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ABONNEMENT
Société
Pour les mamans des
femmes victimes de violence
domestique, la fête des Mères
n’existe plus
Page 4, l’article de Nada MERHI
QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE
mardi 22 mars 2016 | N°14592
Aujourd’hui
offert avec le journal
L’édito
Dignité libanaise
« Nous n’arrivons plus à vivre. » Depuis un mois,
chaque lundi, nous publions une courte vidéo dans
laquelle nous donnons la parole à un chauffeur de
taxi-service. Nous lui demandons ce qui, dans l’actualité récente, l’a marqué. Pourquoi un chauffeur
de taxi-service ? Parce que, à sillonner des heures
durant le Grand Beyrouth, abreuvés de bulletins
d’information radiophoniques ou des commentaires
de leurs passagers, ces chauffeurs nous semblent
être le pouls de la rue.
Aujourd’hui, le cœur beyrouthin, le cœur libanais,
est en bradycardie. Le symptôme d’un grand dégoût, d’un énorme ras-le-bol, d’une extrême lassitude. À l’image de Saïd, 47 ans, notre chauffeur de
la semaine. « Nous n’arrivons plus à vivre », dit-il.
« Nous travaillons toute la journée, et à la fin, il ne
nous reste pas assez pour faire vivre notre famille,
dit-il encore. En fin de compte, nous voulons juste
manger. »
« Juste manger », le niveau zéro de la survie en
somme.
Les précédents chauffeurs de notre série, Abou
Ali, Hassan et Joseph, évoquaient quant à eux
la crise des déchets. Une crise qui a marqué un
tournant pour beaucoup de Libanais. Les coupures d’électricité, ils ont appris à gérer, les ruptures d’alimentation aussi, tant bien que mal. Mais
les ordures… Ces déchets amoncelés au pied des
immeubles, jetés au milieu des forêts, au fond des
vallées, brûlés à la nuit tombée dans des zones résidentielles ou pataugeant sur le littoral. La crise de
trop.
De quoi sont remplies nos colonnes ces joursci : d’une polémique interministérielle sur le caractère cancérigène ou pas du blé que nous mangeons,
d’un rapport sur la présence de matière fécale et de
métaux lourds dans notre eau, d’un réseau Internet
illégal auquel sont connectées les institutions étatiques. Et ce plan de sortie de crise, avec retour à
la case Naamé. Après avoir fauté par imprévoyance
– la fermeture de Naamé, en juillet 2015, était prévue de longue date –, le gouvernement s’est offert
le luxe de l’indécision, de la tergiversation et de
l’incompétence, pour accoucher d’un plan truffé de
zones d’ombre.
« Nous voulons juste vivre dignement », dit encore Saïd le chauffeur.
Pour ce faire, il faudrait notamment que les responsables soient à la hauteur de leur dignité, dans
le sens classique du terme, à savoir l’exercice d’une
charge ou d’un office public.
Comment le leur rappeler ou les sanctionner en
cas d’échec ? Tel est le défi auquel est confrontée la
société libanaise. Pour le relever, il est nécessaire de
réactiver la notion de citoyenneté, trop souvent ensevelie sous des monceaux de communautarisme et
de clientélisme. Participer à la vie de la cité, du vote
à la candidature (les municipales approchent) en
passant par les engagements associatifs ou autres.
Faire preuve de solidarité, d’ouverture aux autres, de
civilité et de civisme, respecter les lois, les règles et
les devoirs. En somme, c’est un sursaut citoyen qu’il
faudrait.
Émilie SUEUR
Russie
L’explosion de la
pauvreté menace l’un
des acquis de Poutine
Page 9
Commentaire
Syrie : pourquoi la
Russie se désengage ?
Page 10, l’article d’Igor DELANOË
Négociations
Sous pression, le régime
de Damas ne lâche rien
Page 10
www.lorientlejour.com | 2000 L.L.
L’éclairage Page 2 / Philippe ABI-AKL
Reportage Page 4 / Patricia KHODER
Le Hezbollah écoutera-t-il
le conseil de Berry ?
Sous leur tente de réfugiés, Chadi invente une
machine à laver et Chadia des histoires d’amour
Internet illégal
Aujourd’hui
Après la pourriture des déchets,
l’opacité des fibres optiques...
Le dossier d’Internet illégal est bien parti pour détrôner celui des déchets au classement
du plus gros scandale de l’année. De premières révélations ont été faites hier à l’issue de
la réunion de la commission parlementaire des Télécoms, sur fond de guerre politicomédiatique. Mais c’est apparemment loin d’être fini, puisque Boutros Harb a promis
de nouvelles révélations dans les prochains jours. Même si, opacité oblige au pays du
Cèdre, l’on peut parier que tout sera fait pour noyer le poisson dans l’eau. Page 3
Diplomatie
Page 3, l’article de Sandra NOUJEIM
Diplomatie
Cuba si, Yankees no : c’est fini !
Page 2
Hezbollah
Nasrallah menace
d’attaquer les
installations
névralgiques
israéliennes
Page 2
Assiri : L’Arabie
saoudite restera
une terre d’accueil
pour les Libanais
Blé contaminé
Trois ministères
imposent un
contrôle rigoureux
Page 4
Crise des déchets
Le travail en
marche dans les
deux sites de
Beyrouth
Page 4
Portrait de femme
Je n’abandonnerai
jamais la lutte...
Page 5, l’article
d’Anne-Marie El-HAGE
International
Lutte antiterroriste
Attentats de
Paris : nouvelle
progression dans
l’enquête avec
l’identification
d’un complice
Page 11
Barack Obama a rendu un hommage, hier, à José Marti, père de l’indépendance
cubaine, lors d’une brève cérémonie à laquelle n’assistait pas le président cubain. Fait
symbolique: le président américain a participé à la cérémonie avec en arrière-plan un
immense portrait de Che Guevara.
Photo AFP/STR
Conflit
Israël mène une ultime opération secrète
pour exfiltrer des juifs du Yémen
Israël a annoncé hier avoir exfiltré du Yémen en guerre 19 juifs au cours d’une
opération secrète et périlleuse destinée à secourir les derniers survivants de l’une des
plus vieilles communautés juives au monde. Pour l’Agence juive, cette opération est la
dernière au secours des hommes et des femmes réputés descendre de ceux envoyés en
Arabie il y a 2 500 ans par le roi Salomon. Page 11
Turquie
Entre EI et PKK, Erdogan
au pied du mur
Page 11, l’article d’Anthony SAMRANI
Présidentielle
Hélou appelle
les députés à
participer au
scrutin de demain
Page 3
Mogherini à Beyrouth : L’UE n’a pas demandé au Liban
d’intégrer les Syriens à son marché du travail
Barack Obama a salué hier, au deuxième
jour d’une visite historique à La
Havane, un « jour nouveau » dans les
relations entre les États-Unis et Cuba,
tout en reconnaissant la persistance de
profondes divergences entre les deux
pays. Le président des États-Unis et son
homologue cubain Raul Castro ont tenu
une conférence de presse conjointe. Sans
surprise, le leader cubain a une nouvelle
fois réclamé avec force la suppression de
l’embargo qui pénalise son pays depuis
1962. Page 12
Liban
Tribune
L’obligation de la
coopération sur
l’eau au MoyenOrient
Page 12, l’article
de Danilo TÜRK et
Sundeep WASLEKAR
La Seize
Potins
Quelqu’un m’a dit...
La rubrique
hebdomadaire
de Dita VON BLISS
Carnet, météo 7
Bourse 8
Petites annonces 9
Horoscope, jeux 14
Ciné/Expos/Spectacles 15
BEYROUTH
min.
max.
14° / 20°
2
Liban
mardi 22 mars 2016
L’éclairage de Philippe ABI-AKL
Le Hezbollah écoutera-t-il le conseil de Berry ?
Washington et Moscou
œuvreraient de concert en
faveur d’une solution à la
crise syrienne, et ce à travers
leurs chefs de la diplomatie
respectifs, John Kerry et Sergueï Lavrov, dont les rapports
sont solides. MM. Kerry et
Lavrov entendent parvenir à
un accord avant la fin de leur
mission, selon l’analyse d’un
homme politique arabe installé à Paris. Or, le secrétaire
d’État des États-Unis quitte
son poste avant le début de
l’an prochain, avec l’arrivée au
pouvoir du nouveau président
et de son administration. Le
ministre russe des Affaires
étrangères, lui, partirait au
même moment, dans le cadre
d’un réaménagement ministériel opéré par Vladimir
Poutine autour de novembre
prochain.
Pour cet homme politique
arabe, il serait faux de penser
que Washington a été surpris
par le retrait militaire partiel
russe de Syrie. Selon lui, c’est
dans le cadre de ce projet
de solution entre les deux
grandes puissances que les
forces russes sont entrées en
territoire syrien, et elles s’en
retirent à présent parce que
leur mission est accomplie.
L’objectif de Moscou était de
stopper l’avancée des rebelles
et d’empêcher la chute du
régime Assad, afin qu’il soit là
au moment du règlement. Le
président syrien a toutefois
tenté d’exploiter l’intervention russe, annonçant qu’il
refusait de négocier avec
l’opposition. Bachar el-Assad
a pensé que Moscou l’aiderait à regagner l’ensemble du
territoire perdu et écraser les
rebelles. Or, aussi bien les
États-Unis que la Russie ont
répondu au dictateur syrien
et à la position exprimée par
son ministre des Affaires
étrangères, Walid Moallem,
selon laquelle « le président
Assad est une ligne rouge »,
soulignant qu’il existe un
accord international et régional en faveur d’un règlement
sur base des résolutions de
Genève I. Moscou a même
précisé que son intervention
militaire visait à empêcher
la chute du régime, et non
maintenir Assad au pouvoir
ou triompher des rebelles.
Le retrait militaire partiel
russe s’inscrirait donc dans
une volonté de renforcer le
processus des négociations
et de pousser les belligérants,
pouvoir comme opposition, à
s’asseoir autour de la table de
dialogue.
Mais pourquoi les forces
russes n’ont-elles pas anéanti
Daech et le Front al-Nosra ?
« Qui donc aurait pris le
contrôle des zones qu’ils
contrôlent actuellement ?
répond cet homme politique
basé à Paris. Les forces fidèles
au régime, sans doute, et leurs
alliés : Hezbollah, pasdaran,
milices irakiennes, etc. Or
cela aurait compliqué la situation et provoqué une nouvelle
escalade, notamment sectaire,
en Syrie, empêchant toute
perspective de solution. »
L’Arabie saoudite et la
Turquie, ainsi que d’autres
pays sunnites de la région,
n’auraient alors plus de rôle à
jouer. Le régime, fort de cette
reconquête, aurait totalement
rejeté tout dialogue avec
l’opposition basée à l’étranger,
se contentant d’amorcer des
négociations avec l’opposition de l’intérieur. Il aurait
rejeté en bloc les décisions de
Genève I, cherchant à imposer ses solutions à l’opposition
de l’intérieur, exploitant la
nouvelle donne contre Riyad.
Une solution équilibrée
serait devenue impossible et
la guerre d’Assad contre les
rebelles se serait poursuivie
sans fin – sans oublier les
conséquences sur la population civile et l’aggravation de
la crise des réfugiés.
Moscou a donc joué un rôle
de rééquilibrage dans la crise,
pavant la voie à une entente
politique, selon cet analyste.
Selon un diplomate occidental, le rôle de la coalition des
pays sunnites autour de l’axe
Arabie saoudite-Turquie dans
la solution sera de combattre
Daech et l’extrémisme, afin
d’optimiser les chances du
règlement. Cette coalition
formée de 20 pays sunnites et
de 350 000 soldats aura ainsi
une fonction fondamentale
pour exterminer les formations terroristes.
Concernant la forme du
futur régime syrien, plusieurs
propositions ont été émises,
comme le fédéralisme et la
formation de cantons, affirme
cet homme politique arabe
qui se trouve dans la capitale
française. Cependant, il y
aurait un consensus sur le
maintien d’une Syrie unitaire
dans les limites imparties
par Sykes-Picot, avec une
formule similaire à celle de
Taëf, assurant la participation
de toutes les composantes
au pouvoir. Les Kurdes, par
exemple, selon un diplomate
occidental, savent bien que la
formule fédérale ou de partition n’est pas de mise en Syrie.
Partant, la démarche kurde
ne trouvera pas d’appui, mais
obstrue au contraire le projet
de solution équilibrée prévue.
Quant à l’Iran, toujours
d’après ce diplomate occidental, il s’est retrouvé marginalisé après la confiscation par
Moscou de la carte syrienne
qu’il détenait. Téhéran ne
peut pas se mettre en travers
d’un accord russo-américain,
mais souhaite maintenir
Assad au pouvoir et essayer
de consolider ses chances
d’établir un canton alaouite
de Lattaquié au Golan, à la
frontière nord-est libanaise.
Or cette formule est rejetée par nombre de parties
internationales et régionales,
en raison notamment de ses
répercussions sur l’entité
libanaise.
De sources proches du 8
Mars, le Hezbollah serait
incapable de discuter des
développements régionaux
après la dernière décision
russe et avec le début des
négociations syriennes. Le
parti chiite réalise qu’il n’a
aucun rôle à jouer dans le
règlement, en dépit des sacrifices consentis au combat. Le
Hezb se précipitera-t-il, sur
base de la nouvelle donne,
vers un compromis interlibanais pour jouer un rôle dans
l’élection présidentielle – un
moyen pour lui de s’assurer
une nouvelle couverture
légale à une étape cruciale
où il est dans le collimateur
arabe et occidental ? Ou bien
se bornera-t-il à exécuter
l’agenda des pasdaran et aller
vers l’escalade, occultant
ainsi l’appel du président de
la Chambre, Nabih Berry, à
un règlement maintenant,
garantissant l’accession d’un
candidat du 8 Mars à la présidence, avant que le compromis ne soit imposé au tandem
chiite, au terme d’un accord
irano-saoudien ?
Nasrallah : En cas d’agression, nous attaquerons
les installations nucléaires et pétrochimiques israéliennes
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a
une fois de plus menacé de
bombarder les installations
nucléaires et névralgiques
israéliennes en cas de nouvelle
guerre avec l’État hébreu.
Lors d’un entretien télévisé diffusé hier soir sur la
chaîne panarabe al-Mayadeen
(proche du Hezbollah et du
régime Assad), Nasrallah a
souligné que « toute agression
contre le Liban nous poussera
à mener la guerre sans tenir
compte des lignes rouges ou
d’un quelconque plafond ».
Le chef du Hezbollah a relevé dans ce cadre qu’Israël a
entrepris de « construire des
usines pétrochimiques, des
instituts et des centres de recherche biologique, des réacteurs nucléaires, des dépôts de
déchets nucléaires et des dépôts d’ogives nucléaires, soit à
l’intérieur des villes, soit à leur
périphérie ». « Nous sommes
en droit de frapper de tels
objectifs en cas d’agression,
a déclaré Hassan Nasrallah.
Nous avons toutes les cartes
se rapportant à ces installations. »
Après avoir accusé « certains Arabes de travailler pour
le compte d’Israël, que ce soit
au niveau des régimes ou des
espions », le leader du Hezbollah a relancé ses attaques
contre l’Arabie saoudite,
l’accusant de « faire payer au
Hezbollah ses échecs sur de
nombreux fronts » et de vouloir « éliminer la résistance ».
« Au Liban, l’Arabie saoudite a pour projet d’éliminer
la résistance, mais je ne veux
pas en dire plus parce que cela
pourrait causer de gros problèmes », a-t-il lancé, affirmant que « le projet saoudien
a échoué en Syrie, en Irak et
au Yémen ».
Le leader du Hezbollah
est également revenu sur la
décision des pays arabes de
désigner le Hezbollah comme
« terroriste », estimant que
cette décision a été prise par
l’Arabie saoudite. « Le choix
de désigner le Hezbollah
comme terroriste est d’abord
une décision saoudienne,
les autres pays n’ont fait que
suivre, quelquefois sous la
pression de Riyad », a-t-il
déclaré, appelant « les responsables de cette guerre lancée
contre nous » à « épargner
les Libanais qui travaillent
aujourd’hui dans le Golfe ».
Déplorant le fait que le chef
du courant du Futur, Saad
Hariri, « attaque le Hezbollah
depuis son retour au Liban »,
M. Nasrallah a évoqué le gel
de l’aide financière saoudienne, destinée aux forces de
sécurité libanaises, estimant
qu’« il ne sera pas autorisé à
l’armée libanaise de posséder
des armes dissuasives contre
l’ennemi ».
Le chef du Hezbollah a en
outre réaffirmé son soutien à
la candidature du général Michel Aoun à la présidence de
la République, tout en reconnaissant au chef des Marada,
Sleiman Frangié « toutes les
qualités requises ».
« Leur cible, c’est l’Iran »
« L’Arabie possède un pouvoir financier, religieux et
contrôle des tafkiristes qu’elle
menace d’utiliser contre ceux
qui s’opposent à elle », a estimé le secrétaire général du
Hezbollah. « Mais le vrai problème de l’Arabie saoudite est
l’Iran, et ce problème n’est pas
lié à des considérations communautaires », a-t-il expliqué.
Hassan Nasrallah s’est par
ailleurs longuement attardé
sur le dossier syrien.« Le
Hezbollah, le régime syrien,
l’Iran et la Russie font partie
du même camp, de la même
coalition en Syrie », a-t-il as-
suré. Expliquant que « l’intervention de la Russie a permis
d’enregistrer des victoires importantes contre les takfiristes
en Syrie ces derniers mois »,
M. Nasrallah a indiqué que
« le retrait de la Russie, dont
nous avons été notifiés avant
qu’il ne soit annoncé, est partiel ».
Affirmant que « les Américains se sont rendu compte
que leurs objectifs en Syrie
étaient impossibles à atteindre » et poussent désormais l’opposition « à trouver
une solution politique », le
leader du Hezbollah a expliqué que les alliés du président
syrien Bachar el-Assad « n’accepteront pas un accord qui
prive les Syriens du choix de
leur président ».
Enfin, Nasrallah a affirmé
que ses miliciens continueront à combattre en Syrie tant
que les takfiristes n’auront pas
été défaits.
Flashes du monde politique
est « la plus rationnelle à
l’heure actuelle ».
En Turquie, Ahmad Hariri
défend la candidature
Frangié
L’ambassadeur de France, hier, en compagnie de Tammam Salam. L’ambassadeur de France
chez Salam
Le Premier ministre
Tammam Salam a reçu
hier au Grand Sérail
l’ambassadeur de France
Emmanuel Bonne. Il a
ensuite accordé audience à la
députée Bahia Hariri.
Ghattas Khoury à
Meerab…
Le président des Forces
libanaises (FL), Samir
Geagea, a reçu hier à
Meerab l’ancien député
Ghattas Khoury, dépêché
par le chef du courant
du Futur, le député et
ancien Premier ministre
Saad Hariri. L’entretien,
qui a duré deux heures,
s’est déroulé en présence
du chef du département
de la communication et
des médias au sein des
FL, Melhem Riachi. Il
a notamment porté sur
l’élection présidentielle et
la situation du 14 Mars,
selon un communiqué issu
de Meerab. Il s’agirait de
la deuxième visite de M.
Khoury à M. Geagea en
quelques jours, la première
s’étant faite loin du feu des
projecteurs.
… et Tracy Chamoun
à Bnechii
Le chef des Marada, le
député Sleiman Frangié,
a reçu hier à Bnechii la
présidente du Parti des
démocrates-libéraux,
Tracy Chamoun, en
présence de Mme Vera
Photo Ani
Yammine, membre du
bureau politique des
Marada. Mme Chamoun
a appelé M. Frangié
« à tenir bon sur le
plan de sa candidature
à la présidence de
la République ».
« Abandonner ce droit
constitue une menace
grave pour les chrétiens
du Liban », a indiqué
la fille de feu Dany
Chamoun, estimant que
la candidature Frangié
Ghattas Khoury, hier, à Meerab, entouré de Samir Geagea et
Melhem Riachi. Photo Aldo Ayoub
Le secrétaire général
du courant du Futur,
Ahmad Hariri, qui a
pris part au sommet des
partis conservateurs et
réformateurs d’Europe à
Antalya, en Turquie, a
estimé que l’élection d’un
président de la République
constitue « une priorité »
pour le courant du
Futur, « compte tenu de
l’importance du président,
qui est le seul responsable
chrétien en Orient ».
« Sans président, le
système politique ne peut
pas fonctionner », a-t-il
dit, en énumérant tous les
grippages institutionnels
actuels. « Nous aurions
souhaité que d’autres
parties nous rejoignent à
mi-chemin pour conclure
ce compromis historique »,
a par ailleurs indiqué
M. Hariri concernant la
candidature de Sleiman
Frangié. « Ce qui nous
importe c’est qu’il y ait
un président, même si
nous ne partageons pas
les mêmes idées et les
mêmes positions », a-t-il
noté. « L’essentiel, c’est
que le clivage politique
ait pour plafond les
institutions. Mais il est
clair que l’Iran, par le biais
du Hezbollah, ne veut pas
d’un président au Liban,
mais souhaite maintenir
le Liban otage de la crise
régionale actuelle, une
carte qu’il utiliserait pour
négocier. Téhéran cherche
aussi à modifier la forme
du régime politique issu
de Taëf, ce qui est très
dangereux », a ajouté
Ahmad Hariri.
Ahmad el-Assaad de
retour de Washington
Le président de l’Option
libanaise, Ahmad elAssaad, est rentré hier
soir de Washington, où il
a rencontré une série de
membres de la Chambre
des représentants et du
Sénat. Les entretiens
de M. Assaad ont
porté sur « la politique
extérieure des ÉtatsUnis concernant la lutte
contre le terrorisme et
contre l’expansion de
l’influence iranienne »,
a indiqué son bureau de
presse. Le responsable
chiite a « souligné la
nécessité de modifier
la politique extérieure
isolationniste menée
par l’administration
Obama après la prochaine
élection présidentielle US
en novembre prochain ».
Ammar Moussaoui
s’entretient avec Kaag
Le responsable des relations
internationales au sein
du Hezbollah, le député
Ammar Moussaoui, a
reçu hier la représentante
personnelle du secrétaire
général de l’Onu au Liban,
Sigrid Kaag. L’entretien a
porté sur la visite au Liban,
à la fin du mois, de Ban
Ki-moon, sur le dossier des
réfugiés et sur les moyens
de consolider les capacités
de l’armée libanaise et des
forces de sécurité face aux
groupes terroristes, selon
un communiqué publié à
l’issue de la réunion. Les
deux responsables se sont
entendus sur la nécessité
de réactiver l’action du
gouvernemental, de régler
les dossiers en suspens et
de respecter l’échéance des
élections municipales dans
les délais impartis. Les deux
parties ont enfin exprimé
« leur espoir concernant
la présence d’opportunités
meilleures pour pousser
à des solutions politiques
aux crises régionales, à
commencer par la crise
syrienne ».
Élections
Partielle fixée au 22 mai à Jezzine,
incertitudes autour des municipales
Le Conseil des ministres a fixé
au 22 mai prochain la date de
l’élection législative partielle
dans le caza de Jezzine pour
pourvoir au siège laissé vacant
par le décès du député Michel
Hélou en juin 2014. La date
de la partielle a été fixée par
un décret publié par le Conseil
des ministres sur proposition
du ministre de l’Intérieur
Nouhad Machnouk.
Rappelons que l’organisation de l’élection avait été
entérinée en Conseil des
ministres en février dernier.
C’est également lors de cette
même séance qu’avaient été
fixées les dates des élections
municipales selon le calendrier
suivant : le 8 mai au MontLiban, le 15 mai à Beyrouth
et dans la Békaa, le 22 mai au
Sud, à Nabatiyé et à Jezzine, et
enfin le 29 mai au Nord et au
Akkar.
Selon l’agence locale alMarkaziya, M. Machnouk
doit convoquer le samedi 26
mars le collège électoral pour
les municipales, conformément aux lois en vigueur.
En principe, rien n’empêche l’organisation de ces
élections, sauf peut-être dans
les régions frontalières avec
la Syrie comme à Ersal. Mais
selon diverses informations
non confirmées, des tentatives sont effectuées en cou-
lisses pour essayer d’ajourner
le scrutin. Toujours selon
al-Markaziya, il a même été
question de charger le Conseil
d’État de trouver un motif
légal constitutionnel pouvant justifier un report de la
consultation populaire sous
prétexte de la sempiternelle
« préservation de l’intérêt
national supérieur ». La durée
du report fait toujours l’objet
d’un tiraillement entre deux
tendances opposées. Certains
voudraient que les municipales soient ajournées de six
mois seulement, alors que
d’autres préconisent un report
pour un mandat complet, soit
six ans.
Présidentielle
Hélou appelle toutes les parties à
assister à la prochaine séance électorale
Le candidat du Rassemblement démocratique à l’élection présidentielle, le député
Henri Hélou, a mis l’accent
hier sur la nécessité d’élire un
président de la République,
appelant les différentes parties politiques à se rendre à
la Chambre mercredi pour
prendre part à la 37e séance
électorale visant à mettre fin à
la vacance présidentielle.
« Dans deux jours se déroulera la 37e séance électorale. Le prix de la vacance
est devenu trop élevé pour
l’économie, la vie politique et
la situation globale du pays.
Il faut élire un président dans
48 heures », a indiqué M.
Hélou, qui a été reçu hier à
Dar el-Fatwa par le mufti
de la République, le cheikh
Abdellatif Deriane.
« Chaque jour qui passe,
ce prix devient plus coûteux. C’est pourquoi toutes
les parties doivent se rendre
à la Chambre à la prochaine
séance et élire un président. Il
y a des candidats déclarés et
d’autres non déclarés. Nous
souhaitons que tous les députés se rendent à la Chambre et
assurent le quorum pour que
l’élection ait lieu. Nous irons
ensuite féliciter le vainqueur,
dans l’intérêt du Liban », a
ajouté le député d’Aley.
Henri Hélou a par ailleurs
souligné, en réponse à une
question, qu’il était toujours
candidat à la présidence de
la République, se positionnant en tant que « candidat
consensuel ouvert sur tout le
monde ». « Lorsqu’il est question de consensus, cela veut
dire qu’il faut établir des ponts
et rétablir le dialogue entre
toutes les parties libanaises
pour mener le pays à bon
port », a précisé M. Hélou.
« Il y a trois candidats
officiels, les noms sont proposés, mais il y a beaucoup
d’autres personnalités au sein
de la communauté maronite ; des personnes compétentes qui ont la capacité
d’être candidates, mais qui
sont encore non déclarées.
C’est au moment de l’élection
que ces noms pourraient être
annoncés, en fonction des
hypothèses et des alliances qui
pourraient se produire », a-t-il
ajouté.
Chaptini, Jisr et Araji
D’autres personnalités ont
également appelé hier toutes
les parties à se rendre à la
Chambre demain mercredi
pour élire un président de la
République, notamment la
ministre des Déplacés, Alice
Chaptini, qualifiant le boycott
pratiqué par certains députés
de « crime contre le peuple qui
les a élus pour s’assurer une vie
sûre et saine ». « Comment
peuvent-ils se permettre de ne
pas se rendre à l’hémicycle ? »
s’est-elle interrogée, dans le
cadre d’un entretien à la Voix
du Liban, 100.3-100.5, critiquant par ailleurs les informations selon lesquelles le Courant patriotique libre (CPL)
et les Forces libanaises (FL)
appelleraient leurs partisans
à descendre conjointement
dans la rue pour pousser à
l’élection d’un président de la
République.
Le député du courant du
Futur, Samir el-Jisr, a lui aussi
appelé, dans un entretien à la
même chaîne radiophonique,
l’ensemble des députés à se
rendre à la Chambre demain
pour mettre fin à la vacance
présidentielle, critiquant à son
tour le CPL et les FL pour
leur éventuel projet de manifestations.
Quant au député du bloc du
Futur, Assem Araji, il a indiqué sans grandes illusions,
dans un entretien à la Voix
du Liban 93.3 que le nombre
de députés atteindrait les 87
et que le candidat du Futur,
le chef des Marada, Sleiman
Frangié, « a de fortes chances
d’être élu en avril ».
Aoun en faveur d’une « solution
consensuelle » à la crise
Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le
député Michel Aoun, a souhaité hier « une maturation
du compromis politique sur
l’élection présidentielle, dans
la foulée des négociations en
cours, et qui visent à éteindre
les incendies dans la région
et mettre fin aux guerres qui
ont créé un embarras inédit
en Europe du fait de l’émigration ».
C’est le président du
Conseil central maronite,
l’ancien ministre Wadih elKhazen, qui a rapporté les
propos du général Aoun, à
l’issue d’un entretien avec lui
à Rabieh.
« Nous nous sommes mis
d’accord sur l’importance de
suivre l’orientation régionale
et internationale, visant à des
solutions pacifiques par des
accords internes, qui débou-
cheraient sur l’élection d’un
nouveau président de la République à même de gérer le
pays, de combattre la corruption qui s’est répandue dans
l’administration à tous les niveaux et de résoudre toutes les
crises en suspens aussi bien à
l’intérieur qu’à l’extérieur, par
un consensus entre les parties
– et non un président de gestion de crise uniquement », a
ajouté M. Khazen.
Par ailleurs, des sources
proches de Rabieh citées par
l’agence al-Markaziya ont
laissé entendre que les députés du Courant patriotique
libre (CPL) n’assisteront pas,
une fois de plus, à la séance
électorale de demain mercredi
pour l’élection d’un nouveau
président.
« Faut-il assister à la séance
pour signer un acte de marginalisation des chrétiens ? » ont
indiqué ces sources, estimant
que « la quasi-unanimité des
chrétiens s’est prononcée en
faveur d’un candidat, et que
malgré cela, nous restons incapables de faire parvenir cet
homme à la présidence ».
« L’accord de Meerab a
produit une unanimité chrétienne inédite dans l’histoire
du pays. Si, avec cela, nous
n’arrivons pas à imposer notre
volonté, cela veut dire qu’il
existe une faille au niveau du
partenariat », ont noté ces
sources, avant de reprendre
la thèse défendue par le CPL
selon laquelle « la Chambre
actuelle est illégitime et souhaite imposer un président
aux Libanais en violation du
pacte ».
Signalons que le général
Aoun a également reçu hier
à Rabieh l’ancienne ministre
Leila Solh Hamadé.
Pour les Kataëb, le prochain
président doit assurer au Liban un
statut de neutralité
Le parti Kataëb a estimé hier
que « la prochaine séance
électorale, mercredi, constitue une nouvelle opportunité
d’élire un président capable
selon les critères nationaux
et fort du soutien populaire
dont il disposerait ».
« Un tel président devrait
disposer de hautes compétences et d’une vision politique et économique, ainsi
que d’une capacité à sortir
le Liban de ses crises et à lui
assurer un statut de neutralité
vis-à-vis des conflits en cours
dans la région », a noté le
parti, dans un communiqué
publié à l’issue de la réunion
hebdomadaire de son bureau
politique à Saïfi sous la présidence de son chef, le député
Samy Gemayel.
Le parti a par ailleurs
« applaudi à l’opération préventive menée par l’armée
libanaise à la frontière est,
qui prouve les capacités
qualitatives de la troupe ».
« Aussi faut-il assurer un
parapluie politique et un rassemblement populaire autour
de l’institution militaire afin
qu’elle puisse faire face au
danger terroriste et recouvrer
les étendues territoriales occupées par les organisations
terroristes », ajoute le communiqué.
Le parti a également salué
« les martyrs de l’armée qui
ont sauvé, par leur bravoure,
la patrie des complots ourdis
contre elle ».
Les Kataëb ont enfin
appelé le ministre de l’Inté-
rieur, Nouhad Machnouk, à
« parachever les démarches
administratives en vue des
élections municipales, et
ce à travers la convocation
du collège électoral, ce qui
sera de nature à mettre fin
aux rumeurs qui mettent
en doute le déroulement de
l’échéance ».
Sur un autre plan, Samy
Gemayel a reçu hier à Saïfi
une délégation des Forces
libanaises (FL) formée des
députés Joseph Maalouf et
Fady Karam, et de M. Ghassan Hasbani, en présence des
députés Samer Saadé, Élie
Marouni et Fady el-Habre.
L’entretien a porté sur le
projet de « e-government »
(gouvernement électronique)
défendu par les FL.
Liban
mardi 22 mars 2016
3
Diplomatie
Internet illégal
Sandra NOUJEIM
Les forces de sécurité sollicitées pour faire la lumière sur la manière
dont les équipements ont été acheminés jusqu’au Liban.
Mogherini à Beyrouth : L’UE
n’a pas demandé au Liban d’intégrer
les Syriens à son marché du travail
La visite officielle hier de
la haute représentante de
l’Union européenne pour
les Affaires étrangères et la
Politique de sécurité, et viceprésidente de la Commission
européenne, Federica Mogherini, a permis de préciser
la lecture européenne de la
situation au Liban : en dehors
du dossier des réfugiés, la
crise institutionnelle au Liban
pourrait et devrait être réglée
indépendamment de la situation en Syrie.
Cette visite, la seconde en
quelques semaines, a servi
surtout à élaborer un plan
d’action commune entre le
Liban et l’Union européenne
autour de trois thèmes : la
résolution du conflit syrien,
comme prélude au dénouement de la crise des réfugiés
aussi bien au Liban qu’en
Europe ; le dialogue interreligieux et interculturel, dont le
Liban serait un modèle dans
la région et pour l’Occident ;
et la lutte contre le terrorisme,
pris dans le sens des actes de
violence perpétrés par des
fondamentalistes.
Au Grand Sérail, la diplomate a étudié avec le Premier
ministre, Tammam Salam,
« une structure commune visant à renforcer la coopération
de l’UE et du Liban dans la
lutte contre le terrorisme », at-elle expliqué. Ce partenariat
serait toujours en phase de
négociation. D’une manière
générale, les échanges ont
inclus « tous les moyens par
lesquels l’Europe peut aider
le Liban à miser sur les facteurs de stabilité en ces circonstances difficiles qu’il traverse ». Dans ce cadre, l’UE
envisagerait d’accroître son
aide à l’armée libanaise. Les
modalités d’appui européen
au Liban ont également fait
l’objet d’un entretien entre
Mme Mogherini et le président de la Chambre, Nabih
Berry, à Aïn el-Tiné.
La chef de la diplomatie
européenne en a annoncé les
contours lors d’une conférence de presse conjointe avec
son homologue libanais, Gebran Bassil, au palais Bustros.
Les deux responsables ont valorisé l’aide européenne pour
la gestion de la crise. S’élevant
à 1,5 milliard d’euros et profitant à près de 665 000 réfugiés syriens, il s’agit de l’aide
internationale la plus importante versée au Liban. « L’UE
entend renforcer son appui :
nous œuvrons ensemble sur
le dossier des réfugiés, et plus
intensivement qu’il y a un an,
surtout après la conférence
de Londres », a déclaré Mme
Mogherini. L’aide européenne s’orienterait de plus
en plus vers « l’augmentation
des opportunités de travail
aussi bien aux Libanais qu’aux
réfugiés syriens », a-t-elle
Mme Mogherini, hier, au cours de sa conférence de presse.
souligné, mais en favorisant
l’infrastructure de la société
d’accueil. Augmenter les
opportunités de travail serait
suite à un partenariat économique avec le Liban, sous
forme de projets d’investissements et de relance du secteur
privé, notamment. En outre,
« l’UE n’a adressé aucune
demande au gouvernement
pour intégrer les Syriens dans
son marché du travail, ni pour
amender les lois du travail »,
expliquera la responsable
européenne lors d’une conférence de presse au siège de
l’UE hier en fin d’après-midi.
C’est avec « grande précaution » que l’UE entendrait
améliorer les conditions de
vie des réfugiés : il s’agit de
« renforcer la résilience de la
société d’accueil », sans perdre
de vue l’éventualité du retour
des réfugiés en Syrie. « Nous
réfléchissons sur le long
terme », a-t-elle insisté.
Ainsi, Mme Mogherini
a critiqué « la référence par
des chiffres aux réfugiés »,
qui occulte leur individualité. « Nous oublions que ces
réfugiés sont des hommes qui
avaient une vie qu’ils aimeraient récupérer, si possible
dans leur pays », a-t-elle souligné.
Un processus long
et difficile
C’est dans cet esprit que
l’UE valorise également l’aide
à la scolarisation des enfants
syriens au Liban, dont elle
aurait pris en charge 6 000
jusque-là. « Nous devons faire
en sorte que le conflit en Syrie
ne fasse pas perdre au pays des
générations en termes d’éducation », a-t-elle relevé.
En plus d’avoir rencontré
la coordinatrice spéciale des
Nations unies pour le Liban,
Sigrid Kaag, et le commandant de la Finul, le général
Luciano Portolano, la diplomate européenne s’est rendue
en journée à Bar Élias, dans la
Békaa. Elle a visité un camp
de réfugiés improvisé dans le
village, ainsi qu’une école publique qui assure des cours du
soir aux enfants syriens grâce
à l’aide de l’UE.
« Plus je rencontre des réfugiés, et plus je suis convaincue
qu’il est de notre responsabilité politique et de notre
devoir moral, à nous tous,
de concentrer nos efforts sur
l’objectif de mettre un terme
à la guerre en Syrie », a-t-elle
constaté, en insistant sur l’impératif d’œuvrer pour la fin
du conflit en Syrie. Évoquant
au palais Bustros les pourparlers de Genève, la diplomate
a plaidé pour « des efforts
communs qui permettent aux
différentes parties syriennes
d’élaborer ensemble un mécanisme de résolution du
conflit. Celle-ci se répercutera
alors positivement sur les pays
qui accueillent les réfugiés, et
précisément le Liban, la Jordanie et la Turquie ». Établir
ensuite « les conditions nécessaires pour le retour des réfugiés » promet toutefois d’être
« un processus long et difficile », a-t-elle relevé.
Cette lecture diverge de
celle du ministre Gebran Bassil. « Nous sommes convaincus que seule une solution
politique au conflit préludera
à la naissance d’une nouvelle
Syrie unifiée et au retour des
réfugiés à leur pays. Toutefois, nous considérons que
les conditions nécessaires
pour leur retour en sécurité
pourraient se mettre en place
préalablement à la résolution
politique du conflit », a-t-il
déclaré.
Aux yeux de l’UE, en revanche, s’il est un objectif
réalisable au Liban, séparément du conflit syrien, c’est le
Photo Nasser Trabulsi
déblocage institutionnel.
Lors de sa conférence de
presse au siège de l’Union
européenne, Mme Mogherini
a précisé que « dans un pays
qui fait face à de multiples
défis, il est important d’aller
de l’avant ». Et « cela est un
processus autonome », qui
relève strictement des parties
libanaises. S’il aboutissait, « il
serait accueilli très favorablement par l’UE, dans l’esprit du
dialogue et du compromis ».
De ses interlocuteurs libanais,
elle aurait réussi à recueillir
« une confirmation que les
municipales se tiendront dans
les délais ».
En réponse à une question
de L’Orient-Le Jour, Mme
Mogherini a affirmé que « le
dossier libanais ne fait pas partie des négociations en cours
sur une solution en Syrie,
quand bien même il est partie
prenante à ces négociations ».
Elle a écarté l’hypothèse d’un
règlement fondé sur la partition qui menacerait la sécurité
aux frontières du Liban. « La
seule solution sera celle d’une
Syrie unifiée, séculaire et plurielle », a-t-elle souligné.
