La dimension ultra-marine de la politique extérieure - Les Outre-Mer
Transcription
La dimension ultra-marine de la politique extérieure - Les Outre-Mer
Outre-mer.gouv.fr L’insertion régionale des outre-mer La dimension ultra-marine de la politique extérieure de la France 1 SOMMAIRE Le mot du ministre 3 L’insertion régionale des outre-mer 4 L’adhésion des collectivités territoriales d’outre-mer aux organisations régionales 6 La participation active des collectivités du Pacifique aux organisations régionales Le processus d’adhésion de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique aux organisations régionales de leur zone L’affectation de représentants des collectivités territoriales d’outremer au sein du réseau diplomatique français 7 Un dispositif initié par la Nouvelle-Calédonie Un dispositif étendu désormais à d’autres collectivités ultra-marines La protection de la souveraineté nationale outre-mer 12 Les revendications de souveraineté et contestations de frontières en outre-mer 14 La protection des ressources outre-mer 16 La maîtrise de la circulation des personnes outre-mer 19 Les déclinaisons du droit international outre-mer 22 Le droit international au service des outre-mer 22 La préservation des intérêts des populations autochtones 23 Les outre-mer enrichissent le patrimoine mondial de l’UNESCO 25 Données et chiffres par collectivité 28 L’orpaillage clandestin La pêche illicite Les enjeux du plateau continental étendu Les conditions d’entrée dans les collectivités L’immigration irrégulière LE MOT DU MINISTRE C’est désormais un fait incontournable : les territoires qui composent les outre-mer occupent une place grandissante dans leur environnement régional respectif et, ainsi, dans la politique extérieure de la France. Les démarches d’adhésion de certaines collectivités aux organisations régionales du Pacifique et de la Caraïbe et, plus récemment, l’affectation de représentants des collectivités des outre-mer dans les missions diplomatiques sont des illustrations tangibles de cette ouverture sur le monde. Les outre-mer s’affirment dans leur environnement régional et ils suscitent en retour un intérêt toujours plus grand des pays qui les entourent dans le but d’intensifier des liens institutionnels. C’est une grande satisfaction pour le gouvernement qui agit avec détermination pour atteindre ces objectifs. La coopération sanitaire qui se développe aux Antilles et dans l’Océan Indien, tout comme l’instauration d’un régime original de circulation transfrontalière entre la Guyane et le Brésil, attestent également du lien nécessaire que nos outre-mer doivent développer avec leurs voisins. A la fois collectivités françaises présentes dans les trois Océans et parties intégrantes de leur ensemble régional, les outre-mer ont des atouts remarquables. Cette année encore, le dîner des trois Océans que j’organise dans le cadre de la conférence des ambassadeurs est l’occasion pour chacun de dresser le bilan de la dimension ultra-marine de la politique extérieure de la France. Ambassadeurs, préfets, hauts-commissaires et élus, lorsqu’ils portent la parole de la France sur les trois Océans, ont à cœur de défendre les intérêts des outre-mer auprès des Etats proches géographiquement et des organisations régionales. Dans un monde où la sécurité des personnes est fragile, où la détermination des frontières est parfois remise en cause, la préservation des droits souverains de la France outre-mer nécessite que l’on adapte nos capacités d’intervention aux besoins des populations et à la protection de notre territoire. C’est l’un des enjeux de la politique de défense de la France. Dans ce domaine comme dans les autres, les outre-mer participent à la présence, au rayonnement et à la grandeur de la France. Victorin LUREL, ministre des Outre-mer 3 L’INSERTION RÉGIONALE DES OUTRE-MER La dimension internationale des outre-mer n’a cessé de croître ces dix dernières années, grâce, en partie, aux compétences qui ont été conférées aux collectivités territoriales par la loi n° 2000-1207 du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (LOOM). Parmi les compétences les plus significatives qui leur ont été reconnues, on retiendra : - le pouvoir de négociation et de signature d’accords ; - le pouvoir de représenter la France au sein des organismes régionaux ; - la faculté pour les collectivités d’outre-mer d’adhérer en leur nom propre, avec l’accord des autorités de la République, à des organismes régionaux, en tant que membre associé ou observateur ; cette compétence est plus large pour la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française qui peuvent même adhérer en tant que membre à part entière ; - la possibilité d’affecter des agents chargés de les représenter au sein des missions diplomatiques. Ces dispositions ne modifient en rien la responsabilité finale de la conduite de la politique extérieure de la France, qui reste confiée à l’Etat. Ces collectivités n’ont cessé de développer les contacts qu’elles entretiennent avec leurs voisins, soit par le biais des travaux des organisations régionales, soit au titre de la coopération bilatérale. D’autres mesures ont également été mise en œuvre ces dernières années pour favoriser l’affirmation des outre-mer sur la scène régionale : - la nomination d’un ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de la Communauté du Pacifique (CPS) et secrétaire permanent pour le Pacifique, et, depuis 2002, de deux ambassadeurs, délégués à la coopération régionale - un pour la zone Antilles-Guyane, l’autre pour la zone Océan Indien - chargés de faciliter la coordination des actions de l’Etat et des collectivités territoriales et de développer les actions internationales de ces dernières, en pleine cohérence avec les orientations de l’action diplomatique de l’Etat. - la création des fonds de coopération régionale (FCR) : la LOOM a créé cinq fonds (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte et La Réunion) pour renforcer la coopération régionale des départements et régions d’outre-mer et encourager leur insertion dans leur environnement géographique dans tous les secteurs d’activités, dès lors que les projets soutenus comportent une implication pour les économies ou facilitent les échanges économiques et humains (le montant total pour l’année 2013 s’élève à environ 1,6 M€). Le Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique, dit « Fonds Pacifique », créé en 1985 et dont le budget pour l’année 2013 est d’environ 1,75 M€, constitue le principal instrument de coopération régionale de la France dans le Pacifique. - la défense des intérêts des collectivités dans les négociations internationales a été renforcée ces dernières années. Le ministère des Outre-mer participe, par exemple, à la définition des positions que la France défend auprès des Etats frontaliers dans le cadre des commissions mixtes transfrontalières. - la représentation de la France, c’est à dire la conduite de la délégation française aux réunions et sommets des organisations régionales dont la France est membre, est davantage confiée aux présidents d’une assemblée délibérante, à l’instigation du ministère des outre-mer en liaison avec le ministère des affaires étrangères. L’insertion régionale des outre-mer - l’organisation, en principe chaque année, d’une conférence de coopération régionale pour la zone de l’Océan Indien et pour la zone Antilles-Guyane (composée des ambassadeurs en poste dans les pays voisins des collectivités, des préfets, de représentants des ministères des affaires étrangères et des outre-mer, de représentants des assemblées délibérantes, de l’AFD). 