Interview avec les frères Coen, réalisateurs de
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Interview avec les frères Coen, réalisateurs de
///////////// Sommaire ///////////// Cinéma Musique Made in Dagenham (We Want Sex) Black Swan Rango The Hole 3D Sans identité Biutiful Le discours d'un Roi Devil Les voyages de Gulliver 127 Heures True Grit Sanctum Armadillo Le dernier des Templiers Last Night Jewish Connection He Who Saw The Deep label Absolute Dissident O Senior Interpol Barking History of Modern Strange weather, Isn't It? Who We Touch Mines The Runaway 20TEN The Boxer Blood Like Lemonade Where Did The Night Fall Wait For Me Remixes Compass Three Hundred/ Hangover on the Top Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons The Way of the Animals Powers DVD Tamara Drewe Submarino Machan Left Bank Sans Queue ni Tête Eastern Plays The Immaculate Conception of Little Dizzle The Meat Grinder Old Joy The Experiment Bellamy Idiots and angels Persécution Une famille très moderne Alien versus Zombies: Dark Lurking L'Arbre Blu-Rays Trainspotting, Charlie Wilson's War, The Other Boleyn Girl, Meet Joe Black Human Target Paranormal Activity 2 The New Daughter The Town Resident Evil: The Afterlife 3D Moi, moche et méchant Le Dernier exorcisme A.I : Artificial Intelligence Backdraft, Daylight, Tremors The Crazies American Trip Coup de foudre à Notting Hill, Menteur menteur Twelve The American Hybrid Dossiers Cowboys and Aliens Interview avec les frères Coen, réalisateurs de True Grit Een sfeervolle, meeslepende en vaak bijzonder geestige western: de gebroeders Coen houden ook met 'True Grit' weer hun hoge niveau aan. We all Screamed 4 a Scream? Regisseur Wes Craven kan rekenen op een schare trouwe fans, die - met reden - verleid werden door films als 'The Last house on the Left' (1972), 'The Hills Have Eyes' (1977), ... Interview avec Dwayne Johnson Ter gelegenheid van de release van 'Faster'. ///////////// Cinéma ///////////// Made in Dagenham (We Want Sex) Les anglais sont incontestablement les rois du monde lorsqu'il s'agit de traiter de manière divertissante des sujets de société peu réjouissants. Le réalisateur Nigel Cole aborde le thème de l'inégalité salariale entre hommes et femmes par le biais de la grève des ouvrières de l'usine Ford de Dagenham en 1968. Cette grève est restée célèbre au Royaume-uni pour avoir été la première du genre - dans les deux sens du terme - et surtout pour avoir vu aboutir les revendications des grévistes. "Made in Dagenham" traite avec humour de la condescendance qui fondait les relations professionnelles entre homme et femmes, tant du côté du patronat que des syndicats, et le rapport inégalitaire qui, consciemment ou non, régissait les couples. Mais les choses ont-elles vraiment changé en 40 ans ? Si le film et son sujet, rarement développé au cinéma, attisent la sympathie et restituent l'ambiance contestataire et optimiste de l'époque, la mise en scène paresseuse et la galerie de personnages taillés à la hache les desservent malheureusement (seuls Sally Hawkins, en suffragette courageuse, et Bob Hoskins, en syndicaliste attachant, ont un véritable personnage à défendre). Le courage de ces femmes méritait sans doute mieux que ce film divertissant mais bien trop léger. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 09 Mars 2011 Durée: 113 min Réalisé par: Nigel Cole Avec: Sally Hawkins, Bob Hoskins, Andrea Riseborough, Jaime Winstone David Morelli Black Swan Une femme qui a déjà vécu sous la coupe d'une mère dominante dans une sorte de cage en verre et qui fut protégée de tout ce qui a à voir avec le monde des adultes, perd le contrôle d'elle-même. La sexualité ne se laisse pas brimer et celui qui essaye tout de même, doit en supporter de graves conséquences. L'histoire que Darren Aronofsky veut raconter dans son cinquième film est familière dans le genre des thrillers psychologiques. 'Black Swan' n'essaie d'ailleurs pas vraiment de renouveler le genre. L'intrigue se déroule comme vous l'attendez et vous voyez même venir le dénouement final. La question reste de savoir si ces défauts dévalorisent le film. Vous pouvez difficilement nier que le réalisateur/scénariste Aronofsky a mis sur pied quelque chose qui à bien des égards force l'admiration. 'Black Swan' est une pure démonstration de ce vous pouvez recevoir des autres avec des moyens limités et beaucoup de talent. Et Nathalie Portman a bien mérité sa récompense aux Oscars. Le verre de 'Black Swan' est-il à moitié plein ou à moitié vide? Vous me le direz. (RN) Film: 7/10, B.O.: 8/10 Date de sortie : 02 Mars 2011 Durée: 103 min Réalisé par: Darren Aronofsky Avec: Mila Kunis, Natalie Portman, Winona Ryder, Vincent Cassel Ruben Nollet Rango Depuis que les grands studios ont découvert combien ils pouvaient se faire du beurre avec un film d'animation, nous en sommes servis chaque année à la douzaine. Et soyons honnête, tout n'est pas bon à prendre. D'un point de vue technique, ils sont tous au point mais les histoires, le ton et l'humour sont tellement prévisibles que la plupart, excepté les plus jeunes, décroche inéluctablement après une demi-heure. C'est pour cela que 'Rango' mérite l'enthousiasme et les encouragements. A première vue, cette histoire évoque un caméléon prétentieux qui se transforme en un héros sur les pas de nombreux prédécesseurs. Sous la direction du réalisateur Gore Verbinski ('Pirates of the Caribbean'), le film a une nuance ratée que l'on qualifierait d'anarchique. Acheter une entrée pour 'Rango' donne l'impression d'entrer dans un palais aux miroirs. A chaque coin, vous trouvez quelque chose de familier, mais tout de même différent, et parfois c'est si loufoque que vous ne récupérez pas votre fou rire. 'Rango' essaie de sortir hors des sentiers des films commerciaux d'Hollywood et réussit avec distinction. En dire plus serait trahir. (RN) Film: 8/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 02 Mars 2011 Durée: 119 min Réalisé par: Gore Verbinski Ruben Nollet The Hole 3D Le nom Joe Dante ne vous rappelle peut-être rien. Dans les années septante et quatre-vingt, ce cinéaste américain était à l'origine des charmants 'Piranha' et 'Gremlins'. Il a continué ensuite son bout de chemin à Hollywood et a réalisé des projets moins réussis comme 'Small Soldiers' et 'Looney Tunes: Back in Action'. Il remercia Hollywood après ce dernier film et se dirigea plus vers la télévision. Avec le soutien d'un prêteur indépendant, il fait enfin trembler les multiplex locaux. Dès les toutes premières secondes, les fans des meilleurs films à suspens verront qu'il y a de la matière. 'The Hole' rappelle le cinéma à suspens dès début de la société de Steven Spielberg Amblin Entertainment. Pour résumer : deux frères qui viennent d'emménager et leur voisine découvrent un trou sans fond. La trouvaille réveille leurs angoisses profondes. Contrairement à beaucoup de films hollywoodiens actuels, Dante ne dresse pas le portrait de jeunes adolescents insupportables. En plus, la confrontation avec leurs traumatismes refoulés est vraiment effrayante. Les effets spéciaux sont impressionnants, et pour une fois on évite le numérique, pour le bonheur des yeux. Film: 8/10, B.O.: 0/10 Film: 8/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 02 Mars 2011 Durée: 98 min Réalisé par: Joe Dante Avec: Chris Massoglia, Nathan Gamble, Haley Bennet, Teri Polo Steven Tuffin Sans identité Votre cerveau a été mis à l'épreuve toute la semaine ? En avez-vous assez de mettre vos cellules grises en activité ? Votre corps aspire-t-il à un divertissement sans prétention qui vous tiendra pendant deux heures sans trop jouer avec vos pieds ni vous traiter comme un gamin ? Alors vous pourrez faire confiance à 'Unknown', le nouveau thriller avec Liam Neeson. Depuis 'Taken', l'acteur irlandais semble devenir le prototype de l'homme injustement accusé qui se prend les pieds dans un guette-apens, qui n'a aucune idée de ce qui se passe et qui fait appel à toutes ses aptitudes physiques et intellectuelles pour sauver sa peau. Neeson rayonne d'humanité, chose que beaucoup d'acteurs de renom n'ont pas. Dans 'Unknown', il reçoit aussi le soutien nécessaire de son réalisateur. Sur base de ses débuts, le film d'horreur 'House of Wax', on ne pouvait pas prédire un si bel avenir à Jaume Collet-Serra. Il a tournée encore un autre thriller, 'Orphan', qui n'a pas été diffusé dans nos salles mais qui montrait déjà le talent de l'homme. Les excellentes scènes d'action dans 'Unknown' confirment cet a-priori. Un film popcorn idéal. (RN) Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 02 Mars 2011 Durée: 110 min Réalisé par: Jaume Collet-Serra Avec: Liam Neeson, January Jones, Diane Kruger, Frank Langella, Bruno Ganz, Sebastian Koch, Aidan Quinn Ruben Nollet Biutiful Lorsque 'Babel', la troisième collaboration entre le réalisateur Alejandro Gonzalez Inarritu et le scénariste Guillermo Arriaga, après 'Amores Perros' et '21 Grams', a été présenté au monde, il était clair que le duo mexicain ne travaillerait plus ensemble. Arriaga a écrit et réalisé un film à la structure labyrinthique typique de son oeuvre, 'The Burning Plain'. Deux ans plus tard, voici Inarritu qui revient, avec une histoire en ligne droite... mais sans tomber dans la simplicité narrative, loin de là. On a rarement croisé des personnages ayant autant à affronter que Javier Bardem dans ce 'Biutiful'. Le bonhomme est impliqué dans des trafics de rue et dans une organisation profitant d'immigrés clandestins. Il gagne aussi sa vie en transmettant les messages des morts à leurs proches. Et tout ça pour entretenir sa famille, enfant et femme totalement folle. Oh, et on en oublierait presque le catalyseur de l'histoire: lorsqu'il apprend qu'il souffre d'un cancer, il décide de mettre un peu d'ordre dans tout ça. Ca semble déprimant? Faites confiance à Inarritu pour doter ce voyage en enfer du punch visuel qui adoucit le tout. Mais même quelqu'un de son calibre ne parvient pas à éliminer l'aspect ténébreux de l'histoire. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 23 Février 2011 Durée: 138 min Réalisé par: Alejandro González Iñárritu Avec: Javier Bardem, Maricel Álvarez, Hanna Bouchaib Steven Tuffin Le discours d'un Roi Vous connaissez le schéma : deux personnes d'horizons tout à fait différents apprennent à se connaître et ne s'entendent de primes abords pas du tout. Peu à peu, la glace commence à fondre et juste au moment où les relations se nouent, il arrive quelque chose qui chamboule tout. Mais ne vous inquiétez pas, tout finit pas rentrer dans l'ordre. C'est la formule de beaucoup de comédies romantiques mais qui ne fonctionne pas toujours. 