Les chiens de paille - le remake

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Les chiens de paille - le remake
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
Mes Meilleures Amies
Green Lantern
Trolljegeren
Shekarchi- The Hunter
Colombiana
Super 8
Schellebelle 1919
The Zookeeper
Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2
Les Contes de la Nuit
Le Moine
13 Assassins
Il n'est Jamais Trop Tard
Cars 2: World Grand Prix
Tender Son - The Frankenstein Project
Hanna
James Blake
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
20TEN
The Runaway
Blood Like Lemonade
The Boxer
Where Did The Night Fall
Wait For Me Remixes
Compass
The Way of the Animals Powers
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
DVD
Alamar
Rendez-vous l'été prochain
The Door - La porte du passé
Trash Humpers / The Life and Death of a Porno Gang
Shahada
Welcome to the Rileys
Le Marchand de Sable
30 Rock - Saison 4
Tremblements Lointains
Californication - Saison 3
Damages - Saison 3
Même la pluie
Seconds Apart / Prowl
Rien à déclarer
Les Chemins de la Mémoire / / Ninõs
Stir of Echoes: The Homecoming
Blu-Rays
Une Pure Affaire
Tucker & Dale vs Evil
Dark Vengeance
Rango
127 Heures
Paul
Eternal Sunshine of The Spotless Mind
The Man from Earth
Elle s'appelait Sarah
Comment Savoir
Polly et moi
Gangland - season 1 & 2
Love Ranch
Sanctum 3D
Barb Wire
2h22
Dossiers
Interview de José Padilha, réalisateur de
'Tropa de elite 2'
Drie jaar geleden kaapte het
controversiële Braziliaanse actiedrama
'Tropa de elite' de hoofdprijs weg op de
Berlinale. Het vervolg moet er echter
niet voor onder doen.
Trust
Laten we het maar meteen verklappen,
kwestie van je voor te bereiden... Het is
inderdaad David Schwimmer, Ross uit
de serie 'Friends', die de film 'Trust'
regisseert.
Les chiens de paille - le remake
Sam Peckinpah, groot en onvergelijkbaar
ambachtsman van het droge en genadeloze geweld
(en maker van klassiekers als 'Bring me the head of
Alfredo Garcia', 'The Wild Bunch',...), levert in 1972
een van zijn strafste werken af
Conan the Barbarian
Marcus Nispel kun je moeilijk omschrijven als een
maker van acteurfilms... maar wel als de man achter
halve missers ('Pathfinder') of mislukte remakes
('The Chainsaw Massacre', 'Friday 13th')!
///////////// Cinéma /////////////
Mes Meilleures Amies
A la moitié de 'Bridesmaids', la meilleure amie du personnage principale enfile la robe de la mariée et s'élance dans la rue
en direction de la toilette de l'autre côté. Elle subit une intoxication alimentaire tout comme les quatre autres demoiselles
d'honneur. Le sprint est vain et elle s'accroupit au milieu de la rue dans une position misérable, le pantalon complètement
souillé. Admettez que ce n'est pas vraiment le genre d'humour que vous attendez dans 'Sex and the City'. 'Bridesmaids'
veut montrer que toutes les femmes ne sont pas seulement des adeptes des chaussures chères et de la pédicure, et qu'il
n'est pas nécessaire d'être élégantes et naïves dans toutes les circonstances.
La mission que l'actrice principale et la coscénariste Kristen Wiig a en tête, mérite certainement des applaudissements et si
le succès de 'Bridesmaids' est au rendez-vous, nous pourrons nous attendre et être heureux de voir plus de femmes
comiques à l'oeuvre. Ce film n'est certainement pas aussi plat que cette seule scène pourrait le suggérer. Il manque
malgré tout une intrigue qui apporte quelques rebondissements et dénouements surprenants et il faudrait parvenir à
secouer les clichés émotionnels ("You're your problem, but you're also your solution").
En attendant une vraie perle, Wiig et ses collègues méritent votre attention.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 03 Août 2011
Durée: 125 min
Réalisé par: Paul Feig
Avec: Kristen Wiig, Maya Rudolph, Rose Byrne, Chris O'Dowd, Ellie Kemper, Wendi McLendon-Covey, Melissa McCarthy,
Matt Lucas, Jill Clayburgh, Rebel Wilson, Michael Hitchcock
Ruben Nollet
Green Lantern
Aviez-vous déjà entendu parler de Green Lantern ? Moi non plus et j'ai pourtant farfouillé régulièrement dans les rayons de
mon magasin de BD favori. Première indication: on n'est pas au même niveau que Batman ou Spider-man. Cela n'est pas
un problème en soi. Finalement, le succès d'un film de super héros dépend d'abord de ce que fait le héros en question.
Malheureusement 'Green Lantern' déçoit dans ce domaine. Le film se déroule dans un monde mystérieux, une planète
lointaine où les méchants prennent la forme d'un peuple sombre avec un visage particulier et de longs tentacules. Le
travail visuel et graphique a été particulièrement léché, mais le résultat manque un peu de vie.
Cela vaut aussi pour la partie qui se passe sur la Terre. Le scientifique frustré qui devient un méchant vaut encore le coup,
mais pour le reste 'Green Lantern' (en tant que héros et en tant que film) brille par son manque d'idées. Particulièrement
peu original.
Film: 4/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 03 Août 2011
Durée: 114 min
Réalisé par: Martin Campbell
Avec: Ryan Reynolds, Mark Strong, Blake Lively
Ruben Nollet
Trolljegeren
Norvège: des étudiants armés de caméras et de micros traquent la piste des chasseurs d'ours, et recueillent les
témoignages des pratiquants de ce culte sauvage. Mais alors que la routine s'installe, ils remarquent un étrange
protagoniste qui ne semble pas suivre les règles d'usage en la matière. D'ailleurs, les manipulateurs d'armes de chasse ne
connaissent pas cette tête pour le moins patibulaire. Décidés à suivre ce personnage singulier, les étudiants se retrouvent
de nuit, et au fond de la forêt, nez à nez avec une créature féroce dévastant tout sur son passage! Ils apprennent à leurs
dépens que non seulement les Trolls existent, mais que l'inconnu se charge secrètement de leur régulation! Un
documenteur de plus me direz-vous... Certes, vous avez raison. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faille rejeter sans
réfléchir ce délire signé André Øvredal. Vu que ' The Troll Hunter' possède pas mal de qualités: beaucoup d'humour et de
dérision, une mise en scène bateau, mais efficace, un casting sympa, et des créatures carrément drôles, un peu débiles,
mais au final réussies au possible. Personnellement, nous votons pour, et vous souhaitons un maximum de fun lors du
visionnement de ce délire nordique.
Film: 8/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 27 Juillet 2011
Durée: 104 min
Réalisé par: André Øvredal
Avec: Otto Jespersen, Hans Morten Hansen
Gauthier Keyaerts
Shekarchi- The Hunter
Dans 'The Hunter' le réalisateur Rafi Pitts joue aussi le rôle principal, un homme qui a fait de la prison dans le passé et qui
maintenant veut profiter de la vie avec sa femme et sa fille. Il gagne sa vie en tant que gardien de nuit, ce qui signifie qu'il
ne voit pas souvent sa famille. En tant qu'ancien détenu, il peut déjà s'estimer content d'avoir trouvé un emploi. C'est alors
qu'il se produit quelque chose qui le pousse à mettre le feu sur les policiers.
Pitts a quitté l'Iran quand il avait douze ans, laissant derrière lui une longue guerre entre son pays et l'Irak. Il a grandi à
Paris, Londres et en Russie et a développé le goût pour le cinéma occidental (son réalisateur favori est John Cassavetes).
Mais pour tourner son premier long métrage, il est retourné dans son pays natal dans les années '90 et depuis il est soumis
comme tout cinéaste ou artiste à la censure politique.
Qui sait ce que le gouvernement iranien pense de 'The Hunter', mais vu la critique ardente envers la police (et le
gouvernement en général), je ne pense pas que Pitts sera accueilli les bras ouverts. Le film est un plaidoyer émotionnel et
poignant contre l'attitude répressive du pouvoir en place, et l'interprétation tout en silence de Pitts brûle l'écran.
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 27 Juillet 2011
Durée: 92 min
Réalisé par: Rafi Pitts
Avec: Rafi Pitts, Mitra Hajjar, Ali Nicksaulat
Ruben Nollet
Colombiana
Au fil des ans, le réalisateur français Luc Besson s'est forgé une image de marque solide. Des titres comme 'Nikita', 'Léon'
et 'The Fifth Element' ne révolutionnaient pas le contenu, mais portaient le fantastique et le divertissement à un haut
niveau. Sous la casquette de scénariste-producteur d'entre autres 'Taxi' et 'The Transporter', il s'est fait le maître du
cinéma popcorn.
Ces derniers temps, Besson semblait avoir perdu sa "magic touch". Sa série pour enfants 'Arthur' fut décevante. John
Travolta s'est totalement ridiculisé dans 'From Paris with Love'. Et sa dernière production est tout simplement ...
ennuyeuse.
Sur papier, le projet semblait prometteur. L'actrice d''Avatar' Zoe Saldana - qui même sans animation digitale peut être
parfaite - incarne un assassin discipliné qui veut venger de façon ingénieuse le meurtre de ses parents. Sa relation avec un
artiste cool (Michael Vartan dans 'Alias') semble malgré tout périlleuse.
'So far, so Nikita.' En comparaison avec ses amours de 1990 - qui était véritablement convaincante et qui sortaient des
sentiers battus - nous avons droit ici à une berceuse cinématographique.
Dès la première seconde, ça se passe mal. L'Anglais à l'accent sud-américain des méchants n'est pas sans rappeler un
sketch bon marché. Les performances d'acteur de la jeune fille qui incarne le personnage de Saldana enfant frise le
mépris. L'acteur de 'The Last Airbender', Cliff Curtis joue le rôle de l'oncle de la protagoniste comme dans une version
mentalement retardée de Scarface.