2013 Les ambassadeurs de zone : des outre-mer plus visibles sur la scène régionale ? Cette année encore, les trois ambassadeurs thématiques en outre-mer ont poursuivi leurs interventions pour faciliter la coordination des initiatives de l’Etat et des collectivités territoriales menées au titre de la coopération régionale et développer les actions internationales de ces dernières, en pleine cohérence avec les orientations de l’action diplomatique de l’État. La coordination qu’ils assurent permet à la France d’avoir une vision globale des enjeux et des négociations intéressant les trois océans. Ils s’attachent à privilégier l’exportation du savoir-faire local et développer la dimension économique dans la coopération régionale. Parmi les avancées qu’ils ont portés en 2013, on soulignera : - la supervision par l’ambassadeur délégué à la coopération régionale pour la zone Antilles-Guyane des procédures d’adhésion des DFA aux organisations régionales ainsi que la finalisation du dispositif innovant d’affectation d’agents territoriaux dans le réseau diplomatique et consulaire de l’Etat. - l’action de l’ambassadeur en charge de la zone Pacifique dans la gestion du fonds de coopération pour le Pacifique contribuant à l’insertion régionale des collectivités françaises. Il représente également la France au sein d’organisations régionales : la Communauté du Pacifique (CPS), par exemple, dont font également partie les collectivités d’outre-mer de la région et dont notre pays assure cette année la présidence, ce qui permet de faire passer des messages et de rechercher des alliances sur des sujets majeurs, telle l’organisation à Paris, en 2015, de la 21ème conférence internationale sur le changement climatique. - et enfin le rôle de l’ambassadeur en charge de l’Océan Indien dans les négociations conduites avec l’Union des Comores en vue de la visite du président des Comores à Paris et de la signature d’une déclaration sur l’amitié et la coopération. 5 L’adhésion des collectivités territoriales d’outre-mer aux organisations régionales • La participation active des collectivités d’outre-mer du Pacifique aux organisations régionales La politique d’insertion régionale de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de Wallis et Futuna s’est développée autour des principales institutions régionales suivantes : - La Communauté du Pacifique (CPS) : la Nouvelle Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna en sont membres à part entière, au même titre que la France. Cette organisation de coopération a pour vocation le financement et la gestion des programmes de développement au bénéfice du Pacifique insulaire. Elle regroupe sur un pied d’égalité d’un côté quatre pays contributeurs (Australie, France, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande), dont la participation représente plus de 90 % des financements, et de l’autre, toutes les entités du Pacifique, de statut politique variable, dont les trois collectivités françaises. Siège de la Commission du Pacifique Sud à Nouméa. © CPS - Le Programme Régional de l’Environnement (PROE) : la Nouvelle Calédonie, la Polynésie française, Wallis et Futuna, ainsi que la France, en sont également membres à part entière. Cette organisation intergouvernemen- - Le Forum des Îles du Pacifique (FIP) : la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française sont membres associés du FIP depuis 2006 et Wallis et Futuna y est observateur. Il s’agit de la principale organisation politique de la région qui regroupe 16 membres (Fidji a toutefois été suspendu en 2009 de son statut de membre plein du Forum suite au coup d’Etat du Commodore Bainimarama). La France n’est pas membre de cette organisation mais elle est invitée au dialogue Post-Forum. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont également membres à part entière d’autres organismes régionaux, tels que l’Organisation du tourisme du Pacifique sud (SPTO) et le Programme de développement des îles du Pacifique (PIDP) et membres associés, entre autres, de la commission des sciences appliquées de la terre du Pacifique sud (SOPAC), l’office international des épizooties (OIE) et la Commission économique et sociale Asie-Pacifique des Nations Unies (CESAP). L’insertion régionale des outre-mer tale est chargée de promouvoir la coopération en matière de protection et d’amélioration de l’environnement du Pacifique insulaire et de développement durable. Le PROE compte 25 membres : 4 pays développés ayant des intérêts directs dans la région (Australie, Etats-Unis, France et NouvelleZélande) et 21 pays et territoires insulaires du Pacifique. 2013 Nouvelle-Calédonie : enfin membre à part entière au Forum des Îles du Pacifique (FIP) ? Appuyée par les autorités françaises, la Nouvelle-Calédonie souhaite désormais obtenir le statut de membre à part entière du Forum. Des démarches ont été engagées en ce sens auprès des pays membres et du secrétariat du Forum. Le statut du territoire, qui jouit d’une large autonomie mais qui n’est pas indépendant ou librement associé à un autre Etat, constitue néanmoins pour certains Etats membres un obstacle à son éligibilité. Une mission d’évaluation du comité ministériel du FIP a été lancée afin d’étudier la demande de la Nouvelle-Calédonie. • Le processus d’adhésion de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique aux organisations régionales de leur zone Dans la zone Caraïbe, les principales organisations régionales sont les suivantes : - L’Association des Etats de la Caraïbe (AEC) : elle vise au renforcement du processus régional de coopération et d’intégration afin de créer un espace économique élargi dans la région, à la préservation de l’intégrité environnementale de la mer des Caraïbes et à la promotion du développement durable de la Grande Caraïbe. 