Eva Mendes - Net Events Media

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Eva Mendes - Net Events Media
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
Incendies
The Kids Are All Right
Somewhere
Saw 7 (3D)
Nostalgia De La Luz
Burlesque
Skyline
Exit through the Gift Shop
Another Year
The Tourist
Baciami Ancora
Une Vie de Chat
Home For Christmas
Kaboom
Machete
Scott Pilgrim vs. the World
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
20TEN
The Runaway
Blood Like Lemonade
The Boxer
Where Did The Night Fall
Wait For Me Remixes
Compass
The Way of the Animals Powers
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
New Amerykah Part Two: Return of the Ankh
DVD
Coco Chanel & Igor Stravinsky
Dr. House saison 6
Desperate Housewives saisons 6
Mercy Hospital
U.S. marshals
Vents de Sable, Femmes de Roc
Deliver us from evil
Unthinkable
White Material
The Killer Inside Me
Les arbitres
Mon meilleur ennemi
American Dream Trilogy: Man Push cart / Chop Shop /
Goodbye Solo
Sanctuary
Copacabana
Chicas
Blu-Rays
Ong bak 3
Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et
d'une allumette
Le Voyage Extraordinaire de Samy
La Forêt contre-attaque
Soudain le vide
Inception
The Expendables
Ip Man 2
Green Zone
Sex and the City 2
Alien, le huitième passager
The Treasure Hunter/Tekken
Top Cops
The Pacific
Retour vers le futur - Trilogie
40 ans, toujours puceau, Code Mercury, Mr Bean, le
film le plus catastrophe, Les vacances de Mr Bean
Dossiers
Black Swan
Réalisateur bourré de talent et de
sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire
partie des réalisateurs actuels de référence,
aux côtés, notamment, de David Fincher ou
Christopher Nolan.
Sucker Punch
Décidemment électron libre, profanateur de
sépulture sans vergogne, mais avec talent,
Zack Snyder nous revient avec une
nouvelle bombe parfumée élégamment à la
féminité!
Interview de Robert Rodriguez, réalisateur de
Machete
Histoire d'ajouter un peu de poids au projet
'Grindhouse', mené avec Tarantino, Robert
Rodriguez tournait en 2007 un trailer pour un film
fictif. Trois ans plus tard, 'Machete' voit le jour.
Eva Mendes
On dit souvent de cette sulfureuse actrice qu'elle
a un sacré sens de l'autodérision. En regardant
'The Other Guys', comédie potache à l'état pur, il
est certain que la belle ne craint point de ne pas
être prise au sérieux.
///////////// Cinéma /////////////
Incendies
On ne voit pas venir un film comme 'Incendies'. Le cinéma québecois, qui nous avait jusqu'à présent principalement fourni
de sympathiques disgressions grivoises autour de la libido de leurs habitants, ne nous avait encore jamais mis entre les
yeux un film d'une telle ambition, proche de la perfection. Avec ce quatrième long métrage, Gilles Villeneuve entre dans la
cour des grands, fort de la maîtrise affolante de sa narration. Entièrement dévoué à son histoire, Villeneuve raconte la
quête des origines de deux jumeaux canadiens à travers l'histoire de leur mère et de leur pays, situé indistinctement au
Moyen-Orient. Sans artifices et avec une fluidité époustouflante, il délie les fils des destins de ses personnages pour à
nouveau les entrecroiser dans un dénouement qui laissera plus d'un spectateur sans voix, estomaqué, bouleversé.
Direction d'acteurs (tous formidablement justes avec une mention particulière Lubna Azabal, toute en rage contenue),
photographie (des paysages arides, des villes autères et un bus qui brûle, inoubliable), musique (magnifique scène
d'ouverture sur 'You and Whose army" de Radiohead)... tout concourt à faire d'"Incendies" une expérience d'une puissance
émotionnelle rare, un prétendant au titre de meileur film de 2011 et, plus largement, de chef d'oeuvre.
Film: 10/10, B.O.: 9/10
Date de sortie : 12 Janvier 2011
Durée: 130 min
Réalisé par: Denis Villeneuve
Avec: Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette et Rémy Girard
David Morelli
The Kids Are All Right
"I need your observations like I need a dick in my ass!"
'The Kids Are All Right' est une comédie légère et agréable, sans langue de bois. Les paroles sont justes, vraies et parfois
salaces. Mais, lorsqu'Annette Bening s'adresse (sans tralala) à Mark Ruffalo, vous comprenez exactement ce qu'elle veut
dire. D'accord, il est le donneur de sperme de ses enfants et peut s'appeler papa, mais ce n'est pas pour autant qu'il a un
mot à dire dans l'éducation de ceux-ci.
La scénariste et réalisatrice Lisa Cholodenko a, pour donner ce côté réaliste au film, mis beaucoup de ses expériences
personnelles et passées (de sa précédente relation avec la musicienne Wendy Melvoin, avec qui elle a eu des enafnts). Ce
n'est que vers la fin, lorsque la règle commerciale des comédies qui tend à aplanir le film, que l'histoire perd un peu de son
charme.
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 05 Janvier 2011
Durée: 104 min
Réalisé par: Lisa Cholodenko
Avec: Julianne Moore, Mark Ruffalo, Annette Bening
Ruben Nollet
Somewhere
Pas mal de personnes avaient été surprises lorsque Quentin Tarantino, en tant que président du jury de la Mostra de
Venise avait, il y a quelques mois, remis le Lion d'Or à Sofia Coppola. Ce prix n'est pas seulement dû au fait qu'ils aient eu
un jour une relation et peut-être d'autres intérêts en jeu. Pourtant, même si le film est réussi, 'Somewhere', de Coppola,
est peut-être un peu trop léger pour remporter ce genre de récompense.
De plus, elle tape à nouveau sur le même clou que dans 'Lost in Translation', à savoir: l'histoire d'un acteur connu qui perd
le fil de sa vie. Mais 'Somewhere' apporte malgré tout une dose de fraîcheur et de nouveauté. En effet, Coppola explore le
côté humain plus profondément que dans son film précédent. 'Somewhere' relate également une étape cruciale dans la vie
de son personnage principal.
Le film nous fait indéniablement penser au travail de Gus Van Sant: un tas de petites scènes et des événements qui
montrent comment les personnages se sentent. Rajoutez de la spontanéité, de l'intimité et du charme et vous obtenez les
ingrédients de ce cocktail pétillant.
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 05 Janvier 2011
Durée: 108 min
Réalisé par: Sofia Coppola
Avec: Stephen Dorff, Benicio Del Toro, Elle Fanning, Michelle Monaghan
Ruben Nollet
Saw 7 (3D)
Sept films. On peut dire que dire la série de films d'horreur sur le sadiste idéaliste Jigsaw a tenu bon et duré longtemps.
Pour terminer cette saga avec panache, les producteurs ont ajouté une gomette '3D' sur l'affiche. Pour le reste, pas de
grand changement en perspective. Attention de ne pas vous ramasser un bout de chair ou des gouttes de sang dans la
figure.
Vous l'aurez compris, ce film manque cruellement d'inspiration. 'Saw 3D' essaye de combler sa carence d'idées originales
par ce qui a fait le succès des premiers épisodes: le gore à volonté. Mais le rythme est trop rapide et l'empathie ne vient
pas.
Mais le plus terrifiant dans toute cette histoire est que comme la règle d'Hollywood ne prend en compte que les chiffres que
rapportent le film: ce dernier épisode pourrait malgré tout donner à une suite supplémentaire.
Film: 3/10, B.O.: 4/10
Date de sortie : 29 Décembre 2010
Durée: 90 min
Réalisé par: Kevin Greutert
Réalisé par: Kevin Greutert
Avec: Tobin Bell, Betsy Russell, Costas Mandylor, Tanedra Howard
Ruben Nollet
Nostalgia De La Luz
Il faut apprendre du passé pour construire le futur. Ce constat fonde l'ensemble de l'oeuvre du documentariste chilien
Patricio Guzman ('Le cas Pinochet', 'Chili : la mémoire obstinée'...) qui, inlassablement, explore les blessures profondes de
son pays et de sa population, pour les rouvrir au grand jour afin... de les apaiser. "Nostalgie de la lumière" est de cette
même veine humaniste et utile. Mais, plutôt que de regarder en arrière, Guzman nous invite à nous rendre dans le désert
d'Atacama, dans les hauteurs du Chili, et à regarder vers le sol et les étoiles. Là, tandis que des astronomes observent le
ciel pour découvrir les origines de l'univers, des femmes creusent le sol pour retrouver les restes, momifiés par la chaleur
sèche, de leur frère, de leur mari, de leur enfant, assassinés sous la dictature de Pinochet. Dans un génial et vertigineux
parallèle entre l'universel et l'intime, le sable et les poussières d'étoile, les corps célestes et corps osseux des disparus,
Guzman invite le spectateur à une réflexion politique essentielle, bouleversante, sur la liberté, la transmission et le devoir
de mémoire. Porté par une photo et une bande sonore sublime, "Nostalgie de la lumière" est une expérience poétique d'une
beauté stupéfiante.
Film: 9/10, B.O.: 9/10
Date de sortie : 22 Décembre 2010
Durée: 90 min
Réalisé par: Patricio Guzmán
David Morelli
Burlesque
A la toute dernière minute, le duo Christina Aguilera/Cher remporte le prix de la monstruosité cinématographique de
l'année. La jeune popstar joue une jeune fille naïve qui quitte son patelin pour rejoindre Los Angeles. La
chanteuse/actrice/touche-à-tout incarne une stripteaseuse de la province qui va enfin trouver sa voie.
Soyons honnête : les comédies musicales ne sont pas réputées pour leur intrigue complexe. Le scénariste-réalisateur Steve
Antin (dans une autre vie, tête pensante des Pussycat Dolls) nous met en scène une histoire qui baigne dans un océan de
clichés. Les personnages sont tellement typés, voilà bien le premier film Disney où ils sont si mauvais, se comportent si
mal, et ils ne donnent aucun crédit à l'histoire.
Même les numéros de danse et de chant n'offrent aucune consolation. D'une part car la plupart des chansons sentent trop
la marque de fabrique d'Aguilera elle-même. D'autre part parce qu'ils sont trop souvent interrompus par des scènes de
dialogues.
Bref, ça ne swingue pas !
