les nanos prennent racine

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les nanos prennent racine
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No
LE MAGAZINE
DES SCIENCES ET
DES TECHNOLOGIES
D’ALTRAN
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www.altran.com
mars 2007
altitude
LES NANOS
PRENNENT RACINE
NEWS p.4 Un anneau de cuivre invisible pour certaines longueurs d’ondes/ Fondation, Prix 2007, l’importance du coaching/
Techno-shopping une drôle de balle dans une sphère en plastique HIGH-TECH p.11 Les nanos prennent racine
PEOPLE p.19 Une offre offshore au service des clients d’Altran/ Campus Politecnico di Milano bientôt dans le top 10 des universités
technologiques européennes
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/ÉDITO/
/SOMMAIRE/
NEWS 04
Innover pour évoluer
04
Le 36e Forum économique mondial s’est tenu
du 24 au 28 janvier 2007 à Davos, sur le thème
de « la nouvelle équation du pouvoir ».
Lors de nombreuses sessions, l’innovation a
été identifiée comme un moyen de faire face
à des problématiques actuelles telles que
la mondialisation, le réchauffement climatique,
le vieillissement des populations, le terrorisme…
Quelques jours plus tard, le groupe Altran
a rassemblé quelque 200 participants (experts,
membres d’institutions nationales et européennes,
représentants de secteurs, etc.) à Bruxelles pour
une journée de conférences et de débats. Le thème ?
L’innovation et son rôle crucial dans le développement
de l’Europe dans les années à venir.
Qu’elle soit ouverte ou distribuée, incrémentale ou contagieuse, durable
en valeur ou dans le temps, l’innovation est une des principales conditions
de la réussite à l’avenir. Plus aucune entreprise ne peut prétendre innover
seule : trop de technologies, trop de pression sur les délais, trop de choses
à prendre en considération ; cette situation exige de nouveaux partenariats.
Nous sommes fermement convaincus que le transfert de technologie est la clé
du succès de demain (les logiciels embarqués ou les outils de simulation en offrent
un bon exemple).
Pour cela, à l’image d’Altran, il faut adopter des approches mondiales
sur des projets touchant différents secteurs d’industrie et disposer
d’une large base de connaissances pour pouvoir trans-fertiliser l’innovation.
Plus simplement, nous avons aussi essayé d’innover en mettant la maquette
d’Altitude au diapason de la nouvelle identité visuelle d’Altran. Espérons
que cette nouvelle « équation de lecture » vous convienne !
Yves de Chaisemartin
Président du directoire d’Altran
> 04 INVISIBILITÉ EN VUE
Un anneau de cuivre invisible
pour certaines longueurs
d’ondes: le début de l’invisibilité?
> 08 FONDATION ALTRAN
> 10 TECHNO-SHOPPING
Un ingénieur-conseil d’Altran
nous explique comment
il coache plusieurs projets
pour le Prix 2007.
Faites tourner la balle dans
une sphère en plastique et
contrôlez son mouvement.
C’est de la balle !
HIGH-TEC H 11
> 11 LES NANOS PRENNENT RACINE
2, rue Paul Vaillant-Couturier
92532 Levallois-Perret Cedex
www.altran.com
[email protected]
Altitude n°11
La révolution nanotechnologique est en marche. Santé, environnement, communication,
électronique, bâtiment, tous les domaines sont désormais touchés par ces particules
de moins d’un milliardième de mètre. Enquête dans l’univers de l’infiniment petit.
Mars 2007
Directeur de la publication :
PEOP LE 19
Pascal Brier
Rédacteur en chef :
Benoît Repoux
Rédaction :
Benoît Repoux, Citizen Press
Conception et mise en pages :
01 53 00 10 00
Responsable d’édition :
Aurélien Coustillac
Direction artistique :
David Corvaisier
Maquette :
Fabienne Laurent, Franck Widling
Secrétariat de rédaction :
Véronique Boismartel,
Lise Hue
Crédit couverture :
Michèle Constantini
Fabrication :
Sylvie Esquer
Impression :
>
> 22 GIULIO BALLIO
20 UNE PLATEFORME POUR L’OFFRE OFFSHORE
Altran a conçu et mis en œuvre une offre offshore au service
de ses clients, par l’intermédiaire d’une plateforme mutualisée
de services : Altran Global Sourcing. Grâce à cette structure,
l’Inde, la Roumanie, la Russie, la Tunisie sont désormais des
destinations possibles pour certains projets menés par Altran.
Maury
Dépôt légal :
mars 2007
N ° ISSN : 1767-9974
Altitude (Paris 2003)
02
Altitude n°11 / mars 2007
Le recteur de Politecnico
di Milano nous explique
comment son université
vise le top 10 des universités
technologiques européennes,
et le rôle que peut jouer
Altran dans cette réussite.
Si vous souhaitez vous abonner à Altitude,
rendez-vous sur le site altran.com
Altitude n°11 / mars 2007
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TÉLÉCOMMUNICATIONS
ALTRAN NETWORKING
UNE NOUVELLE NORME
EN ORBITE
ACCÉLÉRATEUR
DE CARRIÈRE
Les technologies retenues
permettront la diffusion d’une
centaine de programmes radio stéréo
par multiplex satellite de 5 MHz.
Dans un communiqué daté de
novembre 2006, WorldSpace
annonce le déploiement, dès 2007 en
Italie, d’infrastructures conformes à la
norme SDR. L’opérateur entend
lancer les premiers services
européens de radio numérique par
satellite au début de l’année 2008.
Altran UK & Ireland est à l’origine
de la création d’i-spark, une
nouvelle communauté d’experts
et d’ingénieurs unique en son
genre. Il s’agit d’une plateforme
de mise en réseau, qui se
concentre sur le développement
de carrière. Il est possible de la
rejoindre pour donner des
conseils ou en recevoir, selon
vos besoins et vos envies. Cette
initiative innovante correspond
à une demande bien réelle
de la communauté scientifique.
Tous les détails sur
www.i-spark.org
MATÉRIAU
CHIFFRE
INVISIBILITÉ EN VUE
41,52
SECONDES
AÉRONAUTIQUE
DEMAIN, UN AVION SILENCIEUX
04
Altitude n°11 / mars 2007
intégrés à la cellule arrière,
pour atténuer leur bruit.
La propulsion des moteurs a
également été revue : plus
lente au moment du décollage
et de l’ascension, elle est aussi
moins bruyante. Globalement,
la consommation de carburant
en vol est réduite de 25 %
par rapport à un avion
de ligne de la même taille.
Ses concepteurs espèrent une
mise en service en 2030.
ALTRAN AVIATION
PLUS DE CONFORT DANS LES AIRS
DR
Un avion moins bruyant et
moins polluant, c’est possible.
Des chercheurs de l’Université
de Cambridge et du
Massachusetts Institute of
Technology (MIT) ont mis au
point un prototype, après trois
ans de travail au sein de la
SAI (Silent Aircraft Initiative).
Ils ont entièrement repensé la
structure traditionnelle de
l’avion. Silencieux, il n’est plus
constitué d’un tube central
équipé de deux ailes, mais
prend la forme d’une aile
unique. Les volets
disparaissent
des ailes, et
l’aérodynamique du
train d’atterrissage est
entièrement repensée.
Les moteurs,
traditionnellement
placés sous les ailes,
sont désormais
C’EST LE TEMPS QU’IL A FALLU À
ANG CHUANG YANG, UN ÉTUDIANT
DE SINGAPOUR, POUR TAPER UN
MESSAGE SMS DE 160 CARACTÈRES,
ÉTABLISSANT UN NOUVEAU
RECORD DANS LE LIVRE
GUINNESS.
Pour le compte d’Air France Industries, Altran ASD
mène des projets de modification d’avions civils.
Ces projets concernent aussi bien la flotte d’Air
France que celle de clients tiers. Les modifications
réalisées portent, entre autres, sur le
réaménagement de la cabine et du cockpit, l’ajout
de dispositifs de divertissement et la mise à niveau
de l’avionique et des systèmes embarqués. Pour
mener cette mission à bien, deux équipes dédiées
ont été constituées (spécification et ravitaillement),
et un système PLM (Product Lifecycle
Management) a été déployé. Vous pourrez juger du
résultat lors de vos prochains voyages !
