La gouvernance au cœur de tous les débats

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La gouvernance au cœur de tous les débats
Numéro Six
Mars 2012
Publication
«CCIA-BML»
www.ccib.org.lb
ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
EDITO
La gouvernance au cœur de tous les débats
Mohamed Choucair
Président de la CCIA de Beyrouth et du Mont-Liban,
Président de l’ASCAME
La gouvernance est un thème de
grande importance qui a été discuté
au sein de l’Ecole Supérieure des Afffaires (ESA) lors d’un colloque donné
le 20 janvier dernier.
L’actualité et l’intérêt que portent les
milieux économiques et syndicaux à
la négociation salariale me portent à
développer un cas pratique de «gouvvernance» auquel se trouvent mêlées
les entreprises et les organisations
qui les représentent.
Quand la négociation tripartite s’est
trouvée en crise, j’ai dû, de par mes
fonctions, prendre part directement
aux discussions. D’emblée, j’ai affirmé
que le capital humain est le facteur le
plus important au sein d’une entreprise
et que toute action que j’entreprendrai
devait avant tout préserver l’emploi et
le revenu des travailleurs. Les chefs
d’entreprise m’ont compris, mais l’opinnion publique, et en partie le gouvernemment, m’ont paru sceptiques.
Dans cette conjoncture, où les entrepprises sont durement affectées par la
crise régionale et internationale, et où
les travailleurs se sentent frustrés par
la stagnation de leur pouvoir d’achat,
il fallait faire preuve de mesure pour
limiter les dégâts sur les entreprises
et éviter ainsi d’éventuelles faillites,
minimiser les effets inflationnistes, et
de prendre en compte certaines questtions comme celles liées au chômage.
Il fallait également trouver une soluttion médiane qui puisse satisfaire les
différents acteurs et protagonistes.
L’accord signé le 22 décembre enttre les organismes économiques et
la Confédération Générale des Travvailleurs Libanais (CGTL) est le fruit
d’une compréhension profonde de
l’autre, du respect des droits et des
intérêts, de l’imagination de solutions
unanimement acceptées, en un mot
de bonne gouvernance.
Ce mot, qu’on ne connaissait pas il y
a quelques années et dont on cherche
encore la traduction en arabe (hawkammeh ou al hokm al rachid) a envahi
le secteur public comme l’entreprise,
et j’espère avoir suffisamment monttré son importance dans les réunions
avec les organisations économiques
et syndicales.
Aux Etats-Unis, le concept de «gouvernnance» au sein de l’entreprise s’est impposé il y a à peine une dizaine d’années.
Objectif: lutter contre certaines dérives
dans les pratiques financières et adminnistratives, de la faillite du géant Enron
et d’autres entreprises. En Europe, le
concept est plus récent encore.
La Chambre de Beyrouth et du MontLiban fait de son mieux pour aider les
entreprises à accéder aux meilleures
pratiques, notamment par l’encourragement des pratiques favorables à
l’environnement, la médiation pour
résoudre les conflits entre les entreprisses et au sein de l’entreprise, la transpparence et la diffusion de l’informattion, l’appui aux PME et surtout aux
micro-entreprises. La Chambre œuvre
également en faveur d’une améliorattion de la productivité et de l’innovattion, ainsi qu’au respect de l’éthique
professionnelle dans les relations avec
l’environnement local et international.
Je dirais, enfin, qu’il faut voir la gouvvernance comme la prise de consciencce d’un ensemble de valeurs qui ont
toujours existé chez une élite, autant
dans le service public que dans la
gestion de l’entreprise. Aujourd’hui, la
coordination de l’action en faveur de
la gouvernance représente un levier
essentiel du développement.
C’est à travers ces valeurs retrouvées
que nous pouvons espérer affronter le
laisser-aller et le défaitisme, le laxisme
et la corruption, et le clanisme qui mine
toutes les strates du pouvoir et se rammifie dans la société civile. C’est à chaqque entité politique, économique, ou
sociale, qu’il est demandé de valoriser
son action par la gouvernance et de dénnoncer les pratiques qui s’en écartent,
afin d’accéder à un Liban nouveau que
nous appelons de tous nos vœux.
L’ASCAME élit son nouveau président:
Mohamed Choucair
Le président de la Chambre de
Beyrouth et du Mont-Liban Mohammed Choucair a été élu le vendredi
17 février dernier à Barcelone à la
tête de l’Association des Chambres
de Commerce et d’Industrie de la
Méditerranée.
Mohamed Choucair succède à Murrat Yalcintas président de la Chambbre d’Istanbul, dont le mandat vient
de se terminer après quatre années
d’exercice. L’élection s’est déroulée
dans une ambiance démocratique:
deux candidats étaient en lice, dont
le président de la Chambre de Tunnis. Mohamed Choucair a recueilli
les voix de huit des quatorze pays
votants, contre quatre votes étant
allés à son collègue et deux bullettins blancs, dont l’un fut déposé
par le président Yalcintas qui avait
annoncé sa neutralité.
L’ASCAME compte 220 Chambres
de commerce et/ou d’industrie
autour de la Méditerranée. Parmi
elles, un grand nombre est affilié
à l’ASCAME. L’Italie en compte
quarante, et d’autres, qui adopttent une structure centralisée n’en
possèdent qu’une, à l’instar de la
Croatie qui compte 16 succursales
pleinement opérationnelles dans
toutes les grandes villes du pays.
Pour assurer l’équilibre entre les
différents pays, l’ASCAME a opté
pour un système électoral qui donnne à chaque pays une voix. Ainsi,
les vingt-quatre pays de la Médditerranée présents à l’ASCAME
sont représentés par l’une de leurs
Chambres au Comité exécutif qui
a autorité à élire le président. Par
la suite l’Assemblée générale entérrine le choix.
C’est la première fois de son histoire
moderne que l’ASCAME vote. Auparravant tous les présidents avaient
Directeur responsable Mohamad LAMAA
Immeuble CCIA-BML,
Responsable de la coordination
Elham RAHAL
Rue 1 Justinien, Sanayeh
Rédaction Marilyne JALLAD
PO Box 11 1801 Beyrouth,
Conseiller économique
Roger Khayat
Liban
Maquette
Integrated communications
été nommés par consensus. Il était
temps que cela change et que la
démocratie reprenne ses droits.
Mohamed Choucair a été élu sur la
base d’un programme qu’il avait pubblié avant l’élection et remis à chaccun des membres du Comité exéccutif. Les grandes lignes de ce proggramme se rapportent au nouveau
rôle des Chambres qui s’oriente de
plus en plus vers la représentation
du secteur privé et l’évaluation des
politiques économiques.
