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16 No le magazine des sciences et des technologies d’altran www.altran.com altitude Quel arseNal thérapeutique pour demain ? NEWS p. 13 W[í]ng, presque aussi léger que l’air / Fondation Altran : la Fondation fait peau neuve HIGH-TECH p. 17 Quel arsenal thérapeutique pour demain ? PEOPLE p. 28 Expertise : Projet offshore et international auprès du Groupe AG2R LA MONDIALE / Campus : AEA 2009, une femme au sommet ! / Portrait : Dr David Foster, médecin devenu scénariste de la série Docteur House /édito/ /sommaire/ news 04 04 L’innovation a la santé Dans le dernier numéro d’Altitude, Yves de Chaisemartin nous rappelait que la recherche se devait de répondre aux besoins essentiels de l’être humain : se nourrir, se loger, se soigner… Le magazine que vous tenez entre vos mains s’intéresse à ce dernier point en se penchant sur les avancées récentes et les futures tendances en matière de traitement : quel arsenal thérapeutique pour demain ? > 04 Observer les profondeurs de l’espace Filiale du groupe Altran, Cambridge Consultants participe au développement du plus grand télescope du monde. > 10 Faciliter le pèlerinage de La Mecque Altran AIT contribue à un vaste projet de construction qui répond aux contraintes d’affluence liées au grand pèlerinage annuel. > 13 Presque aussi léger que l’air Altran Pr[i]me a imaginé un concept d’avion-taxi, W[i]ng, permettant le transport rapide de personnes à coût modéré. high-tech 17 Le groupe Altran, via son périmètre EILiS (Energy, Industry and Life Sciences), contribue à cette dynamique d’innovation en accompagnant des projets aussi variés que la mise au point d’une nouvelle génération de cœur artificiel ou le développement d’automates de diagnostic médical simultané. Vous retrouverez ces projets dans les pages suivantes, mais la liste est encore longue : transmission des données d’un pacemaker vers un iPhone, fiabilisation de la seringue sans aiguille, essais cliniques d’alicaments anticancéreux… Autant de pistes sur lesquelles la recherche peut s’engager, et les experts Altran ne manqueront pas de l’accompagner dans les années à venir. Certains le feront au sein d’Altran Research, une nouvelle structure mise en place début 2009, et que nous vous présentons dans ce numéro (p. 26). En développant un secteur de recherche en compte propre, nous mobilisons nos consultants, riches d’expériences industrielles diverses et de compétences transverses, autour de sujets qui seront critiques pour nos clients et le monde de demain. C’est cela aussi, le conseil en innovation. Pascal Brier Directeur général adjoint 02 Altitude n°16 2, rue Paul Vaillant-Couturier 92532 Levallois-Perret Cedex www.altran.com [email protected] > 17 Quel arsenal thérapeutique pour demain ? Tour d’horizon des principales technologies de ruptures qui promettent de révolutionner prochainement la prise en charge des patients : traitements d’un nouveau genre, design optimisé pour appareils médicaux, simulations numériques, patient virtuel, etc. Altitude n°16 Directeur de la publication : Pascal Brier Rédacteur en chef : Benoît Repoux Rédaction : Benoît Repoux, Martin Bellet, Laura Houeix, Émilie Tran Phong Conception et mise en pages : 01 77 45 86 88 Responsable d’édition : Émilie Tran Phong Direction artistique : David Corvaisier, Franck Widling Maquette : Franck Widling Secrétariat de rédaction : Anne Placier Crédit couverture : Jupiter Images Fabrication : Sylvie Esquer Impression : Imprimerie Vincent Dépôt légal : Septembre 2009 ISSN : 1767-9974 Altitude (Paris 2003) people 27 > 28 projet offshore et international d’entreprise en période de crise auprès du groupe AG2R La Mondiale > 27 La gouvernance Tribune de Pierre Calvanese, directeur IT Stratégie & Organisation chez Altran CIS, présentant les enjeux de la gouvernance en période de crise. Altran CIS a été sollicité par le groupe d’assurance AG2R LA MONDIALE pour la réalisation de son site web institutionnel et le lancement de sa toute nouvelle identité. Le projet, au forfait, a été mené en partie en offshore. Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com Altitude n°16 03 news Espace 520 jours en mission martienne altran publication Les machines parlent aux machines L’Homme marchait sur la Lune Les six volontaires qui viennent de passer 105 jours en isolement : les cosmonautes Serguei Ryazansky et Oleg Artemyez, le médecin Alexei Baranov, l’expert en physiologie du sport Alexei Shpakov, le pilote d’Airbus A320 Cyrille Fournier et l’ingénieur en mécanique Oliver Knickel. « Un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité. » Le 21 juillet 1969, près de 450 millions d’auditeurs et de téléspectateurs ont assisté en direct à l’événement : l’astronaute Neil Armstrong foulait pour la première fois le sol lunaire, suivi du pilote Buzz Aldrin. Les Américains réussissaient ainsi le pari, lancé huit ans plus tôt par le président Kennedy, de poser un pied sur la Lune avant la fin des années 1960. Un peu comme monsieur Jourdain, nous utilisons tous du M2M sans le savoir ! Le M2M (pour Machine to Machine) est un marché en plein essor, et ses usages se sont déjà largement répandus parmi nous, parfois depuis plusieurs années. De plus en plus de machines de notre environnement communiquent entre elles pour notre bien-être et notre confort : télépéage, gestion de flotte, télémaintenance, etc. Qu’est-ce qui se cache derrière le M2M ? Quels concepts ? Quels enjeux ? Pour quels usages ? Vous le saurez en lisant la dernière édition du Kaliste d’Altran Télécoms & Média. Pour en savoir plus: [email protected] ESA Six volontaires – quatre Russes, un Allemand et un Français – s’apprêtent à rester confinés 520 jours dans un simulateur spatial de 550 m3 dépourvu de fenêtres. Organisée par les agences spatiales russe et européenne dans le cadre de leur programme Mars500, l’expérience, qui devrait commencer début 2010, vise à simuler un vol habité vers Mars. 520 jours, c’est en effet le temps nécessaire pour aller sur la planète rouge, y rester un mois et en revenir. Une autre équipe de six volontaires avait déjà testé les effets psychologiques et physiologiques de l’isolement pendant 105 jours entre avril et juillet. Cette fois, il s’agira de simuler au plus près du réel une mission martienne. Les participants ne chômeront pas : ils réaliseront des expériences en télémédecine, microbiologie, immunologie, physiologie et psychologie. Et ils seront soumis Il y a 40 ans à toute une série de simulations liées au déroulement du vol : lancement, voyage aller de 250 jours, arrivée et atterrissage sur Mars, expériences scientifiques sur place pendant un mois, redécollage et voyage retour de 240 jours. Sans oublier les simulations de situations d’urgence et les délais rallongés (jusqu’à 20 minutes) dans la transmission des communications. Pour en savoir plus : www.esa.int/SPECIALS/Mars500/index.html altran Astronomie Filiale du groupe Altran, Cambridge Consultants a signé un accord-cadre avec l’université d’Oxford afin de lui fournir services (design) et conseils (industrialisation) dans le cadre du programme 04 Altitude n°16 Square Kilometre Array (SKA), projet international qui vise à développer le plus grand télescope au monde. Une fois achevé en 2020 en Australie ou en Afrique du Sud, le radiotélescope SKA sera des milliers de fois plus puissant que les équipements existants. Avec une zone de captation d’un million de mètres carré, les scientifiques pourront observer les profondeurs de l’espace, se pencher sur les débuts de l’univers, tester la théorie de la relativité d’Einstein, en savoir plus sur la matière noire et même chercher des traces de vie extra-terrestre. Pour permettre cela, le télescope devra être extrêmement sensible sur l’ensemble d’un énorme champ de vision instantanée. Le noyau compact de l’instrument comprendra plus de la moitié des antennes du radiotélescope et les moyens informatiques nécessaires au traitement des signaux reçus. Des stations annexes rayonneront ensuite à travers le continent, jusqu’à 3 000 kilomètres de là. Les consultants de Cambridge Consultants devront répondre à la question complexe du conditionnement et du traitement des signaux captés par les 40 millions d’antennes du SKA, tout en dépensant aussi peu d’argent et d’énergie que possible… Pour en savoir plus : http://www.skatelescope.org altran Création Altran CIS, précurseur des innovations de demain Jupiter Images Xilostudios Observer les profondeurs de l’espace Altran CIS promeut l’innovation à travers la création de deux laboratoires : Innovation Way, du périmètre Télécoms & Média, et le Club de l’Innovation, du périmètre Altran Financial Services. Il s’agit de proposer à nos clients de nouveaux relais de croissance à travers des produits, services, ou procédés innovants, ouvrant la voie aux évolutions de marché. Ces deux laboratoires ont une vocation commune de création de valeur. Altitude n°16 05 news 06 Altitude n°16 Un yaourt contre la grippe ? Cambridge Consultants couronné par la Reine Remplacer les piqûres de vaccin par des yaourts à boire ou des smoothies : telle est la perspective alléchante que nous laissent entrevoir des chercheurs américains de la Feinberg School of Medicine (Northwestern University). Ces derniers testent actuellement des ferments de yaourt – ou probiotiques – modifiés de manière à exprimer les antigènes présents à la surface d’un virus et à déclencher, de ce fait, la production d’anticorps contre lui dans l’organisme. Si l’équipe a surtout travaillé sur le virus de l’anthrax, la technique peut s’appliquer à d’autres agents infectieux. En plus de plaire aux patients les plus douillets, le vaccin oral obtenu présente plusieurs avantages. Déjà, il est peu coûteux. Et, comme il n’est plus injecté dans le muscle, mais atterrit directement dans l’intestin, qui est l’une des premières barrières immunitaires du corps, son action est renforcée. En outre, sa fabrication ne nécessite plus l’ajout de produits chimiques comme l’aluminium ou le mercure, souvent suspectés de déclencher des maladies neurologiques. Les travaux, récemment publiés dans la revue Proceedings of National Academy of Science, ne parlent pas, en revanche, du goût de ces yaourts… Pour en savoir plus : www.feinberg.northwestern.edu Cette filiale anglaise du groupe Altran a reçu le Queen’s Award for Enterprise, l’une des plus prestigieuses distinctions du Royaume-Uni pour les entreprises, dans la catégorie Commerce international. Une reconnaissance de la forte croissance de son chiffre d’affaires hors des frontières. La société, qui fêtera l’année prochaine ses 50 ans d’activité, est implantée des deux côtés de l’Atlantique, à Cambridge (Royaume-Uni) et Boston (États-Unis). Ses 300 ingénieurs, scientifiques et designers s’appliquent à créer des solutions technologiques innovantes pour l’industrie pharmaceutique, les transports, le sans-fil… En 2008, l’exportation a constitué plus de 70 % des activités de la société, un tour de force rendu possible par la réputation de Cambridge Consultants quant à sa capacité d’aider ses clients (startups ou multinationales) à mettre leurs produits sur le marché au plus vite tout en conservant un avantage compétitif. Parmi les dernières innovations de Cambridge Consultants : un système de détection de piétons embarqué dans les voitures et visant à éviter les collisions, un système d’administration et de dosage de l’insuline