'The King's Speech' touche à l'amitié entre deux hommes, l'un est un modeste logopède australien, l'autre, un membre de la monarchie anglaise. Le film cherche constamment son salut dans des techniques et idées éprouvées, comme le fait que le majestueux Prince Albert (futur roi Georges VI) doive chanter, ou encore mieux, blasphémer pour vaincre son bégaiement. Que peut faire le spectateur avec une histoire tout à fait originale, à part en profiter ? C'est bien ce que 'The King's Speech' propose du début à la fin, une performance sans heurt et souvent très profonde. Avec deux acteurs brillants dans les rôles principaux. Colin Firth a bien reçu une nomination aux Oscar, Geoffrey Rush en est aussi digne. Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 23 Février 2011 Durée: 120 min Réalisé par: Tom Hooper Avec: Helena Bonham Carter, Colin Firth, Guy Pearce Ruben Nollet Devil Après cette embarrassante autoglorification de 'Lady in the Water', ce film d'horreur involontairement hilarant (qui rappelle 'The Happening' et l'idiotie phénoménale de 'The Last Airbender') a élevé le talentueux M. Night Shyamalan au rang d'emblème du plaisantin du cinéma. C'est pourquoi il a sans doute décidé de se mettre de côté et de léguer aux autres l'adaptation de ses idées sur grand écran. A première vue, cela promet un film d'horreur digne de ce nom. Le film parle de 5 personnes coincées dans un ascenseur et une d'elles semble être le diable en personne. Le cameraman du Silence des Agneaux Tak Fujimoto accentue le côté obsédant du décor avec des rapides confrontations de 'point of view'. Et les acteurs font de leur mieux. Peu à peu les effets d'horreur paraissent bon marché et la terreur psychologique n'y résiste pas. Les éléments les plus ennuyeux sont dus au réalisateur de 'The Sixth Sense'. Il est aussi responsable de la morale lancinante tout au long de l'histoire. Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 23 Février 2011 Durée: 80 min Réalisé par: John Erick, Drew Dowdle Avec: Chris Messina, Logan Marshall Green, Logan Marshall-Green Steven Tuffin Les voyages de Gulliver "I come from Manhattan, between the islands of Staten and Long," explique Lemuel Gulliver au roi et à la reine de Lilliput. C'est la première fois que Les Voyages de Gulliver semble promis à plus d'originalité. Pour la deuxième fois, l'attente est vaine. La version moderne du roman satirique de Jonathan Swift croule sous l'opportunisme commercial. Pourquoi essayer d'inventer quelque chose de nouveau ? Rien de plus que ce que l'original proposait. Jack Black propose les trucs et astuces qu'il a souvent déjà montré. Oui, l'homme a du ressort et dans 'School of Rock', c'était un plaisir de le voir à l'oeuvre. Et oui, vous croyez sans problème qu'il est intéressé par les personnages de 'Star Wars' et 'Guitar Hero'. Mais faut-il le faire dans chaque film ? Quelqu'un peut-il lui faire comprendre qu'il est juste irritant ? Les Voyages de Gulliver est un film pour enfant mais avec son style stupide, ennuyeux et mou, il est réalisé par des gens qui n'ont même l'ambition de satisfaire le spectateur. Fait-vous plaisir et n'y allez pas. (RN) Film: 2/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 23 Février 2011 Durée: 95 min Réalisé par: Rob Letterman Avec: Jack Black, Emily Blunt Ruben Nollet 127 Heures Même si Danny Boyle n'est pas votre réalisateur préféré, vous pouvez difficilement le traiter de raté total. 'Shallow Grave' était un premier film plus que prometteur, 'Trainspotting' s'en tirait avec les honneurs et '28 Days Later' a sans doute révolutionné le genre de l'horreur. On lui doit malgré tout aussi des fiascos phénoménaux, comme 'A Life Less Ordinary', 'The Beach' et 'Sunshine'. Et là où le réalisateur britannique dévoile sa plus vilaine facette, c'est lorsqu'il camoufle son approche commerciale sous des atours arthouse. Il suffit de penser au décor exotique de l'aimant à Oscars qu'était 'Slumdog Millionaire': éliminez ça, et plus personne ne voudrait voir cet insupportable mélo. Et imaginez cette adaptation de l'histoire du grimpeur Aron Ralston sans les trucs visuels flashy de Boyle, vous aurez un drame psychologique de premier plan. James Franco, qu'on a vu dans 'Spider-Man' et 'Milk', étonne dans le rôle de cet amateur de nature qui lors d'un trek se retrouve coincé dans un canyon, et après six jours de lutte pour survivre décide finalement de s'amputer du bras coincé, à l'aide d'un canif. Mais le rythme de montage maniaque, le scénario et la bande-son hyper gênante réduisent à néant la fabuleuse prestation de Franco. Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 16 Février 2011 Durée: 94 min Réalisé par: Danny Boyle Avec: James Franco, Kate Mara, Amber Tamblyn Steven Tuffin True Grit Peut-être que ce que vous allez lire va vous sembler un peu sévère, mais quand on est capable de faire des films comme 'No Coutry for Old Men', 'Burn After Reading' ou 'A Serious Man', on mérite qu'on soit dur. Attention, ce western de Joel et Ethan Coen n'est pas mauvais. Ils parviennent sans peine à faire oublier l'adaptation précédente de ce livre de Charles Portis - qui avait d'ailleurs permis à John Wayne de décrocher son seul Oscar. La toute jeune actrice Hailee Steinfeld est tout simplement fabuleuse, dans la peau de cette fille de fermier qui veut à tout prix venger la mort de son père. Le travail de caméra de leur habitué qu'est Roger Deakins est à nouveau à s'en lécher les doigts. Et bien que le public visé soit assez jeune, on n'hésite pas par moments à tomber dans le cru. Qu'est-ce qui cloche, alors? Jeff Bridges ne convainc pas vraiment dans le rôle du flic alcoolique aidant la demoiselle. Tout comme dans 'Tron: Legacy', l'acteur récemment oscarisé ne parvient pas à faire oublier son côté 'dude'. Et surtout, les dialogues, généralement si mémorables, sont ici limite ennuyeux. Allez, la prochaine fois, refaites ce dont vous avez l'habitude. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 16 Février 2011 Durée: 125 min Réalisé par: Joel Coen, Ethan Coen Avec: Matt Damon, Jeff Bridges, Josh Brolin Steven Tuffin Sanctum Annoncé par une bande annonce particulièrement efficace et la mention magique "Produit par James Cameron", "Sanctum" se pose d'emblée en film d'action incontournable de cette fin d'hiver. Inspirée de faits réels, cette histoire de survie en "hautes" profondeurs tient, dans un premier temps, ses promesses de montées d'adrénaline et de contorsions claustro. Sèche, brutale et techniquement réaliste lorsqu'il s'agit de dépeindre le fonctionnement d'une expédition alliant spéléologie et plongée, cette première partie tendue comme une corde au dessus d'un précipice. Sanctum aligne les morceaux de bravoure et les amplifie par une utilisation impressionnante et justifiée de la 3D qui n'a ici rien à envier à "Avatar" ou aux "Gardiens de Ga'Hoole". Malheureusement, les personnages unidimensionnels et une dernière demi-heure qui aligne les poncifs (l'évolution de la relation père-fils, les trahisons attendues) et les scènes too-much fait rentrer le film dans la cordée. Sanctum aurait pu être une mémorable expérience humaine. Il sera une série B très bien fichue mais bancale. Film: 7/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 30 Mars 2011 Durée: 105 min Réalisé par: Alister Grierson Avec: Rhys Wakefiled, Allison Cratchley, Richard Roxburgh, Alice Parkinson David Morelli Armadillo Lorsque le réalisateur Janusz Metz commence à suivre en 2009 un groupe de soldats danois jusqu'au camp militaire Armadillo dans le Sud de l'Afghanistan, l'armée pensait probablement que le film aurait calmé le front intérieur. Metz a risqué sa vie et a accompagné des jeunes danois exposés à des confrontations meurtrières avec des Talibans. En outre, il évalue en permanence les réactions des soldats. Leur attentes au départ, les histoires d'horreur sur les Talibans qu'ils entendent à leur arrivée, le stress pendant les premières patrouilles, la paranoïa et l'ennui, les premiers coups de feu et enfin de réels échange de tirs, Armadillo explique tout et compile le tout sur fond de musique agréable et à l'aide d'un montage bien agencé. Et puis, on digère difficilement de voir ce peuple afghan qui a subi tant de misère qu'il ne parvient plus à verser une larme. La question est pourquoi ce documentaire a été tant de fois salué. Ce que Metz montre a déjà fait le sujet de beaucoup de films de fiction. La guerre pousse les hommes à des comportements bestiaux, voilà la conclusion du film. Cela vous l'aviez aussi bien dit que pensé. Film: 6/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 16 Février 2011 Durée: 100 min Réalisé par: Janus Metz Ruben Nollet Le dernier des Templiers Pauvre Nicolas Cage, pense-t-on inévitablement. Pour payer ses dettes au fisc, il se voit obligé de coopérer avec n'importe qui qui lui propose un job, ce qui ne donne pas forcément les meilleurs des films. 'Season of the Witch' commence pourtant bien. Avec Ron Perlman, Cage forme un duo sympa de chevaliers médiévaux honnêtes (et aussi un peu ennuyeux). Le réalisateur Dominic Sena, avec lequel Cage a déjà fait 'Gone in Sixty Seconds', ne lésine pas sur les profusions de sang, l'horreur et autres tours de force. Il se délecte de dialogues pompeux ("I serve God, not those who kill in His name"). Dès le début, la mayonnaise ne prend pas, en partie parce que Sena ne parvient pas à se décider sur l'exemple à suivre. 'Season of the Witch' se calque sur 'Lord of the Rings', 'The Brothers Grimm' et 'The Evil Dead', sans grande conviction ou originalité. Ca fonctionne lors de rares scènes réussies, mais pour le reste, la structure est bancale. Lorsque Sena à l'apogée laisse planer toute la tension et balance des effets spéciaux pour le moins époustouflants, on ne peut s'empêcher d'être dérangés par un tel bazar. Film: 4/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 16 Février 2011 Durée: 95 min Réalisé par: Dominic Sena Avec: Nicolas Cage, Ron Perlman, Stephen Graham, Christopher Lee Ruben Nollet Last Night "Nous sommes-nous mariés trop tôt ?" se demande Joanne à un moment entre les bras de son époux Michael. Vous comprenez pourquoi elle se pose la question mais le problème n'a rien à voir avec le temps. Il est tout simplement évident que les relations évoluent et que l'amour a de nombreux visages. Si vous ne pouvez l'admettre, vous courrez inévitablement vers les ennuis. 'Last Night' ne laisse planer aucun doute quant à l'amour des deux protagonistes. Joanne et Michael se sont mariés pour de bonnes raisons mais maintenant le bateau commence à tanguer. Le navire va-t-il chavirer ou tenir bon, seul l'avenir le dira. 