Film: 2/10, B.O.: 2/10
Date de sortie : 22 Décembre 2010
Durée: 118 min
Réalisé par: Steve Antin
Avec: Christina Aguilera, Cher, Stanley Tucci, Cam Gigandet, Eric Dane, Kristen Bell
Steven Tuffin
Skyline
En matière d'effets spéciaux, les frères Stause n'ont pas leur pareil. 'Titanic', 'Terminator 3: Rise of the Machines', 'The Day
After Tomorrow', 'The Curious Case of Benjamin Button': la liste des films avec lesquels ils ont collaboré est longue.
Lorsque Colin et Greg décident de s'asseoir dans le fauteuil du régisseur, le résultat est malheureusement désastreux. Leur
premier long métrage 'Aliens vs. Predator - Requiem' était pire que son prédécesseur désastreux. Et maintenant ils
reviennent avec un film sur l' "invasion d'aliens" sans doute le plus ennuyeux de tous les temps. Un couple - dont la
femme vient juste de découvrir qu'elle est enceinte ! - se rend à Los Angeles pour rendre visite au meilleur ami de
l'homme. Et là, c'est l'embaré, ils tombent face à des êtres venant d'ailleurs plutôt sanguinaires. Vous trouvez tout cela
plutôt cliché ? Vous aimerez alors le reste du film. Qui peut au mieux se décrire comme un remix sans âme du plus mauvais
d''Independence Day' et 'War of the Worlds' - mais avec des protagonistes insupportables. Seule la finale se veut plus
efficace.
Film: 2/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 15 Décembre 2010
Durée: 94 min
Réalisé par: Colin, Greg Strause
Avec: Eric Balfour, Scottie Thompson, David Zayas, Donald Faison
Steven Tuffin
Exit through the Gift Shop
Les premières personnes qui ont vu le premier long métrage du célèbre artiste Banksy ont été quelque peu surprises. "Ce
n'est pas ce que nous attendions !", disait-on. "Il nous a trompé". Honnêtement, que pouvait-on attendre du père
britannique de tous les "artistes de rue", qui a souvent frappé le monde avec ses graffitis audacieux ? Il faut tout de même
dire que ce film - tout le monde en réalité sera frappé de voir le résultat final - semble tout à fait particulier. Est-ce que
Banksy a réussi à faire un documentaire qu'un amateur américain d'art de la rue français voudrait saboter et à la place
fournir un documentaire sur cet homme - et sa renaissance en tant qu'artiste ? A-t-on droit à un docu-fiction - style 'Borat'
? Ou Banksy essaie-t-il d'enterrer sa propre direction artistique ? Nous vous laissons y répondre.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 15 Décembre 2010
Durée: 97 min
Réalisé par: Banksy
Steven Tuffin
Another Year
Quatre saisons, de nombreux chapitres dans une histoire maintes fois revue. La manière dont le réalisateur Mike Leigh
structure son histoire n'est pas neuve mais ce n'est pas non plus ce qu'il cherche. 'Another Year' ne traite pas de
personnages extraordinaires ou d'histoires bouleversantes. Leigh préfère les caractères que l'on croise chaque jour en rue,
des gens comme vous et moi qui s'efforcent à passer la journée et (vous pouvez toujours rêver) à trouver un peu de
bonheur.
Tom et Mary, les deux personnages centraux de l'histoire, semblent avoir trouvé le bonheur. Ils se sentent bien ensemble,
ils ne souffrent pas de problèmes financiers et peuvent profiter calmement de chaque jour qui passe. Que leurs amis soient
moins fortunés, ne les perturbent pas vraiment. Vivre et laisser vivre est finalement une voie vers le bonheur.
'Another Year' est sans doute le film le plus discret que Mike Leigh n'ait jamais réalisé, ce qui ne veut pas dire qu'il en perd
de sa valeur. Les idées que vous pouvez attendre du réalisateur vont plus loin que dans 'Naked' ou 'Secrets & Lies'. A
déguster comme un bon vin. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 22 Décembre 2010
Durée: 129 min
Réalisé par: Mike Leigh
Avec: Jim Broadbent, Lesley Manville, David Bradley, Karina Fernandez, Oliver Maltman
Ruben Nollet
The Tourist
"Votre espagnol est excellent", dit le concierge d'un hôtel italien lorsque Johnny Depp le remercie pour la enième fois avec
ses "Gracias" au lieu de "Grazie". L'hôtel en question se trouve à Venise, la ville des amoureux, selon Angelina Jolie. Les
sites pittoresques, les vues à couper le souffle, les chefs-d'oeuvre architecturaux majeurs ne manquent pas dans ce film.
La question clé est alors pourquoi 'The Tourist' ressemble à un numéro forcé. Il peut pourtant se valoir de références
solides. 'Anthony Zimmer', le film français sur lequel il se base, était un thriller élégant. Le réalisateur Florian Henckel von
Donnersmarck (un nom comme une déclaration de guerre) a montré avec son Oscar "La vie des autres" qu'il a un don pour
le cinéma intelligent. Et les scénaristes Christopher McQuarrie et Julian Fellowes ont fait leur preuve respectivement avec
'The Usual Suspects' et 'Gosford Park'.
Avec de telles personnes, vous pensez pouvoir y foncer les yeux fermés mais la déception vous gagne au tournant. 'The
Tourist' peut s'être mis sur son trente et un, il se déroule paresseusement à l'écran et se fissure de partout. Pas très sexy.
(RN)
Film: 4/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 15 Décembre 2010
Durée: 100 min
Réalisé par: Florian Henckel von Donnersmarck
Avec: Angelina Jolie, Johnny Depp, Timothy Dalton
Ruben Nollet
Baciami Ancora
Il y a dix ans, nous faisions connaissance avec Carlo et ses quatre bons potes trentenaires, qui ont eu toutes les peines à
passer cette étape de la vie et qui ont essayé de s'investir dans une relation intéressante. Le réalisateur Gabriele Muccino
tissait dans 'L'ultimo bacio' un drame romantique original, touchant et subtil sur les hommes et leurs problèmes
sentimentaux.
'Baciami ancora' se projette dix ans plus tard dans la vie de ces messieurs, et la conclusion est que la vie à la quarantaine
est tout aussi difficile qu'ingérable. Carlo est en proie à un divorce et il n'est pas le seul dans le tourment. Muccino est
déterminé à apporter à la suite autant de personnalité que l'original. Il reprend la plupart des acteurs devant la caméra et
place les personnages dans des situations qui en soi ne sont pas souhaitables.
Tandis que la mayonnaise avait pris de façon onctueuse à l'époque, les ingrédients cette fois-ci provoquent un amas gluant.
'Baciami ancora' parvient parfois à produire des moments crédibles et essaie de faire quelque chose avec des grumeaux et
de l'hystérie. Ok, il s'agit ici d'Italiens et ils sont par nature exubérants. Pour dire: mes oreilles sifflaient encore au sortir de
la salle. (RN)
Film: 2/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 15 Décembre 2010
Durée: 139 min
Réalisé par: Gabriele Muccino
Avec: Valeria Bruni Tedeschi, Stefano Accorsi, Vittoria Puccini, Pierfrancesco Favino, Claudio Santamaria
Ruben Nollet
Une Vie de Chat
Comment plaire à un jeune public sans l'accabler d'effets visuels spectaculaires ? Comment raconter une histoire qui est à
la fois captivante mais qui laisse suffisamment de place à l'imagination ? Et surtout : comment faire pour ne pas raconter
quelque chose maintes fois visité au cinéma ?
C'est le défi que chaque dessin animé doit relever et qui n'est pas toujours surmonté. "Une vie de chat" montre comment
s'y prendre. L'aventure de la taciturne Zoé, son chat agile et le cambrioleur sympathique qu'elle apprend à connaître est
tout à fait particulière. Les films d'animation qui sortent dans nos salles ont tous ce style Disney. "Une vie de chat" donne
l'impression que le dessinateur de "Tintin" était d'humeur espiègle.
Le film propose aussi une histoire ni trop compliquée, ni trop naïve, un exercice d'équilibre qui est plus difficile qu'il n'y
parait. "Une vie de chat" se suffit d'une heure qui est pourtant plus remplie que vous ne pussiez l'attendre. Qu'il soit
produit en partie par des belges, peut vraiment nous rendre fiers. Une excellente idée pour oublier les froides semaines
d'hiver. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 15 Décembre 2010
Durée: 63 min
Réalisé par: Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli
Ruben Nollet
Home For Christmas
La fin de l'année apporte à nouveau le temps de Noël, la période où la naissance du Seigneur est célébrée et où les gens
sont frappés de bonnes intentions. En soi, ce n'est pas une mauvaise idée, surtout en un temps où les nouvelles
quotidiennes ne sont en général pas tant réjouissantes.
Malheureusement, on dirait que les gens profitent de cette période pour opter pour une attitude positive et sortir du placard
leurs meilleurs sentiments. Comme si tout les maux du monde disparaissaient soudain en cette période.
Le réalisateur norvégien Bent Hamer nous offre avec 'Home for Christmas' l'antidote parfait. Ce film aigre-doux fait de son
mieux pour montrer que la réalité est bonne à prendre. Toutefois, il n'est pas assez naïf pour penser que l'homme perd d'un
seul coup sa part d'ombre.
'Home for Christmas' se base sur une série d'histoires de l'écrivain norvégien Levi Henriksen, vous reconnaitrez peut-être le
style un peu absurde et la tonalité des films précédents de Hamer ('Kitchen Stories', 'Factotum'). Cela donne un film qui
oscille entre parfois froid dans le dos et souvent chaleur intérieur. Délicieux. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 15 Décembre 2010
Durée: 90 min
Réalisé par: Bent Hamer
Avec: Trond Fausa Aurvåg, Fridtjof Såheim
Ruben Nollet
Kaboom
Le bruit d'une explosion est le titre parfait pour ce nouveau film du cinéaste à scandales Gregg Araki. Celui qui aspirait aux
émotions fragiles de son film phare 'Mysterious Skin' en ressort floué. Le réalisateur de Los Angeles revient à des effets
techniques stupides de ses films tels que 'The Doom Generation' et 'Nowhere'. Le protagoniste est un étudiant universitaire
naïf qui sur le plan sexuel est tout sauf certain de son orientation. Il en résulte une série d'aventures avec filles et garçons.