sans contact, une imprimante Bluetooth format poche, ou encore des lunettes intelligentes pour les athlètes qui affichent des informations sur leurs paramètres vitaux. Pour en savoir plus : www.cambridgeconsultants.com altran Congrès Un partenariat contre le cancer Les 3 et 4 septembre 2009 a eu lieu à Toulouse le premier congrès oncologique organisé par le pôle Cancer Bio-Santé de Toulouse et l’Oslo Cancer Cluster, réunis au sein du partenariat European Cancer Cluster. Altran y a participé aux côtés de plusieurs leaders et sponsors (MSD, BMS, PF, Sanofi, Astra Zeneca, GE Healthcare…), de nombreuses PME et 40 investisseurs. Plus d’informations sur www.eccp2009.com Lutte contre la douleur Anesthésie locale longue durée altran Base de données biologiques À quand la culture de la truffe grâce au projet d’Altran CIS ? Pour le compte de l’Institut Pasteur, Altran CIS constitue le premier catalogue référençant l’ensemble des micro-organismes connus (bactéries, champignons, virus…), accessible via une plateforme Web. Ce projet, financé par le ministère français de la Recherche, permettra aux chercheurs spécialisés de dix instituts français (parmi lesquels des instituts et hôpitaux universitaires, l’Institut national de la recherche agronomique, le Muséum national d’histoire naturelle) de partager le fruit de leurs travaux et de faire avancer la recherche. Des chercheurs de l’hôpital pédiatrique de Boston ont développé un anesthésiant local à effet longue durée qui pourrait révolutionner le traitement de la douleur, en particulier pendant et après une opération chirurgicale. Ils ont pour cela emprisonné le produit anesthésiant dans de minuscules vésicules de graisse. Ces liposomes, parce qu’ils ont une structure proche de celle des membranes cellulaires du corps humain, peuvent fusionner avec elles pour y libérer durablement le traitement. Et ce, sans effet toxique pour les tissus environnants. Le traitement a été testé BSIP La dialyse est un processus de purification du sang par un appareil, utilisé lorsque les reins ne fonctionnent plus. Altran Italy s’est penché sur le développement complet d’un appareil de dialyse innovant, depuis le cahier des charges jusqu’à la validation des aspects mécaniques, matériels et logiciels. Plusieurs avancées ont été faites ces dernières années, mais les plus significatives concernent le design et le développement du processus de désinfection du circuit hydraulique de l’appareil. Ce processus critique a pour but l’élimination, par l’action de produits chimiques et de la chaleur, des bactéries et autres substances accumulées entre chaque traitement. La solution chimique est composée d’eau et de désinfectant, dilué selon un ratio précis ; elle demeure en contact avec les composants hydrauliques pendant le temps nécessaire à la garantie d’une désinfection optimale. Les bactéries sont également combattues avec de l’eau chaude, jusqu’à 100 °C, qui coule dans ce même circuit. Le développement de ces deux solutions demande la maîtrise de divers savoir-faire comme la dynamique des fluides, pour le dessin, et la programmation, pour son implémentation. Auparavant, Altran Italy n’avait jamais travaillé dans ce champ d’action, mais grâce à ses connaissances dans d’autres secteurs, comme le ferroviaire et l’automobile, la société a su relever ce défi et apporter un réel soutien à Gambro Dasco, spécialiste de la dialyse depuis quarante ans. Sauver des vies humaines, c’est ce qui a motivé les consultants Altran impliqués dans l’amélioration de ce produit. altran Queen’s Award for Enterprise 2009 Jupiter Images Rendre la dialyse plus sûre Vaccins BSIP altran Dispositif médical avec succès sur des rats : injecté dans le nerf sciatique, l’anesthésiant a pu en bloquer les transmissions nerveuses pendant quarante-huit heures, et il n’y a pas eu de dommage collatéral sur les nerfs et muscles alentour. Des essais cliniques pourraient être lancés prochainement, mais l’équipe cherche auparavant à optimiser la formulation de son produit pour un effet plus longue durée encore. Pour en savoir plus : www.childrenshospital.org Altitude n°16 07 news Nucléaire Véhicule électrique Faites l’électricité, pas la guerre Un bus qui se recharge en 10 secondes altran Électricité verte Clément Perrotte La géothermie efficace même à moyenne température Jupiter Images Comment vendre et exporter en toute sécurité des centrales nucléaires sans prendre le risque d’une prolifération des armes atomiques dans le monde ? Réponse : en ajoutant au combustible utilisé une infime quantité – de l’ordre de 0,1 % – d’americium 241. Ce métal se trouve, comme le plutonium, dans la composition des déchets nucléaires. Déjà utilisé de façon courante dans la fabrication de détecteurs de fumée, il aurait ici la propriété de « désamorcer » le plutonium. En sa présence, en effet, le plutonium produit lors de la réaction nucléaire prend une forme non fissible, impropre à tout usage militaire. Il conserve néanmoins les caractéristiques suffisantes pour être recyclé, comme aujourd’hui, en combustible civil.Cette solution, mise au point par des chercheurs de l’université Ben-Gourion du Néguev, en Israël, est suivie de près par les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). PVI 33 milliards de kWh À chaque arrêt, il profitera du temps de montée et descente des passagers pour recharger ses batteries. Grâce à un bras articulé qui le raccordera à l’Abribus, le nouveau concept de bus proposé par la société française PVI, baptisé Watt*, pourra recevoir en quelques secondes un « shoot » électrique de 300 kW, soit l’énergie nécessaire pour atteindre la station suivante. Le système ne nécessiterait pas une lourde infrastructure. Il suffirait d’équiper des bus classiques de supercondensateurs capables de distribuer et stocker l’énergie, et les arrêts de bus d’une installation C’est la consommation annuelle d’électricité liée aux « spams », selon une étude de la société spécialisée dans la sécurité informatique McAfee. Une consommation équivalente à celle de 2,4 millions de foyers américains, qui produirait autant de gaz à effet de serre que 3,1 millions de voitures. Chaque courrier indésirable envoyé émettrait 0,3 g de CO2, soit autant qu’un mètre de déplacement en voiture. Mais, multiplié par le nombre de spams envoyés par an dans le monde – 62 milliards en 2008 – cela équivaut à faire 1,3 million de fois le tour de la Terre. électrique de 12 kW. Des batteries additionnelles compléteront néanmoins le dispositif, au cas où un incident de parcours se produirait et retarderait l’arrivée au prochain arrêt. Avec un prix au kilomètre de 0,10 €, contre 0,50 € pour un bus Diesel, Watt pourrait rapidement séduire les collectivités. Premier test grandeur nature prévu en 2011 à Valenciennes, dans le nord de la France. À condition que l’entreprise arrive à maîtriser les émissions d’ondes magnétiques au-dessus des passagers. Pour en savoir plus : www.pvi.biz Enel, la société nationale italienne d’électricité, a sollicité Altran pour l’aider à trouver un moyen de produire de façon efficace de l’électricité grâce à la géothermie basse enthalpie, où la température de l’eau oscille entre 30 °C et 90 °C. En trois mois, l’étude par Altran d’un cycle Rankine surcritique, combiné à un revêtement spécial, a permis d’augmenter la production de 35 %. Ce process est applicable partout, permettant de mieux exploiter les sources d’énergie géothermique et d’envisager l’ouverture d’une usine pilote en Italie. * Watt : Wireless alternative trolley technology DÉPOLLUTION Nanopièges en eaux troubles Une montre qui donne l’heure, quel ennui… La Montre Verte, conçue avec la participation des équipes d’Altran TEM, dispose, elle, de capteurs gazeux et sonores qui transmettent le niveau de pollution à l’ozone et le niveau de décibels d’un lieu à une plateforme de recueil des données. Les informations transmises par la montre sont géolocalisées et temporalisées en fonction des déplacements de l’individu 08 Altitude n°16 qui la porte. Les applications de ce système sont nombreuses. On peut ainsi imaginer disposer d’un suivi environnemental accessible à partir d’un site Web comme Google Maps. En attendant cette couverture globale, des discussions sont engagées avec la Mairie de Paris pour proposer à tous les citadins une cartographie en temps réel de l’état de la pollution environnementale et sonore, rue par rue. Incontournable pour avoir la green attitude ! Citizen-Press La montre verte Les nanoparticules trouvent de plus en plus d’applications industrielles. Elles entrent déjà dans la composition de cosmétiques, de peintures, de pots catalytiques, de raquettes de tennis… Autant de produits qui, en se dissolvant ou en s’usant, voire lors de leur fabrication, sont susceptibles de libérer des nanopoussières dans la nature. Pourtant, les scientifiques sont toujours incapables de statuer sur le niveau de danger lié à leur présence dans l’environnement. Des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Toulouse, en France, n’ont pas voulu attendre qu’apparaissent les premiers problèmes de pollution ou de santé pour agir. Afin d’anticiper les risques, ils ont mis au point une méthode capable d’éliminer les nanoparticules de l’eau. Encore en phase de développement, ce filtre pourrait être testé dès l’an prochain sur des effluents de stations d’épuration. Il fonctionne sur la base de procédés classiques de traitement des eaux, notamment sur la flottation. Cela consiste à capturer les nanoparticules, non solubles, dans des bulles d’air pour les emporter vers la surface, où elles seront écumées. BSIP altran environnement Altitude n°16 09 news Située dans l’ouest de l’Arabie saoudite, La Mecque accueille chaque année des millions de pèlerins venus du monde entier. Pour améliorer la capacité d’accueil durant le Hadj, le plus important pèlerinage musulman, un consortium de constructeurs dont fait partie le client d’Altran – un acteur majeur du BTP – est en charge d’un projet pharaonique : ériger 15 hôtels de luxe de 35 à 52 étages afin de faciliter le séjour et la circulation des pèlerins. Ce projet couvre une superficie de plus d’un million de mètres carrés au cœur de la ville, et une équipe d’une quinzaine de consultants d’Altran AIT y travaille depuis Paris et en Arabie Saoudite. Outre l’ampleur de la tâche et les délais de réalisation très serrés, les défis résident surtout dans le contexte religieux et environnemental du site. Le projet, reparti sur six zones, comprend quinze hôtels, des espaces commerciaux, des restaurants, une gigantesque salle de prière, un centre de conférences, des résidences et villas, des parkings… Par Pascal de Lima, chef économiste chez Altran CIS Financial Services. Maître de conférences à Sciences-Po Paris. Le tout équivaut à la construction de La Défense en trois ans, dans une des zones les plus chaudes du monde et dans un lieu sacré à forte affluence, où les contraintes de sécurité sont énormes. Exemple d’aménagement lié à ce contexte : pour éviter les effets de foule, chacun des hôtels comprendra en moyenne 18 ascenseurs afin que tout le monde puisse descendre en moins de 20 minutes à l’heure de la prière. altran conférence L’innovation au sommet au Brésil Pour promouvoir sa présence sur le marché brésilien, Altran Brazil a organisé un grand événement baptisé Innovation Conference. Afin de garantir la réussite de l’entreprise, l’équipe organisatrice avait