Passion amour et verite - GEM

Transcription

Passion amour et verite - GEM
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Puisqu’il faut tout donner, je donne, je brade mon talent avec tristesse, avec
des larmes plein les yeux, car personne ne veut acheter mes livres.
Je les ai proposés au CMP de Châteaubriant, pas un des infirmiers, pas une
des infirmières, pas un des médecins n’ont voulu s’investir et faire l’effort
de dépenser trois sous pour assouvir leur curiosité.
Moi je les ai payés ces livres au prix fort et je n’ai rien récupéré.
Je vous fais part de mon expérience
vécue et vous permets de trouver l’équilibre.
Bonne lecture à tous.
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ANNICK DEBRAY
Passion, amour et vérité
Editions Amalthée
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A l’intention de ma mère adorée, punie un an, privée de fleurs sur sa tombe, ainsi qu’à mon
père qui a su me soutenir dans mon épreuve de 40 ans et qui aimait sa fille ainsi qu’à tous ses
amis qui l’ont aidé.
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INTRODUCTION
Pour une meilleure compréhension des faits je vais mettre en exergue succinctement le
parcours que j’ai suivi depuis ma naissance.
Je suis née à Nantes le 4 janvier 1940 d’une mère couturière de métier et mon père était
chef d’équipe chaudronnier au dépôt de Châteaubriant, petite ville où nous sommes venus
nous installer pendant la guerre de 39-45.
Mes études primaires se sont déroulées à l’école Aristide Briand de Châteaubriant ainsi
que mes études secondaires jusqu’au brevet.
Ensuite j’ai assisté aux cours du Collège Moderne de Nantes pendant 2 ans où j’étais
interne et j’ai passé le baccalauréat qui s’est soldé par un échec.
Puis j’ai fait 2 années d’études à l’ENP de Bourges où j’ai obtenu brillamment un diplôme
d’aide-chimiste.
J’ai exercé mon métier en qualité de chimiste 1er degré pendant 4 ans à l’Institut de Recherche
Chimique Appliquée, quai Henri IV à Paris.
Je suis tombée malade à l’âge de 22 ans et j’ai réintégré la cellule familiale à
Châteaubriant.
J’étais la seule fille de la famille et j’ai partagé mon enfance avec mes 3 frères :
Claude était l’aîné né en 1937 puis vint Joël en 1941 et enfin Gérard le plus jeune en 1946.
Je ne me suis jamais mariée mais Claude et sa femme Marie-Claire ont eu 3 enfants.
Gérard a épousé Danièle et ils ont eu plusieurs enfants du nom de Rosane, David et Cyril.
Je parle aussi de Christine dans mon livre, c’est une infirmière du CMP de Châteaubriant
qui m’a aidée pendant plusieurs années.
La vie s’est chargée de décimer ma proche famille et il ne reste désormais que Claude,
Marie-Claire, Danièle et moi ainsi que les enfants et petits enfants et ces derniers sont au
nombre de 11 dont 6 filles et 5 garçons en tout.
Ce n’est pas encore la fin du monde.
Ce sont des enfants équilibrés qui mèneront bien leur vie.
VIVE LA VIE DANS TOUTE SA SPLENDEUR.
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Toute ma vie j’ai couru après l’amour
Avec bravoure
A la recherche de ce bonheur réel
Et éternel
Mon expérience vécue de 70 années
Ici je l’ai traduite
Épreuve totale de vérité
Fervente et insolite.
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L’ENFANT
L’enfant qui émerge dans le petit matin sage
Rêve tout éveillé, il est seul, il s’ennuie
Il rêve d’un petit frère pour jouer avec lui.
Les yeux émerveillés, la tête dans les nuages
Il voudrait jouer aux billes… A mon tour,
A ton tour !
Puis le soir s’asperger d’eau claire dans le bain
Chantant des airs joyeux, criant de loin en loin
Et partager la chambre au calme la nuit venue
Épuisés de fatigue, moulus, rompus, fourbus,
Puis s’endormir tranquilles, apaisés… Cajolés
Bercés par de doux mots et de tendres baisers.
***
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RÉCIT D’UNE VIE SANS PRÉTENTION AUCUNE
Je n’ai pas eu d’enfants, ce manuscrit est mon bébé ; je le peaufine avec amour, l’œuvre de
toute ma vie. Il s’enrichit de jour en jour, j’apporte des modifications, j’ajoute des
commentaires, j’amplifie mon récit qui est terne et sans vie ; la création m’enivre et l’esprit
fertilise mon imagination. Le principal est dit, l’essentiel est raconté, la trame est constituée,
les fils sont tendus, il ne reste plus qu’à mettre de la couleur pour les teinter et leur donner de
l’éclat.
Je vais écrire encore et toujours, c’est bien agréable ma fois, plein d’attrait et ça réserve des
surprises.
Ma mère était demeurée une enfant malgré son âge, à la fois énergique et joyeuse.
Elle était brune, les yeux noirs, les lèvres minces, soulignées d’une couleur rouge vive qui
faisait ressortir son teint clair. Elle mettait du fard sur ses joues. Je lui faisais quelquefois des
mises en plis pour mettre ses cheveux en forme quand j’étais en vacances et que je revenais de
la pension.
Elle se trouvait trop forte à son goût et ça l’attristait vivement.
Maman était une femme raisonnable : à 15 ans elle a dû faire le choix entre la bicyclette et la
machine à coudre, elle a choisi la machine à coudre. Elle portait des talons hauts qui la rendaient
élégante.
C’était une excellente femme d’intérieur, il n’y avait pas mieux qu’elle pour faire briller le
plancher ou pour préparer de bons petits plats qu’elle décorait savamment.
Elle cousait à la perfection ; elle coupait dans le tissu sans aucun patron et avec une grande
dextérité. Elle avait formé à la couture sa jeune sœur qui était aussi une experte en la matière.
A Noël elle me confectionnait souvent des pyjamas surprenants par la couleur et
l’impression qui me ravissaient de bonheur.
Maman était économe ; elle avait le projet sérieux d’acheter une voiture neuve et si elle
avait vécu elle aurait sûrement appris à conduire. Elle avait économisé de l’argent sou après
sou pour pouvoir s’offrir une veste en peau de lapin qu’elle arborait fièrement.
Elle était d’une grande logique et elle aimait la lecture ; elle avait appris à mon père à écrire
sans faire de fautes pour qu’il puisse réussir ses examens et monter en grade dans son travail.
Elle était allée à l’école libre et avait certainement manqué d’ouverture d’esprit, je suis
navrée de le dire.
Elle aurait pu faire une mère merveilleuse car elle avait un cœur d’or mais
malheureusement aucune lucidité ni intelligence dans la connaissance de l’âme humaine.
Elle s’était mariée par amour et avait assumé ses tâches courageusement malgré les
difficultés.
Quand on me voit dans la rue on dit de moi que je suis son portrait craché.
Je ne suis pas morte de maladie, je ne suis pas morte de mauvais traitements mais ma mère
ne m’a pas aimée. J’ai souffert de ce manque d’amour pendant 70 ans. Aujourd’hui j’ai la
chance de pouvoir témoigner de mon expérience vécue en toute lucidité.
Mes parents m’ont tuée dans l’œuf mais je les aime et je leur pardonne parce qu’ils m’ont
donné la vie. J’ai fait confiance au genre humain et j’ai eu raison.
J’étais une enfant de la guerre puisque née en 1940.
Mes parents ayant déménagé dix fois en douze ans, passant par Angers, Nantes, Rouen,
pour se fixer définitivement dans une petite ville de province où on mangeait à sa faim,
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appelée Châteaubriant, à quasi égale distance de Rennes, Nantes, Laval, rendue célèbre par le
Monument aux Morts élevé à la mémoire des 27 résistants fusillés par les Nazis le 22 octobre
1941.
Nous étions 4 enfants qui avaient le sens du respect au plus haut point. Il y avait Claude de
trois ans mon aîné, moi-même Annick à qui ma mère disait « t’as pas honte » chaque fois que
je faisais quelque chose de mal. J’étais un gros bébé joufflu avec trois cheveux plaqués sur la
tête en guise de chevelure et des bourrelets partout. Maman désirait une grosse fille elle fut
servie. La sage-femme voulait que ma mère m’allaite mais maman n’avait pas de lait. Je fus
un bébé choyé sûrement. Je n’étais pas maladive et je n’avais pas souffert des privations de la
guerre. Ma marraine qui était âgée de 10 ans à l’époque venait me chercher en cachette et
m’emmenait dans mon landau pour me montrer à ses amies. Je faisais la joie des enfants.
Mon enfance a été la période la plus douloureuse de ma vie. J’étais docile et obéissante,
juste un peu renfrognée pour manifester mon mécontentement.
J’étais une petite fille souriante, gentille aux cheveux châtain clair et raides que Maman
bouclait parfois avec le fer à friser.
J’étais ravie quand j’étais déguisée en garçon à l’occasion des défilés.
On avait brisé ma volonté et en grandissant j’avais masqué mon intelligence pour ne pas
voir la réalité. J’étais devenue fière, renfermée sur moi-même, insensible à tout pour me
protéger.
Pendant toute mon enfance ma mère a entretenu la honte de moi. C’était une arme à double
tranchant.
Ça se passait à la terrasse d’un café. Nous étions toutes les deux assises. Il y avait des
pièces de monnaie qui traînaient sur la table. Maman les ramassa. La serveuse vint réclamer
son dû et maman affirma qu’il n’y avait rien.
L’arme s’était retournée contre elle, j’avais honte de ma mère. Ça me rendait malheureuse
car je ne pouvais pas la mettre sur un piédestal. J’avoue que je n’en ai jamais éprouvé de
remords.
Suivait Joël tout frisé, adorable, petit gringalet en culottes courtes, autre enfant de la
guerre, venu un an après moi, nourri bien souvent de purées de pommes, au système nerveux
délicat et mort trop jeune à 21 ans étouffé par une crise d’épilepsie, et le dernier qui s’appelait
Gérard, qui avait engrossé ma mère 5 ans plus tard. C’était le plus petit de la troupe. La liste
s’arrête là ce qui faisait une famille fort honorable.
Sur les photos de famille que nos parents nous ont laissées, on voit la petite famille en partie
réunie, du moins les trois aînés :
Claude devant tirant le cheval de bois sculpté monté par Joël et moi poussant du haut de mes
4 ans l’attelage léger pour le faire avancer (nous avions entre 3 et 7 ans). A cet âge-là le dernier
n’était pas encore né.
Comme j’étais amoureuse de la vie, joueuse souvent, gracieuse à souhait quand j’étais
transformée en princesse et photographiée à l’occasion de la fête de fin d’année devant le
palmier qui ornait la maison de la rue st Georges où nous habitions alors. J’aurais bien mérité
comme toutes les petites filles que je vois aujourd’hui si innocentes et si touchantes d’avoir un
prince charmant qui m’eût aimée et donné de beaux enfants aux joues roses tendrement
désirés. La vie n’est malheureusement pas toujours un conte de fées.
La fête de Noël est restée une fête précieuse à mes yeux, pleine de surprises. Les cadeaux
étaient magnifiques, tout le monde était joyeux. Le sapin démesuré qui montait jusqu’au ciel
était garni de sujets de Noël et en particulier de poussins dont la couleur jaune contrastait avec
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la couleur verte des branches, et beaucoup de flocons de neige, des milliers de morceaux de
coton étaient éparpillés sur les branches, et là-haut tout là-haut une belle étoile argentée aux
cheveux d’ange, scintillante dans la lumière, terminait sa course en haut du sapin.
Et le lendemain de Noël, au fond de notre lit, on dégustait avec un plaisir visible les
chocolats que le père Noël avait déposés dans nos souliers bien cirés alignés au pied du sapin.
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LE PÈRE NOËL ARRIVE…
Ding, dong
Ding, dong
Les rennes tirant le traîneau
Chargé de jouets et de cadeaux
Décrivent des cercles magiques, enchanteurs et enchantés,
Rythmés,
Cadencés,
Par de gais refrains chantés
Dans un ciel illuminé
De milliers d’étoiles dorées.
Le Père Noël est arrivé
Pour gâter les enfants bien élevés
Qui en ont fait le souhait heureux,
Joyeux,
Dans un billet plein de candeur
Et de ferveur.
Dormez bien petits et grands
Faites de beaux rêves alléchants
Demain matin les yeux ouverts, écarquillés,
Vous verrez le monde à l’envers, émerveillés,
Et vous direz « merci beaucoup » en toute confiance
A cette vie remplie de joie et d’espérance.
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’ai le souvenir heureux des sorties chaque année en soirée à la foire de Béré ; on
faisait un brin de toilette et nos parents nous emmenaient là-bas dans la magie de la
musique et la féerie des lumières.
J’éprouvais aussi un grand plaisir à assister au feu d’artifice le 14 juillet où mon père
faisait éclater sa joie en s’écriant avec force à chaque jaillissement d’étoiles :
Ô la belle bleue, ô la belle rouge !
J’étais également d’une grande vivacité, quand nous allions à la plage, toujours la première
dans l’eau, j’attrapais des coups de soleil qui me tenaient éveillée une grande partie de la nuit
sans savoir sur quel côté me tourner rôtie comme une pomme au four.
Donc Claude qui avait souffert très jeune d’une coqueluche suivie de fortes crises d’asthme
jusqu’à son adolescence était un garçon renfermé, puis moi au caractère boudeur quand on me
contredisait mais très gentille envers tout le monde, maman surtout pouvait compter sur moi.
J’étais pour elle une vraie poupée, nourrisson potelé comme elle le désirait, marchant dès 9
mois comme papa le souhaitait (tant pis pour les jambes arquées puis plus tard les pieds
portant prothèses). Ensuite venait le petit chéri que maman prenait plaisir à boucler à vaul’eau tant sa chevelure faisait l’admiration de tout le monde.
Celui-ci toujours prêt à rendre service et à effectuer les tâches que les autres ne voulaient
pas, Joël était celui qui s’endormait gentiment à table après les galipettes et les pirouettes dans
le foin du père Périnel dont nous occupions la maison. Comme je l’aimais tout en le jalousant
un peu. C’était un ange fouetté plus souvent qu’à son tour par papa qu’il exaspérait parce qu’il
refusait d’obéir, et enfin le petit dernier venait après, qui à 2 ans repoussait les avances d’une
belle entreprenante de son âge.
Joël mourut emporté par une crise d’épilepsie ; c’était un grand et beau gaillard de 21
ans. Toute la famille s’engouffra dans deux voitures et on monta à Paris. Il avait la peau
toute noire. La pièce était en désordre ; sur la table une dizaine de paires de brodequins
usagés par le temps attendaient. Le dessus-de-lit masquait la fenêtre en guise de rideaux. Par
terre une revue traînait, un livre d’homosexuels, quelqu’un la prit et la jeta à la poubelle
comme si c’était une tare honteuse qui menaçait chacun de nous. Joël aimait son père à la
folie, il appréciait les plats en sauce que mon père adorait.
Mon arrière-grand-mère âgée déjà qui avait servi chez les nobles faisait un civet de lapin
excellent. Elle élevait elle-même ses lapins, elle allait chercher de l’herbe toute menue dans
son manteau de laine noire, coiffée d’un petit calot de feutre noir posé sur ses cheveux blancs,
et moi toute petite, haute comme trois pommes à ses côtés, je l’accompagnais. Discrète et
effacée elle ne s’immisçait jamais dans la vie de la famille.
Elle mitonnait un plat qui cuisait toute la journée sur un coin de la cuisinière et elle régalait
toute la famille et en particulier papa.
Joël n’avait pas trouvé auprès de lui le père qu’il aurait aimé trouver.
Papa laissait à maman le soin de se charger de notre éducation.
Sur le coup Claude éclata en sanglots, moi je n’ai pas pleuré. J’ai pleuré avant et après et
Marie-Claire se mit en colère parce qu’elle n’arrivait pas à me consoler malgré sa sollicitude.
Gérard n’osa pas nous rejoindre dans la chambre ; il demeura debout, immobile, épouvanté
au milieu de l’escalier.
Tous les dimanches maman allait se recueillir sur la tombe et c’était les grandes eaux à
chaque fois, un désespoir sans fond. Elle reprochait à mon père de n’avoir pas de cœur.
Plus tard je vis mon père esquisser à la hâte un signe de croix devant la tombe familiale.
J
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Déjà dès 5 ans et demi j’étais très studieuse. On me fit lire car étant du début de l’année on
voulait voir si j’étais apte à passer dans la classe supérieure. Ça ne se fit pas ; apeurée par les
yeux globuleux de la pauvre maîtresse d’école je hachais les lettres. Tout allait bien pour moi,
je restais donc avec les enfants de mon âge. Sensibilité déjà exacerbée sans personne vers qui
me tourner, plus tard souvent 1re en classe avec la plus belle écriture du monde, je paradais
avec les compliments de la maîtresse d’école.
Quand j’étais en CM1 on nous demanda de faire le portrait d’une grand-mère ou d’une
femme âgée que l’on connaissait bien et voici ce que j’écrivais :
Ma grand-mère est déjà âgée ; elle est souvent courbée sur un bâton ; son visage est ridé ;
elle a des cheveux gris et elle porte un chignon ; elle a des yeux marron et enfoncés ; elle a
aussi des mains ridées ; elle porte un tablier noir devant elle et une pèlerine grise sur ses
épaules.
Grand-mère est très gaie et douce, elle caresse les petits enfants ; elle est aussi active au
travail et vive ; quelquefois elle va bêcher dans le jardin ; elle aime bien aller chercher de
l’herbe pour les lapins et des choux.
J’aime bien ma grand-mère car elle me gâte et je vais souvent me promener avec elle.
J’aime beaucoup la fraîcheur et la naïveté des petits enfants. Je m’exprimais bien mais ce
fut lettre morte car à la maison on ne parlait pas comme dans les livres.
Tout ce petit monde grandissait tant bien que mal. C’est alors qu’apparurent les difficultés
pour moi sans que personne ne s’en souciât.
Bien sûr on courait aux 4 coins de la France pour essayer de soulager l’aîné qui manquait
l’école à cause de ses crises d’asthme, passant des nuits assis sur une chaise, la tête tournée de
côté appuyée contre un oreiller. Claude avait à peine 10 ans.
Quant à moi j’avais un mal fou à concrétiser une région fluviale sur une carte de
géographie. Pourtant une fois je fis appel à papa mais peine s’en fût, c’était tellement évident
pour lui qu’il ne voyait pas où se trouvait la difficulté pour moi.
Une autre fois ce fut un texte qu’on avait donné à la classe entière à lire pendant le départ
très court de la maîtresse d’école. A son retour l’interrogation tomba sur moi ; j’étais
incapable de raconter l’histoire et je préférais dire qu’en effet je ne l’avais pas lue.
Les deux poussaient tant bien que mal recevant des taloches que papa leur infligeait quand
ils refusaient de se soumettre à sa volonté.
Voici quelques expériences traumatisantes de ma vie qui m’ont laissé un souvenir cuisant :
8 ans
Quand j’ai fait ma petite communion ma tante du Midi m’offrit généreusement une paire
de boucles d’oreilles. Maman me suggéra alors d’aller me faire percer les oreilles. Je me
dirigeai donc avec une bande joyeuse de gamins de mon âge vers la boutique du bijoutier.
J’entrai tenant dans le creux de ma main la boite précieuse contenant les boucles d’oreilles en
or. J’avais le cœur serré et la voix couverte de sanglots. Dans un souci de politesse je
demandais au bijoutier combien je lui devais pour le travail qu’il avait effectué, il me répondit
qu’il ne faisait pas payer les petites filles qui avaient un gros chagrin. Il nous laissa filer.
10 ans
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C’était au Croisic pendant les vacances d’été. Maman me demanda de faire l’acquisition
d’un short. Je rasai les murs angoissée à la pensée d’entrer seule dans le magasin de
vêtements. Je me souviens encore de mon trouble et de ma gêne devant la vendeuse. Ce fut
elle qui choisit pour moi un vêtement d’adulte qui ne convenait certainement pas à une enfant
de mon âge.
Je me souviens qu’un jour je promenais un bébé noir apporté par le père Noël vêtu d’une
salopette de satin rouge et coiffé d’une toque assortie. Je laissais tomber par mégarde la jolie
petite calotte et c’est une personne bien intentionnée qui la ramassa et me la rendit à mon
grand soulagement.
Un autre jour ma cousine Maria se chargea de repasser les vêtements de mon baigneur et à
ma grande stupeur elle écrasa fortement le pli du pantalon, chose que Maman ne faisait
jamais.
Toutes ces petites choses, apparemment sans importance avaient marqué mon âme d’enfant
d’une manière indélébile.
Ce qui semble anodin chez un enfant équilibré était chez moi chargé d’émotion et prenait
des proportions inquiétantes.
Au cours de mon enfance je me pris d’affection pour un animal un chaton recueilli par les
enfants sur le toit d’un poulailler d’où il ne pouvait plus descendre, le sauvant d’une mort
certaine.
On l’avait prénommé Douki du nom d’un cheval de course relevé dans le journal, prénom
qui lui allait bien tant il était tendre et câlin.
On nous avait dit qu’il y avait à l’extrémité de la queue un petit ver qui si on y prenait
garde allait provoquer une enflure disgracieuse ; devant ce dilemme affreux on entreprit de
couper le bout de la queue. Mon frère aîné se saisit d’une hache, on posa la petite bête sur le
billot, d’un coup sec il trancha la partie incriminée de l’animal qui s’enfuit comme une flèche
par la porte restée ouverte.
Un jour de beau temps papa sans la moindre vergogne, pris d’une jalousie meurtrière
empoigna la boule de poils qui grattait dans le parterre pour y faire ses besoins ; il la jeta
violemment bien au-dessus du grillage qui clôturait le jardin comme s’il voulait proscrire à
jamais ce petit chat de la mémoire de sa fille.
Quel égoïsme exclusif et démesuré !
Devant cette injustice flagrante mon sang ne fit qu’un tour.
J’étais ballottée entre papa et maman, je ne pouvais rien attendre ni de l’un ni de l’autre.
A dix ans ma mère me donnait des responsabilités d’adulte que je n’étais pas prête à
exercer, je n’avais d’autre choix que d’obéir et faire ce qu’on exigeait de moi, je ne souffrais
pas assez pour me révolter.
Plus tard ma mère m’humiliait dans mon corps de jeune fille naissant.
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LA CHATTE
Elle est grosse et grasse, tout en chair bien dodue
Et la peau veloutée de poils blancs et noirs
Avec sous le cou une bavette blanche velue
Et le bout des pattes blanches comme de petites poires.
Elle amène toute fière la souris attrapée
Se couvrant de gloire de la prise apportée
Aux grands cris de Maman apeurée, paniquée,
La chatte la lâche alors par la surprise créée
Et la souris s’échappe par la porte dehors,
Vite la chatte la poursuit, la saisit et la mord
Pour en faire son repas bien mérité
Gagné,
Se léchant les babines assouvie et repue
Heureuse d’avoir couru
Satisfaite et blasée dans la fraîcheur du soir
Contente… Elle s’endort étendue dans le noir.
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Donc nous grandissions, Claude bien dans sa tête, bien dans son corps, après sa 4e se
dirigea sur l’école Livet de Nantes (malgré l’avis d’un professeur qui ne voyait pas en lui une
lumière).
Reçu au concours d’entrée à Livet ce jour-là, c’était papa qui avait demandé une mobylette
à un collègue pour transporter son fils entre midi et deux heures, puis le soir pour reprendre le
train. Mon père travaillait au dépôt de Châteaubriant et c’était par souci d’économie qu’ils
l’empruntaient tous les deux.
Si nous revenons quelques années en arrière nous retrouvons Annick en admiration devant
son frère aîné pour sa grande beauté et son don pour la peinture dont elle profitait à l’occasion
pour ses travaux d’écolière.
Mais il avait 12 ans et elle seulement 9 et maman de congratuler son garçon pour le choix
des livres qu’il lui apportait de la bibliothèque des cheminots au détriment de sa fille.
Encore étouffée l’Annick !
Puis nous grandissions séparément.
Claude à Voiron d’où il sortit 1er de sa promotion à l’examen de fin des 2 années passées
là-bas.
Entre-temps sa santé s’était arrangée mon père l’ayant conduit en consultation sur les
conseils d’un ami au cabinet du Professeur Turiaf à Paris qui lui fit faire une croissance
artificielle et sur ce ses ennuis furent terminés.
Et Annick que devint-elle ?
Expédiée comme une lettre à la poste au Collège Moderne de Nantes, émaciée, mal dans sa
peau elle finit de s’étioler comme une fleur au soleil d’automne et loupa en beauté la 1re partie
du baccalauréat qui en comptait deux.
Là-bas il y avait eu une fête à l’occasion de la fin d’année. Les élèves étaient toutes vêtues
de robes bouffantes en tulle blanc et elles se produisaient sur scène dansant des valses de
Vienne, en mesure, applaudies par la foule, et j’en étais exclue.
Je ressentis cela comme une injustice.
A 17 ans je réussis un devoir de mathématiques et on prétendit que j’avais triché. Devant
cette accusation injurieuse je me rebellais clamant haut et fort que « tout ce que je faisais je le
faisais seule ». On m’intima l’ordre de me taire ce que je fis aussitôt.
Comme l’intelligence est aveugle sans le souci de la vérité.
Finies les grandes études je décidais alors de suivre les cours de chimie de l’ENP de
Bourges.
Là-bas reçue au concours d’entrée 1re ; sortie à la fin de la seconde année 1re. Dans cet
endroit je me plaisais bien, j’avais des professeurs gentils et je réussissais.
Seulement papa ne voulait pas que sa petite fille grandisse. Adolescence néant. Tout ceci
était confus dans mon esprit et je baissais les bras encore une fois.
Placée à l’Institut de Recherche Chimique Appliquée à Paris j’étais estimée. Je me fis une
amie et nous allions danser le dimanche. J’étais devenue une bien jolie jeune fille et ma
couturière de métier me confectionnait des robes à mon goût qui n’attiraient d’ailleurs aucun
garçon sauf une fois peut-être, sans plus. C’était un étudiant et quand il essaya de m’embrasser
je le repoussais vivement et le reconduisis sur sa demande en bas de chez moi. Le choc avait été
si grand que je tombais dans un profond sommeil pendant 24 heures entières.
La vie passait et je fis la connaissance sur mon lieu de travail d’un homme rempli de
bonnes intentions, féru de psychologie du moins le croyait-il qui provoqua chez moi le désir
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de dévorer à bouche gourmande toutes les séries de livres et non des moindres puisqu’il
s’agissait entre autres de Jules Romains avec la série des « Hommes de bonne volonté » que je
découvris dans une bibliothèque de quartier dans le 18e où j’habitais à Paris, tenue par un
vieux monsieur intelligent qui me fit apprécier la beauté des caractères de l’écriture des livres
de poche moi qui ne jurais que par les livres anciens aux pages jaunies par les ans, cette série
me déçut d’ailleurs car elle ne m’apportait pas l’art de vivre que j’aurais voulu y trouver. Puis
vint la série des Proust « A la recherche du temps perdu » dont le style élégant me ravissait
avec ses longues phrases qui n’en finissaient pas de finir.