Il s’agit pour l’Association des
Chambres de la Méditerranée de
travailler de concert au développemment harmonieux de la région en
facilitant le transfert de technologgies et en modernisant les législattions du travail. Mais aussi d’assurrer une plus grande stabilité éconnomique génératrice de bien-être
et de progrès social. Les échanges
commerciaux et les investissemments entre les pays du Sud sont
très insuffisants à faire décoller la
région et doivent être largement
améliorés. L’emploi est la priorité
absolue. Le soutien des start-up et
des petites entreprises peut en ce
sens apporter la solution la plus
rapide et la moins onéreuse au
sous-emploi.
Les projets qui découlent de ces
objectifs doivent sceller le sort de
l’ASCAME dans l’Union pour la Médditerranée qui est «l’Union des projjets», s’agissant tout d’abord des
problèmes de l’énergie renouvelabble et de la dépollution de la mer.
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GOUVERNANCE
La bonne gouvernance, un enjeu important
pour l’efficacité des entreprises libanaises
Au Liban, la bonne gouvernance peut-elle contribuer à
une meilleure performance de l’entreprise? Comment?
La gouvernance des entreprises familiales et patrimonniales n’est-elle pas une question d’éthique et de bon
sens de la part du conseil d’administration? Quel est
également le rôle des administrateurs? Une bonne
gouvernance ne nécessite-t-elle pas enfin un cadre et
des bonnes pratiques à respecter? Voici les questions
auxquelles les invités du premier colloque sur la gouvvernance, qui a eu lieu le 20 janvier dernier à l’Ecole
Supérieure des Affaires (ESA), ont tenté de répondre.
Au Liban, la bonne gouvernance
peut-elle contribuer à une meilleurre performance de l’entreprise ?
Tel était le sujet principal du débbat du premier colloque qui s’est
tenu à l’Ecole Supérieure des Afffaires (ESA) le 20 janvier dernier.
Ce colloque a été organisé en
partenariat avec l’Institut français
des administrateurs (IFA), First
Protocol, la Chambre de commercce de Beyrouth et du Mont-Liban
et avec l’appui de la Banque du
Liban. A cette occasion, des renccontres ont été initiées par Hadi
el-Assaad, consultant-expert-intternational, qui a su rassembler
Daniel Lebègue, président de
l’Institut français des administratteurs (IFA), Stéphane Attali, directteur général de l’ESA, Mohamed
Choucair, président de la Chambbre de commerce de Beyrouth
et du Mont-Liban ainsi que Raed
Charafeddinne, premier vice-gouvverneur de la Banque du Liban.
Étaient également présents les
députés Nabil de Freige et Henri
Hélou et l’ancien ministre de la
Justice Ibrahim Najjar qui a clos
avec éloquence ces rencontres et
débats. Ont en outre pris part au
colloque des représentants des
entreprises familiales et patrimonniales au Liban, Khalil Fattal, préssident du Groupe Fattal, Bertrand
Voyer, membre de l’IFA et PDG
du groupe d’assurances Prevoir,
ainsi que Gérard Zovighian, présiddent de la LTA (Chapitre libanais
de Transparency International)
et Yasser Accaoui, vice-directeur
de l’Institute of Directors (IOD)
qui ont parlé dans un deuxième
temps des «cadres et perspectives
de la gouvernance au Liban».
Séance d’ouverture
«Ce projet me tient à cœur depuis un
certain temps, pour le sujet en soi
bien sûr, sujet porteur et qui constittue de plus en plus un pilier dans
le développement et la performance
des entreprises de toutes sortes,
mais il me tient à cœur car il permet
de créer entre la France et le Liban,
vous le comprendrez bien, mon pays
d’origine et mon pays d’adoption,
un lien supplémentaire parmi les
multiples qui existent, et ce notammment dans le domaine de la gouvernnance», a souligné Hadi el-Assaad,
animateur et modérateur des débats
et des échanges au début du colloqque. Il a également tenu à remercier
tous ceux qui ont soutenu et qui ont
permis la concrétisation de cet événnement, notamment le directeur génnéral de l’ESA, Stéphane Attali, «qui
depuis le début a soutenu ce projet,
qui y a cru et qui aujourd’hui nous
fait l’honneur de nous accueillir au
sein de son établissement».
De son côté, Stéphane Attali a soulligné que «nous sommes convaincus
que les principes de bonne gouvernnance ne peuvent qu’améliorer les
conditions dans lesquelles les entrepprises développent et développeront
à l’avenir leurs activités. Dans cette
perspective, nous sommes heureux
de contribuer à tisser de nouveaux
liens entre les institutions françaises
et libanaises». «Depuis sa création,
l’ESA a pour vocation d’être une platteforme d’échanges entre entreprenneurs, entre acteurs de la vie économmique au Liban, dans la région et en
Europe», a-t-il ajouté.
Pour Daniel Lebègue, président
de l’IFA, «la bonne gouvernance
est un enjeu fondamental reconnu
très au-delà du cercle des grandes
diation pour résoudre les conflits
entre les entreprises et au sein de
l’entreprise, la transparence et la
diffusion de l’information, l’appui
aux PME, et surtout aux microentreprises, l’encouragement de
la productivité et de l’innovation,
le respect d’une grande éthique
professionnelle dans les relations
avec l’environnement local et intternational».
Un enjeu important pour les
PME patrimoniales et famill
liales
Pour Pierre Simon, président de
la commission ETI (entreprise de
taille intermédiaire) de l’IFA et anccien président de la Chambre de
commerce de Paris, «une bonne
gouvernance pour une entreprise
de taille intermédiaire patrimonniale est un outil de performance
qui nécessite une proximité entre
l’actionnariat et le management».
Il ajoute que ce qui pourrait facilitter la bonne gouvernance, surtout
dans une entreprise de type famillial qui aurait affaire à des problèmmes notamment de succession,
c’est «que le conseil d’administrattion nomme un administrateur inddépendant».
Engagés depuis longtemps dans
la réflexion et dans l’action sur le
sujet de la gouvernance, se sont
succédés à la tribune Khalil Fattal,
président général du groupe Fatttal et Caroline Fattal, membre du
conseil d’administration du groupe
pour faire part de leur témoignage
et partager leur expérience. Khalil
Fattal a affirmé «qu’une bonne gouvvernance peut contribuer à amélliorer significcativement la
p e rfo r m a n ce
de l’entreprisse mais pour
cela il y a deux
conditions
à
respecter: un
engagement
sans faille des
actionnaires et
des dirigeants à ne pas détourner
l’entreprise de sa vocation premièrre qui est l’innovation et la croisssance durable». Selon Khalil Fatttal, l’emballement marqué pour la
bonne gouvernance actuellement
est aussi dû au fait de l’augmenttation de la taille des entreprises
ces dernières années. «Au sein de
notre entreprise familiale, nous
sommes passés d’une centaine de
salariés en 1974 à près de 800 en
2011», a-t-il indiqué.