invité de grands noms tels Wim Vanhaverbeke (coauteur du best-seller Open Innovation : researching a new paradigm), Darrell Mann, Richard Harriman, Francisco Gallo Mejia (lauréat du Prix 2008 de la Fondation Altran pour l’Innovation) et Francesco Pessolano (de De Valck Consultants). Yves de Chaisemartin, Président-Directeur général du groupe Altran, a ouvert la conférence et rencontré le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva. « Les sociétés qui durent sont celles qui innovent constamment. Nous sommes convaincus que ce rassemblement va ouvrir les esprits, révéler des possibilités et générer des opportunités », a commenté Patrick Dauga, Directeur exécutif Amériques pour Altran. La Commission européenne a rappelé à l’ordre un certain nombre de pays européens qui émettent des réserves sur le principe de libéralisation des jeux en ligne. Ainsi la France, l’Espagne et le Portugal souhaitent conserver leur monopole d’État sur ce marché. Or, aucun pays ne peut passer à côté de la manne économique et fiscale que représente l’ouverture à la concurrence. En effet, aujourd’hui, plus de 6 millions de joueurs parient déjà en ligne depuis un ordinateur basé dans l’Union européenne. Les champions dans ce domaine sont le Royaume-Uni et Malte, qui détiennent les sites les plus fréquentés du marché. En France, plus de trois joueurs sur quatre parient sur des sites étrangers. Ainsi, 75 % de cette activité échappe aux deux entreprises qui en détiennent le monopole en France – La Française des jeux et le Pari mutuel urbain (PMU) –, ce qui n’engendre ni impôt ni croissance économique. A contrario, l’Italie a démontré depuis trois ans comment une fiscalité incitative et une ouverture réelle permettent d’engendrer de nouvelles opportunités de croissance sur le marché on line, qui a fait un bond de + 40 % entre 2006 et 2008. Ainsi, à l’aube de cette déréglementation, Altran CIS a pris le parti, depuis plusieurs mois déjà, de développer au travers de son pôle Innovation Labs une offre spécifique sur le marché du gambling et du e-gambling. Qu’ils s’appellent Barrière, Partouche, Orange, SFR, PMU, Paris Turf, voire même Française des jeux, les attentes de nos clients ainsi que leur business model diffèrent sensiblement. Lancer un site de poker on line, développer un PMU virtuel, proposer des services de betting sur terminaux… Autant de nouveautés pour les nombreux joueurs français professionnels ou simples amateurs. C’est une loi naturelle de la concurrence que d’inciter les différents acteurs à quitter l’habit frileux de la protection étatique pour s’engager sur la voie de l’innovation et de la plus grande satisfaction des consommateurs. Électronique Micro-batterie imprimable sur cartes à puce Moins d’un gramme pour moins d’un millimètre d’épaisseur et moins de sept centimètres de long. La nouvelle génération de batteries développée par l’institut allemand Fraunhofer est révolutionnaire. Sans mercure ni substance polluante, elles sont capables de produire 1,5 volt chacune et peuvent, placées en séries, atteindre 3, voire 6 volts. Surtout, elles sont imprimables. Composées d’une fine anode de zinc et d’une fine cathode de manganèse, ces batteries peuvent être imprimées à faible coût sur des surfaces fines et souples – des cartes à puces, par exemple. Et ce, suivant la même méthode que celle utilisée pour l’impression de T-shirts : une sorte de bec en caoutchouc presse une petite plaque recouverte de « pâte à imprimer » sur le substrat qui est recouvert d’un pochoir. Seul bémol : comme les couches sont très fines, la cathode et l’anode se déchargent assez vite. Le dispositif ne peut donc être utilisé que pour des applications à durée de vie limitée ou consommant très peu d’énergie. Pour en savoir plus : www.enas.fraunhofer.de Fraunhofer ENAS En 2009, pour la première fois lors des Microsoft TechDays, un Swiss .NET Innovation Award a été décerné tout spécialement à des logiciels innovants. Le programme de gestion de l’information et des ressources Altran Information Manager a été distingué dans cette catégorie à Berne, en Suisse. Ce prix marque la reconnaissance de développements SI particulièrement innovants. Dieter Werner, Manager Standard Development et en charge de cette nouvelle génération du logiciel : « Nous sommes naturellement très satisfaits que le nouvel Altran Information Manager ait été retenu par le jury, notamment pour ses aspects innovants. C’était précisément un de nos objectifs principaux avec ce nouveau concept d’Information Manager : développer une solution à la pointe du progrès, qui intègre des technologies en devenir et définisse de nouveaux standards, le tout pour un meilleur service à nos clients. » Jeux en ligne : Vive la concurrence ! Faciliter le pèlerinage de La Mecque Jupiter Images le Swiss .NET Innovation Award récompense un logiciel Altran altran note de conjoncture altran Défi immobilier BSIP altran Prix Altitude n°16 11 news altran Automobile Avec Altran, le courant passe entre EDF et Toyota Première sortie pour Solar Impulse Vendredi 26 juin 2009, depuis la base aérienne de Dübendorf, en Suisse, Bertrand Piccard, André Borschberg et toute l’équipe de Solar Impulse ont dévoilé à la presse internationale le Solar Impulse HB-SIA, premier avion qui, avec son envergure de 63,40 mètres, vise à voler de nuit comme de jour sans carburant. Depuis 2004, Altran s’est engagé en tant que partenaire officiel, avec conviction et enthousiasme, dans cette aventure technique, technologique et humaine. Altran et Solar Impulse, c’est l’histoire de la rencontre de passionnés qui mettent leur talent et leur énergie en commun pour faire qu’un rêve devienne une réalité. Pendant cinq années, des équipes d’experts Altran – français et internationaux – ont mis à profit leur connaissance des secteurs aéronautique et énergétiques, ainsi que leurs compétences en management de projet et gestion des risques au service de cette formidable aventure humaine et technologique. Le groupe Altran est intervenu sur différentes parties du projet Solar Impulse, notamment la réalisation altran Brésil Payer moins d’impôts en innovant Profitant de la “Lei do Bem”, une loi brésilienne qui offre des réductions d’impôts aux entreprises qui investissent dans la R & D, Altran Brazil a signé un contrat stratégique avec l’un des acteurs principaux de la fourniture de solutions technologiques aux constructeurs automobiles. Grâce à ses activités innovantes, le client est 100 % éligible, et les consultants Altran vont l’aider à réduire le coût de ses projets de recherche jusqu’à 34 %. 12 Altitude n°16 d’un simulateur de mission permettant à la fois d’optimiser les différents choix technologiques et les paramètres de définition de l’avion. Ce simulateur permet également de développer des stratégies de vol, en incluant notamment l’influence de la météo sur le parcours. Défi complexe mais captivant, puisqu’il s’agit de traiter des milliers de paramètres pour déterminer le bilan énergétique exact de l’avion (masses d’air, position du soleil, etc.). Altran a également apporté son soutien à la définition et à l’optimisation du système énergétique de l’avion, ce qui comprend les capteurs solaires sur les ailes, les moteurs électriques actionnant les hélices, les batteries permettant le vol pendant la nuit, et les calculateurs et régulateurs pour la gestion de l’énergie. Ce système permet à l’avion de se maintenir en vol pendant plusieurs jours sans aucun autre apport énergétique que la lumière solaire. Premier vol prévu d’ici fin 2009… Pour en savoir plus : www.solarimpulse.com altran Veille marketing Surveiller l’opinion Blogs, forums et communautés en ligne sont souvent la source d’avis et de conseils lors d’un achat sur Internet. Afin de collecter et d’analyser ces informations, le Centre d’expertise CRM d’Altran Italy a développé une solution de surveillance de l’opinion (Opinion Monitoring). Grâce à un moteur de recherche qui indexe ces textes, il est possible de générer un rapport sur les tendances de marché qui émergent, de vérifier l’efficacité d’une campagne de marketing et de définir les sujets sur lesquels une société doit se concentrer pour améliorer sa relation avec ses clients. pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME altran Aviation solaire En mars 2009, le géant automobile japonais Toyota et le leader mondial de l’énergie EDF ont annoncé une démonstration à grande échelle de véhicules hybrides rechargeables (VHR) à Strasbourg, en France, d’ici à la fin de l’année 2009, et pour une durée de trois ans. EDF et Toyota associent leur savoir-faire pour mettre à disposition des entreprises et des partenaires institutionnels un véhicule hybride rechargeable. Altran a participé à ce projet unique en tant qu’expert en ingénierie électronique. Les équipes Altran AIT et NSI sont Pr[í]me fait partie de la practice internationale IMD (Innovation Management & Development). Pour amener ses clients (direction générale, direction marketing, direction R & D) de l’idée au marché, Pr[í]me intègre une approche environnementale de manière systématique. intervenues en avance de phase sur l’intégration des systèmes électroniques communicants dans le cadre du développement d’un dispositif destiné à équiper les véhicules électriques en libre service. Les deux parties ont travaillé au développement d’une carte électronique, lien indispensable à l’échange d’informations entre la borne et le véhicule. À Altran l’expertise software, et à NSI l’expertise électronique. L’objectif était de vérifier la conformité du projet EDF avec les standards autos (qualité, fiabilité, technologies…), mais aussi de mettre à niveau le dossier industriel pour pouvoir faire produire une pré-série. Avion-taxi Presque aussi léger que l’air Les Very Light Jet (VLJ) ouvrent la voie à une nouvelle ère de transport rapide dédié (Peer to Peer) à coût modéré. W[í]ng, concept d’avion virtuel imaginé par Altran Pr[í]me, s’inscrit dans cette logique en la poussant plus loin : par une baisse du coût d’exploitation et l’intégration de technologies high-tech, il permet une « démocratisation par le haut ». Son architecture générale favorise la performance aérodynamique tout en recherchant l’habitabilité (rehaussement local de la cabine au niveau du couloir pour diminuer l’empreinte aérodynamique générale, section de cabine aplatie pour optimiser la largeur). Sa formule « canard » (les petites ailes à l’avant) a été choisie pour la performance. Dessiné dans une optique de réduction de masse (et, ainsi, de coût d’exploitation), l’intérieur de la cabine a été pensé de manière fonctionnelle, confortable et simple pour l’entretien. W[í]ng est un véritable taxi du ciel modulable, simple, pratique et aisé à mettre en œuvre grâce à : • la section de cabine facilitant le passage en couloir, • la disposition des sièges en quinconce pour réduire le diamètre de fuselage, • les sièges raccordés aux flans du fuselage, libérant ainsi l’espace inférieur, • la possibilité d’acheter l’avion « au tronçon », • la disposition de hublots en partie haute afin d’optimiser la luminosité. Altitude n°16 13 news Fondation Altran La Fondation fait peau neuve ! Après treize années de réussites incontestables, le conseil d’administration de la Fondation Altran a décidé de reconduire l’action de celle-ci pour cinq nouvelles années. Cette reconduction est l’occasion pour la Fondation de se renouveler et d’innover à son tour en faisant évoluer son concept et son Prix annuel. Y aura-t-il des changements ? Pour le savoir, rendez-vous en décembre pour l’annonce du Prix 2010 ! Francisco Gallo Mejía Retour sur le Prix 2008 The Green Home Project En 2008, le thème du Prix de la Fondation était la réduction du taux de CO2 dans l’atmosphère. Le lauréat, Francisco Gallo Mejía, originaire de Colombie, avait développé un projet qui parvenait à concilier les dimensions environnementale, économique et sociale. Son projet ? Réaliser un matériau composite haute technologie à base de bambou Guadua pour la construction de bâtiments en Colombie, dans un premiers temps. Pourquoi un composite à base de bambou Guadua ? Le bambou Guadua absorbe beaucoup plus de CO2 que les autres espèces végétales et contribue à la régénération des sols (il nourrit, conserve et prévient l’érosion). De plus, le carbone stocké par le bambou reste intact une fois celui-ci coupé : le matériau composite sera alors principalement constitué de carbone. Outre ces avantages, le travail autour du bambou Guadua va permettre de développer les aspects socio économiques : sa fabrication est peu coûteuse, sa production nécessite également peu de transport et d’énergie (la culture des bambous étant proche des utilisateurs finaux). L’objectif de Francisco Gallo Mejía est de permettre aux habitants de gérer l’ensemble du processus de production, de la culture du Jupiter Images L’utilisation de bambou comme bio-composite pour la construction permet de concilier le développement économique et l’amélioration des conditions de vie locales avec la protection de l’environnement. 