`Winter`s Bone` - Net Events Media
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///////////// Sommaire ///////////// Cinéma Musique Les chemins de la Liberté Four Lions Rien à déclarer Simon Werner a disparu ... Au-delà Tron l'Héritage Winter's Bone Pulsar Incendies Na Putu Laisse-moi entrer Le Frelon Vert Silent Souls Easy A The Kids Are All Right Somewhere He Who Saw The Deep label Absolute Dissident O Senior Interpol Barking History of Modern Strange weather, Isn't It? Who We Touch Mines 20TEN The Runaway Blood Like Lemonade The Boxer Where Did The Night Fall Wait For Me Remixes Compass The Way of the Animals Powers Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons New Amerykah Part Two: Return of the Ankh DVD Old Joy The Experiment The Immaculate Conception of Little Dizzle Bellamy Idiots and angels Persécution Une famille très moderne Alien versus Zombies: Dark Lurking L'Arbre The Spy Next door U.S. marshals Mercy Hospital Shrek 4, il était une fin Je l'aimais Kiss and Kill Peacock Blu-Rays The Crazies Backdraft, Daylight, Tremors Le Dernier exorcisme A.I : Artificial Intelligence Resident Evil: The Afterlife 3D Moi, moche et méchant Twelve The American American Trip Coup de foudre à Notting Hill, Menteur menteur Hybrid Ong bak 3 The Expendables Ip Man 2 Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette Le Voyage Extraordinaire de Samy Dossiers The Thing Je suis certain que si je vous annonce une préquelle à l'extraordinaire 'The Thing', chef-d'oeuvre du cinéma fantastique et meilleur film de John Carpenter, vous allez sourciller. Interview de John Hawkes pour son rôle dans 'Winter's Bone' Si dans le nouveau film de Debra Granik, John Hawkes interprète un personnage pas très net, dans la vraie vie, cet Américain de 51 ans est la gentillesse même. Thor Thor, puissant fils d'Odin, tout deux issus de l'abondante manne des mythologies germaniques, est le dieu du Tonnerre... Black Swan Réalisateur bourré de talent et de sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire partie des réalisateurs actuels de référence, aux côtés, notamment, de David Fincher ou Christopher Nolan. ///////////// Cinéma ///////////// Les chemins de la Liberté Les héros historiques de The Way Back suscitent l'admiration et impressionnent. Jusqu'au film dans lequel ils déambulent dans une promenade de santé. Bien qu'on soit loin d'être sûr que The Way Back soit bien basé sur des faits réels, ce fut une question de temps pour que quelqu'un adapte cette histoire à l'écran. Tous les ingrédients que les gens attendent s'y retrouvent : des personnages attachants qui se retrouvent dans des situations atroces, des méchants qui ne doutent de rien, des personnages qui ne s'avèrent pas si méchants qu'ils n'y paraissent, de vastes paysages à faire rêver, des circonstances effrayantes et saisissantes, un défi improbable et surtout une fin heureuse. 'The Way Back' commence avec l'annonce que 70 ans auparavant trois hommes en provenance de l'Himalaya ont franchi la frontière avec l'Inde. Le film racontera qui des 7 fugitifs survivront à ce long voyage. Là, le film commet une sérieuse faute de scénario. A mi chemin de l'histoire, les héros ont déjà semé leurs poursuivants et un quart d'heure plus tard ils n'en restent plus que trois. Que reste-t-il, à part un voyage qui ressemble plus à une promenade de santé et qui nous fait goûter à la déception. Cela 'The Way Back' ne l'a pas mérité mais bien cherché. (RN) Film: 5/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 26 Janvier 2011 Réalisé par: Peter Weir Avec: Jim Sturgess, Colin Farrell, Ed Harris Ruben Nollet Four Lions "Peut-on rire de tout?" se demandait Pierre Desproges. Chris Morris répond par la positive mais ne va plus loin en riant avec tout le monde, terroristes inclus. C'est dans cette incorrection politique que réside l'intérêt mais aussi le malaise qui émane de ce Four Lions. Là où Morris réussit indéniablement son coup, c'est qu'en abordant le terrorisme par l'humour, il brise un tabou permettant d'exorciser la peur. Ce qui, en soi, est une victoire sur les terroristes. Le film regorge de scènes et de dialogues hilarants mêlant absurde pythonesque et satyre sociale mais également de nombreux moments qui tombent à plat de manière embarrassante, faute à une mise en scène bordélique, à des facilités narratives gênantes - les terroristes sont ici tous des abrutis haut de gamme - et à une absence totale de point de vue sur son sujet. Four Lions, tire tout azimut sans rien cibler et se transforme en un objet filmique thématiquement audacieux mais tellement creux et maladroit qu'il finit par mettre mal à l'aise. Ne pas étayer le jusquauboutisme de ces quatre Dalton hardcore façon bêtes ET méchants par une ébauche de début de propos rend légitimement Four Lions suspect de cynisme. Et de renvoyer à la question liminaire: "Peut-on rire de tout?". Oui... mais dans ce cas de figure, peut-être pas sans parler de rien. Film: 6/10, B.O.: 8/10 Date de sortie : 02 Février 2011 Durée: 97 min Réalisé par: Christopher Morris Avec: Benedict Cumberbatch, Kayvan Novak, Julia Davis, Chris Wilson David Morelli Rien à déclarer Peut-on reprocher à Danny Boon d'essayer de décrocher à nouveau le jackpot quand l'expérience précédente s'est avérée tellement réussie? Non, évidemment. Le succès de 'Bienvenue chez les Ch'tis' a été trop énorme et universel pour ça. La question reste de savoir si le public se doit de le suivre une deuxième fois. De lui-même, il reconnaît que les histoires drôles arrivant à des gens normaux, les nids amoureux et blagues culturelles se passant dans la région du Nord-Pas-de-Calais sont sa marque de fabrique. Mais au final, 'Rien à déclarer' fait craindre que tout ceci ait été son seul atout. Attention, ne me comprenez pas mal, ce film a des bons côtés. Des scènes comme la fête de Noël où Boon tente de se faire passer pour un Belge et invente toutes sortes de dialectes sont très drôles, même si c'est une idée qu'il avait déjà testée (et en mieux) dans 'Bienvenue chez les Ch'tis'. Bilan, si 'Rien à déclarer' peut mettre une certaine forme d'originalité en avant, c'est grâce à la présence de Poelvoorde. Le meilleur acteur comique de Belgique se jette une fois de plus à fond dans son rôle au caractère peu sympathique et s'arrange pour qu'on puisse malgré tout le comprendre. Une prestation mémorable dans un film qui pour le reste suit bravement une recette bien connue. Film: 4/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 26 Janvier 2011 Durée: 108 min Réalisé par: Dany Boon Avec: Benoît Poelvoorde, Boon, Chritel Pedrinelli, Joachim Ledeganck, Julie Bernard, Jean-Paul Dermont, Karin Viard, François Damiens, Bouli Lanners, Eric Godon Ruben Nollet Simon Werner a disparu ... Un film qui balance 'Love Like Blood' de Killing Joke dès l'introduction ne peut pas être mauvais, et c'est ce que confirme 'Simon Werner a disparu'. Dans ce teen-movie dramatique français, nous suivons le parcours de différents personnages au cours de la même semaine mais comme ils sont tous dans une certaine mesure isolés, la vérité reste hors de leur portée. Les ragots appartiennent bien au monde des étudiants, aussi bien au sujet de la disparition d'un camarade de classe que de la vie sexuelle de ceux qui les entourent. Garçons et filles se comportent là-dessus différemment mais en fin de compte ils font de même. 'Simon Werner a disparu' souhaite avec cette histoire puzzle jeter un oeil dans le monde des étudiants de 17 ans et ça réussit. Ils ont passé toute leur vie dans une bulle de protection, mais tôt ou tard le monde extérieur les envahit inexorablement. Et ce constat peut être stressant. Le réalisateur Fabrice Gobert, qui a aussi pris soin du scénario, accompagne le spectateur mais avec des informations parcellaires. Chaque fois qu'il passe à une autre personne, nous obtenons quelques éléments pour nous orienter vers un autre angle et pour comprendre à quel point le drame est profond. Si vous souhaitez une motivation supplémentaire : toute la bande-son vaut la peine. Elle est aussi écrite par Sonic Youth. (RN) Film: 7/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 26 Janvier 2011 Durée: 87 min Réalisé par: Fabrice Gobert Avec: Laurent Delbecque, Jules Pelissier, Laurent Capelutto, Ana Girardot Ruben Nollet Au-delà Y a-t-il une vie après la mort ? Si oui, à quoi ressemble-t-elle ? Et est-il possible de prendre contact avec les âmes de ceux qui ont quitté cette terre ? Il y a des questions que les gens se posent souvent pour paraître grandiloquents, sans compter les réalisateurs qui y consacrent une histoire. C'est aussi un grand soulagement de pouvoir constater que Clint Eastwood parvient plus ou moins à trouver le ton juste et à le conserver. Même si la fin de 'Hereafter' chancèle quelque peu dans le sentimentalisme, le trio que Clint a construit se laisse regarder avec plaisir. Cela aidera certainement que les trois acteurs principaux tiennent leur personnage de façon exemplaire, étant donné que le drame parfois lourd n'est pas toujours évident. La belge Cécile De France prouve qu'elle est prête pour percer au niveau international et Matt Damon montre avec une force tranquille un homme qui semble porter sur ses épaules tout le poids du monde. 'Hereafter' commence de façon spectaculaire et à mi-chemin choque à nouveau mais il impressionne lors des moments sensibles. (RN) Film: 6/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 19 Janvier 2011 Réalisé par: Clint Eastwood Avec: Matt Damon, Cécile de France, Bryce Dallas Howard, Jay Mohr, Jenifer Lewis Ruben Nollet Tron l'Héritage Ceux qui devaient encore être convaincus qu'Hollywood souffrait en ce moment de grave anémie créatrice en obtiendront cette semaine la preuve avec 'Tron: Legacy'. Si une idée n'a pas (à l'origine) bonne presse, les studios ne devraient pas prendre la peine de s'y atteler. 