Entre-temps le monsieur provoquait par ses paroles des changements dans mon allure, ma
coiffure, et je m’attachais dangereusement à lui tellement intuitive j’étais.
Puis un jour je le pris en faute en imitant son manège c’est alors qu’il décida de quitter
l’IRCHA ; en pleurs à l’idée qu’il partait je me disais « ce n’est pas terminé ». Il avait refermé
son piège.
C’est ainsi que je me mis à écrire des pages enflammées en le vouvoyant tout d’abord puis
en le tutoyant, lui déclarant mon amour que je ne pouvais vivre sans lui qu’il viendrait me
chercher s’il voulait. J’étais au bord du gouffre près du suicide, je m’accrochais à cet amour
inavoué que je cachais dans un cahier d’écolier et qui me maintenait en vie.
13 février 1962
J’irai seule à la conquête du monde mais vous m’accompagnerez toujours au plus profond
de moi-même.
Chaque joie que j’éprouverai sera toujours mêlée à un sentiment de douceur infini qui sera
l’émanation des seuls sentiments heureux que je n’aie jamais eus. J’aurais aimé et vieilli
d’autant et cet amour aura été fécond puisqu’il aura éveillé tout le meilleur de moi-même.
J’aime la vie je veux vivre aller à nouveau à la recherche des désillusions car j’ai compris que
c’est là seulement le prix de la découverte de la vérité.
9 avril
Mon chéri chaque jour me rapproche de toi. Je puise mon courage dans l’espérance du jour
tant attendu. Je t’aime et rien ne pourra jamais me priver de cet amour parce que je ne peux
pas vivre sans lui. Je crois en toi. Tu me fais pleurer bien souvent mais je ne puis pas te haïr,
je ne puis que t’aimer toujours. La misère me plonge dans des désespoirs insurmontables
comme si c’était ma peine que je découvrais derrière chaque souffrance.
Pourquoi y a-t-il tant de laideur au monde ?
Il ne se passe pas de journée sans que mon cœur hurle devant la détresse qui accable
visiblement ces pauvres aveugles résignés qui semblent s’être donnés rendez-vous dans les
couloirs de la mort. Il faut se résigner, toujours se résigner. Pourquoi faut-il toujours accepter
le malheur comme si la fatalité, génie malfaisant, toujours à l’affût d’une proie nouvelle, se
riant de la pauvreté humaine, jouait savamment avec les ficelles du destin comme un habile
marionnettiste.
Mon amour c’est toi qui m’as ouvert les yeux sur le monde réel. Avant toi je ne vivais que
d’illusions profondément enracinées dont la perte m’a coûté tant de larmes mais aussi tant de
joie. Je t’attends, je suis toujours remplie de ta présence comme si tu allais apparaître tout à
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coup devant moi. J’imagine mille dénouements tout en sachant que pas un de ceux-là ne se
réalisera. Je t’attends je t’aime ardemment.
12 avril
J’ai décidé de ne plus t’aimer. C’est à cause de toi que je suis si malheureuse, je vais vivre
comme avant, je détournerai mes pensées de toi lorsqu’elles se présenteront, je veux que tu
me deviennes indifférent, je viens de comprendre que ce n’est pas ma douleur qui fera
progresser les choses, si un jour tu dois venir me chercher tu viendras, peu m’importe de
vivre, avec ou sans toi, je ne veux plus croire à l’amour j’en suis lasse.
Ainsi l’être humain ne serait qu’un voyageur errant, dans l’impossibilité de se fixer dans
un port, seulement capable de savourer les escales, tout ne serait qu’inconstance, l’homme un
être mouvant impossible à saisir, l’amour passion éblouissante mais bien vite consommée,
rien ne serait durable ?
J’avais cru découvrir dans l’amour quelque chose d’inséparable de l’être humain parce
qu’il émanait de la constitution physiologique de l’homme. Mais l’absence est plus forte que
l’amour parce que génératrice de la douleur. Tout est éphémère mais rien ne meurt tant que
l’homme est encore en vie.
La résignation est mère de la sagesse parce qu’elle exclut le désespoir et c’est en cela
qu’elle est bonne. Elle exclut aussi toute idée de sacrifice car l’être humain en est incapable.
On le sacrifie acte volontaire ou non mais lui en est incapable parce qu’il ne sait pas faire son
malheur volontairement. Les héros n’existent pas en temps qu’êtres supérieurs par la noblesse
de leurs sentiments. Tous les hommes sont pareils des égoïstes tous autant assoiffés de
bonheur. Le génie n’existe pas en temps que don supérieur. Chaque être humain possède en
lui la marque du génie, il suffit d’un rien pour qu’il se manifeste. Etc.
13 avril
Deux mois se sont écoulés déjà depuis ton départ. Chaque jour a été pour moi un pas vers
la délivrance. Pour trouver la résignation j’ai dû lutter farouchement, mais j’ai enfin retrouvé
le calme. Je puis à nouveau respirer longuement l’air frais du matin quand je descends dans
la rue. Je reprends goût à la vie. C’est le printemps ; ce matin le soleil a fait une brève
apparition comme pour saluer ma victoire. Je t’aime toujours. Maintenant j’ai l’impression
de n’être plus une petite fille, je serais si heureuse de me comporter en adulte c’est-à-dire
vaincre cette timidité qui me nuit tellement. C’est elle qui m’empêche de faire des
connaissances aussi intéressantes qu’utiles. Mais je sens l’assurance me gagner, je prends
conscience de ma propre valeur et c’est ce qui fait ma force. Je vais recommencer une
nouvelle vie celle des gens intelligents et capables de vouloir.
15 mai
Trois mois se sont écoulés depuis ton départ et chacun des jours je me suis efforcée de
vivre indépendamment, plus que jamais aujourd’hui je me sens impuissante. Tout m’intéresse
mais je n’arrive pas à secouer ma passivité, je ne me livre toujours pas faute de savoir dans
quel sens parler.
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Voilà le cheminement de ma pensée et de mon état d’esprit pendant ces quelques mois
après son départ.
C’est alors que trois mois après son départ je décidais de faire une croisière en Grèce d’où
je revins abattue et triste à mourir. Je me réfugiais dans l’art, j’allais visiter les églises où
j’essayais d’éprouver des sensations qui me donnaient l’impression de vivre.
Je suis entrée dans celle de St-Sulpice ; j’ai pleuré de ne pouvoir éprouver ce sentiment
d’admiration qui apporte tant de joie ; j’en ai fait le tour puis je suis sortie ; deux jours plus
tard j’ai compris qu’il me fallait pénétrer dans la pensée de Jean Olier qui fit dresser les plans
de l’édifice ; il me fallait le connaître pour comprendre ce qui l’avait poussé à choisir un
monument de style gréco-romain ; alors je me suis demandé pourquoi j’avais aimé la Grèce et
les raisons me sont venues facilement.
La Grèce pays des philosophes, amie des grandes idées, des nobles sentiments, était aussi
le pays des dieux, amoureux de la perfection ils tentaient de l’atteindre spirituellement. L’art
était le moyen le plus apte à traduire ce désir jamais assouvi. Désir de perfection, sentiment de
l’infini, amour de la beauté, tout cela c’était la Grèce.
A St-Sulpice je n’ai pas trouvé la beauté pure ni ce sentiment de perfection. Alors que
restait-il ?
Le sentiment de l’infini peut-être mêlé à une volonté farouche de défendre un avis, désir
d’affirmer matériellement une conviction bien établie que rien ne pourrait ébranler. Voilà
l’idée principale.
Mais j’y ai trouvé aussi un sentiment de mystère dans cette grotte de la vierge où les jeux
d’ombre et de lumière vous enveloppent irrésistiblement.
En sortant je me suis attardée autour et il m’est venue une autre idée, un sentiment de
désinvolture qui se dégageait de ces petits anges aux larges ailes prêts à prendre leur vol.
A tout moment ma pensée s’envole vers un inconnu, celui qui par un après-midi de
printemps m’a abordée et dont j’ai fait la connaissance d’une façon si singulière.
Je me souviens de lui comme il était, le crâne chauve, une taille inférieure à la moyenne,
une voix à la fois énergique et sourde, endormante, charmeuse à dessein, comme s’il voulait
neutraliser les puissances actives toujours sur la défensive qui veillaient en moi.
Puis cette entrée dans le jardin de l’observatoire. J’admire en lui l’habileté avec laquelle il
manœuvra pour m’y faire entrer sans que j’oppose la moindre résistance.
Je le revois exalté par le succès, plus que jamais sûr de son pouvoir, sa sensibilité vibrante
tendue vers le mystère qu’il y avait en moi. Il proposa de se revoir, je réagis violemment, je
crus qu’il en voulait à ma virginité, il rougit jusqu’aux oreilles et on se sépara 100 m plus loin,
chacun partit de son côté après qu’il m’eût donné une large poignée de main amicale.
Je maudis la bêtise qui m’a fait passer à côté de lui en aveugle, mon intelligence endormie
n’a rien su deviner.
Désormais il fait partie de ceux que j’aime parce qu’il m’aura découvert encore un peu de
moi-même.
Que je suis triste d’avoir perdu un ami !
Puis je tombai malade, ce fut d’abord physique, on me donna du calcium, on me soigna
l’état général, puis ce bon docteur de Paulo m’envoya consulter un psychiatre le docteur de
Mondragon, ce fut le commencement de la fin d’un état pitoyable.
Ça se passait dans un immeuble de la place st Pierre à Nantes où le docteur résidait.
C’était au 3e étage. On y accédait par une chevauchée d’escaliers de bois. Il y avait des
rires d’enfants dans la maison.
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Je portais une jupe plissée unie et un petit haut satiné fantaisie assorti « couleur d’ablette ».
J’étais belle comme un jour.
Dans la salle d’attente se trouvaient des fauteuils Louis XVI tendus de satin turquoise. Des
scènes de la vie quotidienne en noir et blanc représentant de jeunes paysannes vêtues de robes
tombant jusqu’aux pieds couraient sur les murs peints en rose aux couleurs dégradées et aux
moulures fines et racées.
Une bretonne portant une cape tout en dentelle délicatement dessinée au fusain ornait un pan
de mur. Au milieu une table ronde en bois recouverte de revues bien rangées reposait sur un tapis
jaune aux ourlets bien cousus. Une cheminée de marbre rose décorait la pièce, au-dessus d’elle
s’élevait un haut miroir doré ouvragé fixé au mur, flanqué de deux lustres de pampilles. Devant la
cheminée, déposé-là, branché sur une arrivée de gaz, un poêle de faïence marron réchauffait la
pièce lorsque la secrétaire venait l’allumer avec sa grosse boite d’allumettes.
Rien n’était laissé au hasard, tout était pensé, choisi, voulu, pour réaliser un décor raffiné
beau et distingué.
Tout cela respirait l’harmonie, une harmonie qui me manquait tellement que je me mis à
pleurer.
Le docteur était jeune et élancé. Il portait sur sa figure une moustache noire épaisse courte
et bien dessinée qui partageait son visage expressif.
Dans son bureau j’étais assise dans un fauteuil Louis-Philippe garni de soierie jaune
fleurie. Le docteur avait un fauteuil plus fonctionnel pour assurer son confort toute la journée.
Je promenais mon regard tout autour de la pièce et mes yeux tombèrent sur une pendulette
en forme de lyre un vrai bijou qui trônait sur la cheminée. Plus tard la pendulette disparut et je
dus affronter la réalité.
Je dus m’humilier dans un sanglot pour lui demander son aide et je quittais la pièce en
m’enfuyant, en larmes, sans demander mon reste. Je n’eus aucun mérite à faire preuve
d’humilité c’était ça ou la mort. Par la suite je rêvais dans mon sommeil d’un serpent
jaune et noir, horrible, menaçant, effrayant qui se transforma ensuite en la mascotte de
Bibi Fricotin. Plus tard je m’abandonnais dans ses bras pour y déposer toute ma
souffrance.
Il m’aimait.
J’eus alors une bouffée d’admiration pour cet homme qui avait permis cela.
Quelle intelligence supérieure !
J’avais repris confiance en l’homme.
Puis vinrent les fleurs que le docteur déposait sur un coin de son bureau. Grâce à cela
j’appris à me connaître :
J’étais pure comme l’eau claire et transparente du vase de cristal ; j’étais fragile délicate et
raffinée comme les tulipes veinées de rose et de beige dont les couleurs se fondaient d’une
manière indicible ; j’étais passionnée comme les boutons de roses rouges à peine épanouis ;
j’étais sexuée et je rougis de honte de mon audace après que mon regard se fût porté à
l’endroit du sexe du docteur et que j’eus reçu son assentiment ; j’étais capable de tressaillir au
frôlement de la main du docteur ; j’étais capable d’aimer !
Tout ce travail se déroula sur une période d’un an.
D’effort en effort j’appris la coupe et la couture avec ténacité dans diverses associations
féminines pour imiter ma mère qui était une virtuose de la couture : quand elle passait un fil
de fronces elle le faisait avec une dextérité que je n’ai jamais pu égaler.
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Je fréquentai les salles de sport et les piscines pour me maintenir en forme mais toujours
sans joie.
Je suivis les cours de Madame Trimaud :
Tout n’est en elle que grâce et harmonie.
Un geste précis du bras, un mouvement lent de jambe, tout reflète la beauté et la
distinction. Souple comme un roseau son corps se plie au rythme scandé de la musique et les
pas légers qu’elle lance autour d’elle se mêlent et se démêlent doucement mais fermement
avec une puissance calme.
Reine au sol comme dans les airs elle se pavane, bondit, s’effondre et se relève en un éclair
puis tend vers le ciel tout son être fuselé, épanouie, ravie d’avoir pu donner le meilleur d’ellemême.
C’est un triomphe mais quel triomphe puisqu’elle nous donne à nous profanes le désir
passionné de lui ressembler.
Elle est maîtresse de son art comme le musicien l’est du sien.
Je réussis à conduire avec beaucoup de difficultés grâce au soutien du docteur Guille.
Après 47 ans de soins assidus : hospitalisations, visites régulières de psychiatres, beaucoup
d’attentions constantes, de souffrances en souffrances morales je sortis par un après-midi
d’hiver après avoir touché le fond par deux fois de ce long, long, long chemin, j’étais à
nouveau capable de vivre et d’aimer.
Quand je retrouverai l’amour des hommes je retrouverai l’amour de l’humanité tout entière
et je ferai de cette famille qui est la mienne une famille équilibrée, aimante et généreuse
envers les êtres humains quels qu’ils soient.
L’évocation de ce passé douloureux m’a permis d’éradiquer le mal et de panser mes
blessures.
Toute ma vie a été encombrée de scories, idées parasites qui se sont imposées à moi. La
première fois que je m’en rendis compte c’était en Savoie en automne ; les arbres étaient
magnifiques avec leurs feuilles multicolores aux tons de brun, de vert, d’ocre, de rouge et de
jaune ; j’étais en maison de repos : je fus convoquée pour passer une radiographie des
poumons ; le médecin s’adressa à moi durement, je fus envahie par une impression de mal
d’amour évident ; je regagnai ma place tête baissée, repliée sur moi-même ; l’infirmière rompit
le silence en ouvrant les volets, je revins à la réalité.
Ces idées parasites m’ont empêchée de vivre et d’aimer ; aujourd’hui je suis à nouveau
lucide et intelligente.
MERCI LA VIE
J’essaie mes forces. C’est bon de ne plus être obligé de s’aplatir devant l’indélicatesse ou
le mépris ou encore le manque de volonté des gens !
Ils se confondent en excuses les plus plates et vous n’avez pas à les remercier. De plus
vous touchez immanquablement leur point faible et vous les faites certainement avancer.
Ma volonté est une force tranquille qui ne se détourne jamais du but qu’elle s’est fixé avant
de l’avoir atteint.
***
21
L’ESPOIR
L’espoir luit au bout du chemin
Avec son lot de souhaits et de désirs sereins
Si beaux, si purs
Qui dans un doux murmure
Apporteront la joie rêvée et l’intense bonheur
Par l’espérance confiante d’un lendemain meilleur.
22
LA NAISSANCE DE L’AMOUR
Je me suis tout de suite sentie attirée par cet homme au point de me dire « je l’aime ».
Ce fut une révélation.
J’ai eu envie de lui offrir quelque chose qui venait de moi, une poupée confectionnée par
mes mains qu’il refusa d’ailleurs.
J’ai pensé qu’il ne voulait pas s’engager et au rendez-vous médical suivant il avait
compris. Il allait pouvoir entrer dans le jeu.
Ça se passait en novembre 2006.
Il sait lire dans mon cœur comme dans un livre ouvert. Il est gentil, il est bon, il aimerait un
cul-de-jatte ou un manchot. Il est intelligent, tellement intelligent et ça me plaît. Il est tendre,
il est intransigeant aussi ; il n’hésite pas à dire ce qu’il faut quand c’est pour le bien de l’autre.
« C’est une vieille » en parlant de moi.
Ça ne m’humilie pas, ça me met tout simplement en colère. C’est dur d’admettre qu’on est
vieux quand on voudrait être toujours jeune. Mais il n’y a pas d’âge pour aimer. On regrette
seulement de n’être plus en âge de procréer.
J’aurais aimé avoir un gros ventre et j’aurais aimé pouvoir tenir à deux mains mon petit
bébé sur mon ventre. Je ne connaîtrai jamais ce bonheur. J’ai la fibre maternelle ; j’aurais
voulu sentir ce petit être téter goulûment mon sein gorgé de lait, puis plus tard le voir
s’épanouir et guider ses pas sur le chemin de la vie.
Vains regrets, vaines pensées, mais il fallait que ce fût dit.
Je suis tout amour ; il n’y a que ça dans mon cœur ; pas de place pour la haine, le mépris ou
l’indifférence. Mon corps frissonne de bonheur pour l’humanité tout entière.
J’aime un homme infiniment et qui me le rend bien.
Que c’est bon de faire confiance à quelqu’un et de pouvoir se reposer sur lui pour avancer
dans la vie. On n’est plus seul, on partage. C’est la consécration de toute une vie, le bonheur
enfin, avec la joie, la tendresse, l’amour.
Au cours de mon expérience j’ai acquis une réelle richesse qui me permet de consacrer un
peu de mon temps aux autres.
Mon cœur déborde de compassion pour ce jeune frère de 6 ans mon cadet ; il aurait vécu
heureux si l’alcool ne l’avait emporté. Il était bon, simple, poète à ses heures. Il se sentait
transporté par la mer et les bateaux. Il aimait aller danser dans les bals populaires. Il éprouvait
un grand plaisir à parcourir les rochers à la recherche des moules quand il remontait du Midi
le long des côtes bretonnes.
Il n’a jamais levé la main sur ses enfants.
Je lui dédie cette page en souvenir.
Adieu Fréro, repose en paix dans cette mer que tu aimais tant et où tes cendres ont été
disséminées.
Quant à l’aîné il ne m’a jamais repoussée ; il m’est venu en aide plusieurs fois, il a bon
cœur.
Mes parents n’ont pas toujours été des parents idéals mais ils ont fait ce qu’ils ont pu et ils
ont contribué à faire de moi une personne généreuse et respectueuse de soi et des autres, ce
qui m’a fait rencontrer l’amour.
23
On ne peut rien contre la mort ; c’est la destinée humaine, mais la vie est un merveilleux
cadeau. Rien ne peut entamer notre courage et notre détermination ; on le manifeste dans la
joie, le calme et la sérénité.
***
24
La vie est un long fleuve tranquille qui s’écoule lentement pour réaliser nos rêves les plus
fous et nous faire trouver la félicité.
L’amour donne des ailes et le désir ardent de l’autre par un acte suprême ouvre des
horizons sur un monde inconnu ; c’est le don de soi en toute humilité ; et le coït final avec les
soubresauts de deux corps en fusion complète puis l’ultime détente, laisse les amants comblés,
épanouis et heureux.
L’amour transcende les valeurs au-delà de toutes limites et nous illumine par sa beauté
intérieure.
Avec les yeux de l’amour on devient indulgent ; le monde est beau et l’espoir luit au bout
du chemin ; on se sent prêt à enjamber les montagnes pour sauver l’humanité.
L’intelligence est reine au service du bien et l’expérience aidant favorise l’irréparable
chute ou la béatitude.
Rien n’est acquis à l’homme et les efforts fournis font qu’il sera gagnant ou misérable.
Mais l’espérance est là et l’aide bien choisie, avec la ténacité, mène au succès final. La liberté
humaine est faite de désirs qui ne demandent qu’à être exhaussés. Il s’agit de savoir si on
accepte ou pas la reconnaissance de la supériorité dans la recherche de la suprématie. Tout
être humain a droit à sa chance il ne tient qu’à lui de la mériter. L’être est bon et l’harmonie
totale est accessible à tous puisque je l’ai trouvée.
L’histoire de ma vie n’est pas une chimère ; c’est l’exactitude même, exprimée aussi
humblement que possible.
Mon chéri, je t’aime et je suis prête à me donner à toi corps et âme, mais il faut que tu me
le demandes ; c’est à toi de faire le premier pas.
Je puise mon courage dans mon amour pour toi ; c’est l’apothéose le nirvana. Je veux être
ta femme.
Aime-moi, Jean, comme je t’aime.
C’est ma prière :
Je déteste ma mère pour tout
Ce qu’elle m’a fait,
Je suis un être humain et je suis
En colère
70 ans de vie envolés en fumée,
Et je l’excuse encore parce que
Je suis bonne,
Je ne suis pas une sainte et ne
Le veux pas être,
Je veux vivre ma vie avec l’homme
Que j’aime,
Et servir mes semblables autant que
Je le peux,
La méchanceté pure sur moi n’a plus
De prise,
Rien ne peut plus m’atteindre je suis
Blindée pour ça,
Ma volonté de fer impose mes valeurs,
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Je veux vivre l’amour dans toute sa plénitude,
Puis voir le jour venu la mort sereinement.
J’ai trouvé la force en moi-même. Je suis libre et heureuse, dépendante de personne. Je suis
prête à croquer la vie et à embrasser toute l’humanité.
Ce long cheminement m’a demandé du courage, de la persévérance et de la foi en
l’homme. Aujourd’hui je crie victoire et j’invite tous ceux qui le souhaitent à emprunter le
chemin que j’ai suivi s’ils sont à la recherche de la vérité.
Tout ce que j’ai écrit tout au long de ces pages, c’est mon credo d’amour, c’est un hymne à
la vie, l’explosion de la vie dans toute sa splendeur avec tous ses messages d’espoir pour tous
les hommes.
VIVE LA VIE.
Je suis triste et je ne veux plus me battre ; je ne veux plus défier le destin ; je veux vivre ma
passion dans le calme et la sérénité. J’ai atteint le summum de la simplicité, je ne désire plus
rien sinon d’aimer et d’être aimée et de réaliser mes projets les plus chers.
Que la vie m’apporte joie et courage dans l’adversité, ceci jusqu’à ma mort.
La joie renaît. Les autres ont besoin de mon humanité. Je suis riche d’enseignements. Je ne
suis partie de rien et j’arrive à une richesse avérée que je peux distribuer autour de moi au gré
de ma fantaisie et selon les besoins ; et on se surprend soi-même à faire des découvertes
nouvelles par une perpétuelle remise en question qui nous conduit à approfondir la
connaissance de soi grâce à la réaction des autres ; car on apprend autant de la personne à qui
l’on donne qu’elle apprend de nous.
C’est le partage, le don de soi.
VIVE L’AMOUR.
26
MEA-CULPA
Mon attitude accusatrice et sans pitié envers ma mère, fut dictée par une colère légitime car
maman a brisé ma vie en toute insouciance.
Aujourd’hui que je comprends mieux le monde des adultes, je voudrais réhabiliter ma mère
par des pensées moins sévères.
A sa décharge Maman avait un cœur d’or. Plus tard dans ma 23e année quand elle vit cette
fillette abandonnée, en larmes, son sang ne fit qu’un tour, elle la prit sous son aile.
Devant la naïveté de la petite j’éclatais en sanglots, alors Maman décida de confier l’enfant
à une autre famille.
J’ai vu ma mère défendre Joël auprès de mon père avec une énergie de lionne.
Maman était restée une enfant quelque part, elle avait oublié de grandir.
Je revendiquais le droit à la vie, le droit à l’amour.
Maman avait une âme pure ; elle était inconsciente du mal qu’elle me faisait. Elle ne m’a
jamais caché qu’elle préférait ses garçons. Mais quand je suis tombée malade son attitude a
changé. Je me souviens de ce jour au restaurant où j’ai posé mon bras sur le sien, elle m’a
regardée d’un air grave et il y eut comme un feeling entre nous. Ensuite elle venait me voir
tous les dimanches avec mon père à l’hôpital les bras chargés de jolies plantes fleuries type
azalées ou cyclamens. Et cette joie enfantine le jour où elle a lu sur le bulletin de sortie de
l’hôpital la mention « guérie » ; (je devais me soigner encore pendant 40 ans).
Malheureusement maman mourut des suites d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 55 ans
sans connaître les joies d’une vie réussie et comblée. La vie est injuste, elle est faite de joies et
de peines, chacun porte sa croix. Notre famille a été durement éprouvée mais il reste des
enfants et des petits enfants qui auront le bonheur de vivre en toute quiétude et auront de la
joie autour d’eux.
Une mère est toujours une mère et les souvenirs qu’elle laisse sont les plus beaux des
cadeaux. Envolés les jours amers !
Il ne reste que les instants de fou-rire et de drôlerie.
Il faut savoir pardonner c’est la volonté divine.
MERCI MON DIEU
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a colère gronde envers Claude mon frère aîné qui fut pris à ma naissance d’une
jalousie féroce, qu’il traîna toute sa vie me refusant la moindre chance par un
égoïsme inouï. C’était une jalousie envahissante qui se reportait sur tous les
membres de la famille. Avec Marie-Claire sa femme, ils m’abandonnaient lâchement chaque
jour de Noël, année par année, me privant des joies élémentaires de la famille, se gargarisant
de victuailles et de cadeaux onéreux, jetant à la face du monde leur mépris et leur dédain.
Bien sûr on m’invitait le lendemain quand la fête était finie de peur que j’apporte de
l’ombrage à leur bonheur.
Et Danièle, elle aurait traité sa fille exactement comme ma mère si je n’étais pas
intervenue. Elle m’offrait généreusement une boîte de chocolats, au nom de la charité
chrétienne car sa famille était pieuse et se mitraillait de messes que l’on fait dire pour les
morts pour se donner bonne conscience.
Ils avaient tous réussi et tous autant qu’ils étaient, c’était des êtres impurs sans aucune
compassion ; mais moi j’étais très malade !