14 Altitude n°16 bambou jusqu’à la construction de bâtiments. Ainsi, le travail du bambou permettra de générer de l’emploi et d’assurer une stabilité économique et professionnelle au plus grand nombre, et aussi de répondre au problème de la pénurie de logements, qui concerne près de 4 millions de foyers en Colombie. Enfin, ce bambou étant utilisé depuis des siècles, le projet ne bouleverse pas les modes de vie locaux. Au contraire, il s’inscrit dans la tradition tout en ayant recours à une manière innovante d’utiliser le bambou. L’accompagnement d’Altran Pour ce projet, l’équipe d’accompagnement Altran a pour objectif de définir le composite et les machines servant à le fabriquer, ainsi que les plans de la maison à construire – à un coût minimal. Elle sera aussi chargée de réunir les fonds nécessaires au lancement du projet. Afin de faciliter la commercialisation du composite, elle va s’attacher à respecter à la fois les normes colombiennes et européennes de construction, mais aussi à diminuer le plus possible l’empreinte écologique du projet dans son ensemble. Lauréat 2003 Le point sur le patch En 2003, le thème du prix de la Fondation était « Innovation technologique et petite enfance ». Le lauréat, Pierre-Henri Benhamou, créateur et administrateur de la société française DBV Technologies, avait conçu un projet qui permettait de détecter l’allergie au lait chez les enfants grâce à un simple patch, le Diallertest® Milk. Il a bénéficié de l’accompagnement d’Altran dans la mise en place de toutes les étapes de production, et notamment la création de son design. Celui-ci a depuis été récompensé par un prix de l’APCI (Agence pour la promotion de la création industrielle) et une place à l’exposition de la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris. Le lauréat a déclaré qu’il n’aurait jamais pu accomplir « autant en si peu de temps sans l’aide massive d’Altran ». Aujourd’hui, six ans après la remise du prix, Diallertest® Milk est distribué en France, au Moyen-Orient, au Mexique, en Australie et en Nouvelle-Zélande. DBV Technologies s’est bien développée. La société a mis au point d’autres patchs qui détectent les allergies au blé, au soja et à la poussière. Elle a non seulement augmenté ses effectifs, mais aussi développé des partenariats avec de grands investisseurs tels que Sofinova ou Apax. En janvier 2009, c’est le laboratoire ALK-Abello qui s’est joint au capital, mettant sur la table 6 millions d’euros, somme qui est venue s’ajouter aux 12 millions déjà levés en 2007. Cette année, l’étude sur l’allergie aux arachides est à l’honneur : DBV Technologies, en collaboration avec l’AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), va entamer une étude clinique de tolérance aux États-Unis. Lauréat 2005 De la télépathie à la science Pr Jonathan R. Wolpaw Le professeur Jonathan R. Wolpaw, physicien chercheur au centre Wadsworth de New York et lauréat du Prix 2005 de la Fondation (dont le thème était l’intégration dans la société), a développé une nouvelle génération d’interfaces entre le cerveau et l’ordinateur (Brain Computer Interface) qui, en enregistrant les ondes cérébrales à la surface du crâne, puis en les décodant, permettent de déplacer le curseur d’une souris d’ordinateur de bas en haut et de gauche à droite, d’écrire des e-mails ou même de contrôler un bras robotisé. En 2006, Altran a travaillé sur le développement du casque et des logiciels, sur l’acquisition des données et l’intégration des systèmes. D’autre part, les consultants ont dû rendre cette interface suffisamment facile d’utilisation pour qu’un patient puisse s’en servir de façon autonome. À l’issue de la période d’accompagnement, le premier e-mail « par la pensée » a été envoyé ! Désormais, six personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique avancée utilisent cette interface quotidiennement chez eux afin de communiquer avec leur famille et le personnel médical. Ils utilisent les applications Word, Internet et envoient des e-mails grâce au support technique des laboratoires. Enfin, le système est en phase d’amélioration afin d’être encore plus simple d’emploi et compatible avec un usage à domicile grâce à la réduction de la taille des amplificateurs et des électrodes. Aujourd’hui, grâce aux travaux précurseurs du Pr Wolpaw, des systèmes similaires émergent à travers le monde. Altitude n°16 15 Shopping Techno Ayez l’« e-main verte » spécialisé pour mettre ces données en parallèle avec une bibliothèque de plus de 5 000 plantes. Au final : des conseils pour requinquer votre yucca ou, mieux encore, des recommandations sur les espèces végétales à planter en fonction des conditions d’environnement recueillies. Le dispositif est aussi valable pour les plantes d’un balcon ou d’un potager. Prix : env. 50 euros. Pour en savoir plus : www.easybloom.com Jupiter Images Plus la peine d’essayer de décoder la triste mine de votre ficus ou d’interpréter l’absence de fleur sur votre hibiscus : il suffit désormais, pour avoir la main verte avec vos plantes d’appartement, d’acheter la sonde EasyBloom et de la planter dans les pots en question. Celle-ci recueille pendant vingtquatre heures les caractéristiques d’ensoleillement, d’humidité et de luminosité du lieu. En branchant ensuite sa partie supérieure (en forme de fleur) à un PC, la sonde se connecte à un site Internet 0,25 mm d’épaisseur pour ce haut-parleur Oublié le cône du haut-parleur traditionnel transmettant les vibrations mécaniques imposées par une bobine conductrice et un champ magnétique. Dépassé aussi l’enceinte volumineuse qui permettait jusque-là d’optimiser la transmission du son. Le Flat Flexible Loudspeaker, conçu par des ingénieurs de l’université de Warwick, au RoyaumeUni, puis développé par la start-up Warwick Audio Technologies, révolutionne le principe du hautparleur. Les trois minces couches de matériaux isolants et conducteurs qui le composent sont capables de transformer directement l’énergie électrique en vibrations sonores. Résultat : un amincissement spectaculaire. Aussi fin qu’une feuille de papier, ce haut-parleur pourrait bientôt équiper sans encombrement les appuis-tête des voitures, recouvrir les murs des aéroports ou s’insérer sur des affiches publicitaires. Le dispositif serait particulièrement attractif pour la sonorisation des lieux publics, puisqu’il émet le son dans une direction précise, sans détérioration de volume ou de qualité. Lancement commercial prévu fin 2009. http://www.warwickaudiotech.com high-tech Dossier > quel arsenal thérapeutique pour demain ? Option solaire pour l’iPhone Avec ses multiples applications, l’iPhone nécessite un rechargement électrique quotidien. Une petite contrainte dont la société Airis propose de s’affranchir : elle vient de mettre sur le marché une batterie qui, équipée de cellules 16 Altitude n°16 photovoltaïques, se recharge à la lumière. Il suffit ainsi de laisser traîner sur son bureau son téléphone pendant deux heures pour que celui-ci bénéficie d’une autonomie d’1 h 30. La batterie se décharge rarement : soumise régulièrement à la lumière du jour, elle s’alimente en continu et peut survivre plusieurs jours, voire plusieurs semaines ou mois sans prise électrique. Prix du Solar Airis chargeur iPhone : 35 euros. Pour en savoir plus : www.airis-france.com 20 / Diagnostic assisté par ordinAteur / 22 / Simuler pour mieux soigner / 25 / Altran Eilis participe au développement d’un cœur artificiel / high-tech Quel arsenal thérapeutique pour demain ? Avec la concurrence des médicaments génériques, les industries pharmaceutiques sont poussées à l’innovation. Elles misent donc sur le développement de technologies de rupture, susceptibles de révolutionner la prise en charge des patients. P du sein. Commercialisée par Roche, cette molécule bloque des récepteurs qui, présents à la surface des cellules tumorales, sont impliqués dans leur prolifération. Cela améliore les chances de survie et limite les récidives. En outre, comme le médicament s’attaque très spécifiquement aux cellules malignes, certains effets indésirables habituellement liés aux chimiothérapies (perte de cheveux, etc.) sont évités. Une avancée considérable… pour les 20 à 30 % de malades qui peuvent en bénéficier. Les autres ne présentent pas le récepteur ciblé par ce produit. Il a donc fallu attendre la mise au point d’un test génétique, l’HercepTest™, permettant de sélectionner les patientes éligibles au traitement, pour que ce dernier puisse être mis sur le marché. C’est le premier test à avoir été ainsi associé à une thérapie. Depuis, tous les laboratoires se sont lancés dans cette voie, créant des structures dédiées ou s’associant à Thérapies « sur mesure » l’une des start-up spécialisées en théranostic qui Ce concept intéresse en premier lieu les oncolo- fleurissent un peu partout dans le monde. Une tengues. « Même petites, des différences moléculaires dance encouragée par les autorités. Il faut dire qu’en ou génétiques entre deux cancers peuvent influencer plus d’éviter au patient de subir les effets indésirables la réponse au traitement, expliquait ainsi Richard L. d’un traitement qui n’a pas de prise sur leur maladie, Schilsky, président de l’American Society of Clinical les tests théranostiques contribuent à la réduction Oncology (Asco), à l’ouverture du congrès de sa des dépenses de santé. Ainsi, l’Erbitux®, commerciasociété, le 30 mai dernier. De ce lisé par Merck ou Bristol-Myers fait, certains choix thérapeutiques, Squibb selon les pays, est utilisé « Les progrès de l’imagerie excellents dans certains cas, ne avec succès dans le traitement médicale et de l’informatique sont pas efficaces pour tous. » du cancer colorectal, mais 30 à permettent le développement Exemple avec l’Herceptin®, utili40 % des patients ont une mutad’outils capables