Elle s’est en revanche
contentée d’exprimer des
vœux pieux pour ce qui est
d’un déblocage prochain au
Liban. « Il y a toujours un
moyen de trouver une solution dans ce pays, qui est en
soi un miracle, un modèle
de pluralisme et de résilience
unique dans le monde. Le
Liban a la capacité et la force
de toujours trouver une issue,
c’est-à-dire une solution acceptée par tous, comme cela
est de coutume ici. » Pour
elle, « il existe une occasion
en or pour toutes les parties
(en l’occurrence libanaises)
de dialoguer pour trouver des
solutions aux crises et conflits
auxquels nous faisons face »,
a-t-elle conclu.
Les réfugiés syriens au menu des rencontres de Machnouk
à Londres
La crise syrienne et ses répercussions sur le Liban, notamment la question des réfugiés
syriens, ont été hier au menu
des entretiens du ministre de
l’Intérieur, Nouhad Machnouk, en visite à Londres. M.
Machnouk a rencontré le soussecrétaire d’État parlementaire
des Affaires étrangères, Tobias
Ellwood, en présence notamment de l’ambassadrice du
Liban à Londres, Inaam Ossei-
rane, du directeur général de
la Sûreté générale, le général
Abbas Ibrahim, et du chef des
services de renseignements
des FSI, Imad Othman.
À l’issue de l’entretien, M.
Machnouk a appelé « à
l’élection d’un président de la
République dans la mesure
où il n’est plus garanti que
le statu quo actuel persiste »,
mettant en garde contre « des
répercussions sérieuses et pro-
fondes sur la société libanaise,
et la situation en général, si la
vacance persiste ».
Nouhad Machnouk s’est également entretenu avec le président du Conseil de sécurité
britannique, l’ambassadeur
Mark Lyall Grant.
Le vice-ministre
allemand de l’Intérieur
à Beyrouth
Le dossier des réfugiés
syriens, avec ses ramifications
sécuritaires, a également été
au cœur des entretiens du
vice-ministre de l’Intérieur
allemand, Günther Krings, en
visite hier au Liban. M. Krings
a rencontré le ministre des
Affaires sociales, Rachid Derbas, la ministre des Déplacés,
Alice Chaptini, et le directeur
général des Forces de sécurité
intérieure, le général Ibrahim
Basbous.
Assiri : « L’Arabie saoudite restera une terre
d’accueil pour les Libanais »
L’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, a affirmé hier que l’Arabie saoudite
continuera à accueillir à bras
ouverts les hommes d’affaires
libanais.
Dans un entretien accordé
à la Revue de l’économie et des
affaires, M. Assiri a assuré que
le royaume wahhabite sera
toujours une « terre d’accueil »
pour les Libanais, qu’il a d’ailleurs invités à « investir » en
Arabie saoudite. Comme pour
rassurer ces derniers, l’ambassadeur saoudien a souligné que
le Liban ne recevra de son pays
« que du bien, point à la ligne ».
Il a néanmoins appelé « certains
Libanais » à aimer le Liban
comme les Saoudiens l’aiment,
« en évitant de lui nuire aux
niveaux politique, économique
et sécuritaire ». Le diplomate
a estimé dans ce cadre que « le
problème au Liban réside dans
l’influence négative que lui fait
subir la géographie politique
qui le gouverne », soulignant
que « les responsables de cette
situation sont les parties politiques qui puisent leurs forces
de l’extérieur ».
Sur l’aide de l’Arabie saoudite au niveau du dossier de
la présidentielle, M. Assiri a
indiqué que son pays « n’intervient pas dans les noms » des
candidats. Il a exprimé son
mécontentement que « le garant de la Constitution » soit
absent du palais de Baabda,
mettant en garde contre « un
climat de congestion » que cet
état de choses peut nourrir. Il a
appelé dans ce cadre les Liba-
nais à « choisir un président
qui convient » et a insisté sur
l’importance de la libanisation
de cette échéance.
Le diplomate saoudien s’est
néanmoins dit optimiste quant
à l’avenir du Liban, estimant
que « le mélange des communautés et des confessions est
un facteur important de la personnalité distincte et rare de ce
pays ».
16 Libanais expulsés du Koweït,
selon « al-Qabas »
Les services de sécurités
koweïtiens ont expulsé 16
Libanais et 3 Irakiens sur
base de leur appartenance
au Hezbollah, a rapporté
hier le journal koweïtien alQabas.
Des sources informées ont
indiqué dans ce cadre que
« le service de Sûreté de l’État
a dressé une nouvelle liste
comportant les noms de Libanais et d’Irakiens occupant
des postes de directeurs et de
conseillers dans de grandes
sociétés, qui sont devenus
indésirables au Koweït ». Ces
mêmes sources ont affirmé
que « leur expulsion les empêchera également d’entrer
dans les pays du Conseil de
coopération du Golfe ».
Un réseau de fibre optique a été installé
dans plusieurs régions
Un scandale chasse l’autre.
Après celui des déchets – une
affaire qui rentrera sans aucun
doute dans les annales du pays
–, c’est l’affaire des réseaux
illégaux d’Internet qui commence à se dérouler devant les
yeux des Libanais. À la manière des poupées russes, les
révélations se succèdent, dévoilant chaque jour les pièces
d’un puzzle dont certaines
risquent de manquer au final,
comme on en a déjà l’habitude
au Liban.
C’est au cours d’une conférence de presse conjointe que
le ministre des Télécoms,
Boutros Harb, et le président
de la commission parlementaire de l’Information et des
Télécoms, Hassan Fadlallah,
ont divulgué au public certains
aspects de cette affaire, confirmant indirectement, sans les
citer, l’implication à haut niveau de personnes qui seraient
vigoureusement protégées.
MM. Harb et Fadlallah
s’exprimaient à l’issue d’une
réunion urgente de la commission parlementaire, en
présence notamment du procureur général près la Cour de
cassation, le juge Samir Hammoud, du procureur financier,
le juge Ali Ibrahim, du directeur général d’Ogero, Abdel
Monhem Youssef, et d’une
« équipe technique » relevant
du ministère de l’Information.
« Comment se fait-il que
personne n’ait détecté ce réseau de fibre optique et toutes
ces installations d’une si haute
technicité ? » s’est demandé
M. Fadlallah. S’adressant directement aux « ministères et
administrations concernés »,
il s’est interrogé sur la manière avec laquelle les équipements ayant servi à l’installation des stations fournissant
les connexions illégales ont pu
être importés, l’État ayant le
monopole de ce secteur.
« Comment se fait-il que
les services de l’ordre, qui
sévissent dès qu’une nouvelle
tente (non autorisée) est installée, n’ont pas pu déceler
ces équipements gigantesques
perchés sur les sommets des
montagnes ? » s’est encore
demandé le parlementaire,
dans une allusion ironique à
Réunion exceptionnelle de la commission parlementaire en présence du ministre Boutros Harb.
Photo Ani
la « vigilance » dont auraient
fait preuve les FSI lors de la
campagne de démantèlement
des constructions illégales, en
2011, principalement dans les
zones chiites.
Rejoignant toutefois l’avis
du ministre des Télécoms,
le député a insisté sur le fait
que le dossier « doit absolument être traité en dehors des
calculs politiques ».
« Les stations implantées
sur les hauteurs des montagnes importent des heures
de connexion et les distribuent. Il s’est avéré que la
fibre optique a été étendue
dans plusieurs régions et sur
des poteaux électriques appartenant à l’État libanais. C’est
de cette façon que l’Internet
a été distribué aux abonnés », a déclaré M. Fadlallah.
« Ces fibres sont sophistiquées et l’État libanais n’en
possède pas », a-t-il indiqué.
Le réseau de fibre optique
illégal a été édifié de Jounieh
jusqu’aux portes de Saïda, en
passant par Jbeil, Jal el-Dib,
Jdeidé, Achrafieh et Choueifate, a ajouté le député.
Mais les violations ne s’arrêtent pas à ce stade, a-t-il
poursuivi en substance, précisant qu’un câble sous-marin a été installé « entre Nahr
el-Kalb et Nahr Ibrahim ».
En bref, des installations
d’une haute sophistication
que même l’État ne possède
pas et qui exigent, pour leur
installation, l’intervention de
professionnels de haut niveau.
« Nous voulons suivre ce
dossier jusqu’au bout et nous
avons demandé au ministère
des Télécoms et aux appareils
sécuritaires de poursuivre le
démantèlement du réseau
étendu dans plusieurs régions
libanaises. Il ne faut pas qu’il
y ait de complaisance face à ce
dangereux dossier », a affirmé
M. Fadlallah.
Le député a précisé que
quatre stations ont déjà été
démantelées et que l’affaire
est désormais devant la justice. « Le pouvoir judiciaire
devra poursuivre l’enquête »,
a-t-il dit, précisant que le
ministère et la commission
des Télécoms coopèrent avec
la justice. Il a dans ce contexte
demandé aux ministères de
l’Intérieur et de la Défense
s’ils possédaient des informations sur l’entrée au Liban
et l’installation des appareils,
déplorant toutefois l’absence
de représentants de ces deux
institutions à la réunion.
M. Fadlallah a également
appelé le Premier ministre
Tammam Salam à convoquer
« une réunion urgente sécuritaire afin que le gouvernement
débatte du dossier ». « Nous
tenons à appliquer la loi et
à combattre la corruption
et l’espionnage israélien »,
a affirmé le député membre
du Hezbollah. « Nous continuerons à considérer ce dossier comme étant sensible au
niveau sécuritaire, vu qu’il est
lié à la souveraineté nationale
et à la sécurité des Libanais »,
a-t-il assuré.
Harb et les connexions
israéliennes
Le ministre des Télécoms
Boutros Harb a ensuite pris
la parole pour assurer que son
ministère poursuit son travail
et qu’il a été mis un terme au
« noyautage sécuritaire », évoquant toutefois la possibilité
de découvrir, dans les jours
qui viennent, d’autres « stations illégales ». Le ministre a
toutefois confirmé, « preuves
à l’appui, que les connexions
illégales sont liées à Israël ».
M. Harb a par ailleurs déploré les attaques dont il a fait
l’objet pour avoir dénoncé ces
violations graves à la sécurité
de l’État. « Certaines parties
ont été dérangées par les mesures prises par le ministère
dans le dossier de l’Internet
illégal et ont attaqué le ministère », a-t-il dénoncé. Il a
également critiqué les propos
« de certaines forces politiques
qui ont confondu la politique
et la sécurité nationale ». Et
M. Harb de souligner enfin la
nécessité de ne pas mélanger
les « règlements de comptes
politiques et personnels avec
l’intérêt national ».
Joumblatt : « De grâce, épargnez-nous les théories du complot
israélien... »
Le chef du Rassemblement
démocratique, le député
Walid Joumblatt, a sonné la
charge hier contre le PDG de
la société des télécoms Ogero,
Abdel Menhem Youssef, sans le
nommer, dans le cadre d’une
série de tweets acerbes sur le
scandale d’Internet illégal.
« L’on commence à parler des
détails du réseau, comme nous
l’avions prévu, et de la part
du ministère concerné aussi,
comme nous l’avions prévu,
avec les aveux du plus grand
parmi ceux qui contrôlent le
ministère concerné, qui y ont
établi leur hégémonie et qui y
sont protégés », a indiqué M.
Joumblatt, dans une allusion
claire à M. Youssef.
« C’est lui qui a évoqué plusieurs sites et qui s’étonne, le
pauvre, du fait qu’ils aient été
mis en place et des moyens qui
ont été employés, prétendant
presque ne rien en savoir », a
poursuivi le chef du Parti socialiste progressiste (PSP). « Pauvre
de lui ! Voilà que les théories
ont commencé à fuser, et,
avec, les intimidations et l’étonnement : comment a-t-on bien
pu installer ces équipements à
l’insu de l’État ! Diantre ! » a
ajouté Walid Joumblatt.
« Naturellement, la justice va
se saisir de ce dossier d’une
main de fer… Mais le plus
saisissant – faut-il en rire ou
en pleurer ? – est la version
qui commence à circuler,
selon laquelle il s’agirait d’un
complot sioniste, comme si ces
équipements étaient descendus du ciel et avaient été
parachutés par un escadron
de commandos israéliens,
qui opérerait au secret depuis
des années… jusqu’à ce que
la chose soit découverte ! » a
encore dit M. Joumblatt, sur le
même ton désopilant.
« La question qui se pose,
dans ce cadre, est la suivante :
pourquoi les différentes institutions sécuritaires n’ont pas
aussitôt découvert cette percée
sioniste dangereuse, qui a
conduit certaines institutions,
présents pour les assister.
Pour ces raisons, nous avons
mis en place au Liban un
fonds spécial pour les aider
et qui recevra directement
les dons de la communauté
internationale. Nous tenons
surtout à engager le dialogue
avec les comités palestiniens
au Liban pour trouver la
meilleure solution concernant
l’hospitalisation. » Dans
le même cadre et malgré
la décision de l’Unrwa, les
réfugiés palestiniens du
Liban refusent de lâcher
prise. Hier, dans le camp
de Aïn el-Héloué, ils
recueillaient des signatures
contre la politique de
l’Unrwa, qu’ils comptent
présenter au secrétaire
général de l’Onu, Ban Kimoon, lors de sa visite au
Liban, à la fin de ce mois.
communiqué publié à l’issue
du sit-in, les parents des
militaires otages ont appelé
« les autorités à poursuivre
leurs efforts pour libérer leurs
bien-aimés ». S’excusant
auprès des Libanais « pour
avoir bloqué la route », ils ont
souligné que s’ils ont recours
parfois à des mesures qui
dérangent, comme le blocage
des routes, c’est bien pour que
les autorités n’oublient pas
leur cause. Le texte s’adresse
également à l’émir de l’État
islamique, le priant « d’être
clément avec les militaires
détenus et leurs parents qui
les attendent depuis plus d’un
an et demi ». Le communiqué
accuse également certains
responsables libanais qui
veulent que le dossier soit
oublié et qui prétendent qu’il
ne faut pas négocier avec l’EI
pour préserver le prestige
de l’État. « Nos enfants
sont des militaires qui ont
été enlevés en défendant le
Liban et ils méritent d’être
libérés », ont-ils dit. Les
parents des militaires détenus
ont également remercié le
Premier ministre Tammam
Salam et le directeur général
de la Sûreté générale, le
général Abbas Ibrahim, pour
les efforts qu’ils déploient
dont l’armée et le palais présidentiel, à passer un contrat
avec – oh pardon ! –, traiter
avec ce réseau israélien ?
C’est le conflit d’intérêts entre
les différents gangs sécuritaires, militaires, médiatiques,
ministériels et autres qui a,
semble-t-il, conduit à ce que
l’affaire soit étalée au grand
jour ! » a-t-il noté.
Et de conclure : « Qui est la
personne ou qui est l’instance
garantie qui pourrait nettoyer
cette saleté qui s’accumule
et qui augmente ? Mais, de
grâce, épargnez-nous les
théories du complot sioniste.
Les gens comme vous suffisent
amplement. »
Brèves
CAMPS PALESTINIENS
L’Unrwa suspend
jusqu’au 21 avril sa
nouvelle politique
d’hospitalisation
L’Unrwa a pris la décision,
hier, de suspendre sa
politique d’austérité relative
à l’hospitalisation adoptée
au début de l’année, et cela
jusqu’au 21 avril prochain.
« Nous avons pris cette
décision pour discuter avec
les responsables des comités
des réfugiés palestiniens
au Liban afin de trouver la
solution la plus adéquate.
Cette décision a été
ratifiée par la présidence
de l’Unrwa », souligne un
communiqué publié par
l’agence onusienne spécialisée
dans l’assistance aux réfugiés
palestiniens. Rappelons que
l’Unrwa avait notamment
décidé de réduire à 80 %
l’aide à l’hospitalisation
qu’elle accordait aux réfugiés
souffrant de maladies
chroniques, ce qui avait
provoqué un tollé dans tous
les camps du Liban. Le
texte publié par l’Unrwa,
hier, souligne : « Nous ne
sommes pas indifférents aux
problèmes auxquels font
face les réfugiés les plus
vulnérables, et nous sommes
MILITAIRES DÉTENUS
PAR L’EI
Les parents manifestent
à l’entrée
de Ersal
Les parents des militaires
détenus par le groupe État
islamique ont bloqué, hier,
lors d’une manifestation,
la route menant à Ersal,
observant un sit-in de
plusieurs heures. Dans un
pour la libération de leurs
enfants.
AFFAIRE KADHAFI
Nouvelle demande pour
la libération de Hassan
Yaacoub
L’équipe chargée de la
défense de l’ancien député
Hassan Yaacoub, impliqué
dans le kidnapping de
Hannibal Kadhafi, a appelé
les autorités judiciaires à
le libérer. Les avocats ont
déposé une demande auprès
du juge d’instruction, Peter
Germanos, au nom de la mère
de l’ancien député, appelant à
« un retour à la conscience et
la justice ». Un communiqué
publié par la famille de Hassan
Yaacoub souligne que « le
ministre démissionnaire de
la Justice, Achraf Rifi, avait
assuré dès les premiers jours
de l’arrestation que le dossier
est juridiquement vide, et
la ministre de la Justice par
intérim, Alice Chaptini, a
affirmé, il y a tout juste une
semaine, que ce que Hassan
Yaacoub a fait est digne de
respect parce qu’il pourrait
faire la lumière sur un
important dossier libanais, à
savoir la disparition en Libye
de Moussa Sadr et de ses deux
compagnons ».
4
Liban
mardi 22 mars 2016
Crise des déchets
Reportage
Le travail en marche dans les
deux sites proches de Beyrouth,
la colère gronde à Saïda
Sous leur tente de réfugiés, Chadi invente une
machine à laver et Chadia des histoires d’amour
Zeina, mère syrienne d’origine turkmène installée à Douris, n’a
pas pu scolariser tous ses enfants au Liban. Ils n’en ont pas moins
développé de beaux talents.
La soirée d’hier a été marquée par un sit-in de « Nous réclamons des
comptes » devant la compagnie Sukleen, qui a dégénéré.
Le gouvernement s’apprête à
exécuter son plan de gestion
des déchets, celui qui repose
sur la création de deux décharges côtières, l’une à Bourj
Hammoud, pour les déchets
du Metn et du Kesrouan (environ 1 200 tonnes par jour)
et l’autre sur le littoral de
Choueifate, sur la plage dite
de Costa Brava. Sur les deux
sites, des terrains sont déjà
préparés pour le stockage des
ballots de déchets en attendant l’enfouissement, après la
construction d’un brise-lame
en mer.
Au grand dam des écologistes, ce plan conduira donc
au remblayage d’énormes
superficies en mer, ce qui signifie de graves dégâts sur le
littoral et la mainmise sur des
biens-fonds maritimes, même
si les responsables assurent
qu’ils resteront publics et à la
disposition des municipalités.
Mais il n’y a pas que
l’aspect écologique : le collectif « Nous réclamons des
comptes » a effectué hier
un sit-in devant le siège de
la compagnie Sukleen à La
Quarantaine pour protester
contre le renouvellement du
contrat de cette compagnie
avec l’État, pour appliquer le
nouveau plan de gestion des
déchets, alors même qu’elle
devrait être entendue par le
parquet financier pour malversations et non-respect de
son contrat. Durant le sit-in,
en réponse à des slogans scan-
dés par les jeunes du mouvement, des employés et des
gardes de Sukleen ont réagi
violemment, s’attaquant aux
manifestants et les rouant de
coups, comme l’assure la militante Nehmat Badreddine à
l’Agence nationale d’information (Ani). La scène a également été filmée par les caméras de télévision.
En ce qui concerne le plan,
le président du conseil municipal de Bourj Hammoud,
Antranik Messerlian, précise à L’Orient-Le Jour que
les travaux ont commencé
sur le terrain « pour préparer
la décharge, durant dix jours
environ, sur un terrain proche
du dépotoir mais pas directement sur la mer ». Il affirme
qu’« un ingénieur, désigné
par la municipalité, sera présent à toutes les étapes pour
contrôler le travail comme le
tonnage, d’ailleurs ».
Rappelons que la montagne
d’ordures, vestige des années
de guerre, sera également traitée par un tri sur place. Quant
aux déchets nouveaux provenant des deux cazas, ils seront, rappelle M. Messerlian,
« acheminés vers le centre de
tri de La Quarantaine, puis
vers le centre de compostage de Coral, où les ordures
organiques seront traitées et
stérilisées, avant d’être disposées en ballots totalement
stériles qui seront utilisés pour
remblayer la mer, une fois le
brise-lame terminé ».
Malgré la contestation
populaire, le projet est en
marche également à Costa
Brava, puisque des tracteurs
balisent un terrain sur la
mer depuis la semaine dernière. Dans ce site, point de
décharge sauvage vieille de
plusieurs décennies, mais les
remblais résultant de la destruction de la banlieue sud
de Beyrouth durant la guerre
israélienne de 2006. Contrairement à Bourj Hammoud, il
y aura un centre de tri à même
ce site.
À Naamé aussi, les camions
transportent les déchets sur le
site malgré un week-end de
colère des habitants, qui ont
tenté d’empêcher une réouverture de la décharge (voir
L’OLJ du 21 mars).
Mais c’est à Saïda que
la contestation s’est fait
entendre hier. La ville, qui
dispose d’une usine de compostage des déchets, devrait
traiter quelque 200 tonnes des
déchets de Beyrouth par jour,
dans le cadre de ce plan. Or il
semble qu’il n’y a pas d’unanimité autour de cette question
dans la ville. La colère gronde
déjà en raison de l’arrivée de
tonnes de déchets de régions
comme Hazmieh et Jounieh : de jeunes hommes ont
tenté d’entraver hier la route
de deux camions qui se dirigeaient vers l’usine. Les forces
de l’ordre ont dû intervenir
pour empêcher une dispute
entre ces jeunes hommes et
les chauffeurs des camions.
L’Organisation nassériste
a appelé à « rester vigilant
face au ballet grandissant de
camions de déchets venus de
l’extérieur du caza de SaïdaZahrani », révélant que ces
jeunes hommes sortent de ses
rangs. Elle pointe du doigt
« la pollution grandissante
du littoral de Saïda ». Elle
demande « à la municipalité
de Saïda et aux deux députés de la ville de se montrer
solidaires des habitants et de
protéger la santé publique et
l’environnement ».
Même son de cloche auprès de l’ancien président du
conseil municipal de Saïda,
Abdel Rahman Bizri. Celuici estime « qu’il ne faut pas
introduire dans la ville des
déchets venus d’ailleurs, tant
que le plan gouvernemental
n’est pas clair », insistant sur
le fait qu’« il faut s’assurer que
les intérêts de la ville sont pris
en compte et que la source de
ces déchets est bien identifiée ».
Pour sa part, la Jamaa islamiya déplore que « les solutions au problème des déchets
ne soient pas radicales, alors
que Saïda se retrouve une fois
de plus au cœur de la problématique. Nous refusons
totalement que des déchets
de l’extérieur du caza soient
introduits dans la ville avant
qu’il y ait une entente autour
de tous les détails », poursuit
le communiqué.
Blé contaminé
Trois ministères imposent un contrôle rigoureux
Une équipe de travail a été mise en place pour un règlement à court,
moyen et long terme.
Passé la polémique interministérielle
autour
des
compétences des différents
départements officiels et du
bien-fondé des tests effectués
sur des échantillons de blé,
les ministres de l’Agriculture, Akram Chehayeb, de
la Santé, Waël Bou Faour, et
de l’Économie, Alain Hakim,
ont décidé de mettre en place
une équipe de travail commune qui aura pour mission
de régler la répartition des
compétences entre les organismes chargés de surveiller
l’hygiène alimentaire.
Les trois ministres ont tenu
hier une conférence de presse
conjointe au cours de laquelle
M. Chehayeb a d’emblée
annoncé que décision a été
prise, avec ses deux collègues,
de continuer à faire preuve
de fermeté dans les mesures
adoptées pour s’assurer que
le blé importé ne comporte
aucun risque pour la santé, à
travers la multiplication des
tests, notamment pour traquer les mycotoxines, notamment les aflatoxines et les
ochratoxines.
Rappelons que, mercredi
dernier, son collègue, Waël
Bou Faour, avait révélé la
présence de taux anormalement élevés d’ochratoxines,
un parasite fongique cancérigène, dans le blé, en exposant
les résultats de tests effectués
sur du blé importé de Russie.
L’équipe de travail constituée regroupe des représentants des trois ministères et
des spécialistes universitaires.
Elle aura pour mission de
mettre en place un plan d’ac-
tion afin de régler à court,
moyen et long terme le problème de contamination du
blé par des matières potentiellement toxiques. « Décision a été également prise à
court terme de faire preuve
de rigueur dans la stérilisation
périodique des silos et des entrepôts pour garantir la qualité du blé », a insisté Akram
Chehayeb avant d’ajouter :
« Les trois ministères suivent
le dossier de près. Nous ne
permettrons pas la présence
de matières cancérigènes à
la table des Libanais. » Il a
expliqué que son département
adopte les normes de contrôle
définies par l’Union européenne et la Fao, et qu’il est
question actuellement de les
introduire à Libnor.
Résultats homogènes
Se voulant rassurant comme
son collègue, le ministre de la
Santé a expliqué que les tests
menés par son ministère ne
sont pas « en contradiction
avec ceux effectués par le ministère de l’Économie ». « Ce
qui s’est passé, c’est que des
échantillons ont été prélevés
à des périodes différentes, ce
qui a donné des résultats différents. Mais, dans le même
temps, cela prouve que tout
le blé ne contient pas de matières cancérigènes », a-t-il
insisté. S’il a fait cette mise
au point, c’est parce qu’après
sa conférence de presse de
mercredi‫ و‬le ministère de
l’Économie avait brandi des
résultats contradictoires pour
assurer que le blé était sain.
Waël Bou Faour s’est arrêté
sur le problème des compétences ministérielles, en rappelant qu’en vertu d’un arrêté
qui porte le numéro 57, c’est
le ministère de l’Agriculture
qui examine les cargos de
blé avant leur déchargement.
Selon ses explications, le texte
a été amendé par les trois
ministères, mais les commerçants s’y étaient opposés.
« Nous œuvrons aujourd’hui
pour l’amender de nouveau.
Nous avons besoin de règlements communs que l’équipe
de travail va essayer de dégager en coordination avec le
ministère de l’Industrie et
Libnor », l’Institut libanais de
normalisation, a encore dit le
ministre qui a insisté sur « le
besoin de solutions rapides ».
M. Bou Faour a anticipé
les protestations de ceux qui
pourraient être lésés par les
nouvelles mesures officielles
restrictives, en invitant ceux
« à qui nos décisions ne
plairont pas à se référer au
Conseil d’État ». Il a en outre
souligné le besoin d’améliorer l’état des silos au port de
Beyrouth, une opération dont
le coût a été évalué à 10 millions de dollars, ainsi que les
entrepôts de blé dans la Békaa
« parce qu’en juillet le blé ne
peut plus être entreposé dans
les silos ». Il a demandé que
ces fonds soient débloqués
sans tarder.
Hakim : Surveiller
la chaîne alimentaire
Le ministre de l’Économie a souligné à son tour
la nécessité d’amender les
mécanismes de contrôle, en
insistant sur le fait que le problème de la répartition des
compétences ne se limite pas
au contrôle du blé. « Nous
essayons de mettre en place
un mécanisme pour surveiller la chaîne alimentaire du
début à la fin », a-t-il dit,
avant d’exposer, en réponse
à une question, tout le circuit
par lequel passe le blé depuis
son déchargement des cargos
jusqu’à sa distribution sur le
marché. Il a expliqué que son
département soumet le blé à
des analyses mensuelles avant
d’autoriser sa distribution sur
le marché.
Parallèlement, le ministère
de l’Économie a fait paraître
un communiqué dans lequel
il précise que ses entrepôts à
Tal Amara, près de Rayyak,
dans la Békaa, servent à emmagasiner le blé local délivré
par les agriculteurs. Ils sont
actuellement vides, le ministère n’ayant pas reçu la récolte
de 2015, selon le texte qui
ajoute que, suite à deux notes
écrites qu’il lui avait adressées
en novembre 2014, puis en
janvier 2015, pour réclamer
le réaménagement et la restauration de ces entrepôts,
le gouvernement a chargé
en février dernier le Conseil
du développement et de la
reconstruction d’effectuer une
première étude d’évaluation
des coûts, actuellement en
cours d’élaboration.
Au cours de sa réunion
hebdomadaire, hier, le bureau
politique Kataëb s’est félicité
des explications fournies par
Alain Hakim au sujet de l’hygiène alimentaire.
Les ministres Alain Hakim, Akram Chehayeb et Waël Bou Faour ont donné hier une conférence de presse conjointe.
Photo ANI
Patricia KHODER
Douris est un village de la
Békaa, non loin de la frontière
avec la Syrie. Ici, de nombreux
Bédouins, de nationalité syrienne, qui avaient l’habitude
de se déplacer avec les saisons,
ont été naturalisés libanais en
1994. La localité, située au
pied de l’Anti-Liban, était majoritairement chrétienne. Ce
n’est plus le cas actuellement
du point de vue de l’habitat.
Dans d’immenses terrains appartenant aux chrétiens qui ne
se rendent plus à leur village,
des réfugiés syriens ont dressé
des tentes.
« Nous sommes des tribus
d’origine turkmène. Nous
avons des proches qui ont été
naturalisés ici. Nous sommes
de nationalité syrienne et
sommes sédentarisés. Nous
habitions la zone des Macharih, face à Qaa (du côté
syrien), et nous avions des terrains agricoles. Nous sommes
arrivés au Liban il y a un peu
plus de trois ans et nous avons
dressé des tentes ici. Il y a trois
ans, nous pouvions voir notre
maison à partir de la frontière
libanaise. Ce n’est plus le cas
actuellement, des monticules
de sable déposés par les militaires libanais bouchent désormais la vue et protègent la
frontière libanaise », raconte
Zeina Ghorli, 37 ans.
Accueillante et discrète au
premier abord, Zeina a une intelligence innée, même si elle
avoue être analphabète. « En
Syrie, même si nous étions des
agriculteurs, nous vivions bien.
Nous avions des moutons et
des brebis. Nous labourions
la terre et les enfants allaient à
l’école. Mes enfants sont brillants. J’ai toujours tenu à les
éduquer, même si je ne sais ni
lire ni écrire », ajoute-t-elle.
Et elle a surtout donné de la
confiance à ses cinq enfants.
Les encourageant à aller à
l’école – même si au Liban cela
n’a pas été possible – et à avoir
des activités, des passe-temps
favoris. Aujourd’hui, un seul de
ses enfants, Ahmad, 7 ans, fréquente l’école publique. Il a été
impossible aux quatre autres de
poursuivre leurs études, en raison de la difficulté du système
scolaire bilingue libanais et de
la difficulté des réfugiés à avoir
accès à l’école publique, il y a
trois ans.
Ce n’est en effet que cette
année, grâce à une initiative de
l’Unicef, que plus de 200 000
enfants syriens ont pu être scolarisés.
Zeina Ghorli encourage ses
enfants à avoir des passetemps favoris. Elle aurait aimé
qu’ils restent à l’école, mais
cela était impossible.
reproductions de paysages et
de personnages de dessins animés, de Disney ou de mangas.
Chadi, 13 ans, est un surdoué.
Même s’il ne va plus à l’école,
il invente des appareils électroménagers. C’est tout le camp
qui parle de lui et de sa dernière invention : une machine
à laver faite maison. Le garçon,
un peu timide, qui travaille actuellement pour aider financièrement sa famille auprès d’un
tôlier de Baalbeck, rêve de
changer de boulot et d’être accepté par un nouveau patron :
un électricien de la localité.
« Je ne lui ai pas dit ce que je
sais faire… Mais je traîne chez
lui après mon travail et j’espère
qu’il m’embauchera », dit-il.
Parlant de sa machine à laver,
il s’exclame : « C’est simple !
J’ai pris un bidon en métal,
je lui ai intégré un moteur et
une hélice. Ça a tout de suite
fonctionné. J’ai rempli le bidon
d’eau et j’ai mis mes chaussettes dedans. Ça a tourné. Ça
a vraiment marché ! »
Chadi a fait deux exemplaires de cette machine : l’un
qu’il a montré à tout le camp,
et l’autre qu’il a spécialement
confectionné pour le centre
Bosma, à Baalbeck, mis en
place par l’association Mer-
Chadia, 17 ans, a déjà écrit
onze nouvelles et pièces de
théâtre.
cyCorps. Ce centre destiné
aux enfants libanais, syriens et
palestiniens prévoyait de nombreuses activités d’éveil, notamment des cours de théâtre,
d’informatique, d’anglais et de
chant, et assurait aux enfants
qui le fréquentaient un soutien
psychologique. Par manque de
fonds, les centres Bosma de
MercyCorps dans la Békaa – à
Baalbeck et à Barr Élias – ont
fermé provisoirement leurs
portes. D’autres sont toujours
ouverts au Liban-Sud, notamment à Saïda et à Tyr.
Tous les enfants de Zeina
passaient leur temps au centre
Bosma. Chadia, 17 ans, l’aînée
de la famille, a écrit plusieurs
pièces de théâtre qui devaient
être jouées par ses camarades
qui se rendaient au centre.
Le format d’un vrai
scénario
Chadia ne va plus à l’école
depuis qu’elle est arrivée au
Liban. « J’étais première de la
classe. Je préparais mon brevet. Mais nous avons quitté
notre village au beau milieu de
l’année », raconte-t-elle. « J’ai
commencé à écrire des nouvelles alors que j’étais encore
en Syrie. Mes profs m’avaient
encouragée. Là, en trois ans,
j’ai écrit onze histoires et
pièces de théâtre ainsi que cinq
poèmes », dit-elle.
La première nouvelle est
une histoire d’amour entre un
magicien et une fée. Elle avait
écrit un poème aussi et dessiné
une image ayant cette première
histoire pour thème. C’est avec
ses cahiers d’écolière qu’elle a
fui la Syrie pour venir au Liban. Elle a recopié sa première
histoire sur un nouveau cahier.
Comme elle n’avait rien à faire
sous la tente, elle s’est mise à
écrire encore et encore. Le
centre Bosma l’a encouragée à
créer des pièces de théâtre que
les élèves jouaient sur place.
« Le prof de théâtre n’en
croyait pas ses yeux. Au début, il pensait que quelqu’un
m’avait aidée », rapporte-telle, montrant fièrement son
cahier aux pages couvertes
d’une écriture impeccable.
Les idées sont claires et les
histoires obéissent toutes aux
règles de la littérature, avec des
personnes qui évoluent, une
histoire qui atteint une apogée
avant de se dénouer, inévitablement, en happy ending.
Pour les pièces de théâtre,
Chadia a adopté – sans que
personne ne le lui apprenne –
le format du vrai scénario, avec
descriptions et dialogues.
L’adolescente invente des
histoires d’amour où le fantastique se mêle au réel. Et
ce n’est pas tout. Ayant une
prédilection pour les films de
Bollywood, elle a appris seule
à distinguer quatre langues
parlées en Inde : le hindi, le
bengali, l’ourdou et le pendjabi. Elle explique la différence
dans les accents, les mots et les
tonalités et révèle : « J’ai appris
en lisant les sous-titrages en
arabe. Tous les jours, je vois au
moins un film. Ça me transporte ailleurs et ça m’inspire
aussi pour mes histoires. »
Chadia rêve de devenir, un
jour, écrivaine.
Le centre
de MercyCorps
Les quatre enfants de Zeina
qui ne vont pas à l’école ont
cependant des occupations.
Mohammad, 12 ans, est un
très bon acteur. Chaza, 16 ans,
dessine. Elle fait d’excellentes
Zeina, entourée de ses cinq talentueux enfants.
Société
Les mamans des femmes victimes de violence
domestique ne célèbrent plus la fête des Mères
De mai 2013 à ce jour, les cas de vingt et une femmes victimes de
violence domestique ont été rapportés. Pas un seul jugement n’a
encore été émis contre les coupables.
Nada MERHI
La fête des Mères, hier, a été
imprégnée, pour certaines
d’entre elles, de souffrance et
de colère contre l’atermoiement observé dans le jugement des personnes coupables
de violence contre les femmes.
Loin d’être joyeuse, cette fête
ne fait que remuer encore plus
le couteau dans la plaie. De
cet être cher dont la vie a été
volée par un conjoint violent,
il ne reste plus qu’un souvenir
et des portraits qui ornent les
coins de la maison.
« La fête des Mères ? Nous
la passons en pleurant ! Cela
fait deux ans que ma fille a
été tuée et son meurtrier est
aujourd’hui en liberté ! » Les
larmes perlant au coin des
yeux, Zeinab Mounzer tente
de rester mesurée. Sa fille
avait été tuée d’une balle tirée
par son mari pour avoir osé
demander le divorce, parce
qu’elle ne pouvait plus endurer la violence qu’il lui faisait
subir. Roukaya était enceinte
et mère de deux enfants, alors
âgés de 5 et 3 ans.
« Depuis que ma sœur Latifé a été tuée, nous ne célébrons plus la fête des Mères,
confie de son côté Fatmé
Kassir. C’est une date triste
pour ses enfants et pour ma
mère qui ne se remet toujours
pas de sa mort. Après douze
ans de souffrance, Latifé avait
réussi à obtenir le divorce et la
garde de ses enfants. Six mois
plus tard, le 13 avril 2010, son
ex-mari était venu lui rendre
visite, sous prétexte de voir
les enfants. C’est alors qu’il
l’a tuée. Il a avoué son crime
et a été jugé à dix-huit ans de
prison. Mais cela ne suffit pas.
Si la sanction avait été plus sévère, elle aurait servi de leçon
pour d’autres hommes. »
Brandissant
une
pancarte qui dénonce « la peine
réduite » dont a écopé le
« meurtrier » de sa sœur, Fatmé Kassir a rejoint hier le rassemblement de solidarité avec
les mères des femmes victimes
de violence domestique, organisé par l’ONG Kafa devant le
ministère de la Justice, à Ba-
daro, pour rappeler aux autorités concernées et à l’opinion
publique ces dossiers qui sont
toujours en suspens. L’ONG
a également remis une lettre
à la directrice générale du ministère de la Justice, la magistrate Mayssam Noueiri, dans
laquelle elle affirme qu’elle
continuera à soutenir ces
familles et qu’elle ne baissera
pas les bras « parce que nous
avons des droits et nous continuons à faire confiance au
rôle de la justice pour mettre
fin à la violence domestique à
travers des procès rapides et
des sanctions sévères et dissuasives ». L’ONG rappelle
dans ce cadre que depuis mai
2013 à ce jour, les cas de vingt
et une femmes tuées par l’un
des membres de leurs familles
ont été rapportés. Pas un seul
jugement n’a encore été émis.
« En cette journée, nous ne
pouvons pas oublier qu’il y a
des femmes qui ont été tuées
de sang-froid devant leurs
enfants et que des mamans
ont perdu goût à cette fête
parce qu’elles ont perdu leurs
filles, explique Leila Awada,
avocate et membre de l’ONG
Kafa. À ce jour, pas un seul
jugement n’a été émis contre
les coupables. Plus encore,
certains d’entre eux sont toujours en liberté. Le mari de
Roukaya Mounzer a même
bénéficié d’une remise en liberté, bien qu’il ait été jugé et
que son dossier ait été déféré
devant la cour d’assises. »
Et Leila Awada d’affirmer :
« On ne peut pas mettre un
terme à la violence domestique ou du moins en limiter les dégâts que si les deux
processus judiciaires de la
sanction et de la protection
vont de pair. Pour ce qui est
de la protection, la prestation
des magistrats est efficace
et exceptionnelle. Reste que
les procès soient accélérés et
que les sanctions soient suffisamment dissuasives. Nous
savons tous que le processus judiciaire est lent. C’est
la raison pour laquelle nous
appelons à la création d’un
tribunal chargé des affaires
familiales. »
Liban
mardi 22 mars 2016
Portrait de femme
Je n’abandonnerai jamais la lutte...
