Ciné-patrimoine-les 7 samourais - CLAP Poitou
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Ciné-patrimoine-les 7 samourais - CLAP Poitou
19 février 18 mars 2014 CLAP Lettre à une inconnue de Max Ophüls, 1948 POITOU CHARENTES ASSOCIATION RÉGIONALE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI 22 janvier 18 février 2014 s 7 Les 7 samouraïs de Akira Kurosawa, 1954 Du 22 janvier au 18 février 2014 m a r Ve s int n o i a ï s r u o é restaur e l a gr ée en H D Chauvigny, le Rex.................................................................... vendredi 24 janvier 20h Civray, Ciné-Malice................................................................. dimanche 26 janvier 17h Imprimerie Italic 79 certifiée Imprim’Vert • Melle • 05 49 29 03 88 Châtellerault, les 400 Coups..................................... vendredi 7 février 20h (ou 20h30) Gençay, le Cinéma.................................................................... dimanche 2 février 17h La Crèche, HG Clouzot.............................................................. dimanche 9 février 17h Marennes, l’Estran..................................................................... lundi 3 février 20h30 Montmorillon, le Majestic...................................................... samedi 25 janvier 20h30 Melle, le Méliès..................................... jeudi 30 janvier 20h, dimanche 2 février 16h30 Parthenay, le Foyer .................................................................... mardi 28 janvier 19h Saint Jean d’Angély, l’Eden..................................................... mercredi 22 janvier 17h Saint Pierre d’Oléron, Eldorado ...................... du mercredi 29 janvier au mardi 4 février Saint Savinien, le Florida.......................................................... dimanche 9 février 16h Les Barbezieux, le Club....................................................................... jeudi 23 janvier 20h Coordination régionale Tél. : 05 49 01 62 76 - http:/www.clappoitoucharentes.fr Rendez-vous avec le cinéma patrimoine Les 7 samouraïs (shichinin no samuraï) JAPON / aventure / 1954 / 3h26 / N&B / VOST Réalisation, Montage et Scénario : Akira Kurosawa Directeur photo : Asazaku Nakai / Expert sabre : Y. Sugino / Expert archer : L. Kaneko avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Kamatari Fujiwara, Daisuke Katô, Isao Kimura, Minoru Chiaki, Seiji Miyaguchi, Keiko Tsuhima (la jeune fille), Yukiko Shimakazi (l’épouse) Dans le Japon du XVIe siècle, soumis aux guerres de clans et aux pillages, viols et meurtres, les paysans sont continuellement victimes de bandes de voleurs. Les hommes d’un petit village entouré de rizières, craignant l’arrivée prochaine de pillards, décident de solliciter l’aide d’un guerrier sage et respecté, un ronin* nommé Kombei, auquel se joignent peu à peu d’autres combattants d’expérience, un jeune disciple et un trublion nommé Kukichiyo... *samouraï errant, sans maître Lion d’argent Mostra de Venise 1954 On peut distinguer deux types de comportement ou d’énergie à l’œuvre chez Kurosawa : le tempérament fougueux, qui a besoin d’être canalisé ou domestiqué (l’apprenti samouraï dans Les 7 samouraïs) jusqu’au professeur de Madadayo. Parfois, Kurosawa inverse la donne, avec le maître fou et l’élève trop sage, converti à son audace (Barberousse). Le cinéma de Kurosawa aime le sens de l’action et sa valeur et fait de l’exercice d’un métier le révélateur moral de la signification de l’existence et l’enjeu de sa perpétuation, la transmission étant heureuse (Barberousse) ou catastrophique (Ran). C’est dans le monde des arts martiaux que le critique politique se fait plus explicite car ailleurs, la figure du chaos, du cataclysme (bombe atomique comprise), reste une entité abstraite, sauf dans le cadre des guerres de clans (Kagemusha, Ran), Kurosawa étant obsédé par l’autodestruction (les guerres civiles), la façon dont le code d’honneur guerrier peut conduire au suicide collectif d’une nation. Dans Les 7 samouraïs, outre des ronins qui mettent le talent de leur fonction au service de paysans, Kurosawa montre un combat fratricide contre d’autres ronins, pilleurs de villages, indignes des valeurs qu’ils sont supposés transmettre. Ce combat pour des valeurs, Kurosawa l’estime nécessaire, tout en sachant qu’il peut mener au désastre et entraîner l’humanité dans la spirale de sa perte. Ce mélange de confiance et de doute colore secrètement son œuvre, lui donne son rythme, sa tonalité singulière. Pour s’être tenu des deux côtés, avoir filmé des deux bords, le cinéma de Kurosawa a regardé ce que peu de cinéastes ont vu. In Akira Kurosawa ou le sens de l’action Cinémathèque française 2010 Akira Kurosawa (1910-1998) - Réalisateur La Légende du grand judo (1943), L’Ange ivre (1948), Chien enragé (1949), Rashômon (1950), Vivre (1952), Les Bas-Fonds (1957), Le Château de l’araignée (1957), Les Salauds dorment en paix (1960), Sanjuro (1962), Barberousse (1965), Dodeskaden (1970), Dersou Ouzala (1975), Kagamusha (1980), Ran (1985), Rêves (1990), Rhapsodie en août (1991), Madadayo (1993). Filmographie Sa poésie, avec une semblable élégance des attitudes, ces paysages accordés à la noblesse des visages, ces mêmes jonchées de fleurs vivantes, une fille-fleur, aussi, qui nous fait rêver. Avec, surtout, ce choix heureux du détail visuel, ce sens de la spécificité cinématographique qui n’a point de patrie mais que certains créateurs inspirés se passent comme un secret dont les prestiges se surajoutent à ceux qu’ils doivent à leur culture nationale. Claude Mauriac, Le Figaro littéraire, décembre 1955 Bien des metteurs en scène d’Hollywood envieraient les galops des guerriers, sabre au clair, et les combats corps à corps minutieusement réglés dans lesquels s’affrontent quelques centaines de personnages. Ils envieraient jusqu’au suspense de cette épopée de cape et d’épée qui rejoint jusque dans ses puérilités et ses insuffisances les plus valables des westerns. France Soir, décembre 1955 Projet extrêmement ambitieux tourné au printemps 1953 dans des conditions très difficiles, soumis à d’importants dépassements de budget et de temps, distribué à l’étranger dans des versions furieusement amputées (jusqu’à 2h10 au lieu des 3h26 de la version intégrale !), les 7 samouraïs auraient bien pu se transformer en un tombeau cinématographique pour son réalisateur. On en connaît d’autres – Michael Cimino avec La Porte du Paradis – qui chutèrent et ne se relevèrent pas. L’incontestable succès international du film (récompensé à Venise avec, excusez du peu, La Strada de Fellini et Sur les Quais de Kazan !) aura toutefois conforté le statut de son auteur, élevé au rang de maître du 7e Art nippon. L’influence des 7 samouraïs fut telle qu’Hollywood ne tarda pas à s’en emparer : dès 1960, Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn et quelques autres contribuèrent à transposer le sujet, sous la direction de John Sturges, d’un village montagneux du pays du Soleil levant à la poussière brûlante d’un hameau mexicain (Les 7 Mercenaires). Superbement restaurée, cette version intégrale laisse tout son souffle et sa complexité au propos. Étude de caractère, réflexion sur l’art de la guerre, confrontation de classes, résistance à la fatalité, amours impossibles et amères victoires… Avec ce spectacle aussi éblouissant qu’haletant, Kurosawa offre une magnifique méditation sur le destin, le libre-arbitre et le sens de la vie. Arnaud Schwartz, La Croix, juillet 2013