Point Barre la compagnie présente - Théâtre du Crève
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Point Barre la compagnie présente - Théâtre du Crève
Le Théâtre du Crève-Cœur & Point Barre la Compagnie présentent Un grand mélange de sketches de Jean-Michel Ribes, avec notamment de larges extraits de sa pièce Musée Haut, Musée Bas, agrémentés de l’humour sarcastique et caustique de Karl Valentin et d’Harold Pinter Présentation Titre : Restons Groupés… ou pas Auteurs : Jean-Michel Ribes, Karl Valentin et Harold Pinter (voir liste détaillée des sketches) Mise en scène et décors : Khaled Khouri Jeu : Marie-Laure Antille, Virginie Barbiera, Roland Chauville, Christophe Delesques, Pia Drzewinski Musique : Philipp Kunz Lumière : Danielle Milovic Régie : Eric Faugeron Lieu des représentations : Théâtre du Crève-Cœur 16, chemin de Ruth 1223 Cologny / Genève Réservations : 022.786.86.00 Informations : 022.786.93.60 www.theatreducrevecoeur.ch Dates Du 23 novembre au 18 décembre 2011 Mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 17h15 Relâche : lundi et mardi 2 Liste des sketches JEAN MICHEL RIBES, aux Editions Babel : de Musée Haut, Musée Bas : -Ouverture (extraits) -Perspective -Modigliani -Plante verte -Installation (extraits) -Mosk: progression naturelle III -Mosk: progression naturelle II -Progression naturelle I -Finale de Théâtre sans Animaux suivi de Sans m'en apercevoir : -Musée (extraits) -Tragédie (extraits) -Dimanche de Monologues, Bilogues, Trilogues : -Change -Ultime bataille -Le sociologue de Multilogues, suivi de Dieu le veut : -L'ami inconnu -La petite ONU KARL VALENTIN, aux Editions Théâtrales, traduction: Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil : de Le bastringue et autres sketches : -Le théâtre obligatoire HAROLD PINTER, aux Editions Gallimard, adaptation française d'Eric Kahane : de Dix sketches, dans l'édition de No man's land : -Crise à l'usine 3 Le mot du metteur en scène C’est de la rencontre avec un groupe de jeunes comédiens enthousiastes que le spectacle Restons groupés … ou pas est né. À la suite d’une année de collaboration autour du travail théâtral, l’idée de monter un spectacle a germé et nous a conduit jusqu’au théâtre du Crève-Cœur. Après avoir exploré différents genres dramaturgiques, très vite, l’univers absurde et burlesque s’est imposé à l’énergie commune et notre choix s’est arrêté sur la pièce de Jean-Michel Ribes : Musée Haut, Musée Bas qui a constitué la base de notre projet. Nous avons continué à parcourir d’autres textes du même auteur : Monologues bilogues trilogues, Théâtre sans animaux, et Multilogues, et réalisé un premier montage. Là-dessus sont venus s’ajouter naturellement deux textes de Karl Valentin et Harold Pinter qui s’inscrivent dans le même humour décapé et décalé. Pour mettre en valeur cet univers, j’ai imaginé une scénographie neutre permettant aux acteurs de voyager d’une scène à l’autre : un espace blanc, immaculé, un musée. Tout commence avec une visite de groupe, menée par une directrice obnubilée par la peur de la nature, ne jurant que par l’artificiel. Le spectateur croit découvrir une critique de l’Art contemporain, mais le musée n’est qu’un prétexte pour révéler l’absurdité des relations humaines. Le décor s’anime et se transforme au gré des situations cocasses et donne au texte tout son relief et sa singularité. Le regard cinglant et cynique des auteurs emmènera le public dans un bouillon de culture mêlant les Croisés, les Canoës Kayak, la révolution prolétarienne, les mères de famille, les intellectuels hypocrites, les fanatiques, les amoureuses éplorées, les stylos bille et la culture chlorophyllienne. Personne n’est épargné, la réalité dérape et les travers de l’être humain sont épinglés par cette écriture sanglante. L’homme a beau vouloir se contrôler, cacher sa folie et ses angoisses par des artifices, sa nature résistera toujours. C’est peut-être là que subsiste la seule critique. Ces auteurs surréalistes nous rappellent avec humour que l’art n’est pas un processus intellectuel, mais une nécessité pour prendre du recul sur nous-mêmes avec bienveillance, et sans jamais se prendre au sérieux. Le blanc succombera aux couleurs de la vie. 4 Point Barre la Compagnie Cette jeune compagnie s’est constituée avant tout autour d’une passion commune