À l’occasion de la Journée mondiale des droits de la femme, célébrée le 8 mars,
« L’Orient-Le Jour » esquissera le portrait d’une femme chaque mardi du mois de mars.
Une femme de chez nous, aux droits bafoués par la famille, par la société, par l’État.
Aujourd’hui, Nadira Nahass, de Beyrouth, mariée à un étranger, montre du doigt l’État
et la société machistes qui l’empêchent de transmettre sa nationalité libanaise à sa famille.
Anne-Marie EL-HAGE
« Femmes de mon pays, sortez de votre silence. Réclamez
vos droits. Descendez dans
la rue. Exigez de transmettre
votre nationalité libanaise à
vos époux étrangers et à vos
enfants. Harcelez l’État pour
parvenir à vos fins. Et continuez, jusqu’à obtenir gain
de cause ». C’est le message
qu’adresse l’activiste Nadira
Nahass aux femmes libanaises
à l’occasion de la fête des
Mères.
Cette citoyenne libanaise,
membre exécutif de la campagne Jinsiyati, « Ma nationalité, un droit pour moi et ma
famille », mariée à un Américain et mère de deux jeunes
gens américains de 26 et 20
ans, en a ras le bol de souffrir
de discrimination au quotidien
et de faire subir cette injustice
à sa famille. « Nous les femmes
sommes considérées comme
des citoyennes de seconde
catégorie, gronde-t-elle. Nos
époux sont étrangers et ne
peuvent prétendre à la nationalité libanaise. Nous ne pouvons pas non plus transmettre
notre nationalité à nos enfants
qui demeurent étrangers dans
leur propre pays, même s’ils
y sont nés, s’ils en parlent la
langue à la perfection, s’ils y
font leurs études et s’ils rêvent
d’y vivre. La Constitution libanaise assure pourtant que tous
les citoyens sont égaux. »
Professions interdites
La militante ne rate pas une
occasion de sensibiliser « une
société libanaise machiste » à
cette cause qu’elle a épousée
depuis une bonne vingtaine
d’années, depuis qu’elle est
rentrée des États-Unis pour
vivre au Liban, avec mari et
enfants, parce qu’elle y a sa
famille et ses amis, parce que
la vie y est plus belle aussi.
Opinion
« La déception était immense,
lorsque nous avons appris qu’ils
n’avaient pas droit à la nationalité. Mais à l’époque, le sujet
était tabou, voire honteux. Nul
n’en parlait, de peur d’être
considéré comme citoyen de
seconde classe », révèle-t-elle,
relatant les tracasseries liées
à l’obligation pour sa famille
d’obtenir un permis de séjour.
Ce permis était alors payant et
devait être renouvelé chaque
année. « Si les formalités ont
été simplifiées au fil des années
(les permis de séjour sont gratuits et valables pour trois ans),
un oubli peut leur coûter 500
dollars et une interdiction
de voyager », dénonce Mme
Nahass. Et puis, la femme ne
comprend pas pourquoi elle
et sa famille doivent faire la
queue avec la main-d’œuvre
étrangère domestique, à la
Sûreté générale, pour effectuer
leurs formalités. « Je suis pourtant libanaise. La moindre des
choses serait de consacrer un
guichet aux mères libanaises »,
martèle-t-elle.
Le plus dur pour cette laborantine médicale, aujourd’hui
femme au foyer, est d’accepter
le fait que son époux ingénieur
ne puisse exercer sa profession au Liban. C’est tellement
compliqué qu’il a jeté l’éponge
et travaille dans les pays arabes,
affirme-t-elle. Pire encore,
ses fils n’ont pas accès à de
nombreuses professions. Son
aîné médecin n’a pas le droit
d’ouvrir un cabinet médical au
Liban ni de s’inscrire à l’ordre
des médecins. « C’est aux USA
qu’il se spécialise et qu’il envisage de travailler. Mais que
fera-t-il si son épouse libanaise
réclame de retourner au Liban
? » demande-t-elle. Quant à
son cadet, il rêve de devenir
pilote, mais en tant qu’étranger, il n’a pas été accepté par
la Middle East Airlines. « Il
devra partir lui aussi. Et pour-
La militante aux premières lignes lors d’une manifestation pour le droit de la femme libanaise à
transmettre sa nationalité à sa famille. Photo fournie par Jinsiyati
tant, il aime le Liban, mais
c’est le Liban qui ne veut pas
de lui », dénonce-t-elle, déplorant que ses enfants soient
considérés « comme moins
libanais que ceux nés d’un père
libanais ».
Nadira Nahass est intarissable sur les violations des
droits des enfants étrangers de
mère libanaise. Des violations
difficiles à assumer par les
familles démunies, car les enfants n’ont pas la priorité dans
les écoles publiques, n’ont pas
accès à la Sécurité sociale ou à
la prise en charge du ministère
de la Santé, révèle-t-elle. Sans
oublier les restrictions concernant l’héritage ou le droit de
propriété.
Promesses dans le vide
Alors, cette blondinette
aux cheveux courts, sportive
et déterminée, se mobilise,
aux premières lignes lors des
manifestations, et frappe aux
portes des hommes poli-
À ma mère...
J’avais la trentaine passée
lorsque j’ai donné naissance
à ma fille. L’attente a été
longue, interminable, presque
infinie. J’avais toujours caressé
le rêve d’enfanter, il me fallait
produire pour être, procréer
pour exister, vraisemblablement par besoin d’immortaliser, de perpétuer, de perdurer,
demeurer, continuer, me réaliser. J’ai été incapable d’identifier ma fille à sa naissance.
À la pouponnière, tous les
bébés se ressemblent. Ils sont
tous mignons, attendrissants,
émouvants. Ils sont tous dans
des couffins bien rangés, drapés et couverts jusqu’au bout
du nez. On me mit ma fille
dans les bras, tel un paquet
qu’on vous remet un jour de
Noël. Vous dire que je l’ai aimée au premier toucher serait
vous mentir. L’instinct maternel ne s’est point réveillé.
J’ai dévisagé mon bébé,
l’ai contemplé, scruté, fixé.
Je tenais tout contre moi ce
poupon que j’ai attendu depuis toujours, que j’ai désiré
de toutes mes forces, que j’ai
souhaité avec fougue et passion, que j’ai décidé, que j’ai
voulu. Je ne savais pas trop
comment faire ni quoi faire
de cet être si minuscule, si fragile, si délicieux, si exquis, si
attachant, mais si dépendant
aussi. Cet être qui n’est pas
Maman
Tu nous as quittés un vingt
mars, à la veille de la fête des
Mères, il y a cinq ans, et aujourd’hui tu aurais fêté tes cent
ans. Tu es née vers la fin de la
Première Guerre mondiale
quand au Liban sévissait la famine, heureusement dans une
famille aisée où on ne crevait
pas de faim. Le krach boursier
a eu raison de la fortune de ton
père qui a dû vendre un à un ses
biens afin d’assurer études et
confort à sa progéniture. Tu as
vécu la Seconde Guerre mondiale, l’indépendance du Liban
et les glorieuses années soixante,
auprès d’un homme qui, par un
dur labeur, a pu se hisser parmi
à moi, qui ne sera pas à moi,
mais qui sera lié à moi, sera
façonné par moi, sera élevé
par moi et comptera sur moi.
Cet être qui fera de moi une
mère.
Mon bébé comme tous
les bébés de la terre entière a
pleuré, a eu faim, a eu mal.
Mon bébé comme tous les
bébés de la terre entière a fait
ses premiers pas, a prononcé
ses premiers mots, a eu sa
les nantis, mais a vu industrie
et biens détruits par une guerre
civile meurtrière. Toi tu es restée égale à toi-même, souriante,
aimante et protectrice de ta
smalah durant les quinze années
pendant lesquelles les épreuves
n’ont pas manqué. À ta mort,
pour ton homélie, l’évêque a loué
l’élégance dont tu faisais preuve
dans les rapports humains. Tu
es partie et j’en suis bien heureuse aujourd’hui, car je n’aurai
pas aimé te voir subir ce monde
qui n’a plus, lui, aucune élégance
; ton pays, notre pays, s’est effrité à un point tel que seules les
ordures, au propre et au figuré,
restent au centre de nos préoc-
première dent. Il m’a donné
son premier baiser. Mon enfant comme tous les enfants
de la terre entière a été à la
maternelle, au primaire, au
secondaire et à l’université.
Elle m’a remis ses succès. Ma
fille comme toutes les filles
de la terre entière a bravé
des difficultés, a affronté des
contraintes et défié des entraves. Elle m’a offert ses lauriers. Ma fille comme toutes
cupations quotidiennes. Cela,
je le sais, t’aurait attristée, voire
même meurtrie. Repose en paix
maman car, malgré toutes ses
misères, ton siècle reste celui
où ton pays et son peuple faisaient ta fierté ; il s’était sorti
de la famine, d’une première et
d’une Seconde guerre mondiale,
et a pu se reconstruire après une
autre guerre fratricide.
Oui maman, je puis te le certifier, il n’y a plus de fierté d’être
né dans ce petit et beau pays ;
nous ne sommes pas fiers, nous
son peuple, d’assister, impassibles, à sa destruction.
Dolly TALHAMÉ
tiques, des chefs de parti, des
députés, de la société civile au
sein de la campagne Jinsiyati.
Les promesses dans le vide
et les encouragements, elle
en a entendu par milliers, les
initiatives vaines aussi. « De
belles paroles et beaucoup de
bla-bla, sans rien de concret,
à part quelques propositions
de lois qui n’ont jamais abouti », regrette la militante. Elle
évoque à ce propos les discours ronflants prononcés récemment par certains chefs de
parti à l’occasion de la Journée
internationale des droits de la
femme.
Mais elle refuse de se laisser aller au découragement,
malgré le profond machisme
d’une classe politique qui ne
conçoit pas que la femme
libanaise jouisse de l’égalité
des droits et qui prend pour
prétexte les risques de déséquilibre démographique et
confessionnel. « Il est grand
temps de mettre fin à l’humi-
les filles de la terre entière
s’est remise à moi, moi sa
mère, m’a révélé à moi-même,
m’a montré ce que je valais,
m’a prouvé que j’existais.
Je n’étais plus seule. Je
vivais avec ma fille. Dans la
journée, je travaillais pour
elle, la nuit, je me réveillais pour elle, je m’occupais
d’elle et par elle. Pour elle, je
me faisais courageuse, audacieuse, généreuse, autoritaire,
bienveillante, impérative, indulgente, cassante, clémente,
tolérante, sévère, indulgente.
Je jouais tous les rôles. J’évoluais par elle et grâce à elle. Je
rêvais pour elle, je me surveillais pour elle, je me soignais
pour elle, je me faisais belle
pour elle, je pensais mes fréquentations pour elle. Je me
considérais, je m’examinais, je
me jugeais, j’évoluais… pour
elle. J’existais pour ma fille et
par ma fille… Ma vie prenait
tout son sens, par elle. À travers elle, j’oubliais le passé, je
vivais le présent pour tisser
l’avenir avec elle. Je dessinais
des horizons toujours plus
larges, plus vastes et demain
prenait toujours un goût de
jouissance et d’allégresse.
Pour elle, par elle et avec
elle, les années ont coulé, tantôt sucrées, tantôt amères, je
la regardais aller.
S’il est vrai ma fille que je
liation de la femme libanaise
et ses enfants », lance-t-elle,
invitant ses compatriotes
femmes, « également influencées par le machisme ambiant », à davantage de solidarité envers la cause féminine.
Aux hommes politiques
libanais, Nadira Nahass tient
à lancer un appel: « Je suis
libanaise. J’aime mon pays et
suis heureuse d’y vivre. Mais il
me le rend mal. Car il ne veut
toujours pas reconnaître mon
droit à transmettre ma nationalité à ma famille, à mon
époux et à mes deux fils. Mais
je ne baisserai pas les bras.
Je n’abandonnerai jamais la
lutte. En tant que femme, je
me considère autant citoyenne
que mes compatriotes de sexe
masculin et j’entends bien
faire valoir ce droit. Alors, ne
soyez pas contre la femme,
soutenez-la plutôt. Et considérez comme libanais chaque
enfant né de père libanais ou
de mère libanaise. »
t’ai allaitée, lavée, soignée, formée, éduquée, élevée, gardée,
protégée, surveillée, aidée,
épaulée, je te dirai que, grâce
à toi, j’ai exercé le plus beau
des métiers, celui d’être ta
mère. À cause de toi, j’ai soulevé des montagnes, je me suis
créé tout un monde fait d’ingéniosités. À travers toi, j’ai
fait tant de voyages, j’ai tracé
tant d’espaces, j’ai pris tant de
bateaux. Par toi, j’ai accompli
mon plus beau projet. J’ai tout
simplement existé, je me suis
réalisée. Alors pour la fête des
Mères, ne t’encombre pas de
gratifications pour m’honorer
ou de cadeaux pour me combler. Ne me remets pas des
distinctions flatteuses et des
décorations encenseuses. Ne
m’inonde pas de compliments
enjôleurs. Je ne conçois pas
cette bonification insensée,
cette récompense démesurée.
Je ne comprends pas la raison
de tant d’apologie. Je n’explique pas le sens de toutes
ces récompenses…
Pour cette fête des Mères,
c’est toi que je devrais célébrer, toi ma fille, mon adorée
car, ma plus belle réalisation,
c’est toi qui me l’as donnée.
Je te remercie de m’avoir
construite...
Bonne fête maman…
Carole Georges CHELHOT
Mamans chéries
Merci de nous avoir donné la vie dans des conditions
aléatoires, avec l’aide de sages-femmes qui n’avaient
pour bagage que leur expérience. Merci d’avoir bercé, langé, veillé, consolé et soigné nos petits et gros
bobos.
Je vous revois, en période de montagne, avec les
moyens du bord, vous atteler à la dure tâche de la
lessive avec vos mains nues et rouges, rincer avec du
« nil » des tonnes de linges, préparer le fameux kebbé, battre la viande dans le « jern », cuire les grains
de café, les moudre ; repasser avec un fer pesant une
tonne alimenté par des braises prélevées dans un
« mankal », et j’en passe.
Devant les mamans, je m’incline et leur baise les
mains.
Mireille ABI-NADER
Tribune
5
par Fadia KIWAN
Développer la résilience des
réfugiés, oui, les intégrer, non !
Votre visite au Liban (celle
du secrétaire général de
l’Onu et du président de la
Banque mondiale) dans ces
conjonctures critiques dans
lesquelles sont noyés aussi
bien le Liban que son entourage, est très certainement
un signe d’intérêt et de bienveillance à l’égard de ce pays.
Les Libanais perçoivent
cette visite comme une expression de compassion et
de solidarité de la part de
ces deux grandes institutions
internationales, l’Onu et la
Banque mondiale.
On imagine que l’un des
objectifs est de voir de plus
près comment les choses
se passent avec un million
et demi de réfugiés syriens
dans un pays où les institutions publiques sont en difficulté et l’économie au bord
du ravin.
À cette occasion, vous
allez écouter de nombreux
messages appelant à augmenter les aides allouées au
Liban. Par la présente, nous
voudrions en rajouter un :
il faut modifier l’approche
internationale à l’égard de
notre pays qui a toujours été
victime des turbulences de
son environnement et de ses
propres élans de générosité,
et cela depuis la guerre en
Palestine en 1948.
L’ouverture et la générosité des Libanais, et leur profond engagement – même
inégal – à l’égard du monde
arabe, ont conduit notre pays
à partager, au-delà de ses
moyens, les conséquences
tragiques de tous les conflits
de son environnement.
Aujourd’hui, le message
récurrent de tous les acteurs
internationaux est celui de…
« L’intégration des réfugiés
syriens dans leur société
d’accueil ». Ce message
est un outrage à la fois aux
Syriens réfugiés et aux Libanais qui les accueillent.
Pourquoi veut-on intégrer
un million et demi de réfu-
giés, soit le tiers de la population libanaise, dans ce pays
de 10 452 km2, après le refrain récurrent lui aussi, appelant à intégrer les réfugiés
palestiniens, accueillis en
1948, alors qu’Israël continue d’implanter des colonies
dans leur terre natale, sous le
nez de la communauté internationale ?
Les Libanais ont accueilli
spontanément, sans hésitation et sans regret, les centaines de milliers qui ont
fui la guerre et la mort en
Syrie. Est-ce que la solution durable est de les fixer
au Liban ? Bien sûr que
non ! Il faut donc changer
l’approche adoptée dans le
traitement de cette question.
Il faut que dans tous vos discours, la priorité soit donnée
au règlement politique des
conflits armés, au retour
dans leur pays des populations réfugiées, au recouvrement de leur dignité et à la
réaffirmation de leur identité nationale. Les discours
sur « les besoins en maind’œuvre de telle ou telle
économie nationale », « des
besoins en croissance de la
natalité dans telle ou telle
société » sont de nature à
humilier les populations réfugiées en raison des guerres
et des conflits armées.
…« Développer la résilience des populations réfugiées, développer les capacités des jeunes réfugiés dans
la perspective de la reconstruction de leur pays… »
Telle doit être l’approche
internationale amicale.
Appuyer l’économie libanaise pour créer des emplois
aux réfugiés syriens est un
piège pour les deux peuples.
Bien avant la guerre en
Syrie et la guerre au Liban,
des centaines de milliers de
Syriens pratiquaient une
migration circulaire en venant travailler dans le secteur agricole et dans celui
de la construction au Liban
ramenant ainsi dans leur
pays une remise importante
à la fois pour leurs ménages
et pour leur économie, tout
en contribuant dignement
à la croissance économique
du Liban. Ces deux secteurs
sont toujours réceptifs et
peuvent accueillir des centaines de milliers de travailleurs. Bien évidemment, il
faut absolument aider les
populations réfugiées à devenir productives, mais tout
en respectant rigoureusement le caractère provisoire
de leur résidence et la ligne
rouge de la non-compétitivité avec les Libanais.
On a assez vu ces dernières
années d’enquêtes commanditées par des acteurs internationaux et des gouvernements, destinées à mesurer
le degré de satisfaction des
réfugiés et la qualité de leur
traitement. Ces enquêtes ont
toujours conclu qu’ils étaient
insatisfaits et que les Libanais n’avaient pas assez fait…
Pourquoi les enquêtes ne
se tournent pas vers les préoccupations des Libanais ?
Pourquoi
sommes-nous
toujours pointés du doigt ?
Accusés ?
Les Libanais ne regretteront jamais leur élan répétitif de générosité, mais ils
sont aujourd’hui largement
convaincus qu’il faut réconcilier cela avec des fondamentaux : préserver la
société libanaise, consolider
l’État, développer notre économie et recréer l’espoir de
nos jeunes dans le sens de
leur pays et dans sa vocation
dans cette région.
Bénis soient ceux qui se
penchent sur les besoins des
populations réfugiées et qui
tentent de les aider. Mais
ne le faites pas au détriment
des autres peuples. Sinon,
le Liban deviendra un couloir de transfert vers les pays
du Nord, de tous ceux qu’il
aura accueilli au-delà de ses
moyens.
NDLR
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Souvenirs de l’amour
maternel
Souvenons-nous du temps
passé, de ces heures lentes et
attentives lorsque notre mère
était toujours à portée de main.
Souvenons-nous de toutes ces
histoires qu’elle a inventées et
racontées pour nous au cours
de délicieuses soirées ou pour
nous berner au lit ; de ces milliers de découpages ; de tous
ces dessins ; de toutes ces tentatives culinaires et de tous ces
petits chemins et voyages que
nous avons empruntés pour
regarder le monde et les gens
tout autour de nous. Elle nous
faisait confiance. Elle ne nous
considérait pas comme des
enfants à elle, mais comme
des êtres humains passionnants, petits esprits libres en
puissance. Souvenons-nous
que nous n’aimions pas l’autorité et qu’elle avait demandé
solennellement de ne pas faire
de (trop grosses) bêtises, car
elle n’aimait pas nous gronder.
Elle pensait qu’il fallait garder
notre énergie pour des choses
plus intéressantes. Souvenonsnous que sa phrase préférée
était : « Ce n’est pas grave. »
Qu’elle l’a répétée sans cesse.
Oui, il y a quelque chose qu’il
faut garder précieusement en
nous ; cette petite phrase qui
nous permettait toujours de
mettre un pied devant l’autre
et de continuer notre tâche
journalière à l’école, durant les
vacances, à la maison et avec
nos copains et amis voisins.
Souvenons-nous aussi de tout
ce qui n’allait pas chez elle,
que ce n’était pas toujours
facile d’avoir une maman qui
gagnait sa vie en enseignant
car il y a d’autres métiers
beaucoup plus reposants. Souvenons-nous des beaux jours
et des tristes petits incidents,
et oublions aussi qu’il n’y a
pas que l’enfance dans la vie,
l’adolescence va suivre puis
viendra ensuite la maturité où
il faudra s’affirmer et décrocher des diplômes pour pouvoir trouver un travail puis se
caser en fondant, à notre tour,
une famille. Puis faire prendre
le relais à notre épouse en lui
confiant le rôle d’une mère et
tout en lui rappelant comment
nous avons été éduqués car il
faudra en prendre et en laisser, mais ne pas s’inquiéter et
faire confiance, le cœur d’une
mère étant et restant toujours
un cœur tendre, tolérant, clé-
ment et bienveillant. Pour
toutes les raisons invoquées,
tes trois enfants se donnent la
main en chaîne et t’entourent
en te disant : « Bonne fête
les mamans, longue vie les
mamans ! »
Sylvain THOMAS
6
Santé
mardi 22 mars 2016
Néphrologie
L’insuffisance rénale chez l’enfant,
une pathologie encore méconnue
La cause de la maladie chez l’enfant est souvent congénitale ou héréditaire. Mais de
plus en plus, l’obésité et l’hypertension artérielle représentent un grand souci pour les
spécialistes, parce que, sur le long terme, ces deux pathologies pourraient entraîner
une insuffisance rénale.
Nada MERHI
« Un enfant atteint d’une insuffisance rénale ? Je ne l’aurais
jamais imaginé. » Nombreux
sont ceux qui pensent à tort
que les enfants sont à l’abri
des maladies rénales. Ce n’est
malheureusement pas le cas. À
l’instar des adultes, les tout-petits sont à risque de développer
ces pathologies. Dans leur cas,
les raisons sont essentiellement
congénitales ou héréditaires.
« Les maladies rénales de
l’enfant sont malheureusement
peu connues, déplore la Dr
Pauline Abou Jaoudé, néphrologue-pédiatre. À cause de ce
manque de sensibilisation, la
maladie est souvent diagnostiquée à un stade avancé. »
Pour cette raison, la Journée
mondiale du rein, célébrée le
deuxième jeudi du mois de
mars, a été axée cette année sur
les maladies rénales de l’enfant
et l’importance du dépistage
précoce. Au Liban, à l’initiative
de la Société de néphrologie et
de l’hypertension artérielle, la
campagne se poursuivra jusqu’à
fin mars, qui est désormais
dédié à la sensibilisation aux
maladies rénales.
Il convient de préciser à ce
stade que les reins ont pour
principale fonction de filtrer le
sang, maintenir l’équilibre de
l’eau dans l’organisme, fabriquer l’érythropoïétine, une hormone qui stimule la formation
et la croissance des globules
rouges, régulariser la tension
artérielle et maintenir la solidité
des os. Lorsque le rein n’arrive
plus à accomplir ses fonctions,
la maladie rénale s’installe.
Chez les enfants, celle-ci est
due dans plus de 40 % des cas à
une malformation congénitale
des reins ou des voies urinaires.
Dans 20 % des cas, la cause est
héréditaire. « Cette forme de
la maladie est assez fréquente
dans les pays arabes, en raison
des mariages consanguins »,
précise la Dr Abou Jaoudé.
Dans le reste des cas, la pathologie rénale chez l’enfant est
due à des maladies acquises,
au nombre desquelles figurent
notamment les infections urinaires à répétition, les maladies systémiques (rhumatisme,
lupus, etc.), les lithiases (calculs
dans les reins..) et les maladies
métaboliques, comme l’obésité,
l’hypertension artérielle, etc.
Taux croissant d’obésité
« Les taux croissants de
l’obésité et de l’hypertension
chez l’enfant représentent un
grand souci pour les spécialistes », insiste la Dr Abou
Jaoudé. Et pour cause, puisque
sur le long terme ces deux pathologies pourraient entraîner
une insuffisance rénale. Selon
l’Organisation mondiale de la
santé, près de 42 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le
monde affichent un surpoids
ou une obésité. Ce chiffre
devrait passer à 72 millions en
2025 si les mesures nécessaires
pour freiner ce fléau ne sont
pas prises. Près de 80 % de ces
enfants vivent dans les pays en
développement.
Au Liban, près de 32,1 %
des enfants et adolescents sont
soit obèses (10,9 %) soit en
surpoids (21,2 %), selon une
étude nationale menée en 2009
par une équipe conduite par
Mmes Nahla Hwalla et Abla
Sebaï, de l’Université américaine de Beyrouth (AUB).
« L’obésité chez l’enfant est
associée à une apparition précoce des maladies cardio-vasculaires dont la prévalence ne
cesse d’augmenter, note la Dr
Abou Jaoudé. En effet, au cours
des vingt dernières années,
le taux d’hypertension chez
les enfants est passé de 1 % à
4 %. Chez les adolescents, dans
35 % des cas, on ne trouve pas
de cause à l’hypertension, mais
ce sont des enfants qui sont
obèses et sédentaires. »
Un fardeau pour
l’enfant et la famille
Selon les recommandations internationales, la tension de
l’enfant doit être mesurée à partir de 3 ans.
Photo Bigstock
Les spécialistes distinguent
trois formes d’insuffisance
rénale chez l’enfant : aiguë,
chronique et terminale. « L’insuffisance rénale aiguë apparaît
en quelques jours ou quelques
semaines, explique la Dr Abou
Jaoudé. Elle est causée par
une infection sévère, un état
de choc, un obstacle, un gros
calcul qui bouche la vessie,
etc. Dans ces cas, l’insuffisance
rénale est en général traitable et
réversible, à moins que l’enfant
n’ait au départ une pathologie grave comme une maladie
auto-immune. Dans ces cas,
d’ailleurs rares chez les enfants,
l’insuffisance rénale aiguë est
difficile à traiter et peut évoluer
rapidement. »
On parle d’insuffisance
rénale chronique lorsque le
dysfonctionnement des reins
traîne plus de trois mois. « Les
fonctions rénales peuvent être
partiellement récupérables »,
souligne la spécialiste, qui
ajoute que dans la forme terminale de la maladie, les reins
fonctionnent à moins de 15 %
de leur capacité normale. C’est
alors que la dialyse est proposée
ou encore la transplantation,
s’il y a un donneur.
« La transplantation reste
notre but ultime car elle permet
à l’enfant de récupérer une vie
normale, constate la Dr Abou
Jaoudé. Dans l’attente, le patient est sous dialyse. Chez les
enfants, on favorise en général
la dialyse péritonéale, parce
qu’elle est plus physiologique et
moins contraignante que l’hémodialyse au niveau de la diète.
L’enfant peut en fait manger et
boire tout ce qu’il veut. » Dans
cette forme de dialyse, le péritoine (membrane qui tapisse
et recouvre l’abdomen) est
utilisé comme filtre. De plus,
cette technique permet d’éviter les va-et-vient à l’hôpital,
puisqu’elle est effectuée à la
maison, la nuit en dormant.
Lorsque cette technique est
contre-indiquée chez l’enfant,
l’hémodialyse est proposée.
« Quelle que soit la technique utilisée, la dialyse reste
un fardeau pour les parents, les
patients et la société, car elle est
coûteuse, fait remarquer la Dr
Abou Jaoudé. De plus, chez
l’enfant, elle nécessite un suivi
rapproché. Celui-ci doit en fait
être examiné par le praticien
tous les mois. Nous devons non
seulement traiter les reins, mais
nous assurer aussi de la croissance de l’enfant, de son état
nutritionnel, de son état général de santé, car l’insuffisance
rénale terminale est accompagnée d’une anémie qui doit
être traitée. Les contraintes de
la prise en charge sont donc
d’ordre social, économique
Promesses vaines et mort d’enfants
Au nombre des 169 cibles des
Objectifs de développement
durable (ODD) – adoptés
par les Nations unies en septembre dernier à grand renfort d’événements, de soutien
de célébrités, de félicitations
des dirigeants mondiaux,
des donateurs et d’organisations non gouvernementales
– figurait l’engagement vital
d’éliminer, d’ici à 2030, les
« morts infantiles évitables ».
Il s’agit là de la grande cause
de notre génération – mais
qui aura besoin de beaucoup
plus que des communiqués de
presse de l’Onu pour avancer.
La dernière série des objectifs internationaux de développement, les Objectifs du millénaire pour le développement,
a certainement amené des progrès importants. Le nombre
d’enfants décédés avant d’atteindre leur cinquième anniversaire a en fait chuté de dix
millions en 2000 – l’année au
cours de laquelle les ODD ont
été adoptés – à 5,9 millions
en 2015. Certains des pays les
plus démunis du monde ont
enregistré la plupart des gains
les plus significatifs.
Ces progrès ont été rendus
possibles grâce à plusieurs facteurs, notamment la diminution du taux général de pauvreté et l’investissement dans
les réseaux de santé communautaire. En déployant des
infirmières, des sages-femmes
et d’autres professionnels de
la santé, ces réseaux ont augmenté la possibilité de soins
prénataux,
d’interventions
simples en obstétrique, de
mesures hygiéniques pour
couper le cordon ombilical et
de soins postnataux. L’Éthiopie, par exemple, a déployé un
escadron de 38 000 professionnels de la santé au cours
de la dernière décennie.
La coopération internationale a également joué un rôle
crucial. L’aide accordée à la
santé infantile et maternelle
s’est accrue considérablement depuis 2000 et avoisine
maintenant 12 milliards de
dollars annuellement. L’aide
au développement a permis
la création de programmes
de santé communautaire et a
joué un rôle important dans
le soutien et la mise en place
de campagnes de vaccination,
de moustiquaires imprégnées
d’insecticide et de traitements
médicaux. Cela a contribué à
faire baisser la mortalité infantile causée par les maladies
infectieuses les plus mortelles
– la pneumonie, la diarrhée, le
paludisme et la rougeole – de
70 % depuis 2000.
Passons aux mauvaises
nouvelles maintenant. Le
temps d’achever la lecture de
cet article, plus de 30 enfants
seront morts de causes qui
auraient pu être évitées ou
traitées.
Chaque année, plus d’un
million d’enfants meurent à
la naissance et un autre million s’éteint dans la première
semaine après la naissance. La
moitié de la mortalité infantile se produit dans la période
néonatale (les 28 premiers
jours), et ce taux est en hausse.
La grande majorité de ces décès pourrait être évitée. Pourtant, si les progrès continuent
au rythme actuel, il y aura
encore environ 3,6 millions
de décès infantiles par année
avant 2030.
Pour accélérer le progrès,
nous devons développer des
soins de santé et d’autres
interventions qui visent à
combattre la pauvreté, la vulnérabilité et l’inégalité qui
mettent en danger la vie de
tant d’enfants et de mères.
Des services de santé rendus
plus accessibles sont un bon
point de départ. Mais, trop
souvent, les plus démunis en
sont exclus, malgré la présence de cliniques.
Prenez l’Inde, qui compte
un cinquième des décès
infantiles dans le monde
entier. Presque toutes les
femmes issues des 20 % des
ménages les plus riches ont
accès aux soins prénataux et à
un personnel qualifié lors des
accouchements. Le taux de
couverture des plus démunies
est inférieur à 10 %, bien inférieur à celui de la plupart des
pays d’Afrique subsaharienne.
L’essor de la croissance économique n’a rien fait pour
réduire l’écart.
Kevin Watkins est directeur
de l’Overseas Development
Institute.
Et l’Inde n’est qu’un
exemple. Chaque année, près
de 36 millions de femmes
dans les pays à revenus faibles
et moyens accouchent sans
assistance médicale. Un
nombre encore plus grand
d’enfants n’ont pas eu d’examens médicaux après leur
naissance. La plupart des
femmes et des enfants ont une
chose en commun : ils ont peu
de moyens. En fait, le fait de
naître dans une famille à faible
revenu augmente le risque de
mortalité infantile selon un
facteur de 2 à 3 dans la plupart
des régions d’Asie du Sud et
d’Afrique subsaharienne.
Les écarts en matière de
santé liés à la richesse vont
bien au-delà des grossesses
et des naissances. Les enfants
nés de mères démunies auront
moins de chances de se faire
vacciner ou de se faire accompagner dans une clinique pour
le traitement de maladies potentiellement fatales, comme
la pneumonie et la diarrhée.
Les résultats des études
indiquent que le coût est
l’un des principaux obstacles
excluant les femmes et les
enfants de classes défavorisées
des soins de santé. Obliger les
femmes dans la pauvreté extrême à payer pour des soins
de santé de maternité et de
pédiatrie est une prescription
pour l’inégalité, l’inefficacité
et la mortalité infantile. La
couverture médicale universelle financée publiquement
est l’antidote qui a fait ses
preuves. Pourtant, les élites
politiques des pays dont le
taux de mortalité est très élevé
comme l’Inde, le Pakistan et le
Nigeria – les mêmes élites qui
se sont souscrites aux ODD –
ont failli lamentablement sur
le plan de l’exécution.
Pour que les gouvernements soient sincères et honorent vraiment leurs engagements en matière de mortalité
infantile, ils doivent œuvrer
sérieusement pour assurer
l’équité de l’accès aux soins de
santé. Ils pourront commencer par introduire des objectifs nationaux pour diminuer
de moitié l’écart des taux de
mortalité qui existe entre les
20 % les plus aisés et les 20 %
les plus démunis pour les sept
prochaines années.
Mais les objectifs sans soutien financier ne valent pas
plus que le papier sur lequel le
communiqué a été imprimé.
Les gouvernements des pays
en développement devraient
dépenser au moins 5 % du
PIB sur la santé, éliminer les
frais sur les soins de pédiatrie
et de maternité et s’assurer
que les ressources financières
– les effectifs médicaux – sont
réparties de façon à réduire les
et psychologique. D’ailleurs,
celle-ci doit être multidisciplinaire, l’équipe comptant un
psychologue, un nutritionniste,
un pédiatre, un néphrologuepédiatre... Nous soignons l’enfant et sa famille. »
Maladie asymptomatique
Dans la majorité des cas, la
maladie rénale chez l’enfant est
asymptomatique. « Lorsqu’elle
est due à une cause congénitale, l’enfant peut vivre avec son
insuffisance rénale pendant des
années sans rien ressentir, dit le
Dr Abou Jaoudé. C’est lorsque
les symptômes de l’insuffisance
rénale terminale apparaissent
que le diagnostic est fait. Ce qui
est grave. D’où l’importance de
détecter les premiers signes de
la maladie lorsque cela est possible. Ainsi, les parents doivent
être alertés si l’enfant fait des
infections à répétition, s’il a
du sang dans les urines, s’il a
des œdèmes dans les membres
inférieurs, s’il se réveille avec les
paupières enflées, s’il a un retard de croissance, s’il se plaint
de maux de tête… »
La vigilance parentale est
toutefois de mise en cas d’antécédents familiaux de maladies
rénales ou encore si dans la
famille des personnes ont été
diagnostiquées à un âge précoce
avec un diabète ou une hypertension artérielle. Dans ces cas,
les maladies rénales doivent être
systématiquement
dépistées
chez l’enfant. Et la Dr Abou
Jaoudé d’affirmer : « Lorsque la
pathologie rénale est due à une
maladie acquise, la prévention
est souvent possible. C’est le cas
du rhumatisme rénal qui résulte
généralement d’une angine
bactérienne. Si celle-ci est bien
traitée dès le départ, le rhumatisme rénal peut être évité.
Malheureusement, l’automédication reste au Liban et dans les
pays en développement le sport
favori de beaucoup de gens. »
Responsabilité partagée
Si la Journée mondiale des
reins a été consacrée cette
Kevin WATKINS
inégalités de la prestation des
soins de santé.
L’aide internationale a
aussi un rôle vital à jouer.
Ici, l’accent doit être davantage mis sur le renforcement
des réseaux de santé que sur
la mise en place d’interventions relatives à des maladies spécifiques. Il faut que
nous souscrivions un pacte
social mondial sur la santé
visant à combler le manque
de financement – autour de
30 milliards de dollars – pour
atteindre une couverture médicale universelle, qui nécessite de mettre en contact les
populations avec des professionnels de la santé habilités
à donner des soins de qualité.
L’Afrique équatoriale à elle
seule devra recruter et former
un autre million de professionnels en santé communautaire pour réaliser la couverture universelle.
Toute stratégie visant à atteindre la cible 2030 concernant la mortalité infantile doit
sortir du secteur de la santé
et viser en priorité les autres
inégalités – par exemple au
niveau de la nutrition, de
l’éducation et de l’accès à l’eau
potable et aux installations
sanitaires – qui font partie des
vecteurs de mortalité infantile.
Les jeunes filles devront être
mieux protégées pour qu’elles
ne soient pas contraintes de se
marier et d’avoir des enfants à
un âge précoce.
Les enfants du monde
entier sont confrontés à une
combinaison fatale d’inégalité, d’iniquité et de discrimination sexuelle. Ils méritent
beaucoup mieux. La promesse
d’éliminer les morts infantiles
évitables d’ici à 2030 est notre
chance de faire en sorte qu’ils
l’obtiennent.
© Project syndicate, 2016.
Traduit de l’anglais par Pierre
Castegnier.
Brochure distribuée aux parents et aux enfants dans le cadre de la campagne nationale de
sensibilisation aux maladies rénales.
année aux maladies chez l’enfant, c’est parce que le problème est important. La Dr
Abou Jaoudé explique dans
ce cadre que la responsabilité
est partagée entre les médecins, les parents et les tierspayants. « Selon les recommandations internationales,
la tension de l’enfant doit
être mesurée à partir de 3 ans,
avance-t-elle. Or la majorité
des pédiatres n’ont pas de tensiomètre dans leur cabinet et
rares sont ceux qui prennent
la tension de l’enfant, souvent par manque de temps
ou pour d’autres impératifs
qui peuvent gêner, comme le
fait que l’enfant s’agite. On
ne demande pas à prendre la
tension des tout-petits sauf
s’ils sont à risque, c’est-à-dire
s’ils sont prématurés, s’ils ont
des facteurs héréditaires, des
malformations congénitales,
etc. De leur côté, les parents
cherchent souvent la solution
de facilité. Beaucoup d’entre
eux font de l’automédication.
D’aucuns abandonnent le
traitement, faute de moyens,
d’autant que les assurances ne
couvrent pas les frais d’hospitalisation et de traitement en
cas de maladies congénitales.
Quant à la Caisse nationale
de Sécurité sociale, elle ne
couvre qu’une partie des frais.