Ils m’ont tous traitée comme une vulgaire chose que l’on repousse du pied ; un animal on
lui prête plus d’attention. J’ai été bafouée, humiliée dans ma dignité d’être humain dans
l’indifférence la plus totale.
Que ça serve d’exemple et que ça ne se reproduise jamais aussi longtemps que la terre
tournera.
Ils avaient l’intelligence et ils ne s’en sont pas servis. Ils n’ont pas cherché le pourquoi et le
comment. Ils ont continué à vivre leur petite existence mesquine et si je n’étais pas intervenue
ils seraient morts sans rien transmettre à leurs enfants de ce qui fait que la vie est vide de sens
sans la reconnaissance de l’humilité et de la bonté, en un mot de l’amour.
Que c’est difficile d’aimer et d’être aimé.
C’est la recherche de toute une vie mais ô combien exaltante.
J’ai trouvé la plénitude et c’est tant mieux. Mon passage sur cette terre n’aura pas été vain.
Je suis pleinement heureuse et mon bonheur rejaillit sur les autres faisant de leur vie une vie
égale à la mienne avec le même message d’espoir pour tous les hommes.
Non je ne veux plus croire en ce dieu que l’on vénère. Ce serait de la lâcheté ; c’est par
peur de la souffrance que l’on s’en remet à Dieu. Mais quand on est fort et tranquille on n’a
plus besoin de ça.
La religion m’a rendue bonne, j’ai accepté la souffrance, sans jamais rejeter la
responsabilité sur les autres.
Dieu est amour et je n’ai fait qu’appliquer ce qu’il m’a enseigné.
Ma mère était croyante et je l’ai vue se rebiffer contre les réflexions d’un prêtre indélicat.
Mon père se disait athée et je l’ai vu se prosterner devant la tombe de son fils en faisant son
signe de croix.
Les religions sont bonnes quand elles ne sont pas fanatiques. Elles inculquent la notion du
bien et du mal. Elles forgent la morale des enfants. Mais ça s’arrête là.
Ce sont des hommes et des femmes qui m’ont sortie de l’ornière ; des psychiatres entre
autre ; ils ont le secret du bonheur.
On n’est pas libres ; on est déterminé par sa naissance, son éducation, ses relations, et si on
ne rencontre pas les bonnes personnes on sombre ; et même si on rencontre les bonnes
personnes ce n’est pas toujours couronné de succès. Il faut avoir un esprit qui accepte les
difficultés et l’humilité ; ce n’est pas donné à tout le monde.
M
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Je m’éveille à la tendresse pour l’humanité tout entière. Aimez-vous les uns les autres, la
bonté triomphera et les guerres disparaîtront.
On béatifie des gens parce qu’ils ont beaucoup souffert ; mais la souffrance est stérile.
Et pour qui se prennent-ils ces hommes qui font cela ; sont-ils des dieux eux aussi ?
Et ce Dieu qui est si puissant, il a violé Marie en pensée pour lui faire un enfant,
exactement comme les rois qui avaient le droit de cuissage ; il n’en avait pas le droit, c’est
Joseph qu’elle aimait.
La vie éternelle est un leurre, c’est sur la terre qu’il faut vivre pour donner le meilleur de
soi-même, sinon c’est une vie de renonciation, il y en a qui aiment ça. D’autres veulent vivre
une vie sur la terre plus une vie éternelle. Soyez humbles et soyez bons et vous connaîtrez la
gloire, un bonheur simple et tranquille à la portée de chacun qui se perpétuera à travers les
âges.
Il y a tant de civilisations qui ont disparu à jamais de la surface de la terre et on ne peut
jurer de rien. Mais la vie est là qui vous étreint, vous presse, vous enivre et vous comble de
tous les bonheurs possibles.
J’ai découvert le bonheur et je compte bien en faire profiter tous les êtres qui le désirent,
qui le distribueront à leur tour dans un élan de générosité.
Tout ce que je décris là est d’une grande simplicité et à la portée de tous. C’est mon
expérience humaine. La pureté et l’amour ont envahi tout mon être et je n’ai qu’un seul regret
c’est de disparaître un jour en laissant tout ce que j’aime.
Gloire aux hommes, à la vie et au bonheur sur la terre ; qu’il vous soit donné de vivre des
instants merveilleux et ceci jusqu’à la fin des temps.
La vérité ne m’effraie pas ; je n’en tire aucune gloire.
Que c’est bon d’être intelligent. Je peux aller et venir au gré de ma fantaisie, faisant
miennes les idées des plus grands. C’est l’intelligence suprême et elle me sied à merveille. Je
retrouve mon intelligence originelle qui m’a tellement manqué et qui n’aurait jamais dû me
quitter. Elle est claire, nette et concise. Liée à la lucidité ça donne un mélange détonnant qui
promet dans n’importe quel domaine. Mais c’est l’âme humaine qui me plaît. Je vais
employer mes compétences à servir l’être humain mais dans la mesure de mes possibilités.
L’intelligence souveraine m’invite à réfléchir au fait que tous ceux qui m’ont bafouée, en
réalité ils souffraient.
Quand je suis née mes parents n’ont pas agi pour chasser la jalousie maladive de mon frère
aîné qui avait 3 ans à peine. Il s’est défendu tout seul avec les moyens du bord, avec ses
propres armes.
Ma mère n’a pas compris quand j’ai commencé à vivre que j’étais un être humain à part
entière et qu’il fallait respecter mes désirs et mes souhaits et favoriser l’éclosion de mes
possibilités. Au contraire elle s’est braquée parce qu’elle ne pouvait pas faire de moi ce
qu’elle voulait. Elle avait un manque affectif qu’elle voulait combler. Les êtres humains sont
complexes, une expression, un regard peut signifier bien des choses. Il faut savoir écouter,
observer, déduire, comprendre pour aider à l’affirmation des qualités.
Un être humain est précieux, on n’a pas le droit de l’ignorer. Maintenant il y a des
psychologues qui savent sonder l’âme humaine. Soyez attentifs à vos enfants car ils
deviendront des hommes qui engendreront à leur tour des enfants, et s’ils ne possèdent pas
cette richesse intérieure ils courront à la catastrophe. Une vie réussie sur terre est le plus beau
des cadeaux ; il faut quelquefois une vie entière dans les cas les plus sévères pour la réussir
pleinement ; ceci les gens le sentent et la bonté les fait fondre et c’est la connaissance de soi
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par la réaction des autres qui mène à l’équilibre et vous comble d’un bonheur simple mais
vrai.
On ne peut sauver toute l’humanité mais tous ceux qui essaient ne perdent pas leur temps.
Aller à la découverte du bonheur n’est pas une recherche vaine, elle enrichit l’être humain,
le rend heureux et donne un sens à sa vie. C’est l’objectif à atteindre, un défi à portée de l’être
humain. Et quand on l’a enfin trouvé on ne désire plus rien sinon d’en faire profiter tous ceux
qui nous entourent. C’est une œuvre de longue haleine qui demande persévérance confiance et
détermination. Mais quel bonheur quand enfin on peut se dire :
« J’ai tenté et j’ai réussi ma vie ».
C’est un réconfort certain dans ce monde où il y a tant à faire mais où chacun peut aspirer
au bonheur.
C’est Jean Kervadec que j’aime ; il m’a redonné ma dignité d’être humain en me
prouvant qu’il m’aimait. Je suis fière d’être une femme avec tout ce que ça comporte de
tendresse, de respect et de qualités humaines. Mais s’il ne veut pas de moi je ne le supplierai
pas ; ce sera de l’amour filial, de l’amour fraternel, ce sera de l’amour tout de même. Il aura
atteint son but qui était de me redonner l’amour des hommes pour que je puisse à mon tour
rayonner sur l’univers et faire de ma vie entière un monde où l’amour est roi.
Je le respecte pour son intelligence et pour son humilité. Il me fait rire par son sérieux ; il
est toujours en train de penser. L’intelligence se cultive, j’ai besoin d’un maître en la chose ; je
serai un bon élève. Il est d’un calme olympien ; il est cérébral, je suis instinctive ; il est la
terre, je suis l’eau et on se complète à merveille. Il me connaît comme s’il m’avait faite.
Je veux que tu viennes dans mon lit, chéri, dans mon lit électrique et que tu me fasses
l’amour, il y a si longtemps que j’attends. Je suis encore un peu craintive mais tu sauras me
rassurer.
Nous sommes des gens d’un âge certain, mais l’amour est plus vif que jamais. Je vais avoir
une belle fin de vie ; j’ai beaucoup de chance de t’avoir rencontré.
Je t’aime chéri.
La vie m’effraie bien un peu mais à nous deux nous franchirons les obstacles.
L’amour rend beau, noble, humble.
La différence entre ceux qui ont la foi et moi, c’est que ce sont des moutons. Moi je suis
fière d’être une femme et je ne me soumets pas devant la volonté divine à la peur et à la
crainte qui relèvent de la lâcheté. Pourtant je fais preuve d’humilité. Moi si je priais Dieu je ne
le ferais pas dans une église, mais au milieu de la nature, dans un site de hautes montagnes où
l’élévation rend noble et beau, et ce serait avec des mots à moi et non en répétant après un
prêtre une suite de mots dont les gens ne mesurent pas toujours toute la portée, prêtre qui
conduit un troupeau de fidèles obéissants qui avalent une hostie qui est sensée les rendre purs
et contents d’eux, ce qui ne les empêche pas quelquefois de mentir et de mépriser leurs
semblables dès qu’ils sont sortis de l’église et dès qu’ils ont accompli leur devoir de bons
chrétiens.
Non je ne veux pas de cette vie étriquée et sans noblesse.
J’ai mes propres valeurs qui m’élèvent et qui élèvent les autres à ma hauteur dans un élan
de solidarité.
La dignité et l’humilité ne sont pas incompatibles, ça va de pair avec le respect de soi et
des autres, ce n’est pas à sens unique.
L’amour et le respect sont liés, on admire ce qu’on respecte et l’admiration prépare
l’amour.
30
Je ne peux admirer un Dieu qui demande tout et qui ne donne rien. Dieu nous aime nous
dit-on !
Il a une façon bien personnelle de le montrer :
En nous faisant souffrir ; mais :
« L’amour qui fait souffrir est le contraire de l’amour ».
On nous dit également que l’on doit respecter Dieu pour sa créativité ; mais il nous l’a
imposée la nature :
C’est un dieu autoritaire.
Je ne peux admirer un Dieu qui ne m’aime pas et qui ne me respecte pas.
Et c’est un Dieu vengeur qui parle de jugement dernier :
Quand on aime on ne juge pas, on pardonne parce qu’on a compris et on vient en aide à
tous.
Mais vous me direz-vous, vous prétendez connaître la vérité, vous n’êtes pas un dieu !
Mais moi quand je parle aux gens, ils sentent dans leur cœur que je leur fais du bien. Ils
sont heureux de me voir, une relation positive se noue, qui rejaillit sur tout leur entourage et
on avance patiemment ensemble. Rassurez-vous je ne suis pas la seule à faire cela.
Je ne prétends pas aider les gens béatement, ça demande des efforts des deux côtés, de la
constance, de la patience, mais je sais ce qu’il faut dire pour les faire fondre et les résultats
sont là. Ils gagnent en équilibre et j’ai même la prétention de dire qu’ils peuvent découvrir
l’amour.
Je n’ai pas de pouvoirs surnaturels, c’est ma seule expérience qui me guide car je suis
passée par là et les personnes concernées peuvent à leur tour faire de même.
Cet homme est prêt à se donner à moi avec toute sa tendresse. Je le respecte et je l’admire
parce qu’il m’aime éperdument, mon sexe s’éveille à l’amour, l’intelligence revenue règne sur
le monde et sur les hommes.
Je l’aime avec une passion qui m’enivre et qui m’enflamme.
Je suis en plein accord avec moi-même.
Que la vie nous gâte et nous permette de vivre pendant de longues années ensemble.
J’ai bouclé la boucle, je suis arrivée au terme du voyage. L’exaltation de la découverte a
laissé la place à la tristesse.
Je vais vivre avec cette faculté qui permet d’imaginer, d’interpréter, de prévoir et de
comprendre pour agir en toute connaissance de cause.
C’est une entreprise louable mais ô combien passionnante qui permet de remplir sa vie et
d’aller vers la connaissance de soi et des autres, encore et toujours car l’être humain ne
connaît pas de limites.
C’est un message d’espoir pour tous les hommes dans une optique de foi et d’amour.
C’est une œuvre difficile mais enthousiasmante qui nous donne de la joie pour nousmêmes et pour les autres et nous conduit tout droit au contentement d’une vie réussie qui nous
ennoblit et nous permet d’atteindre le firmament, tout cela jusqu’à la mort qui nous prendra
calmement mais malgré tout avec le regret sincère de quitter cette terre si prometteuse, en
laissant derrière nous, enfants et petits enfants qui reprendront notre tâche et ceci
éternellement.
Que la vie nous apporte joie et bonheur jusqu’à la fin des temps.
AMEN.
31
ertains des hommes et des femmes qui liront cela crieront au sacrilège ou diront que
c’est par trop intime. Ce sera leur réaction première ; mais à la lumière de leur
intelligence ils verront que tout se tient et obéit à une logique rigoureuse. Tout est
pensé, senti, vécu ; ou alors la vérité les effraie.
Ce n’est pas une utopie ou simple imagination. C’est dicté par la connaissance de la vie.
Je n’ai pas fait d’études supérieures mais je sais employer le mot juste pour exprimer ce
que je ressens. Je suis la simplicité même, mais la simplicité n’est-elle pas « le dernier terme
de l’expérience, le dernier effort du génie » !
J’étais promise à un brillant avenir, j’aurais pu faire de grandes choses mais la vie en a
décidé autrement.
Je vais passer le temps qui me reste à vivre du mieux que je peux.
Je m’ouvre à la connaissance des autres pour les aider par mon savoir et trouver auprès
d’eux la révélation d’un amour réussi.
La lumière pleut sur le monde et sur les hommes et nous promet prospérité, amour,
tendresse, et ceci jusqu’à la mort.
Et si la relation s’affirme entre deux êtres, elle les conduit tout droit au bonheur, un
bonheur ouvert sur le monde et sur les hommes car « aimer ce n’est pas se regarder l’un
l’autre, mais c’est regarder ensemble dans la même direction ».
L’amour physique est beau. C’est une vague de fond qui vous emporte et vous chavire.
C’est le couronnement de l’amour.
J’ai adopté la doctrine de Ronsard qui dit dans un poème « Vivez si m’en croyez,
n’attendez à demain, cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ».
Je m’offre à toi chéri, dans un élan de générosité et en toute confiance. Je t’aime à la folie.
Un acte d’amour est un acte pensé, réfléchi et choisi.
C
32
REQUIEM
Je me demande si tout l’amour du monde parviendra à combler jamais le manque d’amour
dont j’ai été l’objet. Plus jamais ça !
Je suis impatiente de remplir ma vie avec l’homme que j’aime.
Je retrouve mon âme d’enfant.
La vieillesse avec ses souvenirs conduit à la sagesse ; mais la mort n’engendre pas la tristesse
car de même qu’on retourne à la terre, et qu’il ne reste que poussière, de même de la terre
renaissent de jolis arbres ; la nature reprend ses droits ; cycle de la vie, cycle de la mort, la vie
continue avec son lot de joies et de peines pour tous les hommes.
La sérénité gagne tout notre être et on continue sa vie tranquillement et calmement jusqu’à
son dernier souffle.
Que la vie et la mort soient liées à tout jamais et jusqu’à la fin des temps, car c’est le
spectre de la mort qui fait apprécier la vie.
Je nie l’existence du pêcher originel. C’est la religion qui a inventé ça.
Ce petit être né de l’amour est pur, il a un potentiel et il devient ce qu’on fait de lui. Il n’a
pas besoin de l’intervention d’un prêtre pour le purifier, car un prêtre est un homme avec ses
faiblesses et non un dieu, ce n’est pas un surhomme. On lui refuse même le droit de créer la
vie par un acte d’amour. Et si l’enfant naît dans un milieu équilibré, il connaîtra le bonheur.
La noblesse des sentiments engendre la beauté et un instinct sexuel fort est le gage d’une
santé mentale épanouie.
L’ascétisme n’est qu’une sorte de faux-fuyant mandant à saper le moral des gens. Il
entretient la médiocrité et la négation du bonheur sur terre.
Mais je sais par expérience que l’amour peut remplir une vie et on n’a pas besoin de
l’espérance d’une vie éternelle pour connaître le bonheur. Tous les gens qui ont cet état
d’esprit le sentent. C’est une réalité qui peut se transmettre à tous les hommes qui le veulent et
qui font ce qu’il faut pour ça.
Je suis opprimée par le poids d’une existence qui nie l’être humain dans ce qu’il a de plus
beau et de plus noble et je me révolte à l’idée d’accepter une telle bassesse.
L’être humain est bon, noble et généreux, il ne tient qu’à lui de le montrer ; ce n’est pas
facile mais ça peut être le but de toute une vie ; et je donne tout au long de ces pages le
chemin à suivre pour y arriver.
Que la vie soit pleine de joie et d’espérance jusqu’à la fin des temps.
Je nie l’existence de Dieu. On a voulu asservir l’être humain par la peur pour le rendre plus
coopératif et servir les intérêts de quelques uns. C’est l’intelligence au service de la bêtise et
de la crainte.
Qui a vu Jésus sortir du tombeau ?
Quand on est franc et sincère on n’a pas besoin de mystère. Si Dieu était si puissant,
pourquoi un tel stratagème. Il demande aux hommes des qualités qu’il n’a pas. C’est contraire
à la logique et la logique est le propre de l’homme.
On nous dit que la création est illogique, échappe au contrôle de l’homme, qu’il faut
l’accepter pour la pure vérité, alors :
Pourquoi Dieu a créé l’intelligence si l’homme ne doit pas comprendre ?
On nous dit encore que Dieu est illogique et qu’on ne doit pas mettre en doute la foi mais
seulement les humains n’arrêtent pas de raisonner pour comprendre la parole de Dieu.
33
Abraham le père des juifs était un fou, un illuminé, il entendait des voix ; il a failli sacrifier
son propre fils Isaac, la chair de sa chair, par un acte de cruauté inhumaine, impudemment et
sans courage, en offrande a ce dieu qu’il craignait ; l’église excuse les crimes de cette sorte et
Benoit XVI défend avec raison les Juifs qui se sont fait massacrer pendant la guerre de 39-45.
La religion est pleine de contradictions ; je dis que ce n’est qu’une vaste supercherie bien
orchestrée, qui s’est transmise à travers les siècles, c’est une théorie montée de toutes pièces
par des gens pétris d’obscurantisme qui tiennent des propos flous et sans aucune objectivité.
Les hommes et les femmes ont besoin d’une vie spirituelle qu’ils prennent où ils le
peuvent. Ils choisissent la facilité ; c’est plus facile d’aller à l’église que de faire l’effort
d’apprendre dans une école ; ils ont besoin d’absolu, ils cherchent à l’extérieur ce qu’ils n’ont
pas en eux.
La religion fait beaucoup de mal, on tue pour une idée ; imposons le respect de la vie et de
l’être humain en particulier, donnons de l’amour et tout ira bien, et celui qui respecte les
vivants respecte aussi les morts puisque la mort n’est que la continuité de la vie ; rien ne se
crée tout se transforme.
Tous ceux qui n’arrivent pas à se détacher de la puissance divine ne connaîtront jamais
l’amour parce qu’ils ne croient pas à la pureté ; c’est une condition sine qua non ; et ne pas
croire à la pureté est contre nature ; pour cela il faut faire un travail sur soi ou se faire aider.
Quoi de plus normal que de faire l’amour au même titre que dormir, boire et manger. C’est
la religion qui salit tout ; elle nous fait croire que nous sommes des gens incapables d’amour,
seulement la pureté existe dans le respect de soi et des autres.
L’église devrait être un temple où l’on chante la vie et l’amour humains, les cloches
devraient sonner en l’honneur de l’amour des hommes. Tout est à repenser. On peut imaginer
une doctrine qui glorifierait l’homme avec son humilité, sa bonté et toute sa richesse. Au
diable l’impureté et tout ce qu’elle entraine de négatif et de néfaste à la conquête de l’amour.
Elle freine votre recherche et votre ascension. Ne vous encombrez pas d’idées toutes faites qui
vous détruisent et vous empêchent de vivre, écoutez votre cœur, vous êtes votre seul juge. La
vie est belle quand on sait la saisir à pleine main et trop courte pour la négliger. L’homme est
le maître de son propre destin.
Il y a eu d’abord des Dieux, puis ensuite un seul Dieu, puis peut-être plus de Dieux du tout,
quand les peuples auront atteint le bonheur complet sur terre, ce n’est pas pour demain ; la
connaissance et la culture remplacent avantageusement la croyance en Dieu et apportent le
contentement ; mais il faut que ce soit au service de tous.
La richesse intellectuelle qui évolue à travers le temps gagnera chacun de nous et nous
comblera de ses bienfaits.
Il faut qu’il y ait des gens qui osent dire ce qu’ils pensent, qui osent dire qu’ils ne sont pas
d’accord, pour vaincre la stupidité, le fanatisme et les croyances malsaines qui envahissent le
monde et font le jeu de quelques uns.
Que la paix soit sur le monde et sur les hommes et les conduise au bonheur sur terre.
Je n’ai plus ce besoin obsédant d’amour qui me tenaillait au point de faire de moi une
loque humaine. Je me suis libérée de l’influence de la toute puissance divine. Il m’aura fallu
69 ans pour y parvenir.
Quel bonheur d’être enfin libre !
Je ne suis plus dépendante de qui que ce soit.
34
e ne vais pas l’abandonner sans me battre cet homme là. Je suis amoureuse de lui ; il
représente tout ce que j’aime ; je lui ai livré toute mon intimité mais il n’a fait que son
travail ; il m’a sortie du trou ; je ne lui suis pas indifférente ; je lui ai appris à aimer et à
donner. Je vais apprendre à le connaître.
J
Voici son portrait :
Physiquement, Jean n’est plus d’une première jeunesse, c’est un homme d’une soixantaine
d’années, comme moi, d’une maturité respectable. Ses traits sont réguliers, il pense tellement
souvent qu’il a perdu une partie de ses cheveux. Il n’a rien d’un adonis mais sa silhouette est
agréable à regarder. Son caractère est gai et enjoué, il a gardé son âme d’enfant. Il sait être
tendre et généreux et il me fait fondre par sa gentillesse. J’ai la chance d’avoir rencontré un
homme de sa condition d’une intelligence supérieure ; il peut être pétillant d’esprit ; son
intelligence est vive, pénétrante, acérée. Il est capable de prévoir et de porter un jugement
sans se tromper. Je loue son courage et son esprit d’entreprise. Il applique scrupuleusement
les règles de son métier Il a une connaissance approfondie de la nature humaine, c’est un
psychiatre.
Intellectuellement, il est brillant ; il maitrise l’art d’écrire, il utilise comme moi le mot juste
pour exprimer sa pensée ; il sait apprécier la beauté d’un texte quand ça se présente. C’est un
grand homme dont la sagesse force l’admiration.
Sa mère l’a sûrement beaucoup aimé pour faire de lui un homme de sa qualité ; mais d’un
amour exclusif, lui refusant le droit de porter son choix et son amour sur une autre femme ; les
occasions n’ont pas dû manquer.
Même l’intelligence la plus remarquable ne produit aucun miracle sans la connaissance de
l’autre qui aide à la connaissance de soi.
Il n’a pas jugé bon de lire ce que j’ai écrit ; son humilité est toute relative ; il a été aveuglé
par son intelligence.
Il bredouille lamentablement devant des choses qui me semblent évidentes.
Je suis Cendrillon qui rencontre son prince ; on se croirait dans un conte de Charles
Perrault, sauf que mes pieds sont plus grands et que je suis une vieille dame de 69 ans.
La vie me sourit enfin ; je m’évanouis de bonheur à la pensée de ce qui peut m’arriver.
J’imagine Jean venant me chercher les bras chargés de jolies fleurs et venant m’inviter au
restaurant, pour y déguster des mets délicats aux parfums suaves, avec des fleurs partout, au
son d’une musique d’orchestre harmonieuse qui embellit la vie.
Je suis un peu fleur bleue, j’ai une âme de midinette que j’ai conservée de mon enfance.
J’étais d’une grande pureté, spontanément naïve, et l’on faisait pipi à même le sol dans le
grenier où nous jouions alors sans penser que le flux pouvait traverser le plancher et gagner le
plafond de la chambre des parents, juste au-dessus du lit, au grand dam de maman qui voyait
tout.
Plus tard en grandissant, je suis devenue sentimentale et romantique à souhait. J’appréciais
les grands poètes français du XIXe siècle, en particulier Verlaine avec son symbolisme et
aussi Baudelaire où je me retrouvais dans le spleen « Quand le ciel bas et lourd… ». Mais j’ai
le souvenir d’une poésie de Sabine Sicaud que j’ai toujours en mémoire, qu’un professeur de
4e Melle Minguet me fit découvrir, et je ne résiste pas au plaisir de la traduire ici ; c’est peu
connu :
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LES PÈLERINS DE LA DUNE
Les pins… Les pins aux verts cheveux,
Aux sandales d’or et de cuivre
Un par un, deux par deux,
Droit devant eux,
S’en vont comme ivres…
Ivres de soleil et de vent,
Les bras tendus, penchés souvent,
Tant le vent du large les pousse,
Tant le soleil mord jusqu’au sang,
La dune rousse !
Les pins s’en vont chargés d’encens,
D’or et de myrrhe, vers là-bas,
Vers ces pays qu’on ne sait pas, tendant les bras.
Les pins s’en vont dans un bruit d’ailes,
Un bruit de pas, un bruit de voix surnaturelles.
Je les entends… Je les entends, à pas légers
La forêt suit comme un troupeau suit un berger…
Hallucinés, aveugles, sourds,
Je les ai vus en Don Quichotte,
Je les ai vus en juif errant,
Chauves, bossus, manchots, branlants,
Ombres chinoises de la côte…
…/…
Et derrière j’ai vu, pressés,
Comme les moutons de la fable
D’autres pins, tous les pins blessés,
Cramponnés aux pentes de sable…
Non ne me dites pas tout haut,
L’histoire des pins sur la dune
L’histoire vraie en quatre mots,
Puisque je vois au clair de lune,
Au clair de soleil, verte, brune
Marcher la forêt devant moi…
Puisque c’est vrai lorsque j’y crois.
Sabine Sicaud
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e t’aime Jean, vivons ensemble. J’arrive à l’automne de ma vie, il n’y a plus de temps
à perdre.
Je suis digne mais je ne suis plus fière, je n’ai plus ce vent en poupe qui faisait de
moi une guerrière.
Je suis simple ; un être humain a besoin de considération et d’attention et je n’ai qu’un seul
désir c’est d’aimer et d’être aimée.