Peu à peu, il se passe des choses étranges sur le campus de son école. L'ancien adolescent Thomas Dekker ('The Sarah
Connor Chronicles', le remake de 'A Nightmare on Elm Street') se met à nu en vrai comme au figuré en tant que
personnage principal lubrique et Araki procure comme aucun autre une atmosphère particulière. Le cinéaste ne peut pas se
soucier que son récit sordide - des histoires de sorcières et autres horreurs surnaturelles - déraille à maintes reprises. Cela
arrive naturellement lorsque vous vous démenez comme un vrai fou !
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 08 Décembre 2010
Durée: 88 min
Réalisé par: Gregg Araki
Avec: Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Roxane Mesquida
Steven Tuffin
Machete
Dans une des scènes les mieux conçues de 'Machete', le héros en titre est coincé dans un hôpital. La seule issue se résume
à une fenêtre, située à un étage élevé, il doit donc se laisser tomber dans le vide. Il pend alors son courage à deux mains,
saute par la fenêtre et se faufile vers l'étage plus bas.
'Machete' est donc ce type de film, du pure cinéma d'exploitation qui ne tient pas compte de la crédibilité et préfère la
solution la plus facile. Et si cette solution s'accompagne de beaucoup de profusions de sang et de peu de vêtements, voilà
qui est encore mieux. "What's this long hard thing?" demande une femme nue au héros pendant la scène d'ouverture tandis
que sa main se déplace le long de son corps. "My machete," retentit la réponse.
Voilà quelques exemples qui séduiront le public, mais ne vous attendez pas à plus. Plus ça dure, plus ça se répète et plus il
perd de sa matière. Le cinéma d'exploitation ne regorge pas d'habitude de scripts solides. Mais la tentative de Robert
Rodriguez est tout de même paresseuse.
Film: 5/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 08 Décembre 2010
Durée: 107 min
Réalisé par: Robert Rodriguez
Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba
Ruben Nollet
Scott Pilgrim vs. the World
Si les gens vous mettent des battons dans les roues, imaginez-vous que vous les confrontiez dans un combat de Kungfu
étincelant ? Si vous parvenez à calmer vos adversaires, vous imaginez-vous crouler sous les pièces d'or ? Bravo, vous
pouvez être l'ami de Scott Pilgrim, le protagoniste de 23 ans à l'oeuvre dans ce film d'action romantique original. Oui, une
romance d'action. C'est un genre que le cinéma n'a pas l'habitude d'offrir et le réalisateur britannique Edgar Wright et le
dessinateur de bande dessinée canadien Bryan Lee O'Malley y apportent une tonalité très jeune.
S'ils convaincront un large public, c'est une autre affaire. Chaque bonne idée et scène originale vaut pour deux trouvailles
moins réussies de la part de Wright et O'Malley. 'Scott Pilgrim vs the World' n'est pas seulement très inégal, il pêche aussi
(malgré la musique) par son problème de rythme. Pire encore, le côté répétitif sur la langueur lasse.
'Scott Pilgrim vs the World' est du cinéma appréciable car il détonne dans ses meilleurs moments. Mais la désillusion
prévaut au final. (RN)
Film: 4/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 01 Décembre 2010
Durée: 112 min
Réalisé par: Edgar Wright
Avec: Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Chris Evans, Brandon Routh
Ruben Nollet
///////////// DVD /////////////
Coco Chanel & Igor Stravinsky
"Plus de vie" s'époumone l'un des protagonistes lors des premières minutes du métrage... C'est avec ironie mais aucun
doute, que j'utiliserais cette phrase comme épitaphe ornant ce bébé gravement malade du sieur Jan Kounen. D'ailleurs,
pourquoi notre homme s'est-il lancé dans ce projet qui lui semble tellement intellectuellement exogène? Est-ce le fait
d'avoir "jetsetté" en compagnie de la prose de l'autre nain de Frédéric Beigbeder? Il peut ici faire du "lèche actrice"
étiquetée Lagerfeld. La réponse repose probablement dans les limbes existentiels de Chanel et Stravinsky. Kounen fait donc
un cinéma d'interstices, choisissant les ambiances, des interrogations, s'accouplant avec la superbe moderne des
compositions du compositeur, avec l'écrin ultra géométrique et sans couleurs putassières de la créatrice (les génériques de
début et de fin sont éloquents). Cet opus se veut un magnifique catalogue de moments glacés, d'instants glaciaux (les
regards malades et désespérés de la femme de Stravinsky), dans une libido sans fluides, charnelle mais aseptisée, malgré
la passion. Mais au-delà d'une technique sans faille, Kounen se perd dans la contemplation et le voguing
cinématographique.
Film: 6/10, Extras: 5/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 118 min
Réalisé par: Jan Kounen - Avec: Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: Interviews
Gauthier Keyaerts
Dr. House saison 6
Chapeau: avoir tenu cinq saisons en fonctionnant sur le même principe systématique (un cas à traiter, des tâtonnements maladie auto-immune, lupus, cancer - et un tyran face à ses employés) sans que le public se lasse, c'est superbe. Faire
sortir Gregory House de son environnement protégé dans cette sixième saison était donc d'autant plus risqué, et pourtant,
c'est ce qui a redonné un nouveau kick à l'ensemble, tout en permettant au médecin le plus abject de l'histoire de devenir
quelqu'un d'appréciable. Ou comment prouver une fois de plus que dans cette série médicale, la médecine est plus que
certainement l'élément le moins important. Bravo.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 390 min
Réalisé par: David Shore - Avec: Hugh Laurie, Lisa Edelstein, Omar Epps, Jennifer Morris
Distributeur: Universal
Extras: Featurettes, commentaires audio...
Adeline Weckmans
Desperate Housewives saisons 6
Si la première saison de cette série était véritablement géniale, depuis, on peut dire que l'irrévérence et la nouveauté ont
laissé la place à une pratique du soap la plus commune qui soit. Et franchement, on finit par se lasser de suivre les
aventures de ces malheureuses familles bourrés de pognon. Si, à l'origine, le titre s'appliquait aux héroïnes de la série, ont
peut désormais croire qu'il s'adresse plus à ses spectatrices. L'ensemble a perdu tout son sel, les nouveaux personnages
apportent un rien d'air frais, mais leur rôle dans l'ensemble sent la naphtaline. On finit par comprendre Mary-Alice!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 960 min
Réalisé par: Marc Cherry - Avec: Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross, Eva Longoria
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: Featurettes, scènes coupées, commentaires audio...
Adeline Weckmans
Mercy Hospital
Vous pensiez avoir tout vu sur les séries hospitalières, allant du crédible au soap, en passant par le cynique? Eh bien voici
'Mercy Hospital', sorte de solution hybride dans l'air du temps, exploitant un petit filon jusqu'ici oublié: la guerre en Irak.
L'héroïne a servi là-bas, elle en a ramené un beau stress, un amant médecin et pas mal de problèmes, ce qui n'a en rien
arrangé son caractère sympa mais vachement soupe au lait. Passé le gimmick, qu'est-ce que ça vaut? Aussi peu crédible
que 'Gray's Anatomy', la série parlera sans doute plus aux cyniques, l'ironie et l'humour totalement absents des aventures
de Meredith faisant ici mouche.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 10/2010 - Durée: 900 min
Réalisé par: Adam Bernstein, Adam Kane... - Avec: Taylor Schilling, Michelle Trachtenberg, Jaime Lee Kirchner, James
Tupper...
Distributeur: Universal
Extras: Interview, featurettes...
Adeline Weckmans
U.S. marshals
Alors qu'on a clamé pendant des années que le renouveau du cinéma était à chercher du côté des séries, avec le temps,
l'inspiration fait défaut, et on a l'impression que les nouvelles créations se font plutôt en termes de "bon, alors, qu'est-ce
qu'on n'a pas encore fait dans le domaine?" Ce 'US marshals' en fait partie, exploitant la filière peu connue, et pas hyper
sexy, des témoins placés sous protection. Rien de bien fabuleux ici, si ce n'est, à nouveau, une héroïne au caractère bien
trempé et plutôt drôle et cynique, à laquelle on s'attache facilement. Soyons réalistes: toutes les séries ne peuvent même
pas se targuer d'en arriver là, donc...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 10/2010 - Durée: 750 min
Réalisé par: Dan Lerner , Sam Weisman - Avec: Mary McCormack, Fred Weller, Nichole Hiltz
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées
Adeline Weckmans
Vents de Sable, Femmes de Roc
"Vents de sable, Femmes de roc" ressemble esthétiquement à un film. Il s'agit pourtant bien d'un documentaire.
Magnifiquement photographié, il suit, au fil de leurs conversations prises sur le vif et de leur périple de 1500 kms à pied
dans le Sahara, les destins de femmes en quête d'indépendance. Des femmes animées par la volonté de prendre en main
un destin cadenassé par les coutumes. Porté par l'énergie folle et la force de caractère que ces femmes mettent dans ce
voyage, le film de Nathalie Borgers dépeint une société en mutation dans lequel les femmes tentent de se faire une place.
Le court making of sur les conditions de tournage mérite le détour.