Clément Perrotte
L’Institut européen de normalisation
des télécommunications (Etsi) a
publié les documents de spécification
de la norme SDR (Satellite Digital
Radio). Cette norme définit les
paramètres d’un processus de
diffusion de programmes de radio
numérique, destinés, entre autres,
aux automobilistes. Fruit d’une
technologie développée par
WorldSpace et Alcatel Space, la
norme SDR associe transmission par
satellite et réseaux de répéteurs
terrestres qui prennent le relais
lorsque le terminal de réception
n’est pas en vue directe du satellite.
ALTRAN INNOVATION
ALTRAN OU COMMENT
INNOVER DANS L’UE
La première édition de l’Altran
Innovation Conference a eu lieu
les 7 et 8 février à Bruxelles.
Suite au lancement du 7e PCRD
(Programme-cadre de recherche
et de développement
technologique) de l’Union
européenne, pour la période
2007-2013, le groupe Altran
a rassemblé 200 participants.
Ces experts, membres des
institutions nationales et
européennes et représentants
de l’industrie, ont assisté à
des ateliers de travail et à des
présentations de projets
innovants (énergie, transports,
espace, défense, etc.). Ils ont
aussi abordé les façons dont
le Groupe peut contribuer aux
objectifs de l’UE en matière de
recherche et développement.
Des chercheurs de l’Imperial College (Londres) et de la Duke University
(Caroline du Nord) ont réussi à rendre invisible un anneau de cuivre,
du moins aux « yeux » de certaines ondes. Ils mettent ainsi en pratique
les bases théoriques d’un dispositif d’invisibilité, révélées en mai dernier
dans l’édition électronique de Science. D’après le magazine, il est possible
de rendre un objet invisible en évitant que la lumière ne vienne frapper
sa surface grâce à une sorte de bouclier ayant un trou noir en son centre.
Les chercheurs ont donc mis au point un métamatériau permettant à la
lumière de contourner une zone et de repartir de l’autre côté sans aucune
perturbation. Pour l’heure, ce dispositif ne fonctionne que pour certaines
longueurs d’ondes.
ENVIRONNEMENT
OCÉANS SANS POISSON EN 2048
Les scientifiques et les
organisations de protection de la
nature tirent la sonnette d’alarme :
si le déclin de la biodiversité des
océans se poursuit au rythme
constaté depuis quelques années,
il pourrait conduire à une pénurie
des espèces de poissons et
de fruits de mer d’ici à 2048.
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Photolink
Photodisc
NEWS
05
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NEWS
ÉNERGIE
DES IMPULSIONS ÉLECTRIQUES
CONTRE LES MIGRAINES
L’AUSTRALIE MISE SUR
Afin de satisfaire à la demande
croissante d’électricité,
l’Australie annonce la
construction de la plus grande
centrale électrique solaire
photovoltaïque d’ici à 2008.
Implantée dans l’État de Victoria,
la centrale alimentera environ
45 000 foyers. Ce projet fait
partie du nouveau plan
énergétique du gouvernement
qui souhaite privilégier les
énergies renouvelables.
Investissement prévu :
420 millions de dollars
australiens (252 millions d’euros).
DR
ALTRAN EXPERTISE
ALTRAN STRATÉGIE
LA COURSE AUX TALENTS
Parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne, l’Altran
Engineering Academy conserve pour sa quatrième édition
la formule qui a fait son succès. Comme trois jeunes talents
avant lui, l’heureux gagnant rejoindra en septembre 2007
le département R&D d’ING Renault F1 Team pour 6 mois.
Auparavant, il aura franchi les différentes étapes de la
sélection, de la remise des dossiers qui se clôt le 1er juin
à la grande finale du 31 juillet à Enstone (RU). Toutes les
informations sont sur www.altran-academy.com
06
Altitude n°11 / mars 2007
Dans les années 1930, la compagnie
américaine Dupont fabriquait déjà une fibre
synthétique : le Néoprène. Or, cette fibre
était trop difficile et trop chère à exporter.
Aussi, en 1937, une équipe de chercheurs
de l’entreprise, animée par Wallace Hume
Carothers, trouva-t-elle une fibre longue,
mince et flexible pour la remplacer :
le Nylon. Wallace Hume Carothers mourut
à peine quelques semaines après
sa découverte…
Ce n’est donc qu’en 1938 que le Nylon fut homologué et commercialisé, sous
une forme appelée « polyamide 6,6 ». D’autres types en ont depuis été
développés. L’invention du Nylon marque le début d’une nouvelle ère, celle des
fibres synthétiques avec lesquelles on peut fabriquer des matériaux extensibles.
Le Nylon est d’ailleurs la première fibre synthétique à rencontrer le succès
commercial. Il sert à la confection des tapis, des cordages, des fils, des poils
de brosse, des moulages. Le Nylon possède une bonne résistance à l’usure
et aux agents corrosifs. Cependant, d’après ses utilisatrices, il y a une exception
à la règle : le bas, pas toujours résistant…
CONCEPT-PRODUIT PR[I]ME
UN LIVRE BRANCHÉ
AU CŒUR DU PROJET ITER
Le positionnement d’Altran
sur des projets de grande envergure
se développe. Pascale Lardin,
responsable des affaires
européennes, a multiplié les
rencontres pour donner une place
stratégique au Groupe sur le
projet ITER. Altran participe ainsi
LE NYLON
ALTRAN
ING Renault F1 Team
Altran Rhône-Alpes participe à l’activité
microélectronique dans la région de Grenoble,
où ses clients sont les principaux acteurs
européens en nanotechnologies. Les experts
du groupe y contribuent au développement
de la filière de production en technologies
CMOS 65 et 45 nanomètres (famille de
composant électronique à faible consommation
électrique utilisant la technologie de fabrication
Complementary Metal Oxide Semi-Conductor).
Parmi leurs contributions, on trouve la
conception de circuits intégrés et la mise
en place d’outils de vérification des règles
DFM (Design For Manufacturability).
ALTRAN FORMULE 1
IL Y A 70 ANS
aujourd’hui aux travaux organisés
par le comité industriel ITER. Ils sont
un lieu incontournable de définition
de la stratégie et de l’offre françaises
sur le projet et d’identification
des opportunités commerciales
et partenariales pour l’industrie
nationale, qui représentent un
montant de 5 millions d’euros pour
la partie ingénierie. Une coordination
entre régions et pôles est assurée :
Altran EILiS et Altran ASD sont
ainsi mobilisés sur les thématiques
de l’ingénierie et des services
ainsi que sur la maintenance
téléopérée et la robotique.
Lire un vrai livre, tourner les pages est un plaisir.
Les premiers e-books avaient oublié ce détail.
Tirant partie des nouvelles technologies, tout en
respectant le medium originel de Gutenberg,
Anybook se définit comme l’équivalent littéraire
de l’iPod… Conçu sur le modèle d’un livre
standard, il affiche au gré de vos envies l’intégralité
de votre bibliothèque. Anybook est composé de
300 pages de papier électronique, connectées à la
tranche. Elles affichent le texte ou les images sans
consommer d’énergie, sauf pour changer d’état.
DR
DR
Des essais cliniques sont en
cours aux États-Unis pour traiter
les migraines par la stimulation
électrique du nerf occipital (situé
derrière la tête). Des électrodes
implantées sous la peau, et reliées
à une sorte de boîtier pacemaker,
transmettent des impulsions dès
les premiers symptômes et
permettent de diminuer
l’intensité de la crise.
DES NANOTECHNOLOGIES
SOUS CONTRÔLE
L’ÉNERGIE SOLAIRE
DR
RECHERCHE
Au sein de la direction management et valorisation de l’innovation, Pr[i]me accompagne ses clients de l’idée au marché.
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Fondation Altran
NEWS
LE MOT DU PRÉSIDENT
PRIX 2007 :
L’IMPORTANCE DU COACHING
« Dès mon arrivée à la tête du Groupe, j’ai compris l’importance
de la Fondation Altran pour l’innovation. Un grand groupe comme
le nôtre se doit de participer activement à la vie économique, sociale
et environnementale du monde qui l’entoure. La Fondation se veut
la traduction concrète de cet engagement dans la société. C’est
pour assurer la continuité de cette action que j’ai proposé de devenir
personnellement président de la Fondation Altran pour l’innovation.