pour le théâtre et le jeu partagés par de jeunes comédiens enthousiastes et motivés. Elle n’a d’autre ambition que de se confronter au processus de création et aux plaisirs de la scène. Chaque année, les membres engagent un metteur en scène afin de collaborer avec eux durant toute la saison. Cette rencontre se développe dans un premier temps par différents ateliers dramaturgiques et exercices scéniques orientés selon la sensibilité et la vision du théâtre propre à chaque metteur en scène invité. Ce travail permet au groupe d’enrichir son expérience et d’aller à la découverte des textes, des auteurs, et des différents styles de jeu, et de l’amener enfin à la création d’un projet. Leur premier spectacle : Barbe Bleue, l’espoir des femmes de Dea Loher a été créé sous la direction de Valérie Poirier et présenté en juin 2010 au Théâtricul. Cette pièce, par son sens tragique, a exigé un travail intense et riche qui a façonné la motivation de la troupe. Pour son deuxième projet, Point Barre la compagnie a choisi de se tourner vers des auteurs plus comiques, ou burlesques, et présente aujourd’hui Restons groupés…ou pas, fruit d’un travail rigoureux et plaisant sous la direction du non moins plaisant Khaled Khouri. 5 Auteurs JEAN-MICHEL RIBES (1946) Auteur dramatique, metteur en scène et cinéaste, Jean-Michel Ribes revendique la fantaisie subversive et l’imaginaire, poursuivant un parcours créatif libre, à la frontière des genres. Il dirige le Théâtre du Rond-Point depuis 2002, où il défend l’écriture dramatique d’aujourd’hui. Il est auteur et metteur en scène d’une vingtaine de pièces, dont Les Fraises musclées (1970), Tout contre un petit bois (1976, Prix des « U » et « Prix Plaisir du théâtre »), Théâtre sans animaux (2001, « Molière » de la meilleure pièce comique et du meilleur auteur) et Musée Haut, Musée Bas (2004, sept nominations aux « Molières », « Molière » de la révélation théâtrale pour Micha Lescot). En 1987, il adapte et met en scène Le Pont des soupirs de Jacques Offenbach au Théâtre de Paris, avec John Burdekin à la direction musicale (1988, nomination au Molière du meilleur spectacle musical). Depuis 2008, il met en scène plusieurs pièces : Batailles, qu’il a co-écrit avec Roland Topor ; Un garçon impossible (2009), de l’auteur norvégien Petter S. Rosenlund ; Les Diablogues (2009), de Roland Dubillard et Les Nouvelles Brèves de Comptoir (2010), adapté du recueil éponyme de Jean-Marie Gourio. Pour la télévision, il écrit et réalise de nombreux téléfilms et les deux séries cultes Merci Bernard (1982 à 1984) et Palace (1988 à aujourd’hui). Pour le cinéma, il écrit et réalise Rien ne va plus (1978), La Galette du Roi (1986), Chacun pour toi (1993) et Musée haut, Musée bas (2008). À la demande d’Alain Resnais, il adapte la pièce d’Alan Ayckbourn, Private fears in public places, qui devient le film Coeurs, sélectionné au festival de Venise 2006. Il imagine Le Rire de résistance, deux volumes, manifestes d’insolence libertaire pour saluer tous ceux qui, de Diogène à Charlie Hebdo (Tome 1) et de Plaute à Reiser (Tome 2), ont résisté à tous les pouvoirs par le rire. Il publie chez Actes Sud un almanach invérifiable Mois par moi (octobre 2008), une série de photographies rapportées de ses séjours en Asie : Voyages hors de soi (mars 2009), J’ai encore oublié Saint-Louis (octobre 2009), et Les Nouvelles Brèves de Comptoir avec Jean-Marie Gourio (co-édition Julliard - février 2010). Il a reçu le « Prix des Jeunes Auteurs SACD » en 1975, le « Grand Prix de l’Humour Noir » en 1995, le « Molière » du meilleur auteur francophone en 2002, le « Prix Plaisir du Théâtre » en 2001 et le « Grand Prix du Théâtre de l’Académie Française » pour l’ensemble de son oeuvre en 2002. En avril 2007, il est nommé « Chevalier de la Légion d’honneur » puis en 2010, « Officier des Arts et des Lettres ». En juin 2011, il obtient le « Grand Prix de la SACD » pour l’ensemble de son œuvre. Source : www.theatredurondpoint.fr 6 KARL VALENTIN (1882 – 1948) Célèbre comédien, réalisateur et producteur de cinéma, surnommé le Charlie Chaplin allemand, Karl Valentin est né à Munich. Issu du milieu ouvrier, il est souvent au chômage et commence vers 1900 à travailler comme clown de music-hall. Il trouve son style en 1907 avec L’Aquarium, un de ses premiers sketches. Quatre