'Last Night' n'offre bien sur pas de solutions faciles ni de réponses toutes faites. Le réalisateur Massy Tadjedin vous invite à vivre avec ses personnages, de sorte que vous vous trouviez confrontés à vos propres idées sur le sujet. Outre un portrait assez équilibré et intelligemment esquissé des relations sentimentales, 'Last Night' est aussi un film particulièrement élégant, soutenu par des acteurs attirants au top de leur performance. A ne manquer sous aucun prétexte. (RN) Film: 8/10, B.O.: 8/10 Date de sortie : 16 Février 2011 Durée: 92 min Réalisé par: Massy Tadjedin Avec: Keira Knightley, Eva Mendes, Guillaume Canet, Sam Worthington Ruben Nollet Jewish Connection "L'exstasy", c'est thérapeutique", voilà ce que l'on explique à Samuel Gold, le personnage principal de 'Jewish Connection'. "C'est un produit qui permet aux gens de s'ouvrir à leurs émotions." Lorsque Samuel accepte de transporter de la drogue de Amsterdam à New York, puis de prendre un poste à responsabilité dans le business concerné, c'est parce qu'il sait véritablement ce que cela signifie de ne pas savoir exprimer ses sentiments. Ou plutôt de ne pas le pouvoir, vu que Samuel est un juif hassidique, et vit donc en appliquant toute une série de règles très strictes. 'Jewish Connection' est une histoire aisément reconnaissable, et c'est autant son point fort que sa faiblesse. Un drôle d'oiseau dans un environnement inconnu, le gars frustré qui balance ses chaînes et doit en subir les conséquences, la lutte de parents qui veulent ce qu'il y a de mieux pour leur enfant mais ne lui laissent pas la moindre liberté, le brave type qui se retrouve happé dans une opération criminelle, tout ça, on l'a déjà vu par ailleurs. En même temps, 'Jewish Connection' bénéficie d'un ton tragi-comique amusant, qui vient de l'interaction entre ses deux acteurs principaux, Justin Bartha, le gars qui a quitté le droit chemin depuis belle lurette, et surtout Jesse Eisenberg (vu dans 'The Social Network') dans le rôle de ce personnage principal tellement innocent. Lechaim! Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 09 Février 2011 Durée: 89 min Réalisé par: Kevin Asch Avec: Jesse Eisenberg, Justin Bartha, Ari Graynor, Danny A. Abeckaser Ruben Nollet ///////////// DVD ///////////// Tamara Drewe De retour dans son village natal, Tamara Drew - journaliste de son état - va susciter bien des émois. En effet, relookée (elle a fait reconstruire un appendice nasal assez peu flatteur) et devenue une véritable bombe sexuelle sur pattes, elle va faire chavirer le coeur d'une rock star (ce qui n'est pas du goût de toutes les fans), bouleverser le quotidien de la pension pour écrivains jouxtant la propriété hérité de ses parents, raviver une ancienne flamme, et ce faisant, chambouler totalement l'écosystème de la bourgade! Sorte de vaudeville dopé à l'intelligence, d'étude anthropologique caustique, de représentation simple et élégante de l'effet papillon, 'Tamara Drew' mérite amplement le qualificatif de jouissif! Vu que sous des faux airs (au départ) de comédie british gentillette, ce film de Stephen Frears emmène le spectateur vers des contrées amorales, plutôt justes et mises en boîte avec un immense savoir-faire. Voilà une sortie qui mérite toute votre attention. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 109 min Réalisé par: Stephen Frears - Avec: Gemma Arterton, Roger Allam, Bill Camp, Dominic Cooper Distributeur: Cinéart / Twin Pics Gauthier Keyaerts Submarino Thomas Vinterberg avait fracassé la conscience des cinéphiles en 1998 avec son approche du Dogme, intitulée 'Festen'. Film retors, radical et quelque peu désespéré, cette bombe filmique a laissé tout le monde sans voix, et s'est taillé un succès non négligeable. Par conte, la suite est plus difficile à gérer pour Vinterberg, car non seulement il ne réussit pas à transformer ce coup d'essai, mais en plus, il se met carrément critique et spectateurs à dos avec des films assez insipides, tels que 'Dear Wendy'. Il est amusant d'ailleurs de lire sur la jaquette du dvd de 'Submarino' "Le come-back puissant du réalisateur de 'Festen'"... Vinterberg n'ayant pas cessé de tourner depuis 1998. Mais en fait, il est clair qu'il existe une indéniable filiation entre 'Festen' et 'Submarino': cette manière de filmer radicale, cette frontalité des situations, l'inéluctabilité de la descente aux enfers. Histoire aux accents traumatiques, ce récit quasi psychanalytique fait la part belle à la laideur, et au nihilisme. Un exercice souvent intéressant, mais parfois totalement casse-gueule! Une cinématographie typiquement scandinave, pour les fans des moments les plus sombres de Moodysson. Fini de rire mesdames et messieurs! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Thomas Vinterberg - Avec: Dar Salim, Jakob Cedergren Gauthier Keyaerts Machan Basé sur une histoire vraie, 'Machan' (également connu sous le nom de 'Sri Lanka National Handball Team') nous narre l'histoire de deux Sri Lankais, Stanley et Manoj, qui rêvent de quitter leur pays afin de vivre un peu mieux, mais aussi et surtout d'aider leurs familles respectives à éponger les nombreuses dettes qui pèsent sur elles. N'arrivant pas à obtenir de visas par la filière classique, ils décident après plusieurs essais, sur un coup de tête assez farfelu, de créer une équipe bidon - de handball, afin de participer à un tournoi organisé en Allemagne.... étant les seuls à soi-disant "pratiquer" ce sport, ils incorporent dans leur nom de guerre "équipe nationale"! Cette entreprise démentielle va prendre une tournure assez inattendue: les rangs des candidats au départ ne cesse de croître de manière anarchique, notamment sous l'impulsion d'un passeur d'illégaux, qui voit là une solution pour se tirer des ennuis générés par ses arnaques à répétition. Assez gentillette, mais loin d'être inintéressante, cette histoire abracadabrantesque prend une verve savoureuse et jubilatoire sur les écrans. Si le fond est sérieux et prenant, la forme est légère, parfois un peu trop d'ailleurs. Mais dans l'ensemble, 'Machan' mérite amplement le coup d'oeil. Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 109 min Réalisé par: Uberto Pasolini - Avec: Dharmapriya Dias, Gihan De Chickera, Dharshan Dharmaraj, Namal Jayasinghe Distributeur: Filmfreak Extras: Interviews, scènes coupées Gauthier Keyaerts Left Bank Marie est une jeune athlète dans la fleur de l'âge. Mais alors que sa carrière prend son envol, elle est victime d'un malaise qui révèle que son corps ne peut suivre l'intensité de ses entraînements, et l'exigence qu'elle lui inflige. Un corps qu'elle abandonne aux charmes de Bobby, un jeune expert en matière de tir à l'arc. Privée d'efforts sportifs, elle s'abandonne totalement à cet amour nouveau, et rapidement passionnel. Elle décide assez vite d'emménager temporairement avec son nouvel amant. L'immeuble dans lequel le bellâtre vit s'avère nettement moins hospitalier qu'elle ne l'avait pensé de prime abord, et semble même renfermer un terrifiant secret. Film fantastique flandrien, 'Left Bank' / 'Linkeroever' se fraye un chemin à travers le dédale international des festivals dévoués au cinéma de genre, et draine sa horde d'admirateurs. Personnellement, j'ai été un peu déçu, mais il faut avouer que Pieter Van Hees sait susciter le mystère, et créer des atmosphères visuelles crues et naturalistes, du plus bel effet! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Pieter van Hees - Avec: Eline Kuppens, Matthias Schoenaerts, Tom de Wispelaere, Sien Eggers Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Sans Queue ni Tête Alice essaye de vivre grâce au plus vieux métier du monde... Diplômée en histoire de l'Art, elle rêve pourtant d'autres choses, d'une autre vie, loin des clients de plus en plus tordus qu'elle tente de satisfaire à tout prix. Surtout lorsqu'il s'avère que leurs libidos deviennent de plus en plus complexes, et génèrent beaucoup trop d'agressivité. Xavier lui psychanalyste, en pleine déchirure sentimentale. Sa femme et lui parviennent à peine à partager le même espace. Alice et Xavier atteignent leur point de rupture, et décident chacun de leur côté, de s'en aller. Elle déménage, et souhaite entamer une thérapie, il fuit le foyer marital, et s'installe à l'hôtel. C'est alors que leurs chemins se croisent. Malgré un scénario intéressant, et des acteurs brillants, 'Sans queue ni tête' s'avère être un produit générique. La forme y est, mais pas la saveur, ce qui donne un empilage d'égos loin d'atteindre des sommets... Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Jeanne Labrune - Avec: Isabelle Huppert, Bouli Lanners Distributeur: Twin Pics Extras: Commentaires audio, scènes coupées, ... Gauthier Keyaerts Eastern Plays Jeune gars sans histoires, et plutôt sympathique, Georgi tombe pourtant - à cause de l'ennui et du manques de perspectives - dans la piège de la tentation extrémiste. En effet, il passe de plus en plus de temps à côtoyer des petites frappes s'agitant dans la fange des idées d'une droite franchement "nazillone". Son frère Iso lui, est un artiste instable, tenant comme il peut de vaincre ses propres démons, et surtout son accoutumance aux drogues dures. Plutôt distant, le rapport entre les frangins va changer, lorsque leur chemins se croisent un soir: Georgi participe à une agression sur une famille turque, Iso - passant par hasard - tente de secourir les victimes. Magnifique, poignant, sans faille... Ce film bulgare allie puissance, justesse et finesse! Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 89 min Réalisé par: Kamen Kalev - Avec: Christo Christov, Ovanes Torosian, Saadet Isil Aksoy, Nokolina Yancheva, Ivan Nalbantov Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts The Immaculate Conception of Little Dizzle Dory pète un câble, il n'en peut plus de bosser comme 'Data master' pour une boîte d'analyse de données. Un jour donc, il craque, agresse une de ces collègues, et lui explose le portable (le téléphone)... Viré, il tente de retrouver au plus vite un autre job, vu qu'il est au bord de la banqueroute ! Après moult entretiens d'embauche sans succès, Dory décide de contacter - à contrecoeur - une boîte de techniciens de surface, recommandée par un de ces amis. Malgré un job parfois peu ragoutant, notre homme s'intègre aisément à l'équipe déjantée. Toutes et tous volent lors de leur tournées de nettoyages des biscuits "expérimentaux" qui traînent dans les bureaux d'un de leur clients. Mal leur en prend, car rapidement ils ressentent des effets secondaires pour le moins surprenants. Petit film sans trop de sous, et de facture "old school", 'The Immaculate Conseption of Little Dizzle' ne dépasse pas le stade de gros délire, et celui de film d'étudiant d'école de cinéma. Mais a le mérite d'être drôle, et parfois assez surprenant formellement. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 100 min Réalisé par: David Russo - Avec: Marshall Allman, Melissa D. Brown, Jay Wesley Cochran Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts The Meat Grinder Film gore thaïlandais, 'The Meat Grinder' a fait le bonheur des festivaliers amateurs de cinématographie gastro révulsive et bien assaisonnée au gros rouge qui tache. Oscillant entre drame psychologique, opus cannibalique. Mais il faut être franc: même s'il est plutôt pas trop mal mis en image, 'The Meat Grinder' souffre de beaucoup de tics de réalisation (ralentis, effets stroboscopiques, alternance de noir et blanc et couleur, etc.), et d'acteurs parfois totalement hors sujet. Ceci dit, je ne pense pas que cela arrêtera les fans de cinoche d'exploitation, capables de zapper minutes creuses, afin d'en arriver à l'essentiel: l'horreur pure, viscérale et suintante. Et dans le genre, quelques scènes sont carrément balèzes! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 99 min Réalisé par: Tiwa Moeithaisong - Avec: Mai Charoenpura, Anuway Niwartwong, Wiradit Srimalai Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Old Joy Souvenez-vous du brillant minimalisme cinématographique évoqué en ces pages lors de la sortie DVD du très touchant 'Wendy & Lucy', magnifique road movie dépouillé et véritable crève-coeur. Voici que Filmfreak nous propose en son catalogue (grâce à Tiger Release) le film précédent de la réalisatrice Kelly Reichardt, 'Old Joy'. Accompagné par la musique de Yo La Tengo, et partiellement reposant sur les épaules de Will Oldham, ce trip zen au coeur de la nostalgie, de l'amitié et de la nature, m'a totalement abasourdi par sa beauté simple, économe et d'une justesse cinglante. Kelly Reichardt parvient à donner forme aux émotions (sans passer par la case de l'explicite bien lourd, ou de la démonstration gratuite), à les graver sur la pellicule avec un talent exceptionnel. Un très très beau moment de cinéma. Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 76 min Réalisé par: Kely Reichardt - Avec: Daniel London, Will Oldham Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts The Experiment Remake du 'Das Experiment' (oui, je sais, c'est évident...) de Oliver Hirschbiegel - dérivé d'un roman de Mario Giordano, lui-même inspiré d'une véritable étude conduite dans la prison de Stanford au début des 70's -, cette version étasunienne de prime abord inutile, et faisant craindre le pire... s'avère être au final assez efficace! Bien entendu, exit les subtilités du sieur Hirschbiegel, ou le jeu nuancé de Moritz Bleibtreu, ici tout reste frontal, explicite et basique mais pas irregardable. Adrien Brody assure face à un Forest Whitaker en roue libre (soit dans sa classique interprétation de personnage borderline). Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 92 min Réalisé par: Paul Scheuring - Avec: Adrien Brody, Forest Whitaker, Cam Gigandet, Clifton Collins Jr. Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Bellamy Plutôt bien coté par la presse française, 'Bellamy' sent le plein exercice Chabrolien, coincé entre un passé - lointain - de vagues nouvelles, et un présent d'abandon spectatoriel. Du coup, ses intrigues souvent vinaigrées, présentent une forme plus téléfilmique que cinématographique, et prennent des allures de néo fiction réaliste minimale. Une méthode en or pour tromper l'oeil des cinéphiles abreuvés aux scénarios en batterie, et distiller des intrigues ambivalentes. Le commissaire est fatigué, mais toujours vaillant au niveau du slip... Étrange car tellement proche de nous et "banal". Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 110 min Réalisé par: Claude Chabrol - Avec: Gérard Depardieu, Marie Bunel, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Idiots and angels Peut-être un peu longuet pour soutenir toute notre attention, cet opus nouveau du roi incontesté de l'animation "underground", le sieur Bill Plympton, fait mouche! Étrange (normal pour Plympton), caustique (itou) et clairement malin (le contraire eu été étonnant), 'Idiot and Angels' dépeint une fois de plus une humanité carnassière (lire cruelle) et assez désabusée. Le héros, Ange, est loin de correspondre à son nom, et lorsque des ailes lui poussent dans le dos, il fait face à sa phobie de la différence, et à l'intérêt malsain des autres. Oui, ils sont bien l'enfer! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 78 min Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Persécution Daniel vit mal sa relation assez chaotique et souvent distante avec Sonia. Il vit également assez mal l'amitié, et les différentes formes de promiscuité et intimité qui se déclinent dans tout réseau de relations humaines. Lorsqu'en plus un inconnu débarque dans sa vie, et le harcèle, de manière fort étrange et quasi inexplicable, l'ermitage intellectuel de Daniel se transforme en véritable pétage de plomb. Détruit, il s'attaque à tout, toutes et tous, dans un mouvement d'expression dépressive. Fascinant durant ses deux premiers tiers, flirtant avec le fantastique, 'Persécution' barre en sucette avec son crescendo d'atermoiements assez grotesques dans leur surenchère! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2010 - Durée: 100 min Réalisé par: Patrice Chéreau - Avec: Romain Duris, Charlotte Gainsbourg, Jean-Hugues Anglade Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Une famille très moderne The Switch Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique, 'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives inutiles. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 90 min Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Alien versus Zombies: Dark Lurking Je n'arrive pas à résister à mes élans de "pourrisme", de délectation des ordures filmiques. Dès qu'un truc un peu crade passe sous mon nez, il faut que j'y plonge un instant d'attention. A ce jeu là, heureusement les bonnes et mauvaises surprises s'équilibrent. Prenons l'exemple récent des aventures de 'Jack Brooks: tueur de monstres' qui sentait le Z à plein nez, mais s'avère être un bis de première, ou encore le pétaradant 'Black Sheep' (troma like) de Jonathan King. Mais pour se délecter de ces superbes délires, il faut passer par la case des impensables crottes. 'Alien vs Zombies - The Dark Lurking' en fait partie, mais de manière fort frôle. Ce mash-up improbable, sur fond de 'Resident Evil', est filmé de manière stupide. Le réalisateur préfère afficher en plan statique ses acteurs ringards, balançant avec un gros accent étrange (c'est une production australienne!) des dialogues atterrants, plutôt que de montrer le sang et les créatures. Dès que ça bouge, la caméra zoome trop, et bouge sans trop comprendre pourquoi? Un cameraman parkinsonien peut-être? Film: 4/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Gregory Connors - Avec: Tonia Renee, Bret Kennedy Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts L'Arbre Sorte de version négative (donc positive) du Antichrist' de Lars Von Trier, 'L'arbre' lui emprunte la charmante Charlotte Gainsbourg, et lui afflige à nouveau un deuil. Mais cette fois-ci, elle perd son compagnon, et doit veiller, la larme à l'oeil, sur ses enfants. Autres éléments moins dépressifs: nulle culpabilité dans ce décès, juste un mauvais coup du sort. Donc, un deuil sans hystérie, qui s'accompagne d'une petite pincée de mysticisme afin de tourner la page: l'un des enfants de notre héroïne lui confie qu'elle pense que ce père et amant disparu vit à présent dans l'arbre sur lequel est venu tamponner doucement sa voiture lors de son arrêt cardiaque. Un film intimiste et lumineux, ne cédant pas au pathos facile. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 100 min Réalisé par: Julie Bertucelli - Avec: Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas, Aden Young Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: A l'ombre de l'arbre Gauthier Keyaerts ///////////// Blu-Rays ///////////// Trainspotting, Charlie Wilson's War, The Other Boleyn Girl, Meet Joe Black Voici une nouvelle volée de ressorties haute définition proposée par le très actif éditeur Universal, qui pousse - pour notre plus grand plaisir - à la survie du support Blu ray.... Un quatuor tout en nuances: de l'indispensable, du correct, de l'anecdotique. Comme à l'accoutumée, ces réassorts ont tout du lifting: on prend du vieux pour faire du "neuf". Donc, les interfaces sont pour la plupart assez chiches. Mais bon, ne boudons pas trop notre plaisir, car il y a de l'excellent. Prenons par exemple le classique amoral, narco-rock'n'roll - inspiré d'un roman d'Irvine Welsh - de qui fit connaître le nom de Danny Boyle: 'Trainspotting'. Cette reproduction identique à l'identique du contenu de l'édition spéciale DVD, permet de jouir un peu mieux du mélange détonnant de photogénie aux petits oignons, et de crasse suintant l'héroïne, le speed et autres désactivateurs de réalité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce regard "rafraîchi" sur ces "zombies" urbains file le frisson, la scène du cauchemar mise à part (elle reste foutrement ringarde). Perte de bonus, mais pas de qualité cinématographique intrinsèque pour 'Charlie Wilson's War'. Analyse molotov de la mise en place de l'ingérence - avec les effets que l'on connait - américaine sur le sol afghan. Les G.I.'s ont chassé le "russkov", formés les futurs talibans... et ramassé au final un retour de manivelle dont on parlera à tout jamais. Une quête à la base pourtant louable, en tout cas en partie, menée par Charlie Wilson. Scénario en béton, casting d'enfer et dialogues sensationnels, dus à la plume très inspirée d'Aaron Sorkin. Plus anecdotique, mais encore regardable sans trop de séquelles cérébrales graves, 'Meet Joe Black' manque simplement un peu d'ambition. Trop poli pour être vraiment intéressant - à l'image du Brad Pitt avant décès -, sans pour autant nécessairement faire fuir le regard. Surtout que l'on parle ici d'un artefact nostalgique (1998), qui ne souffre par contre pas d'un vieillissement quelconque. Le hasard a voulu (expression de l'inconscient, probablement), que je me sois envoyé à nouveau le 'The Wolfman' 2010... Quel beau décalage concernant Anthony Hopkins. Dans 'Meet Joe Black', il est raffiné, posé, philosophe. Alors qu'en paternel maudit de Benicio Del Toro, il affiche un look de gitan, éructe comme un sénile croisé pitbull. Drôle! Le maillon faible de cette copieuse volée reste 'Deux soeurs pour un roi' / 'The Other Boleyn Girl', énième variation récente sur le thème de la fumeuse histoire d'amour entre Henri VIII et les soeurs Boleyn. Eric Bana, Scarlet Johansson et Natalie Portman peuvent s'avérer excellents lorsqu'ils bénéficient de la présence d'acteurs aux épaules solides... Par contre, en trio de tête, et sous la direction fadasse d'un Justin Chadwick, ça devient assez vite laborieux! Bref, vous l'aurez compris: c'est donc en fonction de vos goûts personnels (trash, politique, fantastique bourgeois, historique) et de vos attentes d'un produit Blu ray qu'il faudra orienter votre ou vos choix. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 94 min Réalisé par: Danny Boyle - Avec: Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller, Kevin McKidd, Robert Carlyle, Kelly Macdonald, Peter Mullan, James Cosmo, Eileen Nicholas, Susan Vidler, Pauline Lynch, Shirley Henderson, Stuart McQuarr Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts Human Target Oui, 'Human Target' se veut l'adaptation - très vague - d'un comics de Peter Milligan, oeuvre graphique inquiétante, violente, volontairement décousue et perturbante. Des éléments gommés de cette transposition pour le petit écran, se rapprochant plus de l'esprit potache des séries 80's, que d'un dérapage constant en milieu paranoïaque incontrôlé. L'histoire tourne autour de Christopher Chance, ancien tueur à gages, devenu un garde du corps borderline, prêt à tout pour sauver ses clients... Quitte à devenir une cible humaine. Bellâtre sur de lui, Chance a beau exaspérer ses coéquipiers (Winston et Guerrero), il obtient des résultats. Même si tout a tendance à exploser sur son passage. Comme dit un peu plus haut, 'Human Target' c'est de la série musclée, mais gentille, sorte de relecture 2011 de 'The A-Team'. Baignes et gags assez positivement stupides s'enchainent avec une régularité sans faille. Nous sommes loin du chef-d'oeuvre, mais l'aspect buddy feelgood emporte le morceau. Appréciable, mais à ne pas conserver: ne survit pas au-delà d'une première dégustation! Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 512 min Réalisé par: Jonathan E. Steinberg - Avec: Mark Valley, Chi McBride, Jackie Earle Haley Extras: Featurettes, commentaires audio,... Gauthier Keyaerts Paranormal Activity 2 Copie assez conforme du premier opus, ce 'Paranormal Activity 2' loupe ses mercantiles intentions... et de manière quelque peu stupide. En effet, vu la vacuité du produit, l'esprit du spectateur prend le pas sur celui - frappeur - sensé l'effrayer. Du coup, celles et ceux qui résistent au réflexe d'arrêt du film, digressent dans une sorte d'état semi comateux. Personnellement, j'ai vu en filigrane le potentiel de cette suite! Dans un univers alternatif, 'Paranormal Activity 2' aurait repris l'aspect granuleux du premier, plus habilement raccroché les deux volets déjà existants, joué de manière plus intelligente sur l'aspect répétitif et lancinant des plans proposés (matière à véritable "chorégraphie"), ou encore exploité un peu plus les ambiances sonores anxiogènes. Il existe au milieu de ce néant un "je ne sais quoi", probablement né de la frustration, faisant fantasmer sur plus de peur. Peut-être suis-je trop optimiste, trop fan du cinéma de gendre pour ne pas avoir un mécanisme de défense face à l'intrusion d'un tel gâchis... Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 91 min Réalisé par: Tod Williams - Avec: Katie Featherston, Micah Sloat Distributeur: Paramount Extras: Scènes inédites Gauthier Keyaerts The New Daughter John emménage avec ses deux enfants dans une luxueuse et énorme masure, perdue au milieu des bois. L'ambiance n'est pas au beau fixe... ce déménagement ne s'est pas fait de gaité de coeur. En effet, John et sa progéniture ont été "remerciés" par l'élément maternel du couple. Un drame qu'encaisse très mal Louisa James, la jeune fille adolescente de John. Son comportement rebelle et agressif n'inquiète donc personne dans un premier temps. Mais plus les jours passent, plus la nouvelle demeure semble abriter une dangereux secret, ayant une influence de plus en plus visible sur la sauvageonne. Intrigué par ces changements radicaux, John se rend compte qu'il existe un lien entre ces sautes d'humeurs parfois violentes, et un imposant monticule sis sur ses terres. Renseignements pris, il s'agit d'une tombe amérindienne, sensée abriter une espèce, proche des Dieux, disparue. Plutôt pas trop mal troussé, intelligent dans son économie rythmique et dans ses effets gores, et surtout très très sombre, 'The New Daughter' ne mérite pas sa réputation de purge, ou son absence de distribution, malgré ses défauts évidents. Voilà de quoi passer une petite soirée entre amis du frisson (non, pas la grippe!). Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 108 min Réalisé par: Luis Berdejo - Avec: Kevin Costner, Samantha Mathis, Ivana Baquero Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts The Town Doug MacRay dirige un gang de braqueurs de banque issus d'un remuant quartier de Boston, Charlestown, où cette activité est une véritable tradition. Lors d'un casse un peu trop remuant, son collègue d'exaction et meilleur ami, James Coughlin, est pris d'un accès inutile de violence... Un geste en entraînant un autre, la bande s'enfuit en prenant un otage: la directrice de la banque, Claire Keesey, qu'ils abandonnent au milieu de nulle part. Ce ne sera pourtant pas la fin de cette expérience traumatisante pour Claire. En effet, elle pourrait représente une menace, malgré les masques et déguisement utilisés. Du coup, Doug décide d'aller à sa rencontre, anonymement, afin de savoir les informations qu'elle pourrait délivrer à la police. Assez efficace lors des scènes d'actions plutôt bluffantes, Ben Affleck (ici réalisateur et acteur) se prend un peu les pieds dans le tapis lors des scènes plis intimistes. Aussi, préférez la version coutre du film, plus pêchue. Vu qu'au final, 'The Town' s'avère être assez intéressant. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 123 min Réalisé par: Ben Affleck - Avec: Ben Affleck, Rebecca Hall, Jon Hamm, Jeremy Renner Distributeur: Warner Extras: Making of, commentaires audio,,... Gauthier Keyaerts Resident Evil: The Afterlife 3D Il faut quand même avouer que la moyenne actuelle des productions 3D balancées sur les grands écrans ne vaut pas tripette! Généralement upgradés en cours de production, ou alors simples gimmicks destinés à faire vendre une nouvelle génération de téléviseurs, ces films combinent faiblesses cinématographiques et demi prouesses techniques. Et puis finalement, pourquoi se mater la téloche, ou se farcir le cinéma avec une paire de lunettes (dans mon cas deux, l'une sur l'autre) ad-hoc? Le 7e art ne se suffit-il plus en soi? Qu'en est-il des apports de la photographie, de scénarios en béton, d'acteurs de renom? L'infographie à l'emporte pièce gâche les linéaires de magasins de produits puant, quant au relief... eh bien c'est parti pour être pire! Et ce n'est pas le cas 'Resident Evil : Afterlife' qui va arranger les choses. Les fans de Paul W.S. Anderson vont s'arracher les yeux devant cette purge ultime, à la limite du parodique. La version ici proposée (avec sous-titres néerlandais, uniquement) vous donne accès à la 3D nouvelle génération, ancienne génération (lunettes bleu-rouge), et la classique 2D. Film: 4/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 97 min Réalisé par: Paul W.S. Anderson - Avec: Milla Jovovich, Wentworth Miller, Ali Larter Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Moi, moche et méchant Dans un paisible quartier accueillant et plutôt bien fréquenté, se trouve une masure plutôt étrange et quelque peu effrayante où vit un certain Gru. Loin d'être uniquement un sale bonhomme ne respectant pas son prochain, et jouant des mauvais tours aux enfants, Gru s'avère être un génie du mal, et carrément une pointure dans le genre! Toujours à la recherche d'une félonie plus ambitieuse que la précédente, il se heurte pourtant à un rude et jeune conçurent... Une situation plutôt embarrassante, vu que du coup il n'a plus accès aux capitaux nécessaires pour achever ses idées machiavéliques. Mais une solution semble se profiler, sous la forme de trois adorables chérubins orphelins. Drôle, bénéficiant d'un character design plutôt réussi, rythmé, et ne cédant pas trop à la mièvrerie, 'Moi moche et méchant' fait rire, beaucoup même! Que vous soyez adultes ou enfant. Un film d'animation extrêmement recommandable! Et surtout prolongez votre plaisir avec les trois courts métrages proposés en bonus. Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 95 min Distributeur: Universal Extras: Mode interactif, courts métrages Gauthier Keyaerts Le Dernier exorcisme S'il avait pu faire illusion le temps d'un mémorable 'Cabin Fever', Eli Roth commence doucement à gonfler autres chose que ses biscottos! Pote de plein de gens branchouilles, Taratino en tête de liste, le musculeux réalisateur / acteur, etc. étale de plus en plus l'étendue de son absence de talent. Tout d'abord avec ses 'Hostels' de passe, moisis et sans grand intérêt. Son rôle dans 'Inglourious Basterds' n'apportait rien que de l'ennui. Avec 'Le dernier exorcisme', on sent sa présence maléfique (producteur). De là à avancer qu'il est l'auteur du twist final assez noix (mais je ne dévoilerai rien)... En tout cas, ce énième faux documentaire, dévoué à la cause d'un pasteur en crise de foi, commence plutôt bien, mais perd de sa puissance lorsqu'il bifurque finalement vers la voie référentielle (le surnaturel 70's), et explicative. Dommage, car une fois de plus - je suis très sensible à l'épouvante basée sur le démoniaque et le fantomatique - la mise en boule des nerfs initiale se détricote trop facilement. A voir malgré tout pour s'offrir quelques beaux moments de frissons et de mal à l'aise! Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 87 min Réalisé par: Daniel Stamm - Avec: Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr, Louis Herthum Gauthier Keyaerts A.I : Artificial Intelligence Que les amateurs de Haute-définition se lèvent, et profitent de la promo temporaire offerte par la Warner: 'Artificial Intelligence', le passage d'armes entre Stanley Kubrick et Steven Spielberg , se voit offert à l'achat de deux titres de la collection 'Essentials'. Le revoir en Blu-ray renforce encore un peu plus le malaise ressenti initialement, lors de sa sortie: Spielberg peine à imposer sa "magic touch", écrasée par l'omniprésence de son ainé. Il reste au final un film un peu bancal, et assurément surprenant! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 145 min Réalisé par: Steven Spielberg - Avec: Jude Law, Haley Joel Osment, Frances O'Connor, Brendan Gleeson, Jake Thomas, William Hurt, Daveigh Chase, Clara Bellar, Keith Campbell, Emmanuelle Chriqui, Kathryn Morris, Miguel Pérez, Robin Williams Distributeur: Warner Extras: Interviews, documentaires, ... Gauthier Keyaerts Backdraft, Daylight, Tremors Voilà un trio d'actioners 90's assez hétéroclite, et regroupés à l'occasion de leur ressortie sur le support Blu ray. Ne vous attendez pas ici à des miracles d'interactivité, ou à bénéficier systématiquement d'interfaces tape-à-l'oeil. Il s'agit plus de mises en rayon "techniques". Mais aussi "bâclées" soient-elles, ces petites pépites méritent toute notre attention. Car chacun de ces titres, à sa manière propre (drame, usine à testostérone et fantastique humoristique), remplit son contrat, et vaut sérieusement le détour. Commençons par 'Backdraft', un superbe hommage au courage des combattants du feu, carrément pompier bon oeil! Parfois un peu too much (surtout au niveau musical), cette réalisation de Ron Howard ('Da Vinci Code') fonctionne plutôt bien, grâce à un scénario de thriller en béton, un jeu d'acteur assez nickel, et des scènes à couper le souffle pour tout pyrophobe qui se respecte. Si 'Daylight' reste un clou enfoncé dans le cercueil de la - première partie de - carrière de Sly Stallone, ce n'est probablement que par "contamination". Il avait en effet derrière lui trop de purges accumulées pour avoir encore les faveurs du public. Jugez sur pièce: 'Oscar', 'Stop! Or My Mom Will Shoot', 'Judge Dredd', etc. Un palmarès tout pourri! 'Daylight' sort pourtant du lot. Carrée, efficace, tendue comme un arc, cette histoire suffocante scotche au divan. Petit dernier du lot, sans que cette place lui soit attribuée qualitativement, 'Tremors' reste une farce fantastique sympa et décontractée. Se laisse revoir avec autant de plaisir qu'un 'Eight Legged Freaks / Arrac Attack'! Redneck en plein, cette péloche de Ron Underwood (responsable de l'intergalactique nanar 'Pluto Nash') ne pète pas plus haute que son Q.I., plus proche d'une carotte anémique que d'un Prix Nobel. Mais je ne résiste pas à cette tranche de Bacon servie à point, saupoudrée de créatures sous-terraines assez drolatiques. Fun, fun, fun. Qui s'en plaindra en ces temps moroses? Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Ron Howard, Ron Underwood, Rob Cohen - Avec: Kurt Russell, William Baldwin, Kevin Bacon, Fred Ward, Sylvester Stallone, Viggo Mortensen Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts The Crazies The Crazies Amusant de voir la presse spécialisée tirer à boulets rouges sur ce remake de l'éponyme production, et réalisation, de George Roméro datant de 1973. Surtout que l'opus du Papy Romero a beau afficher toutes ses obsessions politiques et une atmosphère poisseuse, il n'en reste pas moins qu'une ébauche préparatoire à son cultissime 'Dawn of the Dead'. D'autant que sa version de 'The Crazies' est assez moche et fauchée. Bien entendu, la relecture 2010 reste un produit mode (dans la veine de 'Carriers', '28 jours plus tard', etc.), hyper carré et prévisible... Mais vu le peu de risques pris par le réalisateur Breck Eisner (derrière un des seuls épisodes potables de la série 'Fear Itself), et son application à faire du cinéma bien carré, cette révision n'est finalement pas désagréable à s'envoyer. Même Timothy Olyphant ferait presque illusion! Personnellement, j'aurais tendance à recommander ce trip parfois parano et crade. La mauvaise nouvelle, c'est que Eisner semble dorénavant abonné aux remakes casse-gueule: 'Flash Gordon', 'New York 1997', 'Chromosome 3'. Gasp... Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 101 min Réalisé par: Breck Eisner - Avec: Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Danielle Panabaker Distributeur: A-film Gauthier Keyaerts American Trip Aaron bosse dans une maison de disques... En tant que fan et geek de cette culture, il suit les ordres de ses patrons à la lettre, et vit en tant que serf sa passion à 300%. Il est typiquement le genre de chair à canon que le business aime envoyer au feu, et se fait exploiter sans vergogne jusqu'à l'exsanguination! Envoyé en mission pour jouer au baby-sitter avec une ex star (et idole pour Aaron), devenue un loser alcolo et drogué jusqu'aux yeux, notre brave apprenti perd rapidement le contrôle. D'autant qu'il vient de vivre un pinçant revers sentimental avec sa compagne. Pas de doute, nous voici dans l'univers du maître de la comédie américaine grasse, mais pas atroce pour autant. Ne vous fiez pas à la jaquette répugnante et aux allures d' 'American Pie', 'American Trip' c'est du pur concentré de plaisir pour les férus de musique et de déjanteries bien trash, avec une pointe de nostalgie. Sympa. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 109 min Réalisé par: Nicholas Stoller - Avec: Jonah Hill, Russell Brand, Elizabeth Moss, Rose Byrne, Sean Combs Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts Coup de foudre à Notting Hill, Menteur menteur Voici deux comédies assez opposées dans leurs intentions et modes de fonctionnement: 'Menteur, menteur' et 'Coup de foudre à Notting Hill'. La première se concentre surtout sur le numéro d'acteur au faciès élastique de Jim Carrey. Lui qui n'était à l'époque qu'un faire-valoir au service de petites farces sans saveur, génériques, et tournant uniquement autour de ses aptitudes transformistes. Il y incarne un avocat arriviste, n'hésitant pas à plier la vérité au gré du besoin de la défense de ses clients. Cette habitude professionnelle fait de lui le meilleur, mais déborde fréquemment sur sa vie privée, au grand dam de son fils. Bien entendu, il se retrouvera face à un deus ex machina, et tout se terminera pour le mieux. Entre temps, les traits de Carrey auront adopté moult déformations, pour un résultat gimmick et assez moyen. Plus classieuse, et connectée aux excellents 'Love Actually' et autre 'Bridget Jones', via la présence au générique de Richard Curtis (ici scénariste), 'Coup de foudre à Notting Hill' propose quelques arguments de poids: une belle complicité entre Julia Roberts et Hugh Grant, l'usage intelligent de side-kicks assez drôles dont Rhys Ifans, impayable, des dialogues rythmés qui fusent et font parfois hurler de rire. Il est dommage que la dernière demi-heure cède la place à une déferlante incontrôlée et quelque peu écoeurante de guimauve romantique finalement assez facile. Mais malgré tout, 'Coup de foudre à Notting Hill' fait passer un excellent moment, plutôt zen et défoulant. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Roger Michell, Tom Shadyac - Avec: Julia Roberts, Hugh Grant, Jim Carrey, Maura Tierney Distributeur: Universal Extras: Featurettes Gauthier Keyaerts Twelve Hé oui, douze minutes... J'ai tenu douze minutes (d'où le titre probablement). Puis à deux doigts de l'anévrisme intellectuel, j'ai stoppé les frais. Vu que dans le genre naze de chez nazes, cette histoire de pauvres petits enfants de bourges, mal dans leur corps parfaits, et aux vies complémentaires (dealer, drogué, etc.), ne suscite rien sauf un profond ennui! Schumacher filme avec les pieds, monte avec les narines, frime avec surcharge pondérale, et n'aboutit à rien. Sauf un film très con, probablement même pour les ados auxquels il pourrait s'adresser. Je me demande si finalement je ne préfère pas les rejetons de la ozploitation! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 93 min Réalisé par: Joel Schumacher - Avec: Chace Crawford, Kiefer Sutherland, Emma Roberts, Rory Culkin, 50 Cent, Ellen Barkin Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts The American Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour 'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un Clooney perdu au fond de lui-même. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten Extras: Making of, commentaires audio, scènes coupées Gauthier Keyaerts Hybrid Clive et Elsa pratiquent avec une ferveur quasi infantile des recherches génétiques basées sur un savant mélange de séquences ADN animales, visant à enrichir de nouveaux éléments salvateurs la pharmacopée internationale. Frustré de ne pouvoir ajouter de l'ADN humain dans leur cocktail expérimental, suite à de fumeux problèmes d'éthiques pouvant priver leurs employeurs d'un maximum de bénéfices faciles, le duo prométhéen tente le coup en catimini. Et c'est donc parallèlement à leurs devoirs de travailleurs modèles, qu'ils donnent finalement "naissance" à ce qui semble être un échec retentissant... Pour progressivement devenir une créature étrange, humanoïde mais tellement difficile à appréhender! Elle est loin l'époque bénie où Vincenzo Natali était le réalisateur de toutes les attentes. Il aura suffi d'un duo d'échecs commerciaux: 'Cypher', mérité, et 'Nothing', pourtant fabuleux, pour que notre homme disparaisse des esprits cinéphiles. Du coup, 'Splice' s'est bâfré une sortie moisie, en plein été, et une promotion invisible. Fort dommage comme prise de position commerciale, car ce film fleure bon le fantastique old-school (70's en plein), ambitieux, et héritier de l'esprit tortueux du sieur Cronenberg. Une pelloche sacrifiée sur l'autel de la connerie pure, que vous me ferez le plaisir de rattraper d'urgence, malgré ses quelques faiblesses de rythme et autre balisages scénaristiques pénibles! Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 104 min Réalisé par: Vincenzo Natali - Avec: Adrien Brody, Saray Polley Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts ///////////// Musique ///////////// I Like Trains (He Who Saw The Deep label) Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow' CD: 6/10 Genre: Pop, Rock David Morelli Killing Joke (Absolute Dissident) Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et "findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars: guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud! CD: 7/10 Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock Label: Spinefarm Records - Distribution: V2 Gauthier Keyaerts Oval (O) Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album. Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence! CD: 9/10 Genre: Pop, Electronica, Experimental Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent Gauthier Keyaerts Royksopp (Senior) Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2', revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports' CD: 3/10 Genre: Dance, Electronica Label: Virgin - Distribution: Pias David Morelli Interpol (Interpol) Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs. Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi. Listen to : The National, 'Boxer' CD: 7/10 Genre: Pop, Rock Label: Cooperative Music - Distribution: EMI David Morelli Underworld (Barking) Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree. LT:Orbital,'Insides' CD: 5/10 Genre: Electro Label: Underworld.live - Distribution: V2 David Morelli Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern) Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai 2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales. CD: 7/10 Genre: Pop, Electro Label: Blue Noise - Distribution: Pias Frédéric Jarry Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?) Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions, ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to: Zongamin, 'Fleshtapes' CD: 7/10 Genre: Electro, Pop Label: Warp - Distribution: V2 David Morelli The Charlatans (Who We Touch) Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized' CD: 7/10 Genre: Pop Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2 David Morelli Menomena (Mines) Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland: dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles. Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless Freaks' CD: 9/10 Genre: Pop Label: City Slang - Distribution: V2 David Morelli The Magic Numbers (The Runaway) Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise. La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame. CD: 8/10 Genre: Rock, Pop David Morelli Prince (20TEN) C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups, de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet "collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors commerce (mais soldé sur le net). CD: 5/10 Genre: Funk Gauthier Keyaerts Kele Okereke (The Boxer) La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro, Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy' CD: 7/10 Genre: Electro, Rock Label: Wichita - Distribution: V2 David Morelli Morcheeba (Blood Like Lemonade) "'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill, contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant. Comme l'opus. CD: 9/10 Genre: Lounge Label: Pias - Distribution: Pias Frédéric Jarry UNKLE (Where Did The Night Fall) Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The Rapture' CD: 5/10 Genre: Electronica, Pop, Experimental David Morelli Moby (Wait For Me Remixes) Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio. CD: 8/10 Genre: Electro, House Label: Little Idiot - Distribution: Pias Frédéric Jarry Jamie Lidell (Compass) Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais toujours entraînant. CD: 8/10 Genre: Soul, Funk, Electronica Label: Warp - Distribution: V2 Serge Coosemans The Conformists/ Marvin (Three Hundred/ Hangover on the Top) Réédition d'un album initialement sorti en 2007 sur le label 54°40' or Fight!, produit en son temps par Steve Albini, ce 'Three Hundred' du combo américain The Conformists, agrémente de son noise fracassé le catalogue d'African Tape. Le son sec et précis donne à leurs compositions un cachet "punk" technique, sans être ostentatoire. Accélérant et décélérant selon le bon vouloir de leur géniteur. Sans être incontournable, cette plaque possède des autours aguichants, dont une retenue et une tension omniprésente assez intéressantes. Moins inspiré, 'Hangover the Top' des Montpelliérains de Marvin fera juste l'objet d'une écoute curieuse, sans plus... CD: 6/10 Genre: Post Rock, Experimental, R'n'B Label: African Tape - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM 204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons) Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première (sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room 204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack). CD: 6/10 Genre: Folk, Rock Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts Zu (The Way of the Animals Powers) Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie, cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes! CD: 8/10 Genre: Electro-Pop Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts ///////////// Dossiers ///////////// Cowboys and Aliens Il suffit parfois de pas grand-chose pour rendre heureux un Gauthier... Prenez par exemple une annonce de film à sortir, avec un titre aussi bandulatoire - pour les amateurs de cinéma un peu déviant - que 'Cowboys and Aliens'. Vu que l'affiche évoque fortement le moyen mais délirant 'Undead' des frères Michael et Peter Spierig (aussi coupables du fabuleux 'Daybreakers') et le 'Jonah Hex' de 'Jimmy Hayward', l'amateur de série B se pourlèche déjà les babines! Mais oh surprise, le grand maître de cérémonie de ce sacrifice potentiel sur l'autel du non sens n'est pas un bleu-bite... Mais bien Jon Favreau, qui après un départ un peu moisi dans la voie de la réalisation ('Elf', 'Zathura: A Space Adventure'), devient subitement bankable en plein, après avoir adapté pour le grand-écran, avec un savoir-faire indéniable, les aventures du très comics 'Iron Man', et ce à double titre. Gros cartons mérités, et une des meilleures adaptations (en tout cas le premier opus) de la Marvel à ce jour, aux côtés du 'Hulk' de Louis Leterrier, des deux premiers 'X-Men' signés par le très talentueux Bryan Singer, ou encore les 'Spider-Man' de Sam Raimi. Voilà donc pour la mise en bouche... Parions qu'il n'y a déjà pas d'inquiétude à avoir pour la mise en scène! Autre fait marquant, le casting n'est pas non plus anecdotique. Jugez du peu: Olivia Wilde ('TRON: Legacy'), Harrison Ford ('Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull'), Daniel Craig ('Quantum of Solace'), Sam Rockwell ('Iron Man 2'), etc. Un mélange de générations et d'egos plutôt bigarré et éclectique. De quoi provoquer un frisson d'aisance de plus. Qu'en est-il du scénario? Il n'y a pas énormément d'éléments à se mettre sous la dent, mais faut-il vraiment plus que ce synopsis: 19e siècle, l'Ouest américain. Un vaisseau extra-terrestre se pose en Arizona. Son but? Envahir notre bonne vielle Terre pardi! Entre eux et cet ambitieux objectif: une horde de cow-boys, et une poignée d'Apaches, prêts à en découdre avec ces bestioles pas sympathiques, afin de garder un semblant de liberté! Tout un programme, il faut l'avouer. La bande-annonce promet de belles-choses : une patine de western bien rugueux, avec une belle troupe de gueules cassés (Harrison Ford et Daniel Craig impressionnent), une approche mystérieuse, des effets spéciaux plutôt réussis, une patte de réalisateur commercial aboutie. C'est avec une demi surprise d'ailleurs qu'apparaissent dans les crédits de production Ron Howard et Steven Spielberg ('Cowboys and Aliens' est estampillé DreamWorks SKG). Alors, le grand retour du fantastique à la fois grand-public, sans oublier malgré tout d'avoir une bonne grosse paire accrochée où il faut? Du film pop-corn pas con, bien décidé à concilier cinéphiles du dimanche et férus de cinéma de genre? Difficile d'affirmer quoi que ce soit en la matière, mais ce qui est certain, c'est que le décompte de jours de dodo restant est amorcé. Si rien ne change, 'Cowboys and Aliens' devrait sortir au mois d'Août. Signe d'une production sacrifiée, ou tentative de rameuter les foules de vacanciers vers les salles obscures? L'avenir nous le dira, mais en tout cas, tels les scouts, nous sommes fin prêts! We all Screamed 4 a Scream? Le réalisateur Wes Craven peut compter sur un noyau de fans fidèles, séduits - à raison - par des pelloches telles que 'La Dernière maison sur la gauche' (1972), 'La Colline a des yeux' (1977), 'Les griffes de la nuit' ou encore 'L'emprise des ténèbres'. Des oeuvres qui révèlent à la fois un profond respect pour le cinéma de genre, et une envie d'originalité, tout comme des limites évidentes à ses talents de metteur en scène. Une faille qui se révèlera souvent fatale, car Craven jonche sa carrière de purges indiscutables: 'La créature des marais' (naze!), 'L'amie mortelle' et 'Shocker' (moyens) , 'Le vampire de Brooklyn', ou plus récemment 'Cursed' et 'My Soul to Take'. Mais malgré ces élans de faiblesses, notre homme revient toujours à la charge, et arrive à relancer l'intérêt du public... Un phénix du 7e art, au pays de l'absence de la seconde chance, est un animal fort rare. Et pourtant, souvenez-vous... En 1984, Wes Craven se voit courtisé par toutes et tous après le succès gigantesque du premier volet de la franchise 'Les griffes de la nuit', qui va rapidement lui échapper, et se transformer en catastrophe cinématographique. De quoi damner à nouveau Freddy Krueger! Et pourtant, Wes Craven ravive la flamme dix ans plus tard, et signe 'Freddy - Chapitre 7: Freddy sort de la nuit' (1994), qui fait fi des opus précédents, et se donne de séduisants aspects de cinéma gigogne. Une belle claque prouvant tout le jus dont dispose encore le réalisateur. Deux ans plus tard, il transforme l'essai lors de l'accouchement de 'Scream', un slasher / whodunit ludique, drôle et affuté comme un couteau de boucher! Un savoureux cocktail dont se délecte une très large audience. Devenu carrément une oeuvre de référence, 'Scream' redéfinit les paramètres du cinéma de genre quelques années durant. Bien entendu, avec un émoussement inévitable. Mais en plus de clones plus ou moins aboutis, 'Scream' connait également deux suites, qui, sans égaler la première partie, offrent malgré tout quelques bons moments d'effroi, mais aussi d'humour. Une légèreté qu'apporte le couple Courteney Cox et David Arquette, mais aussi un jeu de références et de clin d'yeux qui suintent à travers l'impressionnante série de caméos. L'annonce d'une suite - 11 ans plus tard - est-elle une bonne nouvelle? Aucune idée précise... Que peut être un 'Scream', question piège! Difficile de s'imaginer ce que Craven va nous sortir de son chapeau de magicien, après ces années de surenchères visuelles gore qui déferlent depuis la consécration du torture flick ('Hostel' et ses copies), ou ce qu'aura eu comme effet le contact entre Craven et Alexandre Aja, responsable d'une relecture fulgurante et carnassière de 'La Colline a des yeux'. Un coup d'oeil sur les bandes-annonces circulant sur la toile laisse augurer le meilleur: du sérieux, une image soignée, de la haute tension, et une bande-son signée Marco Beltrami digne des moments les plus électrisants composés par ses pairs 'tomandandy'. So: "what is your favourite scary movie?". Interview avec les frères Coen, réalisateurs de True Grit On pouvait s'attendre à ce que un jour ou l'autre, les frères Coen s'attaquent à un western pur-sang. On avait déjà pu noter des éléments d'histoires de cow-boys dans leurs films précédents (de 'Raising Arizona' à 'No Country for Old Men'), mais en plus, c'est un genre qui leur colle à la peau. Et ce n'est pas 'True Grit', leur version du roman éponyme de Charles Portis, écrit en 1968 qui va faire mentir cette impression. Cette histoire d'une gamine de 14 ans qui engage un marshal taciturne pour tenter de retrouver l'assassin de son père avait déjà été portée à l'écran, avec John Wayne dans le rôle principal. Ce qui nous pousse à nous demander pourquoi