'Tron: Legacy' se base ironiquement sur un film qui a disparu tout aussi vite qu'il n'est apparu il y a 29 ans, mais qui s'est construit depuis une solide réputation. La question est pourquoi puisqu'à part le look néon écarlate, 'Tron' avait très peu à offrir. On ne peut pas imputer aux créateurs un manque de cohérence car cette suite doit aussi beaucoup plus à sa forme qu'à son contenu. L'intrigue est aussi transparente que bêbête et lorsque le protagoniste (le dénommé Grid) est plongé dans le monde virtuel et que tout plonge soudain dans la 3D, on se croirait ailleurs. Comme la 3D n'apporte rien ni à l'histoire ni aux personnages, le moteur s'éteint tout aussi vite et les réflexions philosophiques se rapprochent plus du murmure d'un grille pain électrique. Comme c'est beau toutes ces lumières qui scintillent. (RN) Film: 4/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 19 Janvier 2011 Réalisé par: Joseph Kosinski Avec: Michael Sheen, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Jeff Bridges, John Hurt Ruben Nollet Winter's Bone Une fois tous les x, vous voyez un film dont vous savez tout de suite qu'il appartiendra à la liste des "meilleurs films de tous les temps". En ce qui nous concerne, nous comprenons dans cette liste les projets réalisés avec un budget microscopique, comme en font partie les récentes perles 'There Will Be Blood' et 'No Country for Old Men'. Le décor se situe dans les Monts Ozark, une montagne déserte aux Etats-Unis où tout le monde partage son ADN et a de mauvaises drogues à la maison. Dans ces contrées hostiles une jeune fille (interprétée par une Jennifer Lawrence stupéfiante) doit rechercher son père junkie. Si celui-ci reste introuvable, ils perdent, elle et sa mère désespérée et ses jeunes frère et soeur, leur toit. Vu que tout le monde dans la région est un peu de la même famille, la protagoniste s'oppose à beaucoup de résistance. Ainsi son oncle (rôle impressionnant pour John Hawkes de 'Deadwood') commence à menacer sérieusement et provoque une confrontation entre quelques femmes locales. La réalisatrice Debra Granik combine le réalisme sociale du 'Rosetta' des Dardenne avec un naturalisme à la 'Deliverance' de Boorman de façon magistrale et termine avec une odyssée minimaliste qui mérite le respect des barbus grecs antiques. Film: 10/10, B.O.: 8/10 Date de sortie : 19 Janvier 2011 Durée: 100 min Réalisé par: Debra Granik Avec: Jennifer Lawrence, John Hawkes, Lauren Sweetser, Shelley Waggener, Kevin Breznahan Steven Tuffin Pulsar "Zut, nous avons oublié d'éteindre notre gsm", pensions-nous lors des premières images et premiers sons de ce deuxième long métrage de l'ancien critique de film d''Humo' Alex Stockman. Mais non, ces bips typiques d'un gsm placé trop près d'un haut-parleur, font partie du film. Pourtant la réponse s'est avéré appropriée plus tard, car Matthias Schoenaerts encore une fois formidable - joue un bruxellois qui déconne complètement lorsqu'un mystérieux hacker prend possession de son réseau. La raison principale de sa frustration : le personnage de Schoenaerts a besoin de son ordinateur pour communiquer avec sa moitié qui effectue un stage de quelques mois à New York. Lentement mais sûrement, le protagoniste perd son emprise sur la réalité et nous assistons à une décente subtile dans un enfer très moderne. Cela tient du miracle que Stockman ne bascule par de sa corde raide dans le vide. Son intelligence, la mise en scène en roue libre rend hommage à Nico Leunen, le gourou du piano Guy Van Nueten, le magicien de l'image Sébastien Koeppel et celui du son Senjan Jansen. Depuis une ellipse temporelle dont nous devons encore nous remettre sur des airs de pianos paranoïaques et des bips susmentionnés jusqu'aux ténèbres : voilà du cinéma flamand à la pointe ! Film: 8/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 19 Janvier 2011 Durée: 95 min Réalisé par: Alex Stockman Avec: Matthias Schoenaerts, Tine Van Den Wyngaert, Sien Eggers Steven Tuffin Incendies On ne voit pas venir un film comme 'Incendies'. Le cinéma québecois, qui nous avait jusqu'à présent principalement fourni de sympathiques disgressions grivoises autour de la libido de leurs habitants, ne nous avait encore jamais mis entre les yeux un film d'une telle ambition, proche de la perfection. Avec ce quatrième long métrage, Gilles Villeneuve entre dans la cour des grands, fort de la maîtrise affolante de sa narration. Entièrement dévoué à son histoire, Villeneuve raconte la quête des origines de deux jumeaux canadiens à travers l'histoire de leur mère et de leur pays, situé indistinctement au Moyen-Orient. Sans artifices et avec une fluidité époustouflante, il délie les fils des destins de ses personnages pour à nouveau les entrecroiser dans un dénouement qui laissera plus d'un spectateur sans voix, estomaqué, bouleversé. Direction d'acteurs (tous formidablement justes avec une mention particulière Lubna Azabal, toute en rage contenue), photographie (des paysages arides, des villes autères et un bus qui brûle, inoubliable), musique (magnifique scène d'ouverture sur 'You and Whose army" de Radiohead)... tout concourt à faire d'"Incendies" une expérience d'une puissance émotionnelle rare, un prétendant au titre de meileur film de 2011 et, plus largement, de chef d'oeuvre. Film: 10/10, B.O.: 9/10 Date de sortie : 12 Janvier 2011 Durée: 130 min Réalisé par: Denis Villeneuve Avec: Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette, Rémy Girard David Morelli Na Putu Il y a quatre ans, la réalisatrice bosniaque Jasmila Zbanic recevait l'Ours d'or au Festival du film de Berlin pour Sarajevo, mon amour, une histoire sur une femme qui porte les stigmates de la guerre des Balkans. Dans son nouveau film 'Na Putu' (On the Path en anglais) s'occupent des cicatrices particulières de la guerre. Si Amar, le personnage masculin, change soudainement, c'est parce qu'il n'a pas oublié les fantômes de la guerre. Le grand talent de la réalisatrice réside dans sa manière de surprendre à tâtons le spectateur au fil de la narration. Elle y parvient à nouveau par le biais de personnages tout à fait crédibles. Bien que 'Na Putu' aborde des questions controversées, il ne perd jamais de vue ses personnages. Tant Luna qu'Amar doivent faire des choix difficiles et vous comprenez parfaitement les motivations de leurs actes. Tout comme vous pouvez comprendre les raisonnements des gens d'après leur milieu. Sans doute car 'Na Putu' prend la peine d'approcher l'extrême et de confronter le spectateur à ses préjugés et limites. La marque de fabrique d'un bon film, me semble-t-il. (RN) Film: 7/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 12 Janvier 2011 Durée: 100 min Réalisé par: Jasmila Žbanic Avec: Zrinka Cvitesic, Leon Lucev, Ermin Bravo Ruben Nollet Laisse-moi entrer Dès la scène d'ouverture, dans laquelle une ambulance et une voiture de police affrontent une terrible tempête de neige pour se rendre vers l'hôpital le plus proche, vous comprenez tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un nième remake de film d'horreur. Le réalisateur de 'Cloverfield' Matt Reeves a clairement beaucoup de respect pour son matériau de base, la perle d'horreur suédoise 'Let the Right One In' publié en 2008. Reeves nous a épargné une approche déjantée du film d'horreur digital. Non, l'histoire d'amour fragile d'un adolescent victime d'intimidation et de sa voisine vampire est portée à l'écran avec réserve et inventivité. Les scènes ont leur propre touche et les éléments ajoutés - le triste site de Los Alamos, l'ère désespérée de Reagan en arrière fond - semblent tout à fait appropriés. L'acteur de 'The Visitor' Richard Jenkins apporte une touche de fragilité tragique en tant que "gardien des vampires". Le chouchou d'Atom Egoyan Elias Koteas incarne un policier local au désespoir tout à fait atypique pour ce genre de film. Nous n'oublierons pas de mentionner les vedettes de 'The Road' et 'Kick-Ass' Kodi Smit-McPhee et la phénoménale Chloe Moretz qui incarnent les jeunes protagonistes. Le plus fort : l'alternance entre des séquences d'émotion sans faille et des mises en image inoubliables d'action et de scènes d'horreur. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 12 Janvier 2011 Durée: 115 min Réalisé par: Matt Reeves Avec: Chloë Moretz, Richard Jenkins, Chris Browning, Jimmy Pinchak Steven Tuffin Le Frelon Vert Nous allons raconter une histoire de super héros comme si nous n'en avions encore jamais vue. Cela devait être l'arrière-pensée de l'équipe à l'oeuvre pour 'The Green Hornet'. Ce souhait mérite certainement en soi un applaudissement. On peut féliciter les gens qui s'efforcent de rendre le genre du super héros plus intelligent et passionnant. Il ne faut pas longtemps avant de comprendre que dans ce cas cela reste essentiellement théorique. Très théorique. Le coscénariste/acteur principal Seth Rogen et le réalisateur Michel Gondry font preuve d'une stratégie afin de berner le spectateur. 'The Green Hornet' veut à la fois être un film d'action spectaculaire et coloré et une comédie cool. Mais comme le côté drôle finit par fatiguer au fil des sessions d'improvisation, l'action en perd également de sa force. 'The Green Hornet' peut se targuer de quelques circonstances atténuantes. La star coréenne Jay Chou impressionne dans le rôle du talentueux Kato et Christoph Waltz montre dans son rôle de méchant de l'histoire que son excellente interprétation dans 'Inglourious Basterds' n'était pas le fruit du hasard. Mais ils ne sont rien de plus que quelques pansements sur une jambe en bois. (RN) Film: 4/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 12 Janvier 2011 Durée: 90 min Réalisé par: Michel Gondry Avec: Seth Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz, Christoph Waltz Ruben Nollet Silent Souls Le réalisateur russe Aleksei Fedorchenko recevait il y a quelques mois le prix de la meilleure contibution technique à la Mostra de Venise. Il suffit d'un seul regard pour comprendre pourquoi. Le film a une esthétique à couper le souffle, les paysages sont autant impressionnants qu'apaisants. C'est le décor d'ailleurs qui forme l'élément le plus important et le meilleur de 'Silent Souls'. On pénètre dans un monde où les traditions ont beaucoup d'importance. Les rituels sont omniprésents, souligne Fedorchenko, et on ne peut s'empêcher de pleurer leur disparition. La société Merya (habitant à l'ouest de la Russie), que l'on côtoie dans le film, a des rites et un passé (sans parler de leur mythologie et de leur patrimoine culturel) en fait très peu connus. 