X-Men : Le Commencement

Transcription

X-Men : Le Commencement
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
Thor
Cirkus Columbia
World Invasion: Battle Los Angeles
Monsters
Route Irish
Source Code
In a better world (Hævnen)
Rio
Scream 4
Rabbit Hole
Plastic Planet
Le chaperon rouge
Le Flingueur
Le Mytho
La Nostra Vita
Limitless (The Dark Fields)
James Blake
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
20TEN
The Runaway
Blood Like Lemonade
The Boxer
Where Did The Night Fall
Wait For Me Remixes
Compass
The Way of the Animals Powers
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
DVD
Buried
A bout portant
Le Quattro Volte
Holiday
Vampires
Takers
The Office (US) - saison 6
R U There
Rubber
The Other Guys
Poetry
Sueurs froides/ Fenêtre sur cour / Les oiseaux éditions spéciales
Une famille très moderne
Kaboom
Night of the Demons
Illégal
Blu-Rays
Machete
Fair Game
La Princesse de Montpensier
The Breakfast Club
Skyline
El Mariachi / Desperado / Desperado 2: Il était une
fois au Mexique
Ray
Hors d'Atteinte
Harry Potter et les reliques de la mort partie I
Classiques Disney: Bambi, Fantasia, Alice au pays des
merveilles
Volt, Le drôle de noël de Scrooge: 3D
Potiche
After.life
The American
Io sono l'amore
La Famille Jones
Dossiers
Interview : Michelle Rodriguez
Ya pas à dire, elle est solide la Michelle
Rodriguez. Et ce n'est pas le blockbuster de
science fiction 'World Invasion: Battle Los
Angeles' qui va changer son orientation
cinématographique.
The Adventures of Tintin: The Secret of the
Unicorn
Peut-être pensez-vous qu'associer les noms de
Tintin et de Steven Spielberg paraît insensé,
ridicule, voire carrément une grosse blague. Il
n'en est rien, bien au contraire...
Interview: Wes Craven
Plus d'une décennie après 'Scream 3', le
maître de l'horreur, Wes Craven, revient à
l'une de ses séries les plus célèbres. Avec un
aspect sérieusement grinçant cette fois.
X-Men : Le Commencement
Dans le monde des aficionados du comics, il
a toujours été de bon aloi de revenir
systématiquement aux origines des
super-héros.
///////////// Cinéma /////////////
Thor
Marvel, la maison d'édition américaine de comics livre une offensive de taille depuis quelques années et innonde le monde
avec des adaptations cinématographiques gros budgets. Alors que 'X-Men: First Class' et 'Captain America: The First
Avenger' sont très attendus, nous faisons la connaissance d'un nouveau super-héro: 'Thor', le dieu nordique plein de
biceps, armé d'un marteau à la puissance inouïe.
Pour Marvel, il était essentiel que le premier épisode de cette série ait un succès retentissant, vu que le personnage
principal est bien moins connu que Spiderman ou Superman. Celle-ci a compris depuis longtemps que pour ce faire, il faut
livrer de la qualité. Elle a donc laissé la réalisation à Kenneth Branagh, qui s'est fait remarquer grâce à de superbes
adaptations de Shakerspeare.
Ce qui porte ses fruits et empêche le débordement habituel de bruits et d'explosions inutiles. 'Thor' n'est certainement pas
une tragédie déchirante, mais les personnages gardent notre attention tout au long du film et les blagues sont vraiment
drôles. Croyez-moi, c'est déjà pas mal dans ce genre de films!
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 27 Avril 2011
Durée: 114 min
Réalisé par: Kenneth Branagh
Avec: Natalie Portman, Anthony Hopkins
Ruben Nollet
Cirkus Columbia
Au début de l'histoire, un chat sort de l'auto de Divko Buntic, le soi-disant méchant de 'Cirkus Columbia'. La scène donne
le ton du film d'autant plus que dans cette voiture une jeune et jolie jeune femme est assise. Sottises et enjouement ont
toujours été les ingrédients de base d'une comédie slave moyenne. Celle-ci nous vient de Bosnie et recèle derrière ses
situations grotesques une certaine critique sociale et de la mélancolie.
La critique sociale concerne la chute du Rideau de Fer et la manière dont beaucoup cherchèrent à gagner de l'argent et
renoncèrent à leur dignité afin de contenter les nouveaux dirigeants. Par exemple dans ce cas, de l'aube à tard le soir, on
passe sa journée à chercher le chat perdu de Divko.
L'âme en peine nous vient du réalisateur Danis Tanovic, qui 20 ans après les faits ne peut toujours pas comprendre
comment sa patrie la Bosnie s'est-elle retrouvée en guerre. Cela se ressent dans le film dans lequel tout le monde refuse
jusqu'au dernier moment de visualiser ce qui se trame devant sa porte.
'Cirkus Columbia' évite la farce exagérée que la région use trop souvent et la remplace par une sobriété bienvenue. Le
résultat est convaincant. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 27 Avril 2011
Durée: 113 min
Réalisé par: Danis Tanovic
Avec: Mira Furlan, Miki Manojlovic
Ruben Nollet
World Invasion: Battle Los Angeles
Ce qui se vend dans la campagne publicitaire imposante - quelles belles affiches ! Quel trailer remarquable ! - sous le
couvert d'un film de science-fiction, n'est rien d'autre qu'une accumulation de clichés usés dans le genre du film de guerre.
A la base, les images prises sur le vif d'un bataillon de marines U.S. non expérimentés qui sont témoins d'une brutale
invasion d'aliens fait vendre plus rapidement.
Le personnage principal Aaron Eckhart ('Thank You for Smoking', 'The Dark Knight') frappe les esprits dans la peau du
sergent troublé qui doit mener le groupe indiscipliné. Quand l'unité entre en action, la mise en scène pseudo réaliste tape
assez rapidement sur les nerfs. Les scènes d'action n'apportent rien et le spectacle des offensives des visiteurs étrangers
en furie est impitoyablement mis à mal.
En plus, les dialogues militaires extrêmes sont dignes des pires machos. Le prix du mauvais gout revient sans aucun doute
à la scène dans laquelle les soldats effectuent une vivisection sur un alien blessé afin de détecter les faiblesses de leurs
adversaires. Et hop, les méfaits de l'armée américaine au Moyen-Orient est d'un seul coup mis au rencart grâce au
divertissement hollywoodien !
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 20 Avril 2011
Durée: 115 min
Réalisé par: Jonathan Liebesman
Avec: Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez, Bridget Moynahan
Steven Tuffin
Monsters
Toujours excitée à l'idée de pratiquer l'exobiologie, la NASA envoie une sonde de plus explorer le vaste cosmos. De retour
sur Terre, l'engin s'écrase en pleine jungle mexicaine, et libère des particules vivantes extraterrestres. Quelques années
plus tard, des créatures monstrueuses envahissent les terres du Mexique, dont une partie frontalière avec les Etats-Unis est
mise en quarantaine: les aliens dévastent tout sur leur passage. Un reporter américain fait un reportage photo dans une
des villes touchées, et après un énième carnage, se voit confier une mission: ramener saine et sauve la fille de son
employeur - qu'il ne connaît pas -, blessée lors d'une attaque. Un périple simple de prime abord, mais moult ennuis, et le
bouclage total de la zone de quarantaine vont multiplier les embûches. A défaut de moyens, 'Monsters' est un
long-métrage malin. Et, plutôt que de tout miser sur les gigantesques envahisseurs, le réalisateur Gareth Edwards cible sur
l'infiniment indicible: l'amour. Sans être un mélo romantique, 'Monsters' dresse un portait tout en finesse psychologique de
son duo de personnages principaux... Un homme et une femme au coeur de l'Armageddon! Ajoutez à ces premières
qualités une photographie plutôt à la cool, et un aspect road-movie impeccable, vous aurez la (première) grosse surprise
2011.
Film: 8/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 20 Avril 2011
Durée: 94 min
Réalisé par: Gareth Edwards
Avec: Whitney Able, Scoot McNairy
Gauthier Keyaerts
Route Irish
Sur papier, 'Route Irish' est pour Ken Loach un retour vers des films comme 'Hidden Agenda', des thrillers politiques en lien
étroit avec l'actualité et remettant les choses à leur place. Il y a vingt ans, le réalisateur britannique se penchait sur la
situation en Irlande du Nord et la présence néfaste des Anglais ; maintenant, il se focalise sur la situation en Irak, où des
entreprises de sécurité privées (avec le soutien tacite du gouvernement) sont impliquées dans affaires pas très nettes.
'Route Irish' a tout ce qu'il faut pour un solide thriller. Les circonstances regorgent d'action (même lorsque l'histoire se joue
plus à Liverpool qu'en Irak), les enjeux sont très élevés et il ne manque pas de personnages prêts à dévoiler leur pire part
d'inhumanité.
Seulement Paul Laverty, le scénariste avec qui Loach collabore depuis 14 ans, manipule moins bien le genre que Jim Allen,
qui a écrit 'Hidden Agenda'. Avec son sujet, 'Route Irish' ne prend pas de demi-mesures, l'équilibre entre complot complexe
et moments plus intimes se cherche et les personnages ne sont pas glorieux. Le personnage principal Mark Womack
n'atteint pas non plus le niveau attendu, ce qui n'aide pas. C'est regrettable. (RN)
Film: 4/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 20 Avril 2011
Durée: 109 min
Réalisé par: Ken Loach
Avec: Mark Womack, John Bishop, Stephen Lord
Ruben Nollet
Source Code
Colter Stevens se réveille en sursaut dans le train direction Chicago où tout vole en éclat. Le film 'Source Code' a
commencé depuis 8 minutes, nous ne savons rien de l'histoire, et nous sommes aussi désorientés que Monsieur Stevens.
Surtout lorsqu'il se réveille dans une étrange cabine où une femme militaire lui parle derrière un écran.