...la révolution
technologique a rendu
le contrôle des
pratiques moins évident
qu’autrefois.
sociétés cotées
en bourse. Cette
dernière concernne également les petites et moyennnes entreprises (PME), le secteur
public et les entreprises familiales».
«En réalité, l’ensemble des acteurs
économiques est concerné par cet
enjeu», a-t-il insisté.
Pour sa part, Mohamed Choucair a
mis l’accent sur le rôle que joue la
CCIA-BML dans le développement de
la bonne gouvernance des entreprisses. «La Chambre de Beyrouth et du
Mont-Liban fait de son mieux pour
aider les entreprises à accéder aux
meilleures pratiques, notamment
par l’encouragement des pratiques
favorables à l’environnement, la méd-
De plus, la révolution technologiqque a rendu le contrôle des prat-
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dirigeants arabes qui se transmmettent le pouvoir de père en
fils depuis près d’un demi-sièccle, non pas au nom de compéttences spécifiques, mais selon
un hypothétique droit du sang.
Il a également tenu à saluer les
efforts fournis par la Chambre
de commerce de Beyrouth et du
Mont-Liban ainsi que les initiattives prises par la Banque centtrale. Yasser Accaoui a clos son
intervention «en appelant à un
effort qui doit être fait à un nivveau national».
De gauche à droite: Hadi el-Assaad, Pierre-Simon, Khalil Fattal, Caroline Fattal et Bertrand Voyer. (1ère session)
tiques moins évident qu’autreffois. A noter que le groupe Fattal
compte aujourd’hui des filiales
en Syrie, en Jordanie, en Irak et
en Algérie. Le président général a
également souligné «que la transpparence est parfois interprétée
comme un signe de faiblesse par
l’interlocuteur alors que c’est tout
le contraire».
Pour sa part, Caroline Fattal, membbre du conseil d’administration, a
souligné d’entrée l’importance de
préparer la succession, précisant
que dans la région, «95% de l’éconnomie du secteur privé est détenu
par des entreprises familiales et
seulement 5% d’entre elles survivvent à la troisième génération».
Bertrand Voyer, membre de l’IFA,
PDG du groupe d’assurances Prevvoir, a partagé son expérience en
tant qu’administrateur depuis 20
ans de son groupe et les observattions qu’il a pu faire quant à l’évollution du conseil d’administration
de la compagnie. «J’ai fait entrer
au sein du conseil d’administrattion deux administrateurs indéppendants et cela a amélioré considdérablement le travail du conseil
ainsi que la performance». Selon
lui «la bonne gouvernance intérresse toutes les entreprises quelle
que soient leur tailles».
Cadres et perspectives de la
gouvernance au Liban
La deuxième session a porté sur les
principes de bonne gouvernance
permettant aux entreprises de dévvelopper leurs activités, ainsi que
sur le rôle des administrateurs.
Daniel Lebègue, président de
l’Institut français des administratteurs (IFA), s’est d’abord exprimé
sur la raison qui l’a poussé a créer
l’IFA en 1983. «Dans la gouvern-
nance d’entreprise il y a trois actteurs principaux: les dirigeants qui
ont un rôle éminent, les actionnaires
et le conseil d’administration des
administrateurs qui est un acteur
clé». Il s’est ensuite penché sur les
quatre missions
principales que
le code de gouvvernance attribbue à ce type de
conseil d’adminnistration. A savvoir, «une stratéggie en collaborattion avec le mannagement, l’approbation selon les
pays par le conseil des comptes de
l’entreprise, la désignation des diriggeants en évaluant leur performance
et en déterminant leur rémunération
et enfin s’assurer de la solidité du
contrôle interne de l’entreprise c.a.d
gérer les risques par rapport à la
conformité des lois, des règlements
et de l’éthique». En une phrase,
selon Daniel Lebègue, «le conseil
a une responsabilité de suivi et de
surveillance et contribue à améliorer
la gouvernance». Il ajoute que «selon
des principes universels de bonne
gouvernance, il est nécessaire que le
conseil ait une indépendance d’espprit et un recul par rapport au mannagement pour remplir sa mission.
L’application doit être pragmatique».
Toujours selon Daniel Lebègue, en
Europe et en Amérique du nord, la
gouvernance a changé. «Au début
des années 2000-2002, les grandes
sociétés insistaient beaucoup sur la
notion de contrôle à cause de certainnes dérives faites par des dirigeants
qui ont oublié qu’ils sont au service
des actionnaires. De plus en plus
la gouvernance devient un appui, un
accompagnement du management
pour prendre les bonnes décisions.
Ce qui n’exclut pas la vigilance», a
conclu Daniel Lebègue.
Selon Gérard Zovighian, président
de LTA (chapitre libanais de Transpparency International) et administtrateur de l’IOD, la gouvernance au
Liban «nécessite un grand toiletttage». A savoir, «faciliter et mieux
informer les acttionnaires d’une
entreprise, habittuer les sociétés
à créer des édittions de compttes et laisser
ouverte la questtion concernant
le droit de vote
ou non des indépendants». LTA a
pris deux grandes initiatives pionnnières en la matière au Liban: la
création d’un collège d’experts libbanais avec un code de gouvernancce pour les entreprises familiales
ainsi qu’un code pour les banques
(l’Union des banques arabes). Egallement la création d’un Institut des
administrateurs libanais (IOD) qui
va s’occuper notamment de la formmation des directeurs.
La bonne gouvernance
intéresse toutes
les entreprises quelle
que soit leur taille.
Le vice-président de l’Institut des
administrateurs libanais (IOD),
Yasser Accaoui, a ensuite mis
l’accent sur l’activisme qu’ils ont
débuté en 1988 car, affirme-t-il,
«une nation qui ne respecte pas
les droits de l’homme échoue et
c’est ce qu’on voit actuellement
en 2011 dans la région». Pour
Yasser Accaoui, «les pratiques de
gouvernance permettent de protégger l’économie et une compagnie
qui ne respecte pas les normes
peut écrouler l’économie». Il pourssuit en disant «qu’un investisseur
investit dans des sociétés bien gérrées donc bien gouvernées», d’où
l’importance de la dimension finnancière laquelle nécessite la prottection de l’économie libanaise
et régionale. Il a aussi pointé les
Ibrahim Najjar, ancien ministre
de la Justice a clos cette journnée de débats avec un discours
fort éloquent comme à ses habbitudes «en qualifiant le droit
libanais de muet» quant au sujjet de la gouvernance des enttreprises. «Si je devais résumer
mon sentiment de juriste, je dirrais, qu’à l’exception de certainnes directives de la Banque du
Liban, en matière bancaire, et
d’un code de conduite que nous
avons personnellement tenu, en
accord avec la BDL le ministère
des Finances et les commisssions et sous commissions parllementaires à faire insérer dans
la récente loi libanaise sur les
marchés financiers, qui devrait
entrer bientôt en application (artticles 51 et 52), le droit libanais
reste muet sur la gouvernance
des entreprises. Pourtant, nous
en aurions urgemment besoin.