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 90 min
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
David Morelli
Deliver us from evil
Une bourgade norvégienne abrite une population sans particularités... Elle connaît son lot de bonnes gens, de poivrots, de
rêves brisés, d'espoirs, et un immigré! Ce denier va devenir la cible des villageois lorsqu'il est accusé injustement, par Lars
- auteur véritable des faits - un énergumène teigneux et porté sur la bibine, d'avoir écrasé et laissé sur le bord de la route
une gentille dame sans histoires. Ce mensonge fait tomber les masques, révélant une xénophobie qui l'emporte sur le bon
sens. Seul Johannes (frère de Lars) prend la défense du pauvre pantin, quitte à exposer sa famille à un vent de folie, et de
danger. Version scandinave du cinéma explicitement cruel et violent du sieur Peckinpah, 'Deliver Us From Evil' colporte
une sale aura, ne prenant pas tout à fait position dans la déferlante de matière scénaristique corrosive. Entre 'Les chiens
de paille' par filiation narrative indirecte, et 'Adam's Apple' pour l'ambiance surréaliste/hyperréaliste. Franchement
recommandable.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 93 min
Réalisé par: Ole Bornedal - Avec: Mogens Pedersen, Lene Nystrom, Lasse Rimmer, Jens Andersen
Distributeur: A-film
Gauthier Keyaerts
Unthinkable
Un américain converti à l'Islam menace de faire péter trois bombes, parfum champignon nucléaire, dans trois grandes
villes étasuniennes. Capturé, le terroriste subit un interrogatoire musclé, qui vire au numéro de torture sans limites, vu
l'urgence! Pas besoin d'en dire plus, vu que le scénario se résume effectivement à cela. Le reste n'est que discours ambigus
: la fin justifie-t-elle les moyens? La torture est elle efficace, acceptable... Ou alors est-ce l'inverse? A travers une série de
twists aux déhanchements parfois brisés, se tisse un récit casse-gueule et à la limite de l'amoral. Intriguant, puant, mais
pas irregardable.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 130 min
Réalisé par: Gregor Jordan - Avec: Samuel L Jackson, Michael Sheen, Carrie- Anne Moss, Brandon Routh
Distributeur: A-film
Gauthier Keyaerts
White Material
Dans une contrée du continent africain, la guerre civile gronde, faisant fuir la population locale, et les colons. Mais Maria,
elle, refuse de quitter sa plantation de café, où elle vit avec sa famille. Et ce malgré la menace de plus en plus présente, la
désertion de son équipe d'ouvriers juste avant la récolte, et l'éclatement progressif de la solidarité familiale. Elle nie
également la profonde dépression dans laquelle son fils s'est enfermé. Mais quelle belle comédie signée Claire Denis... Non,
allez je déconne. Drame exotique, 'White Material' gère sa temporalité comme bon lui semble, de manière éthérée et
sensuelle. Pour un résultat plus que réussi dans le style éprouvant. Une fois de plus, Isabelle Huppert coupe le souffle par
son interprétation magistrale de justesse.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 102 min
Réalisé par: Claire Denis - Avec: Isabelle Huppert, Isaach de Bankolé, Christophe Lambert
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
The Killer Inside Me
Plutôt attendu et reconnu sur le terrain du documentaire engagé ('The Road to Guantanamo', ''The Shock Doctrine'),
Michael Winterbottom est pourtant avant tout un réalisateur de fictions. Il retrouve ce terreau de prédilection avec
l'adaptation d'un roman de Jim Thompson: 'Le Démon dans ma peau' ('The Killer Inside Me'). Et bien entendu, il plonge du
coup les mains dans un univers noir de noir, crasseux à souhait, et inhospitalier. Winterbottom ne censure pas la prose
carnassière de Thompson, pas plus qu'il n'occulte la violence insoutenable et le sexe omniprésent dans ses écrits. Du coup,
'The Killer Inside Me' ne doit pas se forcer pour révulser l'estomac... Surtout lors d'exactions psychotiques menées à
l'encontre de la gent féminine. Dur, mais fascinant. Winterbottom ne prenant aucunement de libertés, afin d'affadir le
matériau de base. Casey Affleck se glisse avec aisance et talent dans la peau du personnage principal!
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 108 min
Réalisé par: Michael Winterbottom - Avec: Jessica Alba, Kate Hudson, Elias Koteas, Casey Affleck
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Les arbitres
Je vous le dit tout net, le foot je déteste! Mais présenté sous l'angle arbitral, carrément en coulisses, avec ce que cela
implique comme pressions (surtout lors d'une manifestation comme l'Euro), et dangers (menaces de mort), quelle idée
brillante! Surtout qu'au-delà d'un synopsis alléchant, Yves Hinant et Jean Libon (co-créateur de 'Strip-Tease' avec Marco
Lamensch) trouvent un juste sens du montage, à la fois extérieur et détaché - la caméra vérité de Frederick Wiseman,
influence, encore et toujours -, et intérieur, prenant un véritable sens du montage narratif et parfois plein de "suspens".
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 77 min
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Gauthier Keyaerts
Mon meilleur ennemi
Voisin responsable, père de famille affectueux, mari dévoué, Henry Spivey mène une existence plutôt banale... Quelque peu
perturbée lorsqu'un certain Edward Albright - espion et machine à tuer - surgit et fout un sacré souk dans cette vie pépère.
Comment gérer ce genre d'anicroche alors que "l'ennemi" n'est autre que... soi-même? En effet, Henry et Edward ne sont
qu'une seule et même personne, du moins physiquement, car mentalement, ils ne peuvent coexister. En effet, si elles
partagent le même cerveau, ces deux personnalités ne peuvent s'activer qu'à tout de rôle, selon le bon vouloir d'un
implant cérébral devenu défectueux. Répétitive, parfois grotesque, cette série sans fin (interrompue après 9 épisodes)
agace quelque peu, vu que les derniers épisodes s'avèrent passables, et nous plantent sur un cliffhanger vraiment
frustrant.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 450 min
Réalisé par: Adam Kane, Bryan Spicer, David Semel, David Straiton, Frederick King Keller - Avec: Alfre Woodard, Christian
Slater, Mike O'Malley, Mädchen Amick, Omid Abtahi
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
American Dream Trilogy: Man Push cart / Chop Shop / Goodbye
Solo
Nous vous avions dit tout le bien que nous pensions de 'Chop Shop' et 'Goodbye Solo', deux films du réalisateur
américano-iranien Ramin Bahrani. Précieuse, humaine, détaillée et touchante au possible, son oeuvre intimiste va droit au
coeur. Tel un comprimé effervescent, son cinéma est à la fois concret, mais tend à se dissoudre au fil des minutes des
métrages. Il met en évidence l'absurde, des polaroïds existentiels ténus mais puissants, et des immigrés perdus - mais
combatifs - dans une Amérique où il est à la fois facile de se redéfinir (Amhad, ancienne rock star au Pakistan, erre en état
de dépression profonde à Manhattan), de disparaître, ou encore de rencontrer l'improbable, voire le contraste (l'espoir de
l'immigré sénégalais face au désespoir du vieil américain dans 'Goodbye Solo'). Inspiré du réel, plongeant l'artifice dans le
concret, le style Bahrani repose sur une sorte de frontière intangible entre documentaire (sans imitation facile) et fiction
impressionniste. Venu rejoindre - pour notre plus grand plaisir - les deux titres précités, l'extraordinaire 'Man Push Cart'
complète donc un indispensable coffret titré ironiquement 'American Dream Trilogy'. Un objet incontournable qui se doit de
trôner dans toute dvdthèque de gourmet du 7e Art.
Film: 9/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 84 min
Réalisé par: Ramin Bahrani - Avec: Alejandro Polanco, Isamar Gonzales, Ahmad Razvi, Souleymane Sy Savane
Distributeur: Imagine / Filmfreak
Extras: Interview de Ramin Bahrani, ...
Gauthier Keyaerts
Sanctuary
Imaginez un endroit sacré, où les créatures les plus étranges peuplant la planète - tapies dans l'ombre -, vivent, sont
soignées et analysées avec respect... Ce sanctuaire tératophile constitue le coeur de la série sans trop de budget
'Sanctuary' (ben oui, d'où le titre). Malgré de bonnes critiques, et un fan base assez important, je ne pige pas trop
l'engouement. A moins d'être un ado vierge de fantastique pointu, et peu repoussé par l'imagerie infographique abondante
afin de compenser le manque de moyens. Banal, mais pas forcément ou uniquement bancal. A vous de voir si vous
préférez le fantastique hardcore (hard gore), pervers (à la Clive Barker), ou bon enfant. On est ici loin du Conte à
l'ancienne, et de son intertexte horrifique et cruel... Le Grimm ne paie plus?
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 570 min
Réalisé par: Damian Kindler - Avec: Amanda Tapping, Robin Dunne, Christopher Heyerdahl
Distributeur: Universal
Extras: Commentaires audio, bêtisier...
Gauthier Keyaerts
Copacabana
Alors là, allons-y franchement, vu que la comparaison est possible... Autant l'écrin torturé et sinueux que constitue le
'White Material' de Claire Denis sied à merveille à l'époustouflante Isabelle Huppert, autant la grande dame ne peut sauver
du désastre et de l'ennui l'anecdotique 'Copacabana'. La voir en adulte restée calée au stade des illusions adolescentes,
post baba, luttant contre le système, et contre sa propre fille, pourrait être amusant. Mais vu que la réalisation tient plus de
l'encéphalogramme (plat) attestant d'un décès cérébral, que les dialogues sont d'un crétinisme infernal (surtout les
passages de déclamation improbables sur fond d'accent flandrien), et que les seconds rôles sont nuls à chier... ça ne vole
pas haut. Mais reste la belle Isa!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 107 min
Réalisé par: Marc Fitoussi - Avec: Isabelle Huppert, Lolita Chammah, Aure Atika, Jurgen Delnaet, Veerle Dobbelaere
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Gauthier Keyaerts
Chicas
Film dévoué aux femmes, soit un instant passé en compagnie d'une veuve et des ses trois filles, une cohabitation
émotionnelle difficile, 'Chicas' accueille un casting de première, pour un résultat disons assez moyen. Trop peu de rythme,
de véritables enjeux narratifs, et surtout de savoir raconter. L'histoire se déroule, crises et rires compris, sans trop de
relief. Même lors des nombreuses scènes d'atermoiements ou gueulantes, on s'ennuie pas mal. Manque de sensibilité de
ma part, ou ratage partiel pour ce premier long-métrage de Yasmina Reza? Je vais rester objectif et juste dire qu'il doit
s'agir d'un peu des deux probablement...
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 10/2010 - Durée: 84 min
Réalisé par: Yasmina Reza - Avec: André Dussollier, Carmen Maura, Emmanuelle Seigner
Gauthier Keyaerts
///////////// Blu-Rays /////////////
Ong bak 3
Suite directe de 'Ong Bak 2', ce nouvel opus d'une saga pourtant décousue, délire totalement! Se la jouant mystique et
symbolique, plutôt que cassage de mâchoires et muay thai, 'Ong Bak 3' ne ressemble à rien, et paume le spectateur en
plein néant scénaristique. Ce qui en soi serait supportable si les dégustations de tatanes et autres pain peu comestibles,
fortement attendus, étaient présent à l'appel. Je ne pige toujours pas comment ce film dont les spectateurs n'attendaient
pourtant pas grand-chose, voire carrément que dalle, peut être un tel désastre!