Le pire de tout : l'absence complète de scène d'action originale.
Film: 2/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 27 Juillet 2011
Durée: 107 min
Réalisé par: Oliver Megaton
Avec: Zoe Saldana, Michael Vartan, Callum Blue, Max Martini, Cliff Curtis
Steven Tuffin
Super 8
1979: un groupe d'adolescents vaque - en douce - de nuit, à l'une de ses occupations favorites et fédératives: le tournage
d'un court-métrage d'horreur. Mais alors qu'ils investissent pour décor une gare branlante, ils assistent à une énorme
catastrophe ferroviaire, provoquée par un chauffeur de camionnette kamikaze. Echappant de peu à la mort, la bande
comprend bien vite que ce crash n'a rien d'innocent, et que ce convoi n'est pas un simple transport de marchandises. Un
constat vite partagé par les habitants du village où ils vivent, vu la multiplication d'événements pour le moins étranges...
Scénariste, producteur avisé et parfois de génie ('Lost', 'Fringe', 'Cloverfield', 'Alias',...), JJ Abrams réussit également ses
examens de passage en matière de réalisation: 'Mission Impossible 3', et surtout, le génialissime reboot de 'Star Trek'.
Souvent surprenant, mais jamais encore à ce point, Abrams réussit avec 'Super 8' un tour de force supplémentaire: se la
jouer subtil sur le plan de la geek attitude, peu frimeur au niveau de l'image, doux et posé dans le montage, racé au niveau
du choix de la B.O., l'oeil ouvert en matière de photographie. 'Super 8' n'est pas un creature feature, mais bien un opus
profondément humain, dédicacé à l'adolescence, à une certaine nostalgie, plutôt belle dans sa justesse. On y ressent le
profond respect pour le mentor de toujours: Steven Spielberg, et ses productions de l'âge d'or (80's), ou encore
l'extraordinaire 'Stand By Me'. Croisez ce dernier avec 'E.T.', 'Rencontres du troisième type', et un petit quelque chose de la
"coolitude" d' 'Arrack Attack', et vous tenez une vague idée de l'énormité de 'Super 8'. Probablement le long-métrage le
plus rafraichissant de l'année!
Film: 9/10, B.O.: 9/10
Date de sortie : 27 Juillet 2011
Durée: 110 min
Réalisé par: JJ Abrams
Avec: Kyle Chandler, Elle Fanning, Noah Emmerich, Ron Eldard, Gabriel Basso, Joel Courtney, Ryan Lee, Zach Mills, AJ
Michalka et Riley Griffths
Gauthier Keyaerts
Schellebelle 1919
On ne le dit pas facilement, mais certains films transcendent la critique. C'est le cas de ce film au croisement entre le
drame paysan flamand et le western américain. Que ce film ait bénéficié de la participation des habitants du village en
question donne un charme incomparable et comble les défauts du film.
Certes, certains acteurs sont moins talentueux que d'autres. Oui, certaines séquences sont un peu bricolées. Et c'est vrai
que le tragique de l'histoire est un peu exacerbé. En même temps une partie des acteurs amateurs livre un travail crédible
qui vaut la crème de la crème des acteurs flamands et le coréalisateur Johan Heldenbergh mélange les genres et les
scénarios les plus originaux.
De quoi s'agit-il ? Le père et l'aîné de la famille Van De Velde rejoignent leur maison une année après la fin de la Première
Guerre mondiale. L'amour maternel n'est plus et la fille aînée a pris les rênes. Ce qui n'est pas évident puisque la ferme
des Van de Velde est entretemps devenue un orphelinat. Et c'est sans compter les plans néfastes du bourgmestre local.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 27 Juillet 2011
Réalisé par: Johan Heldenbergh, Kenneth Taylor
Steven Tuffin
The Zookeeper
On se demande parfois comment les comédiens comme Kevin James et Adam Sandler choisissent leur film. Une idée et
c'est assez? Quelques blagues faciles suffisent? Ou une envie de reproduire les mêmes gags dans chaque film? Une chose
est sûre: ces répétitions et ce manque d'originalité lassent très rapidement.
The Zookeeper ne déroge pas à la règle : des blagues gores pour amuser les gosses et les éternels enfants, une intrigue
secondaire romantique et une côté mielleux pour le bonheur des dames et une morale profonde pour donner l'impression
d'élever le niveau.
Bref, le genre de film dans lequel vous devez compter sur un loup comme personnage principal, tout comme sur les
remarques d'un singe capucin. Pour le reste le film provoque un long bâillement, un travail créatif aux allures d'une bouse
d'éléphant. Et comme si les bêtises prévisibles ne suffisaient pas, 'Zookeeper' hurle pendant une demi-heure dans vos
oreilles. Préférez le zoo à cette absurdité. Vous y trouverez un grand plaisir. (RN)
Film: 2/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 20 Juillet 2011
Durée: 99 min
Réalisé par: Frank Coraci
Avec: Kevin James, Rosario Dawson, Leslie Bibb
Ruben Nollet
Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2
Il ne fallait pas particulièrement se la jouer perspicace pour percevoir- dès la mise en circulation des trailers annonçant la
première partie de "Harry Potter et les reliques de la mort" - que le grand final, ce double feu d'artifice magique attendu le
souffle cout par des millions de fans transis, sentait la désolation.
Et même si la franchise cinématographique allège de beaucoup la prose de Joanne Kathleen Rowling, la délestant souvent
de ses nuances psychologiques, ou de sa puissante "violence", il n'en reste pas moins que David Yates ne pouvait -même
sous la pression des producteurs - totalement effacer la dramatisation totale du bouquet final! Et si "Les reliques de la
mort" - première partie - a ennuyé certains, alors qu'il est un bel exemple d'exposition réussie pour un diptyque destiné à
vite retrouver son immédiate entièreté en consommation domestique (DVD, Blu ray, PPV, etc.), il met en place
l'affrontement final... à l'instar de l'étrange "apesanteur" provoquée par la moiteur et la montée d'adrénaline ressenties
avant un orage. Mais ne vous y trompez pas, cette seconde partie ressemble plus à un ouragan émotionnel, malgré les
quelques affrontements impressionnants, qu'à du fantastique sans âme.
Bien au contraire, il y en aurait malgré tout un peu trop, avec un gros nappage de nostalgie, mais aussi une mise en abîme
intéressante: Harry Potter est une oeuvre générationnelle, et se transmettra... Un peu comme l'enseignement de la magie
à Poudlard!
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 13 Juillet 2011
Durée: 130 min
Réalisé par: David Yates
Avec: Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Gauthier Keyaerts
Les Contes de la Nuit
La 3D était-elle pertinente dans ce film ? C'est une question fréquente de nos jours lorsqu'on achète ses places de cinéma.
Dans la plupart des cas, la 3D n'apporte pas grand-chose au projet, tel un truc inutile pour attirer le monde. Que 'Les
contes de la nuit' tombent dans le panneau, est doublement décevant, car il est le chef du réalisateur français Michel
Ocelot. Il avait montré dans le passé qu'il mettait la priorité sur la qualité.
Le problème avec 'Les contes de la nuit' est qu'il traite d'un recueil d'histoires qui ont déjà été créées précédemment (et
aussi diffusées à la télévision). La couche 3D qu'Ocelot applique par-dessus, est faiblarde, bien que les contes soient
colorés et adorables en soi. Le réalisateur fait fit de ce manquement par une histoire originale qui reste spectaculaire
même en format 3D et balance tout le reste aux néants.
En tant que réalisateur de film d'animation, Ocelot est à la hauteur de ce que nous attendons de lui. Mais en voulant
expérimenter la 3D, le cinéaste se met des bâtons dans les roues. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 20 Juillet 2011
Durée: 84 min
Réalisé par: Michel Ocelot
Avec: Julien Beramis, Marine Griset, Michel Elias
Ruben Nollet
Le Moine
C'est avec de belles paroles que le jeune Frère Ambrosio s'adresse aux habitants d'une petite ville espagnole. Mais il va
vite découvrir que son appel à la vertu et son combat contre le Mal ne signifie rien tant qu'on n'a pas goûté à la vie.
'The Monk' se base sur le roman éponyme de Matthew Lewis de 1796, qui par son grand succès a ouvert la voie du genre
gothique. Les caractéristiques de ces histoires sont bien connues : des couloirs sombres, des bâtiments médiévaux, des
portes grinçantes, la nuit précoce, des hommes et des femmes sur le qui vive aux intentions malhonnêtes. Le réalisateur
français Dominik Moll intègre certaines de ces caractéristiques dans son histoire mais il choisit en même temps une
approche moins extravagante. Et cela fonctionne, aussi car Moll avait avec Vincent Cassel un excellent acteur principal.
Bon à savoir : en 1972, le réalisateur grec Adonis Kyrou avait déjà adapté 'The Monk', basé alors sur un scénario de Luis
Buñuel. Dans cette version, le moine cédait à la proposition du Diable et se révoltait contre le pape.
Dominik Moll ne va pas aussi loin, mais son 'Monk' ne fait pas moins impression. RN
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 13 Juillet 2011
Durée: 101 min
Réalisé par: Dominik Moll
Avec: Vincent Cassel, Déborah François, Sergi López
Ruben Nollet
13 Assassins
Si vous avez déjà vu le film de samouraï le plus célèbre des temps, l'intrigue de '13 Assassins' vous paraitra peut-être un
peu banale. Lorsque le réalisateur japonais Eiichi Kudo réalisait la version originale en 1963, il s'inspira à volonté du célèbre
'Seven Samurai' d'Akira Kurosawa. Ce n'est pas un problème car finalement il s'agit du bien contre le mal, et l'histoire
couvre les trois-quarts de l'histoire du cinéma.
La question est de savoir comment être satisfait de la version que propose le réalisateur Takashi Miike dans son remake
'13 Assassins'. Si vous deviez décrire le film en un mot, vous le diriez alors bien maîtrisé. Miike, que l'on connait surtout
pour ses films d'horreur fous ('Audition', 'Ichi the Killer'), révèle ici un côté plus réfléchi.