7 - La Communauté des Caraïbes (CARICOM) : cette organisation a pour objectif premier de créer une zone de libre échange. S’y ajoutent la coordination des politiques dans le domaine des transports, du financement, du développement industriel et régional, ainsi que la collecte des statistiques. - Le Forum des Etats de la Caraïbe (CARIFORUM) : il réunit l’ensemble des Etats dits « ACP » (Afrique, Caraïbe, Pacifique) de la zone. Cette structure n’est pas une organisation régionale mais elle permet de promouvoir une meilleure coordination du fonds européen de développement auquel sont éligibles ces Etats. - La Commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC) : il s’agit de l’une des cinq commissions régionales du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). Sa mission est de contribuer au développement économique et social de l’Amérique latine et des Caraïbes. - L’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale (OECO) : Cette organisation répond à la nécessité de regrouper des Etats de taille réduite et moins développés pour peser dans le contexte de la mondialisation. Elle vise à une meilleure intégration économique. La faculté pour les collectivités d’adhérer en leur nom propre aux organisations régionales précitées, prévue par la loi d’orientation pour l’outre-mer de 2000, n’était pas mise en œuvre jusqu’à récemment. Depuis fin 2011, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane ont entrepris une démarche dynamique. La Guadeloupe et la Martinique ont manifesté le souhait adhérer à l’ensemble des organisations régionales de la Caraïbe et demandé l’autorisation à l’Etat qui a répondu favorablement (excepté pour le CARIFORUM). Elles sont désormais membres de la CEPALC, depuis le 31 août 2012, et des négociations sont en cours auprès de l’OECO, de la CARICOM et de l’AEC. La Guyane souhaiterait principalement adhérer au CARICOM. Victorin LUREL, ministre des Outre-mer, a représenté le Président de la République française au 5ème sommet de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC) qui s’est tenu à Port au Prince (Haïti) les 25 et 26 avril 2013. Entouré par Mme BOREL-LINCERTIN, présidente du conseil régional de la Guadeloupe et Serge LETCHIMY, président du conseil régional de la Martinique © DR L’insertion renforcée des collectivités ultramarines dans leur environnement régional passe entre autres par une association plus grande des autorités locales aux relations extérieures de la France. C’est dans cette perspective qu’un dispositif novateur a été mis en place : la possibilité pour les collectivités ultramarines d’affecter des représentants dans le réseau diplomatique et consulaire français, chargés de représenter leurs intérêts et d’assurer le suivi des actions de coopération engagées par celles-ci. • Un dispositif initié par la Nouvelle-Calédonie La Nouvelle-Calédonie et l’Etat ont souhaité élargir l’influence de la collectivité en bénéficiant de l’appui du réseau diplomatique français dans le Pacifique. Ils ont pour cela signé, en janvier 2012, une convention qui définit les modalités pratiques de placement des représentants du gouvernement de la NouvelleCalédonie au sein des ambassades françaises du Pacifique. Ces agents, chargés de représenter les intérêts du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, sont placés sous l’autorité de l’ambassadeur, avec un statut proche de celui des attachés spécialisés. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a nommé, en avril 2012, le premier « délégué » pour la Nouvelle-Calédonie en poste à l’ambassade de France en Nouvelle-Zélande. Quatre autres postes devraient également être ouverts, d’abord en Australie et au Vanuatu, puis dans un deuxième temps en Papouasie Nouvelle-Guinée et à Fidji. L’insertion régionale des outre-mer L’affectation de représentants des collectivités territoriales d’outre-mer au sein du réseau diplomatique français • Un dispositif étendu désormais à d’autres collectivités ultramarines Dans l’esprit de ce qui a été entrepris en Nouvelle-Calédonie, l’État a proposé d’étendre ce dispositif aux autres collectivités territoriales d’outre-mer. Cette faculté d’affecter des agents chargés de représenter les intérêts des collectivités dans les missions diplomatiques et consulaires a été expressément reconnue par la loi du 27 juillet 2011 relative aux collectivités territoriales de Guyane et Martinique. Il y est indiqué que les collectivités peuvent, dans les conditions déterminées par une convention avec l’Etat, désigner des agents publics chargés de la représenter au sein des missions diplomatiques de la France. La signature des conventions-cadre entre l’Etat et la Martinique et la Guadeloupe, intervenue le 20 décembre 2012, va permettre de lancer officiellement le déploiement des représentants de ces deux collectivités ultramarines dans les prochains mois. Il s’agit d’une démarche ambitieuse et bénéfique à la fois pour l’Etat et les régions : les ambassades accueillent en leur sein des représentants des régions et les régions bénéficient ainsi d’une meilleure visibilité et de relais auprès des pays où elles seront implantées. 9 Enfin, la région Guyane a signé une déclaration d’intention avec l’Etat, également le 20 décembre 2012, prévoyant l’ouverture d’une représentation de la Guyane auprès de l’ambassade de France au Suriname. Les agents affectés auront en charge la représentation et la valorisation auprès des autorités surinamaises de la région Guyane. Réception du groupe des agents des collectivités de la Guadeloupe et de la Martinqiue au ministère des Outre-mer © Conseil régional de Guadeloupe 2013 Guadeloupe / Martinique : une formation sur mesure pour leurs représentants affectés dans les missions diplomatiques ? « Les six agents du conseil régional de Guadeloupe qui seront affectés en ambassade repartent enrichis d’une excellente formation d’une semaine à Paris, un cursus dense et sur-mesure qu’ils ont plébiscité car il leur aura permis de mieux saisir les divers enjeux inhérents à cette fonction inédite dans l’action internationale » a déclaré Mme Sabrina AUCAGOS, chef du service de coopération au sein du conseil régional de Guadeloupe, à l’issue de la formation organisée par le ministère des affaires étrangères et le ministère de l’outre-mer en mai 2013. Cette formation avait pour objectif de faire découvrir aux agents les différents domaines sur lesquels ils seront amenés à agir (coopération économique, culturel, recherche...) mais aussi les aspects sécuritaires, l’éthique et l’action des ambassades et les aspects ultramarins de la politique extérieure de la France. Ils ont pu ainsi établir de nombreux contacts avec leurs futurs interlocuteurs. A Bruxelles, ils se sont rendus à la Commission européenne et ont également rencontré l’ambassadrice auprès de l’Union européenne de l’organisation des Etats de la Caraïbe Orientale. Enfin des rencontres ont eu lieu aux sièges de l’Agence française de développement et d’UBIFRANCE. L’insertion régionale des outre-mer 11 LA PROTECTION DE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE OUTRE-MER Indépendamment de la superficie des terres françaises situées outre-mer (554 570 km2, dont 439 600 km2 situés dans les Terres australes et antarctiques françaises), la France bénéficie outre-mer de 10,9 millions de km2 de zones économiques exclusives (soit plus de 97 % du total national). Deuxième plus vaste ZEE du monde après celle des Etats-Unis, la France peut se prévaloir d’une dimension mondiale exceptionnelle. Les outre-mer représentent donc pour la France, mais aussi pour l’Europe, un avantage stratégique indéniable. De par son histoire, son positionnement géographique réparti sur trois océans et ses richesses naturelles, la France outre-mer est exposée à des revendications de diverses natures par des Etats étrangers, au pillage de ses ressources et à une pression migratoire très forte. Ces différentes formes d’atteinte