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 98 min
Réalisé par: Tony Jaa - Avec: Tony Jaa, Sorapong Chatree, Sarunyu Wongkrachang, Nirut Sirichanya
Distributeur: Splendid Film
Extras: Interviews, B-roll
Gauthier Keyaerts
Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une
allumette
Lisbeth est de retour, et ça va se savoir! Intrigues, meurtres et trahisons sont au menu de ce deuxième volet
cinématographique dévoué à la trilogie de Stieg Larsson. Et malgré un début plutôt à la ramasse, dû à une photogénie et
un rythme hérités des pires heures de la production télévisuelle allemande des 70's, 'La fille qui rêvait d'un bidon
d'essence et d'une allumette' attire l'attention à quelques occasions, lorsque l'action prend le pas sur le blabla. Sans être
génial, cette suite s'avèrera un compagnon de soirée pas trop ennuyeux. Mais à n'inviter que si vous en voyez l'intérêt!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 129 min
Réalisé par: Daniel Alfredson - Avec: Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Lena Endre
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Le Voyage Extraordinaire de Samy
Samy se souvient de son enfance difficile, à l'aube de la naissance de sa progéniture... Il faillit mourir juste après sa
naissance, n'arrivant pas à rejoindre ses frères et soeurs, et du coup de faisant capturer par une mouette. C'est dans les
airs qu'il rencontre l'amour de sa vie: Shelly. Il ne la croise qu'un instant, mais jamais il ne l'oubliera. Lors de son long
périple initiatique de tortue, Samy rencontre un ami, Ray, et aussi de nombreux prédateurs, des humains, des fonds
océaniques variés et colorés, etc. Destiné aux petiots, ' Le Voyage extraordinaire de Samy' gavera assez vite les adultes
blasés. Dommage, car le design est magnifique, les couleurs éclatantes, et le fond écologique omniprésent ne gâche rien.
Les plus chanceux, possédant l'équipement ad-hoc (TV compatible, lecteur Blu-ray et lunettes 3D), pourront se régaler de
la version en relief!
Film: 6/10, Extras: 4/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 85 min
Distributeur: Studio Canal
Extras: Making of du doiblage
Gauthier Keyaerts
La Forêt contre-attaque
Dan Sanders vit avec, et au grand dam de, sa famille au sein d'un lotissement immobilier en plein développement, perdu
au beau milieu d'une forêt. Véritable carpette foulée au pied par son patron, il semble être prêt à tout accepter afin de
garder son job. Même devenir le témoin silencieux de la destruction de cet écosystème pourtant protégé. Qu'à cela ne
tienne, ce sont les habitants des lieux (ours, ratons laveurs, écureuils, corbeaux, etc.) qui vont se charger de défendre leur
sanctuaire! S'engage alors une lutte sans merci entre Dan et ces animaux en pétard. Brendan Fraser devenu une outre loin
de l'aventurier d'antan (la saga 'La momie') se prête au jeu de l'humiliation, perdu dans cette comédie extrêmement
trasho-pétomane. A tel point que ce serait presque l'objet nickel pour une soirée pop-corn, bière, à l'heure ou l'éthyle
remplace les neurones!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 91 min
Réalisé par: Roger Kumble - Avec: Ken Jeong, Brendan Fraser, Dick Van Dyke
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Soudain le vide
Oscar vit avec sa soeur à Tokyo, après de longues années de séparation... Il deale et consomme toutes les drogues qui lui
passent devant et par le nez, elle officie en tant que gogo dancer. Malgré les difficultés et imperfections de cette existence
d'expatriés phagocytés par la capitale nippone, ils s'aiment, et sont heureux. Simplement. Mais tout bascule lorsqu'Oscar
se fait dénoncer à la police par un ancien ami. Les chiourmes l'attendent dans un bar, lieu de rendez-vous avec le traître. A
la vue des agents de l'ordre, Oscar panique, s'enferme dans les toilettes, et se fait tuer. Commence alors un long voyage...
Le qualificatif radical devient galvaudé concernant Gaspard Noe ('Irréversible)! Qu'utiliser à la place? Concernant 'Enter the
Void', on pourrait tenter le terme de sodomie intellectuelle à sec... Film expérimental au budget confortable, chic (des
jeunes, de la drogue, sur un environnement sonore concocté par Thomas Bangalter), halluciné, fractal fracassé, fricassée
narrative, 'Enter the Void' n'a pas trop de point de comparaison, ni de substance appréhendable. Sorte de trip aussi
mystique que nihiliste, cette oeuvre réellement singulière vous fera soit planer, soit gerber l'âme.
Film: 7/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 154 min
Réalisé par: Gaspar Noé - Avec: Nathaniel Brown, Paz de la Huerta, Cyril Roy, Emily Alyn Lind, Jesse Kuhn
Distributeur: Wild Side / Twin Pics
Extras: Making of, court-métrage...
Gauthier Keyaerts
Inception
Attention chef-d'oeuvre à couches multiples! Après le succès de son 'Dark Knight', Christopher Nolan n'avait pas vraiment
le droit de décevoir... Après tout, il était légitime d'attendre avec impatience le prochain gros shoot d'adrénaline. Un voeu
devenu réalité avec 'Inception', cette histoire de voleurs oniriques, s'immisçant dans les rêves afin de débusquer de
précieuses informations grassement rémunérées par de peu scrupuleux commanditaires. Mais au-delà de l'aspect
fantastique ou thriller de 'Inception', la plus-value se trouve plutôt du côté de la fragilité de son personnage principal: Dom
Cobb (Léonardo DiCaprio). Une âme en peine, endeuillé par la mort de sa femme, et dans l'impossibilité de revoir ses
enfants. Il est le centre de toute l'attention, de toutes les empathies. Une manière intelligente et réussie de charpenter le
récit, et d'emmener le spectateur au-delà de la simple contemplation. Bref, ce récit gigogne et fractal (le terrain de
prédilection de Nolan) remporte tous les suffrages. Cette édition Blu-ray balance un master irréprochable, un mode
interactif assez ludique, et quelques autres bonus, sans profusion mais avec qualité. L'achat du moment.
Film: 9/10, Extras: 8/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 148 min
Réalisé par: Christopher Nolan - Avec: Leonardo DiCaprio, Ken Watanabe, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt, Ellen
Page, Cillian Murphy
Distributeur: Warner
Extras: Extraction Mode, making of, featurettes...
Gauthier Keyaerts
The Expendables
Voilà un film totalement schizophrène! Stallone ne sait finalement pas trop comment se la jouer avec 'Expendables'...
Partagé entre l'hommage au cinoche bourrin des 80's, saupoudré d'une grosse larme (normal quoi) de nostalgie, et le trash
d'un 'John Rambo', cette mine à fragmentation de testostérone dérape sans contrôle. Les dialogues sont affreusement
cons, les acteurs sous-jouent à l'envie, et Sly semble plus admirer avec tristesse et distance une époque révolue, plutôt
qu'avec ferveur et passion dévorante. A l'image de ces plans où il peine un peu à courir ou sauter, notre homme
s'époumone à force d'atermoiements. Le pire, c'est que du coup, les spectateurs d'un certain âge prennent conscience du
temps qui passe, et perdent l'effet de rêve lié au cinéma, surtout celui qu'aurait dû être 'Expendables': fun et sans prise de
tête. En plus, le message qui semblait suinter de 'John Rambo', soit le dégoût de la violence à force d'effets gores, se voit
balancé aux chiottes. Dommage, car le dernier tiers du film possède un solide coffre!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 99 min
Réalisé par: Sylvester Stallone - Avec: Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Mickey Rourke, Bruce Willis
Distributeur: Dutch Filmworks
Extras: Commentaires audio, scènes coupées, bêtisier...
Gauthier Keyaerts
Ip Man 2
En 2008, Wilson Yip balançait sur les écrans un moment de la vie de Ip Man (Yip Kai-man), grand maître de l'art savant du
Wing Chun (qui fut le mentor de Bruce Lee). Couvrant la période de l'occupation de sa ville natale, Foshan, par les troupes
japonaises (lors du conflit de 1937 à 1945), ce long-métrage à la fois historique, épique ('Ip Man' incarne le symbole de la
résistance face à l'ennemi, et de l'espoir, à l'instar d'un Wong Fei-hung), et musclé, réussit à attirer tous les regards! Cela
faisait longtemps qu'un film issu de Hong-Kong - hors polar - avait autant trouvé son public. Mais il faut dire que
l'interprétation de Donnie Yen (acteur fétiche de YIP) impressionne fortement, tout comme son style de combat rapide et
bestial, principal acteur de ce biographical picture! Un rôle en or, renforcé par la présence d'un Simon Yam en excellente
forme. Tout s'articule autour de ces moments particulièrement bluffant. Bref, que du plaisir! Cette suite n'apporte pas
grand-chose au premier, voire galvaude son sérieux glacial, en glissant de-ci, de-là une touche d'humour quelque peu
inutile, et ne prolonge que très maladroitement le frisson précédemment ressenti. Même les scènes de baston sentent
l'exploitation facile, tout comme le face à face Donnie Yen / Samo Hung, déjà ennemis dans le viscéral 'Saat po long'. Mais
bon, n'allez pas croire qu'il faut pour autant bouder cette saga, inégale certes, mais qui a le mérite de faire à nouveau
croire que le cinéma hongkongais pourrait nous offrir de très belles choses. Brûlons un cierge car le manque se fait
cruellement ressentir!
Film: 8/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 108 min
Réalisé par: Wilson Yip - Avec: Donnie Yen, Sammo Hung Kam-Bo, Simon Yam, ...
Distributeur: Splendid Film
Gauthier Keyaerts
Green Zone
2003: Roy Miller, militaire américain faisant partie des recrues officiant sur le sol irakien, commence à se poser des
questions sur le pourquoi de la guerre qui fait rage. En effet, il a déjà exploré avec ses hommes plusieurs sites abritant
prétendument des armes de destruction massive, sans jamais en trouver la moindre trace, même si ce présupposé justifie
l'intervention armée et l'ingérence américaine en ces terres... Alors qu'il se met à creuser la question, et plus uniquement
le sable, il se heurte aux autorités gouvernementales, visiblement en pleine magouille. Greengrass prouve qu'il est possible
de renouer avec le film d'action ultra efficace, tout en ne perdant pas de vue le militantisme et la dénonciation. Quasi
parfait...
