Approche socio-historique de la lutte contre les infections
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Approche socio-historique de la lutte contre les infections
Approche socio-historique de la lutte contre les infections nosocomiales en France Nosocomial infection control in France: a socio-historical approach Résumé : Cet article se propose d’aborder l’émergence de l’infection nosocomiale en tant que problème de santé publique comme le résultat d’un processus socio-historique spécifique. En étudiant la Revue d’hygiène et de médecine sociale de 1953 à 1988, ainsi que le discours d’acteurs nationaux de la lutte contre les infections nosocomiales, on peut montrer que ces infections deviennent, en France, un problème de santé publique reconnu quasi indépendamment de critères objectifs de fréquence ou de gravité et que les enjeux professionnels et sociaux y jouent un rôle déterminant. Les infections nosocomiales sauvent ainsi la place de l’hygiène, en tant que discipline, qui semblait condamnée par la nouvelle organisation hospitalo-universitaire mise en place suite à la loi de 1958. Une fois à l’hôpital, les hygiénistes entrent en concurrence avec certains microbiologistes qui investissent également cet objet, lequel se trouve finalement de plus en plus convoité par de multiples acteurs. Au delà de la construction d’un problème de santé publique, se constitue ainsi un véritable champ de luttes symboliques. Mots-clés : Enjeux professionnels - infection nosocomiale - hygiène - microbiologie - santé publique - sociologie. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 Summary: This article argues that the emergence of nosocomial infections as a public health issue is the result of specific socio-cultural processes. An analysis of the French periodical Revue d’Hygiène et de Médecine Sociale over the period 1953-1988 and of the discourse of national actors in the fight against hospital-acquired infections demonstrates that the recognition of nosocomial infections as a public health issue occurred almost independently of objective criteria related to frequency or severity. It is suggested that professional and societal factors provide a better explanation of the emergence of nosocomial infections as a public health issue. Nosocomial infections essentially rescued ‘Hygiene’, a discipline threatened by the reorganization of the university-hospital system following the 1958 reform. Having entered hospitals, hygienists have had to compete with microbiologists also involved in a subject that has attracted an increasing number of actors from a range of fields. Beyond the development of a public health issue, a battlefield of symbolic fights is thus emerging. Keywords: Professional challenges - nosocomial infection - hygiene - microbiology - public health - sociology. (1) Sociologue, directeur des études adjoint, École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP), avenue du Professeur Léon-Bernard – CS 74312, 35043 Rennes cedex. (2) Sociologue, Formation Recherche en Sociologie et Santé Publique, Talence. (3) Médecin de santé publique, Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales (CCLIN) inter-région Ouest, Rennes. (4) Ancien Professeur de Santé Publique à la Faculté de Médecine de Rennes. Correspondance : C. Le Rat Réception : 05/03/2009 – Acceptation : 07/05/2010 ÉTUDES Christophe Le Rat (1), Christine Quélier (2), Pascal Jarno (3), Jacques Chaperon (4) 368 C. LE RAT, C. QUÉLIER, P. JARNO, J. CHAPERON Introduction Méthode Afin d’éclairer certains aspects de ce processus, nous avons étudié la façon dont le dispositif français de lutte contre les infections nosocomiales s’est mis en place et les acteurs qu’il a mobilisés. Après une phase exploratoire de collecte de l’information à l’aide de mots clés, des documents ont été recherchés sur la base de données MEDLINE (textes juridiques, articles de presses, listings de professionnels…), nous avons compulsé de façon systématique l’ensemble des numéros de la Revue (5) Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation et qu’elle était absente lors de l’admission à l’hôpital. Lorsque la situation à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48 h 00 après l’admission est communément accepté. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 Depuis les travaux théoriques d’Eliot Freidson, la sociologie considère qu’une maladie se constitue en catégorie scientifique reconnue, autonome (le sida, le cancer ou l’infection nosocomiale…), sous la pression de rapports sociaux et non en fonction d’une nécessité médicale « objective » : « Tout comme le droit et la religion, la médecine est une profession qui utilise des critères normatifs pour choisir ce qui est (ou sera) de son ressort (…). Mais la médecine a une place à part parce qu’on estime qu’à la différence du droit et de la religion, elle a des fondements “scientifiques” qui évitent l’évaluation morale. On pense que, pour autant que la maladie implique virus et molécules, elle constitue une réalité physique indépendante du temps, du lieu et d’une évaluation morale sujette à changement » [20]. Une fois étiquetés comme maladie, certains phénomènes peuvent même accéder, selon le même processus, au rang de « problème de santé publique », c’est-à-dire de « question d’intérêt général provoquant l’intervention des pouvoirs publics » [39]. Ainsi, Patrice Pinell [41], en s’intéressant à une période négligée, voire occultée, de l’histoire du cancer, au cours de la première moitié du XXe siècle, a montré comment cette maladie a été érigée en fléau social sous l’effet de télescopages d’intérêts tant scientifiques que professionnels et sociaux. La notion de « fléau social », qui renvoie à la reconnaissance d’une menace pour la société impliquant son intervention organisée, est aujourd’hui tombée en désuétude et recouvre, dans le domaine sanitaire, celle de « problème de santé publique ». De même, Didier Fassin [19] a analysé, à travers l’exemple du saturnisme, comment une maladie devient un problème de santé publique, « comment des idées naissent, des instruments se forgent, des acteurs se mobilisent pour faire exister et reconnaître des réalités qui sont ainsi créées tout autant que découvertes : ce qu’on appelle des problèmes de santé publique. Insensiblement, ces représentations et ces pratiques, ces concepts et ces méthodes transforment notre vision des choses, et avec elle, notre responsabilité à l’égard du monde et des citoyens ». Dans cet article, il est proposé la même démarche : aborder l’émergence de l’infection nosocomiale (5) en tant que problème de santé publique comme le résultat d’un processus socio-historique spécifique. LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES 369 d’hygiène et de médecine sociale (6), première revue spécialisée en hygiène, de 1953, année de sa création, à 1988, année du décret instituant la création des Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) afin de répertorier les articles scientifiques directement consacrés, en France, à l’infection nosocomiale. Cette lecture exhaustive a permis de mettre à jour des informations utiles à la compréhension de l’objet étudié ; elle a été complétée par l’analyse des bibliographies de ces articles, mais aussi des rubriques telles que des comptes-rendus de colloques, des leçons inaugurales voire même des nécrologies, très utiles pour identifier les itinéraires des précurseurs d’un champ émergeant. Ces données scripturales ont été complétées par un autre type de matériau : des entretiens semi-directifs réalisés en 1994-95 avec quinze acteurs (7) de la lutte contre l’infection nosocomiale [28]. Ces discours ont aujourd’hui une valeur quasi historique car ils constituent des témoignages sur la période de mise en place de la LIN saisis avant les changements de la perception sociale des infections nosocomiales induits par l’affaire de la clinique du sport et avant les évolutions de la gestion du système de soins impulsées par les ordonnances de 1996. Enfin, l’étude de ces entretiens et des articles de 35 années de la Revue d’hygiène et de médecine sociale a été mise en perspective avec les ouvrages d’auteurs de référence tels J. Léonard ou I. Illich. C’est l’ensemble de ces éléments d’information collectées qui est rapportée dans la partie « résultats ». Résultats Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 L’infection nosocomiale en France : la lente émergence d’une réalité (1950-1980) Au XIXe siècle, la fièvre puerpérale et les infections post-opératoires étaient le quotidien de l’hôpital. Ce sujet « déchaînait des bagarres épiques à l’académie de médecine » [27]. Les épidémies provenaient pour une grande part d’une méconnaissance complète des mesures d’hygiène et d’une transmission d’un malade à l’autre par les mains du personnel soignant. Les anglo-saxons ont, avant les découvertes de Pasteur et les observations de Semmelweiss en Autriche, recommandé l’antisepsie obstétricale. Leurs thèses furent discutées et réfutées