d’éclairer les tion génétique qui rendent ce sée dans le traitement du cancer décisions du médecin… » suite page 20 18 Altitude n°16 Projet Altran Altran EILiS au cœur du diagnostic médical Altran EILiS Rhône-Alpes et Altran EILiS Paris ont créé ensemble un plateau projet de développement logiciel, impliquant une équipe de plus d’une dizaine de consultants, pour une société de diagnostic médical. Cette entreprise est un fabricant d’instruments et de réactifs de diagnostic médical spécialisés dans les maladies liées aux virus sanguins (VIH, maladie de la vache folle, grippe aviaire…). Dans le cadre de sa croissance, elle a racheté une société qui doit produire d’ici à six mois un nouvel automate innovant capable de réaliser plusieurs tests sur plusieurs patients en simultané. Cet enjeu concurrentiel fort l’a poussé à mandater Altran EILiS pour un audit technique et organisationnel de ce projet de conception logicielle. Forte de ses expériences de même type dans des sociétés de diagnostic médical (Stago, Biorad, General Electric, ELA, Trophy Kodak), la Direction technique parisienne a accompagné des chefs de projet lyonnais pour mener à bien cet audit, qui a conduit à monter une structure projet de développement, débogage et test. Jupiter Images ar technologies de rupture, il faut entendre des solutions qui, comme les thérapies géniques, les cellules souches ou les nanotechnologies, promettent de bouleverser la nature même des traitements, mais aussi des innovations permettant d’optimiser l’utilisation de dispositifs médicaux (inhalateurs pour asthmatiques, pompes à insuline pour diabétiques, etc.). On peut aussi citer l’émergence d’une approche plus personnalisée de la médecine, avec le développement du « théranostic », démarche qui consiste à associer une thérapie ciblée, capable de soigner efficacement une catégorie de patients, même limitée, et d’un test diagnostic pour sélectionner ces personnes. Objectif : trouver plus rapidement les soins adaptés à chaque malade, en évitant les tâtonnements, les échecs inutiles et les effets trop indésirables. ••• Altitude n°16 19 high-tech Projet Altran Un patient virtuel comme cobaye Avec un patient virtuel, pas de considération éthique à avoir. On peut tester sur lui tous les candidats médicaments. En éliminant les mauvais, ceux qui auraient pu se révéler inefficaces ou toxiques lors d’expérimentations in vivo, on évite les essais cliniques inutiles et coûteux en même temps que les complications médicales. La Commission européenne est intéressée. En 2007, elle a d’ailleurs accordé une enveloppe de 72 millions d’euros au programme « Virtual Physiological Human », qui vise à réunir les nombreuses recherches menées en Europe sur les modélisations d’organes et de maladie. Parmi les projets impliqués, des modèles virtuels de cœur, de rein, de cerveau ou de système immunitaire, mais aussi de la démence ou de l’ostéoporose. Objectif : aider à mieux comprendre la physiologie humaine et les processus de développement des maladies, donc à perfectionner les tests virtuels de médicaments. Cela devrait aussi favoriser le développement d’outils capables de prédire les réactions de chaque patient aux différents traitements disponibles. Pour en savoir plus : www.vph-noe.eu médicament inopérant chez eux. Bien que le test qui détecte cette mutation coûte près de 450 dollars, une étude présentée par l’Asco en janvier 2009 a montré que la dépense en valait la peine : rien qu’aux ÉtatsUnis, elle pourrait permettre au système de santé, en évitant de payer des thérapies inutiles (un traitement par Erbitux® coûte environ 71 000 dollars par patient), d’économiser jusqu’à 740 millions de dollars par an. Si le cancer reste le plus gros marché de la médecine personnalisée, il existe aussi une attente forte dans d’autres spécialités. Ainsi, l’entreprise américaine Monogram Biosciences a conclu des partenariats avec Pfizer et GlaxoSmithKline pour le développement de tests associés à des thérapies contre le sida. Les traitements antirejet prescrits après une greffe d’organe font eux aussi l’objet de recherches. Parce que leurs effets secondaires sont importants (détérioration des reins, etc.), les médecins attendent beaucoup du développement de tests permettant de mesurer la sensibilité de chaque patient à ces substances, donc d’adapter les doses en tenant compte du meilleur rapport efficacité/toxicité. Plus d’un millier de tests théranostics sont ainsi en projet. Mais il reste des freins d’importance à leur développement, ce qui explique que quelques dizaines d’entre eux seulement soient commercialisés. Ainsi, dans la plupart des pays, il n’y a pas encore de processus clair et homogène pour soumettre le couple « test/ médicament » à une agence réglementaire et obtenir une autorisation de mise sur le marché. Le processus peut prendre plusieurs années. Diagnostic assisté par ordinateur Autre moyen de personnaliser la prise en charge des patients : le diagnostic assisté par ordinateur. Aujourd’hui, en effet, les progrès de l’imagerie médi- 20 Altitude n°16 cale et de l’informatique permettent le développement de systèmes intelligents capables d’éclairer les médecins sur la décision thérapeutique la plus adaptée à chaque malade. Siemens Medical Solutions travaille sur l’un de ces outils. Baptisé Remind (pour Reliable Extraction and Meaningful Interference from Nonstructured Data), celui-ci est actuellement testé à la clinique Maastro de Maastricht, aux Pays-Bas, auprès de patients atteints d’un cancer du poumon. Il est capable, en se référant à une importante base de données et en comparant les caractéristiques d’un patient à de nombreux cas similaires, d’interpréter des images médicales ou des résultats de tests biologiques. Cela aide le médecin à prédire avec précision le taux de survie à deux ans d’un patient et le pronostic de réussite des différentes options de thérapie. Bientôt, le dispositif sera également capable d’estimer les complications et éventuels effets secondaires liés aux traitements, à leur durée et Vers une médecine régénératrice ? Autre piste de recherche prometteuse : les cellules souches. Celles isolées à partir d’embryons humains disposent notamment d’une capacité unique à se différencier en n’importe quelles cellules (cardiaques, musculaires, etc.). Cela laisse entrevoir les perspectives d’une médecine capable de redonner vie à des tissus défectueux ou malades. Les laboratoires pharmaceutiques s’y intéressent de près. En novembre 2008, Pfizer a ainsi ouvert une unité de recherche en médecine régénératrice. Et Sanofi-Aventis a entamé en février 2009 une collaboration sur cinq ans avec le Salk Institute for Biological Studies, laboratoire californien spécialisé dans les cellules souches. Mais les thérapies cellulaires posent encore d’importantes questions éthiques. Il est exclu, en effet, de produire des embryons humains à de seules fins médicales. Et les citoyens s’interrogent sur le respect de la dignité humaine liée à l’utilisation des embryons surnuméraires issus de fécondation in vitro. Si certaines thérapies peuvent s’appuyer sur l’autogreffe de cellules souches prélevées dans le corps même du patient, les suite page 24 Cambridge Consultants donne vie au concept de « patient connecté » Un appareil médical connecté à Internet, facilitant le transfert d’informations de suivi entre le patient et son médecin, permet une meilleure observance des traitements*, une amélioration des résultats de la thérapie ainsi qu’une réduction des coûts des traitements de longue durée. C’est pourquoi Cambridge Consultants, filiale d’Altran, a conçu une technologie permettant de connecter les patients et leurs appareils de traitement – des inhalateurs, par exemple – aux professionnels de santé, via une gamme d’applications en ligne. Cette technologie repose sur la plate-forme d’appareils de santé sans fil Vena, développée par Cambridge Consultants. Celle-ci, conforme aux normes sélectionnées par Continua Health Alliance, permet aux patients de gérer leur santé partout et à tout moment. Elle intègre le profil HDP (Health Device Profile) Bluetooth™ qui garantit la sécurisation des transferts de données médicales grâce à une puce unique, et ce pour un prix modique. « L’idée inhérente à la notion de “patient connecté” est de faciliter le transfert des informations de suivi d’un patient (ou des données des appareils de traitement) vers un réseau de santé, le cabinet du médecin ou les applications médicales en ligne, avec l’objectif, par exemple, d’encourager le patient à suivre un régime prévu dans le cadre d’un traitement, explique David Blakey, directeur de la campagne Administration des médicaments chez Cambridge Consultants. Cela rapproche non seulement patients et praticiens, mais contribue aussi à améliorer le respect, l’efficacité et le coût des traitements. » * Observance thérapeutique : degré de concordance entre le comportement d’un patient et les prescriptions ou recommandations du médecin. ••• Dossier médical en ligne Jupiter Images Jupiter Images • • • suite de la page 18 aux doses prescrites. De nombreux autres projets de modélisation d’organes ou de maladies sont à l’étude. Ils sont de plus en plus précis, intégrant aussi bien les dimensions anatomiques, physiologiques et génétiques que les interactions mécaniques et physico-chimiques entre organes. Mais ils portent presque tous sur des parties du corps ou des fonctions biologiques isolées. Prochain défi : créer, en regroupant tous ces modèles, un « patient virtuel » complet, qui donnerait une vision plus globale de l’action d’un traitement. Les difficultés à surmonter, liées à la complexité du vivant, restent néanmoins nombreuses. Équipement connecté Appareil médical Altitude n°16 21 high-tech Focus Simuler pour mieux soigner Prédire l’évolution d’une tumeur À l’instar d’industries comme l’aéronautique ou l’automobile, Une équipe de l’Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria), en France, travaille à la modélisation 3D de la croissance des tumeurs cérébrales. S’appuyant sur trois grands paramètres observés en proportions variables dans ce type de cancer – la vitesse de prolifération des cellules tumorales, leur capacité à s’infiltrer dans les tissus et la rapidité avec laquelle grossissent les tumeurs –, le modèle développé permet déjà d’interpréter les images médicales réalisées sur un patient et de simuler à partir de celles-ci la progression de la maladie. Cela aide le médecin à choisir une stratégie thérapeutique adaptée. Ainsi, une tumeur qui se propage surtout par infiltration sera plutôt traitée par chimiothérapie ou radiothérapie étendue, tandis que la chirurgie est plus indiquée sur les tumeurs qui grossissent sans s’infiltrer. les laboratoires pharmaceutiques et les médecins s’appuient de plus en plus sur des techniques de simulation numérique. Chirurgie guidée par le virtuel En chirurgie, le virtuel jouera bientôt un rôle clé. Pendant que le chirurgien opérera, une caméra filmera son intervention. Ces images seront transmises à un ordinateur qui les intégrera aussitôt à un modèle numérique des organes considérés, permettant au chirurgien de suivre en 4D (3D et temps réel) les effets de ses gestes. Il faudra néanmoins attendre encore avant que cette technologie ne devienne une réalité. Outre une meilleure personnalisation des modèles en fonction de l’anatomie de chaque patient, ces simulations devront en effet pouvoir intégrer les déformations de la zone opérée au fur et à mesure de l’opération. En attendant, des simulateurs permettent déjà à de jeunes médecins de s’entraîner virtuellement à certaines opérations. Poumons Cœur Mieux comprendre l’hypertension Afin d’éliminer dès le départ les « mauvais » candidats médicaments, les laboratoires pharmaceutiques développent des tests informatiques capables de comparer les caractéristiques physico-chimiques de chaque nouvelle molécule étudiée à celles de molécules dont les effets toxiques sont connus ou qui ont échoué lors d’expérimentations in vivo. Et ce avant même de procéder aux premiers tests sur animaux. Un gain de temps et d’argent appréciable pour les laboratoires qui évitent, par la même occasion, des essais cliniques à effets indésirables pour les patients. 