Film: 9/10, Extras: 9/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 114 min
Réalisé par: Paul Greengrass - Avec: Matt Damon, Jason Isaacs, Brendan Gleeson, Amy Ryan
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées, featurettes...
Gauthier Keyaerts
Sex and the City 2
Décidemment, le botox doit attaquer les neurones... Vu qu'après quelques années de bons et loyaux services, le quatuor
de ladies chic et choc, sexy mais fragiles, s'embourba dans un premier long-métrage abusif, vulgaire, sans rythme ni
talent. Exit le glamour, enter l'ennui. Cette suite n'est probablement pas pire, car il était difficile d'aller plus profond dans
l'ultime ratage, mais elle n'est clairement pas meilleure. Il devient pathétique de mater nos dames reliftées à l'excès, mal à
l'aise dans leurs frusques hors de prix, balancer des vannes pourries et carrément choquantes. Clair qu'au-delà d'un certain
âge, le fantasme cède la place à l'effroi. D'héroïnes friquées, libertaires et libertines, elles deviennent des pétasses
nauséeuses bourrées de tunes, carrément infréquentables et molles de l'absence de cerveau. Sabrez les têtes, plus le
champagne!
Film: 2/10, Extras: 4/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 150 min
Réalisé par: Michael Patrick King - Avec: Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Kristin Davis, Cynthia Nixon, Chris Noth, Noah
Mills
Extras: Interviews, featurettes...
Gauthier Keyaerts
Alien, le huitième passager
Depuis l'avènement du support Blu ray, pas mal de prières s'adressent aux éditeurs, afin de transformer certains fantasmes
geek, ou plus louables, d'Arlésiennes en Graals enfin brandis! Je ne dresserai pas de liste exhaustive, à chacun son jardin
secret, mais personnellement, je rêvais qu'un coffret Haute définition de la quadrilogie 'Alien' vienne remplacer son
prédécesseur DVD. Il faut avouer que l'horreur teintée de science-f(r)iction fait bon ménage avec les masters HD qui
circulent actuellement. Prenez l'exemple de 'The Thing' de notre bon vieux Carpenter... Le revoir en Blu ray file des frissons
dignes de ceux ressentis lors des premiers visionnements en VHS, tant moult détails refont surface, et tant les surfaces essentiellement rouges, blanches et obscures - révèlent leur détails. Le coffret ici chroniqué fera le bonheur de ses
propriétaires, tant la prouesse technique surpasse toutes les attentes! Les nouveaux transferts frisent la perfection, et
permettent de jouir sans retenue de ce quatuor de terreurs galactiques. De la balle, tant au niveau de l'image (le premier
volet de la saga ne fait clairement pas son âge, et constitue pour moi la plus belle surprise) que du son. Du côté des bonus,
la Fox a fait en sorte qu'aucune frustration ne se fasse sentir: tous les extras existants à ce jour (hérités de laserdisc, et
éditions spéciales en DVD), sont ici réunis, avec en plus un mode interactif allant jusqu'à devenir un outil logistique
intelligent (liant les disques entre eux, par un système de "marque page"). La navigation ravira les fans de belle oeuvre, en
agaçant peut-être ceux qui aiment une certaine simplicité (tant pis pour eux). Une sortie prouvant enfin l'intérêt du support
Blu ray, au-delà de la "simple" amélioration d'image, qui espérons-le fera des émules (à l'instar de la trilogie 'Back to the
Future', également copieuse). Même si ce lifting a dû coûter un beau paquet d'argent, et sera réservé aux sorties les plus
attendues, et donc rentables. Quel bonheur donc de pouvoir apprécier les versions salles et revisitées (Lucas peut en
prendre de la graine), traitées sur le même pied d'égalité numérique. Vous savez clairement que demander au petit papa
noël, à la place des habituels cadeaux inutiles revendus à la sauvette sur les sites destinés à la brocante en ligne.
Film: 9/10, Extras: 9/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Ridley Scott, James Cameron... - Avec: Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Lance Henriksen, ...
Distributeur: 20th Century Fox
Extras: Documentaires, mode interactif,...
Gauthier Keyaerts
The Treasure Hunter/Tekken
Si vous cherchez de quoi meubler une soirée - sans maux synaptiques liés à une démonstration d'intellect - un peu creuse,
à coup d'action décérébrée (de la baston pitbullesque et prognathe), et autres virevoltes dignes du cinéma HK 90's en
costume (et câbles)... Voici un duo gagnant! Hérités des produits du "bourrinage" sans vergogne, 'Tekken' (adaptation du
jeu vidéo éponyme) et 'The Treasure Hunter' (croisé lysergique d'Indy et autres épopées de Momie) ne font pas dans le
complexe, dans tous les sens du terme. Un peu nazes, mais amusants!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Yen-ping Chu, Dwight H. Little - Avec: Jay Chou, Chiling Lin, Jon Foo, Jin Kazama
Distributeur: Splendid Film
Extras: Interview, making of...
Gauthier Keyaerts
Top Cops
Je suis un grand fan de Kevin Smith, en tout cas de ses premières oeuvres ('Clerks', 'Chasing Amy', ...), car il faut avouer
qu'aujourd'hui, il enquille plus de grosses daubes que de merveilles! 'Top Cops' constitue un nouvel abysse de médiocrité,
tant rien n'est à sauver dans cet horripilant cocktail de film policier à la sauce déconne! Par contre, ce Blu-ray comporte un
morceau de choix: le mode 'Maximum Comedy' ou notre gars Smith se laisse aller durant 3 heures à une relecture ludique
et bien foutue (à l'aide de scènes coupées, de bloopers, et d'anecdotes) de son bébé. A cet exercice-là, notre homme est
imbattable et impayable.
Film: 4/10, Extras: 9/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 107 min
Réalisé par: Kevin Smith - Avec: Bruce Willis, Tracy Morgan, Jason Lee
Distributeur: Warner
Extras: Maximum Comedy Mode
Gauthier Keyaerts
The Pacific
Couple de producteurs décidemment inséparable, et plutôt convainquant dans leur entreprise de mise en images des
mésaventures américaines durant la Seconde Guerre Mondiale, Tom Hanks et Steven Spielberg s'associent à nouveau avec
HBO pour prolonger le travail sidérant déjà fait sur la série 'Band of Brothers'. Cette dernière était consacrée à l'espace
européen du conflit. 'The Pacific', bébé du scénariste Bruce C. McKenna, s'attarde sur le sort des troupes envoyées
affronter les soldats japonais dans des environnement aussi insulaires qu'hostiles (Guadalcanal, Peleliu, Iwo Jima, Okinawa,
etc.), faisant face à de nombreux cafouillage stratégiques, à des conditions de terrain plus qu'inhospitalières, aux
ravitaillements difficiles, et surtout à la radicalité des troufions nippons. Autre front, autre forme: 'The Pacific' est plus
erratique que 'Band of Brothers', et clairement plus violent. Ne pouvant pas offrir d'épisode en épisode un simple étalage de
bidoche, la narration passe de l'adrénaline au romantisme désespéré, de l'héroïsme fortuit aux manoeuvres politiques... Le
tout gravitant principalement autour d'une poignée de personnages assez justes et éclectiques dans leurs psychés (Eugene
Sledge, Robert Leckie et John Basilone). Si personnellement je trouve 'Band of Brothers' plus cohérent et réussi, 'The
Pacific' reste une série d'exception, ici servie dans un écrin de luxe (peu pratique mais superbe), et traité avec les honneurs
qui lui sont dus tant au niveau de l'image, que du son, de l'interactivité et des nombreux extras. Le cadeau parfait pour les
fêtes de fin d'année. Optez si possible pour cette édition Blu ray!
Film: 8/10, Extras: 10/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 530 min
Réalisé par: Carl Franklin, Tim Van Patten, Graham Yost - Avec: James Badge Dale, Jon Seda, Joseph Mazzello
Distributeur: Warner
Extras: Mode interactif, making of...
Gauthier Keyaerts
Retour vers le futur - Trilogie
Voilà une trilogie qui perd son statut d'Arlésienne, faisant partie des sagas attendues de pied ferme en haute définition par
les plus de 30 ans depuis pas mal de temps, elle déboule en cette fin d'année 2010. Il est clair que 'Retour vers le futur',
c'est surtout un billet en première classe pour les 80's, musique et esthétique à l'appui. Qui se souvient encore de Huey
Lewis and the News parmi la jeune génération? Même Michael J. Fox est devenu un artéfact passéiste. Mais bref, ne
gâchons pas le plaisir. Le coffret ici présenté ne bénéficie pas tout à fait d'une technicité de haut vol, telle que celle affichée
par le box HD 'Alien', sans pour autant avoir trop à rougir. Il est clair que les enjeux du triptyque de Robert Zemeckis
tiennent avant tout de la S-F "feelgood", plus que - par exemple - de l'incunable 'Blade Runner'. Pour cette sortie,
Universal met les petits plats dans les grands, et ne démérite pas son statut d'éditeur dévoué à la cause du Blu ray...
L'intégralité des bonus des coffrets DVD zone 2 et zone 1 sont repris, plus une flopée de nouveautés, dont une interactivité
assez conséquente, un nouveau documentaire (un peu redondant par rapport au reste), etc. Un régal exhaustif pour les
fans, et probablement de quoi en attirer de nouveaux.
Film: 7/10, Extras: 9/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Robert Zemeckis - Avec: Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson,Mary Steenburgen
Distributeur: Universal
Extras: Making of, documentaires, commentaires audio, modes interactifs...
Gauthier Keyaerts
40 ans, toujours puceau, Code Mercury, Mr Bean, le film le plus
catastrophe, Les vacances de Mr Bean
Voilà une volée de titres pas fondamentalement attendus, sans être pour autant mauvais ('Les vacances de Mr. Bean'
mises à part), qui viennent appâter le badaud juste à temps pour les fêtes de fin d'année. Il est clair que pour continuer à
se développer, le Blu ray ne peut se contenter de coûteuses sorties luxueuses ('Le magicien d'Oz', 'Alien', 'Retour vers le
futur') ou collant à l'actualité cinéma. Mais revenons-en à nos galettes... Globalement acceptables, ces sorties sont
pourtant un peu curieuses. Pourquoi pousser de manière ostentatoire la patine HD, quitte à abuser de filtres inutiles,
rendant l'image... imparfaite et artificielle! Se contenter d'une cure de jouvence pépère, mais honnête, serait un choix plus
intelligent. Ni les mésaventures de Rowan Atkinson, ni le délire de Steve Carell n'offrent de sensations nouvelles en
haute-def'. On est loin du cinéma à fort contraste ou d'action. Rien de spécial à signaler du côté des bonus. Editions
mineures oblige. A vous de voir donc si ces titres vous tentent ou non, car ils ne nécessitent pas de remplacer un bon vieux
dvd.