De son côté, le ministère de la
Santé couvre les frais de dialyse et des médicaments. Or à
part l’hôpital gouvernemental
Hariri, les hôpitaux publics
n’ont pas un service de réanimation pédiatrique et tous
les hôpitaux privés ne sont
pas dotés d’un tel service. Sur
l’ensemble du territoire, seuls
quatre hôpitaux privés ont
aménagé un tel département,
mais ils n’accueillent pas les
enfants couverts par le ministère de la Santé. La situation
est dure tant pour les parents
que pour les médecins. »
Créer un environnement
sain à l’enfant
Quel message adresse-t-elle
aux parents ? « De créer à leurs
enfants un environnement sain
en évitant tout ce qui leur est
nocif comme l’automédication et le fast-food, répond la
Dr Abou Jaoudé. Il faut leur
faire adopter un mode alimentaire sain et les encourager à
faire du sport. Au lieu d’offrir
à leurs enfants une tablette,
pourquoi ne leur offrent-ils pas
une bicyclette, un abonnement
à des activités sportives ? Il faut
tout faire pour lutter contre la
sédentarité. Il faut aussi les
encourager à boire de l’eau (un
verre toutes les heures) et les
inviter à rentrer aux toilettes
toutes les deux à trois heures.
Il ne faut pas que l’enfant se
retienne. »
Les écoles ont un grand
rôle à jouer à ce stade. « Nous
sommes un peu déçus par
les écoles, même les grands
établissements, car elles ne
consacrent pas assez de temps
aux activités sportives, déplore
la Dr Abou Jaoudé. Le système est tellement académique
que les enfants n’ont plus le
temps de faire de l’activité. À
cela s’ajoute le problème des
toilettes, notamment dans
les écoles publiques. Cela est
inadmissible. Tous les jours,
je reçois des enfants avec des
infections urinaires à répétition, soit parce qu’à l’école
on leur interdit de passer aux
toilettes, soit parce que les toilettes sont mal aménagées et
sales au point que l’enfant est
dégoûté. Or, sur le long terme,
les infections urinaires à répétition pourraient endommager
les reins. »
Prochain article :
Les maladies rénales
chez l’adulte
Bien & Bon
Pancakes aux courgettes
Ces crêpes sont
riches en fibres,
en antioxydants et
en caroténoïdes.
Elles regorgent
également de
vitamines et
de minéraux
notamment les
vitamines A, B6
et C, ainsi que
le potassium, le
magnésium, le
phosphore, la
rutine.
Chaque portion renferme quelque 130 calories.
Ingrédients
– 1 verre de farine aux grains entiers
– 4 courgettes
– 1 œuf
– 1 verre de lait allégé
– 1,5 cuillère à thé de Baking Powder
– 1 cuillère à soupe de cassonade
– 1 cuillère à thé de beurre d’amande
– 1/4 d’une cuillère à thé de sel
– 8 cuillères à soupe de sirop d’érable
– de l’huile en vaporisateur.
Préparation
– Râper les courgettes.
– Dans un bol, mélanger la farine, le sucre,
le Baking Powder et le sel. Ajouter le lait
et l’œuf, puis le beurre d’amande et les
courgettes. Mélanger jusqu’à obtenir une
pâte homogène.
– Chauffer une poêle antiadhésif, la vaporiser avec de l’huile, puis verser une petite
louche de la pâte. Cuire environ une minute
de chaque côté.
– Servir chaque crêpe avec une cuillère à
soupe de sirop d’érable.
Temps de préparation
et de cuisson : 20 minutes.
Portions : 8.
Petit lexique
– Les fibres alimentaires sont indispensables au
bon fonctionnement digestif.
– Les antioxydants aident à neutraliser tout composé nocif pour les cellules.
– Les caroténoïdes sont des pigments végétaux
responsables des couleurs rouge, orange, jaune et
verte des fruits et légumes. Ils possèdent des propriétés antioxydantes.
– La vitamine A a des propriétés antioxydantes. Elle
est aussi essentielle pour la vision, pour renforcer la
solidité des os, comme pour le maintien de la peau.
– La vitamine B6 est nécessaire pour la production
des hormones de croissance GABA dans le cerveau.
– La vitamine C ralentit le vieillissement des
cellules, augmente la résistance aux infections,
favorise l’absorption intestinale du fer et lutte contre
la fatigue.
– Le potassium joue un rôle dans la contraction
musculaire. Il aide à maintenir une pression artérielle
normale.
– Le magnésium aide à prévenir les maladies
cardio-vasculaires et à réguler le taux de sucre dans
le sang.
– Le phosphore aide à maintenir la santé des os.
– La rutine est un pigment végétal qui a des effets
bénéfiques sur la circulation sanguine.
Cette rubrique aborde les bienfaits nutritionnels d’un aliment. Elle est réalisée en collaboration avec
Nicole Maftoum, diététicienne. Site Web : www.eatlikenicole.com ; Facebook : Eat Like Nicole.
Carnet
mardi 22 mars 2016
Pour placer vos annonces Carnet à partir du web :
www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ».
Pour les hommages, s’adresser
à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444.
Nécrologie
Josette Joseph Tabet
Charles Nahas, son épouse Salima Merhebi et leur famille
Gilbert Nahas, son épouse Carole Naïmé et leur famille
Fouad Joseph Tabet et famille
Nabil Joseph Tabet et famille
ainsi que les familles Nahas, Tabet, Merhebi, Naïmé et leurs alliés au
Liban et à l’étranger
ont la douleur de faire part du décès, survenu lundi 21 mars 2016, de
leur regretté époux, père, beau-père, grand-père et beau-frère
Pr MARCEL CHARLES NAHAS
L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 22 mars à 16h, en l’église
Mar Mitr, Achrafieh, où l’inhumation aura lieu dans le caveau de la
famille.
Les condoléances seront reçues avant l’absoute à partir de 11h, ainsi
que mercredi 23 et jeudi 24 mars, de 11h à 18h, dans le salon de
l’église Mar Mitr, Achrafieh.
Prière de remplacer les couronnes par des dons à l’église et de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel.
Z
L’équipe de « L’Orient-Le Jour » présente à la famille du disparu,
et plus particulièrement à son épouse, notre ancienne collaboratrice Josette Nahas, ses condoléances émues.
Condoléances
Yolande Albert Momdjian
Spiro Azkoul
Ralph Azkoul, son épouse Carine Antoine Nasr et famille
Marc Azkoul
Ghassan Azkoul, son épouse Hayat Bou Nemr et famille
Mona, épouse Ghazi Sarkis, et famille
Maha, épouse Tannous Chéhadé, et famille
ont la douleur d’annoncer le décès, survenu dimanche 20 mars 2016,
de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère
et oncle
NICOLAS ESPER AZKOUL
Les condoléances seront reçues aujourd’hui mardi 22 et demain mercredi 23 mars, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Nicolas
des grecs-orthodoxes, à Achrafieh.
Pensée pieuse
Il y a douze ans, nous quittait le très cher et regretté
LUTFALLAH MANASSEH
Que son souvenir perdure dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu
et aimé.
Z
« Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi. » (Saint Augustin)
En souvenir du décès de la très chère et très regrettée
LYDIA SABA LEBBOS
une pensée pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont aimée.
Remerciements
Z
« L’amour ne se paye que par l’amour. »
Dr Nada Keyrouz, épouse du Dr Rock el-Hayeck, et leurs enfants :
Andrew et Michael
Toufic Keyrouz, son épouse Sylvia Nigolian et leur fils : Joseph
Nabil Keyrouz, son épouse Karen Yazbek et leurs enfants : Carl,
Ralph, Lynn et Maria
Wadad Farhat, épouse Émile Jabre, et leurs enfants
Dr Marie-Hélène Jabre et Georges Jabre (à l’étranger)
Marcelle Farhat, Vve Louis Tebcherani
May Farhat, Vve Antoine Chami
ainsi que les familles Keyrouz, Farhat, Hayeck, Nigolian, Yazbek,
Jabre, Tebcherani et Chami
ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, bellemère, grand-mère, sœur, tante et belle-sœur
HODA MICHEL FARHAT
Vve cheikh Joseph Keyrouz
Les obsèques auront lieu aujourd’hui mardi 22 mars à 15h, en l’église
Notre-Dame des Dons, Achrafieh.
Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, de 11h à
18h, ainsi que demain mercredi 23 mars, de 11h à 18h, dans le salon
de l’église Notre-Dame des Dons, Achrafieh.
La famille de la regrettée
AÏDA MITRI FADEL
Vve Antoun Tehini
remercie tous les parents et les amis qui se sont associés à son deuil
par leur présence, leurs prières, leurs appels téléphoniques ou l’envoi
de dons, et les prie de trouver ici l’expression de sa gratitude émue.
Acsauvel au Qatar : tendresse
sans frontières
Initiative de Miss Liban dans le domaine
de la santé à l’occasion de la fête des Mères
présidence du Conseil. Elle a
salué leur capacité de concilier
leur rôle de mère et leur rôle
dans la société et la vie active.
Exprimant son souhait de voir
« la femme libanaise plus présente dans la vie publique »,
elle s’est dit certaine que « ce
renforcement de la participation de la femme conduira à
un changement positif ».
Quant au chef du courant
du Futur, Saad Hariri, il a salué
sur son compte Twitter sa mère
et toutes les mères, car « elles
initient aux valeurs humaines,
sociales et morales, et partant,
dessinent le parcours des sociétés et des États ». Il a également
salué « toute mère libanaise qui
attend le droit de transmettre
sa nationalité à ses enfants,
toute mère palestinienne qui
combat l’occupation, toute
mère syrienne qui paye de sa
vie et celle de ses enfants le
prix de la liberté à l’ombre de
l’oppression et du terrorisme, et
toute mère arabe qui lutte pour
un droit légitime ».
Le commandant en chef
de l’armée, le général Jean
Kahwagi, a pour sa part parrainé une cérémonie organisée par l’Association libanaise
caritative pour la réforme et
la réhabilitation en l’honneur
des mères et épouses des martyrs de l’armée relevant de la
La fête des Mères a été marquée hier par plusieurs initiatives et par diverses déclarations qui ont mis l’accent sur
l’importance de cette célébration.
Le ministre de la Santé,
Waël Bou Faour, a tenu notamment dans ce cadre, au
siège du ministère, une conférence de presse conjointe avec
Miss Liban, Valérie Abou
Chacra, qui a présenté pour
l’occasion son initiative visant
à « offrir à chaque mère des
tests médicaux afin de surveiller la santé de son cœur et de
ses artères », ce dans les centres
de premiers soins, entre le 21
et le 25 mars courant. M. Bou
Faour a salué la démarche de
Miss Liban, affirmant qu’« elle
allie la bienfaisance à la beauté
et adresse un message d’humanité et de civilisation, mettant
la beauté au service de la mission sociale ». Il s’est montré
disposé à « contribuer à l’avenir à des activités similaires »,
appelant à « mettre la pensée
et la politique au service du
bien et de la patrie ».
De son côté, Mme Lama
Salam, épouse du Premier ministre Tammam Salam, a organisé au Grand Sérail un déjeuner en l’honneur des attachées
de presse et des employées
qui travaillent au siège de la
Hommage à Camille Menassa
à Antélias
Waël Bou Faour et Miss Liban, Valérie Abou Chacra, lors de leur
point de presse.
région du nord du Liban. Le
général Kahwagi a délégué à
la salle des ingénieurs à Tripoli
le général Walid Sayyed qui a
prononcé une allocution dans
laquelle il a notamment rendu
hommage aux mères des martyrs qui « ont offert le fruit de
leurs entrailles à l’autel de la
patrie ». Il s’est incliné dans
ce cadre devant la patience de
ces mères ainsi que des jeunes
épouses qui « supportent avec
une énorme patience le poids
(de leurs épreuves, NDLR), et
continuent à se sacrifier et à
donner ».
Le ministre du Travail,
Sejaan Azzi, a adressé, quant
à lui, un message aux mères
travailleuses, affirmant qu’il
continuera à se tenir à leurs
côtés dans leurs efforts « en
vue d’un Liban prospère »,
sans manquer de mettre l’accent sur « leur rôle efficace
dans la société en dépit des
pressions sociales ».
Enfin, l’ancien Premier ministre Nagib Mikati a publié
un communiqué dans lequel
il a estimé que « la fête des
Mères est une fête célébrée
toute l’année en hommage
à celle qui est la plus chère à
nos cœurs ». Il a salué à cette
occasion les mères des soldats
enlevés, et a exprimé le souhait
que les conflits cessent pour
que les mères ne subissent plus
la douleur due à l’émigration
de leurs fils.
Météo
Liban
Z
Le syndicat des agences de voyages et de tourisme au Liban
a le regret d’annoncer le décès de la regrettée
HODA MICHEL FARHAT
Vve cheikh Joseph Keyrouz
mère des collègues Toufic Keyrouz (secrétaire et membre de la direction générale) et Nabil Keyrouz
et de Dr Nada, épouse du Dr Rock el-Hayeck.
L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 22 mars à 15h, en l’église
Notre-Dame des Dons, à Achrafieh.
Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que
demain mercredi 23 mars, de 11h à 18h, dans le salon de l’église.
6/11°
Nabila Farès, présidente d’Acsauvel, remettant à cheikh Abdallah
ben Hamad Attié un écusson au logo de l’association, lors du
dîner de gala.
Z
Dolly Jabr Damaa
Dany, son épouse Oumayma Farah et famille
Fadi, son épouse Viviane Torbey et famille
Yara Rizk
Khawla, Vve Adel Rizk, et famille
Wardé, Vve Émile Rizk, et famille
La famille de feu Abdelmasih (à l’étranger)
Rizk Rizk et famille (à l’étranger)
Liza, Vve Antoine Riachi, et famille
ainsi que les familles Rizk, Damaa, Saïd, Farah, Torbey, Hobeika,
Chaaya, Riachi et Zakhem
ont la douleur de faire part du décès, survenu dimanche 20 mars
2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beaufrère et oncle
MICHEL HANNA RIZK
Ingénieur
Les obsèques auront lieu aujourd’hui mardi 22 mars à 15h, en l’église
de l’archevêché grec-melkite catholique, rue de Damas.
Les condoléances seront reçues avant l’absoute à partir de 11h, dans
le salon de l’archevêché, ainsi que mercredi 23 et jeudi 24 mars, de
11h à 18h, au domicile du défunt, à Rabieh, rue 21.
Z
La famille Mosleh Boueiri
Aïda Khalil Karam
Ziad
Christiane, épouse Charles Haddad, et leur famille
Pascale, épouse du Dr Pierre Saadé, et leur famille
Adèle, Vve Élias Boueiri, et famille
Sœur Sophie (des sœurs de la Charité)
Souad, épouse Édouard al-Achkar, leurs enfants et leurs familles
ont la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beaupère, grand-père, frère, beau-frère et oncle
ANTOINE YOUSSEF EL-KHOURY BOUEIRI
L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 22 mars à 16h, en l’église
Sainte-Takla, à Bouar.
Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, jusqu’à
19h, ainsi que demain mercredi 23 mars, de 14h à 19h, dans le salon
de l’église Sainte-Takla, à Bouar.
Z
Diana Antonios Zibara
Tony el-Hage et famille
Jawdat el-Hage et famille
Katia, épouse Daniel Khayat, et famille
La famille de feu Jawdat el-Hage (à l’étranger)
La famille de feue Georgette Faddoul
La famille de feue Antoinette Sarkis (au Liban et à l’étranger)
La famille de feue Hayat el-Hage (à l’étranger)
Mariette, épouse Gérard Élie Joseph, et famille (à l’étranger)
ainsi que les familles Hage, Zibara, Faddoul, Dandachi, Maalouf,
Khayat, Sarkis, Élie Joseph, Lefèbvre, Semaani, Safi, Daniel, Bou
Assi, Ghosn, tous les habtiants de Beit-Mallat, de Hasroun et leurs
alliés au Liban et à l’étranger
ont la douleur de faire part du décès, survenu lundi 21 mars 2016, de
leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère et oncle
BAHJAT ANTONIOS EL-HAGE
Les obsèques auront lieu demain mercredi 23 mars à 16h, en l’église
Saint-Maron, à Tripoli.
Les condoléances seront reçues aujourd’hui mardi 22 mars, de 11h
à 19h, et demain mercredi 23 mars, avant et après l’absoute, de 11h
à 19h, dans le salon de l’église Saint-Maron, à Tripoli, puis jeudi 24
mars, de 12h à 17h30, dans le salon de l’église Saint-Antoine-de-Padoue, à Sin el-Fil, Horch Tabet.
Prière de remplacer les couronnes par des dons à l’église.
L’Orient : Fondé par Georges Naccache
en 1924
Le Jour :
Fondé par Michel Chiha en 1934
Société Générale de Presse
et d’Édition SAL
Baabda-route de Damas Imm L’Orient-Le Jour
B.P. 45-254 - Hazmieh Tél : 05/956444
-1/5°
11/19°
La Litotul, la direction et les employés
ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée
HODA MICHEL FARHAT
Vve cheikh Joseph Keyrouz
Cofondatrice et ancienne PDG
Z
Visite à Chafallah.
La présidente de l’Association civile pour la sauvegarde
de l’enfant au Liban (Acsauvel), Nabila Farès, accompagnée de membres du comité
des dames et d’amis et bienfaiteurs d’Acsauvel, était à
l’honneur à Doha (Qatar), il
y a quelques jours. Un dîner
de gala placé sous le patronage de cheikh Abdallah
ben Hamad Attié, à l’hôtel
La Cigale, a en effet réuni
la délégation venue de Beyrouth et un grand nombre de
membres de la communauté
libanaise à Qatar.
La délégation comprenait
notamment M. Abdallah
Hayek, l’ingénieur en charge
du grand chantier d’élargissement du bâtiment d’Acsauvel.
La construction d’un étage
supplémentaire devrait permettre l’aménagement d’un
auditorium pouvant servir de théâtre, ainsi que des
ateliers protégés et quelques
chambres d’accueil. La délégation d’Acsauvel, qui a
passé quelques jours à Doha,
a également visité la grande
institution Chafallah qui a,
comme elle, vocation à s’occuper des personnes à besoins
spéciaux.
Au terme de sa visite,
Acsauvel a chaleureusement
remercié l’organisateur du
dîner et le directeur exécutif
de Chafallah, Mohammad
Badr el-Sada, ainsi que les
membres de la communauté
libanaise au Qatar pour leur
généreuse contribution au
succès de sa mission.
Meryl Streep et Julia Roberts
au séminaire de Chawki Azouri
Le séminaire de Chawki
Azouri propose, pour ce jeudi
24 mars, la projection suivie
d’un débat du film de John
Wells, Un été à Osage County. Une famille se retrouve et
se déchire à l’occasion de la
mort du père. La haine est
à l’œuvre. Meryl Streep et
Julia Roberts excellent dans
l’incarnation de cette haine. À
l’hôpital Mont-Liban, Hazmieh, 19h30.
Entrée libre.
Élections
Fabienne Blineau Abiramia
exposera aujourd’hui son
programme
Une rencontre est prévue ce
soir à 19h à l’hôtel Smallville,
à Badaro, avec Mme Fabienne
Blineau Abiramia, qui exposera son programme en prévision des élections internes prévues le 26 mars. Les membres
de la section Les Républicains – Liban sont conviés à
y prendre part.Mme Abiramia
est candidate à la présidence
de la section pour les 2 ans à
venir. Au programme de la réunion également, les modalités
des différentes échéances : les
primaires, la présidentielle, les
législatives et les sénatoriales.
Pour toute information, appeler Mme Blineau Abiramia,
conseillère consulaire AFE,
suppléante du député Alain
Marsaud et déléguée de la
section LR Liban, au numéro
suivant : 70/121713.
Rédaction
Président-directeur général
Fax 05/957444
Michel EDDÉ
[email protected]
Directrice
exécutive
Carnet, petites annonces
Administration
Nayla DE FREIGE
Tél. Fax 05/454108
Fax 05/454201
Régie publicitaire - Pressmedia Directeur exécutif adjoint
[email protected] Tél. 01/577000 - Fax 01/561380
Michel HELOU
Abonnement
05/453665
[email protected]
nombreuses
personnalités.
Donnant le coup d’envoi de
la rencontre, le Dr Élias Kassab a retracé succinctement
le parcours professionnel de
M. Menassa, d’abord à Télé
Liban, puis dans le secteur
de la publicité, en passant par
L’Orient-Le Jour. De vibrants
hommages à M. Menassa
ont d’autre part été rendus
par Marwan Iskandar et
Mohammad Sammak qui ont
mis en évidence son apport
dans le domaine de la communication. À l’issue de la cérémonie, un écusson-souvenir
a été remis à M. Menassa.
Les résultats du Loto n° 1 389
1
16
19
21
22
23
20
1er rang (6 bons numéros) :
Valeur totale des lots : 5 685 851 432 LL
Nombre de grilles gagnantes : 1
Lot pour chaque grille : 5 685 851 432 LL
2e rang (5 bons numéros + complémentaire) : pas de
grilles gagnantes
3e rang (5 bons numéros) :
Valeur totale des lots : 117 316 530 LL
Nombre de grilles gagnantes : 70
Lot pour chaque grille : 1 675 950 LL
4e rang (4 bons numéros) :
Valeur totale des lots : 117 316 530 LL
Nombre de grilles gagnantes : 2 771
Lot pour chaque grille : 42 337 LL
5e rang (3 bons numéros) :
Valeur totale des lots : 310 104 000 LL
Nombre de grilles gagnantes : 38 763
Lot pour chaque grille : 8 000 LL
Sommes cumulées du 1er rang pour le prochain tirage
n° 1390 : 2 120 457 736 LL
Sommes cumulées du 2e rang pour le prochain tirage
n° 1390 : 108 910 193 LL
Les résultats du Zeed n° 1 389
Numéro gagnant : 24195
1er rang : 56 233 748 LL
Numéro gagnant : 24195
Montant total des lots : 56 233 748 LL
Nombre de billets gagnants : 2
Lot unitaire par billet : 28 116 874 LL
Billets dont les numéros se terminent par : 4195
Lot unitaire par billet : 450 000 LL
Billets dont les numéros se terminent par : 195
Lot unitaire par billet : 45 000 LL
Billets dont les numéros se terminent par 95
Lot unitaire par billet : 4 000 LL
Cumul reporté du 1er lot Zeed : 75 000 000 LL.
Les résultats de Yawmieh n° 46
Yawmieh 3 : 408
Yawmieh 4 : 3784
Yawmieh 5 : 25385
Éditorialiste
Issa GORAIEB
Rédaction en chef
Michel TOUMA
Ziyad MAKHOUL
Émilie SUEUR
Rédacteur en chef adjoint
Élie FAYAD
Directeur responsable,
Médiateur
Abdo CHAKHTOURA
7/14°
7/14°
De gauche à droite, Marwan Iskandar, Élias Kassab et Camille
Menassa.
Notre confrère Camille Menassa, ancien directeur administratif de L’Orient-Le Jour, a
été honoré par le Mouvement
culturel d’Antélias (MCA) en
marge du traditionnel Festival
du livre organisé par le MCA
et qui a été consacré cette année à l’hommage à Grégoire
Haddad, ancien métropolite
grec-catholique de Beyrouth
et Jbeil, décédé en décembre
dernier. La cérémonie honorant Camille Menassa a eu
lieu dans l’amphithéâtre de
l’église Saint-Élie d’Antélias (où se tenait le Festival du livre), en présence de
7
14/20°
7/14°
Vent S-O – 10 à 40
km/h.
12/20°
Humidité 45 à 75 %.
Visibilité moyenne.
Mer moyennement
agitée, 19°.
Une masse d’air chaud intéressera le BMO au cours des
prochaines quarante-huit heures. Le temps sera aujourd’hui
partiellement nuageux, brumeux en montagne. Demain, le
temps sera peu nuageux à partiellement nuageux, avec une
importante hausse des températures et baisse du taux d’humidité. Le vent soufflera fort dans le sud du pays, entraînant
des couches de poussière.
Pluviométrie
BEYROUTH-AÉROPORT
• De dimanche 8h à lundi 8h : 1,8 mm. • Depuis septembre :
431,4 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 755,2 mm. • Moyenne sur 30 ans : 729 mm.
BÉKAA-ZAHLÉ
• De dimanche 8h à lundi 8h : 1,6 mm. • Depuis septembre :
380,4 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 669,7 mm. • Moyenne sur 30 ans : 546 mm.
TRIPOLI
• De dimanche 8h à lundi 8h : 1,7 mm. • Depuis septembre :
832,9 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 859,3 mm. • Moyenne sur 30 ans : 729 mm.
Moyen-Orient
Abou Dhabi 22/29°
Dubaï 22/27°
Amman 7/14°
Istanbul 4/8°
Ankara 0/8°
Le Caire 13/24°
Bagdad 12/23°
Mascate 24/29°
Damas 6/13°
Nicosie 9/18°
Djeddah 24/33°
Riyad 19/33°
Doha 22/27°
Téhéran 9/18°
International
Alger 6/17°
Marrakech 11/27°
Amsterdam 2/9°
Marseille 9/14°
Athènes 9/13°
Milan 4/12°
Berlin 1/8°
Minsk -2/4°
Bucarest 1/8°
Montréal 5/11°
Budapest 3/9°
Moscou -4/3°
Buenos Aires 21/29°
Munich -1/10°
Bruxelles 1/11°
New York 11/17°
Copenhague 1/7°
Paris 3/13°
Dublin 3/11°
Prague 0/7°
Genève 2/12°
Rio de Janeiro 23/30°
Kiev -2/3°
Rome 7/16°
Lisbonne 9/14°
Tunis 8/17°
Londres 3/11°
Varsovie 0/7°
Madrid 3/16°
Vienne 3/8°
Directeur des éditions
International
spéciales
Antoine AJOURY
Gaby NASR
Samia MÉDAWAR
(adjointe)
Liban
Tilda ABOU RIZK
Économie
Michel HAJJI GEORGIOU
Fady NOUN (adjoint)
Cyrille NÊME
Web
Informatique
Rita SASSINE
Moustapha KHAZAAL
Marketing
Carla HENOUD (La Seize)
Zéna ZALZAL (adjointe) Hanaa GEMAYEL
Graphisme
Administration
Fady SAAIBY
Sports
Makram HADDAD Georges CHAMIEH Yehya HAMDAN
Amal KASSIS
Culture
Maya GHANDOUR HERT
Économie
8
S&P 500
Dow Jones
2 051,60
Nasdaq 100
17 623,87
+0,10 %
mardi 22 mars 2016
4 426,98
+0,12 %
Volume
Prix
Var. (%)
Montant
–
7 065
1 287
0
24 000
40 000
9 999
29 091
500
372
175 786
1 164,83
9,55
9,54
9,70
6,25
6
18,80
1,68
1,85
10
10,20
0,62
–0,52
0,32
0
0
–4
0
2,44
19,35
3,63
0,49
–
68 104,73
12 271,05
N/A
150 000
240 000
187 981,20
48 796,94
925
3 720
1 787 520
0
0
3,23
14,40
0
0
N/A
N/A
Taux de change (L.L.)
Devise
Dollar US
Livre syrienne
Dinar irakien
Dinar koweïtien
Dinar jordanien
Dinar bahreïni
Dirham EAU
Rial qatari
Rial saoudien
Livre égyptienne
Livre sterling
Franc suisse
Yen (100)
Franc CFA (1 000)
Dol. canadien
Dol. australien
Euro
Achat
1 501
6,87
1,36
5 015,44
2 127,97
4 004,51
411,08
414,69
402,63
170,09
2 172,88
1 554,66
13,48
2,59
1 153,29
1 146,84
1 695,67
Vente
1 514
6,88
1,40
5 032,95
2 132,84
4 032,53
411,77
415,79
403,32
170,8
2 176,57
1 560,19
13,52
2,59
1 157,42
1 149,12
1 701,75
Taux croisés
$ USD
£ GBP
CHF
¥ YEN
€ EUR
–
1,44
1,03
0,0089
1,1243
£ Sterling
0,69
–
0,72
0,0062
0,78
CHF Franc suisse
0,97
1,4
–
0,0087
1,09
111,85
161
115,36
–
125,83
0,89
1,28
0,92
0,0079
–
Devise
$ Dollar US
¥ Yen
€ Euro
4 427,80
–0,36 %
–0,78 %
Devise
2 j.
1 m.
3 m.
6 m.
1 an
$ USD
0,5
0,4283
0,6243
0,8912
1,2119
£ GBP
0,5
0,5110
0,5888
0,7473
1,0165
CHF
–0,75
–0,779
–0,7312
–0,659
–0,539
¥ YEN
0
–0,0713 –0,0067
0,0193
0,1097
€ EUR
0
–0,3291 –0,2464 –0,1346
–0,014
Bons du Trésor
Nom
Euro obligations libanaises - 5 ans
Euro obligations libanaises - 10 ans
Obligations américaines - 10 ans
Obligations du Trésor français - 10 ans
Obligations du Trésor allemand - 10 ans
Obligations du Trésor britannique - 10 ans
Obligations du Trésor japonais - 10 ans
Rendement
5,87 %
6,61 %
1,91 %
0,57 %
0,23 %
1,48 %
–0,10 %
UEM : accalmie des
marchés = rebond du PMI
Après avoir pasUEM : PMI vs croissance du PIB
sé presque un
an aux alentours
de 54 points, le
PMI composite
de la zone euro
a chuté à 53.0
en février (52,7
dans l’estimation flash). Le
signal est négatif. Cependant,
les
réponses
avaient majoritairement été
collectées
au
début février, au
pire moment de la minitempête d’être un peu supérieure à celle
financière. Depuis, les marchés du T4 2015 (+0.3 % t/t). Il reste
se sont calmés, la Bourse s’est la question des inconnues polireprise, l’euro est stabilisé face tiques. Plusieurs élections ont
au dollar et la BCE a fortement eu lieu récemment. Certains
assoupli sa politique monétaire. pays n’ont plus de gouverneDe plus, allant à l’opposé des ment (Espagne, Irlande), une
données d’enquête, les derniers coalition bancale s’est mise en
chiffres sur l’économie réelle ont place au Portugal et Mme Merété encourageants avec un fort kel a été affaiblie en Allemagne.
rebond de la production indus- Néanmoins, les conséquences
trielle (+2.1 % en janvier) et une économiques sont restées limiprogression des ventes au détail tées jusque-là. Un rebond de la
(+0.4 %). À tout le moins, cela confiance en mars ne serait pas
signalait que la situation macro impossible. Le PMI composite
restait solide au moment où le est attendu stable à 53. À suivre
choc financier est intervenu. Sur aussi les autres enquêtes, Ifo,
la base de ces données « dures », Insee…
la croissance du PIB réel au
T1 2016 a toutes les chances Cet article est réalisé par Fidus
En partenariat avec
www.fidus.com.lb
Nikkei
16 724,81
–1,25 %
Pétrole WTI
Or
Argent
39,91
1 243,92
15,83
+1,19 %
–0,06 %
–0,09 %
Euro
Yen
1,1243
111,90
–0,05 %
–0,10 %
Liban
Focus
Les banques islamiques peinent
à s’imposer au Liban
Alors que la finance islamique est en plein essor au niveau mondial, les acteurs locaux restent confrontés
à de nombreux obstacles qui entravent leur développement.
Céline HADDAD
Plus de vingt ans après son
entrée sur le marché libanais,
la première banque islamique
au pays du Cèdre compte ouvrir d’ici à la fin du mois une
nouvelle branche sur l’avenue
de l’Indépendance, à Achrafieh. Et l’emplacement n’est
pas anodin : l’avenue abrite
déjà la plupart des banques
Alpha du pays comme la
Byblos Bank, Bank Audi,
Bank of Beirut, la SGBL, la
Banque libano-française et
la Blom Bank. « L’ouverture
de cette nouvelle branche est
une étape importante pour la
banque al-Baraka car il n’y
a aucune banque islamique
dans ce quartier vivant »,
commente pour L’Orient-Le
Jour Mutasim Mahmassani,
directeur général de la banque
al-Baraka au Liban. Son établissement compte déjà une
dizaine de branches sur tout le
territoire et plus de 600 dans
16 autres pays.
Crédibilité depuis
la crise
Taux d’intérêt
CAC 40
3 048,77
+0,37 %
Bourse de Beyrouth
Les valeurs
BLOM Stock Index
Solidere A
Solidere B
Solidere - GDR
Bank Audi - SAL
Bank Audi - GDR
Bank of Beirut
Byblos Bank
BEMO Bank
BLOM Bank
BLOM Bank - GDR
Rasamny Younis Motor
Holcim Liban SAL
Euro Stoxx 50
Apparue en 1975 à Dubaï
avec la Dubai Islamic Bank,
la finance islamique est basée
sur les principes de la charia,
interdisant notamment l’intérêt, la spéculation ou le financement de certaines activités
prohibées par l’islam (voir
encadré).
Et depuis quelques années
elle connaît un véritable
boom sur la planète. Selon le
comité des services financiers
islamiques (IFSB), les avoirs
des banques islamiques ont
atteint 1 476 milliards de dollars en 2014 dans le monde,
avec une croissance annuelle
de 17 % entre 2009 et 2013. À
ce rythme, ce secteur atteindra les 2 700 milliards de dollars en 2020. Et c’est dans les
pays du Golfe que sa part de
marché est la plus importante
(37,6 % du total des actifs des
banques islamiques), suivie
par la zone Mena (34,4 %) et
l’Asie (22,4 %). « La banque
islamique se propage partout
dans le monde car elle jouit
d’une forte crédibilité depuis
la crise internationale de
2008, les banques islamiques
traitant exclusivement avec
l’économie réelle : les instruments financiers dérivés et les
transactions spéculatives sont
prohibés », observe M. Mahmassani.
Pourtant, au Liban, ce secteur reste lilliputien. Avec
seulement cinq banques –
al-Baraka, Lebanese lslamic
Bank, al-Bilad Islamic Bank,
Blom Development Bank et
Arab Finance House – qui
se partagent 507 millions de
dollars d’actifs en décembre
2015,
elles
représentent
moins de 1 % du secteur bancaire libanais. « Ceci est surtout lié à la faible demande
pour ce genre de banques au
Liban », souligne Mouataz
Natafgi, directeur général de
la Blom Development Bank,
une filiale de la Blom Bank
dédiée à la finance islamique,
qui opère depuis 2007 dans le
pays.
Or, contrairement aux
idées reçues, les banques
islamiques ciblent toutes les
populations et communautés, mais ce sont surtout ceux
qui croient à la prohibition de
l’intérêt (« riba »), assimilé à
l’usure, qui sont surtout visés.
Et, même à ce niveau, « les
Libanais ne comprennent pas
vraiment le fonctionnement
d’une banque islamique, nous
travaillons donc à les sensibiliser à ce type de pratiques
bancaires en organisant des
ateliers, des cours à l’université et des conférences », explique M. Mahmassani.
Le développement de la
finance islamique est surtout freiné par d’autres types
d’handicaps, plus structurels.
« Le secteur bancaire libanais
est très compétitif, il est donc
difficile de gagner des parts
de marché. La majorité des
banques libanaises investit
une grande part de ses liquidités dans les obligations d’État
tandis que les banques islamiques n’y ont pas accès, car
ce type de produit n’est pas en
conformité avec la charia »,
détaille M. Mahmassani.
En effet, le ministère des Finances n’émet pas l’équivalent
islamique des bons du Trésor,
les « sukuk » – des obligations
pouvant être étatiques ou
non. Pourtant, l’Angleterre
par exemple a annoncé l’émission de son premier « sukuk »
d’environ 250 millions d’euros
en juin 2014.
Double imposition
Les règles de la finance islamique marginalisent aussi ses
acteurs du point de vue de la
politique monétaire. « Nous
ne pouvons pas bénéficier des
plans de relance de la Banque
centrale par les prêts subventionnés, car ces derniers
sont de facto basés sur une
politique de taux d’intérêt,
contraire au fonctionnement
des banques islamiques », indique M. Mahmassani. Pour
rappel, la Banque du Liban
(BDL) avait annoncé en janvier, pour la quatrième année
consécutive, un nouveau plan
de relance d’un milliard de
dollars de crédits subventionnés, notamment dédiés au
secteur de l’immobilier et aux
PME.
Enfin, les banques islamiques sont sujettes à la
double imposition, car elles
fonctionnent sur des contrats
de vente et d’achat (voir encadré). « Il faut que la question
fiscale soit examinée au Parlement, mais nous savons
bien qu’il ne va pas se pencher
là-dessus à court terme », dé-
Le siège de la banque islamique al-Baraka à Sanayeh.
plore M. Mahmassani.
Pour M. Natafgi, le secret
d’un essor local passe davantage à travers le ciblage d’une
niche spécifique que par
Selon la loi 575 de 2004,
l’établissement d’une banque
islamique au Liban doit être
approuvé par la Banque du
Liban, et l’assemblée générale
de la banque doit nommer un
organe consultatif en matière
de doctrine islamique.
Les banques islamiques sont
assujetties au respect de plusieurs principes de la charia,
comme : l’interdiction du
financement d’activités prohibées (alcool, viande de porc,
pornographie, jeux de hasard
et tabac…), de la spéculation
(« maysir ») et de l’intérêt
(« riba »).
Le Liban n’est que le 93e pays le plus heureux
au monde
la Syrie sont derniers.
Les 10 premiers pays du
classement mondial, Danemark en tête, ainsi que les
10 derniers, avec le Burundi
en queue de peloton, restent
similaires par rapport aux
années précédentes, note
l’étude.
Publié à l’occasion de la
Journée internationale du
bonheur, le 20 mars, ce
rapport tente « d’étudier les
fondements scientifiques de
la mesure et de la compréhension du bien-être subjectif » et classe 157 pays selon
ces critères. L’étude est basée
sur des sondages annuels de
l’institut américain Gallup
menés entre 2013 et 2015,
explique le Lebanon this Week
de la Byblos Bank. Il a été
demandé aux participants de
classer leur vie selon l’échelle
de Cantril, qui permet de
mesurer l’appréciation de sa
vie par un individu en fonction de ses attentes et de ce
qu’il perçoit comme résultats
à ses efforts. La meilleure
note était 10 et la plus basse
0. Le sondage Gallup inclut
environ 1 000 personnes par
pays chaque année.
Selon les auteurs, six facteurs – le PIB par habitant,
les soutiens sociaux, l’espérance de vie, la liberté sociale,
la générosité et l’absence
de corruption – expliquent
presque les trois quarts des
variations entre les pays.
Concernant le Liban, le
poids du PIB par habitant est
le critère de bonheur le plus
important pour ses citoyens,
avec une part de 22 %, soit le
30e rang le plus important au
niveau mondial. L’espérance
de vie était priorisée par
15 % d’entre eux, suivie par
les soutiens sociaux (13 %),
la liberté sociale (5,1 %) et la
générosité (4,6 %). Seul 1 %
des sondés a considéré l’absence de corruption comme
le critère le plus important.
(Sources : L’OLJ
avec AFP)
conclut en appelant les
entreprises privées et les
banques à « coopérer en
proposant aux seuls Libanais
des opportunités de travail,
sachant que les étrangers,
clandestins ou ayant le
statut de réfugiés, se
pressent pour concurrencer
les Libanais. »
(+13,26 %), suivis par ceux
des restaurants et des hôtels
(+1,06 %). La baisse la plus
forte se trouve du côté des
équipements ménagers
et du mobilier (-1,55 %),
suivie par celle des prix
des produits alimentaires
(-0,93 %).