à la souveraineté nationale justifient que la France veille aux intérêts de ses collectivités et mette en place les moyens appropriés pour les défendre. Ce rôle revient au ministère de la défense en lien étroit avec le ministère des outre-mer ; ce dernier intervient aussi auprès du ministère des affaires étrangères, notamment dans les négociations internationales, afin d’apporter son expertise sur les enjeux en outre-mer et pour que les spécificités et les besoins propres des outre-mer soient pris en compte. Aujourd’hui, la France doit relever un défi de taille : assurer le développement des outre-mer à travers leur nécessaire ouverture vers le monde tout en préservant la souveraineté nationale et un haut niveau de sécurité des populations outre-mer. La Capricieuse de la Marine nationale © DR 2013 Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale : quels apports pour les outre-mer ? Face aux risques et menaces auxquels les outre-mer peuvent être exposés, la France doit être en mesure de défendre ses intérêts et disposer de moyens permettant de prévenir et de faire face aux atteintes éventuelles à l’intégrité de son territoire. Près de 9000 militaires des trois armées sont présents outre-mer, ainsi que 5000 gendarmes dont 18 escadrons de gendarmes mobiles et 4800 policiers. Dès le début des travaux de rédaction du nouveau Livre blanc, le ministère des Outre-mer s’est fortement impliqué pour obtenir plusieurs avancées majeures : - la description des spécificités des outre-mer en précisant les enjeux stratégiques qu’ils représentent pour la France mais également pour l’Europe ; - la mise en exergue du risque important de ruptures capacitaires à court et moyen termes, qui pourrait entraîner l’Etat à ne plus pouvoir remplir de façon appropriée l’ensemble des missions qui lui incombent. Est validée la nécessité d’apporter des corrections aux mesures mises en œuvre à la suite du Livre blanc de 2008. La protection de la souveraineté nationale outre-mer Le Livre blanc de 2008 n’avait réservé aux outre-mer qu’une place restreinte et avait adopté un principe de réduction de la présence militaire, limitée aux besoins correspondant strictement aux missions des armées, tout en comptant sur un renforcement des moyens des ministères civils en conséquence. Dans ce contexte, l’élaboration du nouveau Livre blanc est apparue comme une opportunité unique pour les outre-mer de redéfinir l’adaptation des moyens de défense et de sécurité nationale aux besoins. - la nécessité de rechercher prioritairement des solutions basées sur la mutualisation des capacités et l’élaboration d’un programme quinquennal d’équipements mutualisés entre les différents ministères concernés. Ce programme sera conduit parallèlement à la prochaine loi de programmation militaire. 13 Les revendications de souveraineté et les contestations de frontières en outre-mer La protection de la souveraineté de la France outre-mer constitue un enjeu déterminant à faire valoir auprès des Etats étrangers. Elle demeure en effet encore contestée en plusieurs points de notre territoire : - Maurice conteste la souveraineté française sur Tromelin ; - les Comores revendiquent la souveraineté sur Mayotte ; - Madagascar revendique les îles Eparses (canal de Mozambique) ; - le Vanuatu revendique la souveraineté sur les deux îlots Matthew et Hunter situés au large de la ZEE de Nouvelle-Calédonie ; - le Mexique conteste la souveraineté française sur Clipperton. Chacune de ces revendications de souveraineté fait l’objet de négociations bilatérales au cours desquelles des solutions adaptées sont envisagées pour apaiser le différend. Ainsi, à titre d’exemple, s’agissant du conflit de souveraineté qui oppose la France et le Mexique au sujet de la souveraineté de Clipperton, un accord intergouvernemental sur les activités des navires de pêche mexicains dans les 200 milles marins entourant l’île de Clipperton, a été signé le 29 mars 2007. L’objectif poursuivi est que le Mexique cesse sa revendication publique sur l’ilot à travers un compromis négocié autour de l’intérêt commun que représente la pêche, et plus spécifiquement l’octroi de licences gratuites de pêche pour les navires mexicains. Ilôt Hunter© Wikipédia Ilôt Matthew © Wikipédia Par ailleurs, la France est également confrontée à des contestations de frontières, qui génèrent des conflits d’intérêts, des enjeux sécuritaires, économiques, ainsi que des responsabilités juridiques et administratives incertaines. Des négociations bilatérales sont menées : - avec les Pays-Bas concernant la délimitation maritime de la façade Est de la Saint-Martin et de l’Etang aux Huîtres (baie d’Oyster Pond), - avec le Suriname concernant le cours supérieur du fleuve Maroni, le Litani. Ces divergences d’appréciation du tracé de la frontière sont lourdes de conséquences en termes de contrôle des frontières et de sécurité intérieure. 2013 Saint-Martin : une reprise des négociations relative à la délimitation de l’Etang aux Huîtres en perspective ? Lors de la signature du traité de Concordia en 1648, l’île de Saint-Martin a été partagée entre la France et les Pays-Bas. Il subsiste depuis cette date une indétermination du tracé de la frontière, notamment sur l’Etang aux Huîtres (baie d’Oyster Pond). Cependant, cette nouvelle négociation en perspective sera vraisemblablement très longue et étalée sur plusieurs années, compte tenu des positions respectives de la France et des Pays-Bas très distinctes quant au tracé de la frontière. La protection de la souveraineté nationale outre-mer Les négociations ont repris depuis peu avec les Pays Bas afin de formaliser la délimitation maritime de la façade Est de l’île de Saint-Martin, laquelle ne pose pas de difficulté majeure. Cette délimitation est sur le point d’aboutir et pourrait intervenir à la fin de l’année 2013. Une fois que cette délimitation sera finalisée, les discussions beaucoup plus complexes sur l’étang aux Huîtres pourront reprendre. Celles-ci avaient en effet été suspendues afin de ne pas entraver les négociations concernant la façade Est de Saint-Martin. Carte de Saint-Martin © DR 15 La protection des ressources outre-mer Riches en ressources naturelles, les outre-mer suscitent la convoitise d’acteurs extérieurs non étatiques qui portent atteinte non seulement à leur intégrité territoriale mais également à leurs intérêts économiques et environnementaux. Face à cette menace de pillage des ressources, qui s’accompagne souvent par des actions violentes, la France mobilise des moyens de lutte interne ainsi que des actions de coopération avec les Etats étrangers dont sont issus les auteurs de ces méfaits. • L’orpaillage clandestin La Guyane est particulièrement affectée par l’orpaillage clandestin, qui représente une atteinte forte à la souveraineté du territoire national, aux populations, aux ressources du sous-sol et à l’environnement. Pour enrayer ce fléau, lequel provoque non seulement des dommages environnementaux non négligeables, mais aussi de graves atteintes à la santé publique ainsi que d’importants troubles à l’ordre public, les pouvoirs publics français ont mobilisé