Film: 6/10, Extras: 5/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Judd Apatow, Mel Smith, Harlod Becker - Avec: Steve Carell, Catherine Keener, Rowan Atkinson, Bruce Willis....
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
I Like Trains (He Who Saw The Deep label)
Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans
lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans
et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement
leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous
transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant
crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le
groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons
envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares
pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow'
CD: 6/10
Genre: Pop, Rock
David Morelli
Killing Joke (Absolute Dissident)
Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et
"findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui
assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa
forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu
mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les
romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du
métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des
Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars:
guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud!
CD: 7/10
Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock
Label: Spinefarm Records - Distribution: V2
Gauthier Keyaerts
Oval (O)
Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un
album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du
krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale
typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique
Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit
rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de
son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation
incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album
Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote
suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album.
Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica
tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence!
CD: 9/10
Genre: Pop, Electronica, Experimental
Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent
Gauthier Keyaerts
Royksopp (Senior)
Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a
priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués
par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de
vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas
sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le
dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2',
revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour
accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports'
CD: 3/10
Genre: Dance, Electronica
Label: Virgin - Distribution: Pias
David Morelli
Interpol (Interpol)
Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la
première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la
beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après
l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de
resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de
sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs.
Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir
qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi.
Listen to : The National, 'Boxer'
CD: 7/10
Genre: Pop, Rock
Label: Cooperative Music - Distribution: EMI
David Morelli
Underworld (Barking)
Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du
terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait
une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique
électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le
devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's
dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient
les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément
embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree.
LT:Orbital,'Insides'
CD: 5/10
Genre: Electro
Label: Underworld.live - Distribution: V2
David Morelli
Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern)
Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai
2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait
interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un
album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre
chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à
la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur
et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même
note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales.
CD: 7/10
Genre: Pop, Electro
Label: Blue Noise - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?)
Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une
manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans
aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain
Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les
tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et
nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement
désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second
chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions,
ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux
prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to:
Zongamin, 'Fleshtapes'
CD: 7/10
Genre: Electro, Pop
Label: Warp - Distribution: V2
David Morelli
The Charlatans (Who We Touch)
Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I
know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide
Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans
crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment
néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent
mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et
son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par
un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized'
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2
David Morelli
Menomena (Mines)
Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland:
dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure
qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des
arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose
pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles.
Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la
rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore
remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless
Freaks'
CD: 9/10
Genre: Pop
Label: City Slang - Distribution: V2
David Morelli
Prince (20TEN)
C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se
demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups,
de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet
"collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques
kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du
journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux
artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the
Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est
pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords
dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des
cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon
à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors
commerce (mais soldé sur le net).
CD: 5/10
Genre: Funk
Gauthier Keyaerts
The Magic Numbers (The Runaway)
Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise.
La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de
couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas
loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du
moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes
éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et
revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une
magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock
west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame.
CD: 8/10
Genre: Rock, Pop
David Morelli
Morcheeba (Blood Like Lemonade)
"'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin
d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères
fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye
Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais
pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères
douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin
années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de
retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill,
contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant.
Comme l'opus.
CD: 9/10
Genre: Lounge
Label: Pias - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Kele Okereke (The Boxer)
La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à
l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas
de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent
batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk
crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro,
Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les
mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et
surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy'
CD: 7/10
Genre: Electro, Rock
Label: Wichita - Distribution: V2
David Morelli
UNKLE (Where Did The Night Fall)
Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did
The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et
tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop
dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night
Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer
la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un
album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui
clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The
Rapture'
CD: 5/10
Genre: Electronica, Pop, Experimental
David Morelli
Moby (Wait For Me Remixes)
Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la
fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très
mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les
meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut
dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus
que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground
comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec
l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio.
CD: 8/10
Genre: Electro, House
Label: Little Idiot - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Zu (The Way of the Animals Powers)
Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the
Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien
Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie,
cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter
Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se
double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes!
CD: 8/10
Genre: Electro-Pop
Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
Erykah Badu (New Amerykah Part Two: Return of the Ankh)
Généralement plus calme et introspective que 'New Amerykah Part One (4th World War)', sans pour autant être
définitivement différente, cette suite affiche derrière des arguments graphiques psychédéliques et reposants, une santé
soul quasi sereine. La guerre n'aura donc pas eu lieu, Bush s'en est allé, et Erykah arbore maintenant la croix ansée, soit
le symbole de la vie. Une vie pleine de nuances, parfois un peu mélancolique (à tendance jazzy), souvent rebondie, pleine
de profonde et instinctive sensualité. Car ici, ça sent la fin de nuit, de celles passées sous les draps avec un(e) partenaire
éveillant - sans efforts - la moindre parcelle de terrain érogène. Avec peut-être un chouïa d'agréable gueule de bois. Dans
cet état entre sommeil et éveil, accompagné de fatigue, et d'un reste d'adrénaline, tout est possible: rêver éveillé,
percevoir l'avenir avec optimisme, se ressentir comme jamais, avec confiance et sérénité. 'Return of the Ankh' doit
s'écouter au bon moment, lorsque le stress s'évacue, et que l'existence reprend un cours plus calme, intimiste, voire
grisant, histoire de savourer chaque intonation de voix, chaque sample usé de manière old-school et aux volutes quasi
analogiques...
CD: 8/10
Genre: Soul
Gauthier Keyaerts
///////////// Dossiers /////////////
Black Swan
Réalisateur bourré de talent et de sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire partie des réalisateurs actuels de référence, aux côtés, notamment,
de David Fincher ('Zodiac', 'The Social Network') ou Christopher Nolan ('Dark Knight', 'Inception'). Tous partagent une passion pour les récits
difficiles, pour les audaces visuelles sans esbroufes, et au service de leur oeuvre. Mais Aronofsky, après un démarrage artistique sur les chapeaux
de roues, 'Pi' et 'Requiem for a Dream', se fait reléguer au second rang (celui des petits cafards puants mis à l'essai), suite au bouillon pris par
'The Fountain'. Et pourtant, malgré le jeu de sape financière perpétré par l'infrastructure du cinéma qui mettra au pilori Aronofsky, 'The Fountain'
n'est pas une oeuvre ratée. Loin s'en faut! Casse-gueule, fragile, fait à l'économie malgré les ambitions, ce film s'adresse au final aux palpitants
encore capables de ressentis, plutôt qu'à la génération surstimulée par la saga 'Matrix' et ses rejetons illégitimes. Hugues Jackman n'est pas Brad
Pitt, Rachel Weisz n'attire pas autant les foules que Cate Blanchett (initialement prévus et retrouvés plus tard en duo chez Fincher, tiens...), et les
effets spéciaux sentent le bricolage plutôt que le dollar (le projet a connu une énorme coupe budgétaire). Mais peu importe.
Cette sensibilité, déjà présente - à travers le filtre de la cruauté - dans 'Requiem
for a Dream', Aronofsky la pousse un cran plus loin avec le très touchant 'The Wrestler'... Offrant au passage un rôle déterminant et magnifique à
Mickey Rourke. Simple et sans détours, ce moment d'intimisme séduit le large public, et permet le retour en grâce du réalisateur.
Mais quelle allait donc être sa prochaine vision après un début expérimental, un trip sensoriel aussi terrifiant que fascinant, une confession
poétique et enfin une fresque naturaliste, à dimension humaine? Un thriller au parfum surnaturel, ça vous ira?
'Black Swan', titre ludique, croise 'Le lac des cygnes/ Swan Lake' de Pyotr Ilyich Tchaikovsky et
'Black Swan', titre ludique, croise 'Le lac des cygnes/ Swan Lake' de Pyotr Ilyich Tchaikovsky et
l'expression 'Black Sheep', le mouton noir... Ce qui nous donne d'emblée deux précieux indices: l'intrigue se déroulera dans le milieu de la danse
classique, et Nina, le personnage principal interprété par Natalie Portman, affiche un comportement assez étrange, voire inquiétant.
La bande-annonce visionnable actuellement insiste lourdement sur ce qui semble être la schizophrénie de Nina, passant de l'angélisme au
démoniaque, avec des visions pour le moins décalées. Remarqué en festival (tout comme 'The Wrestler'), 'The Black Swan' propose une affiche
pour le moins costaude: Vincent Cassel, Winona Ryder, Mila Kunis (une nouvelle venue faisant sensation!)... Rien de tape-à-l'oeil, mais de
possibles moments de délectation en perspective. De quoi se réjouir, même si cela reste une oeuvre de commande pour un Aronofsky toujours en
période de probation pour les pontes d'Hollywood. Mais vu que c'était déjà le cas pour 'The Wrestler', pas de panique à bord! Quoi qu'il en soit,
l'attente sera finie début mars 2010. Pourra alors commencer le suspense en salles obscures.
Interview de Robert Rodriguez, réalisateur de Machete
Histoire d'ajouter un peu de poids au projet 'Grindhouse', mené avec Tarantino,
Robert Rodriguez tournait en 2007 un trailer pour un film fictif. Trois ans plus tard, 'Machete' voit le jour, grâce aux fans.
'Machete' parle d'un gars qui décide de défendre les droits des plus démunis. Il y a un message socialiste caché là-dessous?
Rodriguez:
(rit) Non. Ce n'est pas un film qui parle d'immigration mais de corruption. Les questions sociales ne sont rien de plus que
l'arrière-plan de l'histoire. Dans la suite à laquelle j'avais pensé, le choix s'offrant à Machete était totalement différent. Ca fait
plus de 15 ans que j'ai cette histoire en tête. Si ce n'est que l'actualité américaine nous a rattrapés. L'immigration n'est pas un
problème. Il y a une possibilité de solution. Mais le gouvernement ne fait rien.