à l’académie de médecine en 1851 et au congrès de gynécologie de Paris en 1858. Il faut attendre 1893 pour que les principales mesures d’asepsie de la peau, de stérilisation du matériel médico-chirurgical, de désinfection des mains, d’isolement des malades contagieux, soient consignées, pour la première fois en France, dans un volume de l’encyclopédie d’hygiène sous le titre « Hygiène et médecine publique » [27, 37]. À partir de cette période et surtout dans les décennies suivantes, quand l’hôpital se modernise, on peut donc considérer que les infections hospitalières présentent cette spécificité qu’elles surviennent alors que l’on dispose des connaissances scientifiques et des moyens techniques (6) Revue devenue en 1971 Revue d’épidémiologie de médecine sociale et de santé publique. (7) Cinq professionnels de CLIN, CCLIN et CTIN ; 5 praticiens de services hospitaliers ; 3 représentants de sociétés savantes en lien avec l’infection nosocomiale (hygiène, infectiologie, microbiologie) ; 2 agents de l’État en charge de la lutte contre les infections nosocomiales en DDASS et DRASS. 370 C. LE RAT, C. QUÉLIER, P. JARNO, J. CHAPERON pour les éviter. Et lorsque, avec le développement de l’antibiothérapie, elles peuvent être soignées avec succès, leur existence inquiète d’autant moins. De fait, au début des années 1950, l’attention est davantage portée sur les progrès de la médecine moderne, qui apparaît victorieuse des maladies infectieuses, et non sur ses « échecs » ou limites. Mais rares sont les auteurs qui, en France, abordent l’infection nosocomiale. Au début des années 1970, la radiographie de l’hôpital, rédigée par Steudler pour le Commissariat Général au Plan, y fait référence une seule fois, pour indiquer qu’il s’agit d’un problème d’un autre âge, conformément à une lecture positive du « progrès » de la médecine : « l’efficacité des soins à l’hôpital public a été bouleversée par les progrès des techniques, des sciences, des découvertes médicales et les risques d’infection ont pratiquement disparu » [49]. Pourtant, au même moment aux États-Unis, la iatrogenèse est dénoncée et documentée par Illich [25] dans son essai qui paraît en France en 1975. Il y met en évidence la dimension pathogène des médicaments, de soins médicaux et de l’hôpital en général, s’appuyant sur des éléments scientifiques qui sont à l’époque violemment réfutés. Pourtant, le déni de la « nosocomialité » ne se retrouve pas sur le plan politico-administratif : dès 1972, une première recommandation du Conseil de l’Europe [10] est publiée. Elle se prolonge par la rédaction d’une circulaire française, le 18 octobre 1973, demandant la création de comités de lutte contre l’infection (CLI) dans les établissements publics, sans que cela soit véritablement suivi d’effet. Dix ans plus tard, le Conseil de l’Europe émet une seconde recommandation, réitérant celle de 1972 [11]. Mais il faut attendre 1988, pour qu’un décret [33] organise la surveillance et la prévention des infections nosocomiales dans les établissements d’hospitalisation publics et privés, obligeant ceux-ci à prendre en compte de façon effective le problème et à créer un Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) : le dispositif de (8) Jacques Chaperon et Jean-Marie Cohen, extrait d’une communication orale de 1982 (non diffusée), dans le cadre du Congrès de l’Association des épidémiologistes de langues française (ADELF). (9) XLIVe Congrès d’Hygiène, Paris 11-12 octobre 1965. Le principal thème débattu fut la prévention de l’infection et de la sur-infection dans les établissements hospitaliers. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 Sur un plan épidémiologique, on assiste en effet à cette époque à une baisse inédite du nombre de maladies transmissibles en France. Le nombre de morts attribués à la tuberculose, la syphilis, la coqueluche, la rougeole et la typhoïde diminue de plus de 75 %, passant de 37 538 décès à 7 940 (8). Les maladies transmissibles changent de forme et de milieu : alors qu’auparavant on les rencontrait principalement en dehors de l’hôpital, c’est là que dorénavant elles se développent. En France, quelques professionnels observent et traitent le problème, mais dans les sources étudiées, cela reste marginal. Ainsi, les réanimateurs signalent dès les années 50 des phénomènes de résistances aux antibiotiques [36]. Maisonnet, hygiéniste à Rouen, produit une série d’articles sur ce sujet dans la revue Vie médicale et La revue de l’infirmière et de l’assistante