Je suis très heureux de participer à cette grande aventure et j’espère
vous retrouver très nombreux parmi les amis de la Fondation. »
Yves de Chaisemartin
Pierre-André Montjovet, ingénieur-conseil pour Altran
Est, a répondu à l’appel lancé par la Fondation. Il a mis
à profit son expérience pour proposer des projets et
les suivre pour le Prix 2007.
Pierre-André Montjovet est sans cesse
en mouvement. Il mène des missions
chez des clients comme les CCI
des Vosges et de la Moselle ou Alstom
Plant. Il a répondu à l’appel lancé par
la Fondation fin octobre 2006 incitant
les salariés du groupe à identifier
des projets et à les accompagner
en vue du Prix 2007, sur le thème :
« L’homme réparé ». « J’ai trouvé l’idée
très sympa, et l’initiative intéressante
à la fois pour les participants et pour
Altran. J’ai tout de suite contacté
Christian Le Liepvre et les stagiaires
de la Fondation,
qui m’ont expliqué
comment je pouvais
les aider. » Spécialiste
en supply chain
management,
Pierre-André a su mettre
son expérience à profit
« pour autre chose qu’un
service facturé ». Non content
de se porter volontaire pour
l’accompagnement, il a aussi
apporté des candidatures :
« Polytech’Savoie, l’école dont
je suis diplômé, possède un
laboratoire de recherche. J’y ai
trouvé trois projets en rapport avec
le thème, de la prime enfance à
l’allongement de la durée de la vie.
Ça fait beaucoup, mais j’ai la chance
de prendre en charge des projets déjà
bien avancés. Je m’assure que
les dossiers sont bien remplis, afin
qu’ils aient toutes leurs chances »
PRIX 2007 : IL EST ENCORE TEMPS !
La 11e édition du Prix 2007 de la Fondation Altran est ouverte depuis
quelques mois, et les candidats peuvent remplir et déposer leur dossier en
ligne jusqu’au 27 mars 2007, minuit. La Fondation Altran récompensera les
meilleures équipes innovantes en Europe et aux États-Unis. Le lauréat se verra
remettre le trophée en septembre 2007, lors de la grande cérémonie de remise
du Prix. Les équipes d’Altran accompagneront ensuite le gagnant pendant un an.
Plus d’informations sur le Prix 2007 : www.fondation-altran.org
Le coach est également là pour
informer sur la propriété intellectuelle
des innovations proposées, qui revient
bien sûr à leurs auteurs. En outre,
« les chercheurs ne sont pas habitués
à quantifier l’impact et les bénéfices
de leur projet, à le jalonner et à
le structurer, mais pour moi c’est
essentiel, donc nous travaillons
beaucoup cet aspect-là. » Pierre-André
sait l’importance de tous les soutiens
pour une structure en période
de création. « Nous communiquons
à intervalles réguliers, et nous nous
fixons des échéances en vue du dépôt
de candidature finale avant
le 27 mars… si tout va bien ! »
PREMIÈRE ÉTAPE DU PRIX 2007 : LE WEEK-END CONSULTANTS
Pendant le week-end consultants, les 5 et 6 mai 2007,
une quarantaine de consultants volontaires et expérimentés
d’Altran se réuniront dans une capitale européenne (cette
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Altitude n°11 / mars 2007
année, Munich) et sélectionneront les 40 meilleurs projets
candidats. Les dossiers sélectionnés seront ensuite présentés
au jury qui récompensera le lauréat fin septembre 2007.
ÇA MARCHE
POUR MAXXUN !
RETOUR VERS
LE FUTUR : LE PRIX 2002
Le lauréat 2006 séduit
la presse et les experts.
Un charbon végétal nouvelle génération, tel était le projet
lauréat du Prix de la Fondation en 2002. Qu'est-il devenu ?
Depuis l’obtention du Prix 2006,
le projet Maxxun (voir « Maxxun,
un projet solaire ») a bénéficié
d’une large couverture médiatique.
La technologie brevetée a séduit
aussi bien la presse généraliste
que les publications scientifiques
et techniques.
Chercheurs, techniciens,
municipalités, associations
et même investisseurs se sont
montrés intéressés. Les équipes
d’Altran se sont impliquées
opérationnellement dans
le développement du projet
avec l’équipe lauréate : audit
technique et organisationnel,
définition des objectifs
de l’accompagnement,
spécification et optimisation de
la prochaine génération
de produit LSC, identification
des subventions régionales,
nationales et européennes pour
les projets innovants…
Une belle diversité d’expertises
et de métiers à mettre en œuvre et
à coordonner pour les deux chefs
de projet accompagnement,
Bram Ledeboer et Joris van Hijfte.
Guy Reinaud et l’association ProNatura International ont remporté le Prix
2002 de la Fondation avec leur projet
sur le charbon de biomasse. L’idée :
répondre aux besoins en énergie
domestique renouvelable de deux
milliards d’individus vivant dans les
régions tropicales d’Afrique, d’Amérique
latine et d’Asie, tout en luttant contre
la déforestation, la désertification
et le changement climatique. Altran
a accompagné la fabrication et
la fiabilisation de l’outil de production
de charbon de biomasse sur
le plan thermomécanique.
Après un an
d’accompagnement,
le coût de production
d’une machine a été
réduit de 50000
à 20000 € et la
température des charbons
de biomasse en fin de
processus diminuée de 500 à 40°C.
Un prototype était en démonstration
à Troyes pour les acheteurs.
Une machine finalisée
Pro-Natura International est installée
en Afrique sub-sahélienne. Le charbon
de biomasse breveté et développé par
l’association est une vraie solution
pour cette région. Après plusieurs tests,
la machine Pyro 7 est aujourd’hui
finalisée et devrait être installée en mars
en Afrique du Sud et au Sénégal,
où une association de femmes
productrices est intéressée
pour l’utiliser avec
des balles de riz et
du typha (plante qui
envahit les zones
aquatiques). Pro-Natura
International travaille
en parallèle sur la Pyro 8,
dix fois plus puissante...
MAXXUN : UN PROJET SOLAIRE
Maxxun développe un système d’énergie solaire innovant basé sur une
technologie de concentration solaire luminescente (LSC). Objectif : une
importante réduction de la taille des cellules solaires pour une quantité
équivalente d’énergie captée, et donc une diminution du coût.
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TECHNO
SHOPPING
Le Powerball est une drôle de balle qui tourne à l’intérieur d’une sphère en
plastique. Mettez son rotor en mouvement (à l’aide d’une ficelle ou du
pouce) et la balle tourne. Objectif : la faire tourner de plus en plus vite et
contrôler son mouvement de toupie. Sur certains modèles, il est possible
de vérifier son score (vitesse de rotation) sur un compteur. À faible
vitesse, le Powerball aurait des vertus pour rééduquer en douceur
l’articulation du poignet… À 250 tours par seconde, la force est telle
que le jouet exerce près de 20 kg de pression sur la main !
Prix : de 20 à 90 €, selon les modèles
Pour en savoir plus : www.powerballs.com
© Powerballs
C’EST DE LA BALLE !
DES ÉTIQUETTES HIGH-TECH
Bopack a été récompensée pour son concept d’étiquette
intelligente « Gadget Label ». Une reconnaissance intervenue
lors du Salon international de l’emballage qui s’est tenu
à Paris-Villepinte en novembre 2006. L’étiquette « Gadget
Label » s’adapte à chaque produit. Elle emprunte la forme
d’une pochette pour y glisser
magnets, autocollants,
ou encore produits pâteux.
La version semi-adhésive
ajoute une information
exceptionnelle à
décoller, la version
dépliable multiplie les
informations avec un système
d’ouverture/fermeture performant.
Bopack dispose d’une véritable « bibliothèque d’idées »
pour décliner son étiquette. La société travaille même sur
des étiquettes informatives, autocollantes, dans lesquelles
on pourrait intégrer une notice vocale…
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RIEN NE SE PERD
Qui n’a jamais perdu ses clés ? Les chercher est
aujourd’hui chose facile grâce à un boîtier de
détection et aux étiquettes Détection apposées
sur les objets risquant d’être égarés. Dans un
rayon de 180 mètres, le boîtier détecte les
objets étiquetés, en accélérant ses bips ou ses
vibrations lorsqu’on se rapproche, et en donnant
une idée du trajet via un écran LCD. Loc8tor
commercialise aussi des étiquettes Panique,
équipées d’une touche permettant d’activer
manuellement une alarme (pour les enfants,
les personnes âgées, etc.).