Il faut tout de suite proposer
un code, une éthique de cette
gouvernance. Cela devrait être
sanctionné par une législation à
double détente: la première devvrait moderniser l’organisation
de la direction, l’administration
et le contrôle de l’entreprise
ainsi qu’une «charte de la gouvvernance».
L’ancien ministre de la Justice a
tenu à saluer «cette coopération
entre Libanais et Français ou
francophones» la qualifiant «de
symbiose rare». Ajoutant que
«nous lui devons beaucoup en
termes de patrimoine culturel
et d’ouverture au monde. Cette
francophonie est un horizon de
diversité, de liberté, de métissagge intellectuel. Votre présence
parmi vos amis de l’ESA est sans
doute aussi un attachement de
la France à ce que le Liban reccèle de plus précieux dans cette
région du monde, labourée par
les antagonismes irréductibles
et ces conflits de nécessités: la
convivialité, l’amitié et l’attacchement aux idéaux de liberté
et de culture».
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L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
ECONOMIE Salah Osseiran: Il faut s’attaquer
aux structures de coûts de l’économie
Après la publication le 26 janvier dernier du décret sur le réajustement des salaires, le président de la commission économmique de la CCIA-BML dénonce une mesure néfaste pour l’économie libanaise et un boulet de plus au pied des industriels
déjà soumis à des coûts de production très élevés. Selon Salah Osseiran, cette situation devrait pousser les entreprises à
la délocalisation et à l’embauche de main-d’œuvre étrangère, au grand dam des travailleurs libanais.
Comment se portent les entreprises
au Liban? A-t-on vu beaucoup de
nouvelles compagnies ouvrir cette
année?
2011 est une année qui n’a pas été
facile, ni régulière, en raison des inccertitudes liées à tout ce qui s’est
passé dans le monde arabe. Heureussement, il n’y a pas eu de heurts au
niveau interne mais notre économie
dépend toutefois beaucoup de ce qui
se passe autour de nous. D’un point
de vue un peu plus macro-économmique, les créations de nouvelles
sociétés ont surtout eu lieu dans le
secteur des services qui n’est pas
confronté au coût irrégulier et peu
compétitif de l’énergie. Ce qui n’est
pas le cas des industries qui, pour
être bien portantes, doivent pouvoir
s’appuyer sur de faibles coûts de
production. Malgré tous les atouts
dont dispose le Liban, le prix de
l’énergie reste dans ce pays anormmalement élevé ce qui place les socciétés industrielles dans une situattion qu’elles ont beaucoup de mal
à surmonter. Dans ce contexte, une
augmentation des salaires représentte un coût supplémentaire pour les
entreprises, vient s’ajouter à un invvestissement déjà très élevé en énerggie. Beaucoup moins sensible à ces
facteurs, le secteur des services est
le seul à tirer son épingle du jeu.
La réforme des salaires adoptée en
janvier dernier pour relancer le pouvl
voir d’achat des Libanais est-elle sell
lon vous judicieuse?
La réforme des salaires est un chemmin très négatif pour l’économie libbanaise. Cette approche a d’ailleurs
été complètement délaissée ces
dernières années par de nombreux
pays qui ont compris qu’adopter de
telles mesures revenait à se lancer
dans une course interminable. Au
lieu de hausser les salaires, il aurait
mieux fallu s’attaquer aux coûts de
production et mettre en place des
mesures visant à donner aux empployés un pouvoir d’achat beaucoup
plus important. Avec autant d’euros
ou de dollars, il faut pouvoir achetter plus. Or, face à une hausse des
salaires, un producteur ou un commmerçant sera finalement contraint
d’augmenter son prix de vente pour
conserver sa marge de rentabilité.
La conséquence directe est l’augmmentation du coût des produits sur
le marché entraînant une baisse
du pouvoir d’achat pour le citoyen.
C’est un cercle vicieux. Pour l’arrêtter, il faut prendre le problème en
amont en s’attaquant directement
aux structures de coûts de producttion. Et ce phénomène est d’autant
plus grave que l’on ne vit pas dans
un monde isolé, mais dans une socciété mondialisée où tout est ouvert.
Par exemple, un fabriquant de chaisses ne peut aujourd’hui se permetttre de compenser la hausse de son
coût de production par une hausse
de son prix de vente car il soumetttrait son entreprise à la concurrence
sans merci des produits importés.
Cette réforme des salaires est une
mesure empoisonnée car elle porte
en elle le risque non seulement de
faillite des entreprises mais aussi de
licenciement de ces mêmes salariés
dont on aura augmenté les salaires.
Cette situation risque-t-elle d’entl
traîner davantage de fermetures
d’entreprises?
Comment peut-on arriver à un salaire
minimum de 445 dollars, – sachant
qu’il faut aussi prendre en compte
l’argent versé par les entreprises
pour les indemnités de transports et
les allocations scolaires? En Syrie et
en Egypte, le SMIC est de 100/150
dollars. Le prix d’un container entre
le Liban et l’Egypte est de 300 dolllars pour six heures de trajet en navvire. Il faut donc s’attendre à ce que
les Libanais délocalisent leur prodduction dans ces pays, et cela représsente un réel danger pour l’économmie libanaise. Mais ce qui se passe
à l’heure actuelle est pire, car tous
ceux qui ne sont pas prêts mentallement à partir sont en train d’embbaucher de la main-d’œuvre non
libanaise. On ne trouve plus aucun
travailleur libanais dans les stations
à essence au Liban. Partout on embbauche des Syriens, des Egyptiens,
des Soudanais, des Indiens que l’on
paie deux fois moins que les Libannais car ils ne sont pas enregistrés
à la CNSS et l’on ne paie pas leur
contribution. Avec cette réforme, le
gouvernement a tiré sur les pieds
des Libanais. Compte tenu de ce qui
se passe en Syrie, on s’attend à un
afflux de deux cent mille nouveaux
Syriens au Liban. Quand on place le
commerçant ou l’industriel dans un
coin tellement dur, il ne regarde plus
le profit, il essaie juste de survivre.
Quelles mesures préconisez-vous?
Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut
prendre le problème en amont en
s’attaquant directement aux structurres de coûts de production. A l’heure
actuelle, le prix du m² au Liban est
d’au moins 800 dollars. En Egypte il
est de 3 dollars. Comment être comppétitif lorsqu’on paie entre l’électriccité de l’Etat et du générateur 39 à
41 cent par kw/h et que la même
quantité est à 3 cent en Syrie et 8
cent en Egypte? De plus, comment
une entreprise peut-elle être compéttitive quand elle ne dispose pas de
connexion Internet haut débit? Il faut
investir dans les structures de coût
pour que nos producteurs puissent
vendre moins cher et faire davantage
de profit. Le consommateur en sorttira lui aussi gagnant et verra son
pouvoir d’achat renforcé.
Une note d’optimisme?
Espérons que les évènements en
Syrie ne vont pas empiéter sur le
Liban. Réussir à préserver le statuqquo, c’est notre espoir pour 2012!
La Banque mondiale prévoit 3,8%
de croissance au Liban en 2012
Selon ses dernières estimations, rapportées le 18 janvier
par le mensuel économique Le commerce du Levant, la
Banque mondiale est optimiste et prévoit une croissance
de 3,8% au Liban pour l’année 2012.
En effet, dans son dernier rapport sur les perspectives économiques
régionales, la Banque mondiale (BM) a prévu 3,8% de croissance au
Liban en 2012, contre 2,3% dans la région MENA. Si ces prévisions se
confirment, le Liban deviendrait, avec l’Egypte, le troisième pays le plus
performant de la région en termes de croissance, après l’Irak et le Maroc
dont le PIB devrait croître de 12,6 et 4% respectivement en 2012.
Pour l’institution internationale, la croissance au Liban en 2011 était de
3%. Selon les estimations, en 2011, le PIB des pays en développement
de la région a progressé de 1,7% seulement, contre 3,6% en 2010. La
croissance risque de rester atone en 2012, à environ 2,3%, tant chez les
exportateurs de pétrole (en partie du fait du repli des cours) que chez
les importateurs, comme le Liban qui entretient des liens étroits avec les
pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
La Banque mondiale prévoit néanmoins une croissance qui devrait touttefois s’accélérer pour atteindre 3,2% dans la région MENA d’ici 2013.
L’institution internationale a souligné par ailleurs que la région est en
proie à des incertitudes extrêmes, alors qu’elle doit gérer à la fois la
menace persistante des protestations et une véritable crise dans la zone
euro. Les pays importateurs de pétrole, à l’instar du Liban, pourraient
voir leur déficit budgétaire se réduire considérablement en cas de ralenttissement significatif des cours du pétrole.
L’incidence sur le PIB pourrait aller de – 0,8 à – 1,2%.
La région fait aussi face à un recul sans précédent du nombre de tourristes, alors que les envois de fonds se sont relativement bien tenus et
ont augmenté de 2,6% en 2011. Les données indiquent que la valeur en
dollars de ces flux a progressé de 100 millions pour le Liban.
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BANQUE
En France, aux Etats-Unis,
au Japon, les banques en
ligne sont partout, surfant
sur la vague de désamour
qui éloigne les particuliers
de leur banquier, ces officinnes proposent des services
équivalents aux banquiers
traditionnels pour des tarifs
défiant toute concurrence.
Cartes bancaires gratuites,
opérations à moindre coût,
service client disponible à
des horaires étendus.
Même si on a l’impression que les
agences bancaires sont restées les
mêmes, il n’en reste pas moins que
l’activité de banque de détail a siggnificativement évolué depuis ces
dernières années. Les agences se
sont ainsi débarrassées des activvités transactionnelles (demande
de solde, remise de chèque, retrait
d’argent) au profit d’espaces libreservice au sein des agences et à
distance, notamment sur Internet.
Cette approche commence aussi à
être développée dans l’information
ou la pré-qualification commerciale
avec les dispositifs d’interactivité et
de tactilité.
En France, par exemple, «la banque
en ligne n’a pas été une innovation
radicale car les «pur players» s’y
sont lancés à la fin des années 90
et aujourd’hui toutes les banques
disposent d’une présence complète
sur Internet. Cet élan constitue un
changement radical dans la banque
en France: la multi-bancarisation.
Traditionnellement, les français
sont très mono-banque, cette évollution vers la multibancarisation est
donc à mettre en rapport avec les limmites de la distribution bancaire acttuelle», soulève Axel Adam, consulttant français en banque assurance
chez Weave.
A l’image de l’évolution déjà entammée depuis des années par d’autres
industries (voir l’exemplaire transfformation d’IBM), la banque doit
passer d’un rôle de «fournisseur
de produits» à un rôle de «fournissseur de solutions». La consultation
des comptes bancaires constitue la
première audience des banques sur
Internet. Le simple fait de rendre
plus attractif, plus ludique et plus
incitatif le compte bancaire vers
d’autres contenus se justifie d’un
simple point de vue de marketing
d’audience.
Banques en ligne: un marché
encore immature au Liban.
Qu’en est-t-il du Liban?
Les Libanais sont encore assez frilleux en la matière. La majorité des
clients préférant toujours le contact
humain quand il s’agit de la gestion
de leur compte bancaire. C’est peutêtre parce que la plupart des banqques libanaises ont été lentes à offrir
à leurs clients des services en ligne,
et même celles qui ont fait l’offre de
services Web une priorité ont finalemment trouvé peu de preneurs. «Seullement près de 7 à 10 % des clients
des banques de détail à BLOM Bank,
l’une des deux plus importantes du
Liban, utilisent son service de banque
par Internet », déclarait en mai 2010
son directeur de l’information Lawanddos Antoine au site Now Lebanon. Sellon lui, «les clients les plus adeptes
des systèmes de banques en ligne ne
vivent pas au Liban. Le Liban a une
population plus âgée. Ils n’en veulent
pas».
Le Liban se trouve en fort contraste
par rapport aux États-Unis et au
Royaume-Uni, où, selon une enquête
réalisée en 2009 par le cabinet d’étuddes Gartner, respectivement 47% et
30% des clients mènent leurs affaires
en ligne. Une enquête menée en 2009
par l’American Bankers Association a
révélé que 25% des clients des banqques préfèrent les services bancaires
à d’autres façons d’accéder et de gérrer leurs comptes.
La BLOM et la Banque libano-franççaise (BLF) sont parmi les banques
libanaises les plus axées sur le dévelloppement des services offerts aux
clients à travers l’Internet, selon un
récent article paru en 2010 dans le
magazine Executive. L’article exammine le rythme un peu glaciaire au
cours duquel la plupart des banques
libanaises ont évolué vers le développpement de leurs services bancaires
en ligne.
