La face cachée
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La face cachée
16/22 DEC 13 Hebdomadaire OJD : 2329 48 ALLEE JEAN JAURES BP 11209 31012 TOULOUSE Cedex 6 - 05 34 41 34 00 Surface approx. (cm²) : 674 N° de page : 32 Page 1/3 Sandrine Bâtard. En binôme avec le chef Yannick Delpech, elle orchestre le restaurant columérin doublement étoile l'Amphitryon et la pâtisserie Sandyan, ouverte dans le centre de Toulouse en septembre. La face cachée AMPHITRYON 1247268300506/GFS/OTO/3 Eléments de recherche : Toutes citations : - L'AMPHITRYON : restaurant à Colomiers (31) - YANNICK DELPECH : chef de l'Amphitryon 16/22 DEC 13 Hebdomadaire OJD : 2329 48 ALLEE JEAN JAURES BP 11209 31012 TOULOUSE Cedex 6 - 05 34 41 34 00 Surface approx. (cm²) : 674 N° de page : 32 Page 2/3 Naissance à Tarbes (65) _1_997_ Participe au lancement de la deuxième version du restaurant l'Amphitryon, à Colomiers, aux côtés de son père et du chef Yannick Delpech 1998 Diplômée de l'ESC Toulouse 20.QQ L'Amphitryon obtient sa lre étoile au guide Michelin 2_0_0_6 Rachète le restaurant, avec Yannick Delpech. Ils en deviennent tous les deux propriétaires associés 2_QP_8 Le restaurant gastronomique est auréolé de sa 2nde étoile 2_Q12_ Monte un spectacle théâtral réunissant les équipes du restaurant pendant la fermeture pour travaux suite à l'incendie survenu en août 2011 E lle semble incarner la douceurmême. Derrière ce petit bout de femme, se cache pourtant une véritable chef d'entreprise, qui dirige ses équipes de main de maître. Sandrine Bâtard est la directrice générale associée de l'Amphitryon, le restaurant columérin doublement étoile du chef Yannick Delpech et, depuis septembre, de la nouvelle pâtisserie toulousaine Sandyan (qui mêle leurs deux prénoms). Dès le début de cette aventure culinaire, ces deux acteurs fonctionnent en duo ; elle est en quelque sorte son alter ego professionnel. Entre eux, « c'est lui le créateur, confirme-t-elle, et moi je suis dans la réalisation derrière. » Loin de la lumière des projecteurs. « Je suis arrivée à la restauration par hasard », confie celle qui n'a pas fait d'école hôtelière mais de l'ESC Toulouse. Il s'agit au départ d'une histoire de famille, débutée par son père, homme d'affaires passionné par la restauration. « II la pratiquait davantage en affaires qu'en privé mais pour lui, c'est un lieu d'échange et de convivialité, propice à la découverte de l'autre », raconte-t-elle. C'est donc lui qui construit l'Amphitryon, à Colomiers en 1995. Elle le rejoint dans cette aventure en 1996, pour participer à sa seconde ouverture en mai 1997, alors qu'elle est encore étudiante. « Au départ, ce n'était pas mon projet et ça a mis du temps pour qu'il le devienne, avoue-telle. Je suis venue pour l'aider à construire une nouvelle équipe, en réalisant mon stage de fin d'études de six mois ; finalement, je ne suis pas repartie. » Le restaurant, « c'est une maison, soulignet-elle, je l'ai appris sur le tas. Et je me suis rendue compte que si je ne m'investis- sais pas totalement, cela ne marcherait pas pour qu'elle devienne ma seconde maison. » La première étoile arrive très vite, en 2000, couronnant au passage Yannick Delpech comme le plus jeune chef étoile de France. Dès 1998, Sandrine Bâtard gère les parties administrative et commerciale, la communication et devient rapidement responsable de la salle, pour laquelle elle établit un certain nombre de process : « le service est très important, c'est la finalité de la production. » Pour assurer la communication, elle évolue beaucoup auprès de Yannick Delpech. « J'avais besoin d'être en relation étroite avec le chef. Avec Yannick, nous nous sommes construits ensemble, nous avons travaillé en binôme. C'est pour cela que je goûte tous ses plats! Nous sommes complémentaires, sa cuisine a toujours été le fruit de notre échange. » En 2006, ils rachètent tous les deux cette affaire culinaire (murs et société) et deviennent officiellement associés. La seconde étoile vient couronner leur travail en 2008. En 2011, ils traversent une rude épreuve. Alors qu'ils s'accordent pour la première fois une fermeture exceptionnelle de 15 jours en août pour réaliser des travaux d'espaces verts, le restaurant est touché par un grave incendie qui nécessite neuf mois de fermeture