22 Altitude n°16 Rein Circulation sanguine Développé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), en France, le projet Saphir* vise à développer un modèle de régulation de la pression artérielle. Un modèle complexe puisque cette régulation, déterminée par la balance entre l’entrée de fluides et de sels dans le système sanguin et leur excrétion, implique plusieurs organes : le cœur, les reins, les poumons, le système nerveux, etc. Lorsqu’il sera finalisé, le système aidera les chercheurs à mieux comprendre l’hypertension. Il leur permettra surtout, à partir des caractéristiques personnelles d’un patient, de prédire les effets qu’auront sur lui différents scénarios de traitement. * Saphir : a System Approach of PHysiological Intégration of Renal, cardiac and respiratory functions. Altitude n°16 Infographie : Antoine Dagan Illustration Jean-Marie Lagnel Prédire la toxicité d’une molécule 23 high-tech • • • suite de la page 21 capacités de différenciation de ces cellules, adultes, sont beaucoup plus limitées – des cellules souches de moelle osseuse, par exemple, peuvent donner des cellules sanguines, mais pas des tissus nerveux. Les chercheurs explorent donc de nouvelles « sources ». Le cordon ombilical ou le liquide amniotique, par exemple. Mais leur généralisation nécessiterait de mettre en place un système organisé de collecte et de conservation. Et ce à grande échelle, de manière à disposer de tissus immunologiquement compatibles avec le maximum de patients. Autre problématique à résoudre : les cellules souches sont difficiles à maîtriser. Elles peuvent se multiplier à l’infini, avec le risque de se transformer en tumeur. En outre, elles peuvent se tromper d’affectation. Des cellules souches destinées à soigner des problèmes cardiaques peuvent ainsi se retrouver par erreur dans le cerveau. Des médecins du New York Presbytarian Hospital semblent toutefois avoir trouvé une solution : ils proposent, en modifiant génétiquement les cellules souches avant de les transplanter, de leur « apprendre » à répondre à des signaux, à se suicider, par exemple, en présence d’une certaine molécule. Le médecin n’aurait alors qu’à administrer cette dernière au patient pour empêcher toute prolifération anarchique. Une piste à suivre. 24 Altitude n°16 ARN contre ARN Moins médiatiques mais tout aussi prometteurs, les ARN interférents (ARNi) font l’objet de nombreuses recherches. Comme l’ADN, les ARN sont des petits filaments porteurs d’une information génétique, mais, au lieu d’être composés de deux brins entrelacés, ils n’en ont qu’un. Il en existe naturellement dans la cellule : ce sont les ARN messagers (ou ARNm), chargés de traduire l’information d’un gène en une protéine. Les ARNi, eux, sont fabriqués artificiellement en laboratoire. Ayant un code génétique complémentaire de celui d’un ARNm cible, ils peuvent le reconnaître et se lier à lui pour l’empêcher de produire sa protéine. Les conséquences observées dépendent de la fonction de cette protéine. Si celle-ci est indispensable à la prolifération des cellules cancéreuses, son absence peut, par exemple, bloquer l’activité d’une tumeur. Pour autant, les chercheurs rencontrent encore des difficultés à utiliser cette technologie in vivo. En attendant de pouvoir être utilisés en thérapie, les ARNi ont néanmoins un rôle à jouer en R & D puisqu’ils aident les chercheurs à identifier les cibles potentielles de nouveaux traitements : si l’introduction d’un ARNi dans des cellules cancéreuses entraîne la mort de ces dernières, alors les chercheurs peuvent retrouver la protéine bloquée et développer un médicament qui s’y attaque. Les laboratoires ont vite compris l’intérêt du phénomène. En témoigne le partenariat qui lie depuis 2006 Merck à Cenix BioScience, entreprise allemande spécialisée dans ce domaine, pour le développement de thérapies à base d’ARNi. Attaques nano-ciblées Souvent mises en avant pour leurs promesses thérapeutiques, les nanotechnologies consistent, quant à elles, à encapsuler le principe actif dans des particules d’à peine quelques dizaines de nanomètres, de manière à pouvoir transporter celui-ci sans altération jusqu’aux cellules à traiter. Elles en sont encore au stade de la recherche, mais cela permettra bientôt d’agir précisément là où on le souhaite et non plus, comme aujourd’hui, au niveau de tout l’organisme. L’action du produit étant concentrée en un endroit précis (une tumeur, par exemple), le traitement sera plus efficace à moindre dose. Avec, à la clé, une réduction des effets secondaires. L’Europe y croit. Pour preuve, elle a alloué en 2006 un budget de 11,5 millions d’euros au projet Nanother, qui vise à développer de tels nanovecteurs de médicaments. Certaines des nanoparticules étudiées, magnétiques, sont même capables, après avoir localisé et rejoint une tumeur, de chauffer sous l’effet d’un Altran EILiS participe au développement d’un cœur artificiel Depuis janvier 2009, six consultants d’Altran EILiS participent à l’un des grands défis de la décennie : le développement d’un nouveau cœur artificiel, capable de remplacer dans son intégralité le cœur d’une personne en arrêt cardiaque brutal. Les ingénieurs, chercheurs et techniciens de l’entreprise Carmat ont créé un prototype reproduisant, avec une fidélité sans précédent, le comportement d’un cœur humain. Altran EILiS a su s’intégrer au projet, avec des ingénieurs ayant à la fois des connaissances médicales et des compétences généralistes, allant de l’électronique à la mécanique en passant par l’ingénierie système. Deux des consultants Altran œuvrent à la définition du système dans son ensemble. Ils sont chargés d’imaginer et de spécifier l’élément central, le cœur, et de définir les conditions de maintenance, d’implantation et de contrôle. Les sous-systèmes doivent aussi être définis : la batterie, les systèmes de transmission de données, etc. Un autre consultant travaille au développement du logiciel qui permettra au cœur de se réguler et de s’adapter au rythme de vie du patient. Le quatrième imagine et conçoit les outillages qui vont permettre la fabrication de la prothèse et la cinquième travaille sur les biomatériaux qui compose cette prothèse. Le dernier membre de l’équipe Altran est en charge des essais de faisabilité. En avance de phase, il étudie et teste les fonctions à ajouter, les modélise et détermine le passage au développeur. champ magnétique. Cela rend les tumeurs plus sensibles au traitement libéré. Reste à montrer l’absence de toxicité des nanoparticules, qui pourraient s’accumuler dans certains tissus. Nouveau design pour les dispositifs médicaux Parmi les innovations sur lesquelles mise l’industrie pharmaceutique se trouvent aussi des systèmes plus modernes pour administrer les traitements. Ainsi, fin 2008, Cambridge Consultants, filiale d’Altran, a travaillé avec 3M Drug Delivery Systems au développement d’un nouveau dispositif d’inhalation pour asthmatiques, baptisé Conix®. L’appareil permet de délivrer le médicament au plus profond des poumons, en réglant un problème rencontré par beaucoup de patients : souvent, quand ils utilisent un inhalateur classique, le médicament est expulsé du tube en une fraction de seconde, avant même qu’ils n’aient eu le temps Le cœur artificiel ainsi développé intègre toutes les avancées des autres prothèses existantes. Il respecte les critères de biocompatibilité avec le corps humain, et ses fonctionnalités sont similaires à celles d’un cœur naturel. Grâce à des logiciels et des capteurs électroniques semblables à ceux utilisés dans un calculateur de vol (d’où la participation d’EADS), l’organe est, par exemple, capable d’ajuster le rythme et la pression sanguine en fonction du niveau d’effort physique. L’équipe de 40 personnes est rassemblée autour d’un même objectif : élaborer un dispositif viable pouvant être testé sur l’homme d’ici à deux ans. Breveté au stade des essais précliniques, le projet a déjà passé la phase de tests sur animaux, qui a permis la création de la société Carmat. Le projet, qui vise une commercialisation d’ici à cinq ans, est très attendu : chaque année, plus de 15 millions de personnes décèdent de maladies cardiovasculaires, et près de 20 000 attendent une greffe de cœur. d’atteindre leur taux d’inhalation optimal. Le nouveau dispositif, lui, distribue le médicament à travers l’effort d’inspiration, permettant un meilleur usage du pouvoir des poumons, même si celui-ci est limité par la crise. Résultat : une augmentation de 40 % des doses respirées, en comparaison avec les produits leaders du marché. Déjà commercialisées ou encore en phase d’exploration, toutes ces voies de recherche devraient faire partie de l’arsenal thérapeutique de demain. Conix®, le nouveau dispositif d’inhalation pour asthmatiques, développé par Cambridge Consultants, filiale d’Altran. DR BSIP Projet Altran people Trajectoires Tribune La Gouvernance d’entreprise en période de crise ALTRAN RESEARCH Créé en janvier 2009, Altran Research vise à renforcer le positionnement du groupe en conseil en innovation, en développant de la recherche en compte propre. Altran Research est un projet stratégique pour le Groupe. Précisément, Altran Research vise à mobiliser nos consultants, riches d’expériences industrielles diverses et de compétences transverses, autour de sujets de recherche qui seront critiques pour nos clients. Wikipedia nous éclaire une fois de plus sur la définition de ce paradigme : « La gouvernance d’entreprise est l’ensemble des processus, réglementations, lois et institutions influant la manière dont l’entreprise est dirigée, administrée et contrôlée. » Pour progresser BIO 1996 > ingénieur de l’École nationale supérieure de chimie de Paris (ENSCP) 1994 > doctorat de physique, université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI) 1994 > intègre Rhodia Recherche 2006 > rejoint Arendi Consulting, filiale du groupe Altran 2009 > lancement d’Altran Research « Nous pensons que chaque ingénieur peut mettre ses compétences et son expérience au service d’un projet de recherche. C’est en quelque sorte le concept de l’open source appliqué à la recherche. Mais nous ne pouvons pas définir à l’avance les ressources disponibles, ni poser de jalons fixes dans le temps. La situation est donc tout à fait inédite, et il nous faut revisiter le mode projet en conséquence, l’organisation de la recherche ainsi que la gestion des connaissances. » Altran dispose d’une palette de compétences unique : pluridisciplinarité technique (matériaux, électronique, thermique, mécanique…), de secteur (automobile, aéronautique, énergie…) et de positionnement dans la