d’importants moyens militaires afin de détruire les chantiers illégaux tout en protégeant la population amérindienne et en préservant les éco-systèmes guyanais. La lutte contre l’orpaillage clandestin ne peut se faire sans la collaboration du Brésil dont sont originaires la quasi-totalité des « garimpeiros ». La France est encore en attente de la ratification par le Brésil de l’accord du 23 décembre 2008 en matière de lutte contre l’exploitation aurifère illégale. Cet accord vise à renforcer la coopération franco-brésilienne pour la Hélitreuillage sur site d’orpaillage clandestin © Ministère de la Défense prévention, la traçabilité des activités aurifères et la répression des activités de recherche et d’exploitation aurifère sans autorisation dans les zones protégées ou d’intérêt patrimonial. La mise en œuvre effective du dispositif dépend cependant de la ratification de l’accord par le Brésil. La ratification de l’accord permettra d’opposer aux acteurs Brésiliens concernés, en concertation avec la police et la justice locales, un cadre juridique contraignant. Les retards en matière de ratification tiennent aux intérêts divergents de l’Etat fédéral, favorable à la ratification car soucieux de changer l’image négative dont pâtit le pays, et de l’Etat d’Amapa pour lequel l’accord est considéré comme préjudiciable aux activités économi- ques de la ville d’Oiapoque en particulier. Le processus de ratification semble cependant en bonne voie. • La pêche illicite Nos espaces maritimes sont également confrontés à une forte pression en matière de pêche illicite, non déclarée et non réglementée, dans les eaux sous juridiction et souveraineté françaises. Les pratiques de pêche illicite au large des terres australes et antarctiques françaises ou sur les côtes guyanaises exigent une surveillance et des moyens de lutte efficaces. Afin de lutter contre ce phénomène, l’Etat consacre des moyens importants à la lutte contre la pêche illégale (sanctions pénales renforcées à l’encontre des capitaines en activité de pêche illégale, missions de surveillance/contrôle fréquentes des forces armées, de la gendarmerie maritime, de la gendarmerie nationale, de la direction régionale des affaires maritimes et des douanes). Bateau de pêche en Guyane © IRD La lutte contre la pêche illégale passe également par la coopération avec les pays frontaliers et plus particulièrement avec le Brésil. La recrudescence fin 2012 - début 2013 de ce phénomène, accompagné d’actes de violence de la part des équipages contrôlés, a conduit les pêcheurs guyanais à bloquer le consulat brésilien à Cayenne pour faire entendre leurs revendications. Plusieurs démarches ont été entreprises afin de sensibiliser les autorités brésiliennes à l’importance de cette question, lesquelles ont pris la mesure du problème et ont effectué une opération de patrouille concomitante avec la marine française, sur la frontière de la Guyane fin février 2013. Cette opération a permis de noter une baisse de la fréquentation des tapouilles. Français et Brésiliens se sont accordés sur la nécessité de pérenniser ces patrouilles concomitantes quatre fois par an et de renforcer la coopération avec la police fédérale afin de suspendre les licences des pêcheurs illégaux. La protection de la souveraineté nationale outre-mer La pêche illicite en Guyane, exercée majoritairement par des ressortissants brésiliens et surinamais dans une moindre part avec une composante de violence dont le degré d’intensité varie, constitue une préoccupation récurrente depuis les années 2000. 17 • Les enjeux du plateau continental étendu Bien qu’encore largement méconnues, les ressources minérales profondes constituent une richesse énergétique prometteuse pour la France. L’accès aux ressources situées sur le sol et sous-sol marin constitue en partie un des enjeux attaché à l’élargissement des zones maritimes sous juridiction française. En effet, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 permet aux Etats côtiers d’étendre leurs plateaux continentaux au-delà des limites de la Zone Economique Exclusive (ZEE) de 200 jusqu’à 350 milles nautiques, sous réserve de remplir certains critères de nature géologique, morphologique et géophysique. Créé en 2002, le programme EXTRAPLAC est chargé d’étudier la faisabilité des demandes françaises et de constituer les dossiers à déposer auprès de la Commission des limites du plateau continental, émanant des Nations Unies. L’intérêt de cette démarche repose sur la valorisation économique à moyen et long terme des ressources du plateau continental étendu, ainsi que sur l’extension de la juridiction nationale de la France, renforçant sa position d’un point de vue géostratégique. Cela permettra à la France de confirmer sa place de nation maritime majeure : 1 million de km2 au total, dans les trois océans, sont en jeu, qui s’ajouteraient aux presque 11 millions de km2 de notre actuelle Zone Economique Exclusive. Par ailleurs, dans ces espaces d’extension, les états côtiers disposeront de droits souverains pour l’exploitation des ressources naturelles, contenues dans le sol et le sous-sol exclusivement, dont des ressources minérales et hydrocarbures, des bactéries utilisables pour les biotechnologies… Il s’agit bien de préserver les droits souverains de la France, qu’il y ait ou non en l’état des connaissances actuelles au sujet des ressources minérales marines, un potentiel d’exploitation. Il convient de ne pas préjuger des évolutions scientifiques et techniques futures. Arrivée du Suroit (IFREMER) à Saint-Pierre le 20 juillet 2011 © Annick GIRARDIN 2013 La France a déposé un certain nombre de dossiers d’extension pour ses outre-mer et s’est déjà vu conférer une extension pour les territoires suivants : - extension au large de la Guyane de l’ordre de 76 000 km2, - extension au sud Ouest de la Nouvelle-Calédonie de l’ordre de 76 300 km2, - extension au large des Antilles françaises de 7 408 km2, - extension au large des îles Kerguelen de 425 000 km2. La protection de la souveraineté nationale outre-mer L’espace maritime de la France : un élargissement grâce aux outre-mer ? Il existe des territoires pour lesquels aucune extension ne peut être envisagée, soit en raison de la contiguïté de leurs ZEE avec celles d’Etats voisins (comme à Saint-Martin et Saint-Barthélemy), soit en raison d’un conflit de souveraineté avec un autre Etat (par exemple, Matthew et Hunter et Tromelin). La demande d’extension concernant Wallis et Futuna a été adressée courant décembre 2012. Le dossier relatif à la Polynésie française doit encore être étayé à l’aide d’une campagne scientifique avant d’être déposé aux Nations Unies courant 2014. Enfin, le dossier de Saint-Pierre et Miquelon comporte une forte dimension diplomatique dans la mesure où le secteur susceptible de donner lieu à une extension est aussi revendiquée par le Canada. 