'13 Assassins' démarre avec un épisode remarquable qui prend le temps de présenter ses protagonistes (tant le méchant
sadique que le samouraï). Une fois prêt, Miike les laissent s'entrechoquer dans la scène de combat la plus longue et la plus
bluffante que vous verrez au cinéma cet été. Si la justice existait, après avoir vu '13 Assassins' Michael Bay laisserait au
rancart sa caméra. RN
Film: 8/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 13 Juillet 2011
Durée: 126 min
Réalisé par: Takashi Miike
Avec: Kôji Yakusho, Takayuki Yamada, Yusuke Iseya, Goro Inagaki
Ruben Nollet
Il n'est Jamais Trop Tard
Je peux bien sûr me tromper, mais selon moi la chance de voir des visages radieux sur des gens qui ont perdu leur emploi
suite à la crise bancaire est plutôt mince. En général, quand ça vous arrive, vous en voulez à la personne responsable de
l'envoi de votre C4.
Ce genre de rancune n'a pas sa place dans 'Larry Crowne', le nouveau film de Tom Hanks (son deuxième en tant que
réalisateur après 'That Thing You Do!' en 1996). Hanks a écrit le script avec Nia Vardalos, qui a déjà fait fort avec 'My Big
Fat Greek Wedding' et qui est depuis spécialisé dans le charme préfabriqué.
Ils ont concocté ensemble l'histoire d'un homme qui malgré tous ses déboires ne perd jamais le courage et considère
chaque crise comme une nouvelle chance. Cette histoire aurait pu taper rapidement sur les nerfs mais 'Larry Crowne'
parvient à maintenir à distance le sentiment pur. Et cela grâce à la combinaison Hanks-Roberts.
Ne me méprenez pas: strictement parlé, vous ne croirez pas à 'Larry Crowne'. Mais vous ne serez pas trop déçu de passer
une bonne heure en sa compagnie. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 06 Juillet 2011
Durée: 99 min
Réalisé par: Tom Hanks
Avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Taraji P. Henson, Bryan Cranston, Wilmer Valderrama, Pam Grier, Enuka Okuma, Nia
Vardalos, Maria Canals-Barrera, Jon Seda, Rami Malek
Ruben Nollet
Cars 2: World Grand Prix
Depuis des années, les studios d'animation de Pixar sont garants d'une certaine qualité. Des bijoux comme 'The
Incredibles', 'Ratatouille' et 'Wall-E' n'ont d'ailleurs rien à envier aux films 'live'. Même des titres moindres comme 'A Bug's
Life', 'Finding Nemo' et la première partie de 'Cars' font preuve de quelques moments mémorables.
Sous le capot de cette suite faiblarde, vous trouverez quelques matières bonnes pour la ferraille : de la 3D inutile en
passant par l'histoire affreuses des "bourrins prêts à tout" aux blagues plates.
Pendant un moment, il semble que l'hommage aux films d'espionnage des sixties et seventies - y compris le travail de
Michael Caine 'Harry Palmer', l'intrigue internationale et les airs de jazz - sauve la donne. L'imbécile dépanneuse Mater va
trop loin sur différents circuits de course internationaux, chope des espions talentueux et essaye de démasquer une
conspiration massive.
Avec comme apothéose, la scène dans laquelle une voiture roule dans un camion rempli de merde. 'How low can you go?'
Film: 2/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 06 Juillet 2011
Durée: 112 min
Réalisé par: John Lasseter, Brad Lewis
Steven Tuffin
Tender Son - The Frankenstein Project
Le touche-à-tout artistique Kornél Mundruczó poursuit son drame incestueux 'Delta' avec cette adaptation de la légendaire
histoire de 'Frankenstein'. Il en a fait une adaptation libre et les connaisseurs de la littérature classique de Mary Shelley y
reconnaitront quelques éléments familiers.
Le sujet traite d'un réalisateur qui est aux prises avec un sérieux manque d'inspiration. Bien que le casting ait déjà
commencé, il n'a aucune idée de ce qu'il recherche. Ce problème devient complètement accessoire quand apparait une
mystérieux jeune-homme sur scène.
Malgré quelques astucieuses trouvailles - le vieux bâtiment crée un décor fantastique, les explosions soudaines vous
tiennent en haleine et la neige a rarement été aussi éblouissante - Mundruczó atteint rarement le niveau de ses
précédents films. Pire : on a souvent le sentiment que le cinéaste n'a rien à dire.
Qu'il tienne le rôle du réalisateur à son compte renforce le soupçon qu'il était lui-même victime de la page blanche quand il
a commencé ce projet et qu'il trouvait judicieux de faire part aux spectateurs de quelques réflexions autobiographiques.
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 06 Juillet 2011
Durée: 118 min
Réalisé par: Kornel Mundruczo
Avec: Rudolf Frecska, Kornel Mundruczo, Kitty Csíkos
Steven Tuffin
Hanna
Le début se veut intriguant. Dans un décor silencieux et lumineux une jeune fille file comme une flèche. Elle tire sur un
animal et commence à le désosser. Elle se jette avec beaucoup d'adresse sur l'homme qui surgit soudain derrière elle.
Hanna apprécie l'autonomie, apprise par son père, un ancien espion.
Aussi longtemps qu''Hanna' joue le jeu du suspens, il nous tient bien en haleine. La première confrontation avec la
méchante et glaciale Marissa, l'échappée spectaculaire, les premiers pas d'Hanna dans un monde qu'elle ne connait pas,
vous vous demandez comment tout cela va continuer.
Il ne faut pas longtemps avant de comprendre que le film ne brasse pas assez d'air frais. Eclatant et éblouissant, d'accord,
mais malheureusement trop superficiel. Le réalisateur Joe Wright, est un homme qui s'intéresse toujours plus au style (il
exhibe volontiers les plus grandes trouvailles visuelles) qu'au contenu. Dommage que les acteurs comme Cate Blanchett,
Saoirse Ronan et Eric Bana en soient les victimes. On notera le bon son des Chemical Brothers. (RN)
Film: 5/10, B.O.: 8/10
Date de sortie : 06 Juillet 2011
Durée: 111 min
Réalisé par: Joe Wright
Avec: Saoirse Ronan, Cate Blanchett, Eric Bana, Olivia Williams
Ruben Nollet
///////////// DVD /////////////
Alamar
Une belle histoire d'amour entre un Mexicain, enfant des mers (plus précisément de Banco Chinshorro), et une Italienne,
Romaine de son état, s'étiole avec le temps. Seul témoignage de cette idylle: le petit Natan. Lorsque le couple se sépare,
l'enfant part vivre avec sa mère. Après une longue séparation, il rejoint pour quelques jours son paternel, afin de vivre au
gré des marées, des envies de la nature, du passage des poissons, et ce au milieu du plus grand récif corallien au monde.
'Alamar' repose sur de précieux petits "riens", sur des silences, sur la magie du moment, et archive une civilisation hors du
monde, vouée à disparaître.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 73 min
Réalisé par: Pedro Gonzalez-Rubio - Avec: Jorge Machado, Roberta Palombini, Natan Machado-Palombini
Distributeur: Lumière
Extras: interview, scènes coupées,...
Gauthier Keyaerts
Rendez-vous l'été prochain
Et pourtant... Et pourtant je suis fan de la première heure de Seymour Hoffman. Parfois brillantissime, parfois moins, mais régulièrement hanté
par ses personnages au point de leur accorder en entier son impressionnant physique, subtil malgré tout. Il aurait par contre fallu qu'il oublie la
carte de la réalisation cinématographique, car il n'est capable ici que minauderie, clichés et fadeur. Calibré "Sundance" tendance branchouille,
'Rendez-vous l'été prochain' / 'Jack Goes Boating' exaspère par sa "retenue" sans saveur, ses situations et personnages en forme de clichés usés.
Dommage, vu qu'au milieu de cet ennui, de très beaux moments font irruption.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 91 min
Réalisé par: Philip Seymour Hoffman - Avec: Philip Seymour Hoffman, Amy Ryan, John Ortiz
Distributeur: Twin Pics
Extras: Interviews
Gauthier Keyaerts
The Door - La porte du passé
Permettez-moi de revenir un instant quelques mois en arrière, vu que je n'avais pas eu l'opportunité de chroniquer lors de
sa sortie le film germano-danois 'The Door - La porte du passé'. Un long-métrage qui serait resté anonyme s'il n'avait pas
connu les honneurs d'une diffusion au BIFFF, et surtout, ne possédait pas l'incontournable Mads Mikkelsen en tête d'affiche.
Fable fantastique assez cruelle 'The Door' manque peut-être un peu de burnes (sa cible est clairement le public
mainstream) pour être efficace à 100%, mais son propos - variation sur le voyage dans le temps - parfois cinglant et
intelligent le fait flotter au-dessus de la moyenne.
Film: 7/10, Extras: 6/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 1000 min
Réalisé par: Anno Saul - Avec: Mads Mikkelsen, Jessica Schwarz, Valeria Eisenbart, ...