• Prix = 136 € (pack de 3 étiquettes Détection
+ 1 étiquette Panique + 1 boîtier
de localisation)
• Prix = 75 € (pack
de 2 étiquettes
Détection + 1 boîtier
de localisation)
• Prix = 38 €
(2 étiquettes
Panique)
• Prix = 34 €
(2 étiquettes
Détection)
Pour en
savoir plus :
www.loc8tor.com
© Loc8tor
Une batterie en papier, c’est possible ! Le matériau
est original mais le principe de « pile » est classique.
Une feuille très fine (600 microns), composée de sept
couches dont deux jouent le rôle d’électrodes, permet
une réaction chimique entre du dioxide de manganèse
et du zinc. Puissante, fine, flexible, cette batterie ne contient pas
d’éléments toxiques et ne risque pas d’exploser ni de prendre feu.
Elle pourra bientôt alimenter des cartes à puces, des jouets, mais
également des systèmes de délivrance de médicaments, par exemple.
La société coréenne Rocket Electric travaille en ce moment sur
le marketing de son nouveau produit.
Pour en savoir plus : www.rocket.co.kr
© Bopack
© Rocket Electric
LA BATTERIE EST EN PAPIER
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Michèle Constantini
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HIGH-TECH DOSSIER
> LES NANOS
PRENNENT RACINE
12 / NANOTECHNOLOGIES : AU CŒUR DE LA MATIÈRE /
14 / LES NANOS À LA MAISON /
17 / NANOTECHNOLOGIES ET SANTÉ : DES PRÉOCCUPATIONS ÉTHIQUES /
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© CNRS Photothèque / BACHTOLD Adrian, GAO Bo, GLATTLI Christian
HIGH -TECH
La révolution nanotechnologique est en marche. Ces particules
de l’ordre de un milliardième de mètre s’apprêtent à investir notre
quotidien. Santé, environnement, communication, électronique,
bâtiment… leurs applications touchent tous les domaines,
ouvrent des perspectives totalement inédites, mais suscitent
aussi des craintes. Enquête dans l’univers de l’infiniment petit.
Deux nanotubes de
carbone (au centre)
qui se croisent
et qui sont contactés
électriquement à des
électrodes en or.
Ces nanotubes pourront
être les composants
électroniques du futur.
Ce n’est pas
la taille
qui compte...
Elles sont en train
de révolutionner
les sciences et
pourtant elles sont
toutes petites.
Les nanotechnologies
sont les théories
et les techniques
qui permettent
de produire et de
manipuler des objets
minuscules, de l’ordre
du nanomètre (nm),
ou milliardième
de mètre. À titre
de comparaison,
un cheveu humain
est en moyenne épais
de 80 000 nm.
© CNRS Photothèque / JANNIN François
NANOTECHNOLOGIES :
AU CŒUR DE LA MATIÈRE
Une salle de préparation des échantillons de nanomatériaux où sont effectués diverses manipulations : orientation,
découpe, polissage mécanique, amincissement... Au premier plan, un microscope métallographique optique.
© CNRS Photothèque / CHATIN Jérôme
Chargement d’un substrat
d’arséniure de gallium
dans un système ultra-vide
dit EJM (épitaxie par
jets moléculaires).
Cette technique permet
de déposer sur le substrat
de fines couches
semiconductrices
avec une précision de
quelques plans atomiques
(de l’ordre du nanomètre).
D
es médicaments capables de cibler une propriétés générées par la modification par l’homme
tumeur dans le corps, un écran plat en- de la structure spatiale des atomes », explique
roulable comme une feuille de papier, un Stéphane Fontanelle, responsable de l’Observatoire
micro-ordinateur surpuissant, une puce des micro et nanotechnologies (OMNT). En assemintégrée à votre téléphone portable pour détecter le blant la matière atome par atome (voir encadré), les
moindre dysfonctionnement de l’organisme… scientifiques peuvent en effet relever les défis de la
Science-fiction? Non. Car depuis que l’homme a miniaturisation tout en ajoutant de nouvelles foncappris à manipuler les nanoparticules, une nouvelle tionnalités aux éléments… Les nanotubes de
ère s’est ouverte. « Deux approches coexistent pour carbone sont emblématiques de cette révolution :
définir les nanotechnologies. La première est basée six fois plus légers que l’acier, ils sont pourtant cent
uniquement sur la taille : moins de cent nanomètres. fois plus résistants !
Selon cette acception, l’homme utilise des nanoUn marché de 1 000 milliards
particules depuis la nuit des
de dollars
temps ; par exemple sous forme
La miniaturisation permet
Les crédits de recherche sont
de poudre servant à réaliser des
d’ajouter aux éléments de
à la mesure des enjeux : « Les
pigments… La seconde définition
nouvelles fonctionnalités.
États-Unis consacrent près
prend en compte les nouvelles
12
Altitude n°11 /mars 2007
d’un milliard d’euros par an aux nanotechnologies
et l’Europe environ 800 millions », souligne Stéphane
Fontanelle. Et selon la National Science Foundation
américaine (NSF), le marché mondial des nanotechnologies, évalué à 40 milliards de dollars en
2001, devrait atteindre 1 000 milliards de dollars
par an en 2010 ! Une véritable frénésie pour l’infiniment petit qui s’est déjà invité dans notre quotidien : les nanotubes de carbone sont utilisés pour
renforcer la résistance de pièces dans l’automobile
et des nanoparticules de silice améliorent les performances de certains pneus. Des particules nanoporeuses sont aussi utilisées dans la fabrication
d’isolants cinq fois plus efficaces que les matériaux
classiques. L’industrie cosmétique fabrique et utilise des nanoparticules d’oxyde de zinc pour améliorer la tenue des rouges à lèvres… Et demain ?
L’avenir sera assurément « nano ». L’électronique
est, bien sûr, un des premiers secteurs concernés.
Les nanotechnologies vont permettre de créer des
processeurs qui chauffent moins, et donc plus
performants. « On peut envisager de multiplier la
vitesse de calcul par 15 », souligne Jean-Philippe
Bourgoin, responsable du programme transversal
« Nanosciences » au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
suite page 16 • • •
CONSTRUIRE ATOME PAR ATOME…
La miniaturisation est un des grands enjeux de l’innovation, et le développement des nanotechnologies
témoigne d’une nouvelle approche dans ce domaine. La voie descendante ou top down, utilisée depuis les
trois dernières décennies, consiste à travailler sur la matière pour obtenir des éléments de plus petite taille.
Avec les nanotechnologies, la démarche est inverse. Le processus devient ascendant, bottom-up, et permet
d’assembler des briques de matières de caractéristiques différentes, atome par atome… Ce saut
technologique a été rendu possible grâce à l’invention, en 1981, du microscope à effet tunnel électronique
permettant d’observer et de manipuler la matière.
Altitude n°11 /mars 2007
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Focus
HIGH -TECH
LES NANOS À LA MAISON
La télé s’affiche
Un écran extra-plat et extra-grand, enroulable comme une feuille de papier, n’a rien
d’un doux délire. Cette année, un consortium européen1 devrait donner le jour à un
prototype d’écran de 12 m2 appelé «nanopage». En développement depuis un an,
ce prototype présente une particularité : chaque pixel fonctionnera tel un «nanotube
cathodique» indépendant. Les nanotubes sont enfermés dans un tube de verre
recouvert d’un microécran vert, rouge ou bleu, et l’intensité du courant qui les
traverse est modulée pour former une image. Une TV high-tech qui amusera
les petits comme les grands.
INVISIBLES À L’ŒIL NU, les nanotechnologies envahissent, l’air de rien,
notre quotidien. Nous vous invitons à découvrir quelques-unes
des « innovations nanos » bientôt démocratisées.