sociale [29-32]. La Revue d’hygiène et de médecine sociale, créée en 1953, ne consacre pour sa part aucun article scientifique à la question et ce, jusqu’en 1965, date à laquelle l’infection hospitalière fait l’objet principal du XLIVe congrès d’hygiène (9). LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES 371 lutte contre les IN tel qu’on le connaît aujourd’hui se met alors en place. S’ensuit en 1992 la création des Centres de Coordination de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CCLIN) [34] et du Comité Technique des Infections Nosocomiales (CTIN) [34], ce dernier se voyant remplacé, en application de l’arrêté du 23 septembre 2004 [35], par le Comité national de lutte contre les infections nosocomiales et les infections liées aux soins (CTINILS). Comme le montre Serge Gottot, il faut donc à la France une vingtaine d’années, de 1973 à 1992, pour que se structure et se stabilise une politique de lutte contre les infections nosocomiales [23]. On observe ainsi que, dès les années 1950, la réalité « infection nosocomiale » est repérée par quelques professionnels ; dans les années 1970, elle est identifiée au niveau politique européen, et plus globalement à travers certains courants de réflexion sur le système de soins dans les pays occidentaux. Mais l’institution hospitalière et la grande majorité des professionnels de santé en France ne partagent pas cette préoccupation, jusqu’à la fin des années 1980 où l’infection nosocomiale s’impose comme un véritable problème de santé publique, reconnaissance d’un risque contre lequel l’État se doit d’agir. Comment en est-on arrivé à un tel retournement ? Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 L’infection nosocomiale, une opportunité pour une discipline universitaire en déclin à la fin des années 60 : l’hygiène Dans la première moitié du XXe siècle, les médecins hygiénistes, formés dans les facultés de médecine, tiennent une place importante dans le dispositif sanitaire français. Mais le déclin des maladies transmissibles « classiques » (tuberculose, syphilis…) et l’essor de l’hôpital moderne, centré sur les soins techniques ont, en l’espace d’une vingtaine d’années après la seconde guerre mondiale, contribué à fragiliser la position des hygiénistes. La bi-appartenance hospitalo-universitaire (Loi Debré de 1958) va poser de façon aiguë la question du devenir de certains médecins hygiénistes universitaires exclus, de fait, des enjeux sanitaires de l’hôpital moderne, centré sur le curatif. En 1963, Freour, titulaire de la chaire d’hygiène et de clinique de la tuberculose à Bordeaux, témoigne lors de la séance inaugurale de la première Semaine d’hygiène et de santé publique, de la difficulté de l’hygiène à trouver sa place : « La médecine d’aujourd’hui est trop efficace et trop intimement liée à la vie de la société des hommes pour ne pas changer de visage avec elle (…). Il nous semble que dans cette perspective l’accent doit être mis sur la place renouvelée que doit prendre la médecine préventive et sociale et la médecine de santé publique qui est encore à ses balbutiements dans bien des domaines (…). L’hygiène et la médecine de santé publique ne constituent pas un domaine particulier de la médecine. On peut dire sans forcer les faits, qu’il n’y a pas de chapitre de la médecine qui ne comporte sa part d’hygiène dans le sens que sur toutes les questions médicales, l’hygiène peut porter un regard neuf et éclairer d’un point de vue nouveau un problème traditionnel » [22]. De 1961 à 1969, aucun agrégé n’est nommé sur un poste d’enseignement d’hygiène et médecine sociale (10), ce qui semble condamner à plus ou moins (10) Information recueillie dans la nécrologie du professeur Gernez-Rieux [46]. 372 C. LE RAT, C. QUÉLIER, P. JARNO, J. CHAPERON long terme l’hygiène à un effacement total du paysage hospitalouniversitaire français. Mais les médecins hygiénistes vont porter un intérêt croissant à l’infection nosocomiale qui va devenir un des principaux instruments de la rénovation de leur position dans le champ médicohospitalier. L’infection nosocomiale offre alors un double avantage : elle permet à la profession dans son ensemble de rompre avec ses thèmes ancestraux (tuberculose, syphilis…) qui ont tendance à l’isoler des nouveaux défis sanitaires et parallèlement, elle constitue un bon argument pour revendiquer la présence des hygiénistes à l’hôpital. Le conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) (11) va contribuer à sa façon à la structuration