Extras: Interviews
Gauthier Keyaerts
Trash Humpers / The Life and Death of a Porno Gang
Mesdames et messieurs, voici les deux pelloches extrême de ce mois de juillet! Dans le coin gauche, l'oeil mauvais et le
délirium très mince, nous avons Harmony Korine (' Julien Donkey-Boy','Gummo') qui propose un sale trip, bardé d'un bout
à l'autre de visions dégueulasses, complaisantes dans la crasse et l'inutilité. Soit les faits et gestes de petits vieux crades,
enculeurs de poubelles, anarchistes à la petit semaine... vains, et carrément glauques. Le tout est emballé sous forme du
visionnement d'une vielle VHS quasi démagnétisée. Ni queue, ni tête, ni rien. Enter the Void. Dans le coin droit, nous
avons le travail frontal et sexuel de Mladen Djordjevic, dont le 'Made in Serbia' (documenteur sur le milieu de la
pornographie en Serbie) avait été évoqué en nos pages. Djordjevic en revient à sa fascination pour le X, et "l'agrémente"
d'une sorte de descente aux enfers volontaire de son personnage principal, instigateur d'une troupe de cabaret porno
itinérante. Parfois gratuit, mais souvent politisé, le discours de Mladen Djordjevic se voit ici radicalisé par l'apparition d'un
élément choc: le snuff movie. Il dépeint une Serbie perdue en tradition radicale, traumatisme menant ses habitants au
désespoir, vendant la mort pour de l'argent. Bref, c'est dur, mais plutôt bien foutu. Vous l'aurez compris, ' The Life and
Death of a Porno Gang' gagne haut la main cet affrontement.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Harmony Korine, Mladen Djordjevic - Avec: Paul Booker, Dave Cloud
Distributeur: Filmfreak
Extras: Interview, coulisses,...
Gauthier Keyaerts
Shahada
Shahada ("témoignage de foi", en arabe) évoque le destin croisé de trois jeunes berlinois issus de l'immigration dont les
valeurs vont être ébranlées par les accidents de parcours de la vie. Au travers les tourments intérieurs de ces jeunes
musulmans tentant de concilier pratique religieuse et mode de vie occidental, Burhan Qurbani, tisse le portrait du mal être
de jeunes qui se cherchent et mettent à jour les contradictions entre ce qu'ils sont et ce qu'ils pensent devoir être, en tant
que musulmans. Une réflexion passionnante, porté par des acteurs exceptionnels, sur l'acceptation de soi comme
fondement de l'acceptation des autres.
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 08/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: Burhan Qurbani - Avec: Maryam Zaree, Jeremias Acheampong, Carlo Ljubek, Sergej Moya, Anne Ratte-Polle
Distributeur: Melimedias
David Morelli
Welcome to the Rileys
Doug Riley rencontre Mallory, stripteaseuse dans un club de la Nouvelle-Orléans. Elle a l'âge qu'aurait sa fille si celle-ci
n'était pas morte tragiquement, 8 ans auparavant. Sa vie, son mariage et ses émotions vont être bouleversés. Sur base
d'une trame archi-conventionnelle, le fils de Ridley Scott signe un film extrêmement touchant sur le deuil et le besoin
irrépressible de recevoir mais aussi de donner de l'amour. Cette chronique d'une renaissance familliale réussit à ne pas
sombrer dans le mélo grâce à l'interprétation supérieure de James Gandolfini, (M. Tony Soprano) et de Kristen Stewart (la
Bella de "Twilight").
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 110 min
Réalisé par: Jake Scott - Avec: Kristen Stewart, James Gandolfini, Melissa Leo, Lance E. Nichols
Distributeur: Melimedias
David Morelli
Le Marchand de Sable
Catastrophe au pays des rêves: le fourbe Tourni-cauchemar a volé le précieux sac du marchand de sable! Ce dernier
demande alors à son ami le mouton Philibert de trouver le capitaine le plus courageux du monde afin de l'aider à récupérer
son sable magique. Mais plus enthousiaste et impatient qu'intelligent, Philibert ramène au pays des rêves un petit garçon
du nom de Théo... Commence alors une grande aventure dans un univers où tout est permis! Joliment passéiste et
clairement résistant à la modernité en matière de films d'animation, 'Le marchand de sable' rappelle les productions des
années '60, voire '70, avec un petit quelque chose de papy Burton. Sans être un chef-d'oeuvre, ce long-métrage pour les
petiots, fera naître quelques jolis sourires.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 84 min
Distributeur: Melimedias
Extras: Making of
Gauthier Keyaerts
30 Rock - Saison 4
Voir débarquer une nouvelle saison de '30 rock', c'est un peu comme un souper avec la famille éloignée: on ne sait jamais
très bien ce que ça va donner, et si on a de la chance, tonton Roger nous fera hurler de rire. Par contre, si c'est la cousine
Jeanne qui tient le crachoir, la soirée sera totalement incompréhensible et limite ennuyeuse. Si la troisième saison était
plutôt réussie, ici, on tangue entre le moyen et le très bon, avec amélioration vers la fin. Une évolution due à un passage à
la vitesse supérieure en termes de réparties qui fusent, d'auto-critique et de décorticage de la société américaine. Parfois
un rien trop US, mais revigorant.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 484 min
Réalisé par: Don Scardino, Gail Mancuso, Beth Mccarthy-Miller - Avec: Tina Fey, Alec Baldwin, Tracy Morgan
Distributeur: Universal
Adeline Weckmans
Tremblements Lointains
Bandiougou, un jeune sénégalais vivotant comme il peut, a quitté son village il y a déjà quelques temps... laissant sur
place traditions et responsabilités qui lui était destinées. Son rêve: quitter l'Afrique, et partir vivre avec son amour en
France. Mais alors qu'il reçoit de sa dulcinée un courrier lui annonçant une fois de plus son affection, et le fait qu'il pourrait
obtenir un visa, Bandiougou est victime d'une mensonge de la part d'une de ses "amies": Marie, une coloniale, fille d'un
médecin, éprise de lui. Elle lui annonce qu'il n'a pas droit à son visa, et que du coup cette aventure est sans lendemain.
Cette contre vérité amène des conséquences graves, entraînant Bandiougou, Marie et ses proches au coeur d'une Afrique
ombrageuse, où la magie régit les vies. Parfois un peu scolaire, la réalisation de Manuel Poutte, et sa connaissance de
terrain, font de ces 'Tremblements lointains' un film fort particulier. Soit une belle réflexion sur la cohabitation entre le
scepticisme colonial face aux traditions et religions locales, et sa gestion de l'âme par l'alcool et les médicaments, et les
profondes croyances animistes, encore proches des éléments.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 104 min
Réalisé par: Manuel Poutte - Avec: Jean-François Stévenin, Amélie Daure, Papa Malick Ndiaye, Daniel Duval
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
Californication - Saison 3
Ah, si seulement les gens savaient s'arrêter au bon moment... Si les frasques sexuelles et intellectuelles d'Hank Moody nous
ont intéressées lors de leur premier tour, son retour à une vie normale nous avait émus lors du deuxième. Mais là,
monsieur Moody, vous sombrez dans la caricature de vous-même. Choquer pour le plaisir, sans la moindre profondeur, et
en laissant loin derrière l'humour des saison précédentes, c'est triste. Peut-être que les scénaristes se sont dit que c'était
facile: il suffisait de montrer des scènes de beuveries et de cul pour plaire au public. Eh bien non, on aime aussi qu'il y ait
une histoire derrière, ne vous déplaise.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 325 min
Adeline Weckmans
Damages - Saison 3
On a beau être fan absolu de Glenn Close (mon cas), avoir apprécié la première saison pour ce qu'elle était - une série de
qualité plus que supérieure, haletante, très intelligemment construite, excellemment jouée -, là, c'est trop. Ce qui marchait
auparavant est devenu bien trop systématique: la construction en flash-backs courts, tellement géniale dans la première
saison alourdit ici les choses, et on se retrouve du coup avec des indications temporelles constamment à l'écran, doublées
d'un changement de qualité d'image pour ceux qui n'auraient vraiment pas compris. Bilan? Insupportable, malgré la
fabuleuse Miz Close.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 585 min
Réalisé par: A. Kessler Todd, Matthew Penn, Tony Goldwyn - Avec: Glenn Close, Rose Byrne, Zeljko Ivanek
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Commentaires audio, scènes coupées
Adeline Weckmans
Même la pluie
Même la pluie. Derrière ce titre mystérieux se cache l'un des principaux sujets de ce film: la révolte menée par les
habitants d'un bidonville contre la privatisation de l'eau par une multinationale. Une privatisation qui pousse sa logique
jusqu'à interdire à cette population pauvre la collecte... de l'eau de pluie.
Iciar Bollan dissèque le comportement d'artistes "militants" face à un mouvement social qui tourne à l'émeute. "Même la
pluie" pointe assez subtilement, grâce à une interprétation impeccable, la fracture entre le discours consensuel en faveur
des droits fondamentaux et le comportement du citoyen qui doit les défendre concrètement, à ses risques et périls. Le film
n'est malheureusement pas exempt d'un manichéisme un peu irritant qui transforme à son corps défendant cette réflexion
sur la désobéissance civile en une charge un peu courte contre la privatisation des ressources naturelles. Une goutte d'eau
amère qui ne parvient pas à gâcher ce formidable film.
Film: 8/10, Extras: 7/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 104 min
Réalisé par: Icíar Bollain - Avec: Luis Tosar, Gael García Bernal, Karra Elejalde
Distributeur: Melimedias
Extras: Making of, Inerview
David Morelli
Seconds Apart / Prowl
Voici deux productions After Dark (cfr: 8 Films to Die For) sans véritable saveur. Assez similaires dans leur traitement
visuel, dans leurs effets de twist, dans l'énervant montage clipesque tape-à-l'oeil, 'The Prowl' et ses vampires et 'Seconds
Apart' aux vrais faux jumeaux "scanerriens" n'emballent pas vraiment. Le premier souffre d'un scénario anémique (d'où la
quête de sang?), et d'une réalisation en flatline... Le second, un peu plus aguichant, manque un peu de pêche, et ne laisse
pas le suspense s'installer, la moindre "nuance" étant grassement soulignée. Bref, pas hyper intéressant!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Antonio Negret, Patrik Syversen - Avec: Orlando Jones, Edmund Entin; Ruta Gedmintas, Joshua Bowman
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Rien à déclarer
'Rien à déclarer'? Si seulement! Le spectateur ouvrant ce récent coffre à jouets de Dany Boon en sera pour sa bonne
humeur. Son nouveau bébé n'a pas la superbe de 'Bienvenue chez les ch'tis', carton quasi universel au box office, loin s'en
faut. Filmé de manière scolaire, joué comme une mauvaise pièce de boulevard par des acteurs soit absents, soit cabotins,
'Rien à déclarer' ressemble aux comédies 70's trop grand public. Mou, consensuel, pas particulièrement drôle, agaçant plus
que grinçant, Boon prouve ici les limites de son talent, et en arrive même à régresser au niveau du jeu d'acteur. Dommage
pour un gars aussi sympathique!
Film: 5/10, Extras: 6/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 108 min
Réalisé par: Dany Boon - Avec: Benoît Poelvoorde, Boon, Chritel Pedrinelli, Joachim Ledeganck, Julie Bernard, Jean-Paul
Dermont, Karin Viard, François Damiens, Bouli Lanners, Eric Godon
Distributeur: Melimedias
Extras: Making of (73'), scènes coupées, bêtisier, ...
Gauthier Keyaerts
Les Chemins de la Mémoire / / Ninõs
Plus de 30 ans après la mort de Franco, l'Espagne commence à lever le voile sur cette terrible période et à rendre justice
aux victimes du franquisme. "Les chemins de la mémoire" rend compte de ce processus de deuil et de la fracture qui existe
dans la population quant au bilan et à l'héritage du Caudillo.
Le sort de l'ancienne prison madrilène symbolise la difficulté des Espagnols à gérer leur mémoire collective. Fallait-il
conserver ce chancre et en faire un lieu en hommage aux républicains qui s'y sont fait torturer? Ou fallait-il la détruire afin
de définitivement tourner la page? Ce documentaire fait partie intégrante du processus de prise de parole des victimes de
la dictature. Exhumant, au sens propre, les cadavres du passé grâce à aux archives de la dictature récemment ouvertes,
Patricio Guzman explore ce traumatisme et envisage la transmission de la mémoire et la justice comme les seuls moteurs
envisageables de paix et de réconciliation. Apre et passionnant.
Film: 8/10, Extras: 9/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 96 min
Réalisé par: José Luis Peñafuerte - Avec: Francisco Etxeberría, Jorge Semprún, Marcos Ana, Emilio Silva, Natividad Rodrigo
Distributeur: Melimedias
Extras: interview, scènes coupées,...
David Morelli
Stir of Echoes: The Homecoming
Ex soldat des forces armées américaines parquées en Afghanistan, Ted Cogan revient parmi les siens meurtri,
physiquement et psychologiquement. Secoué lors d'une mission ayant mal tourné, au cours de laquelle il assista à un
massacre, et fut gravement blessé (d'où son retour), Ted gère difficilement le quotidien domestique rassurant enfin
retrouvé. Surtout qu'il est victime de violentes et effrayantes hallucinations. Mais sont-ce vraiment des images de l'esprit,
ou des esprits venus de l'au-delà afin de délivrer un message? Petit film, petit budget, réalisation sans atours... 'Stir of
Echoes 2' / 'Hypnose 2' (fausse "suite" à l'opus de 1999 avec Kevin Bacon) peine à trouver ses marques, à l'instar de son
personnage principal.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 89 min
Réalisé par: Ernie Barbarash - Avec: Rob Lowe, Marnie McPhail, Ben Lewis
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
///////////// Blu-Rays /////////////
Une Pure Affaire
David Pelame avait beaucoup d'ambition, des objectifs clairs et précis... Mais voilà, trop d'embûches et de doutes ont fait
dévier notre homme de sa trajectoire idéale. Il lui reste une vie moyenne, partagée mollement avec sa femme et ses deux
enfants. Pas trop de malheurs, mais pas vraiment de bonheur non plus. Un soir de déprime, alors qu'il promène son chien,
sa route croise celle d'un malfaiteur poursuivi par des policiers. David se fait bousculer et chute. Une fois la troupe passée,
il entend un téléphone sonner. Il le trouve au fond d'un sac rempli de cocaïne. Sans trop y réfléchir, David se lance dans le
deal de drogue, et y trouve des avantages financiers non négligeables, à même de soigner son éventuelle culpabilité. Une
comédie française pas trop idiote, au-dessus de la moyenne de la crétinerie ambiante, mais un peu fade malgré tout.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 88 min
Réalisé par: Alexandre Coffre - Avec: François Damiens, Pascale Arbillot, Laurent Lafitte
Gauthier Keyaerts
Tucker & Dale vs Evil
Une bande de jeunes part s'encanailler au beau milieu de l'étendue forestière des Appalaches. Au menu de cette virée:
bières, pétards, sexe si possible, et bien entendu une "confrontation" avec une paire de rednecks. Si ce n'est que ce duo de
bouseux n'est pas du coin, vu qu'ils prennent également des vacances. Et mis à part une tendance à sauvagement
descendre la binouze, ces braves gars sont posés, voire philosophes à leurs heures, et ne feraient pas de mal à une
mouche. Mais suite à un malentendu, les corps mutilés vont pourtant s'empiler... par accident! Détournement brillant du
"survival flick", fait sans trop de bouse postmoderniste, ' Tucker & Dale vs Evil' fait par moments hurler de rire! Une grande
réussite pour une parodie amoureuse du cinéma de genre, un cas rare, très rare!
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 08/2011 - Durée: 88 min
Réalisé par: Eli Craig - Avec: Alan Tudyk, Katrina Bowden, Chelan Simmons
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Dark Vengeance
Notre brave et adipeux Steven Seagal, aux implants capillaires hilarants, nous revient avec une série télévisée assez clichée et un peu bête, mais
finalement pas insupportable: 'True Justice'. Il y incarne un flic à qui on ne la fait pas, capable de filer des coups de tatane magistraux malgré la
surcharge pondérale, mais aussi de résoudre les enquêtes criminelles les plus ardues. En fin de compte, Seagal trouve ici une honorable pension
de combattant. Un peu gauche et nul, mais pas fondamentalement atroce à regarder!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 87 min
Réalisé par: Keoni Waxman - Avec: Steven Seagal, William 'Big Sleeps' Stewart, Alex Mallari Jr.
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Rango
Un caméléon domestique se retrouve en plein désert par accident. Perdu sans les petites attentions de ses propriétaires, il
erre désespérément sous le soleil, comprenant rapidement que le danger rôde à chaque pas... Ses pérégrinations
involontaires l'amènent dans la petite ville de "Poussière", où règne encore l'esprit du far-west: bagarres, duels, et autres
rudesses de vie. Afin de ne pas se faire dévorer tout cru, notre ami baratine un peu les habitants de cette miteuse
bourgade assoiffée, se faisant passer pour un véritable héros, roi de la gâchette, et répondant au nom de 'Rango'. Une très
mauvaise idée! Infographie de luxe, détaillée au possible, humour référentiel pince-sans-rire, délires parfois gentiment
abscons, mine à clin d'yeux pas idiots, 'Rango' fait passer un excellent moment! Belle idée de la part de Gore Verbinski,
alors que la franchise 'Les pirates des caraïbes' prend, elle, carrément l'eau.
Film: 9/10, Extras: 8/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 119 min
Réalisé par: Gore Verbinski - Avec: Johnny Depp, Isla Fisher, Timothy Olyphant
Distributeur: Paramount
Extras: Scènes inédites, P-I-P, coulisses,...
Gauthier Keyaerts
127 Heures
Avril 2003: féru de frissons et de sensations extrêmes, et solitaire maladif, Aron Ralston se met en route pour une
randonnée dans les gorges de l'Utah, et plus précisément un canyon peu pratiqué. Alors que la journée se déroule plutôt
agréablement, Aron est victime d'un accident: un rocher se détache, et dans la chute entraîne notre homme et lui bloque
le bras contre une paroi. Il ne peut se libérer seul, et malheureusement, il n'a prévenu personne de ses intentions ou de sa
destination. Durant cinq jours, Aron va lutter pour survivre, garder tous ses esprits alors que la faim et la soif le tenaillent,
le faisant halluciner. Tout problème à une solution, mais pas toujours enviable... Coincé entre un récit passionnant assorti
de moments sublimes, et un trop plein d'effets stylistiques et de digression inutiles, le spectateur perd un peu le Nord dans
ce dernier-né de Danny Boyle, qui devrait perdre son horrible maniérisme et son hyperactivité créative parfois fort peu
inspirée.
Film: 6/10, Extras: 7/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 94 min
Réalisé par: Danny Boyle - Avec: James Franco, Kate Mara, Amber Tamblyn
Distributeur: Melimedias
Extras: Commentaires audio, documentaire, scènes coupées,...
Gauthier Keyaerts
Paul
Graeme Willy et Clive Gollings, britanniques de leur état, profitent de leurs vacances pour assouvir quelques-uns de leurs
fantasmes ultimes de geeks: se faire une virée au Comic Con, mais aussi, et surtout, s'offrir un petit pèlerinage sur la
"route des extra-terrestres", passant bien entendu du côté de la célèbre Zone 51. Au beau milieu de nulle-part, leur rêve
se transforme en une virée inattendue. En effet, leur route croise celle de Paul, un E.T. délirant et à la logorrhée
impressionnante. Ce dernier tente de rentrer chez lui... Ce qui n'est pas du goût de tout le monde, notamment du F.B.I.
S'en suivent imbroglios et courses-poursuites. Greg Mottola ('Supergrave') n'est pas Edgar Wright, et son approche de la
"nerditude des choses" s'apparente plus à une grosse moquerie qu'à de la complicité. 'Paul' manque de souffle, de finesse,
mais par contre accumule le mauvais goût d'un bout à l'autre. Dommage, avec un casting pareil, 'Paul' avait de quoi
devenir une merveille de culterie!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 08/2011 - Durée: 102 min
Réalisé par: Greg Mottola - Avec: Simon Pegg, Nick Frost, Seth Rogen, Jason Bateman, Sigourney Weaver
Distributeur: Universal
Extras: Bêtisier, featurettes,...
Gauthier Keyaerts
Eternal Sunshine of The Spotless Mind
Coincé entre 'Human Nature', son premier-long métrage sublime et justement remarqué, et 'La Science des rêves', 'Eternal
Sunshine of the Spotless Mind' prit lors de sa sortie des airs de véritable miracle cinématographique. Ce récit d'amour
gigogne, sinueux et fractal à l'instar des connexions synaptiques, et parfois totalement personnel et sans guide véritable,
se paye le luxe de cartonner... malgré ses tendances "expérimentales" et purement plastiques! Mais il faut avouer que ses
géniteurs Michel Gondry pour l'image, Charlie Kaufman au scénario, trouvent à chaque instant le juste équilibre: entre le
drame et l'émerveillement, le rationnel et le fantastique, le narratif et la plus-value personnelle purement artistique.
Admirable, 'Eternal Sunshine of the Spotless Mind' peut donc se savourer maintenant en haute-définition, avec des yeux
dévoreurs de détails! Du baume au coeur, malheureusement dépouillé de ses excellents bonus DVD, ou encore de sa
bande-son incluse dans l'édition spéciale. Voilà qui est fort dommage...
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 108 min
Réalisé par: Michel Gondry - Avec: Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Elijah Wood, Tom Wilkinson, Mark Ruffalo
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Gauthier Keyaerts
The Man from Earth
Un scientifique s'apprêtant à quitter son poste à l'université dévoile sa véritable identité à ses collègues: il est un immortel
âgé de plus de 14 000 ans. Que voilà un bon pitch : simple, original et formidablement excitant pour tout fan de SF. Sauf
que Richard Schenkman, le réalisateur, rend tout décollage métaphysique impossible - et il y avait pourtant matière - à
cause d'une mise en scène d'une platitude qui n'est pas sans rappeler les meilleurs moments de "Au théâtre ce soir".
Ajoutez à cela un casting jouant au minimum syndical et vous aurez un bel exemple de caviar gâché. Pour le vertige, il
faudra fermer les yeux.
Film: 2/10, Extras: 0/10
Sortie: 08/2011 - Durée: 87 min
Réalisé par: Richard Schenkman - Avec: David Lee Smith, Tony Todd, John Billingsley
Distributeur: Melimedias
David Morelli
Elle s'appelait Sarah
Journaliste de son état, Américaine de naissance, Julia vit en France depuis 15 ans déjà. Mariée, mère d'un enfant, sa vie
bascule progressivement vers une énorme remise en question lorsqu'elle commence en enquêter - pour un article - sur l'un
des épisodes les moins glorieux de l'histoire contemporaine française: la rafle du Val d'Hiv, soit des milliers de juifs
arrachés à leurs foyers par les collabos, parqués ensuite comme des animaux dans un vélodrome. Une première étape
inhumaine vers les camps de concentration... Julia se rend compte en fouillant un peu que le nouvel appartement cédé par
sa belle-famille, dans lequel elle va bientôt emménager, appartenait à l'une des familles arrêtées en 1942. Dès lors, sa vie,
son article, et le destin de Sarah, une jeune fille ayant réchappé au Val d'Hiv et à l'holocauste, vont s'entremêler. Parfois
un peu mammouth dans un magasin d'émotion de porcelaine, 'Elle s'appelait Sarah' a pourtant le mérite d'aborder
frontalement ce morceau douloureux d'histoire, et de ne pas choisir les détours faciles. Extrêmement touchant.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 111 min
Réalisé par: Gilles Paquet-Brenner - Avec: Kristin Scott-Thomas, Niels Arestrup, Mélusine Mayance Michel Duchaussoy
Extras: Making of
Gauthier Keyaerts
Comment Savoir
Lisa, joueuse de base-ball, se voit évincée de l'équipe nationale. Et ce n'est pas son nouveau prétendant, Matty (Owen
Wilson), égoïste invétéré, qui va améliorer son estime de soi. Elle rencontre alors George, homme d'affaires, mignon et
adorable, mais aux prises avec la justice. Alors, lequel choisir? La réponse, on la connaît à la lecture de la jaquette - en
partant du principe que la question vous ait une miliseconde taraudé - le visionnement de ce film est donc d'une inutilité
absolue. Pas un moment de rire ni même de sourire, c'est affligeant de bout en bout. Une comédie romantique sans
comédie... Voilà qui est bien triste.
Film: 2/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 121 min
Réalisé par: James L. Brooks - Avec: Reese Witherspoon, Owen Wilson, Paul Rudd
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Bêtisier, commentaires audio, ...
Adeline Weckmans
Polly et moi
Ben Stiller, pas drôle. Jennifer Aniston, sympa. Les deux ensemble? Allez, pourquoi pas. Si ce n'est qu'ici aussi, comme
dans d'autres comédies romantiques récentes, l'humour fait défaut, de même que l'inspiration - sous-intrigues tout droit
tirées de 'Friends' - même si on est loin d'atteindre les abysses de 'Comment savoir'. Ce qui les sauve? Quelques blagues
intestinales, un Philip Seymour Hoffman cradingue et fat, et surtout, un furet aveugle qui fonce dans les murs. Oui, notez
chers amis, le film est sauvé par un furet. Ce qui en dit long sur la moyenne du reste de cette oeuvre... mineure?
Film: 4/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: John Hamburg - Avec: Ben Stiller, Jennifer Aniston, Philip Seymour Hoffman, Alec Baldwin
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées et alternatives, making of, bloopers
Adeline Weckmans
Gangland - season 1 & 2
Déjà 5 saisons au compteur pour cette série de documentaires dévouées aux bandes les plus radicales - importées ou
nationales - sévissant aux Etats-Unis! Le tout dans une atmosphère jusqu'au boutiste... qui ne plaira pas aux âmes
sensibles. Certains témoignages, certaines vidéos et photos en choqueront plus d'un(e)s. D'autant que le rythme soutenu,
et la systématique répétition de leitmotivs (technique typiquement ricaine pour ne pas paumer le spectateur entre deux
breaks publicitaires), provoque une tension bien méchante, voire une sorte d'effet de lancinance assez malsain. 'Gangland'
vous propose donc de retracer l'historique de groupes tels que MS-13, la maffia mexicaine, les barons de la drogue durant
les 70's à Harlem, les Hells Angels, les skinheads, etc. Que du beau monde! Malgré un côté tape-à-l'oeil fatiguant, et une
voix off un peu soûlante, 'Gangland' se dévore sans trop d'efforts. Anglais sous-titré néerlandais uniquement...
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 0 min
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Love Ranch
Prenez le fond du panier. Vous le tenez bien? Balancez-lui un grand coup de pied, puissant et décidé. Une fois cela fait,
posez-le sur le sol, et commencez à creuser au coeur du vide. Au bout de quelques heures, faites une pause, vous l'avez
bien méritée. Une fois désaltérés et repus, recommencez... Au bout d'un moment, vous devriez croiser 'Love Ranch',
oeuvre honteusement mauvaise, à cacher au fond de puits anciens recouverts afin de ne pas être retrouvés... A raison!
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 117 min
Réalisé par: Taylor Hackford - Avec: Helen Mirren, Joe Pesci, Gina Gershon
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Sanctum 3D
Avoir le privilège de pouvoir observer un navet en 3D peut-il être considéré comme de la chance? Je ne sais pas... En tout
cas, souffrir les 108 minutes de 'Sanctum' vous offrira la possibilité d'y réfléchir âprement. Adoubé par James Cameron,
'Sanctum' coule à pic dès ses premières minutes: vide, mauvais acteurs, scénario au rabais, le seul relief- sans saveur - se
fera via vos lunettes et écrans coûteux
Film: 4/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Alister Grierson - Avec: Rhys Wakefield, Allison Cratchley, Richard Roxburgh, Alice Parkinson
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Barb Wire
Amusant de constater qu'avec le temps, un nanar- par exemple - tel que 'Demolition Man' devient un compagnon de soirée
plutôt agréable. Du coup, ça donne envie d'aller fouiller dans le tiroir des oeuvres honteuses, afin de dégotter quelques
pépites de mauvais goût de bon aloi. Malheureusement, 'Barb Wire' n'en fait pas partie... mais se classe directement dans
le rayon "trou du culte"!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 98 min
Réalisé par: David Hogan - Avec: Pamela Anderson, Temuera Morrison
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
2h22
Ça ressemble à du téléfilm, ne vole pas plus haut qu'un téléfilm (à l'image un peu pisseuse), se paye un casting au rabais,
et tente pourtant de jouer dans la catégorie badass pour grand écran. Malheureusement, '2h22', reste définitivement un
maigrelet et maladroit film de gangsters, et n'arrive clairement pas à donner l'illusion d'avoir été fait pour le confort des
salles obscures. Et ce n'est pas "Val qui meurt" (sosie de Depardieu) un peu plus ballonné artistiquement à chaque
nouveau navet, qui va sauver l'ensemble du naufrage.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 07/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Phillip Guzman - Avec: Mick Rossi, Val Kilmer, Robert Miano, ...
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
James Blake (James Blake)
Cantonnée pendant des années à de discrètes caves londoniennes, la scène dubstep sort son pâle visage à l'air libre pour
profiter, via les sampling de Rhianna, les sonorités du nouveau Radiohead et des figures montantes comme Magnetic Man,
des sunlights du mainstream. Avec son premier album, James Blake devrait confirmer cette tendance tout en lui proposant
une direction novatrice et emballante. Adepte du less is more, le crooner met en avant sa voix, suave et mélancolique, fille
de James Buckley et Antony Hegarty, en l'entourant... de trois fois rien. Ici des loops rythmiques minimalistes, ici d'un
piano lunaire et, surtout, un peu partout, d'un silence lumineux et fragile. A plusieurs reprises, le jeune londonien touche
au sublime (le soulfull "Wihlems Scream" où rôde le fantôme de Marvin Gaye, "I never learnt to Share", prêche extatique à
l'auto-tune). Cet album antispectaculaire n'est certes pas parfait et bégaye quelque peu sur la longueur. Mais il en émane
une grâce, palpable et irradiante, qui le rend à la fois unique et énigmatique. A écouter à la pointe de l'aube.
CD: 9/10
Genre: Rock
Label: A&M - Distribution: Universal Music
David Morelli
I Like Trains (He Who Saw The Deep label)
Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans
lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans
et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement
leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous
transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant
crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le
groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons
envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares
pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow'
CD: 6/10
Genre: Pop, Rock
David Morelli
Killing Joke (Absolute Dissident)
Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et
"findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui
assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa
forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu
mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les
romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du
métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des
Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars:
guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud!
CD: 7/10
Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock
Label: Spinefarm Records - Distribution: V2
Gauthier Keyaerts
Oval (O)
Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un
album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du
krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale
typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique
Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit
rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de
son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation
incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album
Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote
suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album.
Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica
tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence!
CD: 9/10
Genre: Pop, Electronica, Experimental
Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent
Gauthier Keyaerts
Royksopp (Senior)
Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a
priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués
par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de
vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas
sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le
dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2',
revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour
accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports'
CD: 3/10
Genre: Dance, Electronica
Label: Virgin - Distribution: Pias
David Morelli
Interpol (Interpol)
Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la
première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la
beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après
l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de
resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de
sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs.
Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir
qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi.
Listen to : The National, 'Boxer'
CD: 7/10
Genre: Pop, Rock
Label: Cooperative Music - Distribution: EMI
David Morelli
Underworld (Barking)
Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du
terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait
une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique
électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le
devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's
dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient
les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément
embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree.
LT:Orbital,'Insides'
CD: 5/10
Genre: Electro
Label: Underworld.live - Distribution: V2
David Morelli
Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern)
Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai
2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait
interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un
album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre
chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à
la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur
et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même
note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales.
CD: 7/10
Genre: Pop, Electro
Label: Blue Noise - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?)
Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une
manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans
aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain
Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les
tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et
nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement
désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second
chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions,
ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux
prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to:
Zongamin, 'Fleshtapes'
CD: 7/10
Genre: Electro, Pop
Label: Warp - Distribution: V2
David Morelli
The Charlatans (Who We Touch)
Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I
know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide
Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans
crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment
néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent
mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et
son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par
un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized'
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2
David Morelli
Menomena (Mines)
Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland:
dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure
qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des
arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose
pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles.
Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la
rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore
remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless
Freaks'
CD: 9/10
Genre: Pop
Label: City Slang - Distribution: V2
David Morelli
Prince (20TEN)
C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se
demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups,
de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet
"collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques
kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du
journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux
artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the
Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est
pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords
dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des
cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon
à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors
commerce (mais soldé sur le net).
CD: 5/10
Genre: Funk
Gauthier Keyaerts
The Magic Numbers (The Runaway)
Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise.
La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de
couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas
loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du
moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes
éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et
revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une
magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock
west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame.
CD: 8/10
Genre: Rock, Pop
David Morelli
Morcheeba (Blood Like Lemonade)
"'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin
d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères
fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye
Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais
pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères
douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin
années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de
retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill,
contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant.
Comme l'opus.
CD: 9/10
Genre: Lounge
Label: Pias - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Kele Okereke (The Boxer)
La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à
l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas
de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent
batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk
crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro,
Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les
mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et
surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy'
CD: 7/10
Genre: Electro, Rock
Label: Wichita - Distribution: V2
David Morelli
UNKLE (Where Did The Night Fall)
Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did
The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et
tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop
dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night
Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer
la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un
album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui
clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The
Rapture'
CD: 5/10
Genre: Electronica, Pop, Experimental
David Morelli
Moby (Wait For Me Remixes)
Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la
fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très
mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les
meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut
dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus
que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground
comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec
l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio.
CD: 8/10
Genre: Electro, House
Label: Little Idiot - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Zu (The Way of the Animals Powers)
Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the
Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien
Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie,
cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter
Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se
double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes!
CD: 8/10
Genre: Electro-Pop
Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
///////////// Dossiers /////////////
Interview de José Padilha, réalisateur de 'Tropa de elite 2'
Lorsque José Padilha a reçu l'Ours d'Or à Berlin en 2008,
les réactions ont été mitigées. Du côté des pro, on soulignait la morale osée de ce film d'action, et sa justesse, les critiques parlaient eux de
manifeste protofasciste défendant l'utilisation de la torture et de l'assassinat par un corps de police d'élite. Quoi qu'il en soit, dans son pays,
'Tropa de elite' connut un succès monumental, il a décroché quasiment tous les prix cinématographiques possibles et Padilha est devenu
instantanément célèbre. Le réalisateur, qui n'avait jusqu'alors tourné que des documentaires, a décidé de battre le fer tant qu'il était chaud. Dans
'Tropa de elite 2', il s'attaque à un angle encore plus sensible, au-delà d'une police corrompue et du trafic de drogue: la suite parle de politique,
tout aussi corrompue que le reste. 'Tropa de elite 2' a à nouveau été un super hit au Brésil, et il s'est aussi retrouvé au programme du Festival de
Berlin. Avec un résultat plus mitigé. Décevant, mais compréhensible, estime le réalisateur.
Padilha:
Je préfère quand mes films suscitent de chaudes discussions, mais il est clair que 'Tropa de elite 2' est plus aisé à comprendre
que le précédent. Le premier 'Tropa de elite' présentait une structure inhabituelle avec un narrateur qui n'évoluait pas. Le
personnage qui se voit transformé était quelqu'un d'autre. Si on s'identifie au narrateur, il y a des chances que l'on passe à
côté de la critique contenue dans le film. Cette critique n'émane en effet pas du narrateur. Il faut regarder plus loin afin de
découvrir ce que le film raconte. 'Tropa de elite 2' est bien plus simple. Le narrateur a compris qu'il s'était trompé la fois
précédente, qu'être un flic violent n'est pas bien. Mais finalement, il n'est quand même que la marionnette des politiciens.
Raison pour laquelle le film porte beaucoup moins à controverse.
Doit-on voir 'Tropa de elite 2' comme une réponse aux critiques avancées pour le premier?
Padilha:
Je ne travaille pas comme ça. Le cinéma est un médium unique pour moi. Je suis toujours frappé par cette tendance que les
gens ont de juger un réalisateur film par film, alors que les peintres sont évalués sur tout une période. Les critiques oublient
parfois que ma carrière comporte plus qu'un film. 'Tropa de elite' et 'Tropa de elite 2' sont dans la lignée immédiate de ce que
j'ai fait auparavant.
Faut-il être Brésilien pour entièrement comprendre 'Tropa de elite 2'?
Padilha:
Il y a évidemment des détails qu'un étranger ne remarquera pas, mais c'est vrai pour tous les films. Un film de gangsters de
Scorsese comme 'Goodfellas' contiendra aussi d'autres niveaux de compréhension pour quelqu'un originaire de New York. Un
film perd par définition une partie de sa signification à l'exportation. L'histoire ne se passe pas seulement à l'écran, mais aussi
dans la tête du spectateur. Il ajoute ses propres expériences à ce qu'il voit.
Pourriez-vous donner un exemple de quelque chose qu'un étranger interpréterait différemment?
Padilha:
La scène au cours de laquelle le personnage principal Nasciemento s'attaque à la personne à cause de qui son fils est à
l'hôpital en est un bon exemple. C'est une scène qui marche dans l'histoire, car le gars en question est un méchant, et le
spectateur veut qu'il soit puni. Pour le public brésilien, cet homme représente véritablement la politique corrompue en général,
et c'est là que la réalité entre dans le film, ce qui amène une catharsis. Au Brésil, à ce moment-là, le public se lève et
applaudit. Mais à l'étranger, ce n'est pas le cas, car les gens n'en on pas marre le la politique brésilienne.
Pourtant, les politiciens corrompus et incompétents ne sont pas une exclusivité brésilienne.
Padilha:
C'est aussi vrai. J'ai été interviewé par un journaliste autrichien qui m'expliquait qu'en Autriche, les choses se passaient
exactement de la même manière, les balles en moins. (rit) La corruption se retrouve en effet partout. Et le thème du film
souligne l'effet négatif de la corruption sur le tissu social. C'est universel. Mais tout le contexte, dans 'Tropa de elite 2', est
spécifiquement brésilien.
Avez-vous réalisé beaucoup de recherches pour ce film?
Padilha:
Enormément. Mes coscénaristes Rodrigo Pimentel et Bràulio Mantovani [à qui on doit 'Cidade de Deus', rn] voulaient que le
moindre détail soit correct. Lorsque j'ai tourné le documentaire 'Bus 174', j'ai rencontré plus de 30 agents de police et j'ai
demandé à l'un d'entre eux de travailler avec moi sur le script. Nous estimions que cette approche était nécessaire afin de
rendre une image fidèle de la situation. Pour 'Tropa de elite 2', j'ai passé beaucoup de temps au parlement. Les citoyens
peuvent y entrer sans problème pour y suivre les débats. J'ai consulté toutes les minutes des enquêtes sur les milices. J'ai
visité la prison de Bangu. Nous n'avons rien laissé au hasard.
L'une des figures les plus marquantes du film est un politicien possédant son propre programme télé, où il démolit ses opposants politiques. C'est
du vrai?
Padilha:
Absolument. Ce programme existe. Il y en a même plus d'un. J'ai entendu dire qu'ils en avaient aussi en Italie. Au Brésil, cela
ne pose pas le moindre problème qu'un show télé de ce genre soit présenté par un politicien. Nombre de ces programmes sont
également énormément populaires. On les entend également tout le temps à la radio. La plupart des radios brésiliennes
appartiennent à des politiciens. Cela fait partie de la corruption. Ces politiciens aident le gouvernement, et en échange, ils
reçoivent une licence pour lancer leur propre station de radio.
Ruben Nollet
Les chiens de paille - le remake
Grand artisan de la violence sèche et sans concession, mais
imparable et adoubée, Sam Peckinpah (les ultras classiques' Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia', 'Croix de fer', 'Osterman week-end',...)
balance en 1972 à la fois une de ses oeuvres les plus puissantes, de même qu'un nouveau véritable casse-tête pour les censeurs (qui sortent avec
frénésie les ciseaux): 'Les Chiens de paille', et ce dans la foulée de 'La Horde Sauvage'. Le western le plus méchant - hors délires transalpins jamais réalisé. Une critique américaine (Pauline Kael) n'hésite pas à qualifier 'Les Chiens de paille' de "premier film américain qui soit une oeuvre
d'art fasciste". Ok, laissons-lui la responsabilité de ces paroles douteuses... Dustin Hoffman livre avec 'Les Chiens de Paille' une interprétation
viscérale, basculant de la "nerderie" un peu gauche du mathématicien loin de son U.S. natale - emmené vers l'Europe sur les désirs de sa femme , vers un instinct de survie sans faille l'amenant à tuer pour s'en sortir. Il faut dire que son personnage a maille à partir avec une bande de
bouseux défendant stupidement leurs terres de Cornouailles. Une sale bande de xénophobes...
Controversé d'accord, mais au final, 'Les Chiens de paille',
tout comme la majeure partie des films de Peckinpah, prend place aux côtés des classiques du 7e art, et devient un modèle copié, recopié et usé
jusqu'à la corde par de nombreux réalisateurs. Nous vous recommandons plus que chaudement de (re)découvrir ce "proto survival", poisseux à
souhait. Vu que malgré son "grand" âge, il garde toute sa fulgurance, et décuple son bouquet au gré des ans.
Alors, fallait-il vraiment lui envisager un remake pour fêter ses 40 ans (il est sorti en 1971 aux Etats-Unis)? N'est pas là un outrage ultime?
Aucune idée, mais les relectures de ces dernières années, mis à part le cas singulier d'Alexandre Aja, n'ont généralement rien apporté à la
cinématographie mondiale, loin s'en faut. Prenons d'ailleurs pour exemple une autre balise du cinéma rude et sans concession: 'La dernière
maison sur la gauche'. Réalisé en 1972 par un tout jeune Wes Craven, cette oeuvre sans finesse ni charme, se fraie pourtant un chemin dans
l'univers des films cultes, et attire de décennie en décennie un public de plus en plus large. Et pourtant, le film n'est pas terrible! Son remake, mis
en boîte par Dennis Iliadis, sorti en 2009 est encore plus naze, et passa totalement à côté de son sujet. Tout comme les nouvelles moutures de 'I
Spit on Your Grave' , 'Mother's Day' (sans être le pire du lot),...
Quoi qu'il en soit, 'Les Chien de paille' 2011, c'est pour
bientôt! Rien de bien particulier à mettre en avant, si ce n'est que le scénario joue la carte de l'inversion: le héros est anglais, et subit l'attaque de
rednecks américains. Dommage, ça pue déjà le cliché inutile! Au commandes: Rod Lurie, réalisateur de 'Prix du Silence'. Autant dire que ça fait
maigre comme C.V. pour s'attaquer à Peckinpah. Allez, prions pour ne pas trop s'ennuyer lors de la sortie de cet opus - fort probablement inutile, en salles obscures.
Trust
Allez, disons le tout de suite, afin de préparer les esprits...
C'est bien David Schwimmer, Ross dans la série 'Friends', qui réalise le film 'Trust'. Loin d'être une comédie, ce long-métrage lorgne plus du côté
du drame et du thriller. Mais qu'est-ce qui a bien pu mener notre homme sur cette voie quelque peu inhabituelle le concernant?
Après quelques années de petits rôles - ou presque -dans des téléfilms et autres séries télévisées ('A Deadly Silence', 'The Wonder Years', 'L.A.
Law', 'NYPD Blue', ...), David Schwimmer gagne le gros lot en 1994 en signant un contrat qui sera reconduit pendant 10 ans. 'Friends' fait un
carton, et révèle au monde une poignée d'acteurs merveilleux dans leurs rôles d'amuseurs sentimentaux! Malheureusement, aucun d'entre eux ne
fait une véritable carrière en parallèle, ou après la fin de la série en 2004. Ceux qui s'en sortent le mieux sont Courteney Cox (encore aperçue
récemment dans 'Scream 4', sans parler de la série 'Cougar Town'... Dommage que l'excellent 'Dirt' n'ait pas eu de véritable succès), un bref
moment Matthew Perry (le feuilleton méconnu mais génial 'Studio 60 on the Sunset Strip', 'The Whole Nine Yards' - avec Bruce Willis, ...), et dans
une moindre mesure, mais plus constante, Jennifer Aniston ('The Switch'), ex-compagne de Brad Pitt. Lisa Kudrow et Matt LeBlanc sont nettement
plus pathétiques! Mais pour en revenir à David Schwimmer, la carrière de notre homme n'a pas vraiment connu de pics, si ce n'est son apparition
assez intéressante et remarquée (vu le personnage à la ramasse) dans 'Band of Brothers', ou celle plus caustique dans 'Curb Your Enthousiasm',
voire encore sa prestation vocale dans la franchise animée 'Madagascar'. Qui se souvient de 'Big Nothing' ou 'Nothing But the Truth' (voir l'article
sur 'Les Chiens de paille')?
Autre corde à son arc, David Schwimmer se pose parfois
derrière l'objectif, et endosse le rôle de réalisateur. Nous lui devons quelques téléfilms ('Nevermind Nirvana', 'New Car Smell'), des épisodes de
'Joey' (quelle daube cette série), et 'Little Britain USA', mais aussi le long-métrage pour salles obscures 'Run Fatboy Run', où il retrouve Simon
Pegg une nouvelle fois, après 'Big Nothing'. Pas de chef-d'oeuvre à l'horizon, mais une certaine maîtrise de la mise en scène malgré tout
'Trust' opte donc pour le thriller et le drame, et narre
l'histoire d'une jeune fille (14 ans) traquée sur Internet par un prédateur sexuel, dont elle s'éprend, et qu'elle rencontrera malheureusement en
chair et en os... La bande-annonce donne le ton: sérieux, élégant, visiblement assez bien troussé. Le casting constitue aussi un attrait de choix:
Clive Owen, Catherine Keener et la petite nouvelle Liana Liberato, aperçue dans différentes séries, telles que 'Sons of Anarchy', 'House M.D.', 'Cold
Case',... Au final, pas de traces dans tout cela du pourquoi de l'implication de Schwimmer dans un tel projet. Mais d'après les premières images, et
la note moyenne sur IMDB, nous irions bien faire un tour du côté du cinéma dès la sortie!
Conan the Barbarian
Marcus Nispel peut difficilement se voir qualifier de
réalisateur de films d'auteur... Mais plutôt de géniteur de semi-ratage ('Pathfinder') ou de remakes casse-gueule ('Massacre à la tronçonneuse',
'Vendredi 13')! Le voilà qui s'attaque une fois de plus à un classique indéboulonnable: 'Conan le barbare'. Une guerre des trônes dans laquelle
Nispel risque de perdre encore un peu plus de crédibilité? L'avenir nous le dira... Mais n'est pas Zack Snyder qui veut, et ce n'est nullement un
blasphème de penser que ce paquebot prend l'eau avant son largage.
Mais revenons-en à notre saigneur favori... 'Conan le Barbare' ou 'Conan le Cimmérien' voit le jour en 1932, sous la plume de Robert E. Howard
dans une histoire publiée dans le "pulp" Weird Tales.... Ainsi nait l'heroic-fantasy, un style toujours à l'honneur auprès de nombreux geeks
amateurs de jeux vidéos ou de rôles. Mais aussi des amateurs de bandes-dessinées (éditées par Marvel Comics puis chez Dark Horse), et autres
cinéphiles, notamment grâce à la cinglante incarnation de Conan mis en boîte en 1981 par John Milius, révélant une musculeuse star en devenir:
Arnold Schwarzenegger. Ce dernier remettra le couvert à plusieurs reprises, soit dans la peau du cimmérien, ou de personnages proches de
celui-ci: 'Conan le destructeur', 'Kalidor',... Pour en revenir à John Milius, force est de reconnaître que s'attaquer à son impeccable vision de
l'univers de Howard frôle l'inconscience, ou la mission suicidaire! En effet, 'Conan le barbare' n'a pas tardé à devenir le maître étalon d'un
sous-genre cinématographique encore d'actualité (ne fut-ce qu'à travers l'adaptation des livres de Tolkien) de nos jours, de par une perfection à
tous les étages.
Schwarzy affiche une plastique démesurée qui sied
parfaitement au personnage, son jeu peu subtil en rajoute une couche! Il se voit "secondé" par des acteurs hors pair: James Earl Jones, Max von
Sydow, ... Milius n'hésite par à se lancer dans la pure barbarie quand c'est nécessaire, ou encore à faire appel à un érotisme fumeux, mélangé
parfois à de la sorcellerie. Les combats à l'épée déchirent, transcendés par la puissante musique de Basil Poledouris.
Évidemment, tout cela ne laisse pas trop de latitude à Nispel! D'autant que son acteur principal, Jason Momoa, la nouvelle incarnation de Conan,
nous prouve semaine après semaine qu'il a le charisme d'une crotte de nez géante à la voix gutturale... Pour preuve, c'est lui qui interprète avec
un sérieux papal et un non-talent provoquant des fous-rires, Khal Drogo dans la série 'Game of Thrones'! Les bandes-annonces ne sont pas trop
rassurantes. Mais allez, nous ferons un détour par les salles obscures malgré tout, afin de ne pas louper les quelques moments forts certainement
présents, tout comme dans 'Pathfinder'. Un film moyen, mais pas totalement dénué de charme, et un peu vite passé à la trappe malgré tout.

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