Mais l'Amérique de droite qualifie votre film de propagande de gauche. Ca ne vous dérange pas?
Rodriguez:
Non, dans le sens où un film comme 'Machete' peut aider à conscientiser les gens face à un problème. Et cela donne un peu
de profondeur à ce qui, en soi, n'est qu'un thriller d'exploitation sans prétention. Et puis, sans doute que le film devait arriver
maintenant, sinon les dieux se seraient arrangés pour que je n'aie pas à attendre une décennie et demi pour le réaliser. Ceci
mis à part, les gens semblent bien comprendre que 'Machete' n'est pas de la propagande de gauche. Les spectateurs, peu
importe leur courant politique, s'amusent.
Et puis, ce que 'Machete' fait est tout à fait dans la lignée des films d'exploitation. Ces films étaient traditionnellement réalisés par des firmes de
production indépendantes, et vu qu'elles avaient des moyens bien inférieurs à ceux des productions hollywoodiennes, ils devaient attirer
l'attention d'une autre manière. En jouant par exemple avec les thèmes sociaux et politiques de leur époque. Et comme ces films étaient tournés
très vite, ils pouvaient bien plus coller à l'actualité.
Le trailer fictif de 'Machete' a été un avantage pour lancer la production?
Rodriguez:
Absolument, et surtout pour convaincre les acteurs. C'est une leçon que j'avais tirée de 'Sin City', où j'avais aussi filmé une
scène à l'avance, histoire de montrer ce vers quoi je voulais aller. Il a suffi de montrer cette scène aux acteurs et le roman
graphique de Miller pour qu'ils n'aient pas besoin d'explications supplémentaires. Dans le cas de 'Machete', le trailer prouvait
sans aucun doute que Danny Trejo avait les épaules pour porter le film, qu'il s'agirait d'amusement pur avec une bonne touche
d'ironie. C'est comme ça qu'on a réussi à avoir Robert De Niro avec nous. Je lui ai aussi offert un faux poster: 'Robert De Niro
as The Senator!' Il en a été très content.
On ne voit pas que De Niro mais aussi Steven Seagal et Don Johnson dans votre film. Comment expliquez-vous qu'ils plaisent encore aujourd'hui,
alors qu'ils ont été tellement longtemps absents des écrans? Le succès de 'The Expendables' étant un autre exemple de ce phénomène.
Rodriguez:
Les spectateurs ont de bons souvenirs vis à vis de ces acteurs, et ils ont toujours le talent pour séduire le grand public. Quand
vous remettez à l'écran des gens comme ça, vous jouez la carte de la nostalgie. Beaucoup de films donnent lieu à de beaux
souvenirs. Pensez à vos films favoris. Ce sont bien souvent des choses que vous avez vues enfant ou ado. C'est pour ça que les
spectateurs ont apprécié de revoir Mickey Rourke dans 'Sin City'. Par contre, il faut faire attention à ne pas seulement répéter
ce que ces acteurs ont fait par le passé. C'est pour ça que Steven Seagal et Don Johnson jouent des méchants dans 'Machete'.
J'aime ça.
L'idée du film a plus de quinze ans, mais elle est revenue à la surface grâce à 'Grindhouse'. Ce projet a-t-il eu une influence sur 'Machete'?
Rodriguez:
Enorme. Ce trailer a parlé au public parce qu'il était totalement frappé, mais ce n'est pas la seule raison. Il a aussi pu voir qu'il
y avait un vrai film derrière tout ça, que ça pouvait devenir une bonne histoire avec un personnage principal sortant des
sentiers battus. A partir du moment où Danny Trejo apparaissait à l'écran, ils se mettaient à sourire. Danny n'a jamais eu de
rôle principal, et ils ont trouvé l'idée excellente. Un film de Mexploitation! Quand j'ai finalement commencé 'Machete', je n'ai pas
pu faire autrement que de me rapprocher de ce style. C'est ce que les gens voulaient voir. Je ne pouvais pas les décevoir.
Sucker Punch
Décidemment électron libre, profanateur de sépulture sans vergogne, mais avec talent, Zack Snyder nous revient avec une nouvelle bombe
parfumée élégamment à la féminité! Une bonne nouvelle pour ceux qui n'auraient pas kiffé la violence et la plastique des chefs-d'oeuvre que sont
'L'armée des morts', '300' ou encore les 'Watchmen'? Eth bien non, retournez à vos niches pauvres béotiens! Snyder n'a pas fini d'en mettre plein
les mirettes. Après avoir désacralisé avec un savoir-faire iconoclaste et indiscutable le classique du film de zombies, la bande-dessinée ultra culte
de Frank Miller, puis celle non moins incontournable d'Alan Moore (et Dave Gibbons), notre homme se base sur un scénario rédigé de sa plume.
Une bonne idée? Probablement, vu que ce géniteur fou a su trouver le juste équilibre entre respect et prises de liberté dans son remake et ses
adaptations. Faisant de ceux-ci des objets personnels, sans pour autant recevoir des menaces de morts de la part de l'omnipotente communauté
geek.
Les teasers circulant pour le moment laissent poindre une
série d'éléments... Snyder utilise l'artificialité de ses images dans un but précis: trancher entre réalité et expressionisme de l'intériorité de son
personnage principal, la belle Baby Doll, une bombasse blondasse internée dans un asile psychiatrique, afin d'y être lobotomisée. Un acte cruel,
surtout lorsque l'on sait les raisons qui la mènent en cet endroit sinistre. Afin d'échapper à ce sombre destin, elle se réfugie dans un univers
alternatif, pour y effectuer une mission salvatrice. Au gré des images, on découvre avec moult écarquillement d'yeux un mélange affolant de
science-fiction, de fantasy, de steam punk, etc., le tout emballé avec un savoir-faire totalement délectable! Allez y jeter un coup d'oeil, ça vaut le
détour.
Espérons qu'au-delà du gimmick, Zack Snyder arrivera à
faire un film cohérent, digeste et surtout excitant d'un bout à l'autre. Il est à parier que nos mirettes de spectateurs douillets risquent de ressentir
une sursimulation assez conséquente. Si le doute se fait présent, il faut quand même se remémorer les exploits que constituent '300' et 'The
Watchmen'... A l'annonce des projets, la perplexité avait surgi avec force. Qui aurait osé s'attaquer à ces pierres angulaires du néo roman
graphique, pondues par des références en la matière? Vu que plus encore que les scénarios tarabiscotés et sans concessions, c'est aussi la mise en
images qui risquait de poser de sérieux problèmes. Qu'à cela ne tienne, dans la lignée de Méliès et Terry Gilliam, mais avec une visée purement
commerciale, Snyder joue la carte de l'artificialité totale, du jeu d'acteur sur écran vert, incrusté sur des décors issus de puissants ordinateurs. Et
ça marche! '300' est devenu une référence en la matière, tout comme 'Sin City', autre révision du travail de Frank Miller. La seule zone d'ombre
reste le talent d'écriture de Snyder... Espérons-le tout aussi riche que celui de réalisateur visionnaire.
Eva Mendes
On dit souvent de cette sulfureuse actrice qu'elle a un sacré
sens de l'autodérision. En regardant 'The Other Guys', comédie potache à l'état pur, il est certain que la belle ne craint point de ne pas être prise
au sérieux. Vêtue d'une robe taupe au décolleté plongeant et chaussée de talons compensés de 12 cm, c'est avec le sourire qu'Eva Mendes nous
accueille. Est-elle aussi belle en vrai que sur écran? Oui! Prénommée souvent 'bomba latina', est-elle dérangée par ce statut de sex-symbol?
Eva Mendes:
Non, cela ne me pose pas de réel problème. J'irais même jusqu'à dire que cela me flatte. Dans ce métier, on est d'office
étiqueté et classé dans une catégorie précise. Cela me va, si bien sûr, on reconnaît aussi le fait que j'aie du talent. Et quand je
vois l'évolution de ma carrière, je pense que c'est le cas.
Comment as-tu atterri dans ce projet?
Eva Mendes:
Il faut tout d'abord dire que je suis une grande fan d'Adam Mc Kay et de Will Ferrell. Pour moi, ce sont deux monstres sacrés.
Quand j'ai entendu parler du film, j'ai fait des bonds. J'ai accepté directement de me joindre à l'aventure.
C'est la première fois que tu chantes dans un film.
Eva Mendes:
Oui et quelle chanson! C'était ma première fois, je me suis retrouvée à devoir chanter 'Pimps Don't Cry'. A mourir de rire... On
a même tourné un faux vidéo clip sur funny or die. Cette expérience m'a beaucoup plu. Bien sûr, cela n'était pas du tout à
prendre sérieusement, mais cela me donne envie de jouer plus tard dans une comédie musicale.
On sent que l'atmosphère était très bonne sur le plateau.
Eva Mendes:
Oui, on n'a pas arrêté de rire. C'était vraiment très chouette. Et enrichissant à la fois. Will est un comédien hors pair. Il m'a
appris tant de choses.
Pas trop dur de rester sérieux durant les prises?
Eva Mendes:
Si, c'est très difficile. Le premier jour du tournage a duré beaucoup plus longtemps que prévu, tant les prises étaient longues à
cause de cela. C'est là qu'on voit que Will est un véritable pro. Il arrive à commander les traits de son visage avec une
précision déconcertante. Il rigole et redevient sérieux en une seconde! Je crois que sur l'entièreté du tournage, il n'a craqué
qu'une seule fois. On ne s'en rend pas compte, mais c'est tout sauf évident. Voilà une des choses que j'ai apprises: reprendre
mon sérieux face à des situations hilarantes.
Qu'as-tu appris d'autre?
Eva Mendes:
Adam Mc Kay nous a laissé une belle part d'improvisation. Là aussi, Will excelle. Et aujourd'hui, j'y arrive. Et c'est quelque
chose dont je suis très fière.
Quels sont tes projets?
Eva Mendes:
J'en ai tellement! J'aime croire que je suis encore au bas de l'iceberg au niveau de ma carrière. Comme je l'ai dit
précédemment, j'aimerais bien tourner dans une comédie musicale. Même si j'ai une préférence pour les drames et les
comédies, j'ai envie de me trouver de l'autre côté de la caméra également. Je travaille pour le moment sur la réalisation d'un
court métrage avec Christina Ricci. On verra bien ce que ça donne.

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