La vie est belle ; je t’aime Jean d’une passion dévorante ; je vais déployer mon amour
autour de moi.
Je suis une femme maintenant ; mon enfance est derrière moi. Je vais aller de l’avant
comme je l’ai toujours fait et je vais vivre ma vie avec l’homme que j’aime. Mes rêves se
réalisent ; toute ma vie j’ai pensé rencontrer le prince charmant ; c’est aujourd’hui une réalité.
Je ne crains plus le sexe de l’homme, j’ai envie de le caresser, je l’appelle de tout mon être,
c’est l’arbre de vie, le moyen de concrétiser l’amour, la consécration de l’amour.
La dernière étape du retour de mon intelligence est effective ; elle me fait comprendre par
ma clairvoyance que je suis enfin guérie après toutes ces années ; je vais retrouver ma taille de
jeune fille en perdant rapidement (j’en ai des exemples) ces kilos superflus qui m’empâtent.
Jean va découvrir une femme svelte qui portera bien la toilette comme autrefois ; j’en suis
heureuse pour moi et pour lui.
Une confiance aveugle a ses limites, une confiance raisonnée est plus fiable.
Je t’aime Jean avec toute mon imagination et de toutes mes entrailles.
Quel bonheur !
C’est si inconcevable d’aimer, si dérisoire si inutile. Je suis atterrée, malheureuse et
attristée par l’indifférence générale. Il n’y a que l’envie et le profit qui attirent les gens ; pas de
générosité ou de don de sa personne ; ils demandent tout sans jamais rien donner.
Où est le respect de la personne humaine ?
J’aime l’humanité tout entière ; je lance des cris d’amour autour de moi mais on ne
m’entend pas ; il faut se gendarmer pour être écouté et vaincre par l’intelligence le plus têtu
des mulets ; il faut s’armer de patience pour être les plus forts sinon on vous piétine
allègrement. C’est une tâche ardue qui demande beaucoup d’intuition, de lucidité, de
confiance en soi mais ça vaut la peine d’essayer ; les résultats sont exaltants et le combat
conduit certainement au succès ; on avance pas à pas, méthodiquement mais sûrement et ce
n’est jamais au détriment de la personne concernée ; quelquefois à la force il faut répondre par
la force quand la bataille est plus rude ; il faut employer les mêmes armes que la personne qui
vous domine ; c’est l’unique solution.
Je fais confiance à la justice des hommes, et si le jugement ne suffit pas on s’adresse plus
haut pour avoir la reconnaissance de l’éclatement du bon droit.
Il ne faut pas que l’injustice règne et que les coupables soient absous, il faut garantir
l’impartialité de la justice et ne pas condamner sans preuves concrètes ni témoins oculaires,
sur de simples présomptions, sinon c’est l’erreur judiciaire. La vérité finit toujours par éclater,
mais à quel prix ; ce sont quelquefois des vies humaines qui sont en jeu ; l’histoire nous le
rappelle malheureusement, mais la cohérence emporte assurément l’assentiment général.
Jean n’a pas choisi l’intelligence suprême, il a choisi la bonté et la générosité ; j’ai du mal à
faire la synthèse des choses mais avec un guide tel que lui ça fait des miracles. Il a dirigé ma
réflexion avec beaucoup de talent, d’une main de maître, tout en me laissant mon libre arbitre
J
37
et m’a permis d’exprimer ce que je ressens d’une manière conforme à la logique. Je lui
témoigne ici ma reconnaissance. Merci Jean.
Maintenant je suis prête à me dénuder devant toi sans fausse honte, sans déshonneur, en
toute humilité.
Avec son intelligence, son cœur et ses compétences il pourra rédiger un manuel qui fera acte
dans la profession. C’est un grand homme.
Je serais honorée de m’appeler un jour madame Kervadec et de porter son alliance autour
du cou.
La vie à deux m’effraie parce que c’est imminent ; c’est tout un bouleversement à
envisager, des habitudes nouvelles à prendre et des obligations qui surgissent.
Mais l’amour fait des miracles, il compartimente la vie qui est même facilitée par les
relations complices des deux conjoints. Ils se soutiennent mutuellement et se confèrent des
droits garantissant leur indépendance personnelle. Main dans la main ils s’en vont pour faire
un bout de chemin ensemble, aussi longtemps que possible, prenant un plaisir certain à
converser joyeusement, échanger des propos délicieux, rire aux larmes, sourire de sourires
d’enfants, en harmonie réciproque.
La bonté me fait mal car elle me procure du baume au cœur et je n’aime pas ça ; c’est toute
mon enfance douloureuse qui remonte à la surface avec son lot de tristesse et de regrets. Mon
cœur pleure m’ôtant toute possibilité de tendresse, de détente et d’oubli de soi.
Mon cœur s’ouvre à la tendresse tout d’abord pour ce petit être né de l’amour si fragile, si
frêle et si démuni, ensuite pour cet adolescent qui deviendra un adulte responsable et qui doit
réaliser cette transformation décisive, puis pour cet homme l’élu de son cœur tellement
prévenant et attentif aux moindres de vos désirs et d’une infinie gentillesse.
La tendresse est un sentiment grand et beau qui ennoblit l’être humain car il procure de la
joie et du bonheur désintéressé, de l’affection, de l’attachement et de la délicatesse.
« Qu’un ami véritable est une douce chose, il cherche vos besoins au fond de votre cœur, il
vous épargne la pudeur de les lui découvrir vous-même, un songe un rien tout lui fait peur
quand il s’agit de ce qu’il aime ».
L’amitié est un sentiment altruiste qui élève l’être humain. On vous tend la main et vous la
prenez sans que la personne demande quoi que ce soit en échange.
J’aime le contact, j’aime me frotter aux gens pour les tester et découvrir leur moi intérieur
en tout bien tout honneur.
J’ai la curiosité de la vie ; les enfants me font craquer par ce qu’ils ont de spontané, de naïf
et parce qu’ils sont avides de savoir et réceptifs à tout. Prodiguez-leur de l’amour et vous
aurez des hommes équilibrés, enseignez-leur la bonté et vous aurez des hommes généreux,
enseignez-leur la grandeur et vous aurez des hommes nobles ; c’est tout petits qu’il faut forger
l’âme des enfants, les éducateurs le savent bien qui adressent aux enfants des conseils, parfois
avisés, je n’en doute pas, qui sont sensés les convaincre, « se faire obéir à tout coup, sport
sommaire et monotone », mais c’est par l’exemple à suivre qu’il faut éclairer les jeunes en
leur laissant libre choix et en respectant ainsi leur personnalité propre.
Faire confiance aux enfants est le plus grand des défis ; ils sentent ce qui est bon pour eux.
Que la liberté soit pleine et entière sur le monde et sur les hommes et leur apporte joie et
sérénité.
Nos parents nous ont transmis des valeurs, le respect de soi et des autres, l’honnêteté,
l’intégrité morale, la bonté gratuite, la combativité, la tolérance, l’accès à la culture ; ils nous
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ont aidés à nous porter au-dessus de leur condition en nous élevant plus facilement (vie
qu’eux-mêmes n’avaient jamais connue) avec leurs moyens à eux ; je les respecte pour cela.
Je retrouve mon cœur d’enfant avec les souvenirs précis des parties de cache-cache
enjouées ; les baignades joyeuses sur les plages ensoleillées ; les parties de ballon endiablées ;
les courses à bicyclette effrénées ; les jeux de marelle dessinée à la craie blanche sur le trottoir
; les sauts à la corde où l’on s’envole et l’on s’élève au-dessus du sol ; les séances de cinéma
et les projections de films contre les murs des maisons, dans la rue les soirs de fête ; les
rêveries d’enfant dans les fossés l’été ; les cueillettes à la campagne les jours de congés ; les
ballades sur les marchés de bord de mer et les étals des marchands chargés de beaux fruits
murs emballés chacun dans du papier cranté de couleurs vives et variées, des rouges, des
jaunes, des verts ; les fous-rires moqueurs ; tout cela redonne à la vie son éclat, sa richesse, sa
séduction et son attrait.
***
39
AU MARCHÉ
Les fruits sont exposés aux étals des marchands
Présentés et rangés, des rouges, des verts, des blancs,
C’est un bain de fraîcheur
De lumineuses couleurs, de délicieuses saveurs,
Ils se retrouveront sur la table parée
Savamment cuisinés, chefs-d’œuvre d’habileté,
Pour garnir les assiettes joliment décorées,
Bien empilées
Apportant à chacun
Un vrai plaisir divin.
40
e me suis fourvoyée, j’ai cru qu’il était libre et il ne l’est pas, j’ai bâti un roman
d’amour sur une illusion ; je ne lui en veux pas ; c’était une belle histoire d’amour ; il a
été maladroit, il m’a laissé espérer alors qu’il n’y avait pas d’espoir possible.
Malgré tout je ne peux pas croire qu’il consente à m’abandonner ; je lui fais confiance.
Il se rendra libre pour moi. On n’a qu’une vie sur terre et si l’on rencontre le grand amour,
l’amour total, l’amour dans sa globalité, le seul, le vrai, il ne faut pas le laisser filer.
Il a épousé la tendresse et l’intelligence en toute quiétude, mais c’est tout ce qu’il pouvait
lui donner à sa femme bien-aimée ; moi je lui apporte l’amour dans sa plénitude ; un amour
qui vous transporte et vous anime d’un bonheur fou, passion éblouissante qui se renouvelle à
l’infini ; amour basé sur la confiance et le respect mutuel à nul autre pareil. Il s’est contenté
d’un demi-amour, d’un amour incomplet, il s’est trompé voilà tout. C’est lui qui choisira ce
qu’il veut faire de sa vie, moi je n’interviendrai pas ; je respecterai son choix, je l’aime trop
pour agir autrement.
Je croyais dans ma naïveté pure que chacun pouvait se changer en l’autre et j’étais prête à
me sacrifier pour elle, mais je sais aujourd’hui que c’est non ; chaque être est unique et
irremplaçable, chacun a son propre destin.
Je ne serai jamais elle, elle ne sera jamais moi ; laissons faire le temps, le temps qui passe
guérit toutes les blessures et nous comble de ses bienfaits ; quand la mort survient, la
séparation de deux êtres qui s’aiment devient une réalité qu’il faut accepter avec humilité.
Les souvenirs heureux restent et vous enveloppent d’un voile rassurant vous invitant à aller
de l’avant et à parler du passé avec beaucoup de bienveillance et on prend plaisir à remonter
le temps avec calme et sérénité. Mais on éprouve toujours la même passion pour les êtres
humains.
C’est la vieillesse avec toute la sagesse acquise au cours de la vie.
Bienheureux sont ceux qui peuvent vieillir ensemble !
J
41
a vie est un rêve, j’ai retrouvé l’amour des hommes ; j’ai envie que tout le monde soit
heureux comme moi ; je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ; j’ouvre mon cœur
aux autres ; je vais devenir forte, courageuse et sûre de moi, confiante en la vie. L’école
de la vie est une école de courage ; courage de dire à l’être aimé qu’on l’aime ; courage de montrer
de l’attachement et de la tendresse ; courage de venir en aide à ceux qui sont victimes de mauvais
traitements ; courage d’intervenir quand une personne est en danger ; en un mot courage de
secourir les opprimés, au péril de sa vie ; c’est ce qui fait les héros. C’est ainsi que le courage
s’immisce dans la vie de tous les jours, naturellement et sans effort, c’est une seconde nature, c’est
la volonté dans toute sa puissance, acte réfléchi et facile à exécuter.
Chaque mot qu’il prononce est un mot d’amour ; la beauté m’enivre et fait battre mon cœur
à tout rompre ; mes lèvres pulpeuses mordent dans la vie et font monter la sève de l’amour car
c’est l’amour qui fait aimer la vie ; c’est l’amour qui fait aimer l’intelligence, lumière qui
éclaire le monde, faculté qui permet de trouver la vérité et le savoir dans toute sa richesse ; clé
de l’amour et de la tendresse ; recueil de pensées douces et affectueuses qui font aimer la vie ;
source d’autorité, de liberté et d’ingéniosité ; tout cela pour être capable de parcourir le monde
à la recherche du bonheur et de réaliser ses rêves les plus ambitieux ; l’intelligence peut être
aussi le moyen de concrétiser l’œuvre de toute une vie dans la connaissance de l’âme humaine
pour la faire évoluer vers l’équilibre et gagner en confiance et en bon sens.
L’intelligence est l’instrument de la sagesse et de la raison pour ne pas faire d’erreurs dans
l’éducation des enfants par exemple.
L’intelligence et l’amour se rejoignent et se complètent, en rapport harmonieux, l’un ne va
pas sans l’autre.
L’apprentissage de l’intelligence passe par la propension à la répartie dans la conversation
dans tous les actes de la vie.
Avoir du génie c’est savoir exprimer ce qu’on ressent simplement, clairement pour que tout
le monde puisse en tirer profit et que ça provoque des changements positifs dans l’attitude de
chacun. L’obscurantisme est contraire à l’instruction et à la culture ; c’est l’attitude des lâches
et des faibles, des gens qui ont l’esprit troublé par les idées toutes faites ou le fanatisme. Rien
de vécu, rien de senti.
Jean va épouser la bonté, la générosité et l’intelligence, une femme aux facultés mentales
parfaitement équilibrées. Nous sommes des vieux mais je me sens tellement jeune dans ma
tête.
Il m’intimide, je ne suis rien à côté de lui.
Faire des actes intelligents donne confiance en soi.
Concrètement je suis capable de cuisiner avec talent ; de bricoler avec ingéniosité ; de
peindre harmonieusement ; d’encadrer des gravures ou des photographies ; de réaliser des
collages artistiques ; tout cela pour décorer l’appartement agréablement. Je suis capable
d’entretenir les plantes de manière à les rendre vivantes ; de tricoter des pull-overs ou des
poupées d’une main d’experte. Je suis capable d’enseigner avec succès aux autres le B.A-BA
du tricot et du crochet. Je suis riche d’expériences acquises au cours de ma vie.
Sur le plan intellectuel je suis pleine d’enseignements ; je peux écrire de jolies pages qui
parlent au cœur ; je peux transmettre mon savoir, ma connaissance des grands poètes et des
grands auteurs littéraires, à ceux qui le désirent pour enrichir leur culture générale et leur faire
apprécier à sa juste valeur la beauté de la vie.
Je suis prête à donner et à aimer ; aimer en particulier un homme qui meurt d’amour pour
moi.
M
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Je suis douce ; je ne pourrais jamais exercer le métier d’officier de police qui demande des
qualités physiques, endurance, témérité, que je n’ai pas, où la violence est quotidienne et où il
faut affronter la dure réalité de la vie.
Je suis intransigeante sous des dehors de douceur ; je sais ce que je veux.
Je suis femme jusques aux bouts des ongles ; je voudrais me plonger dans un bain de
jouvence et parfumer mon corps de fleurs odorantes, à la fontaine des délices.
Je piaffe, je trépigne comme un petit enfant qui veut quelque chose qu’il ne peut pas avoir.
Je suis impatiente de vivre avec l’homme que j’aime.
43
LA LEÇON DE TRICOT
Je prends un pull-over porté deux ou trois fois, tricoté à la main par mes soins et qui ne me
va plus. Je jongle avec des tons harmonieux et un festival de couleurs.
Je le détricote patiemment pendant des heures.
J’enroule la laine autour des dossiers de deux chaises placées dos à dos pour en faire des
écheveaux. Je les plonge dans un bain d’eau tiède un moment pour les détendre et en ôter
ainsi les frisottis. Je les pends pour égoutter toute l’eau et je les laisse sécher pendant au
moins deux jours entiers. Ensuite je roule la laine en boules que je dispose dans un panier
prêtes à être réutilisées. Puis c’est un point à l’endroit, un point à l’envers et des surjets
simples par-ci, et des surjets doubles par-là et des jetés encore suivis immédiatement de points
tricotés ensemble ; et ceci jusqu’à la fin. C’est un casse-tête indescriptible.
Alors on ferme en passant un point par-dessus l’autre et en tirant. On essaie. C’est trop
serré ; il faut défaire et recommencer parce qu’on a mal pris les mesures.
C’est le passe-temps favori pour les tristes soirées d’hiver ou pour les longues nuits
d’insomnie.
VU A LA TÉLÉVISION EN SOIRÉE
Ces jeunes gens amateurs à la peau lisse, aux grands yeux étonnés, à la voix claire et
sensible, se produisant sur scène, nous font vibrer en interprétant des refrains d’amour éternels
français ou étrangers accompagnés par des musiciens talentueux. Et tout le monde de se
balancer au rythme de la musique et de battre la mesure avec leurs bras largement ouverts
comme des grands oiseaux qui déploient leurs ailes.
MA VIE AMOUREUSE
Mon corps s’éveille à l’amour. J’enfouis ma tête dans sa poitrine large, solide et
accueillante ; je caresse sa nuque puissante et son sexe doux et fort. Mon corps ploie sous les
caresses ; il me prend avec toute la fougue de sa passion ; nos bouches se rejoignent ; nous ne
formons qu’une seule chair ; je me fonds en lui et le plaisir inonde mon corps tout entier ; c’est
un feu d’artifice.
C’est la sublime étreinte qui nous comble de joie et d’un bonheur grandiose ; je frissonne
de bonheur.
L’amour envahit nos deux corps enlacés.
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L’INVITATION A LA DANSE
Je porte une robe à volants qui vole au vent. Il me prend tendrement dans ses bras ; il
m’enlace amoureusement la taille. Nos pas se suivent en cadence, s’enchaînent, nos corps se
balancent au rythme lancinant de la musique douce. C’est bon de s’abandonner complètement
dans ses bras. Toute ma vie j’ai rêvé de danser en harmonie avec quelqu’un ; c’est chose faite.
LE REPAS EN FAMILLE
Un bouquet de fleurs est posé sur la table recouverte d’une grande nappe blanche et garnie
d’assiettes de couleur et de verres assortis. On déguste, on savoure de bons petits plats
préparés par mes soins. Le repas est animé. Il donne son avis judicieux, je donne mon avis
tout aussi judicieux, suivi de recommandations importantes ; c’est un peu trop sucré, un peu
trop salé, c’est tout simplement délicieux. Pas de quartier pour les canards boiteux.
Quelquefois on se fait plaisir, on agrémente agréablement le plat choisi avec le vin
correspondant ; c’est un festival de saveurs et gouleyant à plaisir.
***
45
’ai retrouvé le pouvoir d’aimer. Je réclamais à corps et à cris l’amour des hommes
mais c’était moi qui en étais incapable. Je reprends confiance en la vie qui vaut la peine
d’être vécue même après 69 ans de galère. Les activités reviennent apportant le
contentement des tâches quotidiennes réalisées. La vie reprend ses droits avec l’exaltation du
devoir accompli et le plaisir remplit votre cœur du bonheur procuré par la propreté et l’ordre
répandus partout et par la joie du travail bien fait.
Les loisirs occupent votre temps vous permettant d’exécuter des œuvres d’art pour gâter
votre entourage aimé.
L’intelligence c’est une question d’attention, d’observation, de mémoire et d’associations
d’idées qui s’enchaînent et qui permettent d’établir un rapport entre les choses pour aider à se
souvenir entre autre.
L’apprentissage de l’intelligence demande de l’entraînement, s’entretient, se cultive. Ça peut
être un jeu savant qui se renouvelle à l’infini favorisant le dépassement de soi-même ; c’est le
plaisir de la découverte et du savoir qui conduit à la connaissance de l’âme humaine.
Raisonner c’est ouvrir la voie de la sagesse.
L’intelligence n’est rien sans la référence à l’être humain. C’est l’intelligence supérieure
dans toute sa grandeur et sa simplicité.
La timidité est un état d’âme qui envahit tout votre être et vous prive de lucidité, de
compréhension, vous écarte du monde, vous isole dans la plus grande impuissance ; quand
elle vous quitte l’obscurité fait place à la transparence et tout devient limpide ; on peut
raisonner en toute clarté, observer, déduire, comprendre. C’est l’intelligence reconnue avec
toutes ses facultés de saisir et de connaître l’être humain en particulier dans ce qu’il a de plus
intime et de plus profond pour agir en toute conscience.
La connaissance intuitive avait pénétré toute ma personnalité avec son lot d’incertitudes
invérifiables ; c’était ma seule échappatoire, mon seul recours, qui a permis aux obsessions de
s’installer en toute tranquillité, obsessions qui ont gouverné ma vie pendant des années ; aucun
raisonnement logique, rien pour faire barrage. Il aura fallu l’intervention et le discernement de
spécialistes qualifiés pour m’amener à en prendre conscience et à les éliminer ; 47 ans de
travail acharné !
Je t’aime Maman !
Je vais me faire plaisir, je veux lui plaire. Je vais affirmer ma personnalité et ma féminité ;
porter des toilettes élégantes et seyantes. Je veux le charmer, le fasciner, le séduire, l’attendrir
en lui manifestant ma confiance et ma tendresse, m’abandonner dans ses bras pour lui donner
le désir de me caresser, de me posséder, le rendre fou d’amour par les parfums qui s’exhalent
de mon corps, je veux qu’il m’aime à en mourir.
Il m’a dit plusieurs fois qu’il m’aimait. Il m’aime pour ma naïveté, ma confiance, ma
grandeur d’âme, mes qualités humaines. Il apprécie ma façon d’écrire et je suis flattée de cela.
Il m’aime comme je suis et il m’est plus précieux encore.
Il m’a tout donné, sa main, son cœur, son corps dans un élan de générosité, quelle
merveille !
Le sang qui coule dans mes veines réchauffe mon corps tout entier m’apportant un bienêtre sûr.
Par amour je suis capable de rendre cet homme heureux ; mon cœur bat fort pour lui.
J
46
Avec l’amour, lui et moi, moi et lui, ensemble nous avancerons dans la vie, sur le même
chemin, en harmonie réciproque. Que cette vie nous remplisse de joie et nous apporte le
bonheur.
L’optimisme gagne tout mon être.
47
NOSTALGIE
Le bonheur est si fragile ; la vie est cruelle ; c’est pour ça qu’on est mieux à deux ; on n’est
pas fait pour vivre seul ; il faut se construire son petit nid douillet pour pouvoir se ressourcer
et pouvoir amortir les coups.
Un être humain est fait de joie et de tristesse ; on n’est jamais ou tout l’un, ou tout l’autre ;
il y a des moments d’extrême bonheur, de joie intense, et il y a des instants de tristesse
imprévisibles ; c’est plus aisé de les supporter à deux. Le partage adoucit la vie et la tendresse
donne de la force. Et quand arrive la fin alors, c’est plus facile pour disparaître dans le calme
et la sérénité de tenir une main aimée.
Mais pour vaincre cette tristesse l’optimisme vient à la rescousse, chasse les ondes
négatives, les éclats de rire fusent et remplissent l’espace et le temps ; l’optimisme nous
apporte le recul souhaité, la joie renaît plus forte encore, pleine de surprises, les peines
disparaissent et donnent du piment à chaque instant de vie. C’est la joie de vivre dans toute sa
richesse et sa plénitude.
J’ai un besoin impérieux de sensualité, j’ai besoin que mon corps vive, j’ai besoin de
détente physique, chéri j’ai besoin que tu sculptes mon corps sous toutes les coutures.
Viens m’aimer Jean comme je t’aime.
Pratiquer l’abstinence est une preuve de volonté, il faut savoir patienter jusqu’au moment
choisi ; instant délicieux, au plaisir plus intense encore, amplifié par l’attente.
Je pleure sur moi-même ; je suis bourrée de tristesse et de regrets ; je suis triste d’avoir eu
une enfance bâclée, triste d’avoir eu une jeunesse bâclée, triste d’avoir eu une vie d’adulte
bâclée. Tout ce temps perdu pour rien alors que la vie est si courte et si fugace. Le temps
s’enfuit inexorablement, à une vitesse vertigineuse et on ne revient jamais en arrière.
Et la passé n’a été pour moi qu’une suite de douleurs et de souffrances morales, l’avenir
qui s’ouvre à moi est plein de promesses et de futures joies. Il ne faut pas avoir de regrets,
c’est inutile et négatif. Sourions à la vie.
J’ai un tel besoin de tendresse et d’amour ; je n’en ai jamais eu de toute ma vie ; je ne m’en
serais jamais sortie si je ne t’avais pas rencontré ; merci.
J’ai grandi comme un arbre sans feuilles battu par la pluie et le vent, en encaissant les
coups et en baissant la tête. Aujourd’hui j’ai de l’amour à revendre et ça je sais faire, j’ai eu
de bons professeurs, mais on ne me fera plus de mal, je suis armée pour le temps qui me reste
à vivre. J’ai végété pendant 69 ans, je commence seulement à vivre. Maintenant je peux crier
victoire.
Venez vers moi vous qui souffrez, je peux vous aider à vivre. Beau programme que celuilà !
48
LE JOUR
Par les volets à demi-entrouverts
Et sous les rideaux verts
Je scrute la lumière qui me réveille.
Je regarde le ciel
Et le toit des maisons
Qui percent l’horizon
Dans l’aurore fermée
Elles fument les cheminées
Il fait froid c’est l’hiver
Dans le matin sévère
Les hommes hardis et courageux,
Audacieux,
Sortent de leur chez eux,
Accomplir leur devoir… Fiévreux,
Ils reviendront transis, le soir à la nuit brune
Pour gagner leur logis sous un ciel bas sans lune.
49
n et un font deux, deux et deux font quatre, quatre et quatre font huit.
L’intelligence est en marche, avec la rigueur des raisonnements logiques et la
puissance de la mémoire.
Je raisonne :
Je suis tombée dans un lieu boueux dépendant de l’Opac qui est responsable, il n’y a pas eu
de témoins de ma chute donc on ne peut pas m’indemniser. Mais :
L’enquête a révélé que des gens m’ont vue par terre :
Les pompiers, les gens qui m’ont secourue, les gens de l’Opac qui sont venus nettoyer
juste après l’accident.
Donc :
Si j’étais par terre, c’est que j’étais tombée. Où est le problème ?
J’exulte. La logique l’emporte, je vais gagner mon procès.
Il y a longtemps que je raisonne ainsi, mais j’affine mon raisonnement de jour en jour,
apportant des modifications à mon texte, remplaçant un mot par un autre plus évocateur ou
plus juste, évitant les répétitions gênantes ou déplaisantes. C’est l’inspiration qui projette les
mots dans ma mémoire et je traduis aussitôt sur le papier sinon ça s’envole et j’oublie.
Mais la mémoire des mots, c’est ce qui est le plus délicat, le plus sujet à caution. La
répétition et l’attention arrivent en force et l’amour fait le reste ; tout devient facile et efficace.
Il m’a donné sa tendresse et je me sens revigorée ; un étranger, quel bonheur !
Je me sens animée par une force décuplée qui me pousse à agir. Je commande à ma volonté
et elle exécute naturellement et sans contrainte.