chaîne de valeur. Mobiliser l’ensemble des expertises du groupe au bénéfice de projets de recherche est donc extrêmement intéressant. Encore faut-il identifier des sujets réellement transverses et nécessitant des compétences disponibles. « Nous poursuivons un objectif d’innovation pérenne. Il s’agit de concevoir des solutions durables (efficacité énergétique, respect de l’environnement, gestion responsable des ressources…) pour répondre à des besoins primaires (se nourrir, se loger, prendre soin de sa santé…). Je pense que la technologie ne doit pas être une fin en soi, mais une solution “au service de” l’essentiel. » BIO Diplômée de Polytechnique et de Chimie Paris, Aurore Beaume rejoint Arendi après une thèse dans le secteur pharmaceutique. « Au sein d’Arendi, je dirige des missions de conseil en stratégie d’innovation et organisation de la R & D pour nos clients. Avec Altran Research, je retrouve ces deux processus, mais au service du groupe. En effet, il faut définir précisément la stratégie d’Altran Research et établir les liens avec la stratégie du groupe. Il s’agit aussi de mettre en place l’organisation des projets au quotidien et des partenariats qu’Altran Research pourrait nouer. » Aurore intervient donc à plusieurs niveaux au sein d’Altran Research : la définition de la stratégie d’innovation, l’organisation des partenariats académiques et les relations institutionnelles, l’accompagnement scientifique et technique au moment du lancement du projet. À partir d’un sujet envisagé, Aurore accompagne le Altitude n°16 Par conséquent, nous pouvons décliner cette gouvernance autour de deux axes : une gouvernance institutionnelle se concentrant sur les processus de conformité et la maîtrise des risques, et une gouvernance opérationnelle se focalisant davantage sur les processus de performance et de création de valeurs. Après dix ans de recherche chez Saint-Gobain, puis Rhodia, Valérie Archambault a initié une activité de Competitive Intelligence et Knowledge Management chez Rhodia. Elle s’est ainsi intéressée à la stratégie d’innovation pendant cinq ans avant de rejoindre Arendi. Valérie Archambault est directrice d’Altran Research depuis son lancement, en janvier 2009. Pour développer 26 Par Pierre Calvanese, directeur IT Stratégie & Organisation chez Altran CIS porteur du projet ou le futur chef de projet pour la rédaction de la fiche idée : enjeux, problématique, approche, compétences. Cette maturation aboutit à la constitution d’une équipe selon les compétences disponibles parmi les consultants en intercontrats. Ensuite, le chef de projet anime toutes les semaines une réunion d’équipe et fait le point sur la répartition des tâches, l’avancée du livrable, la réorientation du périmètre… « Tous les deux mois environ, le chef de projet présente l’avancement de ses travaux au comité de pilotage, qui comprend un directeur de projet issu d’un périmètre et des membres de la direction scientifique, dont je fais partie. Je contribue à ces comités lorsque l’environnement est une thématique importante du projet. » 2003 > diplômée de Polytechnique Paris 2004 > diplômée de Chimie Paris 2007 > entre dans le groupe Altran 2009 > rejoint Altran Research Pour rebondir En treize ans au sein du groupe Altran, Thierry Poupon a participé à de nombreux projets pour les plus grands équipementiers automobiles, souvent pour des sièges, mais le retournement économique a mis fin au dernier. BIO 1989 > ingénieur Ensam 1990 > ingénieur d’études chez Faurecia 1996 > rejoint le groupe Altran en tant que consultant 2009 > intègre un projet Altran Research Parce qu’il s’est tenu au courant des activités d’Altran AIT (Automotive, Infrastructure and Transportation), Thierry a d’abord participé au projet Car Innovation by Altran, puis à deux réponses à appels internationaux. Intéressé par plusieurs projets Altran Research, il a finalement intégré l’équipe BioMat, dont l’objectif est de diminuer la dépendance au pétrole pour toutes les pièces non métalliques dans les véhicules. « J’ai d’abord été surpris, car je visais un autre projet, mais c’est un sujet intéressant, où il y a moyen de s’engager et de s’impliquer, et auquel mon expérience me permet de contribuer. » Dans cette équipe multifacettes, chacun amène son expérience et son savoir personnels afin d’établir la partie visible de l’état de l’art, avant de s’attaquer à ce qui est su par des initiés sur des cibles précises. « J’espère bien sûr repartir en projet chez un client, mais Altran Research me permet de continuer à apprendre, de rester stimulé. Surtout, je suis convaincu qu’Altran a besoin de se constituer un fond documentaire pour capitaliser sur des expériences personnelles en interne sur les métiers, et Altran Research va le permettre. » Mais tâchons d’abord de nous intéresser aux enjeux de la maîtrise de la gouvernance en période de troubles ou d’incertitudes économiques : • Anticiper les impacts de la crise afin d’avoir la capacité de piloter et de décider à travers des indicateurs adaptés. • Apporter des réponses claires aux attentes de parties prenantes (actionnaires, métiers, clients, fournisseurs, partenaires, etc.) afin de les intégrer à la marche de l’entreprise dans un climat de confiance et de transparence. La gouvernance a ainsi quatre objectifs majeurs : 1. La maîtrise des risques ; 2. La performance boursière, financière et business ; 3. La cohérence entre les opérations et la stratégie ; 4. L’image et un climat social maîtrisés. Le SI est le centre névralgique au service de la gouvernance de l’entreprise. Il est au cœur de son activité et est un acteur incontournable des projets de transformation, créateurs de valeur. Gouvernance d’entreprise et gouvernance SI : une impérieuse nécessité d’alignement La gouvernance SI doit s’intégrer dans la gouvernance d’entreprise. Si le constat est évident, les moyens pour y parvenir ne le sont pas toujours. Pour ce faire, la démarche à suivre pourrait consister à : • évaluer la maturité des gouvernances afin de les améliorer ; • mesurer leurs performances ; • mettre en place des bonnes pratiques ; • répondre, enfin, aux attentes des parties prenantes, donc aux objectifs stratégiques fixés. C’est en grande partie l’objet de l’offre de conseil d’Altran CIS ITGma (IT Governance Maturity Assessment) « Évaluation de la maturité des gouvernances SI ». Modèle de gouvernance SI élargie ©Altran CIS IT Stratégie & Organisation Altitude n°16 27 people Expertise Christophe Amadieu À l’occasion de leur union, les sociétés d’assurance AG2R et La Mondiale ont mis en place un plan de communication d’envergure s’appuyant sur la toute nouvelle identité de leur groupe. Celle-ci a été révélée lors du lancement du site Web de la marque, www.ag2rlamondiale.fr. Un site réalisé par les équipes d’Altran CIS, et plus spécifiquement par la Business Line Assurance et le Solution Centre. Ce projet, au forfait, a été mené avec la collaboration en offshore de la société russe Fortess. responsable des activités Internet pour AG2R LA MONDIALE interview Altitude : Pourquoi avoir choisi Altran CIS ? Christophe Amadieu : Le choix d’Altran CIS s’est fait sur la qualité de sa réponse, la prise en compte des contraintes techniques dans un environnement hétérogène, la pertinence de l’approche organisationnelle et métier. Par ailleurs, le mode d’engagement, proposé sous forme de forfait avec la mobilisation d’un centre de développement offshore, a garanti la maîtrise des coûts et le respect des objectifs du projet. Pavel Vasilenko (chef de projet, Fortess) Fortess, dont le Centre scientifique est situé à Novosibirsk, en Sibérie (Russie), développe depuis 2004 un partenariat offshore avec Altran. J’aimerais mettre en avant plusieurs points clés dans la réussite d’un projet offshore : - Une communication efficace, tout d’abord, indispensable pour bien se comprendre lorsque le client est éloigné des équipes de développement. Les e-mails, en particulier, doivent être concis et informatifs afin que les objectifs principaux soient clairs, sans toutefois les saturer de détails techniques. Chaque conférence téléphonique doit être suivie d’un compte rendu de la réunion où les décisions prises figurent clairement. - Chaque fonctionnalité du SRS projet (Sofware Requirement Specification) doit être limpide. Cela rend le développement du projet, ses modifications et son acceptation beaucoup plus faciles. - Le suivi du projet et une bonne visibilité de ce suivi doivent permettre au client d’être au courant des avancées, des questions, des risques et des échéances à court terme. Des informations aussi importantes doivent être transmises au client par période négociée, surtout dans le cadre d’un projet offshore. - La réactivité du client face à un problème bloquant est essentielle, sinon l’équipe se tourne les pouces en attendant le retour du client. De tels retards peuvent impacter le calendrier du projet, ce qui peut le mettre en danger. En conclusion, je suis satisfait du travail accompli sur ce projet, et je me réjouis que le client soit content lui aussi. C’est notre grande réactivité qui a permis la réussite de ce projet. Alt. : Quels sont les enjeux de ce projet pour AG2R LA MONDIALE ? C. A. : Tout d’abord, révéler et porter sur le Web notre nouvelle identité visuelle et notre nouvelle marque unique AG2R LA MONDIALE, conjuguée à une volonté forte d’intégrer plus que jamais le canal Internet – et tout son potentiel – dans notre stratégie globale d’entreprise. Ensuite, enclencher notre révolution Internet en mettant en place un véritable portail CMS (Content Management System) capable d’évoluer facilement, de répondre aux derniers standards du Web, d’administrer l’ensemble de nos sites Internet et d’intégrer à court terme nos briques métiers, avec comme objectif premier la satisfaction de nos clients. Diplômé de Polytech’Grenoble en communication multimédia, Guillaume Périllat a rejoint Altran CIS en novembre 2005. Après plusieurs projets intranet et Internet auprès de Schneider Electric, Société Générale (SGCIB) et Generali, Guillaume a assuré le pilotage de ce projet, au forfait et à dimension internationale. « Ce projet a été un vrai challenge pour moi, et ce à plusieurs titres. D’abord, le délai très court. En effet, moins de quatre mois se sont écoulés entre l’appel d’offres et la mise en ligne du site. De plus, la coordination des intervenants a été aussi prenante que passionnante. Six intervenants localisés en Russie, Hollande, Suisse et France et près de trente collaborateurs d’Altran CIS ont participé au projet. » Dans cet environnement complexe, une collaboration 28 Altitude n°16 efficace passe par le respect de « best practices ». Ainsi le formalisme des documents, la précision des informations échangées, le suivi et la tenue du planning sont des éléments clés du succès. Au-delà de cette rigueur indispensable, le management d’un tel projet nécessite aussi suffisamment de souplesse pour fédérer des intervenants multispécialistes dans un contexte Web en perpétuelle ébullition, où la créativité doit pouvoir s’exprimer. « La réussite du projet a plus que tout reposé sur la transparence dans la relation entre Altran CIS et AG2R LA MONDIALE. Les contraintes et les imprévus de chacun sont partagés et permettent une prise de décision éclairée et concertée. Une relation « gagnant-gagnant » se tisse, qui profite à tous les intervenants et favorise l’investissement de chacun dans