La CGT de la centrale EDF de Chinon inquiète des réponses de la

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17 avril 2007
La CGT de la centrale EDF de Chinon inquiète
des réponses de la direction aux suicides
Elle craint que le rapport de la mission d’écoute, qui sera rendu public d’ici la semaine prochaine, ne
reflète pas la réalité des témoignages des salariés. Elle réclame des embauches et une réorganisation
du travail.
Les salariés de la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire) ne veulent pas se contenter du numéro
vert et du management de proximité annoncés la semaine dernière par la direction d’EDF comme
réponse au suicide de quatre de leurs collègues depuis 2004, dont trois au cours des six derniers
mois.
Une cinquantaine d’entre eux, emmenés par la CGT, sont venus le dire mardi en fin de matinée au
siège du groupe, où une délégation a été reçue par la direction.
Cett rencontre a plus inquiété les salariés qu’autre chose. "La direction ne nous a fait aucune
proposition concrète pour améliorer les conditions de travail des salariés du nucléaire", a déclaré Guy
Cléraux, secrétaire général CGT à la centrale de Chinon, où travaillent 1.300 agents EDF.
Pire : les salariés ont la crainte que la retranscription de leur témoignage, dont plusieurs centaines
ont été recueillis fin mars par la mission d’écoute et de conpréhension dépéchée à Chinon fin mars
par la direction générale, ne soit pas fidèle à leurs récits.
"La direction a été effarée par les propos des salariés relatifs à la réalité de terrain lors de la
rencontre, a constaté Guy Cléraux. Il semble que les filtres se situent dès le management de
proximité, qui ne fait remonter que des données politiquement correctes".
L’ensemble des salariés décrivent un vécu quotidien commun : le manque de personnel, si bien
qu’une partie de la maintenance est aujourd’hui sous-traitée par EDF et que les heures
supplémentaires sont en augmentation, le manque de lattitude pour réaliser leur travail, le manque
de matériel, la charge de travail trop importante, la pression au quotidien.
"Quand les personnes trop responsables n’y arrivent pas, elles pensent que c’est de leur faute",
explique Laurent Cholet. Or, "les aléas potentiels ne sont plus pris en ligne de compte dans les
objectifs fixés". La CGT réclame des moyens humains et matériels.
Après les suicides, la mission d’écoute conduite par deux cadres de la direction du groupe pendant
trois jours sur le site avait fait renaître l’optimisme chez les salariés. "J’avais une petite espérance que
notre direction allait devenir un peu humaine. Je suis déçu", lâche l’un d’eux.
D’autant que le groupe communique sur des actions visant à réduire les risques "psychosociaux" au
travail tout en attaquant en justice le classement en maladie professionnelle par la Sécu du premier
suicide d’un technicien supérieur de la centrale de Chinon." C’est scandaleux et pradoxal", souligne
Michel Lallier, délégué syndical CGT à la centrale. Le rapport de la mission doit être communiqué d’ici
la semaine prochaine et présenté aux salariés de Chinon.

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