Il m’a donné son amour et ce n’est plus un étranger. Il est tendre, bon et généreux ; il est
humble et intelligent car le don de soi ne se fait pas sans l’apport de l’humilité et de
l’intelligence ; il est courageux, franc et sincère car il a osé me dire la vérité ; il a toutes ces
qualités qui font qu’on l’aime, d’un amour profond et désintéressé qui inspire la confiance et
le respect. C’est mon aimé, celui à qui je vais consacrer ma vie entière, celui que je vais
rendre heureux par ma présence, mon soutien, mon dévouement à sa personne, mon amour en
un mot, car je l’aime passionnément pour lui-même et pour moi-même, et je veux construire
avec lui quelque chose de durable, de réussi, d’utile pour le genre humain, pour que la vie soit
belle à regarder, positive, ruisselante de beauté sur l’univers et sur les hommes, dans la joie et
la sérénité.
Que la vie soit douce à chacun et leur apporte le bonheur.
L’humanité est faite d’hommes et de femmes qui ne demandent qu’à être aimés.
J’ouvre mon cœur aux autres. L’amour est en moi et je le dispense à l’infini. J’aime
l’humanité tout entière et je rayonne sur l’univers. La bonté m’envahit et gagne les sphères de
la connaissance et du savoir d’où la lumière luit.
J’avance dans la vie en semant autour de moi les graines de l’amour.
J’aime, j’aime, j’aime et je suis aimée. Mon ambition rêvée s’est réalisée ; la vie m’a
comblée en me donnant tout ce que je désirais le plus au monde. Je ne souhaite qu’une seule
chose, c’est de partager mon bonheur avec tous ceux qui sont autour de moi pour faire de leur
vie une vie réussie, égale à la mienne et de défier le monde avec eux pour trouver le paradis
sur cette terre si belle, si généreuse et si prospère.
U
Espérez, vivez, aimez.
J’ai trouvé l’équilibre mais ce n’est pas encore le terme de mon évolution.
50
Je suis pleinement heureuse de vivre et d’aimer.
51
CHANT D’AMOUR
C’est un petit ruisseau qui flirte avec l’amour
Et serpente joyeusement dans les champs et les prés
Il arrose au passage les fleurs aux alentours
Et répand en chemin des gouttes de rosée.
Et la jeune inconnue à la mine altière
Aux parfums enivrants de pétales odorants
Parée autour du cou de perles de lumière
Porte des vêtements charmants et élégants,
Et parcourt la campagne les cheveux dans le vent,
Elle est ivre d’air pur et s’exalte la belle
Et vibre aux chants d’oiseaux quand le soleil descend
Puis déploie son amour de la vie autour d’elle.
Elle relève ses jupons sur ses membres lassés,
Pour sentir sur son corps la caresse du ciel
Et la douce présence du jour à peine voilé,
Dans la chaleur du soir… Assoiffée de sommeil.
52
NUIT D’AMOUR
L’amour brille de mille feux éclairant l’horizon
De ses facettes d’argent sur l’océan d’azur
Où l’on peut se mirer dans une mer sans fond
Et cristalline et pure.
Les corps dévoilés, nus dans un beau soir d’été,
Serrés l’un contre l’autre, amoureux, enlacés,
Ils se donnent l’un à l’autre consentants et contents,
Confiants, charmants, brillants,
Ils s’embrassent tendrement sous la lune
Happés par la nuit brune…
C’est la sublime éreinte qui les comble d’allégresse
Et d’une folle ivresse,
C’est un hymne à la joie
A la volupté et au bien-être pour soi,
Quel bonheur grandiose,
Explosant comme un bouquet de roses écloses,
Pourpres comme l’amour
Douces comme du velours,
Luminescentes, dans la nuit blanche, arborescentes
Palpables et odorantes.
Les baisers les font frissonner sur la natte
Ils sont pareils à de jeunes chattes
Qui ronronnent
Drôles et fanfaronnes
Câlines et amusées
Qui roulent sur le flanc apaisées, allongées,
Dans un va-et-vient perpétuel
…/…
Incessant, continuel,
Ils s’étreignent, s’embrassent, se permettent des caresses
Aussi pures qu’osées
Qui les ravissent, les pressent
Les flattent agréablement,
Et leur apportent un vrai contentement
Ils s’estiment à coup sûr satisfaits, enchantés,
Et quel plaisir extrême,
Raffiné et sensuel, infiniment bohème,
Quel merveilleux bonheur
Qui illumine leurs cœurs.
Et les amants heureux s’éveillent au matin
Dans un murmure satin.
Ils sourient à la vie qui leur semble éternelle
Et les remplit d’une extase irréelle.
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Ils s’éveillent à l’aurore
Très étonnés encore
Dans les bras l’un de l’autre… Le corps auréolé,
Par une pluie d’étoiles dorées
Qui les recouvre d’un manteau précieux,
Silencieux, gracieux, radieux,
Dans la pâleur blême du jour qui se lève,
Après une nuit d’amour vécue comme dans un rêve.
Ils recommenceront et encore et toujours
A refaire l’amour,
Avec le même plaisir sans cesse renouvelé,
Intense et décuplé, par l’attente amplifié,
Et toujours aussi fort.
Que ces nuits et ces jours rutilent de jaspe et d’or
Et coulent jour après jour en hommage à la nuit
Et à l’amour qui luit.
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l a l’humilité et l’intelligence mais il n’a pas cette pureté intérieure qui fait qu’on peut
aimer en toute liberté en se donnant complètement.
Il s’aime trop toutefois pour aimer l’autre. Ça demande un dépouillement encore plus
profond du corps et de l’esprit. C’est de l’égoïsme pur ; il lui faut acquérir cet altruisme qui
fait aller vers les autres sans arrière-pensée. La négation du moi provoque l’amour des autres ;
on aime plus que soi-même et ça réveille l’ardeur que l’on met à se dépasser soi-même. Aller
vers les autres apporte la plénitude, la joie de vivre et l’amour.
L’amour ouvre la porte de la connaissance et du savoir. On acquiert la liberté d’agir et tout
devient facile. L’imagination fertilise notre vie et permet de créer. On fait des choses qu’on
n’aurait jamais crues possibles. C’est la concrétisation de toute une vie et l’épanouissement
certain.
L’amour est le moteur de la vie. Vive l’amour dans toute sa richesse !
J’ai terminé mon ascension, maintenant je veux son amour ; il ne tient qu’à moi de le
vouloir.
Amitié, tendresse, passion, amour, tout est à portée de main, il ne tient qu’à nous de les
saisir pour réussir notre vie et trouver le paradis.
I
VIVE LA VIE, VIVE L’AMOUR.
Je n’ai pas envie de vivre ; je n’ai pas ce feu intérieur qui vous dévore et vous propulse
dans la vie. Il faut que je vive par moi-même, faire mes choix et m’y tenir, ne plus compter
sur les autres ; penser par moi-même. C’est à moi de gérer ma vie. J’ai tous les atouts en main.
Je suis sensible, intelligente et créative. Il faut mettre mon intelligence à contribution,
m’organiser pour remplir mon temps et vaincre cet ennui qui me poursuit d’une manière
lancinante.
Le monde m’effraie ; je suis en état d’insécurité constante ; on n’est jamais à l’abri d’un
déséquilibré, d’une personne mentalement faible et désorganisée qui n’a pas le respect de la
vie. On n’est jamais à l’abri d’une catastrophe indépendante de notre propre volonté. Il faut
vivre avec une confiance raisonnée d’une manière positive comme si on était éternel ; c’est le
moyen de trouver la sécurité. Notre destin est tout tracé. Optimisme et réalité. Et quand
arrivent les épreuves, on fait face.
C’est la philosophie de la vie.
***
55
RÉSULTAT
Aujourd’hui je suis lucide et je mesure toute l’ampleur du désastre causé par ce manque
d’amour.
J’ai rejeté ma famille, je n’avais plus envie de vivre, je n’acceptais pas mon âge, j’étais
noyée sous les larmes, je ne pouvais pas aimer.
Plus jamais ça, ça fait trop mal.
Mais malgré cela je lance un pied de nez à la vie qui m’attend pour rattraper tout ce temps
perdu.
VIVE LA VIE, VIVE L’AMOUR.
56
Je me suis battue comme une lionne pour avoir droit au respect, j’ai inspiré la haine et la
jalousie, j’ai dû subir des insultes, on en est venues aux mains, parce que j’ai dit la vérité,
mais maintenant c’est effectif. J’ai gagné et j’en suis ravie. On va pouvoir construire quelque
chose de positif, j’ai beaucoup à donner. Mon cœur bondit dans ma poitrine tant je les aime
tous ; c’est facile d’aimer finalement.
Je l’aime tellement ce chéri ; je l’ai vu malheureux, le visage déformé par la souffrance
parce qu’il savait qu’il allait me faire mal. Ce sentiment nouveau pour moi qu’est la tendresse,
je l’éprouve pour lui.
Quand on est bon il faut être vigilant, ne pas relâcher les tenailles, il faut avoir une main de
fer dans un gant de velours pour ne pas se faire dévorer tout cru.
Bien qu’elle fût inconsciente, ma mère me détestait, ne voulait pas que je vive puisqu’elle
m’a refusé son amour. Aujourd’hui encore je passe de mon salon à la chambre pour m’étendre
par moments parce que je n’ai pas envie de vivre. C’est horrible et je crois que je n’oublierai
jamais. J’ai démonté les rouages de mon inconscient dans lequel étaient enfouies toutes ces
choses qui m’ont empêchée de vivre et d’aimer pendant 69 années.
Gloire aux hommes de science et aux médecins, hommes et femmes qui m’ont soignée
pendant toutes ces années pour m’apporter la guérison pleine et entière et m’ont donné la
possibilité de pouvoir profiter un peu de la vie.
MERCI A TOUS
***
57
RÉCAPITULATIF
J’étais un bébé adorable, une petite fille gentille ; comme tous les enfants j’ai revendiqué le
droit à l’amour ; on me l’a refusé ; j’ai résisté en manifestant du mécontentement ; mais on a
brisé ma volonté. Alors je me suis renfermée sur moi-même, je suis devenue fière.
J’étais lucide et pour ne pas sombrer j’ai masqué mon intelligence afin de ne pas voir la
réalité, je suis devenue insensible à tout pour me protéger, car je n’aurais pas pu vivre ;
l’instinct de vie était plus fort que l’instinct de mort.
Je ne pouvais rien attendre de ma famille donc j’ai fait confiance au genre humain.
J’ai toujours donné ce que j’avais pour ne pas avoir honte de moi-même, sans jamais rien
recevoir.
Je n’ai aucun mérite à être bonne car c’est ma mère qui a fait de moi ce que je suis.
Malgré tout je continue à penser qu’on ne peut pas vivre sans amour et si j’ai réclamé sans
cesse le droit à l’amour c’était pour ne pas capituler, je m’accrochais à la vie.
Toute ma vie a toujours été une succession d’espérance et de doute, je passe de l’un à
l’autre inconsidérément, mais c’est toujours l’espoir qui l’emporte.
Aujourd’hui je renouvelle ma confiance en cet homme qui m’aime, il me l’a prouvé, et
j’attends patiemment qu’il me le dise pour le lui dire à mon tour, et construire avec lui une vie
de joie et de bonheur sans faille.
J’ai envie de crier à la face du monde que j’aime cet homme avec passion.
JE T’AIME CHÉRI.
58
MA MÈRE
Elle était gaie : on passait des dimanches après-midi à jouer au loto avec mes frères.
Elle n’était pas méchante, elle pouvait être douce : elle m’avait appris une chanson dans
mon enfance « le ballon rouge » et j’ai toujours gardé en moi de la joie et de l’étonnement
quand je vois des ballons qui s’envolent.
Elle avait un sens de l’harmonie et de la beauté qu’elle nous a transmis à tous.
Avec elle c’était toujours la douche écossaise : un jour elle me faisait des cadeaux
mirobolants confectionnés de ses mains, ce qui leur donnait encore plus de valeur à mes yeux,
pour Noël par exemple, un autre jour elle me refusait son aide dans la couture ou elle excellait
pourtant. Elle ne cousait jamais devant moi.
Elle ne possédait rien, ni culture, ni richesse intérieure, elle ne pouvait rien donner, tout ce
qu’elle savait faire elle l’avait acquis par ses propres moyens et elle le gardait jalousement pour
elle parce qu’elle n’avait pas confiance en elle. Elle avait honte de son corps et elle reportait cette
honte sur moi en m’humiliant d’une manière insidieuse.
Elle aurait bien voulu m’aimer mais elle ne le pouvait pas.
Pauvre Maman ; quand je suis tombée malade elle a commencé à évoluer aussi ; mais elle
n’a pas eu ma chance, elle est morte prématurément.
Merci Maman, merci Papa de m’avoir mise au monde et de m’avoir permis malgré tout de
gravir les échelons.
Quand on dit que l’âme humaine est impénétrable, moi je ne le crois pas car j’ai réussi à
tout comprendre.
VIVE LE SAVOIR, VIVE LA CULTURE.
59
MON FRÈRE CLAUDE
Claude est un garçon renfermé, du moins il l’a été pendant toute son enfance, mais je crois
que ce n’est qu’une façade car il peut être expansif.
Quand il avait trois ans au moment où je suis née, il a contracté de l’asthme à la suite d’une
coqueluche. Il a traîné cela jusqu’à son adolescence d’une manière intensive. Il a accepté la
souffrance courageusement pour un petit garçon de son âge. Les parents ne savaient plus où
donner de la tête pour essayer de le soulager. Enfin vers l’âge de 14 ans un professeur de Paris
qui avait compris le problème, lui a fait faire une croissance artificielle et tout s’est
pratiquement arrangé.
Il a hérité de mon père un don pour l’expression qu’il traduit dans la peinture ; je dis cela
car mon père avait illustré tout un cahier de chansons manuscrites au crayon de couleur d’une
manière artistique.
Pendant sa scolarité Claude avait eu un dessin à faire ; il l’avait déposé dans une pièce
contigüe à l’appartement qui n’était pas fermée à clé. Mon petit frère Gérard qui n’était pas
bien grand à l’époque passa par là et appuya sur tous les étuis de peinture, souillant le dessin
et le rendant inutilisable.
Le soir c’est Papa qui aida Claude à refaire les arabesques pour le lendemain matin.
Claude avait la joie dans le cœur. Quand il allait chez ma grand-mère maternelle avec son
oncle André, il faisait de gentilles plaisanteries à la grand-mère bisaïeule, comme planter un
mannequin tout habillé au milieu de l’escalier sombre et anguleux qui conduisait de la cuisine
à la chambre ou hisser le pied du lit sur deux chaises qui se regardaient.
Il a bon cœur aussi : un jour il a prévenu les parents car il m’avait trouvée en larmes dans la
chambre de bonne où j’habitais à Paris.
Il possédait la culture mais il n’avait pas cette richesse intérieure qui fait aller vers les
autres ; il n’avait ni l’amour ni le respect.
De plus inconsciemment il n’avait que du mépris pour moi.
En 2010 il était prêt à me poignarder une seconde fois sous prétexte qu’il ne voulait pas
déplaire à sa famille.
Dès qu’il le souhaitera il trouvera dans mon livre des réponses à ses questions et sa propre
vérité.
60
MON PÈRE
Mon père s’imposait par la force ; il exigeait le respect pour lui-même et pour les autres
mais il ne respectait personne. Aucun amour, aucune tendresse.
J’étais fière de mon père et ce n’est qu’aujourd’hui que je mesure l’étendue de mon erreur.
Il m’aimait sans pouvoir me le montrer.
Parfois j’avais droit à un bisou lorsque je l’implorais du regard.
Quand il revenait du travail il s’attablait devant son journal après avoir embrassé ma mère.
Il n’y avait pas de conversation possible pendant le repas. Il était hostile, fermé, prêt à faire
éclater sa colère à la moindre contrariété.
Il corrigeait mes deux jeunes frères pour des futilités.
Il était sensible à la souffrance, et s’il a fait ce qu’il fallait pour que mon frère aîné s’en
sorte c’est bien un peu malgré lui.
Joël était fragile ; quand il avait 18 ans, mon père s’est heurté violemment avec lui et je le
soupçonne d’avoir favorisé le déclenchement de ses crises d’épilepsie.
Après la première crise d’épilepsie de Joël c’est mon père qui le veillait pendant qu’il
dormait. Mon père était bourré de peurs, paniqué, horrifié par l’ampleur des manifestations du
mal dont souffrait mon frère au cours de la nuit. Quand Joël est mort mon père a eu beaucoup
de peine et de chagrin.
Mon père et ma mère ont sûrement été à l’origine de son attirance pour les hommes.
Gérard a aussi souffert de ce manque d’amour flagrant en se jetant sur l’alcool.
Ils voulaient de l’amour tous les deux, ils n’ont récolté que de la colère rentrée.
Il aurait bien voulu les aimer ses garçons mais il ne le pouvait pas ; il n’avait rien à donner
puisqu’il ne possédait rien ni culture, ni richesse intérieure.
Deux des trois ont gardé de lui malgré tout un don pour le bricolage.
Je me suis rendu compte que j’avais peur des hommes au cours de ma thérapie.
Il avait peur des femmes et c’est pour cette raison qu’il m’a empêchée d’en devenir une : il
m’a simplement fait remarquer que j’étais couverte de boutons comme beaucoup
d’adolescents.
Tu as été odieux parfois Papa, sans t’en rendre compte, je suis navrée de le dire.
Mon père avait le sens de l’honneur qu’il nous a transmis à tous. Il a toujours milité
pour des causes politiques et pendant la guerre de 39-45 c’est lui qui se débrouillait pour
nourrir toute la famille, grands-mères comprises. Il se disait athée ce qui m’a aidée à voir
clair dans la religion et ce qui m’a donné le sens de la pureté.
Il avait eu un père inexistant et avait dû travailler dès l’âge de 13 ans comme ses 3 autres
frères pour subvenir aux besoins de toute la famille.
Il avait des possibilités et c’est pour cette raison qu’il en voulait à la terre entière.
Il s’est toujours bagarré pour avoir une vie meilleure et nous a permis à nous les deux aînés
de poursuivre nos études. Je le remercie pour cela, je te pardonne Papa.
Il m’a soutenue pendant ma maladie au cours de sa vie avec beaucoup de dévouement. Il
avait commencé lui aussi à évoluer.
Il était généreux, il avait un cœur, il a eu la larme à l’œil le jour de ses 80 ans.
61
Tous les deux ont mis au monde des enfants sans tendresse et sans amour uniquement avec
le sexe et ce que je décris là se reproduira éternellement tant que les hommes seront
malheureux matériellement et qu’ils n’auront pas accès à la culture.
C’est en donnant de l’amour et en imposant le respect à des petits groupes d’individus
qu’on arrivera à changer la face du monde.
62
MARIE-CLAIRE
C’est un cas douloureux et tragique. Elle ne possède ni la bonté, ni la tendresse, ni l’amour.
Elle avait l’intelligence mais elle ne s’en est pas servie.
Chez eux c’était la misère matérielle dont elle a souffert pendant son enfance. Elle nous a
raconté que son père, par un manque d’amour flagrant, faisait le geste cruel de leur mettre à
elle et à ses frères une fourchette, tête en l’air, sous la gorge. Elle a une ambition démesurée ;
elle a le sens de la beauté ; elle aurait pu faire carrière dans la danse car elle possède une grâce
naturelle. Sa mère ne lui a rien appris, ni à cuisiner, ni à coudre ou tricoter ; elle s’est
fabriquée toute seule et avec l’aide de mon frère.
Elle a eu trois beaux enfants qu’elle a élevés tant bien que mal qui ont hérité de la
générosité de mon frère. Ils leur ont donné à tous les deux de merveilleux petits enfants.
C’est une famille riche de possibilités, qui ne demande qu’à s’épanouir dès qu’elle en aura
l’occasion.
63
DANIÈLE
Elle est bonne comme l’était ma mère. Elle a manqué d’ouverture d’esprit et pour pallier à
cela elle s’étourdit dans les voyages. Elle aboie après ses enfants et si mon frère n’était pas
mort elle serait retournée avec lui car elle l’aimait.
Toute ma famille qui regroupe maintenant six enfants et onze petits enfants, de mes deux
frères, est bonne et généreuse. Je peux affirmer dès maintenant qu’elle trouvera l’équilibre et
fera de sa vie une vie heureuse et réussie.
64
n m’a salie, on m’a méprisée parce qu’on se croyait plus fort ou plus intelligent à
tort ou à raison, satisfait et imbu de sa personne ; quelle belle preuve de bêtise
humaine, de manque d’intelligence et de mesquinerie gratuite.
Aujourd’hui je relève la tête et je défie quiconque de continuer à me malmener de la sorte.
Je refuserai mon amour à celui ou à celle qui me bravera de cette façon. Désormais je ne
m’abaisserai plus à quémander de l’amour ; je suis devenue forte et sûre de moi et on verra
bien qui sera le plus fort et qui rira le dernier.
Je suis devenue intraitable, impitoyable quand on m’empêche d’agir alors que je suis dans
mon droit et qu’il s’agit de mon moi intérieur.
O
VIVE LA DIGNITÉ HUMAINE
65
LA PEAU DE VACHE
Elle m’a laissé partir avec ma folle angoisse
Affaiblie, attristée,
Sur le point de pleurer
Sans avoir cherché le pourquoi de ma poisse
Elle m’a laissé filer
Anxieuse, inquiète et tourmentée
Toute seule abandonnée
Sans le souci glorieux de dire : « je vais l’aider »
Sans rien pour l’excuser
Son petit moi caché
Qui lui soufflait : « non, non » !
Aucune compassion.
En ravalant mes larmes
Courageuse et sans armes
Sans rancœur et sans haine
Avec beaucoup de peine
La tête haute je suis partie
Sans un regard pour elle, sans véritable amie.
CHRISTINE
Christine a du charisme ; elle m’a beaucoup aidée dans mon parcours quand j’allais mal,
écoutant attentivement les conseils des médecins. Elle était inconsciemment amoureuse de
Jean et comme elle ne pouvait pas l’avoir elle voulait que personne ne l’ait. Mais elle a
rencontré l’amour dans son couple et cet amour va s’enrichir car elle possède l’humilité et
l’intelligence ; de plus elle est curieuse ; elle va être étonnée quand elle lira ce que j’ai écrit sur
elle car je suis pratiquement certaine qu’elle se procurera la suite de mon livre.
Elle est généreuse aussi car elle a été la première à me tendre la main par un acte d’amour,
après avoir souffert par moi.
Bravo Christine, tu as trouvé la solution à tes problèmes.
66
JEAN
Il a la bonté, l’intelligence et la tendresse mais il n’avait pas l’amour ni le respect.
Il a fait un très gros travail sur lui-même tout seul et grâce à moi.
Quelle intelligence !
Il est intransigeant, il ne laisse rien passer quand il s’agit du bien de l’autre.
Il a l’humilité de reconnaître que mon intelligence vaut la sienne et que je suis capable de
raisonner aussi bien que lui.
SOIS DIGNE
BRAVE TA MÈRE
SOIS PASSIONNÉ ET ARDENT
OSE M’AIMER, CHÉRI COMME JE T’AIME.
67
MOI
Je n’avais rien que la bonté, la curiosité, la foi en l’homme et l’espoir ainsi que la volonté
farouche de m’en sortir. J’ai croisé sur mon chemin une foule de gens qui ont compris mon
problème et m’ont aidée à sortir de mon marasme.
Je fonctionnais à l’instinct.
Pour moi l’amour a toujours été une souffrance mais ça doit être une joie.
Je n’avais ni le droit d’être heureuse, ni le droit d’être intelligente, ni le droit d’être jolie.
On ne m’a jamais complimentée sur mes actes de la vie courante ou sur mes actes
intellectuels et j’en ai souffert.
J’avais l’esprit troublé, les idées floues. Je n’avais pas l’intelligence ce qui m’a fait porter
des jugements erronés.
J’étais impulsive et impatiente, quand on me posait une question je répondais à côté.
Quelle souffrance, quelle confusion et quel désordre, provoqués par ce manque d’amour.
Mais tout cela va changer à présent.
Il aura fallu que j’arrive à la fin de ma thérapie pour m’en rendre compte, après que
l’amour ait commencé à revenir dans ma vie.
J’ai beaucoup donné déjà d’amour autour de moi alors que je n’en ai jamais reçu de
personne, j’ai imposé le respect et je fais la première récolte des fruits de mon action, c’est
pour ça que mon esprit s’éclaire et que je parviens à survoler et à résoudre les problèmes.
Jusqu’à présent j’ai raconté des faits qui se sont produits dans ma vie personnelle avec des
évènements qui me concernaient intimement ; maintenant j’aimerais créer des personnages
autour de moi avec des caractères spécifiques, des situations précises, à partir d’observations,
de déductions, de perspicacité dans les faits, grâce à ma sensibilité vibrante, si la vie m’en
laisse le temps et la santé.
Je suis une convalescente qui sort d’une longue maladie et qui a du mal à faire surface.
La vie est une lutte de chaque instant pour défendre son bon droit et servir la justice.
Je suis bouillonnante et passionnée, je m’emballe pour une cause, et quand j’arrive à
l’exprimer ça me calme. J’ai besoin de traduire par l’écriture ce que je ressens.
Les idées vont et viennent facilement, sans contrainte et fusent à travers le temps. C’est
l’inspiration, créatrice de verbes et de mots qui chantent et qui enjolivent la vie. C’est la
musique des mots et de la poésie qui enchante.
Quelle beauté !
Je me découvre tout à coup, je ne connaissais pas cette tendance en moi. C’est merveilleux
de pouvoir sentir ainsi, avec sa sensibilité, et pouvoir exprimer sa pensée sans souffrance et
avec optimisme.
Quelle intelligence ils ont, ceux qui m’ont fait prendre conscience de tout cela. Un geste,
une attitude et ça y est j’ai compris, ça trotte dans mon inconscient, ça aboutit et je traduis.
C’est la complexité humaine dans toute sa grandeur et sa simplicité.
L’instinct gouverne ma vie et m’apporte la fantaisie dans tout ce que je fais et entreprends.
La pensée imaginative et créatrice embellit la vie, favorise la curiosité et permet d’avancer
toujours plus loin à mesure que le temps passe.
Quelle richesse !
68
Jean possède le raisonnement au plus haut point, moi c’est l’amour qui est mon fort ; on se
complète harmonieusement. Que ça va être bon la vie à deux, avec lui surtout, avec une prise
de conscience sans cesse renouvelée et permanente.
Je lui offre en cadeau sur un plateau d’argent ma sensibilité et mon intelligence. Et je n’ai
aucun mérite à avoir l’un et l’autre car c’est la vie qui a contribué à me faire comme ça.
Un homme comme ça on n’en rencontre qu’un dans sa vie.
Quel bonheur !
Je suis triste, frustrée, incomplète, mais résignée, on ne m’appellera jamais « Maman », le
plus beau métier du monde.