Ainsi, le 5 décembre 2011, la BLOM
lançait son nouveau service eCash permmettant aux clients d’envoyer de l’arggent à partir de n’importe quel apparreil connecté à l’Internet à n’importe
quelle personne, et permettant ainsi
à cette dernière de retirer de l’argent
à partir de tout guichet automatique
BLOM Bank, sans avoir besoin d’une
carte ou d’un compte bancaire.
Avec ce service perfectionné, les
clients peuvent effectuer des transfferts instantanés des quatre coins du
monde à leur destinataire au Liban.
Ce qui rend ce nouveau service spéc-
cial, c’est son utilisation pratique et
son haut niveau de sécurité. Ce servvice est si facile à manipuler que le
transfert peut être effectué en quelqques étapes simples.
En général, le marché est encl
core immature au Liban.
Une raison à l’origine de la lenteur de
cette mise en mouvement à offrir des
services bancaires sur Internet au Libban est la culture très conservatrice
parmi les propriétaires de banques.
De plus ces dernières années, la Banqque centrale du pays a été bombardée
d’éloges pour l’application des règles
conservatrices qui ont pu maintenir à
flot les banques locales malgré la crisse financière mondiale née des prattiques à risque des établissements
bancaires dans le monde.
Aussi, la BLOM et la BLF ont mis en
place un système de mots de passe
temporaires pour les clients en plus
de leurs mots de passe régulier. Cette
sécurité supplémentaire est conçue
pour attirer plus de clients aux servvices bancaires en ligne, afin de faire
en sorte que les banques locales dev-
viennent encore plus rentables.
En effet, l’utilisation d’Internet
coûte moins cher à la banque que
d’exploiter une succursale. Cette
pratique permet aussi d’augmentter le nombre d’nteractions entre la
banque et le client.
Pas de filet de sécurité
En raison des lois archaïques qui
régissent les transactions bancaires
- qui n’ont pas été mises à jour et
adaptées à l’ère d’Internet - les dévveloppeurs de services bancaires en
ligne évoluent dans des eaux juridiqquement nébuleuses. Un projet de
loi pour officialiser les signatures en
ligne est en attente d’approbation
parlementaire depuis les cinq dernnières années. Comme beaucoup
d’autres projets de loi, ce texte n’est
pas considéré comme une priorité
pour le Parlement. Sans cela, les
banques qui décident d’étendre
leurs services en ligne prennent un
risque financier, puisque les transsactions qui ne portent pas de siggnature physique ne sont pas juridiqquement contraignantes au Liban.
Le paiement mobile débarque au Liban
Alors que le e-Banking a encore devant lui une grande marge
de progression, un système de paiement encore plus révoluttionnaire pointe son nez au Liban. Cette pratique a vocation à
remplacer principalement l’utilisation des espèces et des carttes de paiement. Le m-paiement passe par deux technologies
principales: le SMS et le NFC (Near Field Communication). Sellon un rapport du World Payments Report présenté en 2011
par RBS, Capgemini et l’EFMA que cite le mensuel Le Commercce du Levant, la valeur des m-paiements dans le monde devrait
passer de 62 milliards d’euros en 2010 à 223 milliards d’euros
en 2013 pour représenter 15% des transactions par carte. Des
pays comme le Japon font figure de pionnier dans le domaine.
Au Liban plusieurs compagnies ont franchi le pas: Pin-Pay, la
plateforme de la banque Audi, Viamobile ou encore Mobikick la
société ayant permis aux joueurs de loto d’acheter leurs grilles
via leurs téléphones portables.
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ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
FEMMES LIBANAISES A L’HONNEUR!
Un prix pour récompenser la compétence
de la femme active libanaise
Si vous êtes une femme active qui a au minimum trois
ans d’expérience professionnelle dans le même secteur,
le premier prix dédié à la femme libanaise devrait vous
interpeller. Que vous soyez salariée dans une entreprise
ou que vous ayez de hautes responsabilités de directricce, ou encore si vous êtes une créatrice, une pionnière
ou une femme entrepreneur, n’attendez pas un instant et
cliquez sur le lien internet www.lebanonaward.com, car
vous êtes sans doute la future gagnante ou parmi les 7
lauréates qui seront récompensées par la première édittion libanaise du «Lebanon Outstanding Women Award».
Un prix qui permettra de mettre sous la lumière des
femmes qui sont dans l’ombre et qui le méritent.
Une première au Liban
C’est lors d’une conférence de presse qui a été donnée à la Fédérattion des Chambres de Commerce du Liban, que le lancement de ce
prix a été annoncé. Un prix qui viendra récompenser la femme libannaise à condition que ce soit une femme active.
Pionnières, créatrices, chefs d’entreprise ou salariées ce
prix, Mesdames, vous est dédié !
De février jusqu’en décembre 2012, les organisateurs recevront les
applications des différentes candidates avant de les sélectionner.
Des workshops seront par ailleurs organisés dans les différentes
Chambres de commerce aux quatre coins du Liban, permettant aux
éventuelles candidates de se renseigner sur les démarches à suivre
pour participer.
Nada Jaber, dont la société Etisal est en charge de l’organisation
de cet événement, aimerait voir une participation massive des Libbanaises de tout le pays. «Ces workshops permettront d’expliquer
aux femmes comment faire pour remplir les applications en ligne
et leur feront prendre conscience des avantages à participer», expplique-t-elle.
Pour la petite histoire…
«Emirates Women Award» est un prix qui existe depuis neuf ans déjà
à Dubaï. Il s’agit d’un concept développé par la Dubai Quality Group,
et qui a été soutenu par le gouvernement émirien, précise Nada Jabber. «Il a été adapté aux critères de la culture et de l’atmosphère
orientale», ajoute-t-elle.
Parrainages et partenaires
«On a présenté l’idée au président de la Fédération des Chambres de
Commerce du Liban et M. Choucair s’est montré très enthousiaste»,
reconnaît l’organisatrice. «L’idée de ce prix lui a beaucoup plu car,
selon lui, il peut avoir un impact positif sur l’économie libanaise en
valorisant la place des femmes entrepreneurs et professionnelles».
En effet, hormis Miss Liban et Star Academy, il n’existait jusqu’ici
aucun prix récompensant l’intelligence, la compétence et l’ambition
de la femme libanaise. «Nous avons pu démarrer ce projet grâce
au soutien de la Fédération des Chambres de commerce du Liban,
poursuit Nada Jaber, en partenariat avec la Chambre de commerce
de Beyrouth et du Mont-Liban, en collaboration avec le Dubai Quality
Group et avec pour parrainage médiatique la télévision Al Jadeed qui
consacrera tout au long de cette année des émissions consacrées à
ce concours».