19 La maîtrise de la circulation des personnes outre-mer Les territoires français des outre-mer présentent une attractivité migratoire très forte en raison de leur prospérité par rapport à leur environnement régional. • Les conditions d’entrée dans les collectivités La politique des visas est un enjeu local important pour les élus et les professionnels des collectivités et leurs demandes sont toujours examinées avec beaucoup d’attention par le Gouvernement. Les restrictions posées à l’entrée de certaines catégories de personnes - en particulier les touristes et hommes d’affaires - sont fréquemment vues comme étant un frein au développement des échanges. Dans le but de favoriser le développement économique des outre-mer, les collectivités souhaitent que soient accordées des facilités de circulation « visas court séjour » pour les pays ne présentant pas de risque migratoire. Guyane - Pont de l’Oyapock © Préfecture de la Guyane L’objectif de ces simplifications est triple : - favoriser le tourisme en réduisant les formalités pour les ressortissants de pays ne présentant pas par ailleurs de risque migratoire ; - rendre plus aisés les voyages d’affaires et les séjours étudiants, ce qui permettra de mieux mettre en valeur nos atouts, nos pôles d’excellence et la promotion des outre-mer comme « centres d’affaires » ; - enfin, par une plus grande liberté de circulation entre territoires proches, mieux intégrer les outre-mer dans leur environnement régional et favoriser les échanges culturels. • L’immigration irrégulière En Guyane, par exemple, la grande majorité des clandestins est de nationalité brésilienne. Ils franchissent la frontière pour participer aux activités liées à l’orpaillage illégal, qui porte gravement atteinte à l’environnement mais génère aussi des activités criminelles. On estime entre 30 000 à 60 000, voire 80 000, le nombre d’immigrés illégaux dont 3 500 à 5 000 en forêt travaillant sur les sites d’orpaillage clandestin. Cette question de l’immigration clandestine est à l’origine de relations parfois conflictuelles, notamment avec le Brésil et les Comores : un dialogue permanent avec ces pays doit en conséquence être maintenu. La maîtrise de l’immigration est un enjeu majeur pour le développement économique mais aussi pour la préservation de l’ordre public et des équilibres sociaux dans ces collectivités. Pour renforcer la lutte contre cette immigration illégale, le droit des étrangers applicable en Guadeloupe, en Guyane et à Mayotte diffère par certains aspects du droit applicable en métropole. 2013 Oyapock : un régime de circulation transfrontalière pour les riverains ? La protection de la souveraineté nationale outre-mer L’outre-mer connait une pression migratoire exceptionnellement élevée. Le nombre de reconduites outre-mer représente environ 50 % du total des éloignements en France (54,5 % concernent Mayotte). Pour autant, toutes les collectivités ultramarines ne sont pas touchées de manière identique. La situation de l’immigration à Mayotte, en Guyane et en Guadeloupe est incontestablement spécifique pour plusieurs raisons : - par la proximité géographique avec des zones où le niveau de vie et le niveau de protection sociale de la population est beaucoup plus bas que celui des populations françaises, - par les liens culturels et même familiaux qui unissent les populations de chaque côté de la frontière pour Mayotte et la Guyane, - et par la porosité des frontières de ces trois collectivités. L’ouverture du pont sur le fleuve Oyapock va avoir pour effet de modifier en partie la circulation des ressortissants français et brésiliens, en créant un double point de passage (terrestre et fluvial) à la frontière franco-brésilienne qui s’accompagnera d’un mécanisme de contrôle. Compte tenu de l’obligation de visa soumise aux Brésiliens - qu’ils contestent d’ailleurs régulièrement au motif que celle-ci n’est pas réciproque -, la France a proposé l’instauration d’un « statut de frontalier », permettant ainsi un assouplissement des conditions de circulation. Les bénéficiaires de ce régime de circulation transfrontalière seront : - les habitants des deux bourgs d’Oiapoque et de Saint-Georges de l’Oyapock, - en possession d’un passeport ou d’une carte nationale d’identité, - et résidant depuis au moins un an. Une carte de frontalier sécurisée sera délivrée, valable deux ans : elle permettra des séjours d’une durée de 72h. Les notes verbales qui mettront en place ce statut devraient être signées dans les prochains mois. 21 LES DÉCLINAISONS DU DROIT INTERNATIONAL OUTRE-MER Les outre-mer sont impactés par le droit international de différentes manières. Tout d’abord, le droit international se met au service des outre-mer. En effet, certains domaines ou actions justifient que des actes de droit international soient élaborés spécifiquement pour une ou plusieurs collectivités d’outremer. La France signe donc des conventions internationales qui ont pour objet principal une collectivité d’outre-mer. En voici quelques exemples : - l’accord de coopération policière sur l’île de Saint-Martin entre la France et les Pays Bas ; - l’accord entre la France et le Brésil relatif à la construction d’un pont routier sur le fleuve Oyapock reliant la Guyane française et l’Etat de l’Amapà ; - l’accord franco-canadien relatif au développement de la coopération régionale entre Saint-Pierre-et-Miquelon et les Provinces atlantiques du Canada ; - l’arrangement administratif entre la France et les Pays Bas relatif à la coopération sanitaire entre la Guadeloupe et les îles néerlandaises de Saba et Saint Eustache. Vue du Mont Scenery à Saba. © Radioflux - Commons.wikipedia.org Ensuite, en vertu des principes qui régissent le droit international, la France, en approuvant des accords internationaux, engage l’ensemble du territoire de la République française. Les nombreuses conventions signées par la France chaque année trouvent donc à s’appliquer outre-mer selon leur objet et leur champ géographique. Certaines conventions telles que les conventions relatives à la protection de la biodiversité ou encore la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ne trouvent, de fait, à s’appliquer qu’en outre-mer. Enfin, dans certaines hypothèses, les outre-mer cherchent à faire usage des facultés dispensées par les instruments internationaux auxquels la France a souscrit. Un des exemples les plus significatifs se manifeste par les démarches des outre-mer pour faire inscrire certains sites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le droit international au service des outre-mer Le ministère des Outre-mer se tient aux côtés des collectivités ultra-marines afin de préserver leurs intérêts dans les enceintes de négociations entre la France et des Etats étrangers et plus particulièrement dans le cadre des commissions mixtes de coopération entre des Etats frontaliers des outre-mer et la France. Plusieurs commissions mixtes de coopération ont vu le jour, notamment avec le Brésil, le Canada, le Vanuatu et Saint-Martin, afin d’échanger sur des sujets d’intérêt commun de part et d’autre de la frontière et de procéder à un état des lieux de l’application des différents accords de coopération et des perspectives futures de coopération. Les relations que la France outre-mer entretient avec les Etats frontaliers nécessitent régulièrement la production d’instruments internationaux