Chauffage : maxi rendement avec le nanofluide
1. Consortium d’industriels et de laboratoires, dont le Laboratoire de physique de la matière
condensée et nanostructures (LPMCN) de Lyon et l’Institut des matériaux de Nantes (IMN).
Comment améliorer le rendement d’un chauffage central ? Avec un nanofluide. En créant une suspension
de nanoparticules dans l’eau ou d’autres liquides, des chercheurs de Leeds (Grande-Bretagne) ont inventé
un nanofluide qui transfère la chaleur quatre fois plus rapidement que tout autre liquide. Plus de dissipation
inutile de chaleur. Ce type de fluide pourrait accroître le rendement d’un chauffage central, sans avoir besoin
d’utiliser une pompe plus puissante. Avec des économies d’énergie à la clé.
L’ordinateur
reste au frais
Les «nanos» boosteront
bientôt nos ordis. Les
capacités de stockage seront
démultipliées grâce à des
puces de quelques millimètres
carrés à peine, les ordinateurs
fonctionneront avec des
processeurs mille fois plus
rapides que ceux disponibles
actuellement (informatique
quantique)… De même,
les puissances de calcul
et la transmission des
données bénéficieront
aussi de l’apport des nanos.
Et tout ça sans surchauffe.
D’ici à ce que l’unité centrale
puisse conserver au frais une
boisson, il n’y a qu’un pas…
La molécule
qui vise juste
Sec malgré la transpiration
On s’arrachera peut-être bientôt des nanopulls à la période
des soldes. Des chercheurs du College of Textiles, de l’université
de Caroline du Nord de Raleigh, travaillent à l’intégration des
nanotechnologies dans les textiles. Nouveau processus de
fabrication des fibres, matériaux aux propriétés originales
(antimicrobiennes), technologies pour changer la perception
des couleurs, etc. On verra peut-être des slogans du genre :
« Avec le Nano-Dry, ne transpirez plus dans l’effort » !
14
Altitude n°11 / février 2007
« Une seconde, je recharge mon téléphone ! »
Au printemps 2006, des chercheurs du Massachusetts Institute of
Technology (MIT) ont réalisé une batterie dont l’électrode est recouverte
d’une kyrielle de nanotubes. La surface d’accueil des ions est donc de 20 à
30 fois plus importante que celle des électrodes des batteries actuelles.
Résultat: elle est rechargeable en quelques secondes. Toshiba travaille sur
une «nanobatterie » de type ion-lithium, qui pourrait être utilisée aussi bien
pour les téléphones mobiles que pour les véhicules électriques hybrides.
© Pierre Mosnier
Un mal de tête ? En moins
de temps qu’il n’en faut pour le
dire, des capsules moléculaires
pourraient bientôt délivrer un
médicament dans une zone
précise du cerveau, ou toute
cible identifiée de l’organisme.
Ce n’est pas la seule révolution
médicale que laissent augurer
les nanotechnologies. On entend
parler de véritables muscles
artificiels, d’un filtre aussi efficace
que le rein, d’un tissu organique
dont les caractéristiques
changeraient en fonction
de la température et de
l’humidité, d’un nanorobot
capable de détecter des cellules
malignes et de les éliminer…
Il s’agit, là encore, de scénarios
pour le futur mais, d’ores et déjà,
certains s’inquiètent des dérives
éthiques des nanotechnologies
dans le domaine de la santé.
Depuis le 1er janvier 2007,
les autorités de Berkeley
(Californie) exigent d’ailleurs
que les industries travaillant sur
les nanoparticules présentent
des études toxicologiques.
C’est une première mondiale.
Altitude n°11 /février 2007
15
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HIGH -TECH
Illustration de
nanorobots médicaux
dans un vaisseau
sanguin, programmés
pour injecter une
substance directement
dans une cellule malade.
Dans le futur,
cette technologie
permettra peut-être
de traiter certaines
maladies de façon
très ciblée.
• • • suite de la page 13
Auto-assemblage des éléments
Mieux encore, les « nanos » vont permettre de fabriquer ces processeurs plus facilement et à coût
réduit grâce à l’auto-assemblage. « Pour façonner
le cristal, les fabricants utilisent aujourd’hui des
procédés de lithographie très onéreux. Grâce aux
nanotechnologies, il va être possible de doter les
éléments de fonctionnalités particulières et de
créer des affinités entre eux pour qu’ils s’assemblent grâce aux forces moléculaires. Comme si,
après avoir secoué les éléments d’une boîte
de Lego, vous obteniez une maison », poursuit
Jean-Philippe Bourgoin. « La médecine pourra
aussi profiter de ces avancées. La taille des nano-
particules leur permettra
d’atteindre avec précision des zones difficiles
d’accès et de cibler certaines tumeurs avant de les
irradier grâce à un laser ou à un champ magnétique », explique Stéphane Fontanelle. Autre exemple : la rétine artificielle. Dotée d’une nanopuce de
silicium couverte de cellules photosensibles, cette
microcaméra reliée au nerf optique transformerait
l’énergie du soleil en impulsions électriques pour
redonner la vue aux non-voyants. La maîtrise
de l’énergie et la protection de l’environnement
vont également bénéficier des avancées de la
recherche. « La réalisation de piles à combustibles
est très coûteuse car 80 % du prix est lié au platine
suite page 18 • • •
UN LABORATOIRE MÉDICAL SUR PUCE
Identifier, en une dizaine de minutes, les agents
infectieux contenus dans une goutte de sang,
de salive ou d’urine déposée à la surface d’une
plaquette de quelques centimètres carrés ne
relève plus d’un scénario utopiste grâce aux
nanotechnologies. Des équipes de chercheurs
français ont déjà développé des prototypes de
16
Altitude n°11 /mars 2007
labs on chips, de véritables laboratoires médicaux sur
puce. Le principal écueil technique actuel est lié à la
maîtrise du mouvement des fluides. Pour déjouer cette
contrainte, les scientifiques s’inspirent de la nature
et plus particulièrement des feuilles de lotus. Leur
nanostructure laisse en effet glisser l’eau à la surface,
sans friction sur les parois. Un exemple à suivre…
NANOTECHNOLOGIES ET SANTÉ :
DES PRÉOCCUPATIONS ÉTHIQUES
Éric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, participe au
programme Nanosafe II. Ce dernier a pour but de définir une
approche d’évaluation et de management du risque pour la
fabrication et l’usage de nanomatériaux.
Altitude : Quelles
sont les craintes
soulevées par
fabrication et
à l’utilisation des
nanoparticules ?
Éric Gaffet : Trois voies
d’interaction avec un être
vivant sont possibles avec
une particule introduite
dans l’environnement: la
pénétration cutanée, l’inhalation
et l’ingestion. Les recherches
de toxicité ne sont donc pas
propres aux nanoparticules,
mais participent d’une
démarche globale touchant
n’importe quel produit
chimique. La question
aujourd’hui est de savoir
s’il existe un effet «nano»,
si ces particules pénètrent
plus facilement que d’autres…
Alt. : Quels sont les
résultats des études
menées sur le sujet ?
É. G. : Des études
internationales ont été
réalisées sur la pénétration
cutanée et l’inhalation,
mais pas sur l’ingestion,
considérée comme
accidentelle. Les résultats
demeurent pour l’instant
contradictoires. Certaines
recherches montrent des
interactions spécifiques
des nanoparticules comparées
à des particules microniques
équivalentes, générant des
inflammations et des risques
de développement de cancer.
Mais il faut préciser que ces
travaux ont été réalisés selon
des protocoles opératoires
non généralisables.
AU SERVICE DE
L’ENVIRONNEMENT
Alt. : Les recherches
actuelles marquentelles une avancée ?
É. G. : De grands progrès ont
été réalisés ces cinq dernières
années dans la mise au point
d’appareils de mesure. Malgré
tout, on ne sait pas décrire les
interactions de ces particules
avec l’humain. Les travaux se
poursuivent pour créer des
équipements moins chers et
plus pratiques, permettant de
mieux connaître ces effets. Les
toxicologues ont d’ailleurs
compris qu’ils ne pouvaient
travailler seuls sur le sujet,
mais plutôt en relation avec
des spécialistes des matériaux.