Comment participer?
Pourra participer à ce concours toute femme pouvant justifier de
trois ans minimum d’expérience professionnelle au sein du même
secteur.
La première étape est simple, elle consiste à se rendre sur le site intternet www.lebanonaward.com et à remplir et imprimer l’application
mise en ligne en trois exemplaires dans le format suivant: A4, police
12. Ces trois documents ne doivent contenir aucune rature et doivvent être lisibles. «Ces conditions sont strictes mais elles permettent
d’éviter toute discrimination», justifie Nada Jaber. Les documents
seront ensuite envoyés par courrier à Etisal, la compagnie organisattrice qui se chargera de les faire parvenir aux trois assesseurs. Ces
derniers sont des spécialistes qui ont en charge de veiller à évaluer
les critères des différentes applications dont les noms sont tenus
secrets. Le président de la Fédération des Chambres de commerce
du Liban Mohamed Choucair étant le seul habilité à prendre connaisssance des noms des CV des participantes.
Processus de sélection
Dans un deuxième temps, les assesseurs vont sélectionner entre 15
et 20 des candidatures reçues. Etisal et son équipe vont par la suite
rendre visite à chacune des candidates pour vérifier la véracité des
informations mentionnées dans les applications. C’est pourquoi il
est demandé à chaque participante de joindre à son dossier le nom
et le numéro de téléphone de six personnes de référence. Etisal et
son équipe iront ensuite à la rencontre de chacune de ses femmes
et remettront à chaque assesseur un compte-rendu des dossiers de
candidature.
Enfin, c’est au conseil d’administration, composé de six Libanaises,
deux Emiraties et de l’assesseur international, Judith Barton, que
revient la mission d’effectuer la sélection finale en retenant sept partticipantes. Evidemment, les copies sont cachées et l’identité des partticipantes leur est inconnue.
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ACTIVITES DE LA CHAMBRE
Safadi favorable à un
budget 2012 qui redynamise
les investissements
Invité par la Chambre de commerce de Beyrouth le 7
février dernier, le ministre des Finances, Mohammad
Safadi s’est prêté à un exercice de transparence en
répondant aux questions des principaux représenttants des secteurs économiques et financiers.
Sur la photo apparaissent de gauche à droite: Mme Judith Barton, Mme Mariam Al
Bassam, Mohammad Lamaa, Nada Jaber, Saleh Jani et Laila Faridoun
Les prix décernés de l’année 2012
1er Prix: «La 1ère propriétaire d’entreprise du Liban» (entrepreneur)
1er Prix ex aequo: «La 1ère professionnelle du Liban» (salariée ou cadre)
Autres prix décernés:
• «Prix de la gagnante du critère leadership»
• «Prix de la gagnante du critère de planification financière et stratégique»
• «Prix de la gagnante du critère des réalisations professionnelles»
• «Prix de la gagnante du critère des cotisations sociales»
• «Prix de la gagnante du critère de l’innovation»
Quels sont les avantages à participer à ce concours?
1- Une exposition médiatique consacrée par la télévision Al Jadeed à
ce concours tout au long de l’année 2012.
2- L’assesseur personnalise chaque candidature même celles qui ne
seront pas sélectionnées, en leur envoyant à chacune par courrier des
remarques pour développer leurs points faibles et mettre en valeur
leurs points forts. Une évaluation qui permettra à chaque candidate
de progresser dans sa vie active et au niveau personnel ou encore de
développer ses dons.
3- Si vous êtes parmi les gagnantes, vous serez considérée et recconnue à un niveau national lors de la remise des prix, qui sera un
grand événement auquel participeront des ministres, des officiels,
des hommes et des femmes d’affaires ainsi que des médias.
4- Les gagnantes pourront par ailleurs ajouter à leur Curriculum Vittae (CV) et leurs cartes de visite le prix obtenu.
Ce qu’il faut retenir de ce prix, c’est qu’il portera le nom du Liban et
qu’il rehaussera la fierté de la femme libanaise. Et comme dit Nada
Jaber, «même si les conditions de participation sont difficiles, il faut
participer, car les critères établis sont ainsi pour choisir les meilleurres selon leurs compétences».
Parrainage médiatique
En coopération avec
Soutenu par
En coopération avec
Parrainage médiatique
Organisé par
Les assesseurs
Le président de la CCIA-BML Mohamed Choucair a tout d’abord challeureusement remercié l’appui du ministre des Finances au secteur
privé en acceptant l’invitation de la Chambre de commerce de Beyrrouth à un débat ouvert avec les représentants des commerçants,
des industriels et des financiers. Mohamed Choucair a replacé la
Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban comme étant
un «coordinateur ou un lien entre le secteur privé et le gouvernemment». Il a par ailleurs fait part des craintes du secteur privé nottamment «quant aux résultats économiques actuels, au handicap
du gouvernement et à l’augmentation des salaires».
De son côté, le ministre des Finances a exposé son point de vue
concernant les modifications du projet de budget 2012, à la lumière
des récents développements économiques et financiers survenus
après l’élaboration de la première formule. «Le projet du budget est
fondé sur une vision socio-économique visant à stimuler la croisssance, d’où l’importance que les dépenses soient centrées sur l’invvestissement dans les domaines de l’énergie, des transports, des
télécoms, les infrastructures et la production électrique», a-t-il exppliqué.
Parmi les nouvelles mesures annoncées par le ministre des Financces figurent notamment la volonté de confirmer le projet de loi sur
le partenariat public-privé. Egalement, la possibilité très prochaine
de faire sa déclaration de revenus en ligne (par Internet) a été annnoncée ainsi que le prolongement des délais accordés pour régler
certaines amendes.
Sur la question des majorations salariales, M. Safadi a indiqué que
celle-ci allait se traduire par un coût supplémentaire équivalent à
1 400 milliards de livres pour l’État. «Sur le fond, tout le monde est
d’accord pour dire que cette hausse est légitime mais ajoute-t-il, il
faudra bien trouver un moyen de la financer si nous ne voulons pas
creuser davantage le déficit public».
A propos des taxes, un sujet qui a été soulevé par un bon nombre
de personnes présentes lors de cette rencontre, le ministre des Finnances a souligné «qu’il est désormais inévitable de diversifier les
taxes, nécessaires au financement des grands investissements et
des augmentations salariales» notant que la hausse de la TVA pourrrait atteindre les 1% au lieu de 2%.
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ECONEWS
L’ÉCONOMIE LIBANAISE &ARABE
GO GREEN
La pollution lumineuse,
vous connaissez?