LONGUE VIE A NOUS DEUX POUR LE TEMPS QU’IL NOUS RESTE A VIVRE
69
LE BAIN
Jean prend son bain la queue en l’air tapotant joyeusement dans l’eau qui fait des vagues
autour de lui. Le savon mousse formant des monticules de neige ferme qui vont et viennent
dans un doux bruissement d’ailes. Je le rejoins, l’éclaboussant d’eau fraîche ; la nudité nous
rend fous, je lui vole un baiser à la sauvette et on s’en va bras dessus, bras dessous pour
gagner notre nid d’amour et filer vers les étoiles.
CARESSE, IVRESSE, AMOUR.
MES SOUHAITS ET MES VŒUX
Je n’ai plus peur du sexe de l’homme, je veux qu’il soit puissant et viril et que mon amant
soit charmant, tendre et attentionné, passionné et ardent, débordant d’amour pour m’inonder
d’une intense joie et me combler d’un bonheur grandiose, fou et insensé, irraisonné, immense
et envahissant. Et je veux que ce soit un amour partagé.
Vierge je ne le veux plus, Je veux que la tendresse et l’amour fassent de moi une femme
épanouie et heureuse. A cette pensée je souris de bonheur.
Tout cela est à ma portée, possible et réalisable, j’ai trouvé la perle rare.
Je ne me suis pas trompée, j’ai gagné mon pari.
Elle est svelte, elle est mince, elle est belle, elle a retrouvé sa taille de jeune fille, Jean
n’aura pas une grosse femme dans son lit.
HEUREUSE, DÉTENDUE ET RAVIE
MES PEURS
J’ai peur de la douleur physique mais le plaisir diminue la souffrance. Un être humain n’est
pas un monstre d’insensibilité ; il est fait de nerfs qui réagissent à la souffrance ; c’est
pourquoi il faut tout faire pour la réduire et la contrôler. Ce n’est pas une preuve de volonté
que de résister au mal.
Faire souffrir relève de la lâcheté, de la bêtise, d’un manque de respect et d’amour. Il y a
trop de déviations sexuelles entre autres comme la perversité qui peut se comprendre, se
soigner, se guérir.
La torture devrait être abolie partout dans le monde, ce serait une marque d’intelligence ; il
y a bien d’autres moyens de connaître la vérité par le raisonnement, l’observation, la
déduction.
Un être humain n’est pas une machine, il a un cœur, des sentiments et il souffre. La
psychologie devrait se développer pour aider à le comprendre.
70
Il faut rendre hommage encore une fois à la culture et au savoir dans tous les domaines.
***
J’ai peur de mourir avant d’avoir vécu, c’est pour ça que je n’accepte pas mon âge. Je veux
des souvenirs heureux ; c’est le souhait de tous les êtres humains.
La vie est éphémère mais on s’accroche à elle avec l’énergie du désespoir. Je veux vivre,
aller à la découverte du bonheur.
C’est un vœu qui est réalisable j’en suis sûre. Toute ma vie n’a été qu’une recherche
incessante de ce bonheur qui est aujourd’hui à ma portée. Merci la vie de m’accorder cela et
merci à tous ceux qui sont autour de moi pour m’aider à réaliser ce rêve.
L’APPRENTISSAGE DE L’EFFORT
On peut vivre sans amour ; j’ai relevé le défi, avec de l’aide bien sûr.
C’est une vie où le stoïcisme a sa place. C’est difficile d’avancer et de progresser. Il faut se
battre courageusement, continuellement pour essayer de dresser la tête hors de l’eau. Le sang
afflue dans les tympans. Les efforts soutenus paient jusqu’au hourra définitif qui marquera la
fin de cette lutte acharnée qui apportera la victoire ainsi que la joie de vivre par une réussite
totale.
ON NE PEUT PAS VIVRE INDÉPENDANTE SANS AMOUR.
71
L’INTELLIGENCE HUMAINE ET LA VÉRITÉ
L’intelligence est une aptitude à comprendre le monde, à saisir l’essence même de la vie
dans sa complexité et sa réalité, elle est source de vérité et du savoir dans toute sa richesse.
Elle éclaire le monde, permet d’avancer et de se surpasser pour gagner en équilibre et en bienêtre.
Rechercher la vérité c’est aller à la découverte de faits que l’on peut vérifier et authentifier
en faisant appel à son intelligence.
INTELLIGENCE, VÉRITÉ, SAVOIR.
LA JUSTICE
La vie est injuste, il y a des beaux et des laids, des riches et des moins riches, des gens qui
réussissent, des gens qui échouent mais il faut tout faire pour réduire les inégalités et aider
ceux qui le veulent à s’améliorer et à s’en sortir.
Ça doit être le but de chaque vie, un but noble qui enrichit l’être humain et donne un sens à
sa vie.
L’équilibre passe par le bien-être matériel qui s’acquiert avec le courage et l’effort.
La vie est une lutte de chaque jour pour le respect du bon droit.
LA LIBERTÉ, LE RESPECT HUMAIN ET LE PROGRÈS
La liberté d’expression est une et indivisible, on doit pouvoir dire ce que l’on pense dans
une optique de foi et d’amour, sans craindre les représailles. La tolérance est une preuve
d’intelligence et juger relève du bon sens et de la sagesse.
La liberté est le fruit de la raison et de la culture et savoir respecter l’autre enrichit la vie et
permet un plus grand épanouissement.
La liberté de penser et d’agir prouve que l’homme est civilisé et engendre la paix, l’amitié
et l’amour.
Mais il faut faire comprendre au monde que la liberté a des limites et qu’on ne peut pas
faire tout et n’importe quoi afin de réaliser ses rêves. Il y a des contraintes qu’il faut savoir
respecter.
Le progrès facilite la vie, il permet de lutter contre la misère et la maladie.
On ne compte plus les inventions produites par le génie humain pour procurer du bien-être
à l’homme.
Quelle richesse de par le monde, et c’est l’homme qui fait ça.
Quelle grandeur et quelle noblesse en l’honneur de l’intelligence humaine dans tous les
domaines d’ailleurs.
72
Liberté, respect, progrès, tout est à portée de main.
Que c’est bon de faire partie de la création !
VIVE LA FRANCE ET TOUTE SA RICHESSE
AUTOUR DU MONDE…
Le bateau toutes voiles dehors navigue sur les flots profonds
Pour parcourir le monde
Il part de France et dépasse l’Espagne déroutante
Où la belle andalouse aux vêtements chatoyants
Danse le flamenco
Quel écho, bravo
Puis on passe le détroit de Gibraltar, c’est pratique
Un coup d’œil sur les vestiges éblouissants de la fière Grèce antique
Et c’est la botte italienne aux merveilles captivantes
Voilà la Tour de Pise, Naples, la Venise fascinante
Un pas vers le détroit, on contourne l’Afrique où brillent
Les yeux des enfants noirs comme du charbon qui grille
On remonte vers l’Inde étonnante
Surprenante,
…/…
Puis c’est le peuple courageux de Chine
Et de la Cochinchine
Le Japon vient ensuite où les femmes portent le kimono
Et transmettent aux enfants des rites ancestraux
On traverse la mer où nagent les poissons
Berceau de la civilisation
Et vogue, vogue la galère
Vers la prochaine terre
L’Amérique gigantesque
Gargantuesque
Et retour à Paris ville de la liberté
De la fraternité
Ville de la tolérance
Où règne l’espérance
73
Dans la douceur du soir
Mesdames, Messieurs bien le bonsoir !
L’OBSCURANTISME ET LA BÊTISE HUMAINE
Idées toutes faites, fanatisme, manque d’objectivité, l’obscurantisme est la négation de
l’intelligence dans la recherche de la vérité et dans la conquête du bonheur sur terre. Il
n’apporte que désolation et manque d’équilibre. Il entretient la lâcheté et le manque de
respect.
NON AUX IDÉES REÇUES
74
LA BONTÉ HUMAINE
—
PORTRAIT DE MICHELINE
Elle est fraîche, elle est belle, elle rayonne par sa prestance,
Libre et fervente,
Elle a le goût des mots qu’elle organise, qu’elle place, attentive,
En ordre dans les cases, inventive,
Et pour la première fois elle a pris la pose,
Détendue, sereine, dispose,
Elle dit tout dru la vérité au risque de déplaire,
En un trait, en un éclair,
Elle me fait rire par sa drôlerie,
Sa coquinerie, sa cocasserie,
Elle est généreuse elle est bonne,
Et sans compter elle donne,
Elle est prête à s’unir, se lier, à s’attacher,
Et à aimer.
VIVE LA BONTÉ
L’homme est bon, il n’est que de voir l’accueil qui nous est réservé dans les commerces :
« Bonjour Madame, Vous désirez, Et avec ceci, Merci Madame, Au revoir Madame » !
75
LA PAIX, L’AMITIÉ ET L’AMOUR
« Que la paix soit sur le monde
Pour les cent mille ans qui viennent ».
« Aimer à perdre la raison,
Aimer à n’en savoir que dire ».
On n’a rien inventé, les chanteurs populaires ont traduit les valeurs intrinsèques de la vie,
louant la paix, l’amitié et l’amour par des poèmes mis en musique, chantés avec talent,
traduits dans des refrains éternels, à la portée de chacun.
Ils ont du génie ma fois ces artistes pour exprimer au monde des vérités grâce à leur
simplicité.
Quelle richesse de par le monde pour qui sait voir et entendre.
Je me sens pousser des ailes, prête à voler au secours de l’humanité tout entière.
Que c’est bon de vivre, même si ce n’est que temporaire pour réaliser nos rêves pendant
notre vie donnée.
VIVE LA VIE ET VIVE L’AMOUR POUR LE TEMPS
QUI NOUS EST IMPARTI.
76
LA DIGNITÉ HUMAINE
Un être humain n’est pas une chose qu’on peut malmener parce
qu’on a le pouvoir et qu’on se croit le plus fort ; il y en a qui éprouvent un plaisir sadique à
traîner les autres dans la boue. C’est une déviation sexuelle dont il faut se défendre, par les
coups si l’on vous frappe.
Un être humain pense, il a des sentiments et il souffre. Il y a des limites à l’humiliation
humaine.
Soyez intelligent, donnez de l’amour, imposez le respect et tout ira bien.
On devrait chanter pour louer l’être humain pour sa richesse et sa noblesse.
Que c’est bon de pouvoir croire en la bonté humaine et de pouvoir faire ce qu’il faut pour
que tout évolue d’une manière positive.
La vie prouve chaque jour que l’on a raison de croire en l’être humain.
Jésus a dit « tendez la joue gauche quand on vous frappe la joue droite », moi ce n’est pas
ma politique, et je me révolte à l’idée qu’on puisse abuser de la bonté humaine. Il faut être
plus fort que celui qui profite de vous et vaincre par l’intelligence constructive celui qui vous
résiste et vous brave.
BONTÉ, HUMILITÉ, DIGNITÉ.
***
Ces cariatides dignes qui supportent ce temple
Recouvertes seulement de tuniques aux plis amples
Sculptées dans une pierre noble aux courbes harmonieuses
Aux proportions parfaites et voluptueuses
Elles les montrent ces corps, les exhibent pleines d’aisance
Et aussi d’assurance
Les hommes les respectent et font tout pour permettre
Et transmettre
A la postérité
La beauté de ces siècles passés
Pour que vive la richesse par le prestige de l’art
Qui envahit le monde, le submerge et le pare.
77
CREDO D’AMOUR
Mon cœur déborde de tendresse et d’amour pour l’humanité tout entière. J’ai retrouvé
l’amour des hommes et je suis prête à donner, donner, donner.
Mon expérience, je la mets à la portée de l’être humain. Il saura en faire bon usage et c’est
un grand bonheur pour moi. Se sentir utile est une grande satisfaction qui apporte de la joie.
Je crois en l’homme, j’ai foi en lui, je crois en sa bonté, sa générosité,
en son intelligence, mais il y a des freins à la connaissance humaine, l’égoïsme,
l’obscurantisme, le manque d’humilité ou le manque de respect entre autres.
Il faut se battre sans arrêt pour vaincre le mal, car l’être humain est influençable, il peut
suivre le bon comme le mauvais, c’est pourquoi il lui faut atteindre l’équilibre pour qu’il
puisse discerner le bien du mal. La folie meurtrière est communicative. On a vu comment ont
agi les nazis. Hitler a sombré dans la folie.
De même les fanatiques qui tuent pour une idée comme ça s’est passé en Amérique en
2001, assassinat collectif et gratuit dont les Talibans portent l’entière responsabilité.
Il ne faut pas que des êtres comme ceux là arrivent au pouvoir. Ce sont des lâches et des
faibles et plus ils sont lâches et faibles plus ils sont dangereux. Ils n’ont aucun respect de la
vie.
Tant qu’il y aura de la haine de par le monde les affrontements entre les peuples
continueront.
A quoi ça sert de s’apitoyer sur son sort et de se noyer dans les regrets, de se complaire
dans un pessimisme avéré. L’homme peut s’améliorer, devenir bon et équilibré, la vie le
prouve chaque jour, il faut le pousser dans ses retranchements, le forcer à se dévoiler, l’aider à
faire exploser sa haine s’il en éprouve afin qu’il ressurgisse meilleur encore. Bien sûr il faut
du courage, mais les résultats sont là, et quelle grande victoire à la fin qui couronne votre
action.
On peut obliger l’être humain à vous aimer car il ne demande que ça, en prodiguant
beaucoup d’amour autour de soi et en ne craignant pas de dire la vérité. C’est en agissant
individuellement qu’on arrivera à changer la face du monde.
On est arrivé à un tournant de l’histoire où l’homme ne parviendra plus à progresser
puisqu’il est équilibré et qu’il s’est entièrement réalisé ; il pourra malgré tout s’enrichir par la
culture, créer et donner de sa personne pour servir l’homme, parce que l’être humain ne
connaît pas de limites, et agir ainsi sur le monde et sur les hommes ; bien sûr il y aura des
avancées afin de prolonger la vie humaine, afin de lutter contre la misère et la maladie. Quel
beau programme que celui-là digne de foi et d’amour. Il y a tant à faire de par le monde pour
gagner la paix et le bonheur. C’est un but noble à atteindre qui doit être le rêve de chaque être
humain, but utile qu’il peut suivre pendant sa vie entière aussi courte ou longue soit-elle.
VIVE LA VIE DANS TOUTE SA SPLENDEUR
***
78
LES FLEURS
Les fleurs éclatées au soleil
Aux couleurs vermeilles
Embaument l’air et le temps
Dans la fraîcheur du vent.
Quel merveilleux bonheur
Pour notre cœur
De partager ce moment délicieux, précieux,
Gracieux.
Elles se retrouveront en vase les fleurs cueillies,
Sur la table garnie
De vaisselle décorée
Pour imprégner la pièce de doux parfums poivrés
Et dès la nuit tombée
Elles finiront fanées.
79
LE MANÈGE ENCHANTÉ
Mon univers à moi
A l’INTENTION DE L’ASSURANCE COVEA
Les médecins experts se sont montrés impuissants à évaluer la souffrance morale que j’ai
endurée. Je me suis présentée à la 2e expertise pour rien. Les médecins n’ont fait que répéter
des considérations d’ordre physique.
Je vais essayer de décrire ce que j’ai ressenti pendant cette année de galère car il n’y a que
moi qui sais. Il faut me faire confiance car je dis la vérité. De plus je vais apporter des
certificats pour étayer mes dires.
Je n’ai pratiquement pas souffert physiquement mais moralement oui.
Il y a eu d’abord une succession de déplacements à Nantes que j’ai assumés courageusement
sans l’aide de personne, ni famille, ni amis avec tout le stress que ça comporte (j’avais à
l’époque 68 et 69 ans).
Il n’y a pas eu que des considérations d’ordre moral il y a eu aussi des frais non
remboursables comme des dépassements d’honoraires et des frais d’aide-ménagère.
Il y a eu cette série d’actes de kinésithérapie chez monsieur Hily pour rien puis les
souffrances consécutives aux interventions :
Après la 1re intervention à Châteaubriant on m’a donné de l’actiskénan, du paracétamol, du
diantalvic et du voltarène 75 LP.
Une opération effraie toujours un peu, et l’on fait pipi sur la table dans son sommeil parce
qu’on a peur.
Après la 2e et la 3e opération, j’ai dû passer 24 heures entières branchée de partout, sans
pouvoir bouger, sous surveillance dans la chaleur des mois d’été demandant le bassin toutes
les ½ h.
Et cette suite de contraintes vécues à l’hôpital de Châteaubriant pendant 1 mois après
chaque intervention. De plus on partage la chambre avec des gens pas toujours très tolérants
dans un endroit impersonnel, sans ses objets familiers et on passe des nuits blanches
interminables.
J’ai fait appel au cours de ces hospitalisations au service d’une aide-ménagère à qui je
faisais confiance pour régler les problèmes domestiques comme laver mon linge ou faire
quelques achats entre autre.
Puis cette succession de désappointements quand on s’aperçoit qu’il n’y a pas de progrès
sensibles malgré tous les efforts fournis.
De plus je suis schizophrène (les médecins ont déclaré qu’on n’entrait pas dans ces
considérations) mais un être humain est un tout on ne peut faire abstraction de son état il
réagit avec sa sensibilité. Donc je suis passée par des états de déprime pénibles et
déstabilisants nécessitant une prise en charge par l’hôpital de jour de Châteaubriant.
Je ne souhaite à personne de passer par où je suis passée.
Heureusement qu’il me reste mon bras gauche car ce serait la dépendance assurée tout ça
parce qu’un homme n’a pas fait son travail.
80
Ça fait 3 ans que j’ai eu mon accident et que j’attends le bon vouloir de ces gens qui font
traîner les choses afin d’être indemnisée.
Indemnisation assurée par l’assurance COVEA qui s’est montrée généreuse.
81
LETTRES AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
—
SUR LES AIDES-MÉNAGÈRES
Je suis une vieille dame de 70 ans. Je peux prétendre par mes revenus et mon âge à une
aide de 50 % temporairement sur les aides-ménagères.
Je suis au regret de vous dire que vous n’avez certainement pas une vieille maman dans le
besoin qui ne peut pas s’offrir le luxe d’avoir une aide-ménagère. J’en connais qui sont dans
ce cas, sinon vous mettriez le crédit d’impôts de 50 % pour les personnes qui ne paient pas
d’impôts. Chacun pourrait gérer son budget à sa manière et on n’aurait plus besoin de faire
appel aux services sociaux.
Il y a bien des abus ici ou là qui pourraient être évités pour pallier à ce manque à gagner.
Quand on vieillit on a besoin de se faire seconder.
***
SUR HAÏTI
On va reconstruire Haïti. C’est une perte de temps et d’argent et dans cinq ans ou plus il y
aura encore une catastrophe qui fera de nouveau 200 000 morts.
Les hommes sont généreux ils sont prêts à donner leur temps et leur argent pour ces
pauvres gens.
Pourquoi ne pas déclarer ce pays sinistré et reloger les personnes ailleurs. Bien sûr elles seront
déracinées mais vaut-il mieux vivre avec une épée de Damoclès sur la tête ou vaut-il mieux avoir
la vie sauve ?
Ce n’est qu’un avis personnel.
***
82
CONSIDÉRATIONS BUDGÉTAIRES
ET L’ÉLOGE DU PRÉSIDENT
Il faut relever la base, faire que tout le monde ait un revenu décent pour vivre. Je parle surtout
des gens qui ne peuvent pas exercer de métier à cause de la maladie ou de la malchance et ces
derniers en sont réduits à vivre dans la rue. Ils ne sont pas responsables de cet état.
L’équilibre et la dignité passent par le bien-être matériel.
Vous avez le pouvoir et vous pouvez réaliser de grandes choses pour le monde et pour les
hommes. On vous demande sans cesse de vous comporter comme un dieu pourtant vous n’en
êtes pas un.
Votre équipe que vous avez choisie à votre image est efficace. Vous avez sélectionné des
gens de droite de gauche et ceux qui ont accepté de vous seconder ne peuvent que s’en
féliciter.
On n’a jamais eu un président comme ça.
Votre volonté de fer vous honore.
D’après ce que j’ai vu et entendu je sais que ma lettre sera prise en considération.
Merci d’avance
***
re
LETTRE A LA 1 DAME DE FRANCE
Je m’adresse à vous encore une fois car ma 1re lettre est restée sans réponse. Le Président
n’a aucun respect pour les choses et pour les gens pourtant il était bien content de nous
trouver pour l’élire.
Je veux qu’il réponde à mes lettres sinon je choisirai une autre forme de pression.
Merci d’avance
***
J’interviens encore une fois car je pense que ça peut être utile et bienvenu. Il s’agit d’une
réflexion que m’a inspirée mon aide-ménagère.
De plus je sais que ma lettre sera prise en considération.
Avec tout mon respect.
Vous voulez promouvoir le travail « travailler plus pour gagner plus ». Si ça s’avère exact
dans certains cas ça ne l’est plus quand on gagne plus à ne rien faire.
Mon aide-ménagère avait 2 000 € par mois juste après son divorce parce qu’elle bénéficiait
de l’allocation parent isolé. Depuis qu’elle travaille elle touche 770 € pour 100 h mensuelles.
83
C’est une personne dévouée, compétente, pleine d’initiative qui fait bien son travail. Ses
qualités ne sont pas reconnues à leur juste valeur.
Si les personnes âgées bénéficiaient du crédit d’impôts de 50 % pour s’offrir une aideménagère ça donnerait du travail.
De plus cette dame a accédé à la propriété car elle avait un petit apport d’argent du fait de
son divorce. Tout son salaire passe dans les crédits et elle est obligée pour nourrir ses deux
enfants de faire un travail supplémentaire dans les tupperwares. Et c’est boulot, dodo.
Parce qu’elle n’a pas opté pour la facilité elle est pénalisée. C’est une grande injustice.
Elle me disait qu’elle regarde parfois à s’acheter un bouquet de fleurs pour ne pas empiéter
sur son budget.
Un gros pépin arrive et c’est la fin elle ne peut plus faire face elle est obligée de se défaire
de la maison. Tous ces mois d’effort anéantis.
Quand je précisais qu’il fallait relever la base c’est que celui qui gagne 3 000 € n’a pas plus
de frais que celui qui n’a que 700 €.
A côté de cela il y a des cas sociaux à qui l’on donne tout :
C’est une famille de cinq enfants tous placés parce que les parents ne peuvent pas assumer.
La mère dispose d’un budget de 200 € à dépenser par semaine.
Que ces gens qui mènent une existence débridée avec un nombre d’enfants incalculable
soient pénalisés, ça les responsabilisera.
Faites des enfants, ça rapporte les enfants !
Ce n’est pas parce qu’on est bon qu’il faut tout donner par pitié ce n’est pas le moyen de
servir l’être humain.
Faites ce que vous pouvez Monsieur le Président.
Vous ne répondez pas à mes lettres parce que vous êtes en colère après moi car je vous ai
dit des choses désagréables à entendre mais c’était la vérité et il fallait que ce fût dit.
Malgré tout je sais qu’un jour j’aurai des réponses car je crois en l’être humain j’ai foi en
lui en sa bonté sa générosité et son intelligence.
Vous voyez j’ai rencontré l’amour ; à 70 ans me direz-vous c’est un peu tard !
Mais il n’y a pas d’âge pour aimer. C’est un amour partagé, immense, envahissant, à nul
autre pareil, amour basé sur la confiance et le respect mutuel qui fait que la vie vaut la peine
d’être vécue même à cet âge.
Le coup de foudre ça existe les contes de fées aussi. Ma vie est un rêve et je la raconte avec
ces mêmes mots dans le livre que j’ai écrit mais pas encore publié car inachevé.
Si ça vous intéresse je vais en extraire un poème à votre intention :
LA VIE
Etc… etc.
***
Vous m’avez déçue ; je ne voterai pas pour vous en 2012 comme je l’ai fait en 2007.
Vous ne savez pas ce qu’il faut faire pour vous rendre populaire. Ce n’est pas en flattant les
croyants ou en favorisant une minorité en lui allouant une prime que vous gagnerez de
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l’électorat. C’est en améliorant le niveau de vie des plus défavorisés que vous remonterez
dans les sondages. Essayez vous m’en direz des nouvelles !
Soyez assuré de ma plus vive compassion.
***
Résistance.
Ultime réponse.
J’ai employé la bonté, j’ai fait appel à l’intelligence, j’ai essayé les menaces, rien n’y fait.
Je me suis trompée, l’homme n’est ni bon, ni généreux, ni intelligent, ça me rend triste à
mourir.
Vous êtes, Monsieur le Président, borné et irrécupérable, incapable de faire preuve de
bonté et d’amour.
Ce n’est pas la peine d’être si dévot, vous ne mettez pas en pratique ce qu’on vous a
enseigné.
Vous terminerez votre vie malheureux et insatisfait sans avoir touché du doigt la beauté de
la vie.
J’arrête ici mes invectives et je vous dis poliment au revoir.
Jusqu’à quand allez-vous refuser de regarder la vérité en face ?
Soyez humble et soyez bon, faites un pas vers moi.
Je vous aime infiniment.
« Prier est beau, supplier est d’un valet ».
Avec tout mon respect.
Je n’ai jamais pu avoir de relations suivies avec vous, vous vous êtes toujours dérobé.
Je vous ai fait des remarques pertinentes sur les aides-ménagères et sur les bas salaires,
vous n’en avez jamais tenu aucun compte.
Je vous ai adressé une prière en faisant appel à votre bonté, à votre humilité, sans aucun
succès.
Vous avez satisfait votre égo, écouté votre petit moi caché qui vous soufflait : « non, non ».
Ce n’est pas très joli tout ça.
Aujourd’hui je suis guérie et ce n’est pas grâce à vous. J’avais une grave maladie, une
schizophrénie dont je me suis débarrassée avec persévérance et courage.
Que vous faut-il pour montrer un peu de respect pour l’être humain ?
C’est peut-être la dernière conversation que nous aurons ensemble.
Adieu à tout jamais Monsieur le Président.
Pour en finir je vais vous dire vos quatre vérités.
Vous n’avez jamais connu la souffrance, on vous a toujours tout apporté sur un plateau
d’argent, osez vous regarder dans un miroir et souriez de contentement devant votre miroir.
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Vous lirez mon livre j’en suis sûre et vous prendrez tout ce qui vous intéresse avec votre
intelligence sans vous investir jamais, ça vous ne savez pas faire.
Vous tremblez de trouille à la pensée de mourir alors vous vous réfugiez dans la religion
par contre vous n’êtes pas en mesure de faire preuve d’humilité quand on vous le demande.
Vous êtes un être vil et monstrueux, incapable de faire preuve d’humanité et de bonté.
Vous saquez sans jamais rien donner.
Je vous ai tout donné sans jamais rien recevoir de votre part.
Quelle belle preuve d’ingratitude et d’irrespect, alors quand je vous vois haranguer les
foules à la course au pouvoir ce qui vous donne une impression de puissance j’ai honte pour
vous, vous me donnez la nausée.