ans plus tard, il rencontre Liesl Karlstadt qui sera désormais sa partenaire attitrée. Pendant près de quarante ans, ils feront rire le public des cabarets munichois. Génie de la scène, mais aussi grand magicien du verbe, il est connu pour ses recueils de sketches comme : La sortie au théâtre, Le grand feu d’artifice ou Vol en piqué dans la salle. Précurseur de ce que nous connaissons bien au théâtre aujourd’hui, Valentin innove tout ce qu’il touche : l’effet de surprise, d’étrangeté, les ruptures de ton, de jeu. Tous ces éléments constituent la base des films burlesques américains et de l’entreprise de dénaturalisation du jeu menée par Brecht, avec qui il a collaboré dans le film Les mystères du coiffeur. HAROLD PINTER (1930 – 2008) Harold Pinter est né à Londres, dans un quartier industriel. Fils unique de parents juifs, il fut profondément marqué par le génocide de la deuxième Guerre Mondiale. Dans les années 1951-1952, il entame une carrière d'acteur, sous le nom de David Baron. Il publie également des poèmes et écrit un roman semi-autobiographique : Les Nains. Sa première pièce, La Chambre, est créée en 1957 ; puis, l’année suivante voit la création de L'Anniversaire. Mais c’est en 1960 qu’il connaît le succès avec des pièces comme Le Gardien, La Collection, L'Amant, Tea party, puis Le Retour, qu'il adaptera luimême pour le cinéma quelques années plus tard. Parallèlement à sa carrière de dramaturge, Pinter exerce des activités de comédien, notamment dans ses propres pièces. Lauréat de nombreux prix (citons, entre autres, le « Laurence Oliver Award » en Grande Bretagne, le « Molière d'honneur » pour l'ensemble de sa carrière en France ou encore le « prix Nobel de littérature »), Harold Pinter a écrit 29 pièces et 22 scénarios. Depuis toujours, son engagement politique est très marqué. Il s'est constamment battu pour la liberté d'expression et la défense des droits de l'homme, notamment pendant la dictature de Pinochet au Chili, ou plus récemment en protestant contre les bombardements américains sur l'Irak lors des deux guerres du Golfe. 7 Metteur en scène KHALED KHOURI Après avoir suivi pendant huit ans les cours d’improvisation avec Bénédict Gampert, il entre à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique (ESAD) du Conservatoire de Genève et obtient son diplôme en 2000. Depuis, il joue dans des productions variées, passant du classique au contemporain : J. M. Barrie, Musset, D. Mamet, Sophocle, Karl Kraus, Shakespeare, Oscar Wilde, Molière et Valérie Poirier. Il a donc travaillé avec des metteurs en scène de toutes générations : Richard Vachoux, Edmond Vuilloud, Jean Liermier, Andréa Novicov, Gisèle Sallin, Anne Bisang, Martine Paschoud, Marielle Pinsard, Gaspard Boesch etc... L’année dernière, il a figuré dans la saison du Théâtre du Crève-Cœur à l’occasion des Nocturnes du Cygne dans Ténèbres et lumières, forces de vie méditerranéennes, sur des textes d’Albert Camus et Nikos Kazantzaki, en collaboration avec Christian Luciani. En parallèle, il participe aux projets collectifs de la compagnie Clair-Obscur. C’est à cette occasion qu’il développe une activité de scénographe, en concevant le décor de Sous les yeux des femmes gardes-côtes (Pal Békés) monté au Théâtre du Loup en 2006. Il a par la suite créé le décor d’Antilopes (Henning Mankel) mis en scène par Lorenzo Malaguerra au Théâtre de l’Orangerie en 2008 et celui de Quai Ouest (Koltès) mise en scène par Julien George au Théâtre du Loup en 2009. Ainsi, tout en continuant sa carrière de comédien, il diversifie son parcours théâtral à travers la scénographie. Actuellement, il travaille en tant que marionnettiste et assistant scénographe avec Isabelle Matter sur Rhinocéros de Ionesco, un projet qui se tiendra au Théâtre Saint-Gervais en novembre 2011. 8 Extraits de textes Ouverture (J.-M. Ribes) LOUIS : Je n’aime pas les musées. J’aime l’ambiance des musées. PAUL : C’est comme moi, je n’aime pas les croissants, j’aime l’odeur des croissants. LOUIS : L’odeur et l’ambiance c’est pas pareil, Paul. PAUL : Non, ce sont les musées et les croissants qui ne sont pas pareils, Louis LOUIS : Si tu veux. (…) UN VISITEUR : (à sa femme) Dis donc Laurence, elle est toute petite la Vénus de Milo… C’était qui Milo, un nain ? Ah je suis déçu Laurence, déçu… Bon, on va quand même faire une photo pour Jacques, mais on la fera agrandir… Si, on est obligés, elle est trop minus… Ah merde je suis déçu Laurence, déçu, déçu… ! (…) JOSEPHA : Moi, c’est clair et net, Michel-Ange me fait chier. SOPHIE : Comme moi Mozart JOSEPHA : Et Beethoven aussi il me fait chier SOPHIE : Ah oui ! Alors celui-là c’est le pire ! (…) - Tu veux que je te dise ? - Vas-y - Les impressionnistes ne m’impressionnent pas. -T’es fatiguant, Jean-Paul. Plante verte (J.