Un groupe européen travaille
actuellement à la normalisation
des protocoles opératoires
pour les études à venir…
DR
© GIL BABIN/EURELIOS
INTERVIEW
Comment dépolluer les eaux
contaminées sans faire appel
à des solvants organiques ou des
polymères ? Deux chercheurs du
CNRS, Jérôme Rose et Jean-Yves
Bottero, travaillent actuellement à
l’élaboration d’une solution novatrice :
des membranes de filtration à base
de nanoparticules. L’avantage est
double : la porosité des matériaux
pourrait être contrôlée et les
membranes adaptées selon les
molécules à oxyder.
ALTRAN
PRUDENCE EST MÈRE DE SÛRETÉ
Arnaud Quenot est ingénieur chimiste au pôle
EILiS (Energy, Industry and Life Sciences) du
groupe Altran. Spécialiste des matériaux, il travaille
à l’échelle du nanomètre et s’est intéressé au
rapport «Nanotechnologies, nanoparticules:
quels dangers ? quels risques?», remis au
ministère de l’Environnement en juillet 2006 par
le Comité de la prévention et de la précaution.
Voici les conclusions de l’étude: «De l’analyse
ainsi menée, il ressort au premier chef que les
nanoparticules, du fait de leur très petite taille,
peuvent susciter une réaction biologique et
présenter un danger. Néanmoins,
il n’existe pas actuellement suffisamment de
données ni de méthodologies adaptées pour
évaluer les risques pour la santé de l’homme».
Attention à ne pas confondre les
nanotechnologies avec les nanoparticules
qui existent depuis toujours : une molécule
est intrinsèquement à l’échelle du nanomètre.
Ainsi, certaines crèmes solaires contiennent des
nanoparticules d’oxyde de titane, qui agit tel un
filtre UV à cette taille : l’«échelle nano» a ici
des vertus. La question qui divise est celle de
la manipulation en vue de créer des produits
«nanos» spécifiques: on entre là en terra
incognita. Peu nombreuses, les études sur
le sujet dévoilent des résultats contradictoires.
Par conséquent, «deux attitudes sont adoptées
face aux nanotechnologies dans l’industrie
cosmétique», explique Arnaud Quenot. D’un côté,
certains profitent de la tendance, en prenant un
maximum de précautions. De l’autre, on se refuse
à miser (ou à communiquer) sur leur usage, pour
des raisons éthiques, réglementaires ou, le plus
souvent, commerciales, par crainte d’amalgames.
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HIGH -TECH
ALTRAN
UNE ÉQUIPE COSMOPOLITE
POUR FAIRE NAÎTRE L’INFINIMENT PETIT
DR
ASML, filiale de Philips fondée
en 1984, fabrique les outils
lithographiques dont l’utilisation
permet la fabrication de structures
à des échelles inférieures à
100 nanomètres sur les puces
informatiques. Les consultants Altran
chez ASML ont tous une expérience
dans le domaine de l’ingénierie
thermique et de la dynamique des
fluides. En raison de la complexité et
de la taille des systèmes physiques
qu’ils étudient, la plupart des travaux
de recherche et développement sont
réalisés de manière expérimentale,
mais on assiste à l’introduction
progressive de la
modélisation
mathématique.
Ainsi, le groupe
Altran contribue
aussi bien à la
conception et
aux enquêtes
expérimentales
qu’à la
modélisation
informatique.
Un exemple de projet sur
les systèmes immergés
Aujourd’hui, les experts d’Altran
travaillent sur l’enquête
expérimentale du comportement
thermique des systèmes
d’immersion les plus récents,
y compris les écoulements
diphasiques. Comme beaucoup
de moteurs électriques linéaires
sont présents dans l’outil et
que la stabilité thermique est
essentielle dans le processus
de la lithographie, le refroidissement
des actuateurs par écoulement
d’eau dans plusieurs parties
de la machine est un champ
d’investigation important.
Également à l’étude, les systèmes
à air comprimé, ainsi que la création
et la distribution de vide.
Outre ces domaines de recherche
spécifiques, Altran est également
actif dans le design des concepts
thermiques au niveau des
équipements, afin de satisfaire
les spécifications thermiques
critiques.
Un centre de compétences
Les consultants Altran, qui
travaillent sur des projets
différents, souhaitent aujourd’hui
combiner leurs connaissances
et leur expertise pour créer
de nouvelles idées et apporter
des solutions inédites aux
problèmes du client. C’est
pourquoi ils créent un
centre de compétences
sur la connaissance de la thermique
et de la dynamique des fluides.
L’idée est d’aborder le marché
en tant que groupe, en disposant
de toutes les connaissances sur
un large éventail de domaines.
L’organisation du centre de
compétences permettra par
ailleurs d’identifier des expertises
supplémentaires et les besoins
spécifiques en recrutement.
Les consultants espèrent ainsi
être en mesure de répondre
de manière optimisée aux
problèmes complexes que posent
la thermique et la dynamique
des fluides.
Nos sincères remerciements vont à tous les consultants Altran chez ASML (David Anstotz, Remco Hagenzieker, Chuangfeng Liu,
Marcio Miranda, Eva Mondt, Bill Potts et Manish Ranjan).
• • • suite de la page 16
Les
nanotechnologies
qui les compose. Nous trvaillons
ouvrent des perspectives
suscitent aussi des craintes. En juin
donc au développement de
dernier, l’Agence française de sécud’innovation vetigineuses,
nanoparticules de platine avec
rité sanitaire de l’environnement et
mais aussi des craintes...
une surface active plus importandu travail (Afsset) mettait en garde
te. Ces recherches doivent permettrent de diviser par contre les risques de toxi-cité des nanoparticules.
dix le volume de platine utilisé. Dans ces domaines, il Quelques mois plus tard, le comité d’éthique
est aujourd’hui impossible de dépasser les limites du CNRS recommandait la «vigilance éthique et
techniques actuelles sans faire appel aux nanotech- sociale». Une vigilance demandée par le Comité
nologies», commente Didier Marsacq, directeur du consultatif national d'éthique pour les sciences de
Laboratoire d’innovations pour les technologies des la vie et de la santé (CCNE), dans un avis rendu le
énergies nouvelles (Liten) du CEA. Si les nanotechno- 1er mars 2007. Le CCNE déplore la petite place
logies ouvrent des perspectives d’innovation vertigi- consacrée au financement de la recherche sur les
neuses, permettant d’envisager de «refaire ce que la effets secondaires des nanos : 40 millions de dollars
vie a fait, mais à notre façon», comme l’a déclaré contre 10 milliards consacrés à la R&D. Les nanoJean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie en 1987, elles technologies n’ont pas fini de faire parler d’elles…
18
Altitude n°11 /mars 2007
Trajectoires
PEOPLE
Partenaire global de l’innovation,
le groupe Altran continue de se
développer dans le monde entier.
Comme l’Inde ou la Russie, le Brésil fait
partie des pays où le Groupe recrute
de nombreux talents. Rencontre avec
deux consultants qui ont rejoint nos
filiales pour travailler sur des projets
d’envergure : les nanotechnologies et
les réseaux de téléphonie mobile.
DU TRÈS FROID
À L’INFINIMENT PETIT
> Spécialiste de la mécanique des fluides et du transfert
thermique, Marcio Miranda, 29 ans, utilise aussi son savoir
dans la vie de tous les jours puisqu’il aime à faire des
rencontres et à tester de nouveaux breuvages.
BIO
Clément Perrotte
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2002 > diplôme en
ingénierie mécanique.
2004 > M. Sc.,
université de
Santa Catarina.
2004 > début de
sa carrière dans
l’industrie.
2006 > rejoint le
groupe Altran.
En bon Brésilien, Marcio vibre pour la
musique, du classique au blues et du jazz
à la samba, mais son actualité professionnelle
l’a quelque peu éloigné de sa passion. Après
avoir passé une année en Allemagne
pendant ses études à l’université de Santa
Catarina, Marcio est de nouveau en Europe
depuis fin 2006 pour son premier projet
au sein du groupe Altran. Aux Pays-Bas,
il apporte ses connaissances et son
expérience au développement de machines
liées aux nanotechnologies, après avoir
passé les deux années précédentes à
réduire la consommation d’énergie de
réfrigérateurs. « Cette mission me permet
d’être au contact de technologies de pointe
et de me familiariser avec différents modes
de travail. Je découvre de nouveaux
paysages, j’apprends une autre langue. Je
suis sûr que cette expérience enrichissante
va m’ouvrir de nombreuses perspectives ! »
L’IMPORTANCE DU RÉSEAU
> Son passe-temps favori est le surf, mais Renato Mariano est avant tout un expert en
planification et optimisation de réseaux de téléphonie mobile. Passé chez tous les grands
noms du secteur, il rejoint le groupe Altran au Brésil, son pays natal, en octobre 2004.