L’ACS n’a pu en revanche
publier l’évolution mensuelle
de l’IPC pour chaque
région car les indices
régionaux ne figuraient
pas dans son rapport de
janvier « en raison des
modifications dans la gestion
administrative », avait-elle
alors indiqué.
port de la ville. « Le port de
Tripoli ne dispose que d’un
seul inspecteur tandis qu’au
port de Beyrouth, ils sont
24 », a dénoncé M. Kabbara
dans un communiqué.
« Un seul agent des douanes
s’occupe à la fois des
inspections dans le nouveau
terminal et de celles dans
l’ancien port », a confirmé à
L’Orient-Le Jour une source
au port.
Le conseil d’administration
de la Direction des douanes
avait affecté à partir du 28
janvier trois fonctionnaires
– un chef divisionnaire et
deux inspecteurs – au bureau
du port de Tripoli pour
une période de trois mois.
« Ces nominations ont été
suspendues pour vice de
forme car il n’y avait pas de
sunnite siégeant au moment
de cette décision », a affirmé
la source précitée.
Brèves
Le ministère du
Travail dénonce des
licenciements abusifs
Le ministère du Travail
a mis en garde hier, par
voie de communiqué, les
entreprises privées contre
le fait de procéder à des
licenciements collectifs
sans motifs valables.
« Le ministère reçoit
régulièrement des plaintes
d’employés du secteur
privé qui sont soumis à des
intimidations visant à les
pousser à démissionner.
Beaucoup de licenciements
ont lieu par surprise, parfois
sans motifs valables, et sans
en référer au ministère du
Travail, en violation de la
loi », indique le texte. « Des
avertissements collectifs ont
(par exemple) été envoyés
à des travailleurs du secteur
bancaire », mentionne le
communiqué. Le ministère
L’inflation en hausse
de 0,3 % en février
L’indice mensuel des prix
à la consommation (IPC),
calculé par l’Administration
centrale de la statistique
(ACS), a augmenté de 0,3 %
en février 2016 par rapport
à janvier 2016 pour s’établir
à 94,35. Cela représente
une baisse de 2,94 % en
glissement annuel.
Les prix des vêtements et
des chaussures ont affiché
la plus forte hausse par
rapport à janvier dernier
Le port de Tripoli est
toujours en sous-effectif,
dénonce Kabbara
Le député de Tripoli
Mohammad Kabbara a
déploré le désintérêt des
pouvoirs publics pour le
exerçaient un rôle de banques
de développement plutôt que
d’essayer de copier les produits et services des banques
traditionnelles », dit-il.
Le fonctionnement de la finance islamique
Classement
Le Liban est le 93e sur 157
pays dans le classement des
pays les plus heureux au
monde, selon le Réseau des
solutions pour le développement durable (SDSN), lancé
en 2012 par les Nations
unies.
La position du Liban a peu
évolué : il était 103e en 2015
(sur 158 pays), 97e en 2013
(sur 156 pays) et 92e en 2012
(sur 155 pays). L’étude n’a
pas été publiée en 2014.
Au niveau régional, le Liban est classé 12e sur 21 pays
de la zone Mena : Israël est
premier, devant les Émirats
arabes unis et l’Arabie saoudite. Le Soudan, le Yémen et
l’adaptation de l’environnement légal ou l’innovation
financière. « Les banques islamiques pourraient s’étendre
davantage au Liban si elles
Photo D. R.
Le premier instrument-clé
de la finance islamique est
la « Mudaraba » : le client
dépositaire signe un contrat
avec la banque autorisant cette
dernière à user des fonds dans
son portefeuille d’investissement contre un pourcentage
des profits réalisés par la
banque sur ce projet. En cas
de perte, le client pourra donc
perdre son dépôt. « Il n’y a
jamais eu de cas de perte de
capitaux dû à la politique de
crédit conservatrice adoptée
par les banques islamiques »,
indique Mouataz Natafgi,
directeur général de la Blom
Development Bank.
Autre instrument-phare, la
« Mourabaha », un prêt sans
intérêt basé sur un contrat
d’achat et de vente : la banque
achète le bien à la place
du client, qui lui rembourse
ensuite le montant du bien
sur une durée prédéterminée,
majoré d’une commission fixe
et déterminée à l’avance.
Enfin, la « Moucharaka », qui
permet à la banque de contribuer au financement d’un
projet initié par un client ;
les profits et les pertes sont
partagés en fonction du capital
investi par chacun.
Conjoncture
Hausse des touristes
fin février, malgré les
restrictions du CCG
Quelque 191 808 touristes
ont visité le Liban au cours
des deux premiers mois de
l’année, en hausse de 9 %
en rythme annuel, selon les
chiffres du ministère du Tourisme.
Les touristes arabes, qui
représentent 36 % du total
enregistré, ont vu leur nombre
augmenter de 3 % pour atteindre 68 184 visiteurs fin
février. Ceux en provenance
d’Irak, qui sont considérés
comme étant majoritairement des réfugiés, ont vu leur
nombre augmenter de 5 % en
rythme annuel, à 27 281 visiteurs. Ils ont été suivis par les
touristes égyptiens (+ 15 % à
12 191 visiteurs).
En revanche, les touristes
en provenance d’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis ont vu leur
nombre baisser respectivement de 19 % en glissement
annuel à 6 388 visiteurs, de
16 %, à 4254 personnes et de
1 % à 948 visiteurs.
Fin février, cinq des six
membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG)
– l’Arabie saoudite, le Qatar,
Bahreïn, le Koweït et les
Émirats arabes unis – ont
demandé à leurs ressortissants
de ne plus se rendre au Liban.
Les touristes européens
ont représenté 32 % du total
des visiteurs, et ont vu leur
nombre augmenter de 9 %,
à 60 438 fin février. Les touristes américains ont représenté la troisième plus grande
part du total et ont également
vu leur nombre augmenter de
12 % en glissement annuel.
Pour le seul mois de février,
soit au tout début de la crise
avec les pays du CCG, le
nombre de touristes a augmenté de 14 % en glissement
annuel, à 97 298 visiteurs.
Avis judiciaire
Lettre d’avis et de convocation
Chère Madame Éva Morel
Madame,
Le conseil ecclésiastique judiciaire de la prélature arménienne du
Liban, pendant la session qui s’est tenue vendredi 05/02/2016,
à laquelle vous n’étiez pas présente, s’est occupé de votre affaire
familiale.
Avec cet avis de convocation, nous vous invitons d’assister à la
session du conseil ecclésiastique judiciaire, qui se tiendra le vendredi 13 mai 2016, à 13h30, au siège de la prélature arménienne
à Bourj Hammoud, pour défendre votre affaire personnellement
ou par l’entremise d’une personne vous remplaçant.
Au cas où vous ne pourriez pas vous présenter, vous serez considérée comme présente, et la décision appropriée sera arrêtée.
Le conseil ecclésiastique judiciaire
de la prélature arménienne du Liban
Économie 9
mardi 22 mars 2016
International
Russie
L’explosion de la pauvreté menace
l’un des acquis de Poutine
Conséquence directe de la crise actuelle, 13,4 % de la population russe a vécu avec moins
de 140 dollars par mois en 2015, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2014.
La récession qui frappe la
Russie a effacé près d’une
décennie de progrès enregistrés par Vladimir Poutine en
termes de lutte contre la pauvreté, et la dégradation du niveau de vie semble partie pour
se poursuivre cette année.
Selon des chiffres publiés
hier par le service fédéral
des statistiques Rosstat, 19,2
millions de Russes, soit plus
d’un Russe sur sept (13,4 %
de la population), ont vécu
l’an dernier en moyenne avec
9 452 roubles par personne
(environ 138 dollars au cours
actuel).
C’est 20 % de plus qu’en
2014 et surtout le chiffre le
plus élevé depuis 2006, illustrant les conséquences radicales pour le niveau de vie des
Russes de la crise causée par
l’effondrement des cours du
pétrole et par les sanctions occidentales décrétées sur fond
de crise ukrainienne.
Le nombre de Russes considérés comme pauvres reste
bien moins dramatique qu’au
début du premier mandat de
Vladimir Poutine (29 % de
la population en 2000, soit
42 millions de personnes),
conséquence des crises accompagnant la conversion à
l’économie de marché dans
les années 1990.
Mais ce bond en arrière
constitue néanmoins un revers pour le président russe,
qui avait construit en partie
sa popularité sur des progrès
considérables en termes de
pouvoir d’achat atteints sur
fond de hausse des cours des
Le bond en arrière en matière de niveau de vie constitue un revers pour le président russe, Vladmir
Poutine, qui avait construit en partie sa popularité sur des progrès considérables en termes de
pouvoir d’achat. Mikhaïl Klimentyev/Reuters
hydrocarbures dans les années
suivant son arrivée au pouvoir
il y a plus de 15 ans.
Confronté à sa plus longue
récession, Vladimir Poutine
avait enregistré ces derniers
mois des niveaux de popularité record dans le contexte
de la crise ukrainienne et
surtout de l’intervention militaire en Syrie. Il subit néanmoins une érosion de sa cote
de confiance, à 73 % en mars
contre 83 % il y un an, selon
un sondage publié hier par
l’institut indépendant Levada.
La hausse de la pauvreté est
le résultat direct de l’envolée
des prix provoquée l’an dernier par la crise monétaire,
avec un plongeon du rouble,
ainsi que par l’embargo alimentaire décrété par le Kremlin sur la plupart des produits
alimentaires occidentaux en
représailles aux sanctions européennes et américaines dans
la crise ukrainienne.
Le pic a été atteint en 2015
au premier trimestre avec 22,9
millions de pauvres avant
de tomber en fin d’année à
14,5 millions, un phénomène
normal observé tous les ans,
notamment en raison de la
baisse du prix de produits de
base comme les pommes de
terre, les carottes et le chou.
Pas de reprise en vue
En septembre, la Banque
mondiale s’était alarmée de
Assurances
Sur le départ, le PDG d’Axa Henri de Castries
dément viser la présidence de HSBC
Le patron d’Axa, Henri de
Castries, va être remplacé en
septembre par un tandem
franco-allemand après 17 ans
passés à la tête du géant français de l’assurance. Il a démenti dans ce cadre viser la présidence de la banque HSBC,
dont il est devenu administrateur récemment.
« Henri de Castries, président-directeur
général
d’Axa, a pris la décision de
quitter ses fonctions et de
renoncer à son mandat d’administrateur le 1er septembre
2016 », des responsabilités
qui couraient jusqu’en 2018, a
annoncé hier le numéro deux
européen de l’assurance dans
un communiqué. Le conseil
d’administration d’Axa, qui
s’est réuni samedi, a décidé
à l’unanimité de séparer les
fonctions de président du
conseil d’administration et de
directeur général.
Selon le journal dominical
britannique Sunday Times, M.
de Castries, qui est devenu administrateur de HSBC le 1er
mars, est favori pour succéder
à l’actuel président du géant
bancaire britannique, Douglas
Flint. « Ce n’est ni le jour ni
l’heure » d’évoquer une possible candidature à la direction
de HSBC, a martelé M. de
Castries, 61 ans, se contentant
de confirmer son entrée dans
la banque en tant que « simple
administrateur, débutant », et
son souhait de s’investir davantage dans l’Institut Montaigne, groupe de réflexion
français qu’il préside depuis
juin 2015. Interrogé par l’AFP
à Londres, un porte-parole de
HSBC a par ailleurs qualifié
les informations du Sunday
Times de « spéculation ».
Selon un document préparatoire à l’assemblée générale
de HSBC prévue le 22 avril,
l’actuel président du géant
bancaire Douglas Flint annonce que son successeur sera
nommé « courant 2017 ». « La
date exacte dépend clairement
de la nécessité de trouver et
retenir le candidat approprié », a-t-il précisé.
Après 27 années au sein
d’Axa dont environ six en tant
que PDG, M. de Castries a
expliqué dans une lettre à ses
collaborateurs que son choix
avait été « mûrement réfléchi » et qu’il considérait que
le groupe, « qui n’a jamais été
aussi en forme », se trouvait
« au meilleur moment » pour
un passage à témoin.
« Moment idéal »
« Il est naturel qu’une nouvelle équipe lance et porte le
nouveau plan stratégique »
que l’assureur présentera le 21
juin, et qui devrait définir la
Hydrocarbures
Le Maroc ferme son
unique raffinerie
Le tribunal de commerce de
Casablanca a ordonné hier la
liquidation de l’unique raffinerie
pétrolière du royaume, incapable
de rembourser ses dettes de plusieurs milliards de dollars, selon
une source judiciaire.
Cette décision de justice intervient après une première tentative
de règlement qui n’a pas convaincu les créanciers de la Société
anonyme marocaine et italienne
de raffinage (Samir), a affirmé
à l’AFP une source judiciaire du
tribunal qui a requis l’anonymat.
« La direction des douanes
marocaines et l’ensemble des créditeurs ont refusé l’offre financière
proposée de la part de cheikh
Mohammad Hussein al-Amoudi
(président de la société, NDLR)
parce qu’elle était dérisoire », a-t-
elle indiqué. Le directeur général
de la raffinerie Jamal Ba-Amer
avait proposé de verser à ses créditeurs environ 420 millions de
dollars, alors que les dettes de la
société avoisinent les 45 milliards
de dirhams (4,54 milliards de dollars), selon la même source.
La Samir est détenue à 67 % par
le groupe suédo-saoudien Corral
et dispose d’une capacité de raffinage de 150 000 barils par jour.
Cette liquidation « (...) va jeter
(dans la rue) 6 000 travailleurs », a
déploré Mehdi Mezouari du parti
de l’Union socialiste de la ville de
Mohammedia où se trouve un
des sites de la Samir. La société
a quant à elle affirmé sur son site
employer 1 200 personnes directement et 3 000 indirectement.
(Source : AFP)
transformation numérique du
groupe, a expliqué le patron
dont le mandat d’administrateur avait été renouvelé en
avril 2014 pour quatre années
supplémentaires. Le dirigeant
a exprimé au passage sa « gratitude aux 166 000 femmes
et hommes qui sont le visage
et la voix d’Axa pour nos 103
millions de clients dans le
monde ».
L’Allemand Thomas Buberl, jusqu’ici directeur général
d’Axa Allemagne, membre du
comité exécutif et du comité
de direction, va lui succéder à
la direction générale. M. Buberl va « travailler très étroitement » avec Henri de Castries à la finalisation du plan
stratégique, sachant qu’Axa a
déjà investi 950 millions d’euros (1,08 milliard de dollars)
depuis 2010 dans sa transformation numérique. Denis
Duverne, 62 ans, deviendra
président non exécutif. Entré
en 1995 chez Axa, il en était
l’administrateur et directeur
général délégué depuis avril
2010.
Les investisseurs ont bien
accueilli ce plan de succession.
À 15h, l’action Axa gagnait
1,13 % à 21,84 euros (24,61
dollars) dans un marché parisien en légère baisse (-0,60 %).
La nouvelle équipe de
direction hérite d’un groupe
en forme, au bénéfice net en
hausse de 12 % l’an dernier à
5,61 milliards d’euros (6,32
milliards de dollars). L’objectif de réduction des coûts de
1,9 milliard d’euros (2,14 milliards de dollars) fixé dans le
plan stratégique 2010-2015 a
été atteint, avec 300 millions
d’euros (338 millions de dollars) d’économies réalisées
en 2015. « Nous avons multiplié par huit notre résultat
opérationnel et, malgré plusieurs crises financières, nous
sommes toujours restés profitables et avons toujours tenu
nos engagements envers nos
clients », a rappelé le patron
d’Axa à ses collaborateurs.
Sous sa direction, le groupe
a renforcé sa présence dans
les marchés émergents et s’est
concentré sur ses cœurs de
métier que sont l’assurancevie et santé, l’assurance-dommages et la gestion d’actifs.
Depuis 2010, Axa a ainsi investi plus de 5 milliards d’euros (5,63 milliards de dollars)
sur les marchés émergents,
essentiellement en Asie où il
est devenu le premier assureur
international en dommages et
le troisième en assurance-vie.
Il s’est également renforcé en
Afrique en 2015, notamment
au Nigeria et en Égypte.
(Source : AFP)
l’augmentation « troublante »
de la pauvreté en Russie,
résultat d’une baisse « spectaculaire » des revenus qui a
rendu « plus vulnérables » les
ménages les plus modestes,
notamment des fonctionnaires et retraités.
Le Premier ministre Dmitri
Medvedev a reconnu en janvier que l’appauvrissement de
nombreux Russes constituait
une des conséquences « les
plus douloureuses » de la crise.
Toutes catégories confondues, les revenus réels des
Russes ont plongé d’environ 10 % l’an dernier, selon
les statistiques officielles. Et
selon le rapport mensuel sur
l’économie publié par Rosstat,
la tendance reste fermement
négative en dépit du ralentissement de l’inflation.
En février, les revenus des
ménages se sont affichés en
recul de 6,9 % par rapport à la
même période un an plus tôt.
Les ventes de détail ont diminué de 5,9 %.
Après une baisse de 3,7 %
du produit intérieur brut en
2015, les espoirs de reprise
rapide exprimés par les autorités ont été réduits à néant en
début d’année par la déroute
du marché pétrolier, dont
dépendent fortement l’économie russe et le budget fédéral.
Les experts de la nouvelle
agence de notation nationale
russe ont indiqué dans un rapport publié hier ne pas prévoir
de retour à la croissance avant
2018, année de la prochaine
présidentielle.
(Source : AFP)
Le groupe hôtelier américain
Marriott a musclé hier
son offre de rachat de son
compatriote Starwood, valorisé
désormais à 13,6 milliards de
dollars, contrariant ainsi les
ambitions de l’assureur chinois
Anbang qui est en train de
bâtir un empire immobilier
aux États-Unis. La nouvelle
proposition de Marriott est de
plus d’un milliard supérieure
aux 12,2 milliards de dollars
mis initialement sur la table
il y a cinq mois pour réunir
ses marques Ritz-Carlton,
Renaissance, JW Marriott avec
Le Sheraton, Le Méridien,
W, le St Regis et le Westin
(Starwood). Elle est surtout plus
élevée que les 13,2 milliards
proposés il y a trois jours par
Anbang et ses partenaires – la
Milieux d’affaires et marchés
espèrent la chute de Rousseff
« Destitution, maintenant »,
l’immense banderole recouvrant le siège de la puissante
Fédération des industries de
São Paulo (Fiesp) annonce
la couleur : au Brésil, milieux
d’affaires et marchés voient
d’un bon œil une chute de la
présidente de gauche Dilma
Rousseff, accusée de maquillage des comptes.
Jeudi, la Bourse de São
Paulo a grimpé de 6,6 %, sa
plus forte hausse quotidienne
en sept ans, avant de fléchir
le lendemain. « Le marché
célèbre la fin de ce gouvernement », commentait alors à
l’AFP l’analyste André Leite,
de TAG Investimentos, une
fête paradoxale compte tenu
de son aversion supposée pour
l’instabilité.
Dans la première économie
d’Amérique latine, plongée
dans une récession historique
pendant que s’envolent l’inflation, les déficits publics et la
dette, les occasions pour les
milieux financiers de se réjouir
n’ont pas été nombreuses ces
dernières années.
Désormais, « les investisseurs ont l’air de miser sur le
fait que le Parti des travailleurs (PT, gauche, NDLR) et
Dilma vont perdre le pouvoir,
laissant la place à des temps
plus heureux », explique David
Rees, économiste pour Capital
Economics et spécialiste de
l’Amérique latine, qui souligne aussi la hausse du cours
du minerai de fer comme
motif d’euphorie boursière.
La politique économique de
Dilma Rousseff a souvent été
critiquée par les analystes,
qui dénoncent un manque de
contrôle budgétaire et de mesures fortes face à la crise.
Un peu tôt pour rêver
Les milieux économiques
brésiliens semblent sur la
Développement
La politique économique de Rousseff a souvent été critiquée par
les analystes, et son possible départ réjouit les marchés.
Pedro Ladeira/AFP
même longueur d’onde. Jeudi, la puissante FIESP, qui
regroupe près de 130 000
entreprises, a pris publiquement position en faveur de
la procédure de destitution
de la présidente, étudiée
actuellement par une commission de députés.
Mais il est peut-être un
peu tôt pour rêver, prévient
David Rees : « Je ne suis
pas convaincu qu’il faille
s’attendre à de meilleures
politiques » si la présidente
est écartée. « Même s’il y a
un changement de gouvernement, il n’est pas évident
que quiconque ait la possibilité de faire passer de
dures réformes, donc les
problèmes structurels de
l’économie
(brésilienne)
pourraient persister encore
quelque temps », estime-til. D’autant que la procédure pour destituer la chef
de l’État est longue et complexe, nécessitant le vote
d’au moins deux tiers des
députés puis des sénateurs
sur une période pouvant
dépasser six mois.
Mais, dans un climat
d’animosité croissante visà-vis du pouvoir en place,
le calendrier pourrait s’accélérer, prédit Joao Augusto
de Castro Neves, directeur
Amérique latine au cabinet de consultants Eurasia
Group : « La probabilité
d’un changement de gouvernement augmente vraiment », à 75 % selon ses
calculs, et « cela pourrait
arriver dès début mai ».
En cas de destitution de
Dilma Rousseff, c’est son
vice-président Michel Temer, chef du parti centriste
PMDB, qui assumerait le
pouvoir jusqu’aux élections
générales de 2018.
Cependant Joao Augusto
souligne que « même si
Temer devrait amener des
changements positifs dans
l’économie, il n’aura pas le
capital politique pour mettre
en œuvre des réformes ambitieuses ». En outre, l’analyste met en garde sur le
risque que Michel Temer se
retrouve à son tour fragilisé
par les scandales en cours.
Katell ABIVEN/AFP
Finance
Accord de 1,5 milliard La Chine facilite les
de dollars entre l’Égypte conditions pour investir
et l’Arabie saoudite
en Bourse
L’Arabie saoudite et l’Égypte
ont signé dimanche un accord
de 1,5 milliard de dollars pour
investir dans des projets de
développement dans la péninsule du Sinaï, a annoncé le
gouvernement égyptien alors
que les deux alliés ont renforcé
leur coopération économique et
militaire.
Riyad compte parmi les principaux soutiens du président
Abdel Fattah al-Sissi, et depuis
que l’ex-chef de l’armée a destitué en 2013 son prédécesseur
islamiste Mohammad Morsi,
l’Arabie saoudite a apporté des
milliards de dollars en aide pour
relancer une économie égyptienne en lambeaux.
La ministre de la Coopération internationale, Sahar Nasr,
a signé dimanche « un accord
de 1,5 milliard de dollars avec
le Fonds saoudien pour le développement, pour financer le
développement de la péninsule
du Sinaï », a indiqué le ministère
dans un communiqué. L’initiative, qui vise à développer cette
zone désertique du nord-est de
l’Égypte, prévoit notamment la
création de zones agricoles et
de « 26 complexes résidentiels
comprenant des établissements
médicaux et scolaires », selon
la même source. Les deux alliés
ont également signé un accord
sur une aide pétrolière de cinq
ans que Riyad va fournir à
l’Égypte, et qui avait été annoncée en décembre.
Le nord du Sinaï est le théâtre
d’une insurrection jihadiste. Les
attaques, principalement revendiquées par la branche égyptienne du groupe jihadiste État
islamique (EI), y visent quasi
quotidiennement les forces de
sécurité et ont tué des centaines
de policiers et de soldats depuis
2013.
Le sud de la péninsule est
célèbre pour ses stations balnéaires, très populaires auprès
des touristes mais actuellement
désertées en raison des violences
jihadistes. Le coup de grâce a été
porté fin octobre, avec l’attentat
de l’EI contre un avion charter
russe qui a coûté la vie à ses 224
occupants. L’Arabie saoudite
avait promis en décembre d’investir 8 milliards de dollars en
Égypte pour relancer son économie mise à mal depuis la révolte de 2011 qui chassa Hosni
Moubarak du pouvoir.
En mars, l’Arabie saoudite,
le Koweït et les Émirats arabes
unis avaient annoncé chacun 4
milliards de dollars d’investissements en Égypte.
(Source : AFP)
La Chine a assoupli hier ses
restrictions sur les « opérations
sur marge », une pratique permettant d’acheter des actions en
empruntant la majorité des fonds
nécessaires, qui avait alimenté
l’envolée des Bourses chinoises
avant de contribuer à leur spectaculaire débâcle l’été dernier.
Cette technique très populaire
– mais risquée en cas de retournement des cours – peut générer
de gros profits pour les investisseurs, tout comme, à l’inverse, de
lourdes pertes. Avant son plongeon l’été dernier, la Bourse de
Shanghai, dopée par ces « opérations sur marge », avait bondi
de 150 % en un an, sur fond
d’endettement massif, avant de
lâcher environ 40 % en quelques
semaines à partir de mi-juin
2015. Les autorités ont, depuis,
dépensé des sommes colossales
pour renflouer les marchés.
La China Securities Finance
(CSF), un organisme étatique
dont le rôle est notamment
d’assurer le financement des
courtiers pour les « opérations sur
marge », a réduit ses taux d’intérêt, selon son site Internet, ce qui
devrait rendre les prêts moins
onéreux pour les investisseurs.
La CSF, membre de « l’équipe
nationale » – les fonds publics et
maisons de courtage exécutant
des ordres gouvernementaux –,
a également commencé à proposer aux courtiers des prêts à court
terme, en plus des emprunts à six
mois déjà disponibles. « L’assouplissement pourrait raviver l’intérêt pour le marché boursier », a
déclaré Koon Chow, de l’Union
bancaire privée à Londres, à
Bloomberg News. L’annonce a
été saluée par les investisseurs, la
Bourse de Shanghai terminant
hier en forte hausse de 2,15 %.
La Chine avait annoncé fin
2015 doubler le niveau des garanties financières exigées des
investisseurs pour participer à des
« opérations sur marge ». Depuis
novembre, quiconque désire emprunter des fonds en vue d’acheter des actions sur les Bourses
de Shanghai ou de Shenzhen
doit préalablement créditer son
compte d’une somme équivalente au montant qu’il souhaite
emprunter.
Le gouverneur de la Banque
centrale chinoise (PBOC) Zhou
Xiaochuan a déclaré dimanche
que Pékin espérait que davantage
d’entreprises se financent via les
marchés boursiers afin de réduire
leur dépendance au crédit, selon
le quotidien Shanghai Securities
News.
(Source : AFP)
Petites annonces
Brèves
HÔTELLERIE
Marriott reprend la main
pour le rachat
de Starwood
Brésil
société de capital investissement
JC Flowers et le fonds chinois
Primavera Capital.
hausse de 3,07 %, à 1,041 euro
(1,173 dollar), dans un marché
ayant gagné 0,46 %.
TÉLÉCOMMUNICATIONS
Le patron de Telecom
Italia démissionne, en
désaccord avec Vivendi
ÉTUDE
Internet deviendra en
2017 le premier support
publicitaire
Le patron de Telecom Italia
Marco Patuano a démissionné
hier en raison de divergences
stratégiques avec le groupe
français Vivendi, devenu
l’an dernier l’actionnaire
de référence de l’opérateur
italien. Dans un communiqué,
Telecom Italia a annoncé
que le directeur général
Marco Patuano « avait remis
aujourd’hui sa démission,
qui reste subordonnée à
l’acceptation de ses termes et
conditions par les instances
compétentes ». À la Bourse
de Milan, les investisseurs ont
bien accueilli l’annonce de la
démission : le titre a fini en
Les dépenses publicitaires sur
Internet dépasseront pour la
première fois l’an prochain
celles à la télévision, a estimé
hier l’agence ZenithOptimedia,
spécialisée dans les prévisions
sur le marché publicitaire. La
publicité sur Internet connaîtra
cette année une croissance
trois fois supérieure à celle sur
les autres supports, grâce à la
demande pour des annonces sur
les réseaux sociaux, la vidéo en
ligne ou la recherche payante,
prévoit l’agence. En décembre,
ZenithOptimedia estimait
qu’Internet ne deviendrait le
premier support publicitaire
qu’à compter de 2018.
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10 International / L’actualité
mardi 22 mars 2016
Conflit
Négociations sur la Syrie : le régime,
sous pression, ne lâche rien
Les forces loyales au régime ont essuyé un sérieux revers dans leur tentative de reprendre Palmyre à l’EI,
avec la perte de 26 combattants.
Malgré les pressions, le régime syrien n’a rien lâché
hier à Genève au début de la
seconde semaine de discussions indirectes avec l’opposition, refusant catégoriquement d’évoquer le sort du
président Bachar el-Assad.
Un départ du chef de l’État
est « hors de question », a
déclaré à la presse le négociateur en chef du régime
Bachar al-Jaafari, après une
rencontre avec l’émissaire de
l’Onu pour la Syrie, Staffan
de Mistura.
Avec défiance, l’ambassadeur de la Syrie à l’Onu a
assuré du « sérieux » et de la
« sincérité » de sa délégation
et renvoyé la balle à l’opposition, accusée pour la énième
fois de compter des « terroristes » en son sein.
« Le gouvernement a son
propre concept, très élaboré,
du terrorisme, a ironisé Staffan de Mistura un peu plus
tard. Nous en avons une
définition très simple : sont
terroristes les groupes classés
comme tels par l’Onu. »
Le diplomate avait déjà
reproché vendredi aux négociateurs du régime d’en rester
aux déclarations de principe,
tout en louant les efforts
« substantiels » de l’opposition.
Staffan de Mistura a redemandé hier au régime de
livrer sa vision de « l’organe
de transition » qui, selon
la feuille de route fixée par
l’Onu, doit être conçu à Genève.
Bachar al-Jaafari « m’a
répondu que c’était prématuré », a rapporté l’émissaire
de l’Onu. « Mon message a
été que prématuré signifie
imminent : il est essentiel de
commencer à se pencher sur
leur vision de la transition
politique. C’est la mère de
toutes les batailles. »
Pour Damas, cet organe
ne peut être qu’un gouvernement élargi à quelques
ministres d’opposition, mais
toujours dirigé par Bachar elAssad. L’opposition réclame
un organe ayant les pleins
pouvoirs dans lequel le pré-
Le négociateur en chef du régime Bachar el-Jaafari, lors d’une
conférence de presse, hier, à Genève.
Fabrice Coffrini/AFP
sident Assad, accusé d’être
« le boucher de son peuple »,
n’aurait aucun rôle. De précédentes discussions, déjà à
Genève en 2014, ont achoppé sur ce sujet.
Staffan de Mistura a exhorté le régime à « se montrer réaliste » et à entrer dans
le vif des débats avant jeudi
soir, quand les négociateurs
feront une pause d’une dizaine de jours minimum.
Revers pour le régime
à Palmyre
Sur le terrain, les forces
loyales au régime ont essuyé
un sérieux revers dans leur
tentative de reprendre la cité
antique de Palmyre à l’organisation État islamique (EI),
avec la perte de 26 combattants à quatre kilomètres de la
« perle du désert syrien ».
Une trêve, entrée en vigueur
le 27 février, a permis la reprise
des pourparlers en Suisse après
un premier round avorté en
début d’année. Mais le cessezle-feu, parrainé par Washington et Moscou, ne s’applique
pas aux groupes jihadistes.
Hier, des tensions sont apparues entre les deux grandes
puissances, l’armée russe accusant l’armée américaine de ne
pas vouloir discuter du suivi de
la trêve.
Une rencontre à Moscou,
prévue cette semaine, entre les
chefs des diplomaties américaine John Kerry, russe Sergueï Lavrov et le président
Vladimir Poutine pourrait
permettre d’arrondir les angles.
Elle sera également « significative » pour le dialogue à
Genève, a expliqué à l’AFP
Karim Émile Bitar, directeur
de recherches à l’Institut de
relations internationales et
stratégiques (Iris).
Allié historique du régime
de Damas, Moscou a permis
à Bachar el-Assad de regagner
du terrain, avec une opération
militaire lancée fin septembre.
Il y a une semaine, l’annonce
surprise par Vladimir Poutine
du retrait partiel des troupes
russes a toutefois augmenté la
pression sur Damas.
Selon M. Bitar, « la décision
russe de retrait n’équivaut pas
à un lâchage du régime d’Assad, mais elle pourrait inciter
ce dernier à se montrer un peu
moins sûr de lui et à faire des
concessions un peu plus significatives qu’il ne l’aurait souhaité ».
Mais pour l’instant, le régime campe sur ses positions
et maintient la tenue d’élections parlementaires le 13
avril, perçues comme un « pied
de nez » à la communauté internationale.
Il a même demandé que
les négociations en Suisse ne
reprennent pas avant le scrutin
parce que « cinq des négociateurs sont candidats », selon
une source proche de Damas.
(Source : AFP)
Commentaire
Syrie : pourquoi la Russie se désengage ?
L’annonce du retrait partiel militaire russe de Syrie a
surpris autant que l’irruption
de la Russie sur le champ de
bataille syrien au mois de
septembre dernier. Au terme
d’une campagne aérienne de
167 jours, alors que le régime
de cessation des hostilités en
vigueur depuis le 27 février
semble tenir, et que le processus de résolution de la
crise s’est réouvert à Genève,
comment comprendre cette
décision inattendue prise par
le président russe ?
La première question porte
sur le moment choisi par Vladimir Poutine pour annoncer
ce retrait partiel. Au-delà
de la concordance de date
avec le calendrier de la tragédie syrienne qui a débuté
le 15 mars 2011, l’annonce
du désengagement signifie
que le Kremlin estime avoir
atteint les objectifs qui soustendaient son intervention
et avoir maximisé ses gains
au plan politique. À l’échelle
internationale, les presque 6
mois de campagne aérienne
russe ont permis l’instauration d’un duopole américano-russe pour la résolution
du conflit syrien, relativisant
– sans pour autant le briser
– l’isolement dans lequel la
communauté euro-atlantique
a cherché à confiner la Russie
suite à la crise ukrainienne.
Le Kremlin s’est retrouvé à
opérer sur le front diplomatique en tandem avec Washington, et leur action commune semble suffisamment
puissante pour produire des
résultats tangibles en matière
sécuritaire (armes chimiques
syriennes, 2013) et diplomatique (format de Vienne,
puis discussions à Genève), y
compris sur un dossier aussi
compliqué que celui de la
crise syrienne. L’engagement
russe visait également à prévenir un nouveau changement
de régime, après ceux intervenus en Irak et en Libye, par
l’entremise d’acteurs locaux et
régionaux que Moscou estime
être soutenus par l’Occident.
À l’échelle du Moyen-Orient,
son intervention a propulsé
la Russie au rang de puissance régionale incontournable pour la résolution de la
crise syrienne dans la mesure
où Moscou a maintenu le
dialogue avec le plus grand
nombre d’acteurs : les monarchies du Golfe, l’Iran, le Hezbollah, Israël, des États arabes
sunnites tels que l’Égypte et
la Jordanie, les Kurdes, et,
bien sûr, Damas. La détermination de l’engagement
russe en Syrie a nettement
contrasté avec les atermoiements des États-Unis, par
ailleurs prompts à abandonner un allié de longue date,
comme le président égyptien
Hosni Moubarak, lorsque ce
dernier fit face à un soulèvement populaire début 2011.
Vue du Golfe notamment,
la crédibilité de la Russie
comme partenaire n’est plus
à démontrer. Au plan local,
la campagne aérienne russe a
inversé dès la fin de l’année
2015 le rapport de force sur
le champ de bataille en le
rendant favorable au régime
syrien qui aborde ainsi le nouveau tour des négociations
à Genève dans une posture
suffisamment solide. À ce
titre, il convient de remarquer
que, dès le mois de décembre
2015, Vladimir Poutine insistait en conférence de presse
sur le fait que les forces russes
n’avaient pas vocation à rester
en permanence en Syrie. Selon le ministre de la Défense
Sergueï Choïgou, l’action de
l’aviation russe a permis au régime de reprendre le contrôle
de 10 000 km² de territoire,
soit l’équivalent d’un peu
plus de 5 % de la superficie
du pays. Quelque limités que
puissent paraître ces gains, ils
obèrent tout renversement
du régime. Toujours d’après
Tartous, ainsi que la base
aérienne où pourrait subsister
un détachement aérien fort
d’une dizaine d’appareils et
où pourrait être maintenu un
contingent de 1 000 à 1 500
hommes. Comme indiqué par
Vladimir Poutine lors de sa
réunion avec le ministre de la
Défense Sergueï Choïgou et
avec le ministre des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov, les
sites russes en Syrie devront
faire l’objet d’une protection
complète, ce qui incite à penser qu’en dehors du maintien des systèmes antiaériens
S-400, la batterie de missiles
antinavires Bastion devrait
aussi rester opérationnelle,
de même que les systèmes
de défense antiaériens Pantsir-S1, Buk-M3 et Tor-M2.
Le maintien de ces systèmes
permet à la Russie de conserver sa « bulle » d’interdiction
au Levant et lui donne une
carte à jouer pour de futures
de la tenue d’élections législatives au mois d’avril prochain,
ou encore la « ligne rouge »
évoquée par la délégation
syrienne – faisant allusion à
l’évocation du sort de Bachar
el-Assad lors des négociations de paix – à la veille de
la reprise des discussions à
Genève ont pu convaincre
le Kremlin qu’il était temps
d’atténuer son soutien à Damas. L’allègement du dispositif iranien en Syrie – Téhéran
aurait annoncé concomitamment au désengagement russe
le départ de près de 2 500 de
ses 6 000 hommes déployés
sur le terrain – tendrait également à faire peser plus fortement sur les épaules du président syrien et du Hezbollah
le fardeau militaire, rendant
ainsi Damas plus réceptif aux
négociations. La Russie est
par ailleurs parvenue à imposer son agenda en contraignant les groupes rebelles
fonctionner et où l’intensité
des combats paraît diminuer,
la Russie souhaite non seulement donner l’impression
qu’elle reste maîtresse du
tempo, mais elle cherche
aussi à renvoyer une image
victorieuse de sa campagne.
Le tableau aurait été sensiblement différent si les appareils russes avaient entamé un
retrait alors que les combats
faisaient rage, ce qui aurait
véhiculé une image de défaite. Selon certaines sources,
des consultations avec Washington auraient précédé la
décision de Moscou, et les
États-Unis auraient accepté
de donner des garanties au
clan de Bachar el-Assad de
cesser leur soutien aux forces
rebelles dites fréquentables et
de promouvoir la fédéralisation de la Syrie lors des négociations de paix à Genève. Le
schéma fédéral permettrait de
préserver l’intégrité territo-
L’action de l’aviation russe a permis au régime de reprendre le contrôle de 10 000 km² de territoire, soit l’équivalent d’un peu plus de
5 % de la superficie du pays.
Olga Balashova/Reuters/Ministère de la Défense russe/Handout via Reuters
le ministère de la Défense,
les frappes russes auraient
en outre permis de neutraliser près de 2 000 jihadistes
venant de Russie. Enfin, l’armée syrienne est par ailleurs à
peine capable de tenir le terrain repris à ses adversaires, ce
qui revient à dire qu’elle a atteint l’extension maximale de
son périmètre d’action, et que
poursuivre l’offensive, dans
l’optique d’une improbable
reconquête du territoire syrien, risque de compromettre
les gains chèrement acquis.
Loin de disparaître, l’empreinte militaire de la Russie en Syrie va évoluer. La
réduction de la voilure des
forces russes devrait se traduire par le retrait de la
majorité des quelque 6 000
hommes dont Moscou disposerait à ce jour en Syrie,
ainsi que de la soixantaine
d’appareils déployés sur la
base aérienne de Hmeimim,
près de Lattaquié. La Russie conserve les installations
navales dont elle dispose à
négociations. Au demeurant, si la situation le nécessitait, Tartous et Hmeimim
restent deux points d’entrée
par lesquels Moscou pourrait
redéployer une force expéditionnaire. Les capacités russes
qui restent en Syrie poursuivront les frappes contre des
cibles désignées par Moscou
comme terroristes, au premier
rang desquelles se trouvent le
groupe al-Nosra (el-Qaëda)
et l’État islamique (EI).