-M. Ribes) MONSIEUR MOSK : (…) Parce qu’il faudra un jour ou l’autre que vous soyez conscients que la nature progresse, et que l’humanité tout entière se bat depuis des millions d’années pour que nous ne retournions pas dans nos cavernes dont nous avons eu tant de mal à nous échapper pour construire Venise, Venise qu’aujourd’hui vent, sel et marée veulent reconquérir ! Il y a péril pour nous qui avons rêvé et inventé un monde meilleur pour nos enfants que celui des tornades, des typhons et de l’humidité qui vient encore de m’esquinter trois Véronèse ! Vous savez que les musées sont de plus en plus cernés par les espaces verts où les arbres prolifèrent dans l’indifférence générale, où les oiseaux se multiplient et conchient nos toitures. Nous ne nous laisserons pas empoisonner par la nature. (…) Ultime bataille (J.-M. Ribes) LA JEUNE FEMME : (…) Oui, je sais que nous n’en sommes pas au même point, moi je suis assise là, et toi tu es accroché à la balustrade par les mains les pieds dans le vide… (…) Mais Guy tu sais bien que dans un couple, et à plus forte raison lorsqu’il est sur le point de se séparer, il est rare que les deux partenaires soient au même niveau… tu le sais ça Guy, tu ne peux pas me reprocher une situation qui est commune au genre humain… (…) 9 Dimanche (J.-M. Ribes) LA MERE : Séverine, ta famille est originaire de la Creuse depuis cinq générations, c’est un département magnifique qui nous a donné de grandes joies et de beaux enfants, rempli d’histoire, de géographie, d’animaux superbes, et de fleurs multicolores… Alors s’il te plaît, soisen fière plutôt que de le rabaisser, déjà qu’avec son nom « Creuse », tout le monde croit que c’est un département qui descend, qui est au fond d’un trou, alors qu’en vérité il est très concave, très au-dessus des autres… Le théâtre obligatoire (K. Valentin) - D’où viennent ces théâtres vides ? Simplement de l’absence du public. A qui la faute ? – uniquement à l’Etat. Pourquoi ne pas instaurer le théâtre obligatoire ? Si chaque individu est tenu d’aller au théâtre, les choses prennent tout de suite une autre tournure. Pourquoi l’école obligatoire a-t-elle été instaurée ? Aucun écolier n’irait à l’école s’il n’était pas tenu d’y aller. Au théâtre, même si ce n’est pas facile, cela pourrait peut-être également tout de même être instauré sans difficultés. La bonne volonté et le devoir viennent à bout de tout. (…) Crise à l’usine (H. Pinter) FIBBS : [...] on me dit qu’il y aurait une petite crise à l’usine? *…+. WILLS : Voilà, monsieur, c’est simplement que les ouvriers sont…disons qu’ils semblent avoir pris certaines de nos productions en grippe. FIBBS : En grippe? *...+ Mais elles sont superbes, nos productions! J’ai passé ma vie entière dans la partie. Et des pièces détachées aussi superbes que les nôtres, je n’en ai jamais vu. *...+ Ditesmoi celles qui ne leur plaisent pas! WILLS : Eh bien, il y a le mandrin a friction discontinue, par exemple *...+ J’ai l’impression qu’il les agace. [...] FIBBS : Je suis confondu ! WILLS : Il n’y a pas que les mandrins à friction discontinue, monsieur Fibbs. FIBBS : Quoi d’autre ? WILLS : Il y a les embouts coulissants tronconiques à rainures. FIBBS : Les embouts coulissants tronconiques à rainures ? Où trouverez-vous une plus belle rainure! WILLS : Il y a rainure et rainure, Monsieur […+ et il y a le coussinet à téton, et il y a la goupille à tétons jumelés, et il y a le tamponnoir à va-et-vient compensé. FIBBS : Non ! Non ! WILLS : Et la pièce dont ils ne peuvent pas parler sans frissonner, la languette d’accouplement à gorge cannelée. FIBBS : Pas ma belle languette d’accouplement ! Voyons, pas ma languette à gorge cannelée ! 10 Contact RESERVATION PAR TELEPHONE : 022.786.86.00 Informations : 022.550.18.45 ou 022.786.93.60 [email protected] retrouvez-nous sur www.theatreducrevecoeur.ch 11