'Silent Souls' n'en est pas moins imposant pour autant. Ferdorchenko prend congé après une heure et quart et n'a pas besoin de plus pour faire sa plaidoirie. Il évoque des thèmes qui nous touchent tous (la mort, la décomposition, la perte) entremêlés de scènes poétiques. Un film très humain. Film: 7/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 05 Janvier 2011 Durée: 75 min Réalisé par: Aleksei Fedorchenko Avec: Igor Sergeyev, Yuriy Tsurilo, Yuliya Aug, Victor Sukhorukov Ruben Nollet Easy A Les vêtements se sont raccourcis et le vocabulaire est un plus grossier. A part ça, la vie à l'école secondaire n'a pas énormément évolué ces 20 dernières années. Voici la conclusion que tire 'Easy A', un film pour adolescents qui aimerait bien égaler le niveau du succès des classiques américains tels que les 'high school comedies'. Un seul nom peut être mis sur un pied d'estale: John Hugues, réalisateur des cartons tels que 'The Breakfast Club' et 'Ferris Bueller's Day Off' dans les années '80. 'Easy A' essaye aujourd'hui de réussir à associer aussi bien des personnages hauts en couleur, un humour fun et des dialogues réalistes. Le réalisateur Will Gluck et le scénariste Bert Royal réussissent une partie. Il faut dire qu'ils sont également aidés par des acteurs doués, avec une gommette spéciale pour Emma Stone (le rôle principal), Stanley Tucci et Patricia Clarkson (les parents). De plus, grâce à l'explosion de nouvelles technologies des moyens de communication (de l'iPhone à Facebook), l'équipe ajoute une dimension supplémentaire à l'intrigue. Il est juste dommage que Gluck et Royal se sont un peu emmêlés les pinceaux à force de vouloir n'avoir que des gags hilarants. 'Easy A' reste une comédie qui vous fera rire. Merci pour ça Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 05 Janvier 2011 Durée: 92 min Réalisé par: Will Gluck Avec: Emma Stone, Stanley Tucci, Lisa Kudrow Ruben Nollet The Kids Are All Right "I need your observations like I need a dick in my ass!" 'The Kids Are All Right' est une comédie légère et agréable, sans langue de bois. Les paroles sont justes, vraies et parfois salaces. Mais, lorsqu'Annette Bening s'adresse (sans tralala) à Mark Ruffalo, vous comprenez exactement ce qu'elle veut dire. D'accord, il est le donneur de sperme de ses enfants et peut s'appeler papa, mais ce n'est pas pour autant qu'il a un mot à dire dans l'éducation de ceux-ci. La scénariste et réalisatrice Lisa Cholodenko a, pour donner ce côté réaliste au film, mis beaucoup de ses expériences personnelles et passées (de sa précédente relation avec la musicienne Wendy Melvoin, avec qui elle a eu des enafnts). Ce n'est que vers la fin, lorsque la règle commerciale des comédies qui tend à aplanir le film, que l'histoire perd un peu de son charme. Film: 6/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 05 Janvier 2011 Durée: 104 min Réalisé par: Lisa Cholodenko Avec: Julianne Moore, Mark Ruffalo, Annette Bening Ruben Nollet Somewhere Pas mal de personnes avaient été surprises lorsque Quentin Tarantino, en tant que président du jury de la Mostra de Venise avait, il y a quelques mois, remis le Lion d'Or à Sofia Coppola. Ce prix n'est pas seulement dû au fait qu'ils aient eu un jour une relation et peut-être d'autres intérêts en jeu. Pourtant, même si le film est réussi, 'Somewhere', de Coppola, est peut-être un peu trop léger pour remporter ce genre de récompense. De plus, elle tape à nouveau sur le même clou que dans 'Lost in Translation', à savoir: l'histoire d'un acteur connu qui perd le fil de sa vie. Mais 'Somewhere' apporte malgré tout une dose de fraîcheur et de nouveauté. En effet, Coppola explore le côté humain plus profondément que dans son film précédent. 'Somewhere' relate également une étape cruciale dans la vie de son personnage principal. Le film nous fait indéniablement penser au travail de Gus Van Sant: un tas de petites scènes et des événements qui montrent comment les personnages se sentent. Rajoutez de la spontanéité, de l'intimité et du charme et vous obtenez les ingrédients de ce cocktail pétillant. Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 05 Janvier 2011 Durée: 108 min Réalisé par: Sofia Coppola Avec: Stephen Dorff, Benicio Del Toro, Elle Fanning, Michelle Monaghan Ruben Nollet ///////////// DVD ///////////// Old Joy Souvenez-vous du brillant minimalisme cinématographique évoqué en ces pages lors de la sortie DVD du très touchant 'Wendy & Lucy', magnifique road movie dépouillé et véritable crève-coeur. Voici que Filmfreak nous propose en son catalogue (grâce à Tiger Release) le film précédent de la réalisatrice Kelly Reichardt, 'Old Joy'. Accompagné par la musique de Yo La Tengo, et partiellement reposant sur les épaules de Will Oldham, ce trip zen au coeur de la nostalgie, de l'amitié et de la nature, m'a totalement abasourdi par sa beauté simple, économe et d'une justesse cinglante. Kelly Reichardt parvient à donner forme aux émotions (sans passer par la case de l'explicite bien lourd, ou de la démonstration gratuite), à les graver sur la pellicule avec un talent exceptionnel. Un très très beau moment de cinéma. Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 76 min Réalisé par: Kely Reichardt - Avec: Daniel London, Will Oldham Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts The Experiment Remake du 'Das Experiment' (oui, je sais, c'est évident...) de Oliver Hirschbiegel - dérivé d'un roman de Mario Giordano, lui-même inspiré d'une véritable étude conduite dans la prison de Stanford au début des 70's -, cette version étasunienne de prime abord inutile, et faisant craindre le pire... s'avère être au final assez efficace! Bien entendu, exit les subtilités du sieur Hirschbiegel, ou le jeu nuancé de Moritz Bleibtreu, ici tout reste frontal, explicite et basique mais pas irregardable. Adrien Brody assure face à un Forest Whitaker en roue libre (soit dans sa classique interprétation de personnage borderline). Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 92 min Réalisé par: Paul Scheuring - Avec: Adrien Brody, Forest Whitaker, Cam Gigandet, Clifton Collins Jr. Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts The Immaculate Conception of Little Dizzle Dory pète un câble, il n'en peut plus de bosser comme 'Data master' pour une boîte d'analyse de données. Un jour donc, il craque, agresse une de ces collègues, et lui explose le portable (le téléphone)... Viré, il tente de retrouver au plus vite un autre job, vu qu'il est au bord de la banqueroute ! Après moult entretiens d'embauche sans succès, Dory décide de contacter - à contrecoeur - une boîte de techniciens de surface, recommandée par un de ces amis. Malgré un job parfois peu ragoutant, notre homme s'intègre aisément à l'équipe déjantée. Toutes et tous volent lors de leur tournées de nettoyages des biscuits "expérimentaux" qui traînent dans les bureaux d'un de leur clients. Mal leur en prend, car rapidement ils ressentent des effets secondaires pour le moins surprenants. Petit film sans trop de sous, et de facture "old school", 'The Immaculate Conseption of Little Dizzle' ne dépasse pas le stade de gros délire, et celui de film d'étudiant d'école de cinéma. Mais a le mérite d'être drôle, et parfois assez surprenant formellement. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 100 min Réalisé par: David Russo - Avec: Marshall Allman, Melissa D. Brown, Jay Wesley Cochran Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Bellamy Plutôt bien coté par la presse française, 'Bellamy' sent le plein exercice Chabrolien, coincé entre un passé - lointain - de vagues nouvelles, et un présent d'abandon spectatoriel. Du coup, ses intrigues souvent vinaigrées, présentent une forme plus téléfilmique que cinématographique, et prennent des allures de néo fiction réaliste minimale. Une méthode en or pour tromper l'oeil des cinéphiles abreuvés aux scénarios en batterie, et distiller des intrigues ambivalentes. Le commissaire est fatigué, mais toujours vaillant au niveau du slip... Étrange car tellement proche de nous et "banal". Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 110 min Réalisé par: Claude Chabrol - Avec: Gérard Depardieu, Marie Bunel, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Idiots and angels Peut-être un peu longuet pour soutenir toute notre attention, cet opus nouveau du roi incontesté de l'animation "underground", le sieur Bill Plympton, fait mouche! Étrange (normal pour Plympton), caustique (itou) et clairement malin (le contraire eu été étonnant), 'Idiot and Angels' dépeint une fois de plus une humanité carnassière (lire cruelle) et assez désabusée. Le héros, Ange, est loin de correspondre à son nom, et lorsque des ailes lui poussent dans le dos, il fait face à sa phobie de la différence, et à l'intérêt malsain des autres. Oui, ils sont bien l'enfer! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 78 min Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Persécution Daniel vit mal sa relation assez chaotique et souvent distante avec Sonia. Il vit également assez mal l'amitié, et les différentes formes de promiscuité et intimité qui se déclinent dans tout réseau de relations humaines. Lorsqu'en plus un inconnu débarque dans sa vie, et le harcèle, de manière fort étrange et quasi inexplicable, l'ermitage intellectuel de Daniel se transforme en véritable pétage de plomb. Détruit, il s'attaque à tout, toutes et tous, dans un mouvement d'expression dépressive. Fascinant durant ses deux premiers tiers, flirtant avec le fantastique, 'Persécution' barre en sucette avec son crescendo d'atermoiements assez grotesques dans leur surenchère! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 100 min Réalisé par: Patrice Chéreau - Avec: Romain Duris, Charlotte Gainsbourg, Jean-Hugues Anglade Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Une famille très moderne The Switch Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique, 'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives inutiles. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 90 min Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Alien versus Zombies: Dark Lurking Je n'arrive pas à résister à mes élans de "pourrisme", de délectation des ordures filmiques. Dès qu'un truc un peu crade passe sous mon nez, il faut que j'y plonge un instant d'attention. A ce jeu là, heureusement les bonnes et mauvaises surprises s'équilibrent. Prenons l'exemple récent des aventures de 'Jack Brooks: tueur de monstres' qui sentait le Z à plein nez, mais s'avère être un bis de première, ou encore le pétaradant 'Black Sheep' (troma like) de Jonathan King. Mais pour se délecter de ces superbes délires, il faut passer par la case des impensables crottes. 'Alien vs Zombies - The Dark Lurking' en fait partie, mais de manière fort frôle. Ce mash-up improbable, sur fond de 'Resident Evil', est filmé de manière stupide. Le réalisateur préfère afficher en plan statique ses acteurs ringards, balançant avec un gros accent étrange (c'est une production australienne!) des dialogues atterrants, plutôt que de montrer le sang et les créatures. Dès que ça bouge, la caméra zoome trop, et bouge sans trop comprendre pourquoi? Un cameraman parkinsonien peut-être? Film: 4/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Gregory Connors - Avec: Tonia Renee, Bret Kennedy Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts L'Arbre Sorte de version négative (donc positive) du Antichrist' de Lars Von Trier, 'L'arbre' lui emprunte la charmante Charlotte Gainsbourg, et lui afflige à nouveau un deuil. Mais cette fois-ci, elle perd son compagnon, et doit veiller, la larme à l'oeil, sur ses enfants. Autres éléments moins dépressifs: nulle culpabilité dans ce décès, juste un mauvais coup du sort. Donc, un deuil sans hystérie, qui s'accompagne d'une petite pincée de mysticisme afin de tourner la page: l'un des enfants de notre héroïne lui confie qu'elle pense que ce père et amant disparu vit à présent dans l'arbre sur lequel est venu tamponner doucement sa voiture lors de son arrêt cardiaque. Un film intimiste et lumineux, ne cédant pas au pathos facile. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 100 min Réalisé par: Julie Bertucelli - Avec: Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas, Aden Young Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: A l'ombre de l'arbre Gauthier Keyaerts The Spy Next door Si vous aimez Jackie Chan, que vous suivez un minimum sa carrière, épargnez-lui (et vous) le visionnement de cette nullité pelliculaire! Votre affection pour ce détonnant acteur n'y survivra pas... Il y est ridicule (ridiculisé), le film est définitivement mauvais. Sauf peut-être pour le jeune public auquel il s'adresse. Film: 3/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 92 min Réalisé par: Brian Levant - Avec: Jackie Chan, Amber Valletta, Lucas Till, George Lopez Distributeur: A-film Gauthier Keyaerts U.S. marshals Alors qu'on a clamé pendant des années que le renouveau du cinéma était à chercher du côté des séries, avec le temps, l'inspiration fait défaut, et on a l'impression que les nouvelles créations se font plutôt en termes de "bon, alors, qu'est-ce qu'on n'a pas encore fait dans le domaine?" Ce 'US marshals' en fait partie, exploitant la filière peu connue, et pas hyper sexy, des témoins placés sous protection. Rien de bien fabuleux ici, si ce n'est, à nouveau, une héroïne au caractère bien trempé et plutôt drôle et cynique, à laquelle on s'attache facilement. Soyons réalistes: toutes les séries ne peuvent même pas se targuer d'en arriver là, donc... Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 10/2010 - Durée: 750 min Réalisé par: Dan Lerner , Sam Weisman - Avec: Mary McCormack, Fred Weller, Nichole Hiltz Distributeur: Universal Extras: Scènes coupées Adeline Weckmans Mercy Hospital Vous pensiez avoir tout vu sur les séries hospitalières, allant du crédible au soap, en passant par le cynique? Eh bien voici 'Mercy Hospital', sorte de solution hybride dans l'air du temps, exploitant un petit filon jusqu'ici oublié: la guerre en Irak. L'héroïne a servi là-bas, elle en a ramené un beau stress, un amant médecin et pas mal de problèmes, ce qui n'a en rien arrangé son caractère sympa mais vachement soupe au lait. Passé le gimmick, qu'est-ce que ça vaut? Aussi peu crédible que 'Gray's Anatomy', la série parlera sans doute plus aux cyniques, l'ironie et l'humour totalement absents des aventures de Meredith faisant ici mouche. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 10/2010 - Durée: 900 min Réalisé par: Adam Bernstein, Adam Kane... - Avec: Taylor Schilling, Michelle Trachtenberg, Jaime Lee Kirchner, James Tupper... Distributeur: Universal Extras: Interview, featurettes... Adeline Weckmans Shrek 4, il était une fin Finalement, mis à part la castration connue depuis sont troisième volet (ou déjà présente dans le deuxième?), le gimmick 3D horripilant, et des références de plus en plus faciles et donc moins ludiques, la saga 'Shrek' se termine avec une certaine réussite. Cette histoire de pacte méphistophélique, passé avec le Nain Tracassin (Rumpelstiltskin) n'est pas toujours des plus efficaces, mais il y a certes de bons moments, et surtout une nostalgie de fin de franchise assez mignonne. Du coup, les gags réussis sont renforcés par les tonnes de références au passé proche, donnant de récurrentes et sympathiques anamnèses. Une fin donc plutôt honorable! Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 93 min Distributeur: Paramount Extras: Featurette, scènes coupées, commentaires audio... Gauthier Keyaerts Je l'aimais Déchirure, amour secrets, passions sans âges... Un programme copieux servi par le cinéma tout en sensibilité de Zabou Breitman, et par une interprétation sans faille de, notamment, Daniel Auteuil, Florence Loiret Caille et Marie-Josée Croze. Ca crise sévère, ça aime fort, c'est de la pelloche à fleur de peau. Alors si votre épiderme n'est pas allergique à ce genre de propos, précipitez-vous! Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 100 min Réalisé par: Zabou Breitman - Avec: Daniel Auteuil, Marie-Josée Croze Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Kiss and Kill Elle est godiche, fille à papa un peu paumée, il est agent secret, préposé au service "permis de tuer et plus vite que ça!". Ils tombent amoureux, se marient, et du coup monsieur veut raccrocher le flingue. Mais cette sage décision n'est pas du goût de tout le monde. Pour preuve: le nombre de tentatives de meurtres dont il est victime. Un petit tracas qui devient un gros soucis lorsque l'épouse est forcée de rentrer dans le feu de l'action! A l'instar de son actrice principale, Katherine Heigl, 'The Killers' est un petit moment de cinéma sympa, mais pas forcément mémorable. Sa teneur en fous-rires décroît au gré des minutes passées... Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 100 min Réalisé par: Robert Luketic - Avec: Ashton Kutcher, Katherine Heigl, Tom Selleck, Catherine O'Hara Distributeur: A-film Gauthier Keyaerts Peacock John Skillpa vit seul dans la grande maison familiale, héritée lors du décès de sa mère. Plutôt fissuré du bocal, notre homme mène une double vie: celle d'un homme perturbé, employé modèle sans encombre; et celle d'une femme, Emma. Cet étonnant transformisme et dualité n'est pas un jeu, mais bien une - visiblement - rassurante émanation d'une personnalité schizophrène. Lorsqu'un train vient se fracasser au fond de son jardin, la surprenante vie de John prend une tournure plutôt embarrassante. Reposant sur une performance inattendue de Cillian Murphy, faisant face notamment à Ellen Page - qu'il côtoie également dans 'Inception' - 'Peacock' affiche un sujet en or, mais au final n'est que peu convaincant. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 90 min Réalisé par: Michael Lander - Avec: Cillian Murphy, Ellen Page, Susan Sarandon Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts ///////////// Blu-Rays ///////////// The Crazies The Crazies Amusant de voir la presse spécialisée tirer à boulets rouges sur ce remake de l'éponyme production, et réalisation, de George Roméro datant de 1973. Surtout que l'opus du Papy Romero a beau afficher toutes ses obsessions politiques et une atmosphère poisseuse, il n'en reste pas moins qu'une ébauche préparatoire à son cultissime 'Dawn of the Dead'. D'autant que sa version de 'The Crazies' est assez moche et fauchée. Bien entendu, la relecture 2010 reste un produit mode (dans la veine de 'Carriers', '28 jours plus tard', etc.), hyper carré et prévisible... Mais vu le peu de risques pris par le réalisateur Breck Eisner (derrière un des seuls épisodes potables de la série 'Fear Itself), et son application à faire du cinéma bien carré, cette révision n'est finalement pas désagréable à s'envoyer. Même Timothy Olyphant ferait presque illusion! Personnellement, j'aurais tendance à recommander ce trip parfois parano et crade. La mauvaise nouvelle, c'est que Eisner semble dorénavant abonné aux remakes casse-gueule: 'Flash Gordon', 'New York 1997', 'Chromosome 3'. Gasp... Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 101 min Réalisé par: Breck Eisner - Avec: Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Danielle Panabaker Distributeur: A-film Gauthier Keyaerts Backdraft, Daylight, Tremors Voilà un trio d'actioners 90's assez hétéroclite, et regroupés à l'occasion de leur ressortie sur le support Blu ray. Ne vous attendez pas ici à des miracles d'interactivité, ou à bénéficier systématiquement d'interfaces tape-à-l'oeil. Il s'agit plus de mises en rayon "techniques". Mais aussi "bâclées" soient-elles, ces petites pépites méritent toute notre attention. Car chacun de ces titres, à sa manière propre (drame, usine à testostérone et fantastique humoristique), remplit son contrat, et vaut sérieusement le détour. Commençons par 'Backdraft', un superbe hommage au courage des combattants du feu, carrément pompier bon oeil! Parfois un peu too much (surtout au niveau musical), cette réalisation de Ron Howard ('Da Vinci Code') fonctionne plutôt bien, grâce à un scénario de thriller en béton, un jeu d'acteur assez nickel, et des scènes à couper le souffle pour tout pyrophobe qui se respecte. Si 'Daylight' reste un clou enfoncé dans le cercueil de la - première partie de - carrière de Sly Stallone, ce n'est probablement que par "contamination". Il avait en effet derrière lui trop de purges accumulées pour avoir encore les faveurs du public. Jugez sur pièce: 'Oscar', 'Stop! Or My Mom Will Shoot', 'Judge Dredd', etc. Un palmarès tout pourri! 'Daylight' sort pourtant du lot. Carrée, efficace, tendue comme un arc, cette histoire suffocante scotche au divan. Petit dernier du lot, sans que cette place lui soit attribuée qualitativement, 'Tremors' reste une farce fantastique sympa et décontractée. Se laisse revoir avec autant de plaisir qu'un 'Eight Legged Freaks / Arrac Attack'! Redneck en plein, cette péloche de Ron Underwood (responsable de l'intergalactique nanar 'Pluto Nash') ne pète pas plus haute que son Q.I., plus proche d'une carotte anémique que d'un Prix Nobel. Mais je ne résiste pas à cette tranche de Bacon servie à point, saupoudrée de créatures sous-terraines assez drolatiques. Fun, fun, fun. Qui s'en plaindra en ces temps moroses? Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Ron Howard, Ron Underwood, Rob Cohen - Avec: Kurt Russell, William Baldwin, Kevin Bacon, Fred Ward, Sylvester Stallone, Viggo Mortensen Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts Le Dernier exorcisme S'il avait pu faire illusion le temps d'un mémorable 'Cabin Fever', Eli Roth commence doucement à gonfler autres chose que ses biscottos! Pote de plein de gens branchouilles, Taratino en tête de liste, le musculeux réalisateur / acteur, etc. étale de plus en plus l'étendue de son absence de talent. Tout d'abord avec ses 'Hostels' de passe, moisis et sans grand intérêt. Son rôle dans 'Inglourious Basterds' n'apportait rien que de l'ennui. Avec 'Le dernier exorcisme', on sent sa présence maléfique (producteur). De là à avancer qu'il est l'auteur du twist final assez noix (mais je ne dévoilerai rien)... En tout cas, ce énième faux documentaire, dévoué à la cause d'un pasteur en crise de foi, commence plutôt bien, mais perd de sa puissance lorsqu'il bifurque finalement vers la voie référentielle (le surnaturel 70's), et explicative. Dommage, car une fois de plus - je suis très sensible à l'épouvante basée sur le démoniaque et le fantomatique - la mise en boule des nerfs initiale se détricote trop facilement. A voir malgré tout pour s'offrir quelques beaux moments de frissons et de mal à l'aise! Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 87 min Réalisé par: Daniel Stamm - Avec: Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr, Louis Herthum Gauthier Keyaerts A.I : Artificial Intelligence Que les amateurs de Haute-définition se lèvent, et profitent de la promo temporaire offerte par la Warner: 'Artificial Intelligence', le passage d'armes entre Stanley Kubrick et Steven Spielberg , se voit offert à l'achat de deux titres de la collection 'Essentials'. Le revoir en Blu-ray renforce encore un peu plus le malaise ressenti initialement, lors de sa sortie: Spielberg peine à imposer sa "magic touch", écrasée par l'omniprésence de son ainé. Il reste au final un film un peu bancal, et assurément surprenant! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 145 min Réalisé par: Steven Spielberg - Avec: Jude Law, Haley Joel Osment, Frances O'Connor, Brendan Gleeson, Jake Thomas, William Hurt, Daveigh Chase, Clara Bellar, Keith Campbell, Emmanuelle Chriqui, Kathryn Morris, Miguel Pérez, Robin Williams Distributeur: Warner Extras: Interviews, documentaires, ... Gauthier Keyaerts Resident Evil: The Afterlife 3D Il faut quand même avouer que la moyenne actuelle des productions 3D balancées sur les grands écrans ne vaut pas tripette! Généralement upgradés en cours de production, ou alors simples gimmicks destinés à faire vendre une nouvelle génération de téléviseurs, ces films combinent faiblesses cinématographiques et demi prouesses techniques. Et puis finalement, pourquoi se mater la téloche, ou se farcir le cinéma avec une paire de lunettes (dans mon cas deux, l'une sur l'autre) ad-hoc? Le 7e art ne se suffit-il plus en soi? Qu'en est-il des apports de la photographie, de scénarios en béton, d'acteurs de renom? L'infographie à l'emporte pièce gâche les linéaires de magasins de produits puant, quant au relief... eh bien c'est parti pour être pire! Et ce n'est pas le cas 'Resident Evil : Afterlife' qui va arranger les choses. Les fans de Paul W.S. Anderson vont s'arracher les yeux devant cette purge ultime, à la limite du parodique. La version ici proposée (avec sous-titres néerlandais, uniquement) vous donne accès à la 3D nouvelle génération, ancienne génération (lunettes bleu-rouge), et la classique 2D. Film: 4/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 97 min Réalisé par: Paul W.S. Anderson - Avec: Milla Jovovich, Wentworth Miller, Ali Larter Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Moi, moche et méchant Dans un paisible quartier accueillant et plutôt bien fréquenté, se trouve une masure plutôt étrange et quelque peu effrayante où vit un certain Gru. Loin d'être uniquement un sale bonhomme ne respectant pas son prochain, et jouant des mauvais tours aux enfants, Gru s'avère être un génie du mal, et carrément une pointure dans le genre! Toujours à la recherche d'une félonie plus ambitieuse que la précédente, il se heurte pourtant à un rude et jeune conçurent... Une situation plutôt embarrassante, vu que du coup il n'a plus accès aux capitaux nécessaires pour achever ses idées machiavéliques. Mais une solution semble se profiler, sous la forme de trois adorables chérubins orphelins. Drôle, bénéficiant d'un character design plutôt réussi, rythmé, et ne cédant pas trop à la mièvrerie, 'Moi moche et méchant' fait rire, beaucoup même! Que vous soyez adultes ou enfant. Un film d'animation extrêmement recommandable! Et surtout prolongez votre plaisir avec les trois courts métrages proposés en bonus. Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 95 min Distributeur: Universal Extras: Mode interactif, courts métrages Gauthier Keyaerts Twelve Hé oui, douze minutes... J'ai tenu douze minutes (d'où le titre probablement). Puis à deux doigts de l'anévrisme intellectuel, j'ai stoppé les frais. Vu que dans le genre naze de chez nazes, cette histoire de pauvres petits enfants de bourges, mal dans leur corps parfaits, et aux vies complémentaires (dealer, drogué, etc.), ne suscite rien sauf un profond ennui! Schumacher filme avec les pieds, monte avec les narines, frime avec surcharge pondérale, et n'aboutit à rien. Sauf un film très con, probablement même pour les ados auxquels il pourrait s'adresser. Je me demande si finalement je ne préfère pas les rejetons de la ozploitation! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 93 min Réalisé par: Joel Schumacher - Avec: Chace Crawford, Kiefer Sutherland, Emma Roberts, Rory Culkin, 50 Cent, Ellen Barkin Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts The American Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour 'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un Clooney perdu au fond de lui-même. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten Extras: Making of, commentaires audio, scènes coupées Gauthier Keyaerts American Trip Aaron bosse dans une maison de disques... En tant que fan et geek de cette culture, il suit les ordres de ses patrons à la lettre, et vit en tant que serf sa passion à 300%. Il est typiquement le genre de chair à canon que le business aime envoyer au feu, et se fait exploiter sans vergogne jusqu'à l'exsanguination! Envoyé en mission pour jouer au baby-sitter avec une ex star (et idole pour Aaron), devenue un loser alcolo et drogué jusqu'aux yeux, notre brave apprenti perd rapidement le contrôle. D'autant qu'il vient de vivre un pinçant revers sentimental avec sa compagne. Pas de doute, nous voici dans l'univers du maître de la comédie américaine grasse, mais pas atroce pour autant. Ne vous fiez pas à la jaquette répugnante et aux allures d' 'American Pie', 'American Trip' c'est du pur concentré de plaisir pour les férus de musique et de déjanteries bien trash, avec une pointe de nostalgie. Sympa. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 109 min Réalisé par: Nicholas Stoller - Avec: Jonah Hill, Russell Brand, Elizabeth Moss, Rose Byrne, Sean Combs Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts Coup de foudre à Notting Hill, Menteur menteur Voici deux comédies assez opposées dans leurs intentions et modes de fonctionnement: 'Menteur, menteur' et 'Coup de foudre à Notting Hill'. La première se concentre surtout sur le numéro d'acteur au faciès élastique de Jim Carrey. Lui qui n'était à l'époque qu'un faire-valoir au service de petites farces sans saveur, génériques, et tournant uniquement autour de ses aptitudes transformistes. Il y incarne un avocat arriviste, n'hésitant pas à plier la vérité au gré du besoin de la défense de ses clients. Cette habitude professionnelle fait de lui le meilleur, mais déborde fréquemment sur sa vie privée, au grand dam de son fils. Bien entendu, il se retrouvera face à un deus ex machina, et tout se terminera pour le mieux. Entre temps, les traits de Carrey auront adopté moult déformations, pour un résultat gimmick et assez moyen. Plus classieuse, et connectée aux excellents 'Love Actually' et autre 'Bridget Jones', via la présence au générique de Richard Curtis (ici scénariste), 'Coup de foudre à Notting Hill' propose quelques arguments de poids: une belle complicité entre Julia Roberts et Hugh Grant, l'usage intelligent de side-kicks assez drôles dont Rhys Ifans, impayable, des dialogues rythmés qui fusent et font parfois hurler de rire. Il est dommage que la dernière demi-heure cède la place à une déferlante incontrôlée et quelque peu écoeurante de guimauve romantique finalement assez facile. Mais malgré tout, 'Coup de foudre à Notting Hill' fait passer un excellent moment, plutôt zen et défoulant. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Roger Michell, Tom Shadyac - Avec: Julia Roberts, Hugh Grant, Jim Carrey, Maura Tierney Distributeur: Universal Extras: Featurettes Gauthier Keyaerts Hybrid Clive et Elsa pratiquent avec une ferveur quasi infantile des recherches génétiques basées sur un savant mélange de séquences ADN animales, visant à enrichir de nouveaux éléments salvateurs la pharmacopée internationale. Frustré de ne pouvoir ajouter de l'ADN humain dans leur cocktail expérimental, suite à de fumeux problèmes d'éthiques pouvant priver leurs employeurs d'un maximum de bénéfices faciles, le duo prométhéen tente le coup en catimini. Et c'est donc parallèlement à leurs devoirs de travailleurs modèles, qu'ils donnent finalement "naissance" à ce qui semble être un échec retentissant... Pour progressivement devenir une créature étrange, humanoïde mais tellement difficile à appréhender! Elle est loin l'époque bénie où Vincenzo Natali était le réalisateur de toutes les attentes. Il aura suffi d'un duo d'échecs commerciaux: 'Cypher', mérité, et 'Nothing', pourtant fabuleux, pour que notre homme disparaisse des esprits cinéphiles. Du coup, 'Splice' s'est bâfré une sortie moisie, en plein été, et une promotion invisible. Fort dommage comme prise de position commerciale, car ce film fleure bon le fantastique old-school (70's en plein), ambitieux, et héritier de l'esprit tortueux du sieur Cronenberg. Une pelloche sacrifiée sur l'autel de la connerie pure, que vous me ferez le plaisir de rattraper d'urgence, malgré ses quelques faiblesses de rythme et autre balisages scénaristiques pénibles! Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 104 min Réalisé par: Vincenzo Natali - Avec: Adrien Brody, Saray Polley Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Ong bak 3 Suite directe de 'Ong Bak 2', ce nouvel opus d'une saga pourtant décousue, délire totalement! Se la jouant mystique et symbolique, plutôt que cassage de mâchoires et muay thai, 'Ong Bak 3' ne ressemble à rien, et paume le spectateur en plein néant scénaristique. Ce qui en soi serait supportable si les dégustations de tatanes et autres pain peu comestibles, fortement attendus, étaient présent à l'appel. Je ne pige toujours pas comment ce film dont les spectateurs n'attendaient pourtant pas grand-chose, voire carrément que dalle, peut être un tel désastre! Film: 3/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 98 min Réalisé par: Tony Jaa - Avec: Tony Jaa, Sorapong Chatree, Sarunyu Wongkrachang, Nirut Sirichanya Distributeur: Splendid Film Extras: Interviews, B-roll Gauthier Keyaerts The Expendables Voilà un film totalement schizophrène! Stallone ne sait finalement pas trop comment se la jouer avec 'Expendables'... Partagé entre l'hommage au cinoche bourrin des 80's, saupoudré d'une grosse larme (normal quoi) de nostalgie, et le trash d'un 'John Rambo', cette mine à fragmentation de testostérone dérape sans contrôle. Les dialogues sont affreusement cons, les acteurs sous-jouent à l'envie, et Sly semble plus admirer avec tristesse et distance une époque révolue, plutôt qu'avec ferveur et passion dévorante. A l'image de ces plans où il peine un peu à courir ou sauter, notre homme s'époumone à force d'atermoiements. Le pire, c'est que du coup, les spectateurs d'un certain âge prennent conscience du temps qui passe, et perdent l'effet de rêve lié au cinéma, surtout celui qu'aurait dû être 'Expendables': fun et sans prise de tête. En plus, le message qui semblait suinter de 'John Rambo', soit le dégoût de la violence à force d'effets gores, se voit balancé aux chiottes. Dommage, car le dernier tiers du film possède un solide coffre! Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 99 min Réalisé par: Sylvester Stallone - Avec: Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Mickey Rourke, Bruce Willis Distributeur: Dutch Filmworks Extras: Commentaires audio, scènes coupées, bêtisier... Gauthier Keyaerts Ip Man 2 En 2008, Wilson Yip balançait sur les écrans un moment de la vie de Ip Man (Yip Kai-man), grand maître de l'art savant du Wing Chun (qui fut le mentor de Bruce Lee). Couvrant la période de l'occupation de sa ville natale, Foshan, par les troupes japonaises (lors du conflit de 1937 à 1945), ce long-métrage à la fois historique, épique ('Ip Man' incarne le symbole de la résistance face à l'ennemi, et de l'espoir, à l'instar d'un Wong Fei-hung), et musclé, réussit à attirer tous les regards! Cela faisait longtemps qu'un film issu de Hong-Kong - hors polar - avait autant trouvé son public. Mais il faut dire que l'interprétation de Donnie Yen (acteur fétiche de YIP) impressionne fortement, tout comme son style de combat rapide et bestial, principal acteur de ce biographical picture! Un rôle en or, renforcé par la présence d'un Simon Yam en excellente forme. Tout s'articule autour de ces moments particulièrement bluffant. Bref, que du plaisir! Cette suite n'apporte pas grand-chose au premier, voire galvaude son sérieux glacial, en glissant de-ci, de-là une touche d'humour quelque peu inutile, et ne prolonge que très maladroitement le frisson précédemment ressenti. Même les scènes de baston sentent l'exploitation facile, tout comme le face à face Donnie Yen / Samo Hung, déjà ennemis dans le viscéral 'Saat po long'. Mais bon, n'allez pas croire qu'il faut pour autant bouder cette saga, inégale certes, mais qui a le mérite de faire à nouveau croire que le cinéma hongkongais pourrait nous offrir de très belles choses. Brûlons un cierge car le manque se fait cruellement ressentir! Film: 8/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 108 min Réalisé par: Wilson Yip - Avec: Donnie Yen, Sammo Hung Kam-Bo, Simon Yam, ... Distributeur: Splendid Film Gauthier Keyaerts Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette Lisbeth est de retour, et ça va se savoir! Intrigues, meurtres et trahisons sont au menu de ce deuxième volet cinématographique dévoué à la trilogie de Stieg Larsson. Et malgré un début plutôt à la ramasse, dû à une photogénie et un rythme hérités des pires heures de la production télévisuelle allemande des 70's, 'La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette' attire l'attention à quelques occasions, lorsque l'action prend le pas sur le blabla. Sans être génial, cette suite s'avèrera un compagnon de soirée pas trop ennuyeux. Mais à n'inviter que si vous en voyez l'intérêt! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 129 min Réalisé par: Daniel Alfredson - Avec: Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Lena Endre Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Le Voyage Extraordinaire de Samy Samy se souvient de son enfance difficile, à l'aube de la naissance de sa progéniture... Il faillit mourir juste après sa naissance, n'arrivant pas à rejoindre ses frères et soeurs, et du coup de faisant capturer par une mouette. C'est dans les airs qu'il rencontre l'amour de sa vie: Shelly. Il ne la croise qu'un instant, mais jamais il ne l'oubliera. Lors de son long périple initiatique de tortue, Samy rencontre un ami, Ray, et aussi de nombreux prédateurs, des humains, des fonds océaniques variés et colorés, etc. Destiné aux petiots, ' Le Voyage extraordinaire de Samy' gavera assez vite les adultes blasés. Dommage, car le design est magnifique, les couleurs éclatantes, et le fond écologique omniprésent ne gâche rien. Les plus chanceux, possédant l'équipement ad-hoc (TV compatible, lecteur Blu-ray et lunettes 3D), pourront se régaler de la version en relief! Film: 6/10, Extras: 4/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 85 min Distributeur: Studio Canal Extras: Making of du doiblage Gauthier Keyaerts ///////////// Musique ///////////// I Like Trains (He Who Saw The Deep label) Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow' CD: 6/10 Genre: Pop, Rock David Morelli Killing Joke (Absolute Dissident) Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et "findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars: guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud! CD: 7/10 Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock Label: Spinefarm Records - Distribution: V2 Gauthier Keyaerts Oval (O) Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album. Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence! CD: 9/10 Genre: Pop, Electronica, Experimental Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent Gauthier Keyaerts Royksopp (Senior) Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2', revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports' CD: 3/10 Genre: Dance, Electronica Label: Virgin - Distribution: Pias David Morelli Interpol (Interpol) Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs. Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi. Listen to : The National, 'Boxer' CD: 7/10 Genre: Pop, Rock Label: Cooperative Music - Distribution: EMI David Morelli Underworld (Barking) Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree. LT:Orbital,'Insides' CD: 5/10 Genre: Electro Label: Underworld.live - Distribution: V2 David Morelli Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern) Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai 2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales. CD: 7/10 Genre: Pop, Electro Label: Blue Noise - Distribution: Pias Frédéric Jarry Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?) Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions, ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to: Zongamin, 'Fleshtapes' CD: 7/10 Genre: Electro, Pop Label: Warp - Distribution: V2 David Morelli The Charlatans (Who We Touch) Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized' CD: 7/10 Genre: Pop Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2 David Morelli Menomena (Mines) Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland: dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles. Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless Freaks' CD: 9/10 Genre: Pop Label: City Slang - Distribution: V2 David Morelli Prince (20TEN) C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups, de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet "collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors commerce (mais soldé sur le net). CD: 5/10 Genre: Funk Gauthier Keyaerts The Magic Numbers (The Runaway) Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise. La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame. CD: 8/10 Genre: Rock, Pop David Morelli Morcheeba (Blood Like Lemonade) "'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill, contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant. Comme l'opus. CD: 9/10 Genre: Lounge Label: Pias - Distribution: Pias Frédéric Jarry Kele Okereke (The Boxer) La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro, Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy' CD: 7/10 Genre: Electro, Rock Label: Wichita - Distribution: V2 David Morelli UNKLE (Where Did The Night Fall) Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The Rapture' CD: 5/10 Genre: Electronica, Pop, Experimental David Morelli Moby (Wait For Me Remixes) Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio. CD: 8/10 Genre: Electro, House Label: Little Idiot - Distribution: Pias Frédéric Jarry Jamie Lidell (Compass) Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais toujours entraînant. CD: 8/10 Genre: Soul, Funk, Electronica Label: Warp - Distribution: V2 Serge Coosemans Zu (The Way of the Animals Powers) Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie, cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes! CD: 8/10 Genre: Electro-Pop Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM 204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons) Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première (sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room 204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack). CD: 6/10 Genre: Folk, Rock Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts Erykah Badu (New Amerykah Part Two: Return of the Ankh) Généralement plus calme et introspective que 'New Amerykah Part One (4th World War)', sans pour autant être définitivement différente, cette suite affiche derrière des arguments graphiques psychédéliques et reposants, une santé soul quasi sereine. La guerre n'aura donc pas eu lieu, Bush s'en est allé, et Erykah arbore maintenant la croix ansée, soit le symbole de la vie. Une vie pleine de nuances, parfois un peu mélancolique (à tendance jazzy), souvent rebondie, pleine de profonde et instinctive sensualité. Car ici, ça sent la fin de nuit, de celles passées sous les draps avec un(e) partenaire éveillant - sans efforts - la moindre parcelle de terrain érogène. Avec peut-être un chouïa d'agréable gueule de bois. Dans cet état entre sommeil et éveil, accompagné de fatigue, et d'un reste d'adrénaline, tout est possible: rêver éveillé, percevoir l'avenir avec optimisme, se ressentir comme jamais, avec confiance et sérénité. 'Return of the Ankh' doit s'écouter au bon moment, lorsque le stress s'évacue, et que l'existence reprend un cours plus calme, intimiste, voire grisant, histoire de savourer chaque intonation de voix, chaque sample usé de manière old-school et aux volutes quasi analogiques... CD: 8/10 Genre: Soul Gauthier Keyaerts ///////////// Dossiers ///////////// The Thing Je suis certain que si je vous annonce une préquelle à l'extraordinaire 'The Thing', chef-d'oeuvre du cinéma fantastique et meilleur film de John Carpenter, vous allez sourciller. Mais si en plus, je vous annonce que cette péloche va être réalisée par Matthijs van Heijningen Jr., là vous ne froncez plus, mais ressemblez à une bande se Sharpei! Je sais, il y a de quoi hurler au crime contre l'inhumanité et contre le bon goût. Souvenez-vous, au début du méchamment costaud 'The Thing' de notre ami Big John, R.J. MacReady (Kurt Russell) et ses amis, en poste en Antarctique, découvrent un bien triste spectacle de désolation lorsqu'ils visitent la station d'exploration d'une équipe norvégienne. En plus d'avoir une sacré trouille, ils se coltinent une sacrée chtouille : soit un clebs devenu le réceptacle d'une sauvage créature extraterrestre polymorphe. Cette dernière caractéristique va donner une sacrée teneur paranoïaque à ce thriller fantastique glacial, et nanti d'effets spéciaux absolument brillants! D'autant que l'on parle encore ici d'effets mécaniques, de latex, et autres prothèses. Soit une leçon de maîtrise de l'art du gore et de l'illusion, donnée avec décontraction par le sieur Rob Bottin. On a rarement fait aussi bien, sauf peut-être dans quelques scènes du 'Loup-garou de Londres'. Et même si ces exemples peuvent faire rire la jeune génération (c'est quoi ces trucs de vieux cons?), ce n'est pas l'infographie actuelle qui donnera autant de coffre et d'organicité à un bon gros film d'horreur. Il est amusant de constater que plutôt que de jouer la carte du remake (n'oublions pas que l'opus de Carpenter était lui-même une relecture du 'The Thing from Another World' - 1951- de Christian Nyby et du remake (n'oublions pas que l'opus de Carpenter était lui-même une relecture du 'The Thing from Another World' - 1951- de Christian Nyby et Howard Hawks), les têtes pensantes de l'industrie cinématographique ont - pour une fois - pigé qu'il était impossible de faire de l'ombre à la vision définitive de 1982. Alors, décidant d'éviter de devenir la cible de geeks lanceur de crotte, Matthijs van Heijningen Jr. bénéficie d'un allègement de peine, et peut se contenter de rejouer exactement les mêmes cartes que précédemment, sans prendre le risque d'être comparé plan par plan à ses prédécesseurs. Mais aussi maligne qu'elle soit, cette astuce ne garantit en rien l'arrivée d'un bon produit, loin s'en faut. D'autant que les noms figurant à l'affiche sentent le plan au rabais (histoire d'éviter la grosse déculottée): Mary Elizabeth Winstead (vue dans le décevant 'Scott Pilgrim vs. the World'), Joel Edgerton ('Animal Kingdom'), Eric Christian Olsen (' NCIS: Los Angeles')... Alors, sortie en salle, sortie en salle reportée jusqu'à l'été ou en fin de compte l'enfer du straight to video? Les paris sont ouverts. Ceci dit, vous possédez une excuse en or pour vous refaire pour la quinzième fois la version de Carpenter... Qui nous revient lui bientôt avec 'The Ward'. Thor Thor, puissant fils d'Odin, tout deux issus de l'abondante manne des mythologies germaniques, est le dieu du Tonnerre... un phénomène qu'il provoque grâce à son fidèle marteau de guerre à manche court nommé Mjöllnir. Autre pouvoir de cet engin destructeur: il revient - lorsqu'il est lancé - à la main de son fidèle maître, tel un boomerang. Pourquoi suis-je occupé à vous raconter ces salmigondis? Cela n'a rien à voir avec un quelconque abus d'alcool ou de drogue, ni à la dépravation de sommeil. Mais bien avec le fait que Thor va devenir l'une des nouvelles figures de la Marvel (oui, c'est aussi un personnage de comics) à connaître une transposition sur grand écran. Réalisée - qui plus est - par Kenneth Branagh ('Le Limier' / 'Sleuth' -version 2008) . Et je vous le répète: je suis clean! Il fallait s'y attendre. Après une déferlante de films de super-héros plutôt réussis, et plébiscités par un large public, tels que la saga 'Spider-man' (dont un reboot débarque cette année), des 'X-Men' (un hypnotiseur, et vite, il faut que j'oublie le troisième volet, et 'Wolverine'), le duo d' 'Iron Man', les 'Quatre fantastiques' (plutôt mal lotis, vu les adaptations pourries) ou encore l'excellent 'Hulk' de Louis Letterier... la manne reste grande ouverte, et commence à cracher des phénomènes plus marginaux. Dans le genre un peu has been, 'Thor' et son alter ego humain le Dr Donald Blake se posent un peu là. Mais le plus curieux, au-delà du rôle "secondaire" du personnage dans la saga Marvel, reste le choix d'un réalisateur de grande qualité (le très shakespearien Kenneth Branagh), et de quelques acteurs bankables dans des contre-emplois (où dois-je dire "mais que foutent-ils là?"). Soit Natalie Portman ('Black Swan'), Anthony Hopkins ('Wolfman') qui incarne Odin, Dieu parmi les dieux, Samuel L. Jackson ('Iron Man 2') fait son désormais habituel cameo en tant que Nick Fury... mais aussi Tadanobu Asano ('Ichi the Killer'), idole pour toute une génération d'amateurs de cinéma nippon arty trash! Thor, quant à lui, revêt les traits de Chris Hemsworth... soit un petit gars au palmarès cinématographique plutôt maigrelet. Certainement plus pour longtemps! Personnellement, j'ai du mal à me prononcer concernant la bande-annonce, qui suscite autant de questions que d'envies de fous rires. Faisons-nous face à un futur chef-d'oeuvre, surprenant et rafraîchissant, à un opus casse-gueule et loupé (dans ce cas de figure deux options; la cultification, ou le bannissement auprès d' 'Elelktra' ou 'Daredevil'), ou alors à un film lisse, qui va juste renflouer - de justesse - les caisses de producteurs décidemment de plus en plus (im)prévisibles? Le verdict devrait tomber avec fracas au mois d'avril (aurons-nous le plaisir de le voir au BIFFF?), s'il n'y a pas de surprises particulières. En tout cas, si vous avez déjà un avis, n'hésitez pas nous le faire savoir! Interview de John Hawkes pour son rôle dans 'Winter's Bone' 'Winter's Bone', drame inquiétant, mérite à plus d'un titre qu'on lui consacre une séance de ciné, en partie grâce à l'interprétation de ses acteurs. Et étonnamment, l'attention n'est pas exclusivement orientée sur la jeune actrice principale, Jennifer Lawrence, pourtant magnifique, qui joue ici la têtue Ree Dolly, et s'avère être une superbe promesse. Car sans la présence de quelques acteurs de pointe, elle n'aurait jamais pu scintiller autant, l'une de ces perles étant John Hawkes. Il interprète ici Teardrop, l'oncle du personnage principal, un sujet difficile à cerner. Il rayonne d'intelligence, mais il vaut cependant mieux ne pas trop rester en sa présence, comme s'il pouvait soudain montrer les crocs. En vrai (au festival du film de Gand), John Hawkes est l'opposé exact de ce personnage: quelqu'un de doux, aimable. Présent sur les écrans de puis les années '80, les spectateurs ont commencé à le remarquer ces dernières années grâce à des rôles dans la série 'Deadwood', ou les films 'Miami Vice' et 'Me and You and Everyone We Know'. Comment décririez-vous 'Winter's Bone' à quelqu'un qui n'a encore rien entendu du film? Hawkes: Comme l'histoire d'une jeune femme dont le père disparaît lorsqu'il sort de prison. Alors qu'elle le recherche, sa famille - une jeune soeur, un petit frère et une mère - risque de perdre sa maison, sa terre et toutes ses possessions. Le film se passe dans les Ozark, une chaîne de montagnes du Missouri. Et c'est un excellent film, évidemment. (sourit) Qu'est-ce qui vous a attiré dans le personnage de Teardrop? Hawkes: Je trouvais que c'était un homme intéressant et complexe. Au début, on a l'impression qu'il va aider Ree dans ses recherches. Il est quand même le frère de son père disparu. Mais au final, il s'avère posséder un tout autre côté. Il se décrivait parfaitement dans une scène qui n'a finalement pas été conservée au montage final. Il y disait à sa nièce: "Il faut être prêt à mourir chaque jour, c'est comme ça qu'on a une chance de survivre." Avez-vous une idée à propos de l'origine de son nom? Hawkes: 'Winter's Bone' est basé sur un roman de Daniel Woodrell, et dans l'histoire, il a un tatouage en forme de larme, souvenir de ses années de prison. Nous avons remplacé la larme par un 'x', mais nous en avons gardé le nom. Ce qui est drôle, c'est qu'en général, le nom Teardrop renvoie à des membres de gangs latino-américains. Le Teardrop du livre est différent de celui du film, mais cela ne me pose pas de problème. C'est un scénario que l'on filme, pas un livre. Vous êtes vous-même originaire du Minnesota, deux états plus au nord du Missouri. Connaissez-vous le monde présenté dans 'Winter's Bone'? Hawkes: J'ai grandi dans une petite ville de campagne, pas vraiment différente de celle dans laquelle se passe cette histoire. La production illégale de méta-amphétamines y est également très florissante. Les personnages hauts en couleurs et aux personnalités âpres que l'on voit dans le film, je les ai aussi vus à l'oeuvre. J'ai fait appel à ces souvenirs pour asseoir mon personnage de Teardrop. La grande différence, c'est l'accent. Les gens de la région du Missouri sonnent tout à fait différemment de ceux du Minnesota. J'ai heureusement pu m'entraîner une semaine afin d'attraper les inflexions caractéristiques. Il y a pas mal de gens dans le film qui ne sont pas des acteurs, et j'ai essayé de me conduire comme eux. Le film donne l'impression que ce monde est terriblement fermé. Vous avez réussi à percer leur carapace? Hawkes: Il y a un livre, 'Almost Midnight', de Michael Cuneo, qui se passe dans cette région, et parle d'une affaire de meurtre dans le milieu des méthamphétamines. J'ai chéri ce livre comme une bible. Il explique l'histoire de la région, pourquoi les gens y sont si introvertis. Pourquoi ils ne font confiance ni à l'autorité, ni à la loi. Pourquoi ils préfèrent former des sociétés fermées où ils peuvent faire ce qu'ils veulent sans que le monde extérieur ne s'en mêle. Cuneo y parle aussi des bars que les touristes font mieux d'éviter quand ils sont dans la région. Je ne veux pas me vanter, mais ce sont les premiers endroits où je me suis rendu. Je voulais voir si je parvenais à me rendre invisible et observer les autres. La plupart du temps, les gens pensaient que j'étais un chauffeur de poids-lourds ou un travailleur saisonnier. Ca m'a beaucoup apporté. D'où vient cette crainte de la police, d'après vous? Hawkes: De leur origine. La plupart des blancs qui vivent là ont du sans irlandais ou écossais qui coule dans leurs veines, et leurs ancêtres ont mis le cap sur les Etats-Unis pour fuir des problèmes avec les autorités. Cette défiance a été transmise de génération en génération. Je trouve ce monde fascinant et très prenant. La religion y est très importante. Cette région est également appelée la boucle de la ceinture biblique. On y trouve aussi l'opposé. Il ne semble pas y avoir de demi-mesure. On y est soit prédicateur, soit brigand. La société est-elle hiérarchisée de manière aussi extrême que ce que le film montre? Hawkes: Debra Granik, la réalisatrice de 'Winter's Bone', n'a rien laissé au hasard. Elle est originaire de la côte Est, mais elle était tellement dingue du roman de Woodrell et son personnage principal, qu'elle s'est plongée dans ce matériau depuis des années. Elle se rendait sur place régulièrement, y discutait avec les gens, clarifiant tous les détails. "Pour leur arracher l'accord de faire le film," voilà ce qu'elle en disait. Un réalisateur moins talentueux aurait choisi la facilité et serait allé tourner à Vancouver ou dans un autre endroit du genre, un lieu meilleur marché. Mais Debra n'a pas voulu faire ça. Elle voulait que son histoire soit réaliste, et cela signifiait qu'elle avait besoin de l'aide des habitants. Une aide qu'ils nous ont heureusement apportée. Tout le monde n'était pas aussi content du fait que la méthamphétamine joue un tel rôle dans l'histoire ou que la région soit présentée comme étant tellement pauvre. Mais 'Winter's Bone' n'a pas la prétention de faire le portrait d'une région, simplement du monde de ce groupe de personnages. A quoi se rapporte le titre? Hawkes: D'après Daniel Woodrell, cela renvoie à l'expression 'jeter un os à quelqu'un', rendre un service. Dans le cas présent, l'os d'hiver que le personnage principal reçoit, c'est l'aide qui lui est fournie dans sa quête de la vérité. A condition qu'elle puisse faire confiance à cet os, évidemment. Ruben Nollet Black Swan Réalisateur bourré de talent et de sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire partie des réalisateurs actuels de référence, aux côtés, notamment, de David Fincher ('Zodiac', 'The Social Network') ou Christopher Nolan ('Dark Knight', 'Inception'). Tous partagent une passion pour les récits difficiles, pour les audaces visuelles sans esbroufes, et au service de leur oeuvre. Mais Aronofsky, après un démarrage artistique sur les chapeaux de roues, 'Pi' et 'Requiem for a Dream', se fait reléguer au second rang (celui des petits cafards puants mis à l'essai), suite au bouillon pris par 'The Fountain'. Et pourtant, malgré le jeu de sape financière perpétré par l'infrastructure du cinéma qui mettra au pilori Aronofsky, 'The Fountain' n'est pas une oeuvre ratée. Loin s'en faut! Casse-gueule, fragile, fait à l'économie malgré les ambitions, ce film s'adresse au final aux palpitants encore capables de ressentis, plutôt qu'à la génération surstimulée par la saga 'Matrix' et ses rejetons illégitimes. Hugues Jackman n'est pas Brad Pitt, Rachel Weisz n'attire pas autant les foules que Cate Blanchett (initialement prévus et retrouvés plus tard en duo chez Fincher, tiens...), et les effets spéciaux sentent le bricolage plutôt que le dollar (le projet a connu une énorme coupe budgétaire). Mais peu importe. Cette sensibilité, déjà présente - à travers le filtre de la cruauté - dans 'Requiem for a Dream', Aronofsky la pousse un cran plus loin avec le très touchant 'The Wrestler'... Offrant au passage un rôle déterminant et magnifique à Mickey Rourke. Simple et sans détours, ce moment d'intimisme séduit le large public, et permet le retour en grâce du réalisateur. Mais quelle allait donc être sa prochaine vision après un début expérimental, un trip sensoriel aussi terrifiant que fascinant, une confession poétique et enfin une fresque naturaliste, à dimension humaine? Un thriller au parfum surnaturel, ça vous ira? 'Black Swan', titre ludique, croise 'Le lac des cygnes/ Swan Lake' de Pyotr Ilyich Tchaikovsky et l'expression 'Black Sheep', le mouton noir... Ce qui nous donne d'emblée deux précieux indices: l'intrigue se déroulera dans le milieu de la danse classique, et Nina, le personnage principal interprété par Natalie Portman, affiche un comportement assez étrange, voire inquiétant. La bande-annonce visionnable actuellement insiste lourdement sur ce qui semble être la schizophrénie de Nina, passant de l'angélisme au démoniaque, avec des visions pour le moins décalées. Remarqué en festival (tout comme 'The Wrestler'), 'The Black Swan' propose une affiche pour le moins costaude: Vincent Cassel, Winona Ryder, Mila Kunis (une nouvelle venue faisant sensation!)... Rien de tape-à-l'oeil, mais de possibles moments de délectation en perspective. De quoi se réjouir, même si cela reste une oeuvre de commande pour un Aronofsky toujours en période de probation pour les pontes d'Hollywood. Mais vu que c'était déjà le cas pour 'The Wrestler', pas de panique à bord! Quoi qu'il en soit, l'attente sera finie début mars 2010. Pourra alors commencer le suspense en salles obscures.