ENFER ET PARADIS - Orchestre National de Lille
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ENFER ET PARADIS - Orchestre National de Lille
onlille.com +33 (0)3 20 12 82 40 ———————————— ZOOM ENFER ET PARADIS SAM 1ER JUIL. 18h30 / Lille, Auditorium du Nouveau Siècle ———————————— ROBIN Inferno FAURÉ Requiem Direction Alexandre Bloch Chœur Régional Hauts-de-France Création vidéo Frantisek Zvardon ————————— AUTOUR DES CONCERTS PLANÈTE ORCHESTRE “C’est l’enfer !” er Sam. 1 Juil. dès 16h30 RETROUVEZ YANN ROBIN TOUT AU LONG DE LA SAISON AU SEIN DES PROGRAMMES : RÉVOLUTIONS Jeu. 13 Oct. 20h CONCERT FLASH 12H30 “D’un compositeur, l’autre” Hèctor Parra & Yann Robin Ven. 3 Mars 12h30 RETROUVEZ ÉGALEMENT LES PIÈCES AVEC CHŒUR DE CETTE SAISON LE MESSIE Mer. 5 et Jeu. 6 Avr. 20h LES PÊCHEURS DE PERLES Mer. 10 Mai 20h Concert soutenu par Musique Nouvelle en Liberté ———————————————————————————————————————————————————————— Rédaction © Alice Pech intervenante pédagogique Orchestre National de Lille Crédits Photos Gabriel Fauré © Pierre Petit 1905 / Yann Robin © Jean Radel ———————————————————————————————————————————————————————— Orchestre National de Lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849) Association subventionnée par le Conseil régional des Hauts-de-France, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille ❶ Le Requiem de Fauré Vraisemblablement composé suite au décès de ses parents, le Requiem* de Gabriel Fauré fut achevé, dans sa première version, en 1888, et créé à l’Eglise de la Madeleine à Paris le 16 janvier. Il fera l’objet de plusieurs remaniements, dont l’un, assez important en 1892. La version de 1888 comprend cinq parties : Introït et Kyrie, Sanctus, Pie Jesu, Agnus Dei, In Paradisum, et compte une instrumentation relativement réduite : chœur, soprano* solo, harpe, timbales, orgue, cordes (violon solo, altos divisés, violoncelles divisés et contrebasse). Dans la version complète de l'œuvre de 1892, en plus des nouveaux mouvements (Offertoire et Libera me), Fauré ajoute un baryton* solo, quatre cors, deux trompettes et trois trombones. La seconde version, devenue la plus célèbre, a élargi la formation symphonique avec la présence supplémentaire des bois* : deux flûtes, deux clarinettes et deux bassons mais également de plus de cordes* et cuivres*. Le Pie Jesu, pour soprano est sans doute le plus célèbre passage de cette œuvre. Il peutêtre chanté par un enfant ou par une femme. Camille Saint-Saëns, à qui Fauré doit beaucoup, dira : « Ton Pie Jesu est le seul Pie Jesu, comme l’Ave Verum de Mozart est le seul Ave Verum » L'absence du traditionnel Dies Irae, expression de la terreur du jugement et de la colère divine, est tout à fait significative de l'esprit de ce Requiem. En effet, Fauré évite toute connotation dramatique et renforce son intention d’écrire, selon ses termes, une « berceuse » de la mort. Le climat général de cette œuvre tient plus de l’angélisme que du satanisme évoqué par nombre de ses prédécesseurs. Au lieu d'une peinture dramatique du Jugement dernier, tel que décrit dans l'Apocalypse, Fauré propose ainsi une vision sereine et réconfortante de la mort et du Paradis. « Mon requiem a été composé pour rien….pour le plaisir, si j’ose dire … Peut-être ai-je ainsi, d’instinct cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j’accompagne à l’orgue des services d’enterrement ! J’en ai par-dessus la tête. J’ai voulu faire autre chose » Gabriel Fauré n’était « pas croyant, mais pas sceptique », selon son fils Philippe FauréFrémiet. Eugène Berteaux ajoute que pour Fauré « le mot Dieu n'était que le gigantesque synonyme du mot Amour ». Cela « semble aller à l'encontre de la réputation d'irréligiosité qui a longtemps accompagné le compositeur ». Ce Requiem est l’une des œuvres françaises les plus célèbres et l’une