afin de tout reconstruire. « J'étais en vacances à Zanzibar, se remémore-t-elle, et quand j'ai regardé mon téléphone, il y avait 10 messages et appels en absence. J'ai pensé à un cambriolage mais quand j'ai écoute la messagerie, ça a été le choc... » Pendant ces longs mois, « la situation a été très particulière, nous n'avions 2_0_13_ Ouverture en septembre de la pâtisserie salon de thé Sandyandansle centre de Toulouse AMPHITRYON 1247268300506/GFS/OTO/3 Eléments de recherche : Toutes citations : - L'AMPHITRYON : restaurant à Colomiers (31) - YANNICK DELPECH : chef de l'Amphitryon 16/22 DEC 13 Hebdomadaire OJD : 2329 48 ALLEE JEAN JAURES BP 11209 31012 TOULOUSE Cedex 6 - 05 34 41 34 00 Surface approx. (cm²) : 674 N° de page : 32 Page 3/3 aucune vision, c'était très étrange comme sensation. » D'autant plus pour Sandrine Bâtard, elle d'habitude si « organisée et synthétique ». Les deux associés se sont même posé la question de continuer... Et ils sont repartis. Il leur a fallu gérer les tracas avec les assurances, la partie financière-lés salaires ont été maintenus pendant les travaux- et aussi le côté humain. Car dans cette « maison », l'équipe est très soudée. Et de cette épreuve, elle en est ressortie encore plus. Suivant l'idée lancée par la maître d'hôtel Magaly Quijo, Sandrine Bâtard s'occupe de monter un projet théâtral avec la Compagnie Paradis-éprouvette. « C'était au départ pour occuper les membres de l'équipe - car ils étaient désœuvrés et ne supportaient pas de ne pas travailler - et cela s'est avéré totalement génial ! Finalement, la salle de restaurant, c'est aussi une scène sur laquelle on joue un rôle. » Après avoir pris des cours pendant deux mois, ils montent sur les planches pour jouer une pièce, Amuse-bouches. « C'était important que je le fasse avec eux », assure Sandrine Bâtard. Il en est ressorti une forte cohésion au sein de l'équipe. Une énergie collective qui s'est retrouvée jusque dans les assiettes après la réouverture. « Pendant les mois qui ont suivi, les clients nous ont dit sentir qu'il s'était passé quelque chose, que le service et la cuisine étaient encore mieux qu'avant. Je pense que la différence, c'est surtout la maturité que nous avons engrangée », analyse-t-elle aujourd'hui. C'est ainsi que l'Amphitryon est véritablement devenu celui dè Sandrine Bâtard et Yannick Delpech. « Tous les deux, nous ne sommes pas tant attachés au matériel, note-t-elle ; ce qui a fait que AMPHITRYON 1247268300506/GFS/OTO/3 c'est devenu notre projet, c'est plus l'aventure et le travail mis dedans. » Un projet commun, ils viennent d'en lancer un autre, la pâtisserie Sandyan (le chef étant pâtissier de formation). Le duo s'est lancé à l'assaut de ce nouveau défi, avec le concours cette fois-ci d'une troisième personne. Justine Vintrou, qui a développé le projet à leurs côtés, est devenue responsable de la boutique ouverte en septembre, rue Alsace-Lorraine. « Yannick voulait faire autre chose et m'a proposé beaucoup de projets, jusqu'à ce que j'accepte celui de la pâtisserie. » Tout est allé très vite, « à la Yannick, comme elle dit, à fond... » L'idée a germé en février, le local a été trouvé en mars, la location a débuté en juillet et l'activité a été lancée début septembre, avec une boutique et un salon de thé. Une nouvelle équipe a été créée, avec une dizaine de recrues. Dans le laboratoire, les gâteaux sont préparés sous le contrôle d'un chef pâtissier, conformément aux créations de Yannick Delpech. « Avec Justine, nous avons goûté des gâteaux pendant six mois! », rapporte Sandrine Bâtard. « Mais je goûte toujours, c'est essentiel, sinon j'arrête de travailler!, ajoute-t-elle en riant... C'est la règle entre nous, ce que nous produisons, il faut que ça me plaise. » Sandyan n'a pas des allures de pâtisserie classique, plutôt de bijouterie. « C'est normal, explique Sandrine Bâtard, c'est la pâtisserie d'un chef! » Les gâteaux sont peu sucrés et assez légers. Pour elle, « ce sont des pâtisseries qui sont justes. Comme dans la cuisine de Yannick, c'est lié à sa déformation professionnelle, il veut conserverie goût du produit... » Une justesse à déguster. MÉLANIE MONCASSIN Eléments de recherche : Toutes citations : - L'AMPHITRYON : restaurant à Colomiers (31) - YANNICK DELPECH : chef de l'Amphitryon