Ne comptez pas sur moi pour voter pour vous aux prochaines élections. Je ne vous hais pas
je ne fais que dire la vérité.
Si ça pouvait vous arracher quelques larmes j’en serais heureuse, ce serait un pas vers la
voie de la sagesse.
Avec tout mon respect.
C’est fini. Puisque vous ne voulez pas réagir je vous raye de ma vie.
Restez donc avec votre médiocrité.
Vous mourrez triste avec le sentiment d’avoir raté votre vie.
Adieu à tout jamais.
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LITIGE A LA CAF
Je suis une adhérente de la Caf de Châteaubriant depuis des années.
Au cours du repas de Noël le 16 décembre 2009 il y a eu un litige.
Une dame s’est servie une assiette creuse de riz et de viande qu’elle n’a pas payée.
Je me suis élevée contre cela avec véhémence le 12 janvier 2010, cette dame m’a frappée.
Qui n’a pas respecté l’autre ?
La responsable des conseillères m’a condamnée sans savoir ce qui s’était passé, sur les
dires des conseillères et elle m’a donné mon congé.
Comme je ne pouvais rien attendre d’elle je me suis adressée au Directeur de la Caf de
Nantes et j’ai obtenu une entrevue avec elle qui n’a rien donné.
LE VENT DE LA RÉVOLTE SOUFFLE
L’entrevue avec la responsable des conseillères n’a rien donné, elle reste campée sur ses
positions.
Elle n’a pas eu l’humilité de reconnaître que les autres peuvent quelquefois avoir raison ;
elle n’a pas eu l’intelligence de reconnaître que je n’ai pas manqué de respect, elle nie
l’évidence je suis navrée de le dire.
Et si vous n’étiez pas intervenu elle ne m’aurait même pas convoquée car je lui ai adressé
plusieurs lettres qui sont restées sans réponse.
Elle ne sait que condamner sans aucun respect de la justice.
Elle n’a pas eu l’élégance de ne pas me faire remarquer que je n’étais pas prioritaire
pourtant j’ai fait vivre la Caf pendant des années par une cotisation majorée.
Et si on me renvoie pour cette raison qu’on renvoie aussi toutes les personnes qui ne sont
pas allocataires. Il n’y a pas deux poids deux mesures.
Elle me dit que ce n’est pas à moi de faire la loi mais si je ne le fais pas qui le fera ?
Les conseillères ?
Pas une seule fois, elles ne se sont élevées contre l’injustice ; elles n’ont pas été objectives
puisqu’elles ont pris ma véhémence et mon courroux pour un manque de respect. Je suis plus
lucide qu’elles.
Faut-il s’écraser devant l’injustice ne pas dire ce que l’on pense ou faut-il dire la vérité au
risque de déplaire ?
Faut-il être des moutons pour faire partie d’un groupe ?
Je crois qu’il n’est pas besoin de s’appeler responsable des conseillères pour défendre la
justice. Il faut qu’il y ait des gens qui aient le courage de s’insurger contre l’injustice et le
courage de faire régner l’ordre.
On ne dira pas que la bêtise l’emportera sur l’intelligence.
C’est à vous de prendre la décision de me réintégrer ou de ne pas le faire car la responsable
des conseillères ne le fera pas. Et s’il y a réintégration je veux que ce soit tout de suite parce
qu’alors il n’y aura plus de raison de retarder les choses.
Merci d’avance
***
87
LETTRES AU DIRECTEUR DE LA CAF
Vous n’êtes qu’ingratitude et irrespect. Vous me faites attendre pendant des jours la solution
que vous avez qui résoudrait mes problèmes.
Travaillez si vous voulez avec vos conseillères qui ne sont que médiocrité, moi je n’en ai
que faire je vaux mieux que ça.
Adieu Monsieur le Directeur.
***
Vous n’avez pas répondu à ma lettre où je vous faisais part de ma révolte.
J’aimerais beaucoup avoir votre avis sur le sujet.
Credo d’amour comme précédemment.
***
Votre mère vous pose des problèmes, osez, bravez votre mère, faites les choses comme
vous l’entendez, ne vous souciez pas des autres, c’est vous qui êtes dans le vrai.
Soyez assuré de ma plus vive compassion.
***
Même prière qu’au Président de la République.
Je suis guérie et sans votre aide. J’avais une grave maladie, une schizophrénie dont je me suis
débarrassée avec persévérance et courage.
Je vous rappelle les faits :
J’ai dénoncé une personne qui avait volé, sans réaction de votre part.
On m’a jetée dehors sans savoir ce qui s’était passé, uniquement sur les dires des
conseillères, sans réaction de votre part.
Je vous ai adressé une prière en faisant appel à votre bonté, à votre humilité, sans réaction
de votre part.
Je vous ai envoyé maints courriers qui sont restés sans réponses.
Vous avez satisfait votre égo, écouté votre petit moi caché qui vous soufflait : « non, non ».
Ce n’est pas très joli tout ça.
Dans mon livre je fais l’apologie de l’être humain où je dis que je crois en l’homme en sa
bonté, sa générosité, son intelligence, vous me feriez presque regretter.
Que vous faut-il pour que vous puissiez montrer un peu de respect pour la personne
humaine ?
C’est peut-être la dernière conversation que nous aurons ensemble.
Je vous salue à tout jamais.
88
Au revoir Monsieur le Directeur.
C’est difficile pour moi de porter un jugement sur vous car je ne vous connais pas mais je
crois ne pas me tromper en disant qu’on vous a toujours tout apporté sur un plateau d’argent.
Mais je sais une chose c’est que vous êtes un lâche, vous faites prendre vos décisions par
les autres.
Je ne vous hais pas je vous dis simplement la vérité.
Réagissez.
C’est fini. Puisque vous ne voulez pas réagir je vous raye de ma vie.
Restez donc avec votre médiocrité.
Vous mourrez triste avec le sentiment d’avoir raté votre vie.
Adieu à tout jamais.
***
LETTRES AU MAIRE DE MA VILLE
On ne prendra pas le train parce qu’il n’y a pas de transport pour desservir la ville.
Et ne vous déchargez pas du problème sur votre responsable car votre responsable est
incompétente je suis navrée de le dire. En effet je lui ai soumis un problème de transport déjà,
que je vous avais adressé d’ailleurs, qu’elle n’a pas résolu pourtant ce n’était pas impossible à
réaliser.
Vous avez votre mot à dire c’est pour ça qu’on vous a élu.
Merci d’avance
***
Ce n’est pas la peine de me donner un rendez-vous je n’irai pas.
Vous me dominez de votre supériorité en m’abreuvant de vos « salutations distinguées »
dans chacune de vos lettres, vous n’avez aucun respect pour les choses et pour les gens.
Pourtant vous étiez bien content de nous trouver pour vous élire.
Restez donc avec votre médiocrité.
***
Je ne vais encore pas pouvoir profiter des voyages organisés par le CCAS parce qu’il n’y a
pas de transport pour nous emmener sur place.
C’est le problème que j’avais posé à votre responsable il y a un an et qu’elle n’a pas résolu.
C’est dommage car ces voyages sont plaisants et intéressants et ça nous sort de notre
solitude habituelle.
Faites ce que vous pouvez.
89
Même lettre qu’au Directeur de la Caf.
***
Petit garçon vous êtes resté, accroché à la religion, grandissez.
Soyez assuré de ma plus vive compassion.
Même prière qu’au Président de la République.
Je vous ai fait des remarques pertinentes sur les moyens de transport et vous m’avez
toujours dominée de votre supériorité.
Je vous ai adressé une prière en faisant appel à votre bonté, à votre humilité, sans succès.
Plusieurs de mes courriers sont restés sans réponses.
Vous avez satisfait votre égo, écouté votre petit moi caché qui vous soufflait : « non, non ».
Ce n’est pas très joli tout ça.
Aujourd’hui je suis guérie et ce n’est pas grâce à vous. J’avais une grave maladie, une
schizophrénie dont je me suis débarrassée avec persévérance et courage.
Que vous faut-il de plus pour montrer un peu de respect pour l’être humain ?
C’est peut-être la dernière fois que nous aurons une conversation ensemble.
Je vous salue bien, Monsieur le Maire.
Vous n’avez jamais connu la souffrance, on vous a toujours tout apporté sur un plateau
d’argent.
Vous êtes satisfait et imbu de votre personne.
Vous êtes entouré d’incapables à la municipalité :
On vous demande un arrêt de bus, un refus.
On vous demande un fauteuil roulant pour les magasins u, un refus.
On vous demande des moyens de transport, un refus.
Tous les gens qui sont autour de vous ne savent pas s’investir et prendre des décisions pour
faire avancer le monde. On dirait qu’ils ne sont là que pour se faire mousser, brasser du vent
et occuper de hautes fonctions. C’est indigne d’une grande nation comme la France, pays de
la liberté et de la fraternité.
Autre chose, vous tremblez de trouille à la pensée de mourir alors vous vous réfugiez dans
la religion et vous n’êtes même pas capable de faire preuve d’humilité quand on vous le
demande.
Alors quand je parle de médiocrité je n’exagère pas, je ne vous hais pas je ne fais que dire
la vérité.
Si ces dures paroles pouvaient vous arracher quelques larmes ça me ferait plaisir, ce serait
un pas pour vous vers la voie de la sagesse.
Veuillez croire Monsieur le Maire à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
C’est fini. Puisque vous ne voulez pas réagir je vous raye de ma vie.
Restez donc avec votre médiocrité.
Vous mourrez triste avec le sentiment d’avoir raté votre vie.
Adieu à tout jamais.
90
LES HABITUÉS DU P’TIT DÈJ
Autour d’une table oblongue recouverte
D’une nappe écossaise à carreaux beiges et verts
Il y a Martine généreuse
Et curieuse
Il y a Anne-Marie fervente
Passionnée et ardente
Il y a Marie qui a tellement souffert qu’elle n’a plus d’espoir
Et ne peut plus y croire
Il y a Colette notre chef qui s’initie à l’informatique
Et qui trouve ça pratique
Il y a Jacques et Bruno dévoués, attentionnés
Qui servent le café
Il y a Catherine qui se noie dans « Nuit D’amour »
Et le savoure
Il y a Marie-Thérèse qui est ravie
Et qui sourit
Parce que pour la première fois on lui a fait confiance et ça l’enchante
Plaisante et compétente
Tout ce petit monde s’affaire s’ingénie
Se complaît, s’évertue
A rendre le matin souverain
Et à samedi prochain.
***
LETTRES A LA PRÉSIDENTE DU P’TIT DÈJ
Vous avez gagné, j’ai arraché tous les poèmes que j’avais mis sur les murs du local et je
suis partie sans espoir de retour.
La direction du p’tit dèj n’est qu’un groupe de grenouilles de bénitier qui ne croient pas à
la pureté.
Je ne vous dis pas merci pour votre compréhension.
***
Êtes-vous disposée à me rembourser la facture de la feutrine ?
Je propose une activité qui intéresse deux personnes pour l’instant. C’est quelque chose qui
fait rêver petits et grands et qui peut faire l’objet d’un cadeau pour Noël par exemple.
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De plus chacun doit faire l’effort d’acheter le cadre ce qui permet de gérer son budget sur
plusieurs semaines et je trouve utile et bienvenu que ce soit les adhérents du p’tit dèj faisant
vivre l’association par leur cotisation qui bénéficient de l’allocation allouée par la municipalité.
Faites-moi connaître votre décision.
***
Credo d’amour avec le poème « LA VIE ».
***
J’attends encore la réponse à ma dernière lettre. Ce n’est pas le courage qui vous étouffe.
Peut-être avez-vous beaucoup souffert et est-ce là la raison de votre inertie. Je vous conjure
de réagir et de dépasser ce manque d’élan afin d’être capable d’évoluer vers un mieux-être et
de trouver l’équilibre.
Merci pour cet espoir que vous faites naître en moi.
Je crois en la bonté, la générosité et l’intelligence de l’être humain, mais ce n’est pas sans
limites.
Adieu.
Même prière qu’au Président de la République.
Je suis guérie et ce n’est pas grâce à vous. J’avais une grave maladie, une schizophrénie
dont je me suis débarrassée avec persévérance et courage.
J’ai fait des propositions intéressantes pour donner de la vie au p’tit dèj.
J’ai rempli les murs du local de poésies de qualité mais tout cela sans aucune considération
de votre part.
Je vous ai adressé plusieurs lettres qui sont restées sans réponses.
Je vous ai envoyé une prière en faisant appel à votre bonté et à votre humilité, sans succès.
Vous avez satisfait votre égo, écouté votre petit moi caché qui vous soufflait : « non, non ».
Ce n’est pas très joli tout ça.
Que vous faut-il pour montrer un peu de respect pour l’être humain ?
C’est sans doute la dernière conversation que nous aurons ensemble alors je vous salue
bien Madame la Présidente.
Réponse positive de la Présidente du p’tit dèj, je suis réintégrée au p’tit dèj.
Merci à la Présidente du p’tit dèj pour m’avoir permis de guérir.
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LETTRES A DANIÈLE
Tu n’es qu’obscurantisme et médiocrité ; tu ressembles à ma mère qui m’a fait souffrir
pendant 70 ans par un manque d’amour flagrant. Et si je n’étais pas intervenue tu aurais agi
exactement comme elle avec ta fille.
Tu es incapable d’aimer qui que ce soit.
Je vais me marier et si tu ne fais pas amende honorable tu ne seras pas invitée au mariage.
J’inviterai David et sa famille qui m’ont envoyé une carte de bonne année alors que tout le
monde me tournait le dos et que la vie semble avoir épargnés.
Je ne te dis pas bravo pour ta lucidité.
Plus tard coup de fil d’Annick : comment vas-tu, comment vont les enfants ?
***
Je sais par personne interposée que tu m’en veux pour ce que j’ai pu te dire mais c’était la
vérité et il fallait que ce fût dit.
Je sais aussi qu’un jour tu me pardonneras et que tu reviendras vers moi.
Avec tout mon amour
Retour à l’envoyeur non décachetée.
Tu ne fais plus partie de la famille.
Réponse positive de Danièle, elle m’a pardonné.
Merci Danièle pour m’avoir permis de guérir.
93
LETTRES A CLAUDE ET MARIE-CLAIRE
Vous n’avez que du mépris pour moi parce que vous me jugez moins intelligente que vous.
Ça l’était mais ça ne l’est plus. J’ai démonté les rouages de votre inconscient :
Égoïsme au plus haut point, pas de respect, pas de courage, du mépris pour tout ce qui
n’est pas votre petite personne, c’est vraiment pas très joli tout ça.
J’ai failli me suicider à cause de vous et des autres. Si j’ai réussi à m’en sortir ce n’est pas
grâce à vous.
Aujourd’hui je ne vous en veux pas je vous pardonne comme j’ai pardonné aux autres.
Je suis pratiquement guérie et je vais sûrement me marier et si vous ne faites pas acte
de contrition vous ne serez pas invités au mariage ainsi que toute votre smala qui vous
suit aveuglément.
Tous vos enfants sont à votre image, aucun courage pas un pour relever l’autre.
Vous pourrez leur faire lire cette lettre pour qu’ils voient à quel point je les tiens en haute
estime.
Votre très attentionnée Annick
Plus tard coup de fil d’Annick : Voulez-vous prendre l’apéritif ?
***
Je sais qu’en ce moment vous êtes en colère après moi parce que je vous ai dit des choses
pas très agréables à entendre mais c’était la vérité et il fallait que ce fût dit.
Malgré tout je sais que vous reviendrez un jour vers moi et que vous me pardonnerez car
j’ai foi en l’homme, en sa bonté, sa générosité, son intelligence.
Avec tout mon amour
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CONCLUSION
Tous mes proches et les moins proches m’ont blessée, martyrisée moralement, sacrifiée à
leur bien-être personnel et les blessures morales marquent à jamais les âmes sensibles et
vulnérables. Ce sont des actes totalement gratuits et déplorables. Ça me rend triste et j’en
pleure encore aujourd’hui ; j’ai 71 ans et je n’ai pas connu une once de bonheur.
Et on se marie à l’église, et on baptise ses enfants, et on prie pour les morts et le comble
pour couronner le tout c’est qu’on veut aller au ciel, ah elle est belle la religion !
***
DERNIÈRES LETTRES A CLAUDE ET MARIE-CLAIRE
Jusqu’à quand allez-vous vous ridiculiser en nourrissant une méchanceté gratuite contre
moi ?
Vous êtes croyants et vous n’êtes pas capables de pardonner !
C’est déplorable et indigne de vous.
Votre attitude ne me fera pas fléchir soyez-en sûrs.
Je vais me marier toute seule à moins que vous n’ayez un sursaut d’humanité à la
publication des bans.
Faites la leçon à vos enfants.
Je vous suggère de dépasser votre colère et de réagir au plus vite.
Je suis au regret de vous dire que je n’écrirai pas à Danièle car elle m’a renvoyé ma
dernière lettre sans l’ouvrir.
Soyez assurés de ma plus vive compassion.
Annick
Puisque vous ne voulez pas réagir je vous raye de ma vie.
Restez donc avec votre médiocrité.
Continuez à vivre en égoïstes collés à vos enfants.
Vous mourrez tristes et avec le sentiment d’avoir raté votre vie.
Vous êtes inaccessibles et bornés, irrécupérables, incapables de faire preuve de bonté et
d’amour.
Adieu à tout jamais.
Annick
Réponse positive de Claude.
***
95
On va pouvoir élaborer quelque chose de constructif.
Il était bloqué, débloqué il commence à poser des questions, il cherche à comprendre ; que
c’est beau l’intelligence ; le pourquoi fait son chemin suivi du précieux comment. J’ai eu
raison de croire en lui, de lui faire confiance.
L’être humain, je le réaffirme est bon, généreux et intelligent ; ça réchauffe le cœur et le
corps.
Quel bel exemple de réussite totale qui fait briller la foi en l’homme et donne des ailes
pour avancer.
Je suis heureuse et honorée d’avoir un frère comme lui !
VIVE LA VIE DANS TOUTE SA SPLENDEUR
Attente insupportable.
Chers tous,
Vous allez attendre d’être morts pour faire un pas vers moi !
Chaque jour qui passe est un jour perdu pour vous et pour moi ; le temps s’enfuit
inexorablement, à une vitesse vertigineuse et on ne revient jamais en arrière.
Soyez humbles et soyez bons, allez de l’avant.
Je souffre de cet état de fait.
Vous êtes ma seule famille.
Je vous aime
Annick
Victoire, ils m’ont pardonné.
Merci à Claude et à Marie-Claire pour m’avoir permis de guérir.
96
MONSIEUR LE PSYCHIATRE
Vous allez me faire souffrir encore longtemps comme ça !
Vous avez un cœur de pierre, vous êtes incapable de faire preuve de compassion et
d’amour.
Je vous déteste autant qu’on peut détester quelqu’un qu’on aime.
C’est fini, puisque vous ne voulez pas réagir je vous raye de ma vie.
Vous êtes indigne de moi.
Adieu.
Victoire il a découvert l’amour.
L’aveu : il m’aime, j’ai gagné son amour.
Merci Jean pour cette belle marque d’amour que tu m’as donnée et qui m’a permis de
guérir.
97
SORTIE EN SOIRÉE AU FUFFALO GRILL
C’est le soir. Coup de fil: c’est Micheline qui m’appelle.
On va au restaurant ce soir, tu veux venir ?
Toujours partante oui bien sûr.
On te prend dans une heure.
Et Mickaël le plus jeune du groupe trimballe ses vieilles poules joyeuse troupe de bons
vivants, gratis dans sa voiture pour les emmener au Buffalo grill.
Il y a Micheline, Martine Jacques et moi. Quelquefois je lui donne 1 € qu’il accepte sans
faire d’histoire pour le dédommager de sa course.
On nous installe là-bas autour d’une table ronde parce qu’on est cinq et qu’on peut
prétendre à cela, sous les lumières tamisées dans un coin du restaurant.
Mickaël choisit les plats les plus chers comme s’il avait la fortune à Rothschild et il cale
parfois devant sa banana split parce qu’il a eu les yeux plus grands que le ventre. Nous on se
contente de plats moins onéreux.
Et la soirée s’achève dans un babillage léger plein de rires et de gaieté qui nous sort de
notre solitude habituelle.
Que c’est bon de pouvoir se retrouver ensemble pour partager nos expériences et échanger
nos idées.
98
L’ATTENTE A L’ARRÊT DU BUS
Un groupe de jeunes filles graciles et menues vêtues de jean pas encore délavé, tout juste
sorties de l’enfance insouciantes et désœuvrées attend. Elles sont là à l’abri sous l’aubette tout
simplement parce qu’il ne fait pas beau et qu’il pleut. Généreuses et bonnes elles se lèvent
spontanément pour me laisser la place.
L’une d’entre elles est assise à même le sol les genoux à demi-pliés devant elle. Elle est
triste désabusée et malheureuse. Elle semble porter toute la misère du monde sur ses épaules.
On la rassure on la couvre de baisers.
Elles me déclarent abruptement et sans retenue avec la franchise de la jeunesse que « le car
c’est pour les vieux ».
Le bus arrive je grimpe dedans et elles me font ami-ami avec leur bras tendu et leur petite
main recroquevillée pour me saluer.
Au revoir mes chéries portez-vous bien et le bus repart tranquillement cahin-caha
poursuivant son petit bonhomme de chemin.
LES JEUNES FILLES
Elles sont gracieuses elles sont charmantes
Libres et ferventes affriolantes
Tout juste sorties de l’enfance
Elles pensent
Avec la franchise de la jeunesse
Pleines de candeur et de justesse.
Elles sont là sous l’aubette parce qu’il pleut désœuvrées
Elles me saluent le bras tendu la main repliée
Le ciel leur tombe sur la tête
Ami-ami que la vie vous sourie et vous prête
Un avenir heureux plein de joie de bonheur
Et d’ardeur.
99
LE MARDI A LA CAF
C’est un endroit clair et spacieux baigné de soleil où il fait bon vivre. La pièce est
organisée d’une manière fonctionnelle. Au centre sont disposées de larges tables placées côte
à côte pour recevoir une foule de convives pressés qui cuisinent bricolent ou cousent.
Chacun arrive l’un après l’autre dans le petit matin blême et tout ce petit monde s’affaire
autour des tables de cuisson triturant épluchant coupant lavant tous les légumes et la viande
destinés à réaliser de bons petits plats familiaux riches de saveurs économiques, recettes
toujours variées et sans cesse renouvelées qui accueilleront petits et grands dans un brouhaha
indescriptible.
Les enfants essaient leurs forces faisant des fautes de goût ahurissantes qui les ravissent et
les enchantent.
C’est la liberté totale et indivisible.
Le repas est servi dans de belles assiettes de couleur joliment décorées et des verres
assortis un vrai régal pour les yeux.
Le privilège de l’âge me donne des prérogatives avantageuses : dispensée de vaisselle entre
autre.
Puis le soir chacun rentre dans ses foyers pour retrouver la famille au grand complet et
cuisiner à nouveau pour toute la maisonnée.
Quel merveilleux moment de détente et d’échange rêvés quel instant délicieux et à mardi
prochain.
100
LA VIE
Comme un long fleuve lentement
La vie s’écoule doucement
Elle nous enchante, nous sourit
Et nous ravit.
C’est un rare joyau pur cristallin
Et fin
C’est une pierre précieuse d’une réelle valeur
Aux facettes multiples idéales de bonheur,
Claires et lumineuses
Resplendissantes, radieuses,
Masculin, féminin ce sont des pierreries
Qui luisent et qui scintillent, serties.
La première facette c’est la bleue la profonde,
Comme l’océan sans fond
Couleur de la tendresse entourant
Le bébé qui pousse un cri puissant,
La rouge c’est l’amour qui brille dans les yeux
Étonnant, merveilleux,
Dans celle multicolore c’est l’enfant qui babille
Plein d’ardeur et de force qui jase et qui pétille
La facette dorée recèle la plénitude
La sagesse et la béatitude,
Et l’ultime facette c’est la facette verte
Dernière découverte
Où reluit l’espérance
Qui fait quitter ce monde heureux avec confiance
Entouré et aimé
Serein, accompagné.
MARTINE
Elle est curieuse elle est plaisante
Libre et séduisante
Elle a des mèches de cheveux noires de jais luisantes
Qu’elle porte en longues tresses pendantes
Comme un rossignol elle roucoule
D’une voix aux accents qu’elle roule
Quand elle pousse la chansonnette avec hardiesse
Elle est accro à la tendresse
Qu’elle prodigue largement autour d’elle humaine
A sa meute de chats rebelles qu’elle parraine
101
Qu’elle recueille dans les poubelles
Abandonnés dans des circonstances cruelles
Il y a Diva, Sweety, Thalya, Tilly et Choupette
Il y a Salem, Tigrou, Thwinky, Bibi, Tréguette.
Elle rend visite à sa maman assidûment
Courageusement
En fin de vie la soutenant
L’accompagnant, l’aidant
…/…
Par son sourire par sa présence et son aisance
Sa bonhomie sa volubilité et sa jactance
Que c’est bon aujourd’hui de pouvoir
Penser que la vie est pleine d’espoir
Et qu’on peut régler les problèmes irrésolus soulevés
A chacun et à chacune posés
Puis doucement quitter la vie frêle et fragile
Inconstante pas toujours facile
En toute sérénité
Calmés réconfortés
En tenant une main aimée
Adulée
Et s’évanouir comme dans un rêve imaginable
Remplis d’une pensée exquise et adorable.
POUR VOS SOIXANTE-DIX PRINTEMPS
Ils ont tous trois fois vingt ans
Et dix ans
Il n’y a pas d’âge pour découvrir l’amour
Que l’on savoure
La sagesse est l’apanage de la vieillesse
Qui nous caresse dans un bruit d’ailes
Irréel éternel
Avec douceur avec tendresse
Et nous apporte la plénitude
La paix la béatitude
Longue vie de bonheur
102
De candeur et d’ardeur
De joie paisible calme sereine et pleine d’espoir
En une fin heureuse dans la fraicheur du soir
Que la vie vous soit riche et douce
Joyeux anniversaire à toutes et tous.
LA NUIT
Ces petits anges aux larges ailes qui veillent
Sur notre sommeil
Rempli de rêves d’ivresse
D’amour et de tendresse
Qui nous bercent comme le doux bruissement
Le doux chuchotement
D’un filet d’eau pure
Qui susurre
Sous le couvert d’un bois feuillu peuplé
D’oiseaux vifs et colorés
De branche en branche virevoltant,
Papillonnant
Sifflant de gais airs mélodieux
Aux accents riches et harmonieux
Jusqu’au matin où profondément on respire
Et l’on s’étire
Afin d’affronter la journée
Près de sa famille bien-aimée
Calme serein
Et plein d’entrain
Puis le soir enfin retrouver
Son lit ouvert hospitalier.