un mode collaboratif. » Jupiter Images Guillaume-Amédée Périllat (Chef de projet, Altran CIS) Voilà quelques mois, les sociétés d’assurance AG2R et La Mondiale ont fusionné, avec l’ambition de devenir l’un des tous premiers acteurs sur les marchés de la prévoyance, de la retraite, de l’épargne et de la santé. Elles ont choisi d’unir le paritarisme et le mutualisme pour couvrir tous les risques de la vie humaine, dans le respect des valeurs de leurs fondateurs et des principes de l’économie sociale. Le nouveau groupe se caractérise par une expertise complète en matière d’assurance de protection sociale et patrimoniale, ainsi que par des principes d’action qui allient performance économique et engagement social. Avec un total de 13,3 milliards d’euros de cotisations pour 8 millions d’assurés, le Groupe AG2R LA MONDIALE est le 9e assureur de personnes en France. Alt. : Comment abordez-vous vos futurs challenges ? C.A. : Dans un avenir proche, nous souhaitons renforcer la convivialité et l’interactivité de nos interfaces, optimiser la présentation de nos offres de produits et services, digitaliser la relation avec nos clients et proposer de plus en plus de produits souscriptibles directement en ligne. Cette première étape a été un succès, la qualité et les délais annoncés ont été respectés. Notre objectif est maintenant de capitaliser sur cette première expérience et de déployer l’Internet AG2R LA MONDIALE 2.0 en s’appuyant sur une relation forte et durable avec Altran CIS. Altitude n°16 29 Campus people France Un partenariat multifacettes pour Altran CIS Au travers de conférences (Sciences-Po, Polytechnique, École nationale supérieure des télécommunications), de participations à des jurys de soutenance (École nationale d’assurances), de parrainages de promotion (université Paris Dauphine), Altran CIS participe à la vie des écoles et universités. Plus récemment, de nouveaux partenariats ont vu le jour. Ainsi, le Club des clients Altran Financial Services a accueilli comme nouveau membre le directeur des partenariats technologiques de HEC. En outre, Altran CIS est partie prenante du projet Neptune, première plate-forme ouverte d’expérimentation à très haut débit, avec entres autres partenaires Supélec et l’université Paris-Sud. AEA 2009 : Une femme au sommet ! La finale de l’édition 2009 de l’Altran Engineering Academy (AEA), en partenariat avec Total, s’est déroulée le 6 juillet dernier au centre technique d’ING Renault F1 Team à Enstone, en GrandeBretagne. Une jeune anglaise, Helen Makey, âgée de 22 ans, a su tirer son épingle du jeu face aux autres concurrents grâce à son projet d’optimisation de l’efficacité énergétique, utilisant des éléments aérodynamiques mobiles. À l’instar des vainqueurs précédents, originaires du Royaume-Uni, d’Espagne, de Suède, de République tchèque et du Brésil, Helen entame en septembre prochain son stage de six mois à Enstone au sein du département Recherche et Développement de Renault F1 Team, sous la direction de Robin Tuluie, chef du département. Le prix, amplement mérité, qui lui a été décerné par Altran, Total et ING Renault F1 Team lui permet de bénéficier d’un salaire, d’un logement ainsi que d’une voiture de fonction Renault. À l’annonce de sa victoire, Helen a déclaré : « Remporter ce concours est un rêve qui devient réalité. C’est un véritable privilège que de pouvoir faire partie de Renault F1 Team. Cette expérience est, pour moi, une excellente opportunité de mettre en pratique ce que j’ai appris lors de mes études au sein du monde en perpétuelle évolution de la formule 1. Je tiens à remercier Altran, Total et, bien sûr, ING Renault F1 Team pour cette merveilleuse chance qui m’est donnée. » Une victoire à domicile Tout a commencé par un long trajet en train. Même si Helen Makey jouait à domicile pour cette édition de l’Altran Engineering Academy, elle a dû voyager aussi longtemps que les autres finalistes. Partie de Morpeth, petite bourgade du Northumberland, près de Newcastle, Helen est descendue en train à Oxford. Pendant ces cinq heures, elle a eu le temps de repenser aux préparatifs de ces dernières semaines et à sa présentation du lendemain. Helen, une passionnée de karting et de rallye, est ingénieure en génie mécanique et était à la tête de l’équipe de son université, Cambridge, 30 Altitude n°16 dans la compétition automobile Formula Student. Logique dès lors que son projet de master, supervisé par la Fédération internationale de l’automobile (FIA), concerne l’optimisation de l’efficacité énergétique via des éléments aérodynamiques mobiles. Le chauffeur de son taxi en aurait eu bien besoin lorsqu’il a freiné brutalement devant l’entrée de l’hôtel… Le lendemain, la tension était palpable, mais Helen s’en est accommodée. Après tout, ne venait-elle pas d’être diplômée d’une des plus prestigieuses universités au monde ? Pas de quoi être nerveuse, donc. À défaut d’être sûre de l’emporter, elle savait qu’elle ferait de son mieux. D’ailleurs, le fait de passer en dernier l’a rassurée, elle en avait pris l’habitude pendant ses études. Patiemment, elle a suivi attentivement les projets des autres finalistes, analysant leurs échanges avec le jury. Quand son tour est venu, Helen est montée sur scène pleine d’assurance, mélangeant passion et conviction dans sa présentation. Répondant avec brio aux questions parfois pièges du jury, elle s’est toutefois retrouvée sans voix à l’annonce des résultats. Pas grave, car son sourire en disait déjà long. Les huit autres candidats, originaires du Brésil, de République tchèque, de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas, d’Espagne et de Suisse, ont également impressionné le jury présidé par Robin Tuluie. Parmi les autres membres du jury figuraient Alfonso Martinez, directeur exécutif d’Altran Technologies en Espagne, Olivier Guillaud, consultant senior dans le cadre du partenariat entre Altran et ING Renault F1 Team, et Philippe Girard, de la direction scientifique du groupe Total. Après avoir annoncé le nom de la gagnante, Robin Tuluie a réitéré son profond attachement au concours Altran Engineering Academy (AEA) : « Six ans après le lancement du premier concours, je suis toujours aussi impressionné par le niveau d’expertise et d’ingéniosité que ces jeunes ingénieurs apportent à la compétition. Leur passion et leurs idées sont une véritable source d’inspiration et nous sommes fiers de pouvoir offrir à certains d’entre eux l’opportunité de réaliser leur rêve en intégrant ING Renault F1 Team. » Philippe Girard, de Total, ajoute : « Cela a été pour nous un véritable plaisir de constater l’engagement de l’ensemble des participants. La contribution de jeunes talents est essentielle dans le domaine des sciences de l’énergie, et il est encourageant de savoir que nous pouvons compter sur leur expertise et leur enthousiasme dans le cadre de nos activités de recherche futures. » Alfonso Martinez, d’Altran, a aussi fait remarquer que, même si un seul vainqueur était désigné, les entreprises organisatrices du concours ne fermaient pas complètement leur porte aux autres participants : « La sélection d’un vainqueur s’avère de plus en plus difficile chaque année, et je souhaite remercier tous les finalistes pour leur contribution dans le cadre de cet événement. Altran et Renault F1 vont suivre leur parcours de près ! » Belgique Succès pour l’action recrutement d’Altran Plus encore que l’année dernière, les Campus Teams de Belgique ont tenu à être au plus près des étudiants. Leur mission comprend deux volets. Le premier consiste à présenter Altran et les opportunités offertes par le Groupe, par exemple en participant à une manifestation organisée par l’université de Liège pour promouvoir la marque Altran. Le second volet vise à aider les étudiants afin qu’ils soient aussi efficaces que possible dans leurs recherches d’emploi. À l’Université libre de Bruxelles, les Campus Teams ont mis en place un atelier CV et des simulations d’entretien au siège d’Altran. Associée aux salons habituels, cette année de recrutement a été un succès retentissant. Italie Entretiens virtuels pour recrutements réels Altran Italy a franchi une nouvelle frontière dans l’univers du recrutement : l’entretien vidéo sur Internet. Pour le leader européen du conseil en innovation, qui vise à devenir l’employeur de référence, quoi de plus normal ? Cette première a eu lieu en avril 2009 à l’occasion de la BIP (Borsa Internationale del Placement, ou International Placement Exchange) sur www.biponline.it. La déclinaison Web de ce forum, qui réunit chaque année universités et entreprises et à laquelle Altran Italy avait participé en septembre 2008, a permis une meilleure interaction avec les candidats grâce à des catalogues, des points d’information et des sessions de recrutement en ligne. Altitude n°16 31 Dr David Foster DR 1967 : Naissance. 1995 : Diplômé de la Harvard Medical School. 1998 : Première collaboration scénaristique, en tant que consultant technique pour Warner Bros, sur Outreach. 2004 : Engagé comme consultant pour la série Docteur House. 2005 : Déménagement à Los Angeles pour intégrer de façon permanente l’équipe du Docteur House. DR portrait Y a-t-il un Docteur derrière House ? Depuis cinq saisons, David Foster, médecin devenu scénariste, veille à ce que les intrigues de la série Docteur House soient réalistes et originales. Accumulant les récompenses depuis six ans, la série Très vite, celui qui se décrivait comme « le docteur qui fait télévisée Docteur House doit son succès interna- un peu de télé » devient « l’écrivain télé qui fait un peu de tional autant à ses acteurs qu’à la profondeur et à médecine ». Il quitte alors Boston où il s’investissait dans la l’ingéniosité de ses histoires. À chaque épisode, le lutte contre les addictions, le SIDA ou les hépatites dans un Dr Gregory House et son équipe doivent découvrir – un centre de santé local pour débarquer avec toute sa famille peu comme dans une enquête policière – la bonne théra- à Los Angeles : une nouvelle vie commence. pie qui sauvera un patient atteint d’une pathologie rare. Et, Six ans plus tard, il a su s’imposer comme l’un des scénapour donner du réalisme à la vie d’un médecin, rien de tel ristes clés de cette série, et sa vie a bien changé. Avant, qu’un autre praticien : c’est le métier du Dr David Foster, c’était à lui de découvrir de quelle maladie souffraient ses patients alors que, désormais, la maladie est devenue le scénariste historique de la série. Brillant médecin diplômé de la Harvard Medical School, postulat de départ de toutes les histoires qu’il écrit. « Ces hisDavid Foster découvre dès la fin de ses études le milieu de toires, c’est aussi l’occasion de pourvoir lancer des débats la télé, grâce à l’un de ses amis d’école. Il se lance alors d’idées qui vont au-delà de la simple fiction pour toucher dans une double vie, à la fois médecin à Boston et consul- aussi le monde médical réel, explique-t-il. Je suis conscient de l’impact que la série peut avoir, c’est un tant pour des séries télé à Hollywood (il a rôle que je prends au sérieux. » notamment participé à la série Law and « Le docteur qui fait un Un gage de qualité pour la série dont le Order – Special Victims Unit). Jusqu’au peu de télé » devient succès ne se dément pas, puisqu’elle repart jour où on lui propose de travailler pour « l’écrivain télé qui fait pour une sixième saison en septembre. Docteur House. un peu de médecine »