spécifiques aux outre-mer. Le ministère des Outre-mer apporte quotidiennement un appui institutionnel aux collectivités lorsqu’elles exercent leurs compétences en matière internationale et une expertise juridique aux différents départements ministériels afin d’élaborer des textes internationaux appropriés qui tiennent compte des intérêts des outre-mer. 2013 2013 – Antilles : une offre de coopération sanitaire dans la Caraïbe ? La France souhaite aboutir à un accord afin d’encadrer davantage cette prise en charge médicale, les créances des pays de la Caraïbe à l’égard des établissements hospitaliers de Martinique et de Guadeloupe étant estimées à plusieurs millions d’euros. Cet accord poursuit donc plusieurs objectifs : - recouvrer les frais d’hospitalisation qui le sont très peu actuellement faute d’accord juridique contraignant, - assurer une meilleure coordination du circuit des patients ressortissants de Sainte-Lucie afin de leur garantir une meilleure prise en charge médicale et administrative - et enfin, augmenter l’activité rémunérée des hôpitaux martiniquais et guadeloupéens. Ce projet d’accord a été transmis en mai 2013 à la partie Saint-Lucienne et pourrait être signé dans les prochains mois. Les déclinaisons du droit international outre-mer Le ministère des outre-mer a joué un rôle de coordination interministérielle afin d’élaborer un projet de coopération sanitaire ambitieux relatif a la prise en charge médicale des ressortissants de Sainte-Lucie qui viennent se faire soigner dans les établissements de soins publics de Martinique et Guadeloupe. 23 La préservation des intérêts des populations autochtones L’application de certaines conventions internationales prend toute sa dimension outre-mer. En adoptant des textes internationaux qui traitent du statut et de la reconnaissance des « populations autochtones » (Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, Convention sur la diversité biologique et protocole de Nagoya), la France s’est engagée à respecter leurs dispositions sur l’ensemble de son territoire. En pratique, les collectivités qui comprennent des populations qui correspondent aux critères retenus pour définir les « peuples autochtones » vivent uniquement outre-mer : il s’agit des Amérindiens en Guyane, des Polynésiens en Polynésie française, des Kanaks en Nouvelle Calédonie, des Mahorais à Mayotte et des Wallisiens et Futuniens à Wallis et Futuna. Tout en respectant les principes constitutionnels d’indivisibilité, d’égalité, et d’unicité, la République s’est attachée à prendre en compte les aspirations exprimées par ces populations. Si le concept de droits spécifiques reconnus aux communautés autochtones et locales est étranger au droit français, l’Etat a néanmoins su intégrer depuis longtemps les pratiques, les usages et les savoirs locaux de ces communautés dans ses politiques de reconnaissance et de protection des populations autochtones. L’article 72–3 de la Constitution dispose ainsi que « La République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d’outre-mer, dans un idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité ». Conversation sous un carbet, Awala-Yalimapo (Guyane). Phot. Inv. MB. Potte © Inventaire général, ADAGP, 2002 © Culture.fr Pour autant, ces principes constitutionnels ne permettent pas toujours à la France de ratifier d’autres textes internationaux (convention n°169 de l’OIT) qui reconnaissent des droits collectifs aux « peuples indigènes et tribaux ». 2013 «APA»: quel impact outre-mer ? La Stratégie nationale pour la biodiversité, adoptée le 19 mai 2011 a chargé un groupe de travail d’élaborer une proposition de cadre juridique national « APA » comportant, outre un volet consacré aux ressources génétiques, un volet « savoir-faire traditionnels ». Celui-ci ne concernera en pratique que les populations autochtones situées outre-mer. Pour la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française, le dispositif relèvera en partie de la compétence de l’Etat et de celle de la collectivité. De son côté, la Guyane a demandé une habilitation pour élaborer elle-même son propre dispositif « APA ». En effet, la Nouvelle-Calédonie n’étant pas alors compétente ni en matière de droit civil, ni en matière de droit de l’environnement, elle ne pouvait, ni sur la base des compétences qu’elle détient en matière de coutume, ni sur la base de celles qu’elle détient en matière de domanialité, réglementer, d’une façon générale, l’accès aux ressources biologiques et aux connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques de la NouvelleCalédonie. Depuis le transfert de la compétence « droit civil » le 1er juillet dernier, la Nouvelle-Calédonie peut adopter, cette fois avec succès, cette loi du pays. Elle complétera le dispositif APA qui existe déjà dans la province sud et la province nord. Les déclinaisons du droit international outre-mer En 2012, la Nouvelle Calédonie a tenté d’adopter un projet de loi du pays, qui visait à créer une protection du patrimoine culturel immatériel et de la diversité biologique propre au peuple kanak. Ce texte transmis pour avis au Conseil d’Etat instaurait, d’une part, la possibilité de déclarer des savoirs traditionnels kanaks auprès d’une « Haute Autorité pour la protection des savoirs traditionnels », chargée de gérer un fichier de propriété intellectuelle traditionnelle, et d’autre part, un régime d’accès et de partage des avantages des ressources biologiques, sous le contrôle de cette même Haute Autorité. Mais le Conseil d’Etat n’a pu prononcer un avis favorable sur ce projet de texte pour des raisons liées au partage de compétences existant entre l’Etat, la Nouvelle-Calédonie, et les provinces de la Nouvelle-Calédonie. 25 Les «pitons, cirques et remparts» de La Réunion ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO le 1er août 2010. © IRD La Convention sur la diversité biologique de 1992 et le protocole de Nagoya d’octobre 2010 demandent aux Etats de mettre en place les grandes lignes d’un dispositif d’accès et de partage des avantages, dit « APA », lié à l’utilisation des ressources génétiques, entendues comme tout matériel d’origine végétale, animale, microbienne ou autre contenant des gènes et ayant une valeur effective ou potentielle, dont doivent bénéficier les populations autochtones, d’ici fin 2013. Ce protocole dont la France est signataire (mais ne l’a pas ratifié) n’entrera toutefois en vigueur qu’après sa ratification par 50 Etats. Les outre-mer l’UNESCO enrichissent le patrimoine mondial de Figurent actuellement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le massif corallien et les écosystèmes associés de la Nouvelle-Calédonie (inscrits en 2008) et les pitons, cirques et remparts de l’île de la Réunion (inscrits en 2010). Conformément à la Convention du patrimoine mondial et en vue de l’inscription sur cette liste, la France a dressé un inventaire des sites naturels et culturels les plus importants situés à l’intérieur de ses frontières. Sur cet inventaire appelé « liste indicative », figurent actuellement 34 sites, parmi lesquels se trouvent les îles Marquises et le Marae