LA CHAMBRE
La chambre de jeune fille délicieusement ornée
Avec des fleurs partout épanouies, parfumées,
Bleue comme la tendresse
Où la jeune fille paresse
Avec un ciel de lit aux couleurs de l’aurore
Qui protège l’assoupie des bruissements sonores
Où elle peut rêver au compagnon élu
103
Qui viendra retrouver la belle fille endormie
Pour l’aimer, la chérir, l’emmener au paradis
Et la couvrir d’amour et de baisers émus.
104
’amour est le moteur de la vie ; sans amour pas d’intelligence pas de vie possible.
L’amour est la source du bonheur un bonheur ouvert sur le monde et sur les
hommes qui permet de trouver la félicité.
L’intelligence claire nette et concise permet de comprendre le monde et de connaître la
vérité sans laquelle rien ne compte.
Il n’y a qu’une seule vérité et quand on la connaît enfin on peut trouver l’apothéose le
nirvana dans la relation intime avec l’autre. On n’est pas fait pour vivre seul, la vie est plus
facile à deux, le partage adoucit la vie et la tendresse donne de la force.
L’intelligence est source de liberté, d’autorité et d’ingéniosité.
Je n’ai pas besoin de leur permission à tous pour vivre je me défendrai avec mon
intelligence et mon fair-play.
Tout le monde devrait commencer par faire son introspection car la liberté s’acquiert par le
dépouillement complet de l’âme pour pouvoir ensuite aller vers les autres et les servir par son
savoir son expérience et sa richesse.
Le dernier terme de l’expérience apporte la sagesse qui n’est pas seulement l’apanage de la
vieillesse mais aussi de la jeunesse.
L
VIVE LA VIE ET VIVE L’AMOUR DANS TOUTE SA SPLENDEUR.
105
L’INGRATE
Elle m’a pris mon chéri
Elle m’a pris mon ami
Quel dilemme cruel
Quel bordel
Il fallait que je souffre
Mais c’était pour mon bien
Je suis sortie du gouffre
Bien que martyrisée j’ai ressurgi enfin
Après avoir touché le fond deux fois de suite
En préparant ma fuite
J’étais à demi-morte
Je suis ressortie plus forte
Et à jamais guérie
Pour la vie.
’aventure continue jusqu’à présent tout était virtuel ; maintenant on passe aux
travaux pratiques, je change de partenaire, je vais avoir affaire au docteur Gallardo.
C’est une femme c’est palpitant.
C’est en amie qu’elle vient vers moi, je lui fais part de mes doutes et on résout les
problèmes ensemble « persuader séduire circonvenir jeu savant dont l’intérêt se renouvelle à
l’infini », je fais l’apprentissage de la vie.
Elle sait écouter sans juger et son avis éclairé me conforte dans l’idée que j’ai raison au
sujet de mon litige. De la discussion naît la lumière.
Je dois gagner l’amour de Jean, il ne tient qu’à moi de le vouloir ; je veux continuer à le
voir même si la relation est incomplète et subordonnée à l’action du docteur Gallardo.
J’ai besoin des deux pour avancer, il leur faut agir sur les deux tableaux à la fois, c’est si
difficile d’aimer et d’être aimé.
La vie n’est pas simple et nous réserve des épreuves qu’il faut savoir surmonter.
Vivons pour réaliser nos rêves les plus fous et acceptons bon gré mal gré les difficultés
jusqu’à la victoire finale avec l’espoir d’un regain de joie et de réconfort certains.
L’amitié réchauffe les cœurs balayant toutes les idées noires, l’optimisme gagne les esprits
apportant la sérénité et tout devient plus facile à envisager.
L
106
L’AMIE
Son visage couronné par d’épais cheveux noirs
Apaise par son sourire qui brille dans le soir.
Elle m’a tendu la main
Et je l’ai prise enfin
Et cela me rassure
Pure comme l’azur
J’ai grande confiance en elle
Elle donne son avis tout à fait personnel
Et la lumière jaillit en un jet pour moi-même
Je suis ravie qu’elle m’aime.
Tout s’éclaire et je pense que j’ai enfin raison
De dire oui au succès de mon dilemme canon.
Les évènements diront si nous avons bien fait
De croire à la logique du raisonnement parfait.
Merci à l’amie sûre que j’aime et je chéris
Dans cette dure épreuve qui m’éprouve et me scie
Pour m’avoir soutenue et pour m’avoir aidée
Je suis enfin calmée et bien réconfortée
Merci à l’amitié qui nous lie
Pour la vie.
’ai vaincu mon dédoublement de personnalité. Il n’y a plus de décalage entre ma
pensée et l’expression verbale. C’est la puissance de l’amour et des médicaments qui a
réalisé ce miracle.
Après la lutte farouche c’est la détente apaisante.
Le goût et l’envie de vivre sont revenus, le feu intérieur me dévore.
Pour la 1re fois j’ai respecté la vie et en retour elle m’a donné un semblant de sommeil
grâce à la force des médicaments. J’ai dormi d’un sommeil réparateur bienfaisant et je me suis
réveillée au matin les yeux gonflés avec le sentiment d’avoir récupéré.
Je suis positive et je vais reprendre mes activités coudre tricoter cuisiner.
Mon expérience antérieure va me servir m’aider à m’épanouir me réaliser.
J’ai des goûts de jeune fille et j’ai le désir d’être jolie coquette et de porter des toilettes
raffinées et élégantes personnelles pleines de fantaisie et originales.
Concrètement ça se manifeste par un réapprentissage de la vie un regain d’activité
progressif régulier. Finies les stations allongées Je couds je repasse je me gâte en cuisinant, je
lis je regarde la télévision à des heures raisonnables, je fais des recoupements sur ce que je lis
et entends, en un mot je fais des déductions réfléchies et intelligentes.
J
107
Mon corps me fait mal il va couler il est plein de raideurs et de courbatures douloureuses
pénibles et désagréables. Mon corps fatigué se remet en route.
Le docteur Gallardo m’a reçue élégamment avec aisance. Elle portait sous son pull uni
échancré en v assorti à sa jupe fantaisie couleur lie de vin un corsage blanc aux manches
bouffantes.
Elle m’a souri gentiment et je lui ai rendu son sourire avec bonheur.
Elle m’a offert à boire généreusement parce qu’on est au mois d’avril et que la chaleur
commence à rentrer dans les maisons.
Le ciel devient clément. Elle est douce elle est tendre elle s’est enquis de ma qualité de vie
et m’a souhaité de bonnes fêtes de Noël.
Elle m’a fait découvrir ce qu’est l’amitié, s’inquiéter pour l’autre, vouloir le bien de l’autre
venir en aide à l’autre sans demander quoi que ce soit en échange simplement une relation
complice avec l’autre.
Les sentiments sont sublimés par l’intelligence.
Je lui ai tendu la main premier acte de courage et elle m’a rendu mon salut intelligemment.
Elle m’a laissé partir avec beaucoup d’espoir dans l’avenir qui m’attend pour réaliser mes
rêves.
MERCI CHÈRE AMIE
Je vais écrire encore et toujours, je vais porter le nom de Jean sur un papier et dans la vie
ainsi que son alliance autour du cou car mes doigts sont déformés par l’arthrose et ne peuvent
plus s’orner de bagues.
Je mets une dernière main à l’entretien de l’appartement, je range, je nettoie, je meuble, je
décore pour que l’endroit devienne plaisant confortable et accueillant afin de recevoir ce chéri
quand le moment sera venu.
Je pense à lui très fort, le jour, la nuit, continuellement, je l’appelle de tout mon être, il me
donne de la force et du courage.
JE T’AIME CHÉRI
108
e docteur Diakité prend le relais.
Avec lui, entre nous s’est nouée une véritable relation amicale.
Si je faisais son portrait je dirais que c’est un être rare, rempli de délicatesse et dont
le sourire enjôleur inonde le visage. Il s’étonne comme un enfant, il est tendre et généreux.
Il est chaleureux, il est gentil et il m’aide à prendre conscience de ma force et à affirmer
ma confiance en moi.
Il me conseille, il me pousse à avancer et à progresser. Jamais personne n’avait fait ça pour
moi. Je retrouve l’espoir qui m’avait quittée un moment et ça me réchauffe le cœur et le corps
« qu’un ami véritable est une douce chose… ». Je sais qu’il ne se passera jamais rien entre lui
et moi quoi qu’on fasse car j’ai un chéri je n’en ai pas besoin de cinquante. C’est de l’amitié
pure et simple.
Les échanges fusent, les regards se croisent, la confiance s’installe, on avance à pas de
géants. Je suis prête à voler de mes propres ailes.
L
SOULEYMANE
Comme une silhouette de bronze qui brille dans le soir,
Depuis la tête jusqu’aux pieds il est tout noir
Il séduit avec ses yeux de braise
Ardents comme une fournaise
Et son sourire éclatant enjôleur
Envahissant et charmeur.
Il écorche la langue française avec gaucherie
C’est amusant, plein d’inattendu de drôlerie.
Il roule les R en parlant,
On dirait qu’il chante en s’exprimant.
Il est d’une grande intelligence dans tout ce qu’il dit et ce qu’il fait
Il est parfait
C’est un être rare, rempli de délicatesse
Et de finesse
Je le respecte et je l’admire, c’est mon ami
Que j’aime et je chéris pour la vie.
109
Bravo j’ai retrouvé la pêche, plus de déprime plus de souffrance, je suis d’une humeur
toujours égale.
La joie remplit chaque instant de ma vie. Je suis gaie libre et optimiste.
Je ne demande qu’à vieillir pour réaliser tous les projets simples mais vrais qui abondent et
se bousculent dans ma tête afin de rendre la vie agréable.
Quel bonheur d’être enfin débarrassée de la maladie qui vous pourrit la vie vous détruit et
vous prive de vos facultés mentales.
C’est merveilleux de se réveiller le matin en souriant à la vie et de se dire « encore une
journée où je vais m’éclater » en en faisant profiter envers et contre tout tous les êtres qui
vous entourent.
C’est une seconde vie pour moi qui devrait être la vie de chaque être humain sur terre sans
distinction de race qu’il soit jaune rouge noir ou blanc.
VIVE LA VIE DANS TOUTE SA SPLENDEUR
110
e veux m’envoyer en l’air, jouir physiquement fougueusement, rageusement pour
connaître l’apothéose et la détente bienfaisante.
J’ai le plus grand respect pour mon corps et pour l’amour, je veux que ce soit la
puissance de l’amour qui m’apporte le plaisir et la détente.
Je suis propre je suis pure et ceux qui prétendent le contraire n’ont qu’à bien se tenir car
c’est moi qui possède la vérité.
Désormais plus personne ne me dira ce que je dois faire.
Je suis devenue sûre de moi prête à croquer la vie à pleines dents et prête à réaliser mes
projets les plus audacieux.
Je n’ai plus honte de parler franchement de la vie et de l’amour et d’affronter le jugement
des autres. C’est même une bénédiction d’en parler, ça soulage et ça rassure pleinement et
entièrement. On n’est plus seul on partage ses idées et ses problèmes et le partage ouvre la
porte de la connaissance et du savoir.
Je comptais beaucoup sur les autres pour résoudre mes problèmes mais c’est moi qui ai fait
tout le boulot avec une aide précieuse et éclairée.
Il m’aura fallu 70 ans de vie pour me réaliser totalement et m’épanouir mais la vie m’a
souri et m’a comblée de bonheur.
Faites comme moi si vous voulez croyez en la vie qu’elle vous apporte joie et bonheur
continuellement.
C’est enfin la victoire finale j’ai terminé mon évolution.
Je suis arrivée à la fin du voyage mon âme est en paix je vais filer vers l’avenir la vie
commence pour moi j’ai un grand appétit de vivre.
J
LES PSY…
On dit toujours d’une façon caricaturale
Et peu banale
Que les psy sont bizarres, excentriques, extravagants
Originaux, mais à l’avenant
Ils ont une connaissance approfondie de la nature humaine,
Ils sont à l’écoute de chacun et les parrainent
Ils sont agréables
Et aimables
Ils s’efforcent avec chaleur, intelligence
Et diligence
De n’agir que pour le bien de l’autre avec ferveur
Avec ardeur
Ils ont le secret du bonheur
Qu’ils ont le plaisir de transmettre avec leur cœur
A tous ceux qui souffrent en silence
Et qui trouvent auprès d’eux réconfort et audience.
VIVE LA PRODIGIEUSE PSYCHIATRIE.
111
SENTIMENT
Il m’aime, je l’aime, on s’aime
A la vie à la mort et même
Sur la terre comme dans les airs
Quel beau cadeau d’anniversaire
Pour mes soixante-dix printemps, enfin confiante
Libre heureuse détendue et souriante
A inscrire sur une pierre blanche luminescente
Arborescente
En lettres de feu… Adieu les drogues et les médicaments
J’exulte c’est le moment
Du plus beau jour de ma vie
Je suis complètement guérie
Je vais enfin dormir d’un sommeil réparateur calmée
Relâchée, décontractée et reposée.
CHÉRI, APPRENDS-MOI LE BONHEUR
DANS SA GRANDEUR
BRILLANT
CHARMANT
ARDENT.
112
ODE A L’AMOUR
Par les corolles de fleurs exposées sous la lune
Sagement refermées le soir dans la nuit brune
Épanouies au matin
Répandant leurs parfums
Et qui embaument l’air et qui nous grisent
De leurs senteurs exquises
JE SUIS A TOI
Par l’oiseau en équilibre sur la branche perché
Au panache varié teinté et coloré
Au plumage fourni lisse éclatant
Luisant
Qui égrène ses notes mélodieuses
Harmonieuses
Près du puits où l’écho
Renvoie les sons dans l’eau
JE SUIS A TOI
…/…
Par un respect mutuel voulu
Entretenu
Et un acte d’amour pur et immaculé
Qui enflamme les cœurs les corps et la pensée
Rêve paradisiaque qui rime avec beauté
Harmonie joie rêvée
JE SUIS A TOI
Par l’ivresse
La tendresse
Qui envahit les cœurs
D’un intense bonheur
JE SUIS A TOI
113
DÉTRESSE
Je souffre, je suis triste et j’ai peur
Qu’un aussi grand bonheur
Me submerge, m’étouffe et m’envahisse,
Me suffoque et sur moi rejaillisse
Car pour la première fois la vérité m’effraie
Pourtant je la connais depuis toujours je sais
Elle m’accompagne depuis longtemps si douce
Me caresse du doigt me transporte et me pousse
J’ai peur de m’effondrer, m’affaisser, m’écrouler,
Quand il prononcera la phrase tant souhaitée
Je t’aime ma chérie, je t’aime à la folie
Tu es le merveilleux amour de ma vie
Et je veux te combler d’amour et de tendresse
Te chérir et t’aimer plein d’ardeur d’allégresse
Jusqu’à mon dernier souffle heureux et amoureux
Tranquille, serein et bienheureux.
POUR TOUJOURS
AVEC TOI MON AMOUR.
LA DÉCLARATION D’AMOUR
Telle une flamme qui s’élève dans le ciel
Et sur l’arc-en-ciel aux couleurs vermeilles
Plein de ferveur
Et plein d’ardeur
Avec ses mots choisis à lui
Il a écrit qu’il m’aimait et ceci… Pour la vie
Quelle belle preuve d’amour il m’a donnée
En faisant de moi son aimée
Il a réaffirmé qu’il voulait me chérir
Que son plus grand désir
Son plus grand bonheur
Était de me donner sa tendresse et son cœur
Pour partager emporté par l’élan
Les peines et les joies qui jalonnent le temps
Cet amour qui nous lie l’émotion la passion
Sentir et vivre à l’unisson
114
Avec moi
Pour moi
En moi
Jusqu’à son dernier souffle heureux et amoureux
Comblé, satisfait et radieux.
115
CONCLUSION
Je suis heureuse, ravie, comblée car j’ai fait ce qu’il fallait. Seuls Jean, ma famille et la
Présidente du p’tit dèj ont répondu spontanément oui à mon appel. Je les admire et je les aime
pour leur courage et leur bravoure.
Les autres suivront, ils liront mon livre et ils réagiront avec leur intelligence car l’être
humain est intelligent. Ils éprouveront alors de la considération et du respect pour moi car
j’aurai fait l’impossible pour les servir et les convaincre.
Toute ma famille est revenue vers moi, ils m’ont tous pardonné, quel bonheur !
J’ai réussi l’impossible, l’impensable, l’inavouable, l’innommable.
Je suis détachée de mes proches, je vais pouvoir les juger en toute impartialité et également
parler d’eux en des termes élogieux.
Ce sera le sujet de mon prochain roman toujours avec un souci de réalité et de vérité mais
où l’imagination a sa place.
Maintenant je vais vivre ma vie avec l’homme que j’aime et m’entourer d’amis qui me
ressemblent afin de réaliser tous les projets qui me tiennent à cœur dans l’harmonie la plus
complète jusqu’à mon dernier souffle.
C’est la voie de la raison et de la sagesse.
Je suis sûre qu’un jour les gens s’aimeront sans arrière-pensée et qu’ils bâtiront un monde
meilleur.
C’est tout ce qu’on peut souhaiter pour le monde et pour les hommes.
Je suis apaisée, la lumière s’est faite subitement dans mon esprit et dans mes sens, j’ai
chaud dans tout le corps, l’amour et l’intelligence sont revenus dans ma vie.
Être intelligent c’est être heureux, on se contrôle, on invente, on imagine, on ne s’ennuie
jamais.
De la discussion naît la lumière et je peux regarder les gens en face et lire leurs pensées
dans leurs yeux et l’expression significative de leur visage. L’échange enrichit la vie et permet
d’avancer, je m’explique et le partage apporte un sens à ma vie.
La volubilité et l’expression verbale remplissent maintenant mon esprit. Les mots appellent
les mots qui s’enchaînent logiquement. La conversation s’anime et je réponds aux questions
facilement et sans contrainte.
Je n’ai plus peur de dire franchement la vérité quand c’est utile et bienvenu et de dire les
choses haut et fort quand c’est nécessaire.
Que c’est bon de pouvoir s’exprimer par le raisonnement, on peut prévoir, anticiper et
porter un jugement sans faire d’erreurs.
J’ai le plus grand respect pour la vie et pour l’amour, je veux vivre, aller à la découverte du
bonheur, m’épanouir et faire de ma vie entière une vie réussie pleine de joie.
Que la vie soit belle à regarder, belle à s’exercer sur le monde et sur les hommes et que
l’on puisse aimer, aimer, aimer.
Mon amour se renforce de jour en jour, je l’aime de plus en plus.
Je l’aime avec mes entrailles pour sa bonté, sa générosité, son intelligence, son humilité, sa
dignité, son respect, sa créativité. Je l’aime surtout parce qu’il m’aime éperdument. Ma
confiance en lui est absolue, il ne pourra jamais me faire de mal.
J’ai envie de m’abandonner dans ses bras, de me donner à lui, de partager avec lui cet
amour que je ressens pour lui.
116
C’est une réalité dont je prends conscience à l’instant qui me bouleverse et qui m’enchante.
C’est une découverte déstabilisante qui fait que je succombe, je titube me cognant dans
tous les coins comme une personne sous l’emprise de la boisson, mes jambes flageolent, se
dérobent sous moi, je défaille jusqu’au malaise devant l’énormité de la chose, je me heurte
aux pieds de chaises, finalement je m’allonge pour tenter de me ressourcer et de reprendre
mon équilibre.
Je veux qu’il me déflore doucement, tendrement, amoureusement, puissamment,
galamment, élégamment, joyeusement, et qu’il me comble d’amour et de plaisir ardent.
C’est le partage le don de soi dans toute sa splendeur.
Alors au diable toutes les recettes établies, raisonnées, calculées, pour conquérir et
entretenir l’amour. Le coup de foudre ça existe, les contes de fées aussi, vous en avez la
preuve ici. C’est le cœur qui commande et régit tout « le cœur a ses raisons que la raison ne
connaît pas » il s’enflamme pour l’autre et quand l’amour est partagé c’est le bonheur
sublime, l’extase dans la relation intime avec l’autre, c’est l’apothéose assurée.
Je suis calme, je suis gaie, libre et optimiste et je n’ai qu’un seul désir c’est de rejoindre au
plus vite mon petit coin de paradis.
Cet ouvrage bien construit n’est pas seulement une biographie, certes c’est une expérience
vécue, ce n’est pas un récit traditionnel mais il y a aussi une trame continue avec un
dénouement, c’est l’expression du dur chemin qui conduit à l’équilibre, tout cela baigné dans
une atmosphère de douleurs et de souffrances morales, c’est aussi une belle histoire d’amour,
un hymne à la beauté à la vie et à l’amour, un message d’espoir pour tous les hommes, une
ouverture sur le monde et sur les hommes, un appel vers les autres, une victoire de
l’intelligence sur l’obscurantisme et il a l’avantage de comporter également des portraits, de
la poésie, des scénettes plaisantes et bien racontées, une philosophie de la vie. Il est bourré
de fantaisie et de naïveté pure, il forme un tout il est complet prose et poésie réunies à
l’image de ma personnalité propre harmonieuse et équilibrée.
Où est la limite entre l’histoire vécue et l’histoire sortie de l’imagination ?
Elles sont toutes les deux racontées avec le même talent mais le roman met en scène des
personnages fictifs mais malgré tout à partir d’observations de la vie.
Il faut d’abord vivre pour créer ensuite.
Le fait d’écrire est une création en soi.
On crée pour son plaisir, par amour de la beauté ou par amour du travail bien fait, on fait
des découvertes toujours nouvelles pour améliorer la vie humaine et faire progresser
l’humanité, on invente aussi pour faire comprendre au monde des vérités en faisant appel à
son intelligence.
L’imagination ne connaît pas de limites et a un grand pouvoir sur l’être humain.
J’ose dire que cet ouvrage est un roman plein de verve de candeur et d’espoir, accessible à
tous, d’une grande simplicité et qui pose la question :
Qui suis-je ?
Qui y répond clairement et qui a le mérite de proposer au monde un véritable idéal de
pensée et de vie sur la terre.
J’ai bien souvent cherché dans les livres des réponses à mes questions sans jamais rien
trouver de satisfaisant. Mais peut-être ai-je mal cherché ?
Que ce manuscrit redonne de l’espoir à des âmes perdues et soit utile à chacun pour y
découvrir sa propre vérité.
117
Désormais je veux qu’on me gâte et je vais me concocter une existence de rêve où la joie
remplira tous les instants.
Je n’ai plus besoin de guide, je peux mener ma vie toute seule.
J’ai retrouvé mon corps de jeune fille ; je ne suis plus une infirme de la vie, je suis guérie.
CE LONG CHEMIN…
Ce long chemin qu’il faut gravir
Encombré de ronces à ouvrir
Pour gagner le sommet si haut
A coups de pieds à coups de sabots.
Ce long chemin qu’il faut gravir
Encombré de ronces à ouvrir
Telle la tige d’une rose
Éclose
Hérissée d’épines sur la branche
Qui se dressent comme des lames qui tranchent
Et conduisent jusqu’à la fleur
Bonheur
Odorante, parfumée
Jaspée,
Pour enfin trouver la détente
Épuisée mais ravie contente,
En découvrant le firmament le ciel
Que l’on touche du bout de l’oreille
C’est le soleil, c’est les étoiles
Qui illuminent votre horizon et vous saluent
Vous couvrent de lys vous dévoilent
Un moi que l’on croyait perdu.
LE CRI DE LA VIE
Vive la vie, vive l’amour
Qui court
Plus de doute, plus de souffrance
C’est la libération, la délivrance,
Le soleil brille les oiseaux chantent
La vie nous sourit, nous enchante
Avec les lapins vifs batifolant dans les prés et les fossés
Les fiers paons déployant leur longue queue ocellée
C’est la ronde des fleurs qui explosent
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Avec le frais parfum des roses
Les essences de jasmin, les corolles de fleurs ouvertes
A la vie foisonnante et offerte
Aux plus beaux instants de délire
Pour se laisser aller, pour crier et pour rire
De tout son cœur de toute son âme
Comme la lumière d’une flamme
Qui se consume dans le soir
Et fait naître le grand espoir
De vivre un amour partagé
Avec un doux et tendre aimé.
CONSÉCRATION
Et j’attendais la fin
Pour glorifier enfin
L’amour qui permet de créer
Mettre en musique chanter
Faire éclater la sève qui monte et qui jaillit
Qui crève la coquille
De l’œuf qui se fêle
Et se craquelle
Faire exploser la vie et l’énergie
Comme un bouquet de fleurs cueillies
Dans toute sa beauté et toute sa splendeur
Irréelle de bonheur
Et magnifier la paix et l’amitié
En toute liberté
Quel bonheur naturel
Fou et éternel
En hommage à la vie
Et à l’amour qui crie.
FINAL
C’est une belle histoire chantée en quelques mots
Qui plane sur le monde comme une nuée d’oiseaux
Que j’ai écrite entière sous un vif jet de plume
Le matin, le soir, à la nuit claire, sous la brume
Qui relate un passé chargé mouvementé
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Tragique criant de vérité
C’est un hymne à la beauté, à la vie
Et à l’amour qui crie
Imposant un respect choisi, voulu
Contenu
Plein d’espoir de foi en l’homme, en sa bonté
Sa dignité, son humilité, son intelligence, sa créativité
Et qui fait l’éloge pour souligner la fin
En un doux refrain
De la paix de l’amitié et de l’amour
Pour toujours.
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ÉPILOGUE
C’est la fin et le commencement d’une merveilleuse histoire d’amour.
Il est mon idéal mon prince charmant, amoureux respectueux, digne, passionné et ardent
comme je le souhaitais tellement, celui que je vais aimer passionnément toute ma vie durant,
amour partagé harmonieux et fervent, durable jusqu’à la mort qui seule pourra nous séparer
malheureusement.
La vie est trop courte quand on s’aime mais nous la vivrons joyeusement pleinement.
Elle coulera douce et tranquille comme un long fleuve rempli d’eau claire et nous
apportera joie et bonheur continuellement.
Comme un concerto qui s’achève sur une note qui s’égrène
C’est enfin la victoire finale, magistrale et aérienne
Que je vais traduire dans un dernier poème
Infiniment bohème
Qui clôturera l’ouvrage,
Si sage.
Pas à pas, vaillamment, j’ai gravi à flanc de coteaux
Par monts et par vaux,
Ce long chemin semé d’embûches, de rochers,
De pierres et de cailloux qu’il faut prudemment contourner
Mais la sagesse souveraine a eu raison de ma colère
De mes larmes, de ma révolte amère
La vie m’a souri et m’a fait penser que l’on a raison de croire
Que l’être humain est plein d’espoir
Qu’il peut trouver la plénitude
La paix, la béatitude
Et qu’il n’y a pas d’âge pour rêver,
Pour aimer,
Pour gagner sur la maladie
A tous les instants de la vie.
Hourra, je vole, je vole !…
VIVE LA VIE DANS TOUTE SA SPLENDEUR.
FIN