Quand on demande à Renato quel est le projet dont il est le plus fier,
sa réponse est pleine de bon sens : « J’apprécie chacun de mes projets,
mais je dis toujours que le plus récent était le plus important, car j’ai
pu y mettre à profit les enseignements tirés de tous les précédents. »
Récemment, c’est en Europe et en Afrique que Renato a le plus appris.
Au Portugal et en Angola, il a découvert des mentalités différentes.
« Je me suis rendu compte que l’ingénieur n’était pas l’homme d’une
seule fonction, mais bien un rouage important d’une équipe, ayant
une compréhension globale et apportant son aide à tous, sur les sujets
pertinents. » Cette expérience, acquise loin de l’Amérique du Sud, est
bien sûr un « plus » sur son CV, mais elle marque surtout la naissance
de nouvelles ambitions pour Renato et, à travers lui, pour Altran.
BIO
2004 > rejoint
le groupe Altran.
2004 > projets
pour TIM et Alcatel.
2005 > projets
pour Siemens
et Claro.
2006 > projets
au Portugal et
en Angola.
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Page 20
Expertise
PEOPLE
CHRIS PLUMMER
Altran a conçu et mis en œuvre une offre offshore
au service de ses clients, par l’intermédiaire d’une
plateforme mutualisée de services : Altran Global
Sourcing. Grâce à cette structure, l’Inde, la Roumanie,
la Russie et la Tunisie sont désormais des destinations
possibles pour certains projets menés par Altran.
MANAGING DIRECTOR
OF HILSON MORAN
INTERVIEW
Altitude : Comment ce projet est-il né ?
Chris Plummer : Comme beaucoup d’autres, notre marché est ultracompétitif,
notamment en Europe et aux Émirats arabes unis. Il est donc essentiel pour
la société de maintenir ses coûts à un niveau raisonnable tout en conservant
un niveau de qualité maximal. Dans ce but, nous nous sommes tournés vers Altran
Global Sourcing en avril 2006 et, depuis, de nombreuses étapes ont été franchies :
constitution des équipes locales, installation dans les locaux de New Delhi,
familiarisation avec les procédures et les standards d’Hilson Moran, rencontres
avec leurs homologues britanniques…
DENIS MACHUEL (ALTRAN GLOBAL SOURCING)
Pour l’avoir observé sous toutes les coutures, Denis Machuel connaît très bien
le groupe Altran. Consultant en 1991, créateur d’Altran Technologies UK en 1997,
directeur général d’Altran Technologies en 2002, il est depuis 2005 le directeur exécutif
d’Altran Global Sourcing, entité chargée de la stratégie et des activités offshore.
« Avec Juliette Rappy, nous construisons et coordonnons les capacités
offshore du groupe Altran en Europe
de l’Est, en Inde, en Tunisie et en
Russie. Notre rôle est de promouvoir
cette offre vers les sociétés du
Groupe et leurs clients. Nous servons
également de lien entre nos partenaires offshore et
nos filiales. » Souvent confondu avec la délocali-
sation, l’offshoring permet en réalité de conclure
davantage d’affaires. « Grâce à l’offshoring, en
conjonction avec d’autres offres développées au
sein du groupe Altran, nous sommes capables de
mener des projets plus nombreux et plus visibles sur
nos marchés principaux. Notre positionnement s’en
trouve alors renforcé, sans perte d’activité. » C’est le
cas pour Hilson Moran, filiale britannique du Groupe
spécialisée dans l’ingénierie du bâtiment.
Alt. : Quelle est la valeur ajoutée pour Hilson Moran ?
C. P. : Il est essentiel que les équipes des deux pays soient aussi proches que
possible, afin que la qualité délivrée au client soit la même. Il est encore un peu tôt
pour évaluer la contribution qui pourra être apportée aux activités d’Hilson Moran
cette année, mais les premiers résultats sont encourageants. Nous sommes
convaincus que l’Inde va nous aider à réduire nos coûts tout en apportant
une réponse satisfaisante à la sévère pénurie de talents que nous connaissons
actuellement, sans pour autant nuire à notre réputation.
Alt. : Quelles sont les prochaines étapes ?
C. P. : Nos efforts se sont d’abord portés sur la production DAO, mais nous sommes
entrés dans une nouvelle phase avec l’embauche d’ingénieurs spécialisés dans le
calcul. À l’avenir, nous envisageons de leur confier une partie de certaines activités,
comme l’élaboration de modèles environnementaux. Nul doute que ce sera un atout
décisif dans la croissance internationale de la société.
DAVINDER MAAN (ALTRAN INDIA)
Davinder Maan, membre de la direction d’Altran India depuis septembre 2005,
est chargé de développer la société, de nouer des alliances locales et de construire
les équipes de consultants menant les grands projets que lui confient ses clients
partout dans le monde, comme la création d’un bureau local pour Hilson Moran.
20
Altitude n°11 / mars 2007
les bonnes personnes pour répondre aux besoins
spécifiques de leur « client interne », de les installer
et de les mettre dans les meilleures conditions.
Ensuite, Davinder a su développer les expertises qui
étaient nécessaires à ce projet, en matière de DAO
comme d’ingénierie du bâtiment. Aujourd’hui, il
supervise l’opération et s’assure de la montée en
charge nominale de l’équipe, pilotée opérationnellement par Manish Kumar.
Photodisc
Ouvert à toutes les cultures, polyglotte, Davinder séduit ses équipes
par son exceptionnelle expérience
des technologies de l’information
acquise en France, en Suède, aux
États-Unis, en Allemagne et en Hongrie, auprès des plus grands groupes
internationaux. Avec Namrata Rawat, responsable
des ressources humaines, ils sont chargés de trouver
Hilson Moran est une importante société de conseil en ingénierie qui fournit une large
palette de services liés au monde de l’environnement bâti.
Ses activités couvrent l’ensemble des secteurs du marché de la construction :
bâtiments neufs, aménagements et travaux de rénovation, dans les secteurs public et privé.
La société a assumé la responsabilité de quelques-uns des immeubles les plus vastes
et les plus innovants dans le monde.
Appartenant au groupe Altran, le leader européen du conseil en innovation, elle collabore
avec un réseau de partenaires stratégiques pour proposer ses services au Royaume-Uni,
en France, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas.
Hilson Moran applique à tous ses projets les techniques de design les plus modernes
dans le cadre d’une approche durable, avec pour objectif d’être le choix numéro un
des clients recherchant une assistance pour le design et la fourniture de bâtiments de qualité.
Altitude n°11 / mars 2007
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Page 22
VIVA ITALIA !
PEOPLE
Campus
Accords avec
Naples et Gênes
POLITECNICO DI MILANO :
BIENTÔT LE TOP 10
L’ÉTUDIANT
Un protocole d'accord est en cours
de rédaction entre Altran Italia
et les universités de Gênes
et Naples Partenope.
Tous les détails dans
le prochain numéro !
DR
En
chiffres
1 200 enseignants
et 39 000 étudiants
dont
24 000 à la faculté
d'ingénierie (10 %
du total en Italie)
4 500 à la faculté
de Design
10 500 à la faculté
d'Architecture
Altitude : Quel intérêt porte le Politecnico di
Milano à l’innovation ?
Giulio Ballio : La recherche est un élément essentiel de nos enseignements, et l’innovation est donc
une composante majeure de notre stratégie. Nous
l’abordons de deux façons. D’un côté, nous cherchons à densifier nos relations avec nos partenaires institutionnels et privés afin d’améliorer les
transferts de technologie. De l’autre, nous investissons dans des projets de recherche concernant
plusieurs facultés, car nous croyons fermement
que l’innovation dépend de la capacité à relier différents savoirs.
Alt. : Comment est né Poliplacement, le
bureau de placement du Politecnico ?