de l’hygiène hospitalière. À la fin des années 1960, il est organisé en de multiples sections indépendantes (eaux et assainissement, hygiène industrielle, épidémiologie, section des laboratoires…) qui ne se rencontrent que rarement. L’infection nosocomiale va constituer une opportunité pour cet organisme fragilisé, en quête d’une nouvelle légitimité auprès des pouvoirs publics et du monde médical en général. En 1966, le président de la section d’épidémiologie du CHSPF, Mollaret, organise à Paris un premier colloque européen, sur les contaminations hospitalières. En 1967, le président du CSHPF, Gernez Rieux, décide de créer au sein de la section d’épidémiologie une commission hygiène hospitalière qui dans ses grandes lignes préfigure ce que sera 20 ans plus tard le dispositif de lutte contre l’infection nosocomiale. En prenant officiellement en compte la question de l’infection nosocomiale, le CHSPF, interlocuteur privilégié en matière de santé publique auprès de l’État, va devenir un formidable relais pour promouvoir l’idée qu’il est de toute urgence nécessaire de créer au sein de chaque CHU, un laboratoire d’hygiène. En bénéficiant de l’engouement dont l’épidémiologie fait peu à peu l’objet, l’infection nosocomiale va ainsi servir la cause des hygiénistes. Quelques années plus tard, des équipes opérationnelles d’hygiène commencent effectivement à se mettre en place, comme le rappelle Fabry : « Quelques CHU français, au tout début des années 1970, s’engagent dans l’invention d’un dispositif d’hygiène hospitalière qui devait par la suite se généraliser sous forme d’équipes opérationnelles » [17]. Si l’instauration de ces services d’hygiène est pour partie dictée par l’urgence de régler des questions personnelles de bi-appartenance, ces nouveaux services d’hygiène vont aussi permettre d’inscrire la question des infections nosocomiales dans les préoccupations quotidiennes des CHU : « En dépit de moyens limités et de l’absence de programme national visible, ces CHU et les premiers comités de lutte contre les infections (CLI) joueront un rôle de pionniers pour la mise en place des pratiques de base (...) et pour la formation d’un premier groupe de spécialistes » [17]. (11) Le CSHPF, initialement dénommé Conseil Supérieur de Santé, fut créé le 7 août 1822 par L ouis XVIII suite à une épidémie de fièvre jaune qui, en 1821 décima un certain nombre d’équipages de marins dans le port de Pomègues en région de Marseille. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 La structuration de l’hygiène hospitalière en France LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES 373 L’entrée des hygiénistes dans les CHU, au milieu des années 1970, crée donc les conditions d’un nouveau regard porté sur les infections nosocomiales. Pour sensibiliser le personnel hospitalier, ceux-ci multiplient notamment les prélèvements en environnement : « En allant sur le terrain, nous avions la possibilité, en rencontrant le personnel, d’expliquer de façon pédagogique, pourquoi nous faisions ces prélèvements (…). En fait, à l’époque, notre but était tout autant d’implanter une discipline à l’hôpital (l’épidémiologie) que réduire les infections nosocomiales » (12). À partir de 1978, des journées de formation en hygiène hospitalière sont organisées par les CHU : « Dans les années 70, la lutte contre les infections nosocomiales prenait exclusivement appui sur les services d’hygiène (des CHU), mais progressivement les problèmes commençaient à être reconnus. À partir de 78 certains centres hospitaliers locaux ont commencé à envoyer du personnel en formation, personnel qui, très rapidement, est devenu l’auditoire majoritaire » (13). Le renouveau s’exprime également par la création, le 25 mars 1982, de la Société Française d’hygiène Hospitalière (SFHH), sous l’effort conjugué de quatre hygiénistes en poste dans des CHU (14), portés par leurs collègues qui perçoivent la nécessité de promouvoir leur discipline. L’Association internationale de recherche en hygiène hospitalière (AIRHH), fondée en 1968 par Maisonnet, président à vie, n’apparaît pas aux nouveaux hygiénistes comme un instrument approprié pour organiser l’hygiène hospitalière et renforcer son rôle autour des infections nosocomiales. L’hygiène hospitalière : santé publique ou microbiologie ? Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 Mais l’infection hospitalière est déjà l’objet de la convoitise d’une autre catégorie d’acteurs : les microbiologistes. En 1965, Roux et Pourquier, tous deux membres du laboratoire de microbiologie de la faculté de médecine de Montpellier, conduisent une étude ayant pour objet la contamination bactérienne dans l’atmosphère et chez les personnels des services hospitaliers [47]. Cette étude est une des premières que les microbiologistes français consacrent au problème. De même, dans les comptes-rendus du 44e Congrès d’Hygiène de Paris de 1965, dont le thème central est l’hospitalisme, on observe que certains microbiologistes, même s’ils ne font aucune communication, participent activement aux discussions. Chabert, chef du laboratoire des antibiotiques de l’Institut Pasteur, revient sur la question « du staphylocoque d’hôpital ou staphylocoque maison » [44]. Fabiani [16], microbiologiste à la faculté de médecine de Grenoble, insiste pour sa part, lors des discussions, sur les aspects multiples de l’infection hospitalière dans les services de médecine générale qui, d’après lui, ne sont pas assez pris en considération. Un an plus tard, en 1966, lors du premier colloque européen consacré à l’hospitalisme à Paris et organisé par Mollaret, responsable de la section d’épidémiologie du CSHPF, des microbiologistes font une communication [8]. (12) Extrait d’un entretien réalisé en 1995 avec un Professeur de santé publique, membre d’un service d’hygiène hospitalière au sein d’un CHU. (13) Extrait du même entretien (cf. supra). (14) Lavillaureix à Strasbourg, Serise à Bordeaux, Sepetijian à Lyon et Roussel à Paris. 374 C. LE RAT, C. QUÉLIER, P. JARNO, J. CHAPERON Les publications des microbiologistes vont par la suite se multiplier, même si ce mouvement semble s’opérer dans un ordre dispersé, sans que cela corresponde à une orientation lisible de la recherche au niveau national [21, 2-4]. Mais cela va être suffisant pour que certains demandent le rattachement de l’hygiène à la microbiologie sur le plan universitaire. Depuis la loi hospitalo-universitaire de 1958, s’est instaurée une suprématie des structures universitaires sur les structures hospitalières. Steudler rapporte que, dans ces conditions, « une partie du corps médical s’est appuyé sur l’administration universitaire afin de bouleverser l’organisation hospitalière » [49]. C’est ce qui va se produire au début des années 80 quand la section d’hygiène et de médecine sociale du Conseil National des Universités (CNU) a été rattachée à la microbiologie. Certains bactériologistes, souhaitant voir l’hygiène en tant que discipline universitaire passer en soussection de la microbiologie, vont trouver deux appuis déterminants : auprès du Directeur général de la santé, Roux, qui, comme nous l’avons précédemment évoqué, a été un des premiers microbiologistes à publier un article consacré à l’infection nosocomiale, et le conseiller technique à l’Éducation Nationale, Latrille, lui-même microbiologiste de formation. On aboutit alors au découpage encore en vigueur aujourd’hui : 46.01 est le code qui désigne la santé publique (46) et sa sous-section épidémiologie, économie de la santé, prévention (01) ; tandis que 45.01 renvoie à la section microbiologie (45) et sa sous-section hygiène (01) : cela permet à l’épidémiologie de faire son entrée officielle parmi les disciplines enseignées à l’université. L’élargissement du champ de la lutte contre l’infection nosocomiale à de nouveaux acteurs Depuis la fin des années 80, les médecins de santé publique et les microbiologistes ne sont plus les « seuls » à pouvoir traiter de façon légitime de la question de l’infection nosocomiale à l’hôpital. Les réanimateurs, qui ont été parmi les premiers à tirer la sonnette d’alarme, mais aussi les infectiologues, sont plus que jamais présents. On peut encore citer les pharmaciens, ainsi que l’ensemble des professions paramédicales qui travaillent à l’hôpital et qui jouent un rôle très actif dans la lutte contre l’infection. Hors les murs, l’État s’est fortement investi ainsi que la société civile, via les représentants d’usagers, les juristes, les assureurs, les industriels, mais aussi des économistes, et plus récemment des sociologues et des psychologues [1, 12, 43, 9]. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 Dès lors, les hygiénistes, les médecins de santé publique et les microbiologistes qui exercent à l’hôpital développent ensemble l’hygiène hospitalière. Une certaine forme de compétition s’installe qui va principalement s’exercer autour de l’infection nosocomiale, ce qui aura pour conséquence d’accroître la visibilité du problème mais aussi de se poser la question de savoir si, dans l’activité quotidienne, l’hygiène hospitalière relève du 46.01 ou du 45.01… Progressivement, un espace social se construit autour de l’infection nosocomiale qui devient un enjeu dans la structuration des rôles des différents acteurs concernés. C’est cette nouvelle réalité sociale qui produit la véritable construction du problème de santé publique et la dynamique du dispositif de lutte mis en place par les pouvoirs publics. LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES 375 Du côté de l’État, des enveloppes de financements spécifiques ont commencé à être attribuées par le ministère de la Santé à partir de 1992 : « L’infection nosocomiale est un thème qui a bénéficié de fonds relativement importants. Ainsi, la DRASS de X a alloué 6 millions de francs pour 1992 et 1993. Cette somme a été répartie, suite à un appel d’offre, entre différentes directions d’établissements qui ont eu pour obligation de créer et/ou rendre pérennes des postes d’infirmières ou de médecins hygiénistes. En 1992-1993, c’est la première fois que l’on a accordé, de façon aussi large, des enveloppes spécifiques sur ce thème » (15). C’est l’époque ou le dispositif de lutte contre l’infection nosocomiale se structure avec notamment la mise en place effective d’équipes opérationnelles d’hygiène suite au décret de 1988 et la création des CCLIN en 1992. La loi relative à la santé publique du 9 août 2004 consacre cette évolution puisqu’elle crée le Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections Liées aux Soins (CTINILS en lieu et place du CTIN) et conduit à de nouvelles définitions qui dépassent le cadre de l’hôpital : « … une infection est dite associée aux soins si elle survient au décours d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) du patient et si elle n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge » [35]. Le vocable « infection nosocomiale » continue de désigner les infections contractées à l’hôpital. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 Parallèlement, plusieurs mesures contribuent, à leur façon, à accroître la visibilité de la LIN : les procédures de contractualisation et d’accréditation, introduites par les ordonnances de 1996, et plus récemment, la certification et l’évaluation des pratiques professionnelles (certification V2), consacrent une partie importante à la prévention des infections nosocomiales. L’ensemble de ces réformes (l’accréditation et la certification mais aussi la réforme de la planification des soins, via la mise en œuvre du SROS dits de 3e génération, l’association des praticiens à la gestion des établissements dans le cadre de la nouvelle gouvernance hospitalière et la mise en œuvre d’une nouvelle forme de tarification) s’inscrit dans un processus plus global dit de modernisation de l’État où l’on attend dorénavant de chaque acteur (l’hôpital, les services déconcentrés de l’État…), qu’il soit en capacité de faire la preuve de la performance des actions qu’il conduit. Du côté des industriels, les colloques et les études organisés autour du thème de l’IN bénéficient depuis la fin des années 80 d’un soutien financier croissant de la part des laboratoires pharmaceutiques. Par exemple, EPIIC (European Prévalence of Infection in Intensive Care), une étude européenne d’un jour (le 29 avril 1992) en unité de soins intensifs dans 17 pays européens a été rendue possible par un financement du laboratoire Roussel. Hôpital propre I et II, qui sont des enquêtes nationales de prévalence des infections nosocomiales en France, ont bénéficié pour leur part du soutien de Smithkline Beecham. Tous les industriels fournisseurs de l’hôpital, des laboratoires pharmaceutiques jusqu’aux producteurs de textiles [40] (16) ont (15) Extrait d’un entretien conduit en 1995 avec un médecin inspecteur de santé publique d’une DRASS. (16) Des producteurs de textiles de la vallée du Rhône l’ont bien compris : leur chiffre d’affaire croît depuis qu’ils se positionnent comme pôle d’excellence des textiles à usage technique et fonctionnels (Le journal du textile du 10 avril 2007, titrait « Le pôle de compétitivité Techtera met la santé publique à son menu »). 