les Coen, tellement originaux, ont été particulièrement intéressés par cette histoire. D'autant que leur remake précédent ('The Ladykillers') n'avait pas vraiment été un succès. Est-ce qu'on peut qualifier 'True Grit' de remake? Ethan: Non. Nous savions évidemment que l'autre film existait, et nous l'avons également vu. Mais c'était en 1969, lorsqu'il est sorti en salles. Et s'il nous est arrivé de repenser à cette première adaptation lorsque nous tournions 'True Grit', c'était à travers ce vague souvenir. La seule chose qui nous intéressait, c'était le livre. Joel: Ca peut sembler fou, mais on peut dire que nous avons totalement nié le premier film, il ne nous intéressait pas. Qu'avez-vous ajouté au roman de Charles Portis? Ethan: Nous lui sommes restés assez fidèles. Nous avons évidemment inventé certaines scènes, vu qu'un script de film fonctionne autrement qu'un roman. Dans un film, tout doit contribuer à la structure dramatique, dans un livre, on est bien plus libre. Mais je dirais en gros que le film est composé à 90 pourcent du livre. Tout n'a pas une fonction dramatique dans le film. Je pense par exemple à la scène où Mattie et Rooster Cogburn rencontrent une sorte d'homme des bois. Joel: Cette scène n'a effectivement aucune fonction dramatique. Peut-être que là on a complètement raté notre coup. (rit) Nous avons mis cette scène là pour montrer que Mattie arrive dans un tout autre monde au moment où elle traverse la rivière. Un peu comme Alice dans 'Alice au pays des merveilles'. Elle se retrouve dans un lieu fou, fantastique, sauvage, qui ne ressemble en rien à l'endroit d'où elle vient. Cette idée vient de la manière dont nous considérons 'True Grit' en tant qu'histoire. Tout le monde nous dit que c'est un western, mais nous le voyons plus comme une histoire d'aventure sur une jeune adulte, destinée à de jeunes adultes. Ca parle des limites que l'on repousse à cet âge. Mais est-ce que vous n'avez pas un lien particulier avec les westerns? Mais est-ce que vous n'avez pas un lien particulier avec les westerns? Joel: Quand même. Enfants, on en a vu beaucoup, et nous aimons tous les deux ce genre. Je me souviens encore comme j'ai été impressionné la première fois que j'ai vu le 'Once Upon a Time in the West' de Sergio Leone. En général, ce genre de westerns nous plaît plus que les classiques de John Ford. On préfère les tarés comme Leone. (rit) Ses films présentent la perspective d'un étranger fou. En réalité, il tournait des opéras. 'True Grit' est la réalisation d'un rêve d'enfant, alors? Joel: Je n'oserais pas aller aussi loin. Le thème du livre de Portis nous a vraiment fort attirés. Mais vu que ça se passe dans l'ouest des Etats-Unis, en 1870, on y croise inévitablement des gars armés montant des chevaux. Est-ce que vous pensez en termes de genre? Joel: Très rarement. Nos films ont des points de départ très variés, mais le genre n'en fait quasiment jamais partie. Dans le cas présent, il s'agissait du livre, qui m'a vraiment frappé quand je l'ai lu à mon fils. Pour ce qui est des scénarios originaux, ce n'est pas toujours évident de dire où les choses ont démarré. Parfois on a envie d'un type d'histoire, ce qui n'est pas la même chose que le genre. Parfois, nous pensons à un acteur, on se plaît à imaginer quelle sorte de rôle lui irait, et on poursuit sur cette base. Ethan: On pourrait dire de 'Miller's Crossing' qu'il s'agit d'un film de gangsters, mais même pour celui-là, nous n'avions pas de genre à l'esprit. On voulait raconter une histoire à la Dashiel Hammett, quelque chose qu'il aurait pu écrire lui-même. Depuis longtemps, Hollywood ne voulait plus entendre parler de westerns, parce que ça n'intéressait soi-disant personne. Pourtant, 'True Grit' est un vrai succès. Quel est votre secret? Joel: Si nous le savions, tous les studios hollywoodiens voudraient nous engager comme patrons. (rit) Le succès est assez inattendu pour nous. Il faudrait plutôt demander à un sociologue pourquoi les gens veulent précisément voir ce film-là maintenant. Ethan: C'est toujours faussé d'expliquer un succès. Il y a quelques mois, il y avait eu un article dans le New York Times, où quelqu'un analysait le succès de 'True Grit'. Mais je sais aussi qu'il aurait pu écrire un article si le film avait fait un flop. L'une des découvertes du film, c'est Hailee Steinfeld, qui joue le rôle de Mattie. Comment l'avez-vous trouvée? Ethan: Nous avons engagé deux responsable des casting, qui ont parcouru le pays pendant six mois, et ont rencontré des milliers de jeunes filles. Aussi bien pour des auditions live que online. Joel: Nous nous sommes quand même concentrés sur les états du sud. Les responsables de casting se sont notamment rendus dans des 'barrel races', un rodéo où le cavalier et son cheval doivent réaliser le plus vite possible un parcours en forme de trèfle. Ils y ont vu plein de filles de l'âge de Mattie. L'ironie veut que ce soit finalement à Los Angeles qu'on a découvert Hailee Steinfeld. Je pense qu'elle n'avait dû voir un cheval qu'une fois dans sa vie auparavant. (rit) Mais ce qui a fait la différence avec les autres, c'est qu'elle arrivait spontanément à utiliser la langue de l'époque, cette manière de parler très formelle et archaïque. Cet anglais a l'air presque contre nature. Même les adultes et acteurs confirmés avaient des difficultés. Mais Hailee, dès le départ, elle a su l'intégrer. Ca se voyait déjà sur sa cassette d'audition. Interview avec Dwayne Johnson Vous êtes redevenu le héro d'un film d'action ? Dwayne Johnson: Exactement. Je me suis éloigné de ce genre pendant quelques années, j'ai fait d'autres films. C'était comme rentrer à la maison. En quoi votre personnage se différencie-t-il de Tolérance Zéro ? Dwayne Johnson: Il y a effectivement une ressemblance, mais je crois qu'ils sont différents. Tolérance Zéro était basé sur l'histoire d'un homme qui revenait physiquement abattu mais remonté à bloc par ce qu'il avait vécu et assoiffé de vengeance en devenant shérif de sa ville. Mais avec ce personnage, la limite entre héro et anti-héro est très vague. Lorsqu'on rencontre Driver pour la première fois, il est impliqué dans le cambriolage d'une banque, son frère se fait couper la gorge et il reçoit une balle à l'arrière de la tête qui ressort par la joue. Il est prononcé mort mais reste en vie et va en prison pendant 10 ans. Donc c'est assez différent. Le ton, toutefois, est toujours le même. Il y a aussi quelque chose de Bullit, Le Bon, la bête et le truand, et même de No Country For Old Men. En quoi la perception du public va-t-elle changer sur votre travail d'acteur ? Dwayne Johnson: J'ai abandonné les films d'action pendant trois ou quatre ans pour améliorer mon travail d'acteur. J'ai fait une école de comédie et de théâtre. Le fait de revenir me permet d'apporter des nuances que je n'avais peut-être pas il y a cinq ans. Désormais, en tant qu'acteur, je suis en mesure d'explorer ces petites nuances. Est-ce que vous avez repris l'entraînement pour ce film ? Dwayne Johnson: J'ai complètement changé ma façon de m'entrainer et mon régime. Mon entraînement change tout le temps en fonction du personnage, mais quand on fait des comédies et des films familiaux, le côté physique ne fait pas forcément partie de l'équation. Je m'entraînais de façon très différente. C'est toujours intense pour moi, mais j'ai dû perdre plus de poids cette fois, pour retrouver le style de musculation olympique que je faisais pour les films d'action. Vous vous êtes fait des gros muscles ? Dwayne Johnson: J'ai dû prendre plus de dix kilos depuis La Fée des dents. J'espère que tout ça c'est du muscle ! En dehors de l'entraînement, quelles autres différences y a-t-il entre les films d'action et une comédie ? Dwayne Johnson: Je pense que l'énergie est très différente. J'ai fait beaucoup de comédies par le passé et le tournage peut être très amusant mais cela ne veut pas dire que c'est facile, avec une comédie on cherche toujours à rire. Dans un film comme celui-ci où les émotions sont très présentes et où ne rit pas beaucoup...ça peut être très sérieux sur le plateau. À quand remonte votre dernière bagarre ? Dwayne Johnson: Avec mon attachée de presse. Elle a essayé de me faire faire des interviews toute la semaine ! Elle a gagné... J'apprends vite. Quelle est la plus grande erreur des films d'action que vous essayez à tout prix d'éviter ? Dwayne Johnson: C'est une bonne question. Je crois que c'est une question de choix personnel. Personnellement, j'aime bien un bon film d'action mais j'aime aussi lorsque l'action n'est pas là juste pour l'action. Par conséquent j'aime bien quand c'est fait de manière précise, lorsque cela a plus de sens, que l'on retrouve les vieux films du passé. Donc on peut parler d'un western moderne ? Dwayne Johnson: Tout à fait. Il a des éléments d'un western très moderne. Vers la fin, sans tout raconter, il y a une scène de face à face, au milieu du désert. Mais quand vous parlez aux scénaristes, ils écrivent en s'inspirant d'histoires qui les attirent, les films des années 1970. Comment s'est passé le travail avec Billy Bob Thornton ? Dwayne Johnson: J'adore ce type, je le trouve génial. Il est intrigant, c'est un conteur très intéressant. Il a beaucoup de talent, il est passionné et lorsqu'il trouve un personnage qu'il aime, il plonge dedans, c'est fabuleux. Nous faisons tous des films pour différentes raisons, que ce soit pour l'argent, le personnage ou juste pour s'amuser... Il a lu le scénario, l'a adoré, s'est assis avec George le metteur en scène pendant quatre ou cinq heures et il a construit le personnage. C'est quelqu'un qui est passionné de musique aussi. Nous partageons tous les deux une affinité pour la musique country de la vieille école. Comment s'est passé le travail avec George ? Dwayne Johnson: Nous nous sommes rencontrés il y a six ou sept ans sur un projet que j'aimais bien à l'époque, mais j'avais d'autres engagements. George Tillman est un réalisateur studieux, qui s'exprime bien et qui est passionné. On entend cela partout mais j'adore travailler avec lui. En tant qu'acteur, tu arrives avec ta propre approche du rôle et lui amènes un tas de petites choses intéressantes sur les personnages et sur leur passé. C'est quelqu'un de très communicatif. Il y a beaucoup de réalisateurs qui, pour une raison ou pour une autre, n'aiment pas communiquer avec leurs acteurs, mais George n'est pas du tout comme ça. Sa filmographie variée est également extrêmement intéressante. Il a fait tellement de choses différentes. Il a beaucoup de coeur et ça se voit. Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ? Dwayne Johnson: Je vais rester où je suis pendant quelque temps, à faire des films sérieux. Par James White.