G. B. : Nous cherchons à augmenter la proportion
d’étudiants et d’enseignants venus d’autres
22
Altitude n°11 / mars 2007
Alt. : Quels sont les liens qui unissent Altran
et le Politecnico ?
G. B. : Notre partenariat a été officialisé en 2005
par la signature d’un accord. Avant cela, Altran
était impliqué depuis longtemps dans la vie de
notre département ingénierie. Notre relation avec
Altran nous permet d’offrir à nos étudiants un
aperçu de projets bien réels qui se transforment
ensuite en études de cas, aussi bien dans l’électronique, les télécommunications, l’automatique
ou l’informatique que dans la mécanique, l’aérospatial, les transports ou l’énergie.
Alt. : Comment imaginez-vous l’avenir de ce
partenariat ?
G. B. : Qui vivra verra. Nous savons combien il
est difficile de maintenir ce genre de relations sur
le long terme. Pour une meilleure interaction,
nous avons mis en place un service Carrières,
géré par des gens qualifiés, ce qui devrait renforcer nos liens. On peut également envisager des
projets cofinancés, une chaire d’entreprise, tout
ce qui pourrait permettre de mieux enseigner aux
futurs consultants.
EN VOITURE
POUR LA RÉUSSITE
ALTRAN DAYS
DES JOURNÉES POUR FAIRE LA DIFFÉRENCE
Les Altran Days sont des journées de recrutement, organisées en association
avec une université dans le but de faire connaître, expliquer et proposer
aux futurs diplômés le modèle du conseil à l’œuvre au sein du groupe Altran.
Fin 2006, les Altran Days ont eu lieu à Milan, Turin et Rome.
• Politecnico di Milano
Pour sa première édition à Milan, la journée
de recrutement a bénéficié du partenariat
solide entre Altran et le Poliplacement, en
charge des relations avec les entreprises
et du placement des étudiants.
Les ateliers du Campus Club ont permis
aux participants, issus de toutes les filières
de l’ingénierie, de mesurer leurs aptitudes
pour le métier du conseil. Managers
et consultants du Groupe ont participé
aux différentes activités (gestion
de projet, travail d’équipe, innovation,
communication…) avant de débriefer
avec des étudiants heureux d’avoir pu
toucher du doigt la réalité d’Altran
et du conseil en innovation.
• Politecnico di Torino
Véritable ciment de la collaboration avec
l’université, les Altran Days sont un
moment important dans la rencontre avec
les étudiants. À Turin, ils ont pris la forme
de l’Altran Creative Engineering
Competition. Dix équipes d’étudiants
et de doctorants doivent réaliser
un pont répondant aux critères de rigidité
structurelle et de résistance à la
déformation avec des matériaux pauvres :
carton et ficelle. Les participants ont
répondu avec ingéniosité au défi.
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parties du monde. Aujourd’hui, dix de nos
Masters sont en anglais, et plus de 10 % de nos
étudiants viennent d’autres pays (Bassin méditerranéen et Extrême-Orient). Pour y parvenir, nous
avons décidé d’opérer des changements dans le
nombre et dans la qualité des services offerts aux
étudiants. Apporter une valeur ajoutée dans la
transition vers le monde de l’entreprise était une
priorité, c’est ainsi que Poliplacement est né.
Altran offre d’ailleurs de nombreuses opportunités
pour nos jeunes diplômés, en Italie comme en
Europe.
DR
Classé au 17e rang européen des universités technologiques, le Politecnico di Milano
vise sans détour le top 10. Son recteur, le professeur Giulio Ballio, nous explique
comment il compte y parvenir et quel rôle Altran peut jouer dans cette réussite.
Les quatre gagnants de l’université de Turin
(voir ci-contre) ont ensuite visité le paddock
du circuit de Formule 1 de Monza.
• Università di Roma Tor Vergata
Deux événements se sont déroulés aux
Altran Days de Rome : les entretiens et
l’Altran Quiz. Les premiers ont permis
à treize étudiants sélectionnés par le
Campus Club de rencontrer des business
managers et des responsables des
ressources humaines pour approfondir leur
connaissance du Groupe. Le second est
un jeu où cinq équipes s’affrontent pour
identifier un mot caché, à partir de six
indices de nature technologique. Personne
n’y est parvenu, mais le jury a néanmoins
récompensé d’une journée chez Altran
les deux équipes ayant le plus de points.
Futur diplômé du
Politecnico di Torino en
ingénierie mécanique,
Fabio Pigorini se devait
de participer aux Altran
Days organisés dans son
université (voir ci-contre).
« J’ai vu les affiches qui
annonçaient cette journée,
et j’ai beaucoup aimé
l’approche proposée :
l’évaluation des étudiants
sur leur performance dans
un travail créatif en équipe.
J’ai toujours pensé que
l’inventivité pouvait
résoudre de nombreux
problèmes, et j’allais
pouvoir en faire
l’expérience. Et, de plus,
la récompense était très
tentante! » Au programme
pour les gagnants, une
invitation d’Altran et du
Renault F1 Team à passer
une journée complète dans
les coulisses du circuit de
Formule 1 de Monza. Avant
de partir à Chicago pour
compléter sa thèse sur les
modèles dynamiques dans
le ferroviaire, Fabio a ainsi
pu ressentir une passion
qu’il espère retrouver
au cours de sa carrière.
Altitude n°11 / mars 2007
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ERIC DREXLER
1977 : Étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) 1981 : Publie l’article « Molecular
engineering: an approach to the development of general capabilities for molecular manipulation »,
dans la revue PNAS 1986 : Publie son livre Engines of creation: the coming era of nanotechnology,
et participe à la fondation du Foresight Institute, organisation à but non lucratif impliquée
dans le développement des nanotechnologies 1991 : Reçoit le premier doctorat du genre
en « nanotechnologie moléculaire » Aujourd’hui : Conseiller technique chez Nanorex.
DR
PORTRAIT
LE SEIGNEUR DES NANOS
Eric Drexler est considéré comme le père des nanotechonologies. Il y a plus de vingt ans,
le chercheur américain anticipait ce qu'allait devenir cette spécialité dont les applications
concernent aujourd'hui tous les domaines scientifiques. Rencontre.
En 1986, Eric Drexler écrivait Engines of creation: de New York), à laquelle collabore Eric Drexler, travaille désormais avec le Battelle Memorial Institute sur ce vaste sujet.
the coming era of nanotechnology.
Un ouvrage fondateur fondé sur la physique qui, vingt ans Le scientifique voit plusieurs explications à cet engouement :
plus tard, est toujours considéré comme un livre d’anticipa- « Les nanotechnologies telles que je les vois transforment en
tion. C’est en rassemblant le travail de plusieurs chercheurs profondeur la notion de “fabrication”. Elles engagent un large
dans différentes disciplines qu’Eric Drexler est tombé dans spectre d’applications. Les domaines les plus intéressés par
l’infiniment petit dès la fin des années 1970. Malgré ce tra- ces applications sont, selon moi, les énergies renouvelables
vail collectif, il s’étonne lui-même de la lente progression de et les applications médicales. »
ces idées : « Certains scientifiques ont compris et accepté À présent, le chercheur américain travaille pour Nanorex, une
immédiatement les principes que j’énonçais. D’autres, petite entreprise qui développe des logiciels permettant
répondant plutôt aux échos de la presse grand public, ont d’élaborer des systèmes d’assemblages moléculaires, et
réagi négativement. » Aujourd’hui, tout a changé. La Natio- participe à l’initiative Technology Roadmap (citée plus haut).
nal Academy américaine a recommandé l’an dernier Il continue à donner des conférences sur les technologies
du futur, surtout en Asie. « Il faudrait lancer
d’accentuer les recherches dans ce domaine.
un effort de recherche à grande échelle,
Depuis quelques années, des recherches
Les «nanos» vont
mettant en commun les compétences de
clés ont déjà fait des progrès spectaculaires,
changer les secteurs
nombreux secteurs scientifiques. Cela pernotamment en génétique. Enfin, la Technoénergétique
et médical
mettrait de faire véritablement progresser
logy Roadmap, une plateforme d’échange
les nanotechnologies. »
d’information dans la Tech Valley (au nord