant une description et une transmission provisoire : innovation permanente, constante évolution Exemples L’enjeu n’est pas de donner une liste de gestes sportifs coupés du problème pour lequel ils sont conçus : Problème technique Solution technique à résoudre jugée efficace Toutes les APSA sont concernées Volley :  efficacité smash  défense basse ou haute : manchette ou contre Football :  stabilité défensive  contrôle orienté, jeu de déviation (une touche) Escalade : configuration des prises  changement des pieds, mains-­‐pieds différents Natation :  phases non propulsives  virage-­‐culbute 10.2. Qu’est-­‐ce qu’une tactique sportive ? = aptitude à adopter des comportements individuels et/ou collectifs pertinents et adéquats en fonction des circonstances momentanées. Plusieurs paramètres -­‐ La tactique est un choix = décision parmi les alternatives à choix selon notre jugement. -­‐ La tactique est contextualisée = pertinence en fonction des situations, justesse et adéquation des choix -­‐ La tactique se déploie avant et/ou pendant l’action = avant : stratégie/pendant : tactique évolutive et adaptative -­‐ La tactique est individuelle et/ou collective = individuelle : choix d’itinéraire/ collective : organisation défensive Exemples L’enjeu n’est pas de donner une liste de tactiques sportives coupées du contexte dans lequel elles sont mises en œuvre. Contexte tactique Choix tactique à affronter optimal Toutes les APSA sont concernées Boxe : adversaire longiligne et grand  briser la distance de combat 1550m : adversaires plus faibles au sprint  course lente en peloton groupé Orientation : état avancé de fatigue  prise de risque : saut de lignes 10.3. Enseigner les techniques sportives en EPS ? Pourquoi ? -­‐ Justification anthropologique Technique et humanité = patrimoine culturel -­‐ Justification instrumentale Pouvoirs d’action, efficacité, utilisation optimale des ressources -­‐ Justification institutionnelle Contenus de l’EPS : connaissance motrices, savoir-­‐faire  une composante des compétences -­‐ Justification motivationnelle Représentation des élèves, sentiment de compétence Le choix d’enseigner la technique aux élèves doit être une démarche fonctionnelle. 1. L’apprentissage technique répond à un besoin authentique. Il permet de surmonter un problème réel rencontré = la technique comme moyen dans son contexte tactique. 2. La solution technique retenue correspond au niveau réel de ressources chez l’élève = la technique comme recherche véritable d’efficacité. -­‐ Didactique historique des techniques = par exemple en volley, la technique s’est développée petit à petit. Il y a d’abord eu l’attaque en smash avant la défense en manchette (plutôt logique) -­‐ Méthode GAG Globale = contextualisation Analytique = décontextualisation Globale = recontextualisation -­‐ Méthode bio-­‐logique « susciter les raisons d’apprendre » = défense en volleyball et la sensibilité à la rupture du jeu normal. Et au contraire, il faut mettre à distance la démarche formaliste. La gestuelle technique doit être déconnectée de son utilité pratique du niveau de ressource, mais il doit y avoir un intérêt pour la compétence et pour l’appartenance.  prudence vis-­‐à-­‐vis des démarches découverte en faisant le plus grand nombre de répétitions, cela peut devenir vite chiant ! A trouver quelques méthodes pour rendre plus ludique l’apprentissage. Il faut alors jouer sur les variables d’apprentissage : -­‐ Volume de pratique = parfois, il faut jusqu’à 100 répétitions pour avoir une coordination experte et pour que l’automatisation soit faite. Un peu rébarbatif ! a. Répétition dans la tâche (multi-­‐volants) b. Répétition dans la séance (fil conducteur) c. Répétition dans le cycle (révision) Ainsi, pour prévenir la lassitude et la baisse de motivation  manipuler les principes du plaisir. -­‐ Type de pratique = pratique en bloc vs pratique variable a. Apprentissage d’une nouvelle coordination = pratique en bloc , mais le travail cognitif est moindre. b. Affinement de la coordination existante = pratique distribuée/contraste ce qui engendre une augmentation du travail cognitif. Il faut alors varié les deux types d’apprentissage en fonction de la pratique. -­‐ Type de guidage = 1. Aménagement du milieu vs 2. Instructions verbales a. Exemples en ski alpin avec la trace bleue (l’élève doit suivre une trace créée par le prof. Elle est créée exprès pour qu’elle pose problème au skieur ou en natation avec la fréquence et le type de coordination b. Le rôle de métaphore utilisée (l’image de shooter dans un ballon de foot quand on fait un salto) Ces deux types de guidage regroupe l’apprentissage implicite / explicite -­‐ Difficulté de la tâche -­‐= challenge optimal individuel  nécessité de différencier a. Manipuler les variables de complexification Orientation : distance, proximité lignes Combat : degrés d’incertitude et adversité Sports collectifs : densité et supériorité b. Augmentation progressive complexité Badminton : évolution d’une routine (toujours 2 longs – 3 courts, puis au bout d’un moment on varie ; 1 long – 1 court – 1 long – 3 courts par exemple) -­‐ Feedbacks extrinsèques a. Contenu du feedback Produit : écart au but visé Processus : moyens, focalisation b. Fréquence du feedback Mais attention à ne pas devenir dépendant du feedback. Pour son utilité, il est important d’individualiser le feedback, mais aussi être très clair. -­‐ Observation a. Double fonction du modèle Construire : image mentale Fonction : motivationnelle b. Efficacité comparée Nouvelle coordination : + Affinement coordination : -­‐ Mais, il faut toujours différencier le modèle optimal et le modèle réalisable. Il est donc important de coupler l’image avec une explication. 10.4. Enseigner les tactiques sportives en EPS Pourquoi ?  même justifications que pour les techniques Les tactiques servent à sensibiliser les élèves à la stratégie : 1. Il est nécessaire de construire un projet d’action en amont de celle-­‐ci à partir d’une analyse réaliste des ressources et contraintes de son environnement. -­‐ Eduquer à l’enquête a. Sports de combat ou de raquette : identifier le thème du jeu de l’adversaire complice, donner un handicap à son adversaire. -­‐ Expérimenter des alternatives a. Course d’orientation : les parcours dédoublés (un parcours facile, mais long et un parcours difficile, mais court) b. Football : Jouer comme Ronaldo, … c. Triple saut : différents répartitions des bonds -­‐ Formaliser un projet de jeu a. Combat : à l’issue d’un round d’observation b. Natation : projet de course en multi-­‐nages c. Orientation : course au score (3 valeurs de postes) d. Escalade : 5 prises pied droit par exemple 2. Mettre en œuvre, dans la feu de l’action et sous pression temporelle des choix adaptés à l’évolution du contexte -­‐ Identifier des indices = former des algorithmes « si…, alors… » a. handball : prise d’intervalle et défenseur complice b. Boxe : automatiser un enchaînement = stimulus-­‐réponse c. Badminton : banco et reconnaissance, situation de rupture (changement de situation) -­‐ Manipuler la complexité informationnelle = incertitudes évènementielle, temporelle, spatiale et isoler des « unités tactiques » 

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