royal de Taputapuatea. Placé au centre du triangle polynésien (Hawaii, Nouvelle-Zélande, île de Pâques), cet ancien lieu de culte est le plus ancien des Marae royaux. Considéré comme le seul Marae international, il est souvent cité comme étant à l’origine du peuplement de la Polynésie au cours du premier millénaire. Ce dossier a été élaboré par le gouvernement de la Polynésie française. Marae Taputapuatea sur l’île de Raiatea (Polynésie française) © Kulia Petz Commons.wikimedia.org 27 DONNÉES ET CHIFFRES PAR COLLECTIVITÉ OCÉAN ATLANTIQUE GUADELOUPE STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil régional Président du conseil général Préfet DOM/ROM Mme Josette BOREL-LINCERTIN M. Jacques GILLOT Mme Marcelle PIERROT Superficie 1 628 km² ZEE Population Densité 86 000 km² 403 355 habitants (01/01/2013) 247 habitants/km² (2008) Population de - 20 ans 29,5 % (2010) Taux de natalité 13,3 ‰ (2011) PIB/habitant 18 656 € (2011) Demandeurs d’emploi 57 030 (2011) Taux de chômage BIT 22,6 % (2011) Nombre de touristes 601 680 (2011) GUYANE STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil régional Président du conseil général Préfet Superficie DOM/ROM M. Rodolphe ALEXANDRE M. Alain TIEN-LIONG M. Eric SPITZ 83 846 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 126 000 km² 231 167 habitants (01/01/2013) 2,7 habitants/km² (2010) 44 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 26,1 ‰ (2010) 14 362 € (2010) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 18 400 (2012) 21 % (2010) 83 000 (2009) MARTINIQUE STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil régional Président du conseil général Préfet Superficie DOM/ROM M. Serge LETCHIMY Mme Josette MANIN M. Laurent PREVOST 1 128 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 47 000 km² 400 535 habitants (01/01/2013) 354 habitants/km² (2009) 23,8 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 12,3 ‰ (2010) 20 678 € (2010) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 41 708 (2011) 20,8 % (2011) 601 680 (2011) SAINT-MARTIN STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil territorial Préfet Superficie COM Mme Aline HANSON M. Philippe CHOPIN 87 km² (dont 53 km² pour la partie française) ZEE Population Densité Population de - 20 ans 1 000 km² 37 630 habitants (01/01/2013) 695 habitants/km² 37 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 26,3 ‰ (moy. 99-2008) 14 500 € (2006) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de croisiéristes 3 928 (2011) 25,5 % (2008) 1 670 000 (2011) SAINT-BARTHÉLEMY STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil territorial Préfet Superficie COM M. Bruno MAGRAS M. Philippe CHOPIN 21 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 4 000 km² 9 072 habitants (01/01/2013) 424 habitants/km² 21,8 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 12,4 ‰ (moy. 99-2008) 26 000 € (2005) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 204 (2011) 3,2 % (2009) 313 000 (2011) SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil territorial Préfet Superficie COM M. Stéphane ARTANO M. Patrice LATRON 242 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 12 400 km² 6 312 habitants (01/01/2013) 25 habitants/km² 25 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 11,8 ‰ (2008) 28 327 € (2008) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 212 (2011) 7,39 % (2011) 11 450 (2011) 29 OCÉAN INDIEN LA RÉUNION STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil régional Président du conseil général Préfet Superficie DOM/ROM M. Didier ROBERT Mme Nassimah DINDAR M. Jean-Luc MARX 2520 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 322 600 km² 829 903 habitants (01/01/2013) 333 habitants/km² (2009) 34,4 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 17 ‰ (2010) 17 720 € (2010) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 119 200 (2011) 29,5 % (2011) 471 300 (2011) MAYOTTE STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du conseil général Préfet Superficie DOM M. Daniel ZAÏDANI M. Jacques WITKOWSKI 375 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 62 000 km² 217 091 habitants (01/01/2013) 511 habitants/km² (2007) 54 % (2007) Taux de natalité PIB/habitant 39 ‰ (2008) 6 575 € (2009) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 7 614 (2009) 17,6 % (2009) 52 800 (2010) TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX ZEE Population Densité Population de - 20 ans COM M. Pascal BOLOT 7 621 km² (Terres australes), 432 000 km² (Terre Adélie) et 44 km² (Iles Eparses) 2 367 400 km² pas de population permanente 0,03 habitant/km² 25 % (2009) Taux de natalité 11,8 ‰ (2008) Administrateur supérieur Superficie OCÉAN PACIFIQUE POLYNÉSIE FRANÇAISE STATUT INSTITUTIONS Président du Gouvernement Président de l’Assemblée Haut-commissaire DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Superficie ZEE Population COM M. Gaston FLOSSE M. Edouard FRITCH M. Jean-Pierre LAFLAQUIERE 4 167 km² Densité Population de - 20 ans 4 804 000 km² 274 217 habitants (01/01/2013) 75 habitants/km² 36,1 % (2007) Taux de natalité PIB/habitant 17 ‰ (2010) 17 512 € (2006) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT 7 839 (2010) 11,7 % (2007) Nombre de touristes 162 776 (2011) ILES WALLIS ET FUTUNA STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président de l’Assemblée territoriale Administrateur supérieur Superficie COM Mme Nivaleta ILOAI M. Michel AUBOUIN 142 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 266 000 km² 13 445 habitants (2008) 95 habitants/km² 41 % (2008) Taux de natalité PIB/habitant 16 ‰ (2010) 10 148 € (2005) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 45 (2011) 16,7 % (2008) 79 plaisanciers (2010) NOUVELLE-CALÉDONIE STATUT INSTITUTIONS DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES INDICATEURS GENERAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX INDICATEUR SPECIFIQUE Président du Gouvernement Président du Congrès Haut-commissaire Superficie COM M. Harold MARTIN M. Gérard POADJA M. Jean-Jacques BROT 18 576 km² ZEE Population Densité Population de - 20 ans 1 386 588 km² 252 000 habitants (2010) 13,2 habitants/km² (2009) 34,4 % (2009) Taux de natalité PIB/habitant 16,7 ‰ (2010) 25 978 € (2009) Demandeurs d’emploi Taux de chômage BIT Nombre de touristes 6 875 (2011) 13,8 % (2009) 111 800 (2011) 31 DELEGATION GENERALE A L’OUTRE-MER 27 rue Oudinot 75358 Paris SP 07 Mission du droit européen et international Chef de la mission Carine PARRA Chargée de mission Béatrice MORIZE-RABAUX Coordonnées téléphoniques: 01 53 69 21 34 Publication de la Délégation générale à l’outre-mer (DéGéOM) Directeur de la publication :Thomas DEGOS, préfet, délégué général à l’outre-mer Pilotage du projet : Mission du Droit européen et international (Service des Affaires Juridiques et Institutionnelles) Photos et illustrations : voir légendes. Cartes des pages 11 et 17 : Ornella MALAGUTTI Conception maquette et réalisation : Thierry MONCHATRE, chargé de communication. Impression : Imprimerie (Ministère de l’intérieur) Retrouvez la DéGéOM sur le site : http://www.outre-mer.gouv.fr