L’annonce du retrait partiel
des forces russes de Syrie signifie par ailleurs que le processus diplomatique à Genève
est effectivement lancé. Bien
que présenté comme étant
le fruit d’un accord concerté
avec Damas, il ne faut pas
écarter la possibilité que le
désengagement de Moscou
constitue une manœuvre
visant à infléchir la position
de Bachar el-Assad lors des
négociations de paix. Les
déclarations du président
syrien sur ses ambitions de
reconquête du pays, l’annonce
soutenus par les Occidentaux
à faire un choix : continuer le
combat, notamment aux côtés
d’al-Nosra, et donc s’exposer
à des bombardements désormais acceptés par les ÉtatsUnis, ou se battre contre elQaëda et l’État islamique, et
prétendre à un rôle politique
dans le futur de la Syrie.
Une des principales conséquences du retrait russe est
qu’il hypothèque l’escalade
militaire et l’enlisement sur le
champ de bataille syrien. En
cas d’échec des négociations,
la Russie n’aurait eu en effet
guère d’autres possibilités que
de poursuivre avec l’option
militaire en musclant son
dispositif. Or, en réduisant
graduellement son empreinte
militaire dès aujourd’hui,
Moscou se réserve la possibilité de pouvoir revenir
demain, sans que cela ne soit
interprété comme un enlisement, voire une défaite. En
outre, en décidant de se retirer
au moment où le régime de
cessation des hostilités semble
riale du pays, de dédommager
les Kurdes syriens avec qui
Russes et Américains coopèrent activement, et de cristalliser l’influence russe dans
la région côtière syrienne. Au
demeurant, le régime comme
les rebelles restent à ce jour
fortement opposés à cette
solution.
Si la Russie a réalisé une
démonstration de force en
Syrie, elle n’est cependant pas
parvenue à briser l’isolement
dont elle fait l’objet de la part
de la communauté euro-atlantique depuis la crise ukrainienne, et les appels de Vladimir Poutine à la formation
d’une grande coalition contre
le terrorisme ne se sont pas
matérialisés, même après les
attentats de Paris. En outre,
la campagne syrienne a compromis les bonnes relations
que Moscou entretenait avec
Ankara, et l’intensification
des relations russo-kurdes ne
devrait guère infléchir cette
tendance à moyen terme. Le
coût de l’opération militaire
en Syrie a aussi pu être évoqué
comme une limite de l’engagement russe et une des motivations sous-tendant le retrait
décidé par le président Poutine. Selon les sources, le coût
quotidien des opérations militaires russes en Syrie s’élèverait à 3 millions de dollars, ce
qui représenterait un total de
500 millions de dollars pour
l’ensemble de la campagne. À
ce chiffre s’ajoutent d’autres
frais générés par exemple par
les tirs de missiles de croisière
Kalibr. Le coût unitaire de ces
missiles est évalué à 750 000
dollars, ce qui donne une note
de 36 millions de dollars pour
les 48 missiles tirés depuis la
mer Caspienne et la Méditerranée. Sa campagne syrienne
aura donc coûté au Kremlin
un budget nettement inférieur au milliard de dollars,
un montant qui pourrait bien
être couvert par la signature de
futurs contrats d’exportation
d’armements stimulés par les
démonstrations de matériels
réalisées par l’armée russe sur
le « polygone syrien ». Enfin,
si l’État islamique a été affaibli par les quelques bombardements russes qui l’ont ciblé,
il n’en demeure pas moins
que Daech contrôle toujours
la majeure partie de la Syrie
orientale. Rétrospectivement,
s’engager en Syrie en annonçant combattre Daech était
un objectif très ambitieux
promis au mieux à une vive
désillusion.
La campagne aérienne
russe a démontré que la Russie était capable de modifier
l’équilibre des forces sur un
champ de bataille situé en
dehors de l’espace postsoviétique, à travers le déploiement
temporaire d’une force expéditionnaire de taille modeste,
pour un coût financier tout
aussi modeste, avec des pertes
minimales : 3 hommes tués,
1 hélicoptère détruit au sol,
et 1 avion abattu par un pays
membre de l’Otan. À travers
ce désengagement graduel,
la Russie démontre qu’elle
est prête à accorder son soutien à un partenaire, mais
pas à n’importe quel prix. Le
Kremlin semble avoir plus
que jamais fait sienne la pensée de Machiavel qui écrivait
dans Le Prince que l’« on fait
la guerre quand on veut, on la
termine quand on peut ». La
décision du président russe
s’inscrit également dans une
approche clausewitzienne de
la guerre : après avoir fait la
démonstration de sa capacité
à manier le hard power pour
atteindre des objectifs politiques, le Kremlin démontre
sa capacité à mettre un terme
à son usage pour donner sa
chance à la diplomatie.
IGOR DELANOË
Directeur adjoint de l’Observatoire
(Centre d’analyse de la
Chambre de commerce et
d’industrie franco-russe)
Autonomie
Les Kurdes syriens
défendent à Moscou
leur projet fédéral
Le représentant des Kurdes
syriens à Moscou a défendu
hier la proclamation d’une
région fédérale kurde dans
le nord de la Syrie, un projet
qui suscite autant l’opposition
du régime de Damas que des
rebelles syriens.
« Nous n’aspirons pas à
créer une zone autonome
exclusive à la nation kurde »,
a justifié Rodi Osman, le
directeur du bureau de représentation des Kurdes syriens
en Russie. « Nous visons à
instaurer un régime fédéral,
démocratique et laïque dans
lequel toutes les composantes
de la société syrienne pourront se retrouver et par lequel
elles se sentiront représentées », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, les Kurdes de
Syrie et leurs alliés ont proclamé jeudi un « système fédéral » unissant les zones sous
leur contrôle dans le nord
du pays, un modèle qu’ils
espèrent voir s’appliquer à
l’ensemble du territoire après
la fin de la guerre.
Cette initiative inédite
s’apparente à une autonomie
de facto pour les plus de 10 %
du territoire syrien et les trois
quarts de sa frontière avec la
Turquie que contrôlent les
groupes combattants kurdes.
De son côté, la Ligue arabe
a rejeté hier la proclamation
par les Kurdes de Syrie d’une
région fédérale, estimant que
de tels « appels séparatistes
portaient atteinte à l’unité de
la Syrie ». « La Ligue arabe
refuse ces appels séparatistes
qui portent atteinte à l’unité
de la Syrie », a indiqué hier
au Caire le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe,
Ahmad ben Helli.
(Source : AFP)
Crise des migrants
Accord UE-Turquie : 25
fonctionnaires turcs se
rendront sur les îles grecques
Vingt-cinq
fonctionnaires
du service turc de l’Immigration se rendront sur cinq
îles grecques de la mer Égée
dans le cadre de l’accord passé
vendredi entre l’UE et la Turquie, a annoncé hier le service
grec de coordination de la
politique migratoire.
Ces 25 agents seront répartis sur Chios, Lesbos, Samos,
Leros et Kos, principales îles
d’entrée des migrants et réfugiés en Europe en provenance
des côtes turques, a indiqué
un communiqué de ce service.
Selon la télévision publique
grecque Ert, huit fonctionnaires turcs sont déjà arrivés
hier à Lesbos tandis que les
médias turcs faisaient état de
la présence de six agents à
Chios.
Côté grec, « cinq policiers
seront envoyés dans une première phase vers des ports
turcs, dont deux à Cesme et
trois à Dikeli », a-t-on appris
de même source.
De son côté, le HCR a
cessé hier de transporter vers
le « hot-spot » de Moria les
migrants arrivant sur l’île
grecque de Lesbos, car avec
l’entrée en vigueur de l’accord
UE-Turquie sur les migrants,
celui-ci est désormais « un
lieu fermé », a indiqué à l’AFP
son porte-parole sur cette île.
« Nous avons pris la décision
de principe de nous désengager des opérations de transport depuis le rivage et depuis
Mytilène, port de Lesbos,
vers le hot-spot de Moria »
situé au centre de Lesbos,
a déclaré le porte-parole du
Haut-Commissariat aux réfugiés de l’Onu à Lesbos, Boris
Cheshirkov. Il a souligné que
Moria était désormais « un
lieu fermé » d’où « les gens ne
sont pas autorisés à sortir ».
Renvoi des personnes
D’autre part, Frontex,
l’agence chargée des frontières
extérieures de l’UE, a demandé hier aux pays membres de
l’UE et ceux associés à la zone
Schengen (Islande, Suisse,
Norvège, Liechtenstein) de
lui fournir 1 500 policiers et
50 experts en réadmission
pour aider la Grèce à gérer la
crise migratoire.
Ces personnels font partie des 4 000 fonctionnaires
prévus pour mettre en œuvre
l’accord UE-Turquie, a indiqué à l’AFP une porte-parole
de Frontex, Ewa Moncure.
« Il est important de souligner que Frontex peut renvoyer des personnes seulement après que les autorités
grecques ont soigneusement
analysé chaque cas individuel
et pris la décision finale de
renvoi », a déclaré le directeur
exécutif de Frontex Fabrice
Leggeri, cité dans un communiqué.
« Le retour de ceux qui
n’ont pas droit à la protection
internationale se déroulera
en pleine conformité avec la
loi internationale et européenne », a-t-il ajouté.
(Source : AFP)
Brèves
GOLFE
Un général iranien
réclame l’occupation et
l’annexion de Bahreïn
Un des dirigeants des
gardiens de la révolution
iranienne, le général
Saïd Ghasemi, a appelé à
l’occupation et à l’annexion
de Bahreïn, affirmant que
« Bahreïn est une province
iranienne ». Selon l’agence
Tasnim, relevant des
gardiens de la révolution,
le général Ghasemi, qui a
été l’un des leaders de la
guerre Iran-Irak, a déclaré
que « Bahreïn devrait
retourner à l’Iran et faire
partie de la province de
Bushehr, sur les rives du
golfe Persique ». Confident
de l’ancien président iranien
Mahmoud Ahmadinejad,
le général a par ailleurs
affirmé que « Bahreïn a été
retirée de l’Iran en raison du
colonialisme ».
ÉTATS-UNIS
Les Américains
agiront si l’Iran viole
l’accord nucléaire,
avertit Biden
Le vice-président américain
Joe Biden a averti tard
dimanche que les ÉtatsUnis surveillaient l’Iran de
très près et « agiraient » si
Téhéran ne respectait pas
l’accord sur le nucléaire.
« Les éléments d’incitation
sont en place pour que l’Iran
respecte sa part de l’accord »,
a dit M. Biden. « Nous
surveillons l’Iran de très
près » car « selon les termes
de cet accord, l’Iran ne sera
jamais autorisé à poursuivre
un programme d’armement
nucléaire, jamais, jamais,
jamais, jamais », a-t-il
déclaré devant la conférence
annuelle du lobby proisraélien (Aipac). « Si l’Iran
viole l’accord, les États-Unis
agiront », a averti M. Biden.
L’accord prévoit notamment
que les sanctions soient
de nouveau appliquées en
cas de non-respect de ses
dispositions.
SERBIE
Un homme tué en
actionnant un engin
explosif dans une
pâtisserie de Belgrade
Un homme est mort en se
faisant exploser hier dans
une pâtisserie du centre de
la capitale serbe Belgrade, a
annoncé la police, soulignant
qu’il ne s’agissait pas d’un
attentat terroriste et que
personne n’avait été blessé.
« Un inconnu a été tué
aujourd’hui à 12h38 (11h38
GMT) dans la rue Ilije
Garasanina après avoir
actionné un engin explosif
dans une pâtisserie », a
déclaré la police dans un
communiqué.
Les premiers éléments
de l’enquête ont montré
qu’il « ne s’agissait pas
d’un attentat terroriste
car avant l’activation de
l’engin explosif, l’homme a
demandé aux deux employés
et à un client de sortir »,
a indiqué la police dans
un autre communiqué.
« Il n’y a pas de blessé », a
souligné la police, faisant
état de « dégâts légers ».
Un journaliste de l’AFP a
constaté que les vitrines de la
pâtisserie étaient intactes.
International / L’actualité 11
mardi 22 mars 2016
Décryptage
Lutte antiterroriste
Entre EI et PKK,
Erdogan au pied du mur
Attentats de Paris : nouvelle
progression dans l’enquête avec
l’identification d’un complice
La Turquie connaît actuellement « l’une des plus grandes vagues de terrorisme de son
histoire », a déclaré hier le président turc.
Anthony SAMRANI,
avec agences
Cinq attentats en moins
de trois mois, huit en
moins d’un an. La Turquie connaît actuellement
« l’une des plus grandes
vagues de terrorisme de
son histoire », selon les
termes du président Recep
Tayyip Erdogan. Dans un
discours à Istanbul, M.
Erdogan a décrété hier
la mobilisation générale
contre le « terrorisme »,
en a appelé à la « grandeur
de l’Empire ottoman » et
l’esprit des vainqueurs de
la bataille de Gallipoli, « et
assuré que la Turquie »
vaincrait rapidement ».
L’ennemi est double :
d’une part, le Parti des
travailleurs du Kurdistan
(PKK) contre qui la Turquie est en guerre depuis
plus de 30 ans ; de l’autre,
l’État islamique (EI) avec
qui la Turquie a été longtemps accusée d’entretenir des relations troubles.
Deux ennemis qui sont,
eux-mêmes,
ennemis
entre eux puisqu’ils s’affrontent aujourd’hui quotidiennement en Syrie.
La version syrienne du
PKK, le PYD (Parti de
l’union démocratique) et
sa branche armée, le YPG
(Unité de peuplement),
profitent en effet de leurs
combats contre l’EI en
Syrie pour mettre la main
sur un territoire autonome
dans le Nord syrien et pour
rallier la communauté internationale à leurs causes.
Les victoires militaires du
PYD sur le front syrien
permettent au PKK de
développer sa stratégie
dans trois pays, la Turquie, la Syrie et l’Irak, où
ses responsables sont exilés dans les monts Kandil.
« Jusqu’à récemment, la
guerre avec l’armée turque
avait seulement lieu dans
les montagnes. Puis elle
s’est déplacée dans les
villes. Maintenant, il y
aura des combats partout »,
assurait
Cemil
Bayik,
l’un des responsables du
PKK, dans une interview
au Times le 15 mars 2016.
Cette stratégie pourrait
toutefois être contre-productive pour le PKK. En
s’en prenant à des civils,
avec des méthodes similaires à l’EI, ils risquent
de se mettre la population
à dos et de renforcer le
pouvoir du président turc.
Ce dernier justifie déjà sa
politique autoritaire par la
menace terroriste, et la demande de sécurité pourrait
prévaloir, aux yeux de la
majorité de la population,
sur la demande de liberté.
Plus grande
menace
Même si la Turquie a
multiplié les opérations de
police visant à démanteler
les cellules de l’EI et qu’elle
a bombardé les positions
de l’organisation jihadiste
en Syrie, il n’empêche
qu’elle considère tout de
même le PKK comme
une plus grande menace.
L’organisation kurde et
son avatar syrien sont en
effet la principale cible
des bombardements turcs
en Syrie depuis l’été 2015
alors que M. Erdogan avait
fait auparavant la démarche
d’entamer des négociations de paix avec le PKK.
Le fait de voir son ennemi
de toujours mettre la main
sur un territoire autonome
dans le Nord syrien – qui
constituerait
une
base
arrière pour le PKK – le
hante bien davantage que la
menace jihadiste, puisque
ce projet remet en question
la stabilité et l’intégrité territoriale de l’État.
L’avenir de la Turquie
passe aujourd’hui plus que
jamais par la Syrie. Ankara
dénonce « l’hypocrisie »
de ses alliés européens,
et américains, qui considèrent tous deux le PKK
comme un groupe terroriste, mais qui soutiennent
et arment son avatar syrien.
L’alliance entre les Américains et les Kurdes devrait
toutefois rester circonstancielle puisque Washington privilégiera sans
doute, à terme, ses bonnes
relations avec Ankara.
Les Européens, qui ont
besoin des Turcs pour
endiguer la crise des réfugiés, pourraient également faire davantage de
concessions à ce niveau-là.
Mais les effets de la crise
syrienne sur la Turquie ne devraient pas
pour autant s’estomper.
La crise des réfugiés, la
relance de la guerre contre
les Kurdes, la multiplication des cellules jihadistes,
l’isolement
international
de la Turquie fragilisent
l’État turc dans ses fondamentaux. Ils sont pourtant, en partie, le résultat
de la politique du gouvernement, et plus particulièrement de son président.
Celui qui se rêvait comme
le nouveau Mustapha Kemal, mais dans une version
plus conservatrice et plus
ottomane, a, en une seule
année, largement assombri
son bilan politique pourtant présenté comme un
modèle de réussite pendant
plus de dix ans. Et mis en
péril sa nation.
La rue Istiklal vide du fait de la menace terroriste.
Osman Orsal/Reuters
Conflit
Israël exfiltre secrètement des juifs du Yémen
Selon l’Agence juive, environ 200 juifs ont été sauvés au cours d’opérations secrètes
menées ces dernières années, dont plusieurs dizaines au cours des mois passés.
Israël a annoncé hier avoir
exfiltré du Yémen en guerre
19 juifs au cours d’une opération secrète et périlleuse
destinée à secourir les derniers survivants de l’une des
plus vieilles communautés
juives au monde. Dix-sept
membres de la communauté juive du Yémen, autrefois
forte de dizaines de milliers
d’individus, sont arrivés
dans la nuit de dimanche à
lundi en Israël. Deux autres
les avaient devancés les
jours précédents à la faveur
d’un transfert digne d’un
thriller, a indiqué à l’AFP
Yigal Palmor, le directeur
de la communication de
l’Agence juive, organisation paragouvernementale
œuvrant à l’immigration
des juifs en Israël.
« Un jour peut-être on
en fera un film. On parle
d’une opération secrète
dans un milieu hostile. Ce
n’est pas facile de sortir des
gens visiblement et ostensiblement juifs », explique-til. Il a refusé d’entrer dans
les détails pour protéger les
acteurs de l’opération dont
la préparation a pris « plusieurs mois ».
Les migrants ont été
acheminés directement en
bus de l’aéroport de TelAviv vers un centre pour
immigrants à Beer-Sheva,
dans le sud d’Israël. Pour
l’Agence juive, cette opération est la dernière au
secours des hommes et des
femmes réputés descendre
de ceux envoyés en Arabie
il y a 2 500 ans par le roi
Salomon.
De cette communauté ne
subsistent désormais qu’une
cinquantaine de juifs qui
ont choisi de rester au Yémen, dont une quarantaine
dans la capitale Sanaa, selon
M. Palmor. « Ce sont des
individus un peu isolés » qui
« n’ont pas voulu profiter de
cette opération de la der-
nière chance », indique-t-il.
« C’est la fin de la communauté (juive du Yémen)
en tant que telle », résume
le responsable. Il s’inquiète
des risques que courent
ceux qui sont restés dans
un pays « extrêmement
dangereux pour eux » et
où les rebelles chiites houthis, qui contrôlent Sanaa,
sont « ouvertement antisémites ».
mission historique s’achève
aujourd’hui », a réagi son
chef Natan Sharansky.
L’Agence juive affirme
avoir sauvé environ 200
juifs au cours d’opérations
secrètes menées ces dernières années, dont plusieurs dizaines au cours des
mois passés.
Depuis sa création en
1948, Israël a accueilli
51 000 juifs du Yémen,
selon l’Agence. Près de
50 000 d’entre eux avaient
fait le voyage entre 1949 et
1952 à la faveur de l’opération « Tapis magique ».
Ensuite,
l’émigration
s’est poursuivie par petits
groupes, vers Israël ou les
États-Unis.
Des centaines de milliers
de juifs d’origine yéménite
vivent aujourd’hui en Israël.
(Source : AFP)
« Mission historique »
La communauté juive
du Yémen s’est réduite
comme peau de chagrin au
cours des dernières décennies, repliée sur elle-même,
confrontée aux violences et
aux menaces, victime des
affrontements entre l’armée
yéménite et la rébellion.
Largement oubliée, elle
ne subsistait plus qu’à Sanaa, où nombre de juifs ont
été héliportés en 2007 pour
vivre sous haute protection,
et à Raïda, dans le désert à
80 km au nord de la capitale.
En 2008, un membre de
la communauté avait été
assassiné pour avoir refusé
de se convertir à l’islam. En
2012, Aharon Zindani avait
subi le même sort uniquement parce qu’il était juif,
selon M. Palmor. La même
année, une jeune fille avait
été séquestrée, convertie et
mariée de force à un musulman.
Parmi les nouveaux arrivés en Israël figurent le
fils d’Aharon Zindani, sa
femme et leurs trois enfants, venus de Sanaa. Quatorze autres ont été exfiltrés
de Raïda, y compris le rabbin de la communauté, qui
a emporté un rouleau de la
Torah peut-être vieux de
500 ou 600 ans.
Depuis 1949, l’Agence
juive a « ramené la communauté juive du Yémen
chez elle, en Israël, et cette
Israël a annoncé hier avoir exfiltré du Yémen en guerre 19 juifs au cours d’une opération secrète et
périlleuse.
Photo AFP
Possibles pourparlers de paix interyéménites
fin mars au Koweït
Un nouveau round de pourparlers de paix
interyéménites pourrait se tenir fin mars au
Koweït sous l’égide de l’Onu, a indiqué hier à
l’AFP un responsable gouvernemental yéménite. Ces négociations devraient s’accompagner d’une trêve dans la guerre qui déchire le
Yémen depuis l’intervention dans ce pays fin
mars 2015 d’une coalition militaire conduite
par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement reconnu internationalement, a ajouté le
responsable qui a requis l’anonymat.
« Le principe de la tenue fin mars à Koweït
de nouveaux pourparlers a été retenu » au
terme de consultations que le médiateur de
l’Onu, Ismaïl Ould Cheikh Ahmad, a eues
avec les différents protagonistes du conflit,
a-t-il ajouté.
L’émissaire onusien a indiqué dimanche avoir
eu « des entretiens positifs et constructifs »
à Sanaa avec des responsables des rebelles
houthis et de leurs alliés, les partisans de l’exprésident Ali Abdallah Saleh.
« Des préparatifs sont en cours pour un
prochain round des pourparlers de paix au
Yémen », a-t-il ajouté sur sa page Facebook,
sans avancer de date ou de lieu.
Le procureur fédéral belge estime qu’il y a « une forte
attente de la justice et des victimes » pour que Salah
Abdeslam puisse être jugé en France.
Trois jours après l’arrestation
du suspect-clé Salah Abdeslam, l’enquête sur les attentats
de Paris a franchi un nouveau
pas, hier, avec l’identification
d’un complice présumé, Najim
Laachraoui, dont l’ADN a été
retrouvé sur du matériel explosif
utilisé le 13 novembre.
Désormais « activement recherché », a précisé le parquet
fédéral belge en annonçant
cette identification, Najim Laachraoui, né le 18 mai 1991 et
parti en Syrie en février 2013,
était connu jusqu’à présent sous
la fausse identité de Soufiane
Kayal.
C’est sous ce faux nom
qu’avait été louée à Auvelais,
près de Namur, une maison utilisée pour préparer les attentats
qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. Des
traces de son ADN ont retrouvées dans cette maison ainsi que
dans la planque de la rue Henri
Bergé dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, selon le
parquet fédéral.
Cet homme de 24 ans pourrait avoir aidé à confectionner
les ceintures d’explosif. Son
ADN a également été retrouvé
sur « du matériel explosif utilisé
lors des attaques », a indiqué à
l’AFP une source proche de
l’enquête.
Il a été jugé par défaut en
février à Bruxelles dans le procès d’une filière de recrutement
de combattants pour la Syrie et
une peine de 15 ans de prison a
été requise à son encontre.
Le 9 septembre, Laachraoui
avait été contrôlé à bord d’une
Mercedes à la frontière austrohongroise en compagnie de
Salah Abdeslam et de Mohammad Belkaïd, un Algérien de 35
ans abattu par la police mardi
dans la commune bruxelloise de
Forest.
Les enquêteurs soupçonnent
Laachraoui et Belkaïd d’avoir
été en liaison téléphonique avec
certains des kamikazes le soir
des attaques.
Il y a, selon les enquêteurs,
une « forte probabilité » pour
que Belkaïd ait été le destinataire du SMS « On est parti, on
commence », envoyé à 21h42
le 13 novembre par un des
kamikazes du Bataclan à un
téléphone localisé en Belgique.
Najim Laachraoui, alias
Soufiane Kayal, est
« activement recherché » par
les polices belge et française.
Photo AFP
Un autre numéro belge avait
appelé ce soir-là Abdelhamid
Abaaoud, l’organisateur présumé des attaques, depuis le
même endroit à Bruxelles.
Le 17 novembre, les deux
visages de Belkaïd et de Laachraoui avaient été captés par les
caméras de surveillance d’une
agence Western Union bruxelloise, où la fausse carte d’identité du premier a été utilisée pour
faire un virement de 750 euros
à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, afin qu’elle lui
trouve une planque en région
parisienne.
« Puzzle » à compléter
« Nous avons pas mal de
pièces (...), mais nous sommes
encore loin d’avoir terminé le
puzzle », a déclaré le procureur fédéral belge Frédéric van
Leeuw, lors d’une conférence de
presse conjointe avec le procureur de Paris François Molins à
Bruxelles.
Si Salah « Abdeslam décide
(...) de nous donner quelques
explications, ça va donner
une autre lumière sur le dossier et éclairer quelques zones
d’ombre », notamment « le rôle
de chacun » des protagonistes,
a-t-il ajouté.
Selon son avocat Sven Mary,
le Français de 26 ans « vaut de
l’or » pour les enquêteurs belges
avec lesquels il « collabore », et il
refuse d’être remis aux autorités
françaises en vertu du mandat
d’arrêt européen qui le vise.
Pour François Molins, il
y a « une forte attente de la
justice et des victimes » pour
qu’Abdeslam puisse être jugé en
France.
Selon la procédure du mandat d’arrêt européen, une décision définitive doit intervenir
dans un délai de 60 jours à
compter de l’arrestation, ou 90
jours en cas de recours.
Interrogé sur l’intention de
Sven Mary de porter plainte
contre lui pour violation du
secret de l’instruction, le procureur de Paris s’est déclaré « très
serein », rappelant que le code
de procédure pénale français
l’autorisait à « rendre publics
des éléments objectifs tirés de
la procédure ». Inculpé au lendemain de son arrestation pour
assassinats terroristes et participation aux activités d’un groupe
terroriste, Salah Abdeslam apparaît « comme ayant eu un rôle
central dans la constitution des
commandos du 13 novembre »,
en participant à l’arrivée de certains jihadistes en Europe, et
« dans la préparation logistique
des attentats », avait dit samedi
François Molins.
(Source : AFP)
Société
À Gaza, le hip-hop et le rock en galère
Le Hamas au pouvoir n’autorise quasiment jamais les
concerts et spectacles de danse.
À Gaza, les artistes ne rêvent
que de scènes enflammées,
mais leur élan se heurte à la
réalité : salles et instruments
de musique manquent et le
Hamas au pouvoir n’autorise
quasiment jamais les concerts
et spectacles de danse.
Et pourtant, l’enthousiasme
est là, bien vivant dans le petit
territoire palestinien où 70 %
des habitants sont âgés de
moins de 30 ans.
« Les Gazaouis sont friands
de musique. À chaque concert,
ils répondent présent », témoigne le bassiste Khamiss
Abou Chaabane, sur la petite
scène d’un théâtre aux 200
places remplies.
Mais son groupe de « soft
rock », Watar Band, a du mal
à répondre à cet engouement :
son dernier concert remonte à
plus de six mois, le précédent à
un an et demi.
Pour répéter, s’enregistrer ou se filmer, les danseurs,
musiciens et autres rappeurs se
retrouvent dans de petites salles
aménagées là où ils le peuvent,
souvent dans leurs maisons.
Impossible pour eux de
rêver plus grand, faute d’autorisations officielles, disent-ils,
et de place. Faute aussi d’instruments ou d’équipements,
bloqués à l’entrée de la bande
de Gaza par le blocus imposé
depuis 10 ans par Israël.
Le Centre culturel français
était l’un des derniers lieux
où les jeunes Gazaouis pouvaient s’échapper des guerres,
des querelles politiques palestiniennes et du chômage qui
touche deux tiers d’entre eux.
Mais il a fermé après plusieurs
attaques.
Il n’y a plus non plus de
cinéma à Gaza, étroite langue
de terre coincée entre l’Égypte,
Israël et la Méditerranée sur
laquelle s’entassent 1,8 million
de Palestiniens. Quelques rares
scènes de théâtre rarement utilisées et une poignée de petits
studios d’enregistrement subsistent.
Chanter dans la guerre
Faute de lieux, les musiciens
prennent donc la tangente sur
Internet.
Même au plus fort de la
guerre de l’été 2014, Watar
Band et le rappeur Aymane
Mghamess mettaient en ligne
chansons et clips tournés dans
les ruines parce que « les gens
ont besoin de musique ».
« À Gaza, la vie, la mort,
c’est pareil/ Ils peuvent dresser
encore plus de checkpoints et
de barrières/ crois-moi je ne
me lasserai pas/ nos rêves survivront, même si je meurs moi
aussi », scandait Aymane, 30
ans et pionnier du rap à Gaza,
dans un clip visionné des dizaines de milliers de fois.
C’est aussi sur Internet que
Mahmoud Saradi, 21 ans, casquette et pantalon de jogging,
s’est initié aux mouvements de
breakdance. Cette danse acrobatique venue du ghetto américain est, pour Karim Azzam,
18 ans, le meilleur moyen pour
« évacuer le désespoir, la pression, tout ce qu’on subit » à
Gaza.
Un bon moyen aussi pour
attirer la jeunesse chez qui
les cultures urbaines font des
émules depuis plus d’une dizaine d’années. La preuve ?
Le filon n’a pas échappé aux
publicitaires qui font appel aux
breakdancers et adeptes du parkour pour donner un coup de
jeune à leurs clips télévisés ou
leurs panneaux publicitaires.
Faute de pouvoir quitter le
territoire, Karim et Mahmoud
ont fait une croix sur les compétitions internationales, et
même nationales puisque la
Cisjordanie et Jérusalem sont
inatteignables.
Les jeunes artistes doivent
aussi composer avec les barrières dressées par les Gazaouis
eux-mêmes, la société conservatrice et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir depuis 10 ans.
« On a voulu ouvrir notre
centre dans la ville de Gaza,
mais les autorités nous ont refusé trois fois le permis. Ils nous
disaient : “vous êtes danseurs ?
Alors, ce centre, ce n’est pas de
l’art, c’est une boîte de nuit” »,
se rappelle, amer, Abderrahim
Zrii, 22 ans, qui gère l’administration du centre d’entraînement des B-Boy Funk.
« Rayé du programme »
Le groupe s’est rabattu sur la
maison du père de trois de ses
membres, tous exilés en Europe et aux États-Unis à présent. Et c’est dans la pénombre
de ce centre improvisé dans une
ruelle du camp de réfugiés de
Nousseirat que s’entraînent une
dizaine d’adolescents.
Comme l’électricité ne
marche que huit heures par
jour, la musique s’échappant
d’un ordinateur portable ne durera que le temps de la batterie,
mais rien n’entame l’enthousiasme de ces jeunes.
« Les autorités nous demandent sans cesse des autorisations officielles », explique
Mohammad
al-Loumani,
ingénieur informatique de 35
ans et spécialiste du riff à la guitare électrique de Watar Band.
« On sait que, pour chaque
concert, on va devoir se démener et se fatiguer, mais la joie du
public est notre récompense. »
Les motifs de découragement ne manquent pas, renchérit Khamiss, 26 ans, petite
barbe rousse bien taillée. « Les
artistes à Gaza sont dans la
pire des positions : empêchés
de bouger par le blocus, et les
concerts sont tellement rares
qu’ils finissent par faire autre
chose pour manger. »
Pour le rappeur Aymane
Mghamess, les autorités redoutent ces foules de jeunes,
filles et garçons mêlés. « Dès
qu’un rappeur est prévu, elles le
rayent du programme », assuret-il.
« On nous accuse de faire de
la musique d’importation occidentale et même de porter des
tenues indécentes », racontet-il, encore amusé par l’accueil
reçu par son « baggy », ce pantalon que certains rappeurs
portent très bas. Ici, se désolet-il, « personne ne respecte ta
liberté de penser ».
Sarah BENHAIDA/AFP
12 International / L’actualité
mardi 22 mars 2016
Cuba/USA
À La Havane, Obama salue un « jour nouveau »
Raul Castro a une nouvelle fois réclamé avec force la suppression de l’embargo qui pénalise son pays depuis 1962.
Barack Obama a salué hier,
au deuxième jour d’une visite
historique à La Havane, un
« jour nouveau » dans les
relations entre les États-Unis
et Cuba, tout en reconnaissant la persistance de profondes divergences.
Image longtemps inimaginable : le président des
États-Unis et son homologue cubain Raul Castro ont
participé à une conférence
de presse commune, par instants tendue, au palais de la
Révolution de La Havane,
puissant symbole de la lutte
contre « l’impérialisme américain ».
Premier président américain en exercice à se rendre
à Cuba depuis 88 ans, Barack Obama, qui quittera
le pouvoir en janvier 2017,
souhaite, avec cette visite
riche en symboles, rendre
irréversible le rapprochement
engagé avec le régime communiste.
« Après plus de cinq
décennies très difficiles, les
relations entre nos gouvernements ne vont pas changer du jour au lendemain »,
a-t-il reconnu, tout en assurant avoir des conversations
« franches et directes » sur les
points de désaccord, démocratie et droits de l’homme
en tête.
Si M. Obama a salué
« l’esprit d’ouverture » de son
homologue cubain, de 30
ans son aîné, il a cependant
assisté médusé aux réponses
courroucées de ce dernier
lorsqu’un journaliste américain lui a posé une question
sur les prisonniers politiques.
« Donnez-moi la liste ! »
« Donnez-moi la liste
immédiatement pour que je
les libère (...) Donnez-moi
le nom ou les noms (...) S’il
y en a, ils seront libérés avant
la nuit ! » a lancé le leader
cubain, irrité. « On ne peut
pas politiser la question des
droits de l’homme, ce n’est
pas correct », a-t-il ajouté un
peu plus tard.
Sans surprise, le leader
cubain a une nouvelle fois réclamé avec force la suppression de l’embargo qui pénalise son pays depuis 1962.
« La liste des mesures que
nous pouvons prendre administrativement est de plus
en plus courte et les changements vont maintenant
dépendre du Congrès », a
souligné, en écho, M. Obama qui se heurte sur ce sujet
à ses adversaires républicains.
Un peu plus tôt, les deux
hommes avaient écouté les
hymnes des deux anciens
pays ennemis retentir dans
l’imposant bâtiment.
La pluie battante sous
laquelle a été accueilli le président américain dimanche
avait cédé la place hier à un
ciel gris et couvert.
Avant de se rendre au
palais de la Révolution, M.
Obama a rendu un hommage
à José Marti, père de l’indépendance cubaine, lors d’une
brève cérémonie à laquelle
n’assistait pas le président
cubain, qui ne s’était pas non
plus déplacé à l’aéroport dimanche.
La une sans emphase du
quotidien officiel cubain
Granma – « Obama en visite
officielle à Cuba » – contribuait à renforcer l’idée d’une
volonté de régime de ne pas
donner un relief excessif à
cette visite.
mouvement dissident des
Dames en blanc, quelques
heures à peine avant son arrivée, ont sonné comme un
rappel du caractère répressif
du régime communiste.
Derrière la poignée de
main et les sourires, la
rencontre entre les deux
hommes est aussi, à de nombreux égards, une bataille de
symboles et d’images.
« D’un point de vue cu-
bain, cette visite présente un
risque », souligne Richard
Feinberg, de la Brookings
Institution, évoquant la comparaison peu flatteuse entre
un leader blanc « vieillissant » et un président noir et
« plein d’énergie » de 30 ans
son cadet.
La résonance pourrait être
particulièrement forte au
sein de la communauté afrocubaine,
sous-représentée
au sein des élites politiques
cubaines.
Les deux pays ont rétabli
leurs relations diplomatiques
en juillet 2015, et Washington a rayé Cuba de sa liste des
pays soutenant le terrorisme
en mai, mais les contentieux
restent de taille entre les deux
anciens ennemis de la guerre
froide.
(Source : AFP)
« Je voulais le voir »
Fabian Rodriguez, chauffeur de taxi de 35 ans, a
amèrement regretté les mesures mises en place par le
gouvernement pour tenir les
Cubains à distance du président américain. « Je voulais
vraiment le voir mais ils ne
nous ont pas laissé la moindre
chance », expliquait-il.
« Ils disent que c’est pour
des raisons de sécurité mais
il ne se serait rien passé »,
déplorait-il, soulignant que
l’accès était nettement plus
facile lors de la visite du pape
François début février.
Le président américain a
invité plusieurs dissidents
aujourd’hui à l’occasion d’une
réunion avec la société civile,
qui se déroulera à l’abri des
murs de l’ambassade ou de la
résidence américaine.
Les interpellations menées
dimanche lors du défilé du
La Corée du Nord tire en mer de nouveaux
missiles de courte portée
La Corée du Nord a procédé
hier à de nouveaux tirs de missiles de courte portée qui ont
plongé dans la mer, a annoncé
un responsable militaire sudcoréen, dans un contexte de
tensions grandissantes sur la
péninsule. Un responsable
de l’état-major interarmées
a précisé que cinq projectiles
avaient été tirés à proximité de
la ville de Hamhung (Est) peu
avant 15h20 (06h20 GMT) et
s’étaient abattus en mer du
Japon, également appelée mer
Orientale. Il a indiqué que des
analyses étaient en cours pour
déterminer le type de missile
tiré.
Lors d’une réunion hier avec
ses conseillers, la présidente
sud-coréenne Park Geun-hye a
parlé de « moments cruciaux »
pour la péninsule. « Même
après les sanctions fortes de la
communauté internationale,
la Corée du Nord poursuit les
provocations irresponsables »,
a-t-elle déploré.
Séoul s’attend du reste à ce
que Pyongyang conduise
prochainement un cinquième
essai nucléaire.
Selon le centre de réflexion
US-Korea Institute de l’Uuniversité américaine Johns Hopkins, qui a étudié des images
satellites du site de Punggye-ri,
où Pyongyang procède à des
essais nucléaires, le régime
pourrait refaire un test à
n’importe quel moment.
Le président des États-Unis Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro, hier, à La Havane.
Nicholas Kamn/AFP
Obama à Cuba, entre normes démocratiques et politique économique
Par Jorge CASTAÑEDA
La visite de Barack Obama
à Cuba est indubitablement
un événement historique,
puisque c’est la première fois
depuis quatre-vingt-huit ans
qu’un président américain en
exercice pose les pieds sur
l’île. Mais les superlatifs sont
de bien moindre utilité qu’un
regard pragmatique sur les
conséquences pratiques –
tant pour les États-Unis que
pour Cuba – de cette initiative qui contribuera à l’héritage d’Obama.