376 C. LE RAT, C. QUÉLIER, P. JARNO, J. CHAPERON aujourd’hui intérêt à mettre en avant leur contribution à la lutte contre les infections nosocomiales. Dans cet élargissement du champ de la lutte contre les infections nosocomiales, les usagers prennent place. Une demande d’information et de transparence se développe à partir des années 1990, appuyée, après 1997 et l’affaire de la Clinique du Sport, par l’association d’aide aux victimes d’infections nosocomiales « Lutte, Information et Études sur les infections Nosocomiales » (LIEN). Les usagers deviennent des acteurs à part entière de la LIN [38]. Au début des années 2000, la presse relaie à sa manière la demande de transparence des usagers, en publiant des données sur la prévalence des infections nosocomiales [24] et des classements des hôpitaux basés sur des indicateurs de LIN [18]. L’infection nosocomiale devient peu à peu pour le grand public un risque de l’hospitalisation et le patient une victime potentielle d’un défaut de qualité et de sécurité des soins. C’est tout un mode de relation avec les structures de soins, basé jusque-là sur la confiance, qui se trouve fragilisé. Conclusion On voit ainsi se dessiner des caractéristiques de ce que Bourdieu [6] appelait un « champ », c’est-à-dire « un réseau de relations objectives (de domination ou de subordination, de complémentarité ou d’antagonisme, etc.) entre des positions », un lieu de compétition, de luttes symboliques visant à acquérir une légitimité pour dominer cet espace social. Nous avons ainsi tenté de décrire comment l’infection hospitalière devient un enjeu pour différents acteurs : enjeu pour les hygiénistes, confrontés à une mutation de leur objet et à la non-intégration dans le nouveau corps hospitalo-universitaire ; enjeu pour les microbiologistes qui peuvent faire valoir une expertise technique spécifique ; enjeu pour les usagers qui expriment sur ce terrain leur exigence de sécurité des soins et semblent exercer de cette façon une sorte de « contre-pouvoir ». Une des particularités de ce « champ » est qu’il se constitue sur une forme de contre-productivité de la médecine, la survenue d’une infection en milieu de soins. C’est peut-être pourquoi il attire d’abord des disciplines moins valorisées de la profession médicale (hygiénistes, médecins de santé publique) et se trouve ensuite investi par des disciplines à la marge (les microbiologistes), relativement à la hiérarchie traditionnelle des spécialités cliniques. Santé publique 2010, volume 22, n° 4, pp. 367-378 À travers ce regard porté sur les débuts de l’histoire de la lutte contre les infections nosocomiales en France, on observe que celles-ci deviennent un problème de santé publique quasi indépendamment de critères objectifs de fréquence ou de gravité, leur prévalence nationale et la mortalité imputable n’ayant été que très tardivement étudiées [7]. Les ressorts de ce processus se situent donc davantage du côté des gains (en termes, notamment, de position dans le nouvel environnement hospitalier) que certains acteurs ont pensé trouver, à un moment donné, en s’intéressant et en s’appropriant cet objet. LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES 377 Au-delà de l’analyse en termes de construction sociale d’une réalité, de constitution d’un champ, la lutte contre les infections nosocomiales peut apparaître comme un révélateur de l’évolution des rapports de force dans le champ plus global de la santé où, comme l’observait déjà Illich en 1999, ce ne sont plus les médecins qui sont les décideurs du système biomédical, mais la demande sociale, les exigences des usagers qui ne cessent de croître et de nourrir l’industrie de la santé, aboutissant à ce paradoxe : « La recherche de la santé est devenue le facteur pathogène prédominant » [26]. Aussi peut-on parier que l’évolution de la lutte contre les infections nosocomiales aura des effets plus sociaux (sur le plan des rapports entre usagers et professionnels hospitaliers par exemple) qu’épidémiologiques, si l’on suit, là encore, Illich dans une affirmation qui mériterait d’être aujourd’hui davantage méditée : la maladie iatrogène est une maladie médicalement incurable. BIBLIOGRAPHIE 1. Amiel C. « On sait qu’il n’y a pas de vrais risques. Discours et pratiques de soignants autour des infections nosocomiales ». Sciences Sociales et Santé, volume 23, Numéro 3, 37-58, Septembre 2005. 2. Audurier A, Espaze EP, Courtieu AL. « Caractérisation de 451 souches de staphylocoques aureus isolés à Nantes en 1972 ». Revue d’épidémiologie, de médecine sociale et de santé publique, T22, n° 4, 1974. 3. Audurier A, Mougin MI, Caudies JF. « Épidémiologie de staphylocoques aureus dans un service de chirurgie orthopédique ». Annales de chirurgie, 26, 12.09-12.15, 1972. 4. 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