Par Marion Schnorf
Sujet peu traité, la pollution lumineuse n’en reste pas
moins une problématique qui devra être sérieusement
abordée dans les prochaines décennies.
Le «brouillard de clarté», un halo de pollution lumineuse
autour des villes
Certains l’appellent «brouillard lumineux», d’autres «brouillard de
clarté» ou «fléau des astronomes». Mais toutes les appellations converggent: la pollution lumineuse correspond à un phénomène quasiment
mondial de présence d’un halo lumineux autour des grandes agglommérations ou des zones très urbanisées.
Depuis le début du siècle, la forte augmentation de la population vivant
dans les zones urbaines a eu pour conséquence une rapide augmentattion de la luminosité du ciel nocturne. La cause est simple: l’éclairage
extérieur, illuminant les cieux sans aucun contrôle. Pour assurer notre
sécurité, nous éprouvons le besoin d’éclairer nos routes, nos rues, nos
villes, nos pas de portes, nos jardins. Pour mettre en valeur nos bâtimments, nous éclairons les façades. Pour attirer passants et potentiels
clients, nous éclairons les devantures de magasins, construisons des
panneaux publicitaires toujours plus grands et éclairés, nous installlons des écrans télévisés publicitaires sur l’espace public. Toutes ces
formes d’éclairage se font sans aucun contrôle ni règlementation, de
manière anarchique. Mal adaptées, elles produisent une lueur générrale qui gomme les étoiles, réduit les bonnes conditions d’observation
astronomique et qui menace le bon fonctionnement biologique.
Beyrouth de nuit
mais l’éclairage public rend les nuits brillantes en permanence et fragillise la reproduction. Il en est de même pour les oiseaux migrateurs qui
se déplacent pour la grande majorité de nuit. Attirés ou effrayés par les
sources d’éclairage artificiel, ils modifient leur trajectoire, provoquant
des erreurs d’orientation qui les amènent à mourir (en 2001, plusieurs
milliers d’oiseaux se tuent en deux jours sur le pont Danemark-Suède
peu après la mise en route de l’éclairage). L’homme est également
concerné par les effets de la pollution lumineuse. Plusieurs études metttent en évidence des conséquences probables pour notre santé: notre
exposition quotidienne à la lumière artificielle (plus de 7 heures par
jour) serait un des facteurs les plus importants à l’origine de l’augmmentation des cancers. Toutefois, le point le plus sensible reste celui
des conséquences énergétiques et économiques. Elles représentent un
véritable gouffre, d’une part pour le porte-monnaie des pays, d’autre
part pour la préservation de l’environnement. Une étude de l’IDA (Internnational Dark-Sky Association) a montré qu’aux Etats-Unis, plus d’1,5
milliards de dollars sont gaspillés chaque année en éclairant inutilemment le ciel nocturne. Même chose pour Londres qui envoie l’équivalent
de 2,9 millions d’euros chaque année vers le ciel… Rappelons à présent
que le protocole de Kyoto promeut la réduction par tous les moyens de
la consommation d’énergie pour réduire les émissions de CO2!
Le Liban est d’autant plus concerné par le sujet qu’il connaît de sérrieux problèmes électriques
Liban, la nuit
De Saïda à Tripoli, l’urbanisation du littoral est continue, impliquant
des axes routiers éclairés de bout en bout. Les immeubles se succèddent sur l’ensemble du territoire. Au Liban, rare est l’espace épargné
par la construction, et donc par l’éclairage artificiel. En plus des conséqquences générales induites par la pollution lumineuse, la situation libbanaise se distingue par ses difficultés de production électrique. Dans
un pays où la dette d’EDL atteint plus d’un milliard de dollars, il serait
pertinent de supprimer la consommation inutile. Cela permettrait en
outre de limiter le gaspillage d’une électricité dont on ne dispose pas.
NASA GSFC
La pollution lumineuse perturbe à la fois la vie animale
et la vie humaine
La pollution lumineuse n’est pas dénuée d’impacts négatifs. Pourtant,
la résorption de ses effets ne fait pas partie des priorités internationalles. L’habitude explique sans doute ce désintérêt: cette clarté du ciel
nocturne s’est imposée petit à petit, s’intégrant à notre quotidien sans
confrontation ni choc. Si la pollution de l’eau par les déchets solides
nous percute parce que nous en voyons concrètement les résultats, la
pollution lumineuse, quant à elle, ne nous heurte pas car nous n’avons
pas réellement conscience de la baisse de qualité du ciel nocturne.
Cet amoindrissement de l’obscurité de la nuit a plusieurs conséquencces non négligeables. Différents thèmes sont concernés. La pollution
lumineuse a en effet des effets significatifs sur la faune et la flore, au
point qu’on la suspecte d’être partiellement responsable de la régresssion voire de la disparition d’un certain nombre d’espèces. On calcule
qu’en saison estivale, il meurt environ 150 insectes par nuit sur chaque
lampe routière. La mort de dizaines de milliards d’insectes à cause
des systèmes d’éclairage mal conçus entraîne des problèmes liés à la
biodiversité des insectes. Exemple particulier, les salamandres et les
grenouilles se raréfient. Ces espèces réduisent leurs mouvements et
leurs chasses lors des nuits de pleine lune pour éviter les prédateurs,
La pollution lumineuse est la seule pollution immédiateml
ment réversible
La pollution lumineuse a l’avantage de pouvoir être très facilement endigguée. Elle disparaît dès lors qu’on éteint la lumière. Les principales sourcces de pollution lumineuse peuvent clairement être identifiées. Ensuite,
il est possible d’en minimiser les effets en choisissant des équipements
appropriés qui permettent de contrôler avec précision la répartition du
flux lumineux. La majorité des lampadaires actuels laissent échapper
40 à 50% de la lumière vers le ciel. Quelques recommandations utiles:
munir toutes les sources lumineuses d’abat-jour qui renvoient la lumière
vers le bas ou de luminaires à ampoule protégée, proscrire les lampaddaires dont les ampoules dépassent des sabots de protection, les lamppes murales ou les lampes en forme de boules, réduire l’éclairage des
bâtiments religieux, ajuster la puissance des lampes en fonction des bessoins réels, utiliser des systèmes de contrôle (minuteries, déclencheurs
automatiques) ou encore utiliser un sol équipé d’un revêtement sombre
et non réfléchissant. La mise en valeur des édifices importants ou l’éclairrage des panneaux publicitaires peuvent également être effectués du
haut vers le bas afin de minimiser l’éclairage parasite vers le ciel. D’autre
part, on peut conseiller de réduire ou d’éteindre l’éclairage public après
minuit, quand la majorité de la population dort. De cette façon, le ciel
nocturne est préservé au moins pendant la deuxième partie de la nuit.