des plus jouées. Textes Tous les textes sont en latin, conformément à la tradition catholique. La prononciation originale du texte latin est gallicane (c'est-à-dire dans la tradition française), comme on peut l'entendre dans le premier enregistrement de 1930. De nos jours, la prononciation utilisée est romaine (dite aussi à l'italienne). En effet, l'Église catholique avait, dès le début du XX ème siècle, voulu unifier les différentes prononciations du latin au profit de cette unique prononciation. Quelques extraits Pie Jesu Pie Jesu, Domine, dona eis requiem. Dona eis requiem sempiternam. Pieux Jésus, Seigneur, donne-leur le repos. Donne-leur le repos éternel Le choix de l’interprète du Pie Jesu pose problème car comme l’écrit Fauré : « Il a été composé pour une voix d’enfant. Le premier qui l’ait interprété à la Madeleine est maintenant un Monsieur à fortes moustaches ». Par souci de fidélité, on confie parfois ce solo difficile à un jeune garçon. On remarque cependant que Fauré a toujours confié le Pie Jesu à une soprano (féminine) pour toutes les exécutions qui furent données de son vivant en concert, car les phrases longues et soutenues de ce solo excèdent généralement de beaucoup les capacités de souffle d’un enfant. La formule d’écriture du Pie Jesu, composition centrale du Requiem, fait alterner la voix soliste avec un motif orchestral, répétée à trois reprises; créant un effet d’écho. Libera me Libera me, Domine, de morte aeterna, in die illa tremenda : quando coeli movendi sunt et terra ; dum veneris judicare saeculum per ignem. Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable où le ciel et la terre seront ébranlés; quand tu viendras éprouver le monde par le feu. Tremens factus sum ego, et timeo, dum discussio venerit, atque ventura ira. Dies illa, dies irae, calamitatis et miserirae, dies illa, dies magna et amara valde. Voici que je tremble et que j’ai peur devant le jugement qui approche et la colère qui doit venir. Ce jour-là sera jour de colère, jour de calamité et de misère, jour mémorable et très amer. Dum veneris judicare saeculum per ignem. Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Libera me, Domine Quand tu viendras éprouver le monde par le feu. Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière brille à jamais sur eux. Délivre-moi, Seigneur. Le Libera me se distingue des autres parties par sa rythmique en ostinatos*, le contraste de ses nuances (du pianissimo au fortissimo), ses marches d’harmonie, sa reprise textuelle par le chœur, traité à l’unisson*. Ces divers éléments donnent au Libera me une intensité presque dramatique, implorante, justifiée par le texte. In paradisum In Paradisum deducant te angeli; in tuo adventu suscipiant te martyres et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Chorus angelorum te suscipiat, et cum Lazaro quondam paupere, aeternam habeas requiem. Que les anges te conduisent au Paradis; que les saints martyrs t’y accueillent et te guident jusqu’à la sainte cité de Jérusalem. Que le chœur des anges te reçoive, et qu’avec Lazare, jadis si pauvre, tu connaisses le repos éternel. C’est un texte qui, normalement, ne fait pas partie de la messe des morts, mais se chante pendant l’enterrement. Confié aux voix sopranes, sur un accompagnement d’un motif obstiné montant et descendant, le climat est réellement angélique et confiant dans la délivrance. POUR ALLER PLUS LOIN Texte et traduction complète sur : http://choeursetmusique.free.fr/IMG/pdf/REQUIEM_DE_FAURE.pdf ENREGISTREMENTS Première version Accentus - Dir. Laurence Equilbey - Naïve V 5137 Ecoute gratuite sur : http://www.deezer.com/album/9402614 Courte vidéo sur cet enregistrement : http://www.dailymotion.com/video/x6wbup_accentus-requiem-faurelaurence-equ_music Deuxième version The Cambridge Singers – Dir. John Rutter – Gramophone EN BREF Titre : Requiem Compositeur : Fauré Date de création : 16 janvier 1888 Genre : Oratorio Durée : 35 minutes ❷ Inferno de Yann Robin « Inferno arrive dans la continuité de Vulcano pour grand ensemble, où je prenais les phénomènes volcaniques et leurs dynamiques comme principal sujet. Le cratère est dans certaines croyances considéré comme la porte du royaume des enfers, rempli d’esprits malfaisants. À l’inverse du volcan qui est un cône dressé vers le ciel, l’Enfer dantesque est représenté par un cône tourné vers le centre de la terre, une sorte d’entonnoir à l’intérieur duquel se déverse tout le mal de l’univers. Issue de la Divine Comédie de Dante Alighieri, Inferno repose sur la topographie de l’Enfer, plus précisément sur la descente effectuée par Dante guidé par Virgile à travers les neuf cercles infernaux. Le texte de Dante est un guide, un fil d’Ariane, un prétexte au travail du son et à sa conduite vers des fréquences abyssales, vers des sonorités au-delà de la perception humaine… » L’instrumentation de l’œuvre est la suivante : Trois flûtes (une flûte alto, deux flûtes basses), une flûte piccolo, trois hautbois (dont un cor anglais), trois clarinettes, deux clarinettes basses, une clarinette contrebasse (en métal), trois contrebassons, quatre cors, trois trompettes (en ut) , deux trombones, un trombone basse, deux tubas, cinq timbales, quatre percussions, une harpe, un clavier électronique/MIDI/synthétiseur, un piano, seize violons, quatorze violons II, douze altos, dix violoncelles, huit contrebasses à cinq cordes. POUR ALLER PLUS LOIN Retrouvez, en suivant le lien suivant, un documentaire complet sur la genèse de cette œuvre, expliqué par le compositeur : https://www.youtube.com/watch?v=bPocb6izcrc Extrait de la création vidéo de Frantisek Zvardon sur : https://www.youtube.com/watch?v=21ejmnQPxds Note de programme complète sur : http://brahms.ircam.fr/works/work/31958/ EN BREF Titre : Inferno Compositeur : Yann Robin Date de création : 13 juin 2012, Paris, Cité de la musique Genre : Musique instrumentale d’ensemble Durée : 55 minutes ———————————————————————————— PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL (retrouvez ici tous les mots signalés*) Baryton : type de voix masculine ayant une tessiture moyenne, située entre le ténor et la basse. Bois : famille d'instruments à vent* qui étaient ou qui sont construits à partir d'un tube creux en bois. Cette famille d'instruments regroupant flûtes, hautbois, clarinettes et bassons, est toujours placée au milieu de l'orchestre. Cordes : cette appellation regroupe les instruments de la famille des cordes frottées de l’orchestre symphonique : violons, altos, violoncelles, contrebasses. On dit ‘frottées’ car le son de ces instruments est produit par l’archet dont la mèche (faite de nombreux crins de chevaux placés côte à côte) en frotte les cordes. Cuivres : famille d’instruments à vent* construits sur la base d’un tuyau métallique et dont le son est produit par la vibration des lèvres sur une embouchure en métal. Ostinato : cellule mélodique, rythmique ou harmonique qui se répète obstinément. Requiem : ou « Messe de Requiem » est une messe, qui a lieu juste avant un enterrement ou lors de cérémonies du souvenir. C'est une prière pour les âmes des défunts, aussi connue sous le nom latin de Missa pro defunctis ou Missa defunctorum (messe pour les défunts ou Messe des défunts). Soprano : type de voix lyrique féminine (ou plus rarement d’enfant) la plus aiguë. Unisson : phénomène sonore qui survient lorsqu’au moins deux chanteurs ou deux instruments jouent strictement la même chose de manière synchronisée. Vents (ou instruments à vent) : catégorie d’instruments de musique caractérisée par le fait que le son est produit par le passage de l’air (le vent) dans l’instrument.