Car c’est le pragmatisme
qui caractérise, pour l’essentiel, la position d’Obama
concernant Cuba. L’embargo commercial, en vigueur
depuis 1960, n’a pas permis
d’y protéger les droits humains, et encore moins de
faire évoluer le pays vers la
démocratie. Obama en a pris
acte et, avec pragmatisme – et
peut-être même une pointe
de cynisme –, a décidé de ne
plus tenter de contraindre les
dirigeants cubains à changer
leur système politique. Parce
qu’en fin de compte, si les
États-Unis avaient fait de
l’ouverture politique à Cuba,
ou d’un minimum de respect
pour les droits de l’homme,
la condition d’une normalisation des relations diplomatiques, les deux pays seraient
encore dans l’impasse.
Pourtant, si Obama se
préoccupe de laisser sa trace
dans l’histoire en normalisant sans condition les rela-
tions avec Cuba – grâce au
« dialogue » –, il ne fait rien
là qui puisse garantir un véritable changement à Cuba.
Le « dialogue » en question
n’est que pure rhétorique.
De fait, pour ce qui est du
changement politique qu’il
serait censé favoriser, le dialogue entre les États-Unis et
Cuba est vraisemblablement
voué à l’échec : le commerce
et l’investissement n’ont rien
fait, depuis vingt ans, pour
contribuer à l’ouverture démocratique au Viêt-Nam,
pas plus que trente années
de commerce intensif avec
la Chine et d’investissements
massifs dans son économie
n’ont conduit ses dirigeants
sur les voies de la démocratie. Si le dialogue oblige à
mettre de côté les problèmes
concernant la démocratie et
les droits de l’homme, sinon
totalement, du moins en partie, il représente cependant
une politique rationnelle, à
défaut d’être altruiste.
Assister à un match de
base-ball à La Havane en
compagnie du président
cubain Raúl Castro, comme
Obama a convenu de le
faire, n’est en aucun cas un
élément nécessaire de cette
politique. Au contraire,
comme l’affirme l’éditorialiste Andrés Oppenheimer,
c’est une grave erreur, et c’est
comme une gifle au visage
des victimes des violations
des droits de l’homme com-
dans leurs reportages de ces
mises par le régime castriste.
questions essentielles, même
En finir avec l’embargo
si elles y seront assaisonnées
commercial, c’est-à-dire avec
de platitudes sur la musique
une politique qui a échoué,
cubaine et d’images ridicules
relève de la logique, mais cela
d’automobiles « vintage »
ne signifie pas qu’il faille être
dans les rues
« agréable »
de La Haà un dictateur.
Car
vane.
d’autres dicSi
les
États-Unis
tateurs, saitne peuvent
on
jamais,
ignorer
les
pourraient
principes de
invoquer ce
la démocratie
regrettable
et des droits
précédent
de l’homme
créé par un
dans
leurs
chef d’État
négociations
américain,
avec Cuba –
très admiré,
et il semble
qui plus est,
en effet qu’ils
presque parne les ignoretout dans le Jorge G. Castañeda fut
ministre des Affaires
monde.
ront pas –, il y
du Mexique de
Cela
ne étrangères
2000 à 2003 ; il est professeur a néanmoins
veut pas dire de sciences politiques et
une distincqu’Obama ait d’études latino-américaines
tion
entre
a b a n d o n n é et caribéennes à la New York
les normes
l’opposition University.
démocracubaine,
tiques et la
faible et harcelée. Il est d’ailpolitique économique. C’est
en l’occurrence sur le terrain
leurs prévu qu’il rencontre
économique que les Étatsdes dissidents cubains, au
Unis, dans leur tentative de
grand déplaisir du régime
normalisation des relations
castriste. Dans son allocuavec Cuba, vont rencontrer
tion en direct à la télévision
les plus grosses difficultés.
cubaine, Obama abordera
Dans les quinze mois qui
aussi la question de la démoont suivi le rétablissement
cratie et du respect des droits
des liens diplomatiques et
de l’homme. Les médias acl’ouverture de l’île aux invescrédités qui accompagneront
Obama durant sa visite – y
tisseurs potentiels, peu de
compris à cette funeste parchoses se sont réellement
passées, en matière de comtie de base-ball – parleront
merce, de tourisme ou de
projets nouveaux. En effet,
comme le rapporte le New
York Times, les acteurs américains et cubains n’ont signé
qu’une poignée d’accords
pour des opérations précises
– une réalité qui « menace de
freiner l’élan du processus de
rapprochement ».
Le maintien de l’embargo
est une partie du problème.
Si sa levée a gagné des partisans dans la communauté
cubano-américaine et au
Congrès, il est peu probable qu’elle survienne avant
qu’Obama quitte ses fonctions.
Un certain nombre de
restrictions concernant les
voyages et les transactions
financières ont été annulées,
mais les obstacles sur la voie
d’un réel changement de la
situation économique insulaire demeurent formidables.
Même sans l’embargo, Cuba
serait handicapée par ses
infrastructures en ruines, par
un code du travail rigide, par
la limitation des investissements étrangers, par une
main-d’œuvre éduquée mais
peu qualifiée, et qui n’est
pas habituée aux pratiques
des entreprises occidentales,
enfin par l’absence d’instruments juridiques et la difficulté de contracter pour faire
valoir ces pratiques. Pour
toutes ces raisons, il est fort
probable que le dialogue
engagé par les Américains
n’aura guère d’impact sur les
Cubains ordinaires.
Pour les dirigeants cubains, l’absence de retombées économiques concrètes
est une terrible déconvenue.
L’économie du Venezuela
est dévastée, suite, pour partie, à l’effondrement des prix
du pétrole, et sa population
ne voit plus la nécessité de
subventionner le socialisme
cubain à hauteur de plusieurs
milliards de dollars par an ;
la direction de gauche est
d’ores et déjà rejetée. Castro
avait prévu cette évolution
avant même les Vénézuéliens et commencé à regarder
du côté des États-Unis pour
combler le vide. Mais les
États-Unis ne l’ont toujours
pas comblé et ne le combleront probablement pas avant
longtemps.
À défaut d’importantes
retombées économiques, le
choix américain de l’ouverture envers Cuba ne contribuera pas, si peu que ce soit,
à la libéralisation politique
dans l’île. L’image d’Obama
pour la postérité n’en sera pas
écornée. Mais on peut se demander jusqu’où l’empreinte
qu’un dirigeant entend laisser dans l’histoire doit-elle
définir la politique adoptée
envers un pays attachant,
mais appauvri et toujours
soumis à la répression.
© Project Syndicate, 2016.
Traduction François Boisivon.
Grande-Bretagne
Le gouvernement conservateur plongé dans une nouvelle crise interne
Le Premier ministre britannique David Cameron a été
contraint hier de retirer une
mesure budgétaire qui a déclenché une crise gouvernementale avec le référendum de
juin sur le maintien dans l’UE
en toile de fond.
Invité par la Chambre des
communes à s’exprimer sur
l’accord signé entre l’UE et
la Turquie sur les migrants,
le Premier ministre en a profité pour essayer de juguler ce
que le quotidien Daily Tele-
graph, proche du pouvoir, a
qualifié de « pire crise pour le
Parti conservateur depuis des
décennies ».
Il a annoncé renoncer aux
coupes budgétaires controversées à l’origine de la crise gouvernementale. « Concernant
(les prestations) d’invalidité,
je dirai ceci : nous n’allons
pas continuer avec les changements qui ont été annoncés »,
a-t-il dit devant les députés.
Son nouveau ministre du
Travail et des Retraites, Ste-
phen Crabb, a renchéri en
affirmant que ce retrait ne
signifiait pas d’autres coupes
ailleurs. « Nous n’avons pas
d’autres projets de faire des
économies sur les prestations
sociales », a-t-il dit.
Bien qu’abandonnées, ces
mesures d’économie annoncées mercredi dans le cadre
du budget 2016/2017 du gouvernement ont fait éclater au
grand jour de profondes divergences au sein des conservateurs sur la politique d’aus-
térité menée depuis six ans par
David Cameron et son plus
proche allié, le ministre des
Finances George Osborne.
Considéré comme favori à
la succession de David Cameron avec l’eurosceptique maire
de Londres Boris Johnson, le
chancelier de l’Échiquier est
au cœur de la tourmente.Il
ne s’est d’ailleurs pas déplacé
hier devant les députés, suscitant la colère de l’opposition
travailliste qui l’a traité de
« lâche » et appelant au retrait
pur et simple de l’ensemble du
budget.
Devant les députés, David
Cameron a quant à lui défendu son ministre, son « ami »
et le bilan économique de son
gouvernement.
David Cameron a également tenté d’enterrer la hache
de guerre avec Iain Duncan
Smith en saluant « l’apport
énorme » du ministre. Il
« peut être fier de ce qu’il a
accompli », a-t-il ajouté.
Au-delà de ce rétropédalage
embarrassant pour George
Osborne, l’épisode pourrait avoir des conséquences à
moyen et long terme sur l’avenir du parti, celui de David
Cameron et sur les chances de
George Osborne de lui succéder un jour.
« Cette fois c’est sérieux
pour le chancelier », qui
« laisse des plumes », souligne
Larry Elliott, éditorialiste au
Guardian.
(Source : AFP)
Tribune par Danilo TÜRK et Sundeep WASLEKAR*
L’obligation de la coopération
sur l’eau au Moyen-Orient
Depuis la déclaration de l’Onu
en septembre dernier sur l’eau
comme un objectif de développement durable, plusieurs
pays ont accru leurs efforts afin
de promouvoir la coopération
transfrontalière dans le domaine
de l’eau avec les pays voisins. Sauf
le Moyen-Orient.
Pendant des décennies, l’Irak,
la Syrie et la Turquie ont essayé
de négocier des accords pour coopérer sur l’Euphrate et le Tigre
sans aboutir à une conclusion
déterminante. Cet échec à régler
le problème a aidé, entres autres
facteurs, à l’émergence d’acteurs
non étatiques, particulièrement
comme Daech (acronyme arabe
de l’État islamique). Aujourd’hui,
des groupes extrémistes violents
dans la région ont mis la main
sur plusieurs barrages-clés, des
canalisations, des réservoirs
de stockage et des stations de
contrôle. Ils utilisent l’eau en tant
qu’arme pour forcer la population
à se soumettre à leurs souhaits.
Dans ce contexte, la maintenance
du barrage de Mossoul au nord
de l’Irak est quasi impossible.
Plusieurs experts ont mis en
garde contre les risques d’effondrement imminent du barrage
qui pourrait menacer la vie d’un
demi-million de personnes en
quelques heures.
Le Moyen-Orient se trouve
aujourd’hui au milieu d’une
multitude de catastrophes. Les
solutions faciles n’existent pas.
La seule manière de sortir de ce
calvaire est d’accepter de grands
compromis et de négocier la
paix globale avec un accent sur la
coopération transfrontalière dans
le domaine de l’eau.
Les questions de l’eau forment
une partie intégrale des accords
de paix. En 2015, nous avons
célébré le bicentenaire du
Congrès de Vienne, qui avait
fondé le régime du Rhin et aussi
la Commission centrale pour la
navigation du Rhin (CCNR).
Cette année marque les 160 ans
depuis que le traité de paix de
Paris a établi la première commission sur le Danube. Toutes les
deux existent aujourd’hui, en version modernisée, et sont parmi
les éléments marquant la stabilité
européenne. L’eau a joué un rôle
pivot dans la reconstruction de
l’Europe de l’après-guerre froide.
La Slovénie a souscrit à l’accord
de protection du Danube. De
plus, c’est le pays dépositaire de
l’accord portant sur le bassin du
fleuve Sava. Ce dernier est le premier accord traitant de thèmes
multilatéraux au sud-est de
l’Europe, signé après les accords
de Dayton qui avaient débouché
sur la fin de la guerre en Bosnie.
Le même lien entre l’eau et la paix
a été établi en Amérique centrale.
Une fois que le plan centraméricain de la paix a été négocié
avec succès par le président
costaricain Oscar Arias dans les
années 1980, plusieurs accords
régionaux sur la coopération dans
le domaine de l’eau ont aussi été
signés par la suite.
La relation entre l’eau et la paix
ne définit pas uniquement la
situation post-conflit. La gestion
de l’eau est un outil important
pour la prévention des conflits.
L’établissement de la Commission sur l’administration de la
rivière Uruguay en 2010, suivi par
la résolution pacifique du conflit
entre l’Argentine et l’Uruguay,
sont une preuve de la nécessité
politique de la gestion des questions environnementales d’une
façon efficace et préventive.
En outre, il y a des initiatives,
bien plus complètes et avancées
que celles connues en Europe,
qui définissent les fondements
pour la coopération et la stabilité
durables régionales. La Commission du Mékong en est un
exemple phare. La Chine ne faisait pas partie de la commission
jusqu’à présent. En novembre
dernier, le ministre chinois des
Affaires étrangères a déclaré
l’établissement du mécanisme
de coopération Lacang Mékong
pour favoriser la coopération sur
le Mékong entre la Chine et ses
voisins de l’Asie du Sud.
Les pays dans le bassin du Nil ont
renoncé à leur ancienne rivalité
en faveur de la coopération dans
le domaine de l’eau. Il y a un
an exactement les présidents
de l’Éthiopie, de l’Égypte et
du Soudan se sont rencontrés
à Khartoum pour se mettre
d’accord sur l’aménagement
concerté de « Great Ethiopian
Renaissance Dam ».
Aujourd’hui l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur
du fleuve Sénégal) est peut-être
l’accord de grande portée le plus
important. Cet organisme gère
les ressources en eaux en tant
que de bien commun régional,
à l’échelle du bassin dans tous
les quatre pays riverains – la
Guinée, le Mali, la Mauritanie
et le Sénégal – en surmontant
les intérêts nationaux. Inspirés
par l’OMVS, les organismes du
bassin de Congo et de Gambie
sont appelés à intensifier leur
coopération cette année.
Si les gouvernements, non seulement en Europe et en Amérique
du Nord, mais aussi en Afrique
et en Amérique latine, peuvent
favoriser la coopération transfrontalière, qu’est-ce qui empêche
le Moyen-Orient ?
Les discussions au MoyenOrient se concentrent plutôt sur
les pertes probables issues de la
coopération régionale. Alors que
les pays dans d’autres régions du
monde mettent l’accent sur les
bienfaits potentiels. Il s’agit de
choix entre la psychologie des
bienfaits et la psychologie des
pertes.
En novembre dernier, 15 pays se
sont réunis pour convoquer le Panel global sur l’eau et la paix. Cet
événement donne une opportunité aux dirigeants des pays du
Moyen-Orient à s’engager afin
de tirer des leçons des exemples
réussis de la coopération dans
d’autres régions du monde et de
bâtir leur propre avenir. Le risque
de l’effondrement imminent du
barrage de Mossoul ne concerne
pas uniquement la faillite de
l’État seul, mais aussi la survie
d’une grande partie de la population. En fin de compte, c’est le
choix entre le compromis et la
catastrophe, la dignité et la mort,
et malheureusement le MoyenOrient n’a pas assez de temps
pour choisir l’option évidente.
* Danilo Türk est l’ancien
président de la Slovénie et
le président du Panel global
de haut niveau sur l’eau et la
paix. Sundeep Waslekar est le
président de Strategic Foresight
Group, un think-tank international.
Traduit par Devaki Erande.
Russie
La pilote militaire
ukrainienne Savtchenko
dans l’attente du verdict
La justice russe a commencé
hier à rendre son verdict dans le
procès de la pilote d’hélicoptère
ukrainienne Nadia Savtchenko,
accusée du meurtre en juin 2014
de deux journalistes russes dans
l’est séparatiste de l’Ukraine.
La lecture du verdict a été interrompue et devra reprendre
aujourd’hui à 07h00 GMT dans
un tribunal de la petite ville russe
de Donetsk, près de la frontière
avec l’Ukraine, après avoir commencé lundi par un moment de
grande confusion.
La majorité de la presse
étrangère, dont l’AFP, n’a pas
été autorisée à entrer dans la
salle où Nadia Savtchenko
devait entendre le verdict et a
été contrainte de suivre sur un
circuit de télévision interne un
énoncé inaudible, retransmis
dans une salle voisine.
Les trois agences de presse
russes (Ria Novosti, Interfax et
Tass) ont alors toutes annoncé
que le tribunal avait reconnu
coupable de meurtre la pilote
ukrainienne.
Le parquet avait requis 23
ans de prison contre Nadia Savtchenko, 34 ans, devenue une
égérie nationale en Ukraine.
« Soit je rentre en Ukraine,
soit je meurs en prison. Ils
peuvent y aller eux-mêmes en
Sibérie, les salopards », a lancé la
pilote, enfermée dans une cage
vitrée au tribunal, comme le veut
l’usage en Russie.
« J’ai le droit de tout faire,
même de mourir », a-t-elle ajouté un peu plus tard, alors qu’elle
remerciait en souriant ceux qui
étaient venus jusqu’à Donetsk la
soutenir.
Un des avocats de la jeune
femme, Mark Feïguine, a assuré
que celle-ci « se sent bien » et
déclaré à la fin de cette première
journée ne pas « pouvoir se prononcer sur la nature du verdict ».
Une délégation de diplomates
ukrainiens a assisté à la lecture
du verdict alors qu’une cinquantaine de membres des forces
antiémeute, arme au poing, ont
surveillé le tribunal.
Nadia Savtchenko rejette en
bloc les accusations de la cour,
assurant avoir été capturée par
des rebelles prorusses en Ukraine
avant que les deux journalistes
russes ne soient tués, puis livrée
à la Russie après leur mort.
Ses deux avocats étaient peu
optimistes quant à l’issue du
procès, dénonçant « une machine de propagande en action »
tandis que l’Ukraine et les Occidentaux dénoncent pour leur
part un procès politique.
(Source : AFP)
Sports 13
mardi 22 mars 2016
Tennis
Formule 1
Masters 1 000 d’Indian Wells
GP d’Australie
Vainqueur, Djokovic est sur son nuage
Un vent de fraîcheur a soufflé
Dominatrice, Azarenka prolonge les tourments de Williams.
Victoria Azarenka a dominé Serena Williams en finale (6-4, 6-4).
Le n° 1 mondial Novak Djokovic n’a laissé aucune chance
dimanche à Milos Raonic,
diminué physiquement, et
a enlevé pour la 3e année de
suite le Masters 1 000 d’Indian Wells, aux États-Unis.
Malmené par Jo-Wilfried
Tsonga en quarts de finale –
7-6 (7/2), 7-6 (7/2) – puis par
Rafael Nadal en demi-finale
– 7-6 (7/5), 6-2 –, Djokovic
n’a laissé cette fois que deux
petits jeux à son adversaire (62, 6-0) en un match de 1 h 17
min, soit l’une des finales les
plus expéditives de l’histoire
du tournoi. Raonic, paralysé
par l’enjeu, n’a jamais mis en
danger Djokovic, de retour à
un niveau étincelant (4 fautes
directes contre 27 à Raonic)
après une semaine californienne où il a alterné le bon et
le moins bon.
« Je suis très content d’avoir
réussi à hausser le niveau de
mon jeu au fil du tournoi »,
a noté Djokovic, qui disputait sa 18e finale sur ses 19
derniers tournois. « Je sais
comment aborder ces grands
matches, j’ai ma routine et
j’arrive à me mettre dans
l’état d’esprit qui me permet
de gagner », a-t-il souligné.
C’est ce qui sépare encore
Raonic des meilleurs mon-
diaux : Milos, 14e mondial,
a perdu à 25 ans sa 3e finale
d’un Masters 1 000 et attend
toujours de remporter un titre
prestigieux. Et si Djokovic a
réussi un match plein, Raonic n’a pas eu grand-chose à
lui opposer. « Après quelques
jeux, j’ai ressenti une douleur,
j’espère juste que cela n’a rien
à voir avec la précédente blessure, a espéré Raonic, sans
vouloir donner plus de détails.
Mais cela ne m’a pas affecté
plus que cela, il a beaucoup
mieux joué que moi. »
Avec ce nouveau sacre
à Indian Wells, Djokovic
continue, à 28 ans, d’affoler
les statistiques : il a remporté
son 62e titre, son 27e dans un
Masters 1 000, égalant ainsi
Rafael Nadal, qui comptait
jusque-là le plus de succès
dans cette catégorie de tournois. Il est aussi entré dans
l’histoire du tournoi en devenant le premier à s’y imposer cinq fois (2008, 2011,
2014, 2015, 2016) et tentera,
comme en 2011, 2014 et
2015, de réaliser à partir de
jeudi le doublé Indian Wells/
Miami la même année.
Dans le tableau féminin,
Victoria Azarenka a dominé, dimanche également, en
finale Serena Williams (6-4,
La n° 1 mondiale enchaîne sa 3e grosse désillusion de suite.
6-4). Azarenka, 15e mondiale, a empoché le 19e titre
de sa carrière, le 2e dans le
tournoi californien, quatre
ans après son premier sacre en
2012.
L’ancienne n° 1 mondiale,
dont la progression a été
perturbée par des blessures
en 2013 et 2014, n’avait plus
battu Williams depuis 2013.
Elle a surtout prolongé l’attente de la n° 1 mondiale, qui
vient d’enchaîner trois grosses
désillusions : en demi-finale
de l’US Open en septembre
2015, ce qui l’a privée du
grand chelem calendaire,
contre Roberta Vinci, en
finale de l’Open d’Australie
2016, face à Angelique Kerber, et cette défaite en finale
à Indian Wells.
Williams avait fait son retour à Indian Wells en 2015
après avoir boycotté le tournoi, l’un des plus importants
du circuit, pendant 14 ans,
après y avoir été victime d’insultes à caractère raciste par
des spectateurs en 2001. L’an
dernier, elle avait été obligée
de déclarer forfait juste avant
sa demi-finale contre Simona
Halep, en raison d’une blessure à un genou.
Photos Robyn Beck/AFP
Roland-Garros : Novak
croit en ses chances
Novak Djokovic croit qu’il peut remporter cette année RolandGarros, le seul tournoi du grand chelem qui manque à son
palmarès, a-t-il confié. « Roland-Garros est cette année encore
l’une de mes priorités, j’ai l’impression que je suis de plus en
plus proche de m’y imposer (…) peut-être que cette année sera la
bonne », a souligné le n° 1 mondial, battu en finale de l’édition
2014 par Rafael Nadal et de l’édition 2015 par Stan Wawrinka.
« Je ne vais pas changer grand-chose à ma préparation. Mon
calendrier va être le même (qu’en 2015), sauf que je prévois
toujours de jouer à Madrid, où je n’ai pas joué en 2014 et 2015.
L’idée est de jouer beaucoup de matches pour être prêt sur cette
surface (la terre battue). Il faut avoir disputé deux gros tournois
avant », a-t-il expliqué.
Messieurs
1. Novak Djokovic 16 540 points
2. Andy Murray 8 370
3. Roger Federer 7 695
4. Stan Wawrinka 6 405
5. Rafael Nadal 4 990
6. Kei Nishikori 4 070
7. Tomas Berdych 3 810
8. David Ferrer 3 505
9. Jo-Wilfried Tsonga 3 130
10. Richard Gasquet 2 795
11. Marin Cilic 2 725 (+1)
12. Milos Raonic 2 650 (+2)
13. John Isner 2 585 (-2)
14. Dominic Thiem 2 510 (-1)
15. David Goffin 2 290 (+3)
relation privilégiée avec Ferrari, la valeur étalon de la F1
depuis 1950. À Melbourne,
le Team Haas F1 a eu doublement de la réussite. Esteban Gutiérrez est sorti sans
mal de son accrochage avec
la McLaren-Honda de Fernando Alonso, et le drapeau
rouge qui a suivi ce terrible
accident a été très favorable
à Grosjean. Il a pu tranquillement changer de pneus
dans son stand, sans stress.
Une preuve de plus que la
fortune sourit parfois aux
audacieux.
Renault, l’humour en
attendant les points : on a
beaucoup vu les Renault ce
week-end à Melbourne, et
pas seulement à cause de leur
livrée jaune vif. Une présentation décontractée, mercredi dernier, dans une ambiance très « surf », puis des
tweets rigolards du « Team
Banana », comme s’est surnommée l’équipe d’Enstone
(ex-Lotus). La couleur vive
des monoplaces de Jolyon
Palmer (11e) et de Kevin
Magnussen (12e) tranchait
avec les teintes grises ou
noires de beaucoup de leurs
rivales, et les deux garçons
ont bien fait leur boulot. Sur
la piste, ils ont terminé juste
en dehors des points, mais
ont créé le buzz autour d’une
communication
positive.
Réjouissant !
Pour les pneus, Pirelli a
tout juste : en proposant
de fournir trois types de
gommes pour piste sèche
à partir de cette année, au
lieu de deux, et parce que les
pilotes ne sont plus obligés
Deux projets de cockpits semi-fermés sont
actuellement à l’étude en F1, baptisés « halo »
et « canopée », en prévision de 2017, pour
améliorer encore la sécurité des pilotes, un
enjeu de première importance comme l’a
montré l’accident de Fernando Alonso à
Melbourne. C’est l’une des bonnes nouvelles
de ce GP d’Australie, qui a ouvert la saison
2016 de F1 : Alonso est encore vivant, alors
qu’il a tapé très fort dans le Virage 3 après
avoir accroché la Haas d’Esteban Gutiérrez. Le
dossier des cockpits est depuis plusieurs mois
entre les mains de Laurent Mékiès, ancien
ingénieur de piste chez Toro Rosso, devenu le
« Monsieur Sécurité » de la FIA. La version dite
« halo », proposée par Ferrari et Mercedes, est
constituée d’un trépied au-dessus du casque,
et la version dite « canopée », imaginée par
les ingénieurs de Red Bull, a une visière façon
hors bord. Tout est parti, malheureusement,
de l’accident fatal de Jules Bianchi au GP du
(Source : AFP)
16. Gaël Monfils 2 130
17. Kevin Anderson 2 020 (-2)
18. Roberto Bautista 1 935 (-1)
19. Gilles Simon 1 810
20. Bernard Tomic 1 670
Dames
1. Serena Williams 9 505 points
2. Agnieszka Radwanska 5 775 (+1)
3. Angelique Kerber 5 700 (-1)
4. Garbine Muguruza 4 776
5. Simona Halep 3 960
6. Carla Suarez 3 800
7. Petra Kvitova 3 698 (+2)
8. Viktoria Azarenka 3 595 (+7)
9. Roberta Vinci 3 540 (+1)
10. Belinda Bencic 3 450 (-2)
11. Maria Sharapova 3 442 (-4)
12. Flavia Pennetta 3 153 (-1)
13. Venus Williams 3 092 (-1)
14. Karolina Pliskova 2 795 (+5)
15. Lucie Safarova 2 768 (-2)
16. Elina Svitolina 2 695 (-2)
17. Ana Ivanovic 2 531 (+1)
18. Sara Errani 2 530 (-2)
19. Svetlana Kuznetsova 2 480 (-2)
20. Timea Bacsinszky 2 345 (+1)
Un vent de fraîcheur et de
nouveauté a soufflé sur la
F1, dimanche, au Grand
Prix d’Australie, grâce aux
performances des Ferrari, au
résultat surprenant de l’écurie américaine Haas et au
retour de Renault.
Rosberg et Ferrari, une
double menace pour Hamilton : c’est peut-être la bonne
année pour Nico Rosberg,
après deux saisons où il a été
archidominé par son coéquipier Lewis Hamilton. Il a
aligné une 4e victoire d’affilée, depuis fin 2015, et Niki
Lauda, le grand manitou de
Mercedes-AMG, a rappelé
qu’il y aurait encore moins
de consignes de course cette
année pour les pilotes des
Flèches d’argent, libres de se
bagarrer comme ils veulent.
L’autre menace viendra de
la Scuderia Ferrari, car les
monoplaces rouges semblent
au niveau, en tout cas en
course, à en juger par le départ de Sebastian Vettel et
le fait qu’il a mené confortablement pendant la moitié du Grand Prix, avant et
après le drapeau rouge. Les
temps changent.
Haas F1, la surprise : la 6e
place de Romain Grosjean a
été considérée comme « une
victoire » par l’écurie américaine, débutante en F1.
Le résultat est équivalent à
celui de Mika Salo en 2002,
quand Toyota débutait en
GP, et porteur d’espoir car
le contexte a changé. Gene
Haas, magnat de la machine-outil, a les moyens de
ses ambitions, de la patience
à revendre et surtout une
par le règlement d’en utiliser
deux différents en course,
le manufacturier italien a
ouvert la porte à des stratégies beaucoup plus variées
et donc à des surprises dans
le peloton. C’est ce qui a
permis à Rosberg de battre
Vettel, et à Grosjean de terminer 6e. C’est une évolution beaucoup plus favorable
à la qualité du spectacle, et
au suspense, que le nouveau
format des qualifications,
déjà renvoyé aux oubliettes
de l’histoire de la F1 (élimination toutes les 90 secondes, plus personne sur
la piste pour chasser la pole
position). Expérience terminée, rideau !
Verstappen, en direct
« live » : la restriction partielle des conversations radio entre les pilotes et leur
stand, imposée par la FIA
cette année, n’a pas empêché les fans d’entendre le
savoureux échange de Max
Verstappen, le post-ado
(18 ans) de la F1, avec son
équipe Toro Rosso. Révélation de la saison 2015, 5e sur
la grille de départ, il est rentré au stand sans prévenir,
alors qu’il visait le podium,
et a été surpris que ses mécaniciens ne soient pas prêts.
Il a ensuite incendié son
équipe sur la radio de bord,
en termes peu choisis, parce
qu’elle ne demandait pas à
Carlos Sainz Jr, son coéquipier, de s’écarter pour lui
laisser le passage, alors qu’ils
se disputaient la 9e place, à
armes égales. Mémorable...
et bon pour le « show ».
(Source : AFP)
Cockpits « halo » ou « canopée »
en 2017, pour protéger les pilotes
Les classements ATP et WTA
Le n° 1 mondial Novak Djokovic est toujours
impérial au sommet du classement ATP, publié
hier, au lendemain de sa 5e victoire au Masters
1000 d’Indian Wells, le finaliste Milos Raonic
gagnant 2 places pour se hisser au 12e rang.
Parallèlement, Agnieszka Radwanska a récupéré
la place de n° 2 mondiale et Viktoria Azarenka a
fait son retour dans le top 10, selon le classement WTA. Azarenka, ancienne n° 1 mondiale,
bondit de 7 places jusqu’au 8e rang.
L’humour du « Team Banana » (Renault) et les
belles performances des nouvelles écuries ont
redonné espoir à une discipline en convalescence.
Japon 2014. Plusieurs mesures significatives
ont été prises depuis, dont une, la Voiture
de sécurité virtuelle (VSC), aurait probablement permis de lui sauver la vie. La VSC est
un moyen immédiat et efficace de contrôler
et de limiter la vitesse des monoplaces sur
une portion de circuit jugée dangereuse,
signalée par des doubles drapeaux jaunes,
suite par exemple à une sortie de piste, une
fuite d’huile, des débris sur la piste ou une
averse très localisée. Sans attendre la sortie
d’une voiture de sécurité réelle, pour ralentir
le peloton, la VSC indique aux pilotes, dans
leur cockpit, qu’il faut ralentir sur cette portion
bien précise, et peut servir de preuve pour
que la direction de course pénalise ensuite les
pilotes qui ne respectent pas cette limitation
de vitesse. Mais le cockpit semi-fermé, c’est
le sujet du moment, avec des partisans et des
opposants chez les pilotes. Et le débat a été
relancé par l’accident effrayant d’Alonso.
MotoGP
Grand Prix du Qatar
Lorenzo poursuit sa route en tête
Avec son sacre à Indian Wells, Djokovic continue d’affoler les
statistiques : il a remporté son 62e titre, son 27e dans un Masters
1 000. Il est aussi entré dans l’histoire du tournoi, devenant le
premier à s’y imposer cinq fois. Julian Finney/Getty Images/AFP
Basket-ball
Championnat NBA
Toronto met Cleveland sous pression
La lutte pour la 1re place
dans la conférence Est de la
NBA, occupée par Cleveland,
est relancée avec le succès
de Toronto face à Orlando
dimanche soir. DeMar DeRozan a marqué 25 points et
Luis Scola en ajouté 20 de
plus face au Magic : les Raptors, avec leur 48e victoire en
69 matches, ne sont plus qu’à
une victoire de la qualification
Les Toronto Raptors ont dominé le Orlando Magic et ne sont plus qu’à une victoire de la qualification
pour les play-offs. Nick Turchiaro/USA Today Sports/Reuters
pour les play-offs et, plus important encore, des Cavaliers,
largement battus la veille par
le Miami Heat.
Toronto a signé une 4e victoire consécutive et porté son
bilan depuis le All Star Game,
à la mi-février, à 13 victoires
pour 4 défaites. « On veut
gagner des matches, on veut
finir premier de la conférence
Est, on veut surtout arriver en
forme pour les play-offs », a
prévenu Scola. Après cette 3e
défaite consécutive, Orlando
est désormais 12e avec 29 victoires et 40 défaites. Le Magic
s’éloigne ainsi de la phase
finale et accuse 6 victoires de
retard sur Chicago, 8e et dernier qualifié pour les play-offs.
De son côté, Dallas a réagi
après 5 défaites de suite en
venant à bout de Portland, en
prolongation toutefois. Mais
les Mavericks sont toujours
sous la menace du Utah Jazz
pour la 8e place de la conférence Ouest, puisque ce dernier s’est imposé face aux
Milwaukee Bucks. Les New
Orleans Pelicans ont, eux,
remporté un succès de prestige face aux LA Clippers.
Par ailleurs, les résultats de
la journée ont donné officiellement à Oklahoma City son
billet pour les play-offs, sans
avoir joué. Le Thunder, privé
pendant une grande partie de
la saison de Kevin Durant,
blessé, avait été le grand
absent des play-offs 2015 et
sera avec Durant et Russell
Westbrook l’épouvantail de la
phase finale qui débutera miavril.
(Source : AFP)
Les résultats
Milwaukee-Utah 85-94
Philadelphia-Boston 105120
New Orleans-LA Clippers
109-105
Toronto-Orlando 105-100
Dallas-Portland 132-120
(a.p.)
New York-Sacramento
80-88
Le GP moto du Qatar a auguré d’une saison 2016 palpitante.
Jorge Lorenzo (Yamaha) a
commencé l’année comme il
avait terminé la précédente,
par une victoire à l’issue du
Grand Prix du Qatar, disputé dimanche sur le circuit
de Losail. Parti en pole position et confirmant des essais
hivernaux convaincants sur
cette piste tracée en plein
désert, Lorenzo a cédé la tête
de la course aux deux pilotes
Ducati, Andrea Dovizioso
et Andrea Iannone, avant de
reprendre les commandes au
8e des 22 tours du Grand Prix.
Valentino Rossi, coéquipier
de Lorenzo chez Yamaha et
victorieux l’an passé au Qatar,
a terminé au pied du podium
derrière Dovizioso (2e) et
Marc Marquez (Honda).
« J’ai changé de pneu arrière
au dernier moment et j’ai choi-
si le tendre, alors que Marquez
et Rossi ont préféré le dur », a
commenté Lorenzo pour tenter d’expliquer une partie de
son succès. Un choix payant
vu la facilité avec laquelle il
a repoussé les assauts d’un
Marquez, vainqueur en 2014
au Qatar, menaçant dans les
derniers tours alors que l’écart
s’était réduit à 7/10es à trois
tours de la fin.
Les Ducati officielles, que
d’aucuns voyaient en haut
de l’affiche, se sont livré une
féroce bataille d’entrée de jeu.
Dès la fin du 1er tour, après
avoir dépassé rapidement et
simultanément Lorenzo, les
deux pilotes ont commencé à
lutter pour la 1re place. À ce
petit jeu, Andrea Iannone est
allé au tapis sans mal dès le 4e
tour, sa roue avant glissant sur
Karim Jaafar/AFP
la bande blanche qui délimite
l’intérieur des virages. Dovizioso, 2e l’an passé, se retrouvait seul en tête et pouvait
espérer décrocher une seconde
victoire en Grand Prix, après
celle signée en Grande-Bretagne en 2009. C’était sans
compter sur la maîtrise de Lorenzo, qui semble avoir pour
nouvelle ambition d’inscrire
un 4e titre à son palmarès chez
Yamaha, ce qui le mettrait à
égalité avec Rossi, dont il a
battu samedi le record de pole
positions sur l’ensemble de sa
carrière (62).
Tous les protagonistes pour
le titre 2016 – à part Iannone
et, dans une moindre mesure,
Dani Pedrosa – ont cependant
pris le plus de points possible à
l’orée d’une saison palpitante.
(Source : AFP)
7 5 9
2 1 8
6 4 1
8 9 2
5 3 7
SU|DO|KU
2
3
9
4
1
8 4 6 1 3
6 9 4 5 7
7 5 3 8 2
3 6 1 7 5
2 8 9 4 6
14 Détente
mardi 22 mars 2016
Sudoku moy 153
Sudoku moy 9
150
5 9
7 2 1 4 1
4
9 6 8 3 2 1
8
3 4 5 7 8 6
6 5 4 9 3 8
29 7 3 6 1 5
8 1 9 72 4
4 7
6
1 3 2 8 9 4
5
3
5 8 6 1 7 3
4 96 7 5 6 2
3
Sudoku moy 152
5 6 1 2 4 8
4 2 8 3 7 9
7 9 3 1 5 6
3 4 2 6 8 1
9 5 6 4 3 7
8 1 7 5 9 2
6 8 9 7 1 3
1 7 5 9 2 4
2 3 4 8 6 5
4
8 6
7 5
1 2
1
2 1
4 9
6 3
5 7
9 4
38 8
Moyen
3
4
9
77
4
5
8
5
6
2
6
9
1
2
7
2
8
Solution du précédent numéro
3
1 6
8 2
5 7
2 1
3 4
4 5
6 8
7 9
9
7
5
4
8
6
2
3
1
Les motsfléchés
fléchés d’Argos
Mots
Rocher
Exécutant le petit chelem à Carreau
en Sud, vous recevez l’entame du 10
de Trèfle et constatez, une fois le mort
étalé, qu’il y a substantiellement mieux
que la réussite de l’impasse au Roi de
Cœur pour venir à bout du contrat ;
après deux tours d’atout et trois autres
de Trèfle finissant au mort, vous avancez le Valet de Pique : a) non couvert
en Est, vous le laissez courir et tablez ;
b) couvert en Est, vous surmontez de
l’As, coupez le 2 de Pique au mort, revenez en main à l’atout pour présenter
le 10 de Pique pour la défausse automatique du 3 de Cœur en face : le deuxième honneur Pique loge à gauche,
surmontant votre 10, c’est tout cuit ;
dans le cas contraire où il niche à
droite, il sera encore grand temps de
parier sur la réussite de l’impasse au
Roi de Cœur… Conclusion pratique :
vous gagnerez toujours avec les honneurs à Pique partagés sinon réunis en
Ouest ; si, en revanche, ils sont amassés en Est, l’impasse à Cœur viendra à
la rescousse : 88 %.