'Source Code' joue constamment de cette manière sur les attentes et les doutes du spectateur, un défi bien plus difficile
qu'il n'y parait. Qu'il en sorte relativement indemne, est très méritant. Ben Ripley, qui a imaginé le concept et a écrit le
script, peut se targuer d'une plume solide, mais le mérite s'attribue aussi au réalisateur et ses acteurs.
Duncan Jones, l'Anglais qui nous a bluffés il y a deux ans avec son premier long 'Moon', tient le tout de mains de maitre et
fait de 'Source Code' un thriller intelligent divertissant dans la lignée d'Hitchcock. Il a pu en plus compter sur le quatuor
Jake Gyllenhaal, Vera Farmiga, Jeffrey Wright & Michelle Monaghan. Le dénouement aurait pu être un peu moins
sentimental et nébuleux mais au final, ce n'est qu'un détail. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 20 Avril 2011
Durée: 93 min
Réalisé par: Duncan Jones
Avec: Jake Gyllenhaal, Vera Farmiga, Michelle Monaghan
Ruben Nollet
In a better world (Hævnen)
Dans 'Brothers' - adapté par la suite à Hollywood avec Tobey Maguire, Jake Gyllenhaal et Natalie Portman dans les rôles
principaux - elle évoquait les liens familiaux secoués par les guerres. 'After the Wedding' racontait l'histoire d'un Danois qui
quitte un orphelinat indien pour assister à un mariage ... avec toutes les conséquences qui s'en suivent. 'Things We Lost in
the Fire' se fond dans la vie deux écorchés vifs.
Dans ce lauréat pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, Bier poursuit son intérêt Nord-Sud. Le protagoniste est
un docteur suédois qui travaille en Afrique et affronte au quotidien des choses terribles. Il retourne de temps en temps chez
lui au Danemark, où il doit se battre non seulement avec son divorce et les problèmes de son fils, mais aussi avec le
racisme et le harcèlement.
C'est clair, on ne sort pas indemne d'un film de Bier. Ce n'est pas volontaire, mais la cinéaste danoise lisse tellement son
cinéma dépressif qu'il nous glisse immédiatement sur la peau.
Film: 7/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 13 Avril 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Susanne Bier
Avec: Mikael Persbrandt, Wil Johnson
Steven Tuffin
Rio
Oh, mon Dieu, quelle ironie. Alors que nous vivons à une époque qui se nourrit d'idées banales et de toutes sortes
d'adaptations et de remake, nous exultons de joie lorsqu'un film à grand public prétend se baser sur une idée originale.
Même sur cette base, nous ne sommes même pas encore épargnés par les clichés du "déjà vus" !
Le dernier film d'animation des réalisateurs des 'Ice Age' regorge d'éléments qui font appellent aux souvenirs des
amateurs du genre d'autrefois. Le protagoniste traumatisé - un ara rare qui ne peut pas voler - a un petit quelque chose
de Dumbo. Sa romance troublée avec une congénère femelle semble calquée sur celle de "La Belle et le Clochard". Et la
relation naissante entre leurs propriétaires rappellent celles des maîtres des "101 Dalmatiens". La palette de couleurs vives
qui est utilisée pour Rio de Janeiro nous rappelle que nous sommes bien dans les studios Pixar de la perle "Up".
Bien sûr, vous pourrez encore jeter le voile sur ces quelques lacunes. Les personnages secondaires - un bouledogue noir ?
- et les numéros de chant et de danse faciles rendent le tout plus difficilement digeste.
Le point positif est le méchant vraiment terrifiant - un cacatoès vicieux - qui peut rivaliser avec les méchants célèbres de
Disney comme la sorcière dans "Blache Neige" ou Maléfice dans "la Belle au Bois dormant". Bien sûr, avec une dose en
moins d'innovation ...
Film: 3/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 13 Avril 2011
Durée: 90 min
Réalisé par: Carlos Saldanha
Steven Tuffin
Scream 4
De retour à Woodsboro afin de promouvoir son ouvrage exutoire "Out of Darkness", Sydney Prescott retrouve les précieux
comparses qui vécurent avec elle les atrocités commises par Ghostface... Une joie de courte durée, vu que les massacres
recommencent de plus belle, et impliquent les proches de Sydney. Peu importe le scénario, 'Scream 4' faisait partie de ces
arlésiennes qui tenaient en haleine des hordes de fans transis! Et Craven se devait de faire fort, vu qu'avec le premier
'Scream', il avait initié un renouvellement des paramètres classiques du slasher, mais aussi joué la carte d'un méta cinéma
plutôt malin, à l'instar de son 'New Nightmare'. Cynique en plein, Craven manipule ici ses personnages dans un étrange
acte quasi non-filmique, en tout cas terriblement parodique. De plus, il balance une volée de bois vert à la face des
nouveaux médias déferlant (You Tube) et autres réseaux sociaux virtuels (Facebook, Twitter, ... ), et leurs abus
existentiels et crétinistes. Oui, notre homme fait le réac, mais avec brio, joue la carte de l'humour, avec classe, ou encore
balance un gore décomplexé sans sourciller. Bref, 'Scream 4' ressemble à une intelligente farce, qui effraye plus par ses
messages sociétaux, que par son suspens. Drôle, rafraichissant, bien ficelé. Que demander de plus, si ce n'est un meilleur
rythme?
Film: 6/10, B.O.: 8/10
Date de sortie : 13 Avril 2011
Durée: 110 min
Réalisé par: Wes Craven
Avec: Rachel McAdams, Emma Roberts, Hayden Panettiere, Lauren Graham, Courteney Cox, Neve Campbell
Gauthier Keyaerts
Rabbit Hole
'Rabbit Hole' est le titre d'une bande dessinée dans laquelle un des personnages de cette histoire montre tout le talent
créatif dont il est capable. En même temps, l'histoire parle de l'abattement et du trou béant qu'un moment d'inattention
peut causer. De tous côtés, les personnages se heurtent à un immense sentiment de culpabilité. S'ils ne font rien, ils sont
détruits pas le regret et le chagrin. S'ils veulent aller de l'avant dans leur vie, ils sont annéantis par la culpabilité.
Le film 'Rabbit Hole' (et la pièce de théâtre éponyme de David Lindsay-Abaire sur laquelle il se base) n'est en soi pas d'une
grande légèreté, ce qu'il tente de contrecarrer de maintes façons. Les débordements émotionnels sont limités et restent
intimes, nous pouvons par moments même en rire.
C'est curieusement justement la raison pour laquelle 'Rabbit Hole' manque son objectif. Vous avez en permanence
l'impression d'une émotion contrôlée, comme s'il avait peur de d'office franchir la limite. Cela donne un film dense qui vous
impose des émotions et des réflexions sans vraiment parvenir à vous les faire ressentir. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 13 Avril 2011
Durée: 91 min
Réalisé par: John Cameron Mitchell
Avec: Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest
Ruben Nollet
Plastic Planet
"Plastic Planet" est le prototype de documentaire bourré de bonnes intentions mais qui, au final, se révèle moins
émancipatoire qu'anxiogène. Intéressante, cette étude sur l'envahissement - consenti - de notre quotidien par la matière
plastique l'est sans aucun doute (surprenants plans dans lesquels des familles du monde entier posent devant la masse
impressionnante d'objets en plastique se trouvant dans leur domicile). Bien documenté, "Plastic Planet" pose les enjeux
économiques (1 millions de travailleurs en Europe dans ce secteur), environnementaux (une pollution invisible au fond des
océans) et surtout sanitaires de l'utilisation du plastique. Et c'est bien entendu sur les effets néfastes sur la santé (cancers,
infertilité...) de tous ces objets dont nous ne nous méfions pas (tétines de biberon, films plastiques entourant la nourriture
...) que le film s'appesanti de manière particulièrement angoissante. Mais le réalisateur travaille exclusivement à charge. Il
entoure son alarmant constat d'un soupçon de complot entre producteurs et ne propose que de timides alternatives à
l'utilisation du plastique. Ce qui dessert le propos. Un constat mitigé qui vire à l'embarras lorsque le réalisateur singe de
manière un peu pathétique les techniques d'agit prop de Michaël Moore pour dynamiser son film.
Film: 6/10, B.O.: 9/10
Date de sortie : 20 Avril 2011
Durée: 95 min
Réalisé par: Werner Boote
David Morelli
Le chaperon rouge
"You're a killer too", s'indigne le loup-garou dans 'Red Riding Hood' à l'encontre du Chaperon Rouge. Et non, vous n'aurez
pas droit à l'habituelle histoire telle que véhiculée depuis toujours, même si le personnage féminin porte aussi une cape
rouge vif, mettez de côté les grandes oreilles, les grands yeux et les grandes dents ainsi que les pierres cachées dans un
abdomen recousu.
'Red Riding Hood' a aussi l'ambition de mettre en exergue le côté érotique sous-jacent à l'histoire. Des couples se roulent
dans le foin, des couteaux et des haches ont un aspect étrangement phallique et quand l'actrice Amanda Seyfried s'émeut,
vous ne pouvez pas passer à côté de son décolleté.
Cependant, les parents ne se feront pas de souci car le film est du chef de Catherine Hardwicke, qui le préserve dans des
limites décentes avec lesquelles elle a déjà su flirter dans Twilight'. L'aventure sombre semble en soi artificiellement
gentille, jusqu'à ce que Gary Oldman vienne instiller le trouble et évite de la sorte au film de tomber dans l'oubli. Avec lui,
'Red Riding Hood' se transforme soudain en un conte gothique divertissant. Comme cela sied à un loup garou, pour ainsi
dire. (RN)
Film: 5/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 13 Avril 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Catherine Hardwicke
Avec: Amanda Seyfried, Gary Oldman
Ruben Nollet
Le Flingueur
Au début des années 70, la star hollywoodienne Charles Bronson se trouvait au tournant de sa carrière. Soit il continuait sa
carrière comme acteur dans des rôles secondaires (voir entre autres 'The Dirty Dozen' et 'Once Upon a Time in the West),
soit il prenait le risque de prendre les rôles principaux dans des petites productions. Il a choisi la deuxième option et devint
célèbre mondialement grâce aux films réactionnaires de 'Death Wish'. Avant de commencer la franchise, il avait pris à son
compte le rôle-titre dans 'The Mechanic'. Ce film sur les relations sans cesse plus difficiles entre un tueur à gage
professionnel et son élève ingrat (joué par la star de 'Airwolf' Jan-Michael Vincent) a pris ses quartiers dans les livres
d'histoire du cinéma pour ses séquences d'ouverture sans dialogue et sa finale plus sombre que sombre. Il reste peu des
ces facteurs dans ce remake avec le chauffeur de 'The Transporter' Jason Statham et Ben Foster de '3:10 to Yuma'. C'est
tout de même l'un des meilleurs films d'action de ces derniers temps au cinéma. L'interaction tendue entre les deux
protagonistes apporte quelques moments de divertissement. Et l'approche de Simon West de 'Con Air' apporte à
l'ensemble la crédibilité nécessaire.
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 93 min
Réalisé par: Simon West
Avec: Jason Statham, Ben Foster, Donald Sutherland
Steven Tuffin
Le Mytho
Pour être honnête, nous devons admettre que le nouveau Adam Sandler n'est pas aussi mauvais que son précédent
long-métrage, 'Grown Ups'. Mais en fait, à peine mieux.
Il fut un temps où l'ancien humoriste alternait les comédies plus ou moins réussies. Dans un film comme 'The Wedding
Singer', sa partenaire Drew Barrymore veillait à ce que Sandler donne le meilleur de lui-même. Le grand cinéaste Paul
Thomas Anderson savait dans 'Punch-Drunk Love' élever la personne passivo-agressive de Sanders à une prouesse
cinématographique.
Ce temps semble révolu depuis longtemps.
Cette fois-ci, la superstar américaine tient la réplique à l'icône de 'Friends' Jennifer Aniston. Il joue un chirurgien plastique
qui profite de sa vie de célibataire, au côté de son assistante démoralisée qui essaye de survire avec ses deux enfants
terribles. Lorsqu'il rencontre la femme de sa vie, il embarque sa comparse dans un mensonge monstrueux.
Vous devinez déjà le dénouement de l'histoire. L'excès de moments gênants, de sous-entendus ratés, de personnages
secondaires insupportables et de coups de pub pénibles défient toute imagination.
Film: 3/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 120 min
Réalisé par: Dennis Dugan
Avec: Adam Sandler, Jennifer Aniston
Steven Tuffin
La Nostra Vita
L'année passée, Elio Germano, l'acteur principal de 'La nostra vita', recevait au Festival de Cannes le prix du meilleur
acteur, qu'il se devait de partager avec son partenaire dans 'Biutiful', Javier Bardem.
Germano n'a certainement pas volé ces lauriers mais voilà l'unique chose positive à dire au sujet de 'La nostra vita'. La
déception est d'autant plus grande que ce film est l'oeuvre de Daniele Luchetti, un cinéaste qui a prouvé avec entre autres
'Il mio fratello è figlio unico' qu'il savait manier la logique narrative.
Cette fois-ci, il déçoit son public. A la base, il construit son intrigue (qui rappelle 'La promesse' des frères Dardenne) avec
suffisamment de réflexion. Nous découvrons l'histoire du protagoniste Claudio pas à pas et nous recevons un aperçu des
facteurs qui le conduiront vers des décisions contestables. Finalement, nous comprenons tous que nous aurions donné la
priorité à notre famille dans de pareilles circonstances.
Mais juste au moment où l'on se demande comment Claudio se sortira de la tombe qu'il s'est lui-même creusée, Luchetti
provoque le dénouement ... en disant que tout est résolu. Dans la vie, on a parfois de la chance. Mais un réalisateur qui fait
de la sorte, ne mérite rien d'autre que de la malchance.
Film: 3/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 93 min
Réalisé par: Daniele Luchetti
Avec: Raoul Bova, Elio Germano, Stefania Montorsi
Ruben Nollet
Limitless (The Dark Fields)
"En effet, j'ai mal évalué certaines choses", entendons-nous admettre au début de l'histoire Eddie, le protagoniste de ce
thriller spitant, 'Limitless'. En fait, nous sommes à ce moment déjà à la moitié de l'histoire mais le scénario a choisi la voie
du flashback. Quoi qu'il en soit, il semblerait que sa vie sera courte, dommage pour un type au "QI à 4 chiffres".
'Limitless' oscille constamment entre le sérieux et la parodie et conserve étonnamment cet équilibre. Par exemple, quand
Eddie trouve la pilule longtemps recherchée, nous avons droit à une musique angélique. Et la manière avec laquelle il
dépasse sa dose nécessaire suite à la visite d'un gangster russe, est tout à fait ridicule.
Le grand mystère du film n'est pas tant de savoir d'où viennent les pilules d'Eddie ni de connaître son destin, mais à qui
nous devons un dénouement aussi ridicule. Que les scénaristes aient voulu enjoliver la fin déprimante du roman original, je
peux encore le comprendre. Mais l'alternative qu'ils proposent ne tient pas. 'Limitless' mérite mieux. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 97 min
Réalisé par: Neil Burger
Avec: Robert De Niro, Bradley Cooper, Abbie Cornish
Ruben Nollet
///////////// DVD /////////////
Buried
Peu sont celles et ceux ayant résisté à la tentation, d'une poilade facile lors de la lecture du synopsis de ce suffoquant
thriller! Et pourtant... 'Buried' se passe bien dans un lieu unique: un cercueil de fortune, dans lequel est séquestré un otage
américain, fait prisonnier en Irak. Oui, une unité géographique malade, voire suicidaire pour la plupart des réalisateurs,
poussant à l'extrême la logique de Larry Cohen et Joel Schumacher ('Phone Booth'). Ici pas de point de fuite, si ce n'est un
briquet pour donner un peu de lumière, et l'apport du Global System for Mobile communications dans le scénario. Un
acteur, une caisse, un GSM... et quelques voix, afin d'élargir le propos, mais uniquement suggestive ment et
"acousmatiquement". Audacieux visuellement, politiquement et cinématographiquement, 'Buried' n'est clairement pas un
film américain, mais bien l'oeuvre d'un "artisan" ibère: Rodrigo Cortés (géniteur de l'étonnant 'Concursante')... Tant dans
son propos (que je vous laisse découvrir), que dans son économie. Vous l'aurez compris, c'est une véritable bombe!
Film: 8/10, Extras: 7/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 93 min
Réalisé par: Rodrigo Cortés - Avec: Ryan Reynolds, Ivana Miño, José Luis García Pérez
Distributeur: Belga / E1 Entertainment
Extras: Making of, featurettes,...
Gauthier Keyaerts
A bout portant
Vous aimez les thrillers musclés, linéaires et nourris à l'adrénaline comme un couloir de 100 mètres, les films qui sentent le
Bruce Willis dès qu'ils se mettent à péter? 'A bout portant' c'est donc pour vous! Et aussi étonnant que cela puisse paraître,
cette production française parfois un peu couillonne (situations absurdes, dépit du bon sens et de la logique, résolution
pataquès) résiste à la critique vu l'excellente maîtrise et les choix intelligents de mise en scène opérés par Fred Cavayé,
mais aussi un rythme vraiment audacieux et balèze. Exit les "shaky cam" pourries, le montage illisible fait à la ramasse...
Sans être old-school, 'A bout portant' possède des qualités rares à notre époque ou le 7e est incapable de traiter les
spectateurs comme des puces cocaïnées et stéroïdées, abruties par le port de lunettes 3D. Imparfait mais efficace, de quoi
attendre avec impatience le prochain Cavayé, qui visiblement aime se cantonner au post '24'.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: Fred Cavayé - Avec: Gilles Lellouche, Roschdy Zem, Gereard Lanvin, Elena Anaya
Distributeur: Belga
Gauthier Keyaerts
Le Quattro Volte
Sis dans les terres de Calabre, un berger toussote, porté par la foi... jusqu'à son dernier souffle. Notre homme une fois
trépassé, ses chèvres circulent en d'autres mains, parfois s'égarent et périssent au pied d'un majestueux résineux. Sapin
gigantesque qui sera coupé afin de servir d'artefact festif, puis de terminer en morceaux de charbon. Hors du temps, hors
des villes, la vie ne s'écoule pas tout à fait comme chez nous en ces lieux magiques, fascinants. Et le cycle de la nature
reprend des airs de gigantesque usine à recyclage organique, propre à une profonde réflexion sur la réincarnation. A la
lisière des mondes, humanité / nature, fiction / documentaire, etc. 'Le Quattro Volte' redéfinit avec élégance, raffinement
et poésie le terme d'économie cinématographique. Drôle, profonde, émouvante, cette pièce de folk cinéma séduira les férus
de dentelle intellectuelle, guidée par les patrons pythagoriciens et tatiesques. Magnifique!
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 88 min
Réalisé par: Michelangelo Frammartino - Avec: Giuseppe Fuda, Bruno Timpano, Nazareno Timpano
Distributeur: Lumière
Extras: Interview
Gauthier Keyaerts
Holiday
Si vous aimez le cinéma français trash, parfumé à l'essence de Labiche, délirant et décousu, capable de tourner en dérision
les archétypes Agatha Christesques, et laissant la part belle à un numéro de crétinisme profond de la part d'un Jean-Pierre
Darroussin sans limites... 'Holiday' c'est pour vous! En tout cas si l'aspect théâtral et fondamentalement léger ne vous
exaspère pas. Vu qu'il faut ici s'accrocher! Mais au-delà de certains côtés énervants (le non-sens à la française, c'est
toujours un peu raté), et de situations décousues, 'Holiday' constitue un opus surprenant. De là à être bon...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Guillaume Nicloux - Avec: Jean-Pierre Darroussin, Judith Godrèche, Josiane Balasko
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
Vampires
Ok, cette sortie date un peu, mais je m'en serais vraiment voulu de ne pas avoir fait de séance de rattrapage. De toute
façon dans le cas du 'Vampires' de Vincent Lanoo, peu importe... En effet, ce n'est pas un film de genre (documenteur
grinçant, à teneur fantastique, et très très belge) issu de nos contrées, suivant l'étrange chemin d'une hybridation entre la
froideur d'Harry Kümel, l'esprit anarchiste de 'C'est arrivé près de chez vous' ou encore le pastiche d'un 'Strip-tease' qui a
mobilisé les foules! D'autant que légèrement mieux maîtrisée (trop de verbiages inutiles, de répétitions, et de jeux
d'acteurs un peu trop théâtraux), cette péloche de malade aurait été cultifiée dans la minute! Mais bon, Lannoo semble
hésiter entre pure comédie et tentative de putsch intellectuel, parfois potache, parfois maladroitement engagé. Autre petit
problème, l'ombre de 'C'est arrivé près de chez vous' plane trop sur cette poilade vampirique. Non pas qu'il soit impossible
de faire un faux documentaire sans que la filiation se fasse immédiatement, mais cette systématique de beaufitude
(accusation du racisme latent, système social foireux, ...), ce besoin de faire appel au massacre d'enfants ou encore de
petits vieux, rappelle trop les grands écarts moraux de Rémy Belvaux et André Bonzel. Bref, un peu maladroit, mais
parfaitement cinglé!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 88 min
Réalisé par: Vincent Lannoo - Avec: Paul Ahmarani, Julien Doré, Carlo Ferrante, Alexandra Kamp-Groeneveld
Distributeur: Melimedias
Extras: Interviews
Gauthier Keyaerts
Takers
Une bande de gangsters à la cool, beaux gosses, blindés de tunes, jazzy en plein... Deux flics, paumés, avançant au
hasard des situations vaudevillesques qu'ils doivent subir. Alors que les uns atteignent un climax de bonheur existentiel, les
autres plongent dans la médiocrité et la déprime. Mais lorsque leurs chemins vont se croiser, la roue karmique ca se mettre
à tourner, avec des conséquences plutôt inattendues et implacables. Parfaitement laid et 'rician à s'en vomir sur les
pompes, ce clip flirtant continuellement avec le cabotinage et la frime superficielle, n'apporte que de rares moments de
satisfaction. Refaites-vous plutôt l'excellent 'The Town'.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 107 min
Réalisé par: John Luessenhop - Avec: Matt Dillon, Paul Walker, Hayden Christensen, Idris Elba
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Commentaires audio
Gauthier Keyaerts
The Office (US) - saison 6
Les zéros sont de plus en plus fatigués, et ce ne sont pas la grossesse de Pam et son mariage avec Jim qui remontent le
niveau! Que du contraire, ces épisodes "échappée maritale aux chutes du Niagara" raclent carrément le fond, et en
arrivent à devoir littéralement exploser les bourses pour tenter de faire rire. Pour le reste, il ne se passe plus grand-chose
de croustillant dans les locaux de Dundler Mifflin, si ce n'est des parodies réchauffées de situations déjà abordées, et des
personnages tellement plantés dans leurs caricatures qu'ils en deviennent pathétiques. Bref, une lente mais certaine agonie
qui dure depuis déjà la troisième saison. Bonne nouvelle: l'acharnement thérapeutique devrait s'achever avec la septième.
Film: 5/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Ken Kwapis - Avec: Steve Carell, Rainn Wilson, John Krasinski, Jenna Fischer
Distributeur: Universal
Extras: Bêtisier, commentaires audio,...
Gauthier Keyaerts
R U There
Un gamer de haut hollandais participe à un concours par équipe de très haut niveau à Taiwan. Mais alors que les victoires
s'accumulent, la pression monte. Tout se passe pour le mieux jusqu'au moment où notre compétiteur assiste dans la rue à
un accident mortel. Traumatisé, il perd le contrôle et sa légendaire concentration, et des symptômes psychosomatiques
commencent à le faire souffrir. Mis sur le banc de touche, notre homme trouve un peu de réconfort et de soulagement par
hasard, auprès d'une belle et jeune taïwanaise, avec qui il partage un double trip: à la fois réel (il part quelques jours avec
elle) et virtuel, sur une idyllique plateforme de rencontre. Mais alors que leurs avatars laissent exprimer des sentiments, il
en est tout autrement dans le concret. Petit film tout en douceur et poétique, 'R U There' constitue le versant geek de 'Lost
in Translation'. Surprenant.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 87 min
Réalisé par: David Verbeek - Avec: Huan-Ru Ke, Stijn Koomen
Distributeur: Lumière
Extras: Commentaires audio, scènes coupées
Gauthier Keyaerts
Rubber
Quentin Dupieux est un drôle d'Oizo, personne ne le nie. Ses projets musicaux sentent déjà bon le parfum d'anarchie
cintrée et de passéisme sans nostalgie. Mais lorsqu'il balance en 2006 sur les grand-écrans l'impensable 'Steak', il laisse
critiques et public dans un état de perplexité totale! En effet, son délire soutenu par Eric et Ramzy (un choix étonnant mais
gagnant), ou encore Sébastien Tellier, à de quoi désarçonner. En constant décalage, cet opus rétro futuriste, soutenu par
une bande-originale de malade, ne ressemble à pas grand-chose de cinématographiquement répertorié! Au départ boudé,
'Steak' sera finalement cultifié, et c'est très bien ainsi. 'Rubber' ne cherche pas plus le chemin de la facilité... Cette histoire
ravagée de film dans le film, tournant littéralement autour d'un pneu sérial-killer (il tue par la pensée) et prenant souvent
le large vers des contrées métaphysiques et philosophiques, repose sur une volonté puissamment dérangeante de jouer
sur le minimal. L'histoire est simple, lente, répétitive, moqueuse, inconfortable, poétique et surtout généreuse en matière
d'image. La photographie resplendit. Dupieux a fait son film, personnel et entier, au public de l'aimer ou non... Il n'assume
pas le service après-vente!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Quentin Dupieux - Avec: Stephen Spinella, Roxane Mesquida, Jack Plotnick
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
The Other Guys
Risée de leur commissariat et définitivement calés dans des impasses professionnelles, les inspecteurs Gamble et Hoitz, se
retrouvent pourtant - par hasard - sur une grosse enquête qui pourrait changer leur statut. Surtout que les deux stars du
département viennent de décéder récemment, de manière assez stupide. Mais au lieu d'accumuler les honneurs, Gamble et
Hoitz accumulent les maladresses, puis se heurtent à une hiérarchie visiblement embarrassée par d'éventuels résultats.
Buddy movie sans véritable gros défauts, ni saveur particulière, ce 'The Other Guys' (également connu sous le nom de
'Very Bad Cops') meublera une soirée sans envies particulières... J'espère que vous trouverez mieux!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 107 min
Réalisé par: Adam McKay - Avec: Will Ferrell, Mark Wahlberg, Eva Mendes, Michael Keaton, Steve Coogan, Ray Stevenson,
Dwayne Johnson, Samuel L. Jackson
Gauthier Keyaerts
Poetry
Grand-mère rêveuse et quelque peu décalée, Mija vit avec son petit-fils, un adolescent taciturne qu'elle tente tant bien que
mal d'apprivoiser. Réfugiée dans son petit monde, naïvement raffinée et élégante, Mija décide un jour de s'inscrire à un
cours de poésie... ce qu'elle a toujours rêvé de faire. Mais sa quête de mots chantants, sa collection d'instants précieux, et
ses douces rêveries vont s'ébranler, suite à un début d'Alzheimer et au suicide d'une jeune fille. Une affaire qui les touche,
elle et son petit-fils: les élèves du lycée que fréquentait la défunte sont soupçonnés de l'avoir violée, ce qui l'aurait
poussée à mettre fin à ses jours. Déjà abonné par tradition à la structure mélodramatique, le cinéma Coréen ne pouvait
qu'exceller dans un produit purement issu de ce genre. Lee Chang-Dong livre avec 'Poetry' un film aussi délicat que cruel,
subtil et sans pathos inutile.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 139 min
Réalisé par: Lee Chang-dong - Avec: An Naesang, Kim Hira, Lee David Yun Junghee
Gauthier Keyaerts
Sueurs froides/ Fenêtre sur cour / Les oiseaux - éditions
spéciales
Vous avez le bonjour d'Alfred, sir Alfred... Eh oui, après un retour de 'Psychose' en Haute définition, à la ligne éditoriale
sèche et musclée, habillée d'un lifting discret, le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock nous revient... étonnamment
en DVD! En effet, aussi curieux que cela puisse paraître, trois pièces de gros calibre: 'Sueurs froides', 'Fenêtre sur cour' et
'Les oiseaux' réapparaissent dans les linéaires, sous de nouvelles jaquettes, contenant des éditions spéciales doubles!
Est-ce là un galop d'essai, permettant de faire patienter les fans que nous sommes avant le grand passage au Blu ray? Il
est clair que les masters ici présentés, surtout 'Sueurs froides' carrément bluffant, constituent de petits bonds en avant
vers le délice total des mirettes. Autre point alléchant, les bonus: des commentaires audio, de nouvelles archives, des
épisodes d' Alfred Hitchcock présente, .. Tout cela permet au cinéphile hardcore de s'offrir une nouvelle vision, historique et
filmique, de ce trio de délices épicés aux grands frissons. Allez, on repasse à la caisse!
Film: 8/10, Extras: 9/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Alfred Hitchcock - Avec: James Stewart, Kim Novak, "Tippi" Hedren, Grace Kelly
Distributeur: Universal
Extras: Commentaires audio, archives, documentaires, ...
Gauthier Keyaerts
Une famille très moderne
The Switch
Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle
paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested
Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville
sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et
d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique,
'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives
inutiles.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Kaboom
Délicieusement précieux et maniéré, Smith mène une sympathique vie d'étudiant libertaire sur un Campus universitaire
étasunien. Bi curieux, il aime se frotter aux deux sexes, le plus souvent possible... et ce n'est pas sa meilleure amie
lesbienne qui le contredira, elle-même abonnée aux hormones en fusion! Un doux délire partagé entre la drague sans
entraves, le copinage sincère, les cours (oui, parfois), mais aussi les fantasmes divers. A propos de fantasmes, Smith se
disperse quelque peu: il a craqué sur son colocataire, le musculeux blondin prénommé - à bon escient - Thor, il se laisse
entraîner après une belle défonce dans un plan baise avec une sulfureuse mademoiselle, et subit une confusion certaine
entre réalité et onirisme après avoir fait à répétition le même rêve pour le moins étrange. Après cet événement qui aurait
pu être anodin, le monde de Smith dérape cependant de plus en plus vers l'étrange. Énergique, anarchiste, délirant mais
avec une maîtrise impeccable, sensuel, transgenres tendance gay mais hétéro friendly, 'Kaboom' constitue une surprise de
taille! Malgré ses 52 ans au compteur, le réalisateur Gregg Araki se permet de donner une leçon de fraîcheur juteuse, loin
d'être aussi superficielle qu'elle pourrait le sembler. Succulent, drôle, parfois un peu lourd, 'Kaboom' n'en reste pas moins
une belle déflagration cinématographique.
Film: 8/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 88 min
Réalisé par: Gregg Araki - Avec: Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Roxane Mesquida
Distributeur: Lumière
Extras: Commentaires audio
Gauthier Keyaerts
Night of the Demons
Stupide à pleurer, joué à la ramasse (mention spéciale à un Edward Furlong boursouflé et qui donne l'impression de
chercher en permanence son prochain fixe), mal foutu... 'Night of the Demons', remake d'un opus pop-co(r )n des 80's
(également connu sous le nom 'Demon House') n'a de prime abord rien pour lui. Mais celles et ceux qui arriveront à passer
l'atroce et ridicule tentative d'exposition, tournée comme un mauvais clip - tics d'images en prime -, se délecteront de cette
gentille bisserie décomplexée. Plus le métrage avance, plus ça délire, et, à force de très grand n'importe quoi, la bonne
humeur surgit! Couillon, mais drôle!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 93 min
Réalisé par: Adam Gierasch - Avec: Tatyana Kanavka, Michael Arata, Shannon Elizabeth, Edward Furlong
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Illégal
L'abord de la thématique - ô combien d'actualité - de l'accueil des migrants en Belgique se résume souvent à de froides
statistiques ou à la brève interview d'un sans papier au JT. Plutôt que de se concentrer sur ce qui a emmené les migrants
dans notre plat pays, Olivier Masset-Depasse se penche sur l'implacable mécanique légale et administrative visant à
expulser les sans papiers à travers son symbole le plus visible : les centres fermés. Tania, clandestine vivant en Belgique,
se voit séparée de son fils et est enfermée dans l'un de ces centres. Le réalisateur offre au spectateur la possibilité terrible et bouleversante - de se mettre à la place de cette mère qui lui ressemble tant - elle est blanche et européenne et de vivre avec elle le quotidien déprimant et anxiogène des individus et familles vivant en centre fermé. Supérieurement
interprété par Anne Coesens, illégal est moins un film militant qu'un thriller haletant sur un fond social dramatique et
interpellant.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: Olivier Masset-Depasse - Avec: Anne Coesens, Alexandre Golntcharov
David Morelli
///////////// Blu-Rays /////////////
Machete
Je me souviens m'être quasi fait dessus lorsque je vis en vision de presse, en ouverture de la projection de 'Planet Terror',
le faux trailer de 'Machete'. Comme beaucoup de geeks au cerveau dysfonctionnel, je fus alors pris d'une envie irrépressible
de pouvoir contempler la version long-métrage. Robert Rodriguez ayant bien vite compris l'impact de cette bande-annonce
mémorable, n'a pas tardé à annoncer la mise en chantier du projet. Youpi avons-nous hurlé tous en choeur!
Malheureusement, le résultat final n'est pas à la hauteur des espérances. Rodriguez n'est pas dans l'ornière où il se
fourvoie assez fréquemment, mais n'arrive pas trop à donner un véritable souffle épique à ce faux opus 'Grindhouse'. Déjà
qu'on connaît l'air, alors nous servir la même chanson, en moins bien, c'est un peu idiot. 'Machete' se laisse donc voir sans
problème d'allergie particulière, mais ne suscite pas l'énorme frisson tant attendu.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 107 min
Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba
Distributeur: E1 Entertainment / Sony Pictures
Gauthier Keyaerts
Fair Game
Porté à bras le corps par le couple Naomi Watts / Sean Penn, 'Fair Game' lance un pavé de plus dans la marre déjà
troublée par l'excellent 'Green Zone'... et remue encore une fois les manipulations de l'administration Bush, post 9/11,
ayant mené au deuxième affrontement en Irak. Prenant ici comme point de départ un agent féminin de la CIA, quasi
barbouze, mise au ban de son service à cause de sordides manipulations va-t-en-guerre, le film s'attarde autant sur la
grande Histoire que sur celle de ses modestes et infortunés protagonistes. Le tout dans une optique relativement modeste,
et une mise en scène scolaire.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 104 min
Réalisé par: Doug Liman - Avec: Sean Penn, Naomi Watts,
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
La Princesse de Montpensier
Pour me vendre un film romantique français, situé au XVIè siècle en pleine guerre de religions, avec une brochette
d'acteurs sapés comme des clowns... Faut se lever tôt. Et pourtant, 'La princesse de Montpensier' du sieur Bertrand
Tavernier, avec ses acteurs à la limite du mauvais jeu théâtral, possède une ferveur, une sensualité picturale, qui lui
confèrent finalement un certain charme. Et vu que ses défauts ne le lestent finalement pas trop, l'intérêt surnage jusqu'à la
fin de cette reconstitution historique parfois assez prenante. Loin d'être un chef-d'oeuvre, mais permet de passer un
moment agréable V.F. uniquement.
Film: 6/10, Extras: 9/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 139 min
Réalisé par: Bertrand Tavernier - Avec: Grégoire Leprince-Ringuet, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel
Distributeur: Studio Canal / Twin Pics
Extras: Commentaires audio,making of,...
Gauthier Keyaerts
The Breakfast Club
Bardé de tubes 80's oscillants entre FM et new waveke, 'The Breakfast Club' et ses ados rebelles mais pas trop, n'a pas
fondamentalement vieilli... Enfin, ne souffre pas trop de son appartenance à cette douloureuse décennie culturelle. Par
contre, moi j'ai pris de la bouteille, et ce genre de pelloche verbeuse me fatigue. Se consomme entre 14 et 17 ans.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: John Hughes - Avec: Emilio Estevez, Judd Nelson, Molly Ringwald
Distributeur: Universal
Extras: Featurettes, ...
Gauthier Keyaerts
Skyline
Ce ne sont pas les fratries qui manquent dans le milieu du 7e art... Parfois gagnantes, à l'instar des Coen ('True Grit'), des
Wachowski (la saga 'Matrix') ou encore de Michael et Peter Spierig (un premier opus moyen mais rigolo, 'Undead', et un
deuxième fabuleux, 'Daybreakers'), souvent un peu moisies et feignasses dans l'acception de Danny Pang et Oxide Pang
('The Eye'), voire carrément nulles en plus d'être faussement une histoire de famille (Mitchell Altieri et Phil Flores, soit les
Butcher Brothers), les liens du sang s'expriment et s'affichent donc en salles obscures. Pour le meilleur et pour le pire!
Parlons ici de Greg et Colin Strause, responsables de l'éprouvant 'Skyline'. Déjà décriés, même carrément menacés de
séjour en fosse à purin lors de la sortie d' 'Aliens vs Predator - Requiem', les gusses remettent le découvert avec 'Skyline'.
Et dans le genre déconfiture aux fruits blets sur biscotte anémique, ils se posent là (oui, là, juste au milieu des bacs à
solde). 'Skyline' c'est un peu de l'Ed Wood tendance post 2 K, avec la même fascination pour les faux raccords, jeux
d'acteurs improbables (ils ont oublié de préchauffer le Balfour) et autres pompages sauvages d'idées. Tellement raté qu'il
en deviendrait presque touchant.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 94 min
Réalisé par: Colin, Greg Strause - Avec: Eric Balfour, Scottie Thompson, David Zayas, Donald Faison
Distributeur: Melimedias
Extras: Scènes coupées, scènes versions longues, featurettes, commentaires audio,...
Gauthier Keyaerts
El Mariachi / Desperado / Desperado 2: Il était une fois au
Mexique
Grâce à cette poignée de goguenards travaux cinématographiques, l'ami Robert Rodriguez réussit à se tailler une
réputation à la hauteur de ses qualités et défauts! ' El Mariachi', mis en boîte avec un budget équivalent à celui dévoué aux
sucrettes sur les tournages des frères Dardenne, prouve lors de sa sortie qu'une bonne paire de cojones, accrochées au
bon endroit, et un talent brut de décoffrage permettent à celui qui en veut d'aboutir un film viscéral, apte à conquérir le
monde entier. Rodriguez trouve son public dans le giron du culte tendance grosse déconne, et bâtit un mythe qui perdure.
Suite approximative, 'Desperado' monte sérieusement la barre, sans pour autant échapper au contrôle par abus d'ambition
à Rodriguez. Nanti d'une enveloppe budgétaire confortable, hanté par l'omniprésence féline d'un Antonio Banderas en plein
consécration, rendu pinupifié par le physique explosif de Salma Hayek, et carrément poussivement pétaradant, cette folie
filmique reste l'exemple parfait du prototype de long-métrage roublard et poseur... mais dans le bon sens du terme. Fun!
Quasi dans la foulée, Rodriguez signe son opus le plus marquant: 'From Dusk Till Dawn'. Puis c'est doucement la
dégringolade qualitative: 'The Faculty' (amusant), les horribles 'Spy Kids', pour en arriver à la fin du triptyque mariachiste,
avec le pas terrible (restons polis) 'Desperado 2 - Il était une fois au Mexique'. Un final malheureux, et la fin du grand
amour de la part des inconditionnels. Heureusement, Rodriguez reste un artisan touche-à-tout quasi autarcique , et du
coup peut se réinventer pour aboutir des projets aussi cinglés que 'Sin City', 'Planet Terror' ou 'Machete'. Bref, en plus
d'une trilogie mythique, c'est carrément un morceau de l'histoire d'un enfant sauvage que vous acquérez.
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 106 min
Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Antonio Banderas, Salma Hayek, Joaquim de Almeida, Cheech Marin, Steve Buscemi
Distributeur: Sony Pictures
Gauthier Keyaerts
Ray
Cette histoire (biopic), ou en tout cas une des visions possibles de l'histoire du célébrissime Ray Charles, avait plutôt réussi
à fédérer public et critiques lors de sa sortie en salles obscures. A la fois caustique, tout en étant axé sur la musique, ce
film de Taylor Hackford n'a rien perdu de sa pertinence. Le revoir en Haute-définition apporte quelques frissons de plus...
et certainement la bonne manière de le revoir, et surtout de l'entendre, avec une interactivité légèrement retouchée.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 152 min
Réalisé par: Taylor Hackford - Avec: Jamie Foxx, Regina King, Kerry Washington
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées, scènes versions longues, featurettes, commentaires audio,...
Gauthier Keyaerts
Hors d'Atteinte
Jack Foley aime les défis, enfin les défis un peu particuliers! Braqueur de banques de son état, il passe son temps en prison
à gamberger sa prochaine embrouille, puis sort, impaire et mange un nouveau séjour carcéral. Après une évasion tout
aussi rocambolesque que ses exactions bancaires, Jack tombe nez-à-nez avec un agent féminin au caractère volontaire et
bien trempé. Une relation étrange, placée sous le signe de Cupidon, va se tisser entre ces deux antagonistes. Soderbergh
mineur nanti d'une bande-originale signée David Holmes, 'Hors d'atteinte' s'apprécie d'un oeil distrait. Le seul problème
c'est que j'ai rarement l'oeil distrait!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 122 min
Réalisé par: Steven Soderbergh - Avec: George Clooney, Jennifer Lopez, Ving Rhames
Distributeur: Universal
Extras: Commentaires audio, scènes coupées,...
Gauthier Keyaerts
Harry Potter et les reliques de la mort partie I
Ok, il faut avouer que la saga filmique d'Harry Potter fait fi de beaucoup de nuances, et n'a pas offert que des scènes de
bravoure. Mais il faut en même temps reconnaître que ce demi grand final reste un grand moment de désespoir.
Personnellement, je ne suis pas certain qu'il fallut en ajouter beaucoup plus. Certes le film est bancal, et manque peut-être
un peu de jus, mais ne torture pas trop le spectateur. L'univers est radicalement sombre, l'âge de raison passe par la table
rase... C'est parfois sublime et dépouillé. Mais si la mise en image ne manque pas de profondeur, David Yates semble
incapable par contre de donner un véritable souffle épique à ce matériel.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 146 min
Réalisé par: David Yates - Avec: Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Distributeur: Warner
Extras: Maximum Movie Mode, featurettes, scènes coupées, ...
Gauthier Keyaerts
Classiques Disney: Bambi, Fantasia, Alice au pays des merveilles
'Alice au pays des merveilles', 'Bambi', 'Fantasia'... Quel panel de sorties que nous assène avec flegme Buena Vista! Nous
nous arrêterons ici aux classiques originaux, mais sachez qu'ils sont accompagnés de deux suites, tardives, prolongeant sans plus - les univers de 'Fantasia' et 'Bambi'. ¨Premier constat concernant ces véritables chefs-d'oeuvre et merveilles:
une restauration digne de ce nom, évacuant un maximum de scories, une colorimétrie qui retrouve toute sa richesse et son
éclat, et une bande-son explosive! Cette dernière bénéficie d'un lifting en DTS-HD 7.1 pour deux des titres précités! Vous
l'aurez compris, c'est le confort total, clés en main, une fois que vous aurez accepté de sortir quelques billets de vos
portefeuilles. Du côté de l'interactivité, pas moins de soin apporté, les bonus dvd restent en gros présents, assortis parfois
de nouveaux modules pour la sortie Haute-définition (principalement 'Alice...'). De quoi fêter dignement les 50 ans d''Alice
au pays des merveilles'! Vous l'aurez aisément compris, les petits plats sont toujours mis dans les grands concernant les
ressorties des classiques issus des Studios Walt Disney, et pas question de s'en plaindre. Une fois de plus, ces éditions
comportent à la fois le film en Blu ray et en dvd. Incontournables...
Film: 9/10, Extras: 9/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: Documentaire, scènes inédites, jeux, commentaires audio, ...
Gauthier Keyaerts
Volt, Le drôle de noël de Scrooge: 3D
Ne désarmant pas devant une éventuelle adversité publique, Buena Vista continue à lancer l'artillerie lourde en matière de
sortie Blu Ray en 3D! Les foyers vont-ils résister à l'envie compulsive d'achat de nouveaux téléviseurs et de coûteuses
lunettes? Personnellement je pense que oui, cette nouveauté concerne une niche dans la niche, et s'avère assez chère... Le
Blu ray s'est difficilement installé, victime de sa longue guerre contre son jumeau, le système HD-DVD, tous deux imposés
au moment où le DVD n'avait pas fini son potentiel de pénétration domestique. Mais revenons-en à nos moutons. Pas de
soucis à se faire, vu les sources infographiques (totale ou partielle) des deux sorties ici évoqués. De bon niveaux, et
divertissantes, techniquement impeccables, elles n'en constituent pourtant pas des opus essentiels.
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Chris Williams - Avec: John Travolta, Miley Cyrus, Jim Carrey, Gary Odlman...
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: court-métrage, scènes coupées, featurettes
Gauthier Keyaerts
Potiche
Bien au-delà d'une simple femme au foyer, Suzanne revêt aux yeux de sa famille, et de ses proches, tous les atours d'une
femme potiche. Docile, béni-oui oui, insouciante, Suzanne va pourtant devoir assumer de lourdes responsabilités, suite à
quelques indélicatesses patronales de son mari autoritaire, narquois et frivole. Ce dernier se retrouve dans un état de santé
lamentable, après avoir piqué une crise de nerfs lors d'un affrontement musclé avec les employés de "sa" société (cadeau
de dot), partis en grève. Suzanne doit alors prendre les rênes de l'entreprise... Mais alors que tout le monde s'attend à ce
qu'elle ne soit qu'une femme de paille, elle y met coeur, énergie, intelligence et dévouement. Une excellente surprise, qui
remet l'ambiance sociale et le chiffre d'affaire sur des rails. Amusant, mais je reste clairement sceptique quant à la
jubilation critique suscitée par ce dernier bébé du talentueux Ozon. Bien, mais juste bien quoi...
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 103 min
Réalisé par: François Ozon - Avec: Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Judith Godrèche,
Jérémie Renier
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: Making of, bêtisier, ...
Gauthier Keyaerts
After.life
Après un accident de voiture, Anna se réveille sur une table froide, au milieu d'une morgue. Lorsqu'arrive l'entrepreneur de
pompes funèbres, elle lui demande ce qu'elle fait en ce lieu de tristesse. Elle apprend alors qu'elle est morte, et que seul
son préparateur, bénéficiant d'un don spécial, peut encore dialoguer avec elle, et ce pour ses derniers jours avant
l'enterrement... Que plus rien ne l'attend en-dehors de ces murs. Bien que ça sente fortement le sapin, Anna ne peut
accepter la situation, et tente de se révolter. A force d'accumuler les louvoiements, Agnieszka Vosloo finit par lasser ses
spectateurs, qui au final préfèreront le bord de la route...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 104 min
Réalisé par: Agnieszka Vosloo - Avec: Liam Neeson, Christina Ricci, Justin Long
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
The American
Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour
les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse
compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper
puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il
s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère
harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques
nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour
'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la
belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un
Clooney perdu au fond de lui-même.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Io sono l'amore
Dans l'entretien présent en bonus du DVD, Tilda Swinton explique qu'il lui a fallu plus de 10 ans pour préparer avec Luca
Guadagnino "Io sono l'amore". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat se voit à l'écran: mise en scène
millimétrée, photo d'une rare sensualité, personnages finement ciselés, musique somptueuse (l'utilisation de morceaux de
John Adams est renversante)... tout concours à faire de ce film, mélangeant mélodrame, étude sociale et sociologique, un
chef d'oeuvre.
Ce destin de femme qui décide de quitter la prison dorée dans laquelle elle avait oublié de vivre pour vivre une passion
amoureuse, réussit, malgré cet ancrage social fort, à toucher à l'universel en mettant chacun de nous face à une possible
révolution de son existence. Swinton trouve dans ce rôle une de ses performances les plus habitées, de celles qui collent à
la rétine du spectateur pendant des années. Une rétine qui n'en revient toujours pas de cette incroyable expérience
sensuelle.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 120 min
Réalisé par: Luca Guadagnino - Avec: Tilda Swinton, Flavio Parenti, Edoardo Gabbriellini, Pippo Delbono
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
David Morelli
La Famille Jones
Malheureusement un peu courte dans ses ambitions, 'La famille Jones' ne manque pourtant pas totalement de charme.
Cette histoire de couple fabriqué de toutes pièces par une compagnie de marketing très direct, afin de susciter la convoitise
et l'achat compulsif de la part de son voisinage direct... attaque sans dents, et files des coups de pattes griffes rétractées!
Dommage, car au final, le message est intéressant (manipulation marketing, cupidité, mensonges, etc.), et le couple Demi
Moore / David Duchovny - entouré de seconds rôles à la hauteur - possède pas mal de peps. Se délecte donc comme une
simple comédie romantique, tendance pas trop idiot mais guimauve au final, plutôt que comme un brûlot potentiel.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 96 min
Réalisé par: Derrick Borte - Avec: Demi Moore, Amber Heard, David Duchovny
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
James Blake (James Blake)
Cantonnée pendant des années à de discrètes caves londoniennes, la scène dubstep sort son pâle visage à l'air libre pour
profiter, via les sampling de Rhianna, les sonorités du nouveau Radiohead et des figures montantes comme Magnetic Man,
des sunlights du mainstream. Avec son premier album, James Blake devrait confirmer cette tendance tout en lui proposant
une direction novatrice et emballante. Adepte du less is more, le crooner met en avant sa voix, suave et mélancolique, fille
de James Buckley et Antony Hegarty, en l'entourant... de trois fois rien. Ici des loops rythmiques minimalistes, ici d'un
piano lunaire et, surtout, un peu partout, d'un silence lumineux et fragile. A plusieurs reprises, le jeune londonien touche
au sublime (le soulfull "Wihlems Scream" où rôde le fantôme de Marvin Gaye, "I never learnt to Share", prêche extatique à
l'auto-tune). Cet album antispectaculaire n'est certes pas parfait et bégaye quelque peu sur la longueur. Mais il en émane
une grâce, palpable et irradiante, qui le rend à la fois unique et énigmatique. A écouter à la pointe de l'aube.
CD: 9/10
Genre: Rock
Label: A&M - Distribution: Universal Music
David Morelli
I Like Trains (He Who Saw The Deep label)
Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans
lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans
et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement
leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous
transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant
crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le
groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons
envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares
pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow'
CD: 6/10
Genre: Pop, Rock
David Morelli
Killing Joke (Absolute Dissident)
Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et
"findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui
assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa
forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu
mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les
romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du
métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des
Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars:
guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud!
CD: 7/10
Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock
Label: Spinefarm Records - Distribution: V2
Gauthier Keyaerts
Oval (O)
Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un
album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du
krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale
typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique
Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit
rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de
son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation
incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album
Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote
suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album.
Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica
tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence!
CD: 9/10
Genre: Pop, Electronica, Experimental
Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent
Gauthier Keyaerts
Royksopp (Senior)
Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a
priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués
par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de
vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas
sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le
dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2',
revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour
accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports'
CD: 3/10
Genre: Dance, Electronica
Label: Virgin - Distribution: Pias
David Morelli
Interpol (Interpol)
Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la
première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la
beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après
l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de
resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de
sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs.
Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir
qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi.
Listen to : The National, 'Boxer'
CD: 7/10
Genre: Pop, Rock
Label: Cooperative Music - Distribution: EMI
David Morelli
Underworld (Barking)
Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du
terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait
une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique
électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le
devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's
dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient
les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément
embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree.
LT:Orbital,'Insides'
CD: 5/10
Genre: Electro
Label: Underworld.live - Distribution: V2
David Morelli
Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern)
Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai
2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait
interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un
album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre
chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à
la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur
et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même
note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales.
CD: 7/10
Genre: Pop, Electro
Label: Blue Noise - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?)
Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une
manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans
aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain
Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les
tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et
nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement
désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second
chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions,
ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux
prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to:
Zongamin, 'Fleshtapes'
CD: 7/10
Genre: Electro, Pop
Label: Warp - Distribution: V2
David Morelli
The Charlatans (Who We Touch)
Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I
know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide
Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans
crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment
néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent
mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et
son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par
un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized'
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2
David Morelli
Menomena (Mines)
Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland:
dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure
qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des
arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose
pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles.
Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la
rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore
remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless
Freaks'
CD: 9/10
Genre: Pop
Label: City Slang - Distribution: V2
David Morelli
Prince (20TEN)
C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se
demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups,
de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet
"collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques
kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du
journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux
artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the
Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est
pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords
dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des
cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon
à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors
commerce (mais soldé sur le net).
CD: 5/10
Genre: Funk
Gauthier Keyaerts
The Magic Numbers (The Runaway)
Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise.
La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de
couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas
loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du
moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes
éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et
revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une
magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock
west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame.
CD: 8/10
Genre: Rock, Pop
David Morelli
Morcheeba (Blood Like Lemonade)
"'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin
d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères
fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye
Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais
pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères
douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin
années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de
retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill,
contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant.
Comme l'opus.
CD: 9/10
Genre: Lounge
Label: Pias - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Kele Okereke (The Boxer)
La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à
l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas
de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent
batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk
crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro,
Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les
mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et
surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy'
CD: 7/10
Genre: Electro, Rock
Label: Wichita - Distribution: V2
David Morelli
UNKLE (Where Did The Night Fall)
Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did
The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et
tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop
dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night
Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer
la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un
album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui
clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The
Rapture'
CD: 5/10
Genre: Electronica, Pop, Experimental
David Morelli
Moby (Wait For Me Remixes)
Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la
fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très
mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les
meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut
dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus
que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground
comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec
l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio.
CD: 8/10
Genre: Electro, House
Label: Little Idiot - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Zu (The Way of the Animals Powers)
Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the
Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien
Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie,
cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter
Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se
double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes!
CD: 8/10
Genre: Electro-Pop
Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
///////////// Dossiers /////////////
Interview : Michelle Rodriguez
Michelle Rodriguez se comporte dans la vraie vie de
manière aussi déjantée et rock'n roll que le pire des personnages qu'elle ait interprété à l'écran. Pas étonnant non plus qu'elle arrive terriblement
en retard pour son interview sur 'World Invasion: Battle Los Angeles'. Une bonne poignée de main et une tape sur l'épaule encore plus solide font
oublier tout ça en un clin d'oeil.
Et puis, il s'agit quand même de l'actrice, devenue icône, qu'on a pu voir dans la série racée 'Fast and the Furious', le phénomène télé 'Lost', le
spectacle 3D 'Avatar' et le pastiche de série B 'Machete', autant de films où elle a interprété une succession de personnages inoubliables. Une
tradition qu'elle poursuit dans 'World Invasion: Battle Los Angeles'. Dans ce film pseudo-réaliste d'une invasion extra-terrestre, elle joue un soldat
sans peur chargé de diriger un bataillon de bleuzailles Marines dans leur combat face à une énorme armée d'aliens furieux.
Vous n'en avez pas marre d'être à chaque fois engagée pour jouer la femme indestructible?
Rodriguez:
Ce genre de rôle ne me dérange toujours pas. Je trouve ça plutôt flatteur que les producteurs pensent à moi lorsqu'ils ont
besoin d'une solide bonne femme. En plus, je crois qu'entre temps, je suis devenue un modèle. Des femmes et filles de tous les
âges et races viennent me parler et me disent que je leur donne de la force quand elles me voient à l'écran. Rien que pour ça,
vous le feriez aussi, non?
Vous avez été révélée avec le petit budget 'Girlfight'. Pourquoi ne vous voit-on plus dans ce genre de films?
Rodriguez:
Que voulez-vous que je vous dise? Que je trouve ça dommage de ne plus jouer dans des productions indépendantes que
personne ne voit? A d'autres! Evidemment, je suis super fière de mon travail dans 'Girlfight'. Je me rends très bien compte que
je ne serais jamais arrivée dans le monde du cinéma sans ce film. Mais ce n'est pas pour autant que je me sens obligée de
continuer ce genre de films. Je suis totalement satisfaite de ma position actuelle à Hollywood.
Tous ces combats ne vous fatiguent pas ?
Rodriguez:
Heureusement pour moi, je suis dingue d'armes et de sports de combat. D''Avatar' à 'Machete' en passant par 'World
Invasion': à chaque film, j'apprends quelque chose. Pour la préparation de 'World Invasion', on a notamment dû partir en
'bootcamp'. On s'est retrouvés en compagnie d'un groupe de vrais Marines dans les marais de Louisianne. On a eu droit à
l'entraînement physique, au tir et on a pris part à de véritables opérations militaires. J'adore ce genre de choses. Ca vient sans
aucun doute du fait que j'ai grandi au milieu d'un large groupe de garçons violents. Il m'arrive souvent de me conduire de
manière plus macho que mes collègues masculins. (Rit)
'World Invasion: Battle Los Angeles' a été inspiré par une véritable alerte aux OVNI en Californie, dans les années '40. Vous croyez à l'existence
des extra-terrestres?
Rodriguez:
Honnêtement, c'est le genre de questions que je ne me pose jamais. Ca peut sembler superficiel, mais c'est vrai. Je vis dans
l'instant. Quand j'ai du temps libre, je m'essaye aux sports les plus extrêmes et je sors dans les soirées les plus folles. Je veux
profiter à fond de la vie. La réflexion, ça ne me dit rien. Même lire un livre me donne l'impression de perdre mon temps.
Dernière question: le cinquième 'Fast and the Furious' sort bientôt. Vous ne regrettez pas de ne plus faire partie de la célèbre franchise?
Rodriguez:
Quand j'ai vu la bande annonce, j'étais mal. Au fil des années, l'équipe 'Fast and the Furious' est devenue un club d'amis. De
me dire que les autres acteurs avaient pu retravailler ensemble, en compagnie de pas moins que The Rock, ça m'a rendue
verte de jalousie. Il n'existe malheureusement aucune manière réaliste de réinscrire mon personnage dans la franchise. A
moins que les zombies ne montrent tout à coup un intérêt pour les courses illégales! (Rit)
Merci pour cette discussion.
Interview: Wes Craven
Dire que Wes Craven a imprimé sa patte sur le cinéma
d'horreur au cours des 40 dernières années, c'est un peu la définition de l'understatement. Et c'est encore sans compter son plus gros succès, la
trilogie 'Scream'. Il y a onze ans, le troisième volet semblait avoir mis un point final aux malheurs de Sidney Prescott et aux exactions du tueur
masqué Ghostface. Mais comme on en a l'habitude dans le monde de l'horreur, le mal ne reste jamais caché bien longtemps.
Dans 'Scream 4', Sidney revient à Woodsboro, la petite ville où elle a vécu l'enfer, pour y présenter un livre. Ses amis, mariés, Gale (plus
journaliste) et Dewey (devenu sheriff) y vivent toujours, et sont très heureux de la revoir. Mais l'ombre du passé plane encore sur la ville, avec
encore plus d'acuité lorsque les cadavres s'empilent à nouveau. De manière particulièrement sanglante, même si Craven y apporte quelques
nuances.
Wes Craven:
Il est vrai que les meurtres dans le film sont horrible et douloureux, mais c'était également l'objectif. 'Scream 4' ne manque
certainement pas d'humour, mais nous avons essayé de ne pas faire de blagues autour de la violence, l'humour porte plutôt sur
ce que les gens disent et font quand ils ont peur.
L'humour a toujours joué un rôle important dans la série 'Scream'. Pourquoi?
Craven:
Ca vient de Kevin Williamson, qui a imaginé la série. Il possède un sens de l'humour sombre et acéré. Tout comme moi. Et
puis, j'avais déjà raconté suffisamment d'histoires avec lesquelles je tenais le public à la gorge pendant une heure et demie. Les
films 'Scream' se veulent à la fois angoissants et plaisants. Peut-être que c'est ce dont le public d'aujourd'hui a plus besoin. Et
puis, ça colle à la réalité, vu que les gens ont tendance à faire des blagues lorsqu'ils ont peur.
Les 'Scream' se déroulent dans une petite ville très brave à première vue, où la violence est sous la surface. C'est également un thème récurrent
dans vos films.
Craven:
L'idée de la belle façade et des choses horribles qui se passent derrière ont toujours exercé une fascination sur les fictions
américaines. Nathaniel Hawthorne l'abordait déjà au 19e avec 'The House of the Seven Gables'. Cela ne veut pas dire que tout
le monde a des squelettes caches dans son placard ou sa cave, mais la possibilité existe, et cela donne naissance à des
histories passionnantes. Voyez le travail de David Lynch ou des films comme 'American Beauty'. A chaque fois, on parle de ce
qui se passe lorsque la porte s'est refermée. Ce qui est évidemment une métaphore pour la manière dont les gens se
comportent. Ils ont l'air respectables, mais on n'a pas la moindre idée de ce qu'ils pensent au fond.
Vous vous attaquez volontiers aux figures autoritaires. Vous avez une fibre anarchiste?
Craven:
Craven:
(rit) Vraiment pas. Je pense que l'anarchie est aussi dangereuse que ce que les anarchistes veulent éliminer, sans doute
même plus. Le monde ne pourrait pas sombrer dans l'anarchie sans devenir un véritable enfer. La seule chose que je fais, c'est
tendre un miroir à l'Amérique. Le fait qu'on nous voie comme le grand espoir du monde, comme de vrais héros me tape
véritablement sur le système. Je ne veux pas tenir de discours politique, mais les gens qui se placent sur un piédestal d'une
certaine manière, demandent à en être évincés. Les Etats-Unis sont un pays agréable pour y vivre, mais l'arrogance a des
limites. Nous nous sommes coincés dans de sérieux problèmes ces dix dernières années en nous conduisant de la sorte. Nous
ne valons pas plus que qui que ce soit d'autre. Ce que Bush a dit durant toutes ces années, on n'oserait jamais le dire de
soi-même dans une pièce emplie de gens. Tout le monde vous prendrait pour un insupportable vantard.
Votre définition du 'héros' prend une tournure tout à fait cynique à la fin de 'Scream 4'. Le public américain va l'avaler?
Craven:
Je suis assez curieux. Je pense que la jeune génération va comprendre ce que je veux dire. Je trouve qu'il est toujours bien de
défier le public tout en le distrayant. Et il est nécessaire de rappeller ce qu'est un véritable héros. Bush a utilisé ce mot de
manière erronnée à tellement de reprises qu'il en a perdu sa véritable signification. Je vois le héros dans le sens classique, un
individu qui s'avance seul face à un grand danger, pour nous défendre tous. Il n'existe pas vraiment, mais il porte nos espoirs.
Evidemment, il y a des gens au comportement héroïque, mais d'après moi, on les trouve aussi bien parmi des infirmiers ou des
professeurs que dans un bâtiment en flammes.
The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn
Peut-être pensez-vous qu'associer les noms de Tintin et de Steven Spielberg paraît insensé, ridicule, voire carrément une grosse blague. Il n'en est
rien, bien au contraire... Spielberg chérit l'envie d'adapter les (més)aventures du reporter né du coup de crayon de Hergé depuis toujours! En tout
cas, personnellement, j'ai l'impression d'avoir entendu parler de ce projet fou depuis plus de 20 ans! Eh bien voilà, nous y sommes, ou presque. Ce
qui est finalement assez inquiétant, vu que tant que ce Nessie du 7e art faisait surface dans l'une ou l'autre interview, cela suscitait un sourire en
coin. Malheureusement, d'ici peu cet opus étrange investira nos écrans. Soyons optimistes, qui sait, ce sera peut-être une bonne surprise. Une de
plus qui serait prodiguée par le golden boy hollywoodien, à qui - si l'on fait la moyenne - critiques et public ont quasi toujours souri. Oui,
décidemment, Steven Spierlberg est bien l'as des as, et n'hésite pas à remettre fréquemment sa spectaculaire carrière en jeu.
Allez, plutôt que de rester plantés dans un carcan de doutes, tentons un peu de positiver! Steven Spielberg reste un des touche-à-tout, hyper
productifs, les plus inspirés et rentables jamais apparus à Hollywood. A peine débute-t-il sa carrière de réalisateur pour le grand écran (après
moult productions pour la télévision), qu'il se fait déjà remarquer grâce à 'Duel' (passé du petit écran aux salles obscures), 'The Sugarland
Express'... puis explose internationalement avec l'extraordinaire opus de terreur qu'est 'Jaws'. De la peur de qualité, bien ficelée, bien écrite, et à
la direction d'acteur impeccable, un must devenu un film prototype. Mis à part l'échec de l'amusant '1941' (pourtant sympa), la suite de la
carrière de notre homme est majoritairement jalonnée de succès: 'Rencontres du troisième type', 'Les aventuriers de l'arche perdue', 'E.T.', 'La
couleur pourpre', 'Jurassic Park', 'La liste de Schindler', ou plus récemment 'Minority Report', 'Munich', etc. Une longue liste de hits, avec parfois
des ratages qui s'oublient assez vite ('Hook', 'A.I.', ...), assez variée dans les genres, malgré la récurrence du genre fantastique.
Vu le pédigrée, laissons peut-être une chance aux 'Aventures de Tintin: Le Secret de la Licorne' ... D'autant que l'on retrouve d'autres garants de
qualité dans ce chantier d'animation: Peter Jackson, au poste de co-producteur, Edgar Wright dans l'équipe de scénaristes, Simon Pegg, Daniel
Craig, Nick Frost, Andy Serkis, aux bouilles (sur base du système de motion capture) et voix.
Bien que ce soit douloureux à admettre, il est possible que Spielberg transforme cette idée improbable en poule aux oeuf d'or, ou plutôt crabe aux
pinces d'or! Est-ce vraiment tellement difficile à croire?
X-Men : Le Commencement
Dans le monde des aficionados du comics, il a toujours été
de bon aloi de revenir systématiquement aux origines des super-héros. Soit leur provenance géographique, leurs liens avec l'Histoire, ou encore
la manière dont un humain ordinaire a pu contracter des caractéristiques physiques ou intellectuelles hors du commun. Une manière de créer des
archétypes virtuels, de créer des achronies, et donc de jouir d'une liberté créative énorme. Sans oublier, vu les nombreux reboots, d'exploiter une
manne assez juteuse de rentrées d'argent, en exploitant le brave public übernerd!
Amusant que ce soit le réalisateur Matthew Vaughnh qui se colle au jeu de l'exercice d'historien des 'X-Men', lui qui prit un malin plaisir à adapter
sur grand écran le corrosif détournement de super-héros que constitue 'Kick-Ass'. Même si sa relecture était fort sage par rapport au matériel
originel de Mark Millar et John Romita Jr., elle n'en reste pas moins un long-métrage efficace et jouissif! 'X-Men: Le commencement' remonte aux
origines des accointances entres Charles Xavier (qui deviendra le Professeur X) et Erik Lehnsherr (Magneto)... Tout d'abord amis, unis pour sauver
l'humanité, ils deviendront les ennemis que Bryan Singer a porté avec brio à l'écran. Un Singer qui chapeaute ce 'X-Men: Le commencement',
puisqu'il en a écrit le scénario. Un gage de qualité qui devrait empêcher l'horrible dérive 'X-Men: The Last Stand', un gros étron filmique que l'on
aimerait pouvoir effacer de nos mémoires saturées. Bons et méchants mutants reprennent donc des services, tout frais et tout jeunes! Ce qui
implique plein de nouveaux visages pour incarner nos héros favoris... Difficile en effet de faire appelle à Hugh Jackman, Ian McKellen, Patrick
Stewart, etc. Les places ont été laissées à la nouvelle génération: James McAvoy ('Wanted : choisis ton destin'), Michael Fassbender ('Centurion'),
Jennifer Lawrence ('Winter's Bone'), sans oublier un grand ancien: Kevin Bacon ('New York, I Love You'),...
'X-Men: Le commencement' n'est d'ailleurs que la pointe de
l'iceberg cinématographique dévoué aux exploits des meta humains arrachés aux pages des comics (la plupart de la Marvel). La saison 2011 /
2012 va décliner ce sous-genre de l'actioner fantastique à toutes les sauces, vu que pas mal d'autres bébés du genre vont débouler, après le pas
terrible 'Green Hornet': 'Thor', 'Captain America', 'Green Lantern', le reboot de 'Spider-Man', le collectif 'The Avengers' de Josh Whedon, où l'on
pourra croiser sous la même bannière Thor, Iron Man, Captain America, Bruce Banner / Hulk, et bien entendu Nick Fury. Un point de convergence
préparé par les sorties citées plus haut.
Et même si pas mal de doutes subsistent par rapport à la qualité de cette pléthore musculeuse et surdouée, en plus d'une certaine lassitude,
espérons que nous pourrons en retirer un minimum de plaisir, et d'écarquillements d'yeux.

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