***
AD93
65
876
D 10 6 5
Dans le silence adverse, vous
concoctez, en Sud, le contrat de
Quatre Cœurs, sur entame de la
Dame de Carreau, affichant donc le
Valet de la couleur en Ouest… Tout
a l’air de dépendre des Piques où il
va falloir passer la « bonne » et il n’y
aura guère de « bonne » si As et Dame
gîtent en Est. Pourtant, votre contrat
est à 100 % pour peu, qu’après avoir
éliminé les atouts adverses finissant au
mort, vous avancez le 4 de Pique, sous
Roi-Valet, vers le 10 de la main ! Vos
adversaires n’auront aucune parade dé-
Cadeau de
mariage
Baldaquins
Vider
à la pelle
Désinfectés
Résume
Rendu
plus
petit
A 10 2
AD2
RV96
AD3
Unité
du son
Sanctionnées
Coupeur
de carreau
si
nécessaire
Disgracieuse
Exprime
un choix
Aperçues,
distinguées
Éclat fugitif
du regard
Ceci en
raccourci
Article
contracté
Sport
nautique
Surpris
Dégradé
Couche
de glace
Lien
langagier
Durant
Vêtements
Charges
de
baudets
Boîte
percée
Parlé dans
le Midi
Refoulant
Précède fa
Fana de
la mode
Classements
Fruit
du hêtre
Être vague
L’homme
de l’arche
Soumis
à un test
Ajustée
Loupe
Forme
d’entreprise
Bref sujet
Interdire
le contact
Arrivé à la
maternité
N
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de poule
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S
I
A
L
P
A
ABCDEFGHIJ
4
5
8
9
CANCER (21 juin au 22 juillet) : Vous
risquez de vous montrer très panier percé
et de ne pas savoir résister aux tentations qui
seront nombreuses.
10
ABCDEFGHIJ
1
I
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B
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T
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S
S
A
S
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D
S
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S
C
P
U
N
O
R
BÉLIER (21 mars au 19 avril) : Vous
prendrez du poil de la bête et vous saurez
imposer vos vues. Une telle attitude est un gage
de succès.
vous avez de sérieux problèmes domestiques à affronter, ne décidez pas seul. De
bonnes idées peuvent jaillir d’une discussion avec
votre conjoint.
7
S
ou de droite à gauche, verticalement de bas en haut ou de
haut en bas et en diagonale de
droite à gauche ou de gauche
à droite. Une même lettre peut
servir pour plusieurs mots.
GÉMEAUX (21 mai au 20 juin) : Si
6
C
F
T
Vous vous montrerez dynamique dans le
domaine du travail. Par contre, sur le plan affectif, vous serez moins spontané et observerez une
certaine prudence par rapport à vos proches.
L
F
T
TAUREAU (20 avril au 20 mai) :
E
O
V
E
3
S
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Problème n° 14 592
N
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L’horoscope
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7 T O R E A I
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8 I R E
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ABCDEFGHIJ
91 EC NO R TD EO NN TN AI IE TR
102 RH EU PE AE S SA ED UO SB EE
SR.C.I.AFrance
S
3 A R E N E S
T U E E
H T
Solution du N° 3562 4 R A
Solution des mots fléchés
C L Au
O Umenu
S
T R I O
du précédent numéro 5
6 U
C R
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S R
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F
B
F
H
Sandwich du chef
7 T O R E A I
S S O
U R S E
A N E R I E
Pour une personne.
8
I
R
E
R
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S
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N
1 petit pain long, 1 tranche
de U
jambon
blanc,
80 g
de
blanc
I O N S
B
E T 9 A ET N
T E N T A I deT
poulet, 80 g de cottage cheese
E L S
D E C E R10 N R
E E ou
petiteS E
PdeAfromage
S Sfrais,
E1 U
E
V
Fait du tort
N
N R R R
N C
7
P
A O
E
6
O
N U
R
Marche à suivre : Dès que
longs. Quand vous aurez inséré
vous repérez un mot, rayez les
tous les mots de la liste, il vous
ABCDEFGHIJ
lettres
de ce mot dans la grille et
restera les lettres formant le mot
1
barrez-le dans la liste au-dessus
secret. Pour former un mot, les
de la grille. Pour plus de facilité,
lettres peuvent se suivre hori2
commencez par les mots les plus
zontalement de gauche à droite
Les mots croisés
HORIZONTALEMENT :
1. Peu loquaces. - 2. Habitant
d’un village. Laisse s’écouler du
liquide. - 3. Soutiens pour des
pompons. Le chrome. - 4. Des
cabines où le choix doit s’opé­
rer. - 5. Récompense de star.
Fis disparaître. - 6. Jaune pour
jouer. Sont étalées pour résumer
l’actualité. - 7. Elles font partie
d’un cercle. Jubile. - 8. Allure de
vedette. Comme un mot qui de­
vrait être bien orthographié. - 9.
Il finit collé le dos au mur. Cou­
reur vers Adélaïde. Conjonction.
- 10. Des armes qui menacent
le monde. Écluse.
VENIR
VIE
VIOLENT
VOIR
VOYAGE
SAISIE
SENTEUR
SOMME
SORTE
SOUCI
E
E O S
S
RAPPORT
RECU
T
3
I
Au large
de La
Rochelle
Prendre
en main
Variante
de ton
NUIRE
URGENCE
URGENT
USAGE
Solution du précédent mot secret : HOMOCHROMIE
Charles NASR
Bateau
de
passage
Réfléchi
Base
de l’art
Sous
la semelle
Douleur
exprimée
Génie
scandinave
Embouteillés
Tige pour
attiser
Nulle
part
ailleurs
HABITUDE
FORCE
FUMER
T
U N U
VERTICALEMENT :
A. Qui reposent sur le bon
sens. - B. Canaux d’évacua­
tion. - C. Faire du commerce ou
préparer un traité. - D. Se sont
précipitées (se sont). - E. Visible
en cas de développement. - F.
Bouillon maigre. À la limite du
port et bientôt jetées. - G. Il
apprend à faire son pain pour
gagner sa croûte. Qui se fit mal
sentir. - H. Préposition. Cube
à rentrer avant l’hiver. - I. Rac­
cour­cit le discours. Un monde
fou s’y trouve. - J. Fromages
blancs en Suisse. Se fait dans
un coin.
Comité
Dépourvu
d’habits
Émission
de voix
Retourner
en bas
GENRE
MARIJUANA
MAUX
MEDICAL
MELE
MENTAL
MERITE
METIER
MORT
MOYEN
TENTER
TRAFIC
TRAVAIL
TRIBUNAL
TROUBLE
TROUVER
PARTI
PARTS
PERSONNE
PLAISIR
POURSUITE
LOCALISE
LOIN
Solution du n° 14 591
Don...
d’être
partout
Couronne
le lion
CACHE
CANNABIS
CAS
CHANVRE
CHER
COMMISSION
CONTROLE
COUT
Installé en Ouest, vous écoutez
les enchères adverses, brèves, venir
comme suit : un Sans-Atout (15-17)
en Sud pour une conclusion à Trois en
Nord… Vous entamez du 5 de Carreau pour, respectivement, le Valet,
le 4 (en signalisation normale) et le 8
de la main cachée ; le déclarant laisse
courir la Dame de Pique vers votre Roi
pour le 2 de votre acolyte (toujours en
signalisation normale). Que concluezvous ? Que la grande majorité des
honneurs de Sud est mise à nue : l’As
de Trèfle pour sûr (sinon le déclarant
aurait essayé d’affranchir, en premier,
cette belle couleur affalée au mort),
l’As de Pique ainsi que Roi et Dame
de Carreau. Restent les Cœurs : si Sud
y détient l’As, justifiant l’ouverture
d’Un Sans-Atout avec dix-sept points,
le contrat est quasi imbattable ; si, à
l’inverse, Sud y possède la Dame, pour
Un Sans-Atout de quinze points chez
lui, la manche sera décimée d’une levée
sur contre-attaque à Cœur, avec un
Pique, un Carreau et trois Cœurs dans
votre escarcelle. Ce n’est pas encore
fini et le plus beau reste à venir, car
subsiste un énorme hic : si vous jouez
le gros et gras 9 de Cœur, votre partenaire comprendra que vous lui passez
la main pour qu’il vous gratifie d’un
retour à Carreau dans la couleur d’entame ; pour éviter donc toute méprise,
prenez la précaution d’encaisser votre
As de Carreau avant de jeter sur la
table ce diabolique 9 de Cœur… Plus
de malentendu possible !
***
À l’occasion des fêtes pascales catholiques, le Bridge Liban Club sera
fermé le vendredi saint 25 mars ainsi
que le dimanche 27 mars… Joyeuses
Pâques à tous !
Étui
protecteur
Délice de
labrador
Prend
par écrit
BESOIN
A 10 9 5
D 10 5 3
RD8
A3
JEUNE
JUGE
EFFET
ENDROIT
ENNUIS
ENQUETE
ENTRAINER
ETAT
ETUDIANT
EVASION
EXCES
STUPEFIANT
SUE
OBSEDE
ODEUR
ONCE
ORDRE
OTER
HEROINE
HORREUR
DEGAT
DETEND
DROGUE
ABUSE
ACHAT
ACTUEL
AFFAIRE
AGENT
AGRESSIF
AMENDE
ARGENT
ARRET
762
A64
964
8764
R84
RV9
A 10 7 5 2
92
Mises
en boîte
Qualité
particulière
Sorte de
mémento
UN MOT DE 10 LETTRES : DES STUPÉFIANTS
DV3
872
V3
R D V 10 5
Face de
bâtiment
Bouteille
Complet
achèvement
Division
théâtrale
fensive pour vous battre, et ce, quelle
que soit la position des honneurs : a) si
le 10 de Pique est surpris de la Dame
chez Ouest, votre 10 de Carreau
empêchera ce dernier de toucher à la
couleur et vous aurez toujours le temps
de bonifier un Pique pour la défausse
du Carreau perdant de la main ; b) si,
au contraire, le 4 de Pique est croqué,
dans le vide, avec la Dame d’Est (le
graphe), ce dernier insistera, certes,
à Carreau mais vous aurez alors deux
gagnantes à Pique pour écarter vos
deux Trèfles.
***
N° 3563
Pieds du
viticulteur
Remettre
en état
R8643
V 10 9 5
3
752
D975
R87
42
10 9 8 4
10 2
RV943
A 10 3
A42
Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans
un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de
neuf cases.
Vaste,
étendue
V
643
A D 10 8 7 5
RV6
876
10 2
DV92
RV98
Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.
Diriger
une
affaire
Contrairement aux tendres donnes
de la semaine écoulée, celles d’aujourd’hui sont plutôt coriaces, toujours
présentées dans un ordre croissant de
difficultés :
9
Le mot secret
♥♣u♠
RV54
AD87
R54
73
Règle du jeu
Envisage
avec
confiance
Bridge
T
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A
N
R
I
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R
S
E
L
I
S
E
C
tomate, 3 radis, 6 tranches fines
de concombre, 1 poivron rouge ou
jaune en conserve, 4 olives vertes
farcies au poivron, 2 feuilles de
batavia, 3 cuil. à soupe de mayonnaise, 8 brins de ciboulette.
Coupez le pain en deux dans le
sens de la longueur. Tartinez le fond
d’une fine couche de mayonnaise.
Disposez dans l’ordre suivant une
feuille de batavia, la tranche de
jambon, le cottage chesse mélangé
à la ciboulette ciselée, poivron
émincé, les olives et les radis émincés, les rondelles de concombre,
la tomate coupée en tranches, la
seconde feuille de batavia, enfin le
blanc de poulet coupé en morceaux. Nappez avec la mayonnaise
restante. Recouvrez de pain pour
constituer un sandwich et servez.
LION (23 juillet au 22 août) : Agissez
avec prudence. Vos décisions concernant
votre famille ou vos biens risquent d’être un peu
trop hâtives. Si vous errez comme une âme en
peine, vous aurez peut-être la chance de croire à
l’amour.
VIERGE (23 août au 22 septembre) :
Gérez vos finances avec sagesse sans vous
lancer dans des entreprises que vous auriez tôt
fait de regretter. Votre vie amoureuse se déroulera sans heurts ni bouleversements.
BALANCE (23 septembre au 22
octobre) : N’agressez pas gratuitement
celui ou celle qui partage votre vie. Vos relations
seront musclées, belliqueuses et vous changeront
de l’ambiance feutrée.
SCORPION (23 octobre au 21 no-
vembre) : Vous n’aurez pas envie de
vous pencher sur les problèmes matériels. Et si
les circonstances vous y obligent, vous risquez de
manquer de réalisme.
SAGITTAIRE (22 novembre au 21
décembre) : Au lieu de vous complaire
dans vos relations sentimentales, un rien masosado vous apprendra à apprécier le bonheur
comme il vient.
CAPRICORNE (22 décembre au 19
janvier) : Si vous montez une vaste opération financière, prenez le temps de la préparer
et d’en régler les moindres détails.
VERSEAU (20 janvier au 19 février) :
Menez une vie régulière afin de renforcer
la résistance de votre organisme. Vous éclatez de
vie et de bonne humeur. Vous entraînerez votre
partenaire dans un tourbillon.
POISSONS (20 février au 20 mars) :
L’ardent conquérant que vous êtes perdra un peu de sa superbe ces deux jours. Vous
risquez, en effet, d’être moins entreprenant en
amour, plus attentiste.
Culture 15
mardi 22 mars 2016
Partenariat culturel
Exposition
Lancement d’un portail des Un Sumérien parmi nous...
Bibliothèques du Levant
Une quinzaine de toiles (acrylique et huile), hiératiques et
héraldiques, à la galerie Agial*, aux couleurs de terre et vert de gris,
habitées de mystère et de silence. Leur signataire, Saadi al-Kaabi,
un Irakien au seuil de ses quatre-vingt ans mais au regard de jeune
homme fasciné par la civilisation de ses ancêtres.
Huit institutions dans six pays méditerranéens (au Liban, la
Bibliothèque orientale et l’Ifpo) ont signé une convention
multilatérale avec la Bibliothèque nationale de France pour la
sauvegarde numérique de leurs données.
Edgar DAVIDIAN
E.R. (à Paris)
Un portail numérique des
Bibliothèques du Levant
pour contribuer à la sauvegarde, la diffusion, la numérisation et la valorisation des
bibliothèques de l’Orient
méditerranéen : quoi de plus
approprié pour préserver et
faire connaître les trésors recelés par des collections inestimables, souvent en danger ?
Huit institutions dans six
pays sont partenaires de ce
projet porté par la Bibliothèque nationale de France
(BnF). Leurs représentants
ont signé avec le président
de la BnF, Bruno Racine,
une convention multilatérale
lors d’une réunion de lancement et de présentation du
portail du Levant. Il s’agit
de : la Bibliothèque orientale
de Beyrouth (USJ) au Liban,
représentée à Paris par Carole Dagher, attachée culturelle à l’ambassade du Liban
en France et présidente de
l’Association des amis de la
Bibliothèque orientale de
Beyrouth (AABOB), l’Institut dominicain d’études
orientales (Le Caire), le
Centre d’études alexandrines
(Alexandrie), l’Institut français d’études anatoliennes
(Istanbul), l’Institut français
d’archéologie orientale (Le
Caire), l’Institut français du
Proche-Orient (Beyrouth),
l’École biblique et archéologique française (Jérusalem).
Le Centre numérique des
manuscrits orientaux (Irak),
fondé par les dominicains à
Mossoul (aujourd’hui repliés
sur Erbil en ayant réussi à
sauver de précieux manuscrits
sur les chrétiens d’Orient),
Carole Dagher, attachée culturelle de l’ambassade du Liban, présidente de l’AABOB, et Bruno
Racine, président de la BnF. Photo Isabelle Jullien-Chazal
pourrait également rejoindre
le projet.
De 1800 à la Seconde
Guerre mondiale
Le corpus du portail portera sur les pays bordant la côte
orientale de la mer Méditerranée (Liban, Syrie, Palestine,
Jordanie, Égypte, Turquie, auxquels s’ajoute l’Irak). Il concernera la période allant de 1800 à
la Seconde Guerre mondiale et
s’articulera sur des axes se rapportant aux lieux, aux hommes,
aux religions, à l’archéologie, à
l’orientalisme, aux voyages et à
des collections rares de la presse
du XIXe siècle ayant contribué
au mouvement de renaissance
littéraire du monde arabe.
Son importance est évidente dans la conservation d’un
patrimoine universel exceptionnel, partiellement numérisé à ce jour alors même que
le contexte politique fait peser
sur lui des menaces tangibles.
Via la bibliothèque numérique
de la BnF et de Gallica, les
documents bénéficieront d’une
visibilité importante et d’une
garantie de conservation pérenne, soulignent les membres
de l’équipe de préparation du
site.
Si la BnF conserve plus de
10 000 ouvrages imprimés et
manuscrits relatifs à l’Orient
méditerranéen, ainsi qu’un ensemble iconographique impressionnant (estampes, photographies, cartes et plans, monnaies
et médailles) et une centaine de
périodiques en langue arabe,
couvrant le XIXe siècle, la
Bibliothèque orientale de Beyrouth est riche, quant à elle,
de 200 000 imprimés, 1 800
titres de journaux et revues,
3 500 manuscrits, plus de 2 000
cartes géographiques et plans
ainsi qu’une photothèque de
plus de 70 000 archives photographiques. Elle contient l’une
des plus grandes collections
de manuscrits arabes chrétiens
réunis en un seul lieu. L’importance de son fonds réside dans
son apport à la connaissance
des pratiques scientifiques dans
le monde arabe médiéval, ainsi
qu’à celle de l’histoire et du rôle
des chrétiens d’Orient, transmetteurs de la science grecque
à la civilisation arabo-musulmane classique.
Le portail des Bibliothèques
du Levant devrait favoriser les
échanges intellectuels et interreligieux (en français, en arabe
et en anglais), assurer une diffusion de la connaissance et un
accès aux chercheurs au-delà
des frontières nationales, accélérer le dialogue des cultures,
prenant ainsi à contre-pied les
tendances au repli sur soi et à la
méconnaissance de l’autre qui
traversent notre monde. Il sera
présenté à l’occasion de l’exposition sur les chrétiens d’Orient
prévue à l’Institut du monde
arabe, à l’automne 2017.
Bruno Racine à L’OLJ : Le Liban, symbole d’un Orient fécond
Le président de la BnF ne cache pas son
enthousiasme. Il s’est personnellement
impliqué dans la recherche des financements nécessaires pour soutenir ce projet et a réussi à décrocher notamment le
mécénat de la Fondation Total.
Reconduit deux fois à la tête de la prestigieuse institution française, Bruno Racine
s’est illustré par une politique d’acquisition
de manuscrits anciens et d’archives d’écrivains, grâce aux appels au don public et au
recours au mécénat d’entreprise.
Cet ancien conseiller culturel de
Jacques Chirac, proche d’Alain Juppé,
agrégé de lettres classiques, écrivain,
explique son attirance pour le Levant
par ses origines marseillaises. « J’ai une
sorte de tropisme méditerranéen que
n’ont pas atténué mes études classiques
gréco-latines, explique-t-il. Ajoutez à
cela le fait que le Moyen-Orient est un
sujet de préoccupation permanent. Il
y a la conscience que dans ces bouleversements stratégiques, une certaine
culture du vivre-ensemble est menacée,
des patrimoines matériels et immatériels aussi, culturels et spirituels. Or c’est
tout un réseau d’institutions savantes
et culturelles, françaises ou autres, qui
sont dépositaires de ce patrimoine. Les
constituer en communauté à travers le
numérique nous permet non seulement
de le conserver, mais aussi de le transmettre et de le diffuser. D’où l’idée du
portail du Levant, qui s’appuie sur les
bibliothèques de ces institutions. »
Dans ce projet, « le Liban occupe une
place importante, car il demeure, malgré
toutes les vicissitudes, difficultés et tensions autour, le symbole de cet Orient
divers, extraordinairement fécond sur les
plans intellectuel et spirituel, précise le
président de la BnF. C’est donc un projet humaniste que nous voulons porter
ensemble, au-delà de son aspect scientifique, technique et documentaire. »
Les liens tissés avec le Liban, qu’il
a visité par trois fois, avaient conduit
Bruno Racine à conclure un accord avec
la Bibliothèque nationale, en novembre
2013, visant à conforter l’action de celleci. L’accord avait été signé à Matignon
en présence du Premier ministre d’alors,
Nagib Mikati. Il attend toujours sa mise
en œuvre.
E.R.
Dans le chaos de la rue passante Abdel Aziz, dans le
quartier de Hamra, ces toiles
font figure de halte et d’oasis
préservée dans la fièvre d’une
ville livrée aux embouteillages
et à la dictature des klaxons.
Tournée d’un univers secret et
silencieux qui en dit plus loin
et plus grand qu’il ne semble…
Que reste-t-il de l’Irak et de
Bagdad ? Saadi al-Kaabi, né
à Najaf, n’a pas suffisamment
de mots pour raconter sa vie et
ses périples. Ses errances et ses
déboires dans le monde arabe.
Lui qui a pourtant exposé
ses œuvres (il peint depuis sa
plus tendre enfance) non seulement à Bagdad mais aussi
à Paris, Rome, New York,
Moscou, Stockholm, Berlin,
Prague, Pékin…
Le crâne totalement dégarni, le teint bistre, les moustaches blanches comme neige,
les lunettes aux montures
noires dévorant ses traits, la
chemisette verte et le pantalon beige clair, le peintre, du
haut de son âge vénérable, est
au plus proche des ses toiles.
Toutes nées et nourries de ses
années de jeunesse d’un pays
qu’il a dans la peau et où il a
longtemps été fonctionnaire
du ministère de la Culture.
Révolution ou
résignation ?
Aujourd’hui, dans un Beyrouth ravagé par les déchets
mais qui se pique toujours de
culture, il offre ses tableaux,
un monde étrange échappé
aux vestiges anciens du berceau de l’alphabet, pour une
leçon de sagesse et d’archéologie. En touches imperceptibles, légères et graves sans
être pesantes.
Avec un étrange non-dit
où le silence est le meilleur
moyen de se retrouver et surtout entreprendre un dialogue
avec « soi ». Comme le plus
éclairant et le plus profond
des discours. Des silhouettes,
en cortège, en couples ou en
ombres solitaires, noyau d’une
société en procession muette
ou emmurées dans des zones à
l’air opaque. Pour une révolution ou une résignation ? Nul
ne le dira ! « Plutôt révolution
de la société », lance toutefois
l’artiste !
Des visages sans yeux,
des nudités sans indécence,
des nus sans leurs attributs
sexués, des paysages sans
contours, comme happés par
un écran de vide, des vivants
sans éclats de vie, et pourtant la pulsation de la vie est
perceptible, des ombres aux
allures marquantes, presque
prêtes à s’agiter, agir, manifester, parler...
Dans des toiles (aux dimensions variables, allant de 1,14
m x 1,36 m à 56 cm x 81 cm)
à l’aspect lisse mais où, en
fond de plan, émerge un bloc
de pierre avec écriture, l’archéologie et les méandres de
l’histoire ne lâchent pas prise.
Avec sur blocs de pierres gravées, des lettres sans un suivi
phrasé.
Des
bribes
d’écritures
comme pour échapper au
temps ou ne jamais le perdre
de vue. Sans jamais que ce
temps n’asservisse un mouvement, une attitude, un arrêt.
C’est à croire qu’il s’agit là surtout d’une libération du temps.
Avec des personnages inidentifiables, certes humains, mais
certainement venus d’ailleurs
ou y allant...
Par-delà cette écriture discrète comme glissée à une
oreille tendue et attentive, il
y a de toute évidence les souvenirs et les influences de l’art
islamique. Sur les verres ou les
savantes beautés d’une calligraphie arabe dont les ondes
de choc n’ont pas fini de se
répercuter devant des yeux
toujours éblouis par un art
impérissable.
Mais, en fait, le vrai « actant » de ces toiles, c’est le
silence. Ce silence, non lourd
ou oppressant, mais révélateur
pour un regard plus intériorisé, plus scrutateur que frivole,
plus éloquent qu’absent.
Des toiles (aux dimensions variables, allant de 1,14 m x 1,36
m à 56 cm x 81 cm) à l’aspect lisse mais où, en fond de plan,
émerge un bloc de pierre avec écriture, l’archéologie et les
méandres de l’histoire ne lâchent pas prise.
Perfectionniste,
l’artiste
dit en substance : « Pourquoi aurai-je besoin de mots
quand mes toiles parlent pour
moi ?… »
Pour Saadi al-Kaabi, qui
a déjà exposé plus d’une fois
au pays du Cèdre, les derniers
mots sont pour ce ProcheOrient aujourd’hui tout dépecé, démonté.
Le sage a parlé ! « Je sou-
haite surtout pour le Liban
un meilleur être, dit-il en un
calme olympien. Qu’il se porte
mieux dans toutes ses entités : terre, citoyenneté, flore et
faune… »
*L’exposition « Le discours du
silence » de Saadi al-Kaabi à la
galerie Agial (rue Abdel Aziz)
se prolongera jusqu’au 26 mars
courant.
Agenda
CINÉMA
Premières visions
★★ AS I OPEN MY EYES de Leyla
Bouzid. Ce premier film de la
réalisatrice, Muhr d’or à Dubaï et
distribué par la boîte MC au Liban,
suit le parcours d’une jeune fille de
dix-huit ans, pure et idéaliste, dans la
Tunisie de 2010. Comme un bol d’air
frais. Metropolis Empire Sofil
★★ THE EYE IN THE SKY de
Gavin Hood, avec Helen Mirren.
Katherine Powell, officier du
service d’espionnage, est placée
aux commandes d’une opération
consistant à capturer, à l’aide de
drones, un groupe de terroristes
réfugiés à Nairobi. Grand Cinemas ABC
Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/The
Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks
et Dora), Empire Première, Vox B.C. Center
■ KUNG FU PANDA 3 réalisé par Mark
Osborne et John Stevenson, il porte les
voix de Jack Black et Angelina Jolie.
Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/
Pour connaître les horaires du
CIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.
PLANÈTE ABRAJ
01/292 192
GRAND CINEMAS
ABC ACHRAFIEH
01/209 109
GRAND CINEMAS
ABC DBAYEH 04/444 650
GRAND CONCORDE 01/343 143
GRAND LAS SALINAS 06/540 970
GRAND SAÏDA MALL 07/723 026
CINEMACITY DORA 01/899 993
CINEMACITY BEIRUT
SOUKS
01/995 195
METROPOLIS CINÉMA01/204 080
VOX B.C. CENTER
01/285 582
À voir absolument À voir
À voir à la rigueur
Ne pas se déranger
Pas vu
★★★
★★
★
❍
■
Concorde/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy,
CinemaCity (Beirut Souks), Empire Dunes,
Empire Cinemas The Spot, Espace, Vox B.C.
Center, Planète City Complex Tripoli
■ MIRACLES FROM HEAVEN de
Patricia Riggen, avec Jennifer Garner.
Une petite fille atteinte d’une maladie
incurable se retrouve miraculeusement
guérie après un très grave accident.
Adapté d’une histoire vraie. CinemaCity
(Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The
Spot, Espace, Grands Cinemas ABC Achrafieh,
Dbayeh,Vox B.C. Center
★★★ MUSTANG
réalisé par Deniz
Gamze Ergüven, ce film fait le
portrait de cinq jeunes sœurs turques
défendant avec fougue leur joie de
vivre et leur liberté contre l’emprise
d’un patriarcat étouffant. Coup de
cœur pour ce premier film de la
cinéaste turque aux quatre César.
Metropolis Empire Sofil
SOLACE avec Anthony Hopkins
et Colin Farrell. Un tueur en série
énigmatique laisse le FBI totalement
désemparé. Quoi qu’ils fassent,
les enquêteurs ont toujours un
coup de retard, comme si le tueur
pouvait anticiper leurs mouvements
à l’avance. CinemaCity (Beirut Souks et
■
Dora), Empire Dunes/Première, Espace,
Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center,
Planète City Complex Tripoli
★★ THE WITCH La Sorcière est un
film d’horreur canado-américain
écrit et réalisé par Robert Eggers.
Contrairement à la série de films
d’horreur gore, celui-ci renoue avec le
genre. À bon entendeur, salut. Grands
Cinemas ABC Achrafieh, CinemaCity (Beirut
Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot,
Vox B.C. Center.
En salle
★ ALVIN
& THE CHIPMUNKS la
comédie animée, toujours déjantée,
signée Walt Becker, avec Jason Lee.
Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center,
CinemaCity (Beirut Souks), Cinemall
BARBIE SPY de Conrad Helten, avec
Erica Lindbeck et Stephanie Sheh. Film
pour pré-ados ? Empire Dunes
★★★ BENNESSBEH LA BOKRA CHOU ?
restauration de la pièce de Ziad
Rahbani, mise en scène il y a 35 ans
par le groupe Mmedia. Grand Concorde/
■
Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks), Planète City
Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Cinemall
■ CASH FLOW 2 le long métrage signé
Sami Koujan aborde les problèmes
financiers et économiques. Il est
interprété par un nombre d’acteurs
libanais dont Carlos Azar et Gabriel
Yammine. Grand Cinemas ABC Achrafieh,
Dbayeh/Las Salinas/The Spot Saïda/Galaxy,
CinemaCity (Dora), Planète City Complex
Tripoli, Vox B.C. Center
★★ CHOCOLAT
film biographique
français réalisé par Roschdy Zem.
Il s’inspire du livre Chocolat, clown
nègre : l’histoire oubliée du premier
artiste noir de la scène française de
Gérard Noiriel, publié par Bayard
en 2012. Avec Omar Sy et James
Thierrée. Grand Cinemas ABC Achrafieh,
CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première
DEADPOOL de Tim Miller, avec
Ryan Reynolds et Morena Baccarin.
À la suite d’une lourde expérience,
le mercenaire Wade Wilson devient
Deadpool. Doté d’un pouvoir de
régénération surhumaine et d’un
humour noir et tordu, il se lance
à la poursuite de l’homme qui a
failli détruire sa vie. Grand Concorde,
■
CinemaCity (Beirut Souks), Cinemall, Planète
City Complex Tripoli,Vox B.C. Center
DIRTY GRANDPA de Dan Mazer,
avec Zac Efron et Robert De Niro.
Comédie de mauvais goût, mais
qu’arrive-t-il à Robert de Niro ? Empire
❍
Première, Vox B.C. Center, Cinemall
★ HOW
TO BE SINGLE de Christian
Ditter, avec Dakota Johnson et Rebel
Wilson. Une comédie débridée où
libertinage et histoires d’amour
s’entremêlent. Vox B.C. Center
★ KINGS OF EGYPT d’Alex Proyas,
avec Nikolaj Coster-Waldau et Gerard
Butler. Dans une époque ancestrale,
la paix règne en Égypte. Mais Seth,
dieu du désert, qui convoite le
pouvoir, assassine le roi et condamne
Horus à l’exil, plongeant le royaume
d’Égypte dans le chaos. Grand Cinemas
ABC Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks et
Dora), Vox B.C. Center, Cinemall
★ LONDON
HAS FALLEN scénario
catastrophe pour Londres avec une
attaque terroriste. Avec Gerard Butler
et Aaron Ekhart. Grand Cinemas ABC
Achrafieh, Dbayeh/Las Salinas/Concorde/The
Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks
et Dora), Empire Dunes/Première, Espace,
Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center,
Planète City Complex Tripoli, Cinemall
RISEN de Kevin Reynolds, avec
Joseph Fiennes. Au Ier siècle, un
centurion romain a pour mission
d’enquêter sur la mystérieuse
résurrection de Jésus de Nazareth
pour mettre fin à une insurrection à
Jérusalem. CinemaCity (Dora)
★★ THE DIVERGENT : ALLEGIANT
film de science-fiction de Robert
Schwentke, avec Shailene Woodley.
Sous le choc, Tris et Quatre doivent
fuir et franchir le mur encerclant
Chicago. Pour la première fois, ils
quittent la seule ville et famille qu’ils
aient connues. Mais au-delà du mur
se trouve un monde hostile qu’ils vont
devoir affronter. Grand Cinemas ABC
■
Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/
The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut
Souks et Dora), Empire Dunes/Première,
Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C.
Center, Cinemall
THE OTHER SIDE OF THE DOOR
film d’horreur indo-britannique écrit
■
et réalisé par Johannes Roberts.
CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire
Dunes, Vox B.C. Center, Cinemall
★★★ THE
REVENANT d’Alejandro
Inarritu, avec Leonardo di
Caprio et Tom Hardy. Une œuvre
époustouflante, à couper le souffle.
Mais il faut avoir le cœur bien
accroché pour tenter l’expérience
Inarritu. Grand Concorde
■ 13 HOURS THE SECRET SOLDIERS
OF BENGHAZI film biographique de
Michael Bay. Grand Cinemas ABC Dbayeh,
CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première
★★ TRIPLE 9 de John Hillcoat, avec
Casey Affleck et Kate Winslet. Un bon
thriller mêlant suspense et action à une
bonne dose. Grand Cinemas ABC Achrafieh,
Dbayeh/Concorde/The Spot Saïda/Galaxy,
CinemaCity (Beirut Souks), Empire Cinemas The
Spot, Vox B.C. Center, Cinemall
■ ZOOTROPOLIS film d’animation de
Disney. CinemaCity (Beirut Souks et Dora),
Empire Dunes, Empire Cinemas The Spot, Vox
B.C. Center, Planète City Complex Tripoli.
N.B. : Les programmes ci-dessus sont
donnés sous toute réserve.
CINÉ-CLUB
SAUVE QUI PEUT (LA VIE) de JeanLuc Godard à l’Institut français du
Liban rue de Damas à 19h30. Tél. :
01/420200.
CONCERT
CONCERT DE JAZZ à l’amphithéâtre
Pierre Y. Aboukhater rue de Damas à
20h00. Tél. : 01/421000.
CONFÉRENCES
POURQUOI LE MEXIQUE EST
MEMBRE OBSERVATEUR DE LA
FRANCOPHONIE ? par Steven Milon à
l’Usek à 11h00
LA PREMIÈRE PAIX MONDIALE par
Patricia Montaud et Marie-Claude
Behna aux Créneaux Nasra à18h30.
Tél. : 01/615599.
EXPOS
JOHNNY SEMAAN ET KAED HAÏDAR :
COLORFUL CENTIMETERS 1800 à la
galerie 392Rmeil393 rue Gouraud
Gemmayzé jusqu’au 10 avril. Tél. :
01/567015
LES BELLES IMAGES DU CENTRE DE
LA BANDE DESSINÉE à la galerie SV à
Saifi Village Quartier des Arts jusqu’au
28 mars. Tél. : 01/975655
ASSADOUR : LANDSCAPE IN MOTION
au musée Sursock jusqu’au 30 mai.
Tél. : 01/201892
GEORGES SAADÉ : URUK AU NOIR à
la galerie Zamaan rue Sadate Hamra
jusqu’au 26 mars. Tél. : 01/745571
BASSAM LAHOUD : OTTAWA-HULL à
la LAU Byblos
MARC GUIRAGOSSIAN : THE NEW
LIGHT à la galerie Mark Hachem
rue Salloum Mina el-Hosn jusqu’au
29 mars
MICHEL EL-HACHEM : ON
HYPOCRITE HAPPINESS à la galerie
Exode rue Accaoui face Banque
libano-française jusqu’au 22 mars.
Tél. : 01/336464
CALINE AOUN : FIELDS OF SPACE à
Marfa’ rue 1 339 Beyrouth jusqu’au
14 mai. Tél. : 03/020636
AULA AL-AYOUBI : HEAVENLY FRUIT
à Tajalliyat Art Gallery Saifi Village
rue 162 jusqu’au 29 mars. Tél. :
01/987205
FATMÉ EL-HAJJ à la galerie Alwane
Saifi Village jusqu’au 24 mars. Tél. :
01/975250
DANIÈLE CHIKHANI : RÉVÉLATIONS
et MALGORZATA PASZKO : PLUIES
DE PRINTEMPS à la galerie Alice
Mogabgab imm. Karam Achrafieh
jusqu’au 29 avril. Tél. : 03/210424
MATRIX : TO BE A WOMEN à
la galerie ArtLab rue Gouraud
Gemmayzé jusqu’au 26 mars. Tél. :
03/244577
PIERRE MOUHANNA : L’ATTRAIT DU
PAYSAGE LIBANAIS à la galerie Aïda
Cherfan Fine Art Antélias jusqu’au 24
mars. Tél. : 04/444111
MICHEL ZOGHZOGHI : IT IS THEIR
PLANET TOO ! à The Altenative (VW
showroom Verdun) jusqu’au 21 mai.
Tél. : 01/750726
JOSEPH KAÏ : LE FRANÇAIS EN
MUSIQUE à la galerie de l’Institut
français du Liban rue de Damas
jusqu’au 25 mars. Tél. : 01/420200
EXPOSITION ARTISTES TURQUES
à la galerie Les Plumes Elsie Braidi
Achrafieh Tabaris rue Chéhadé. Tél. :
01/333537
ODILE MAZLOUM ANDRAOS :
ASSUMPCIÓ MATEU à la galerie
Alwane Saïfi jusqu’au 31 mars. Tél. :
01/975250
DANIÈLE GÉNADRY : THE FALL et
FOUAD DEBBAS : LISTEN THROUGH
THE LENS au musée Sursock Achrafieh
jusqu’au 18 avril. Tél. : 01/201892
SERGE NAJJAR : PAR-DELÀ
L’ORDINAIRE – A CLOSER LOOK AT
THE ORDINARY à la galerie Tanit Mar
Mikhaël imm. East Village jusqu’au 31
mars. Tél. : 01/562812
OTOBONG NKANGA :
LANDVERSATION BEIRUT au Beirut
Art Center Jisr el-Wati rue 97 Adlieh
jusqu’au 2 avril. Tél. : 01/397018
NADIM KARAM : STRETCHING
THOUGHTS à la galerie Ayyam
rue Zeitouni Beirut Tower Solidere
jusqu’au 2 avril. Tél. : 01/374450
MARWAN RECHMAOUI à la galerie
Sfeir-Semler La Quarantaine imm.
Tannous jusqu’au 7 mai. Tél. :
01/566550.
THÉÂTRE
LE DÎNER DE CONS au Palais des
Congrès à 21h00 les 22 et 23 mars.
Tél. : 04/521525
LES SECRETS DE SITT BADIA au Métro
al-Madina Hamra à 21h30 les 27 et
28 mars. Tél. : 01/753021
BAR FAROUK au Métro al-Madina
Hamra les 24 et 25 mars. Tél. :
01/753021
NAHIFÉ au Métro al-Madina
Hamra les 22, 23 et 29 mars. Tél. :
01/753021
VÉNUS au théâtre Monnot Achrafieh
du mardi au jeudi à 20h30. Tél. :
01/202422
BINT EL-JABAL au théâtre des Arts
Jounieh à 20h30 du jeudi au samedi
et les dimanches à 17h00 et 20h30
jusqu’à fin mars. Tél. : 09/933833 –
01/999666
LIES AND LIKES au théâtre Monnot
Achrafieh du jeudi au dimanche
à 19h00 jusqu’au 27 mars. Tél. :
01/202422
LIMAZA (POURQUOI ?) au théâtre
al-Madina Hamra à 20h30 du jeudi
au dimanche jusqu’au 3 avril. Tél. :
753010
MARIONNETTES : TINE ET ZBIB
présentées par Nayla Khayath tous les
vendredis, samedis et dimanches à
16h30 et FORMULA FUN les samedis
et dimanches à 16h30 à la Planète
de la découverte rue Ayass Souks
de Beyrouth jusqu’au 30 avril. Tél. :
01/957000, ext. : 3440-3441
LIAISONS DANGEREUSES au théâtre
Gemmayzé du jeudi au dimanche
à 20h30 jusqu’au 27 mars. Tél. :
76/409109
COMA ÇA VA ? de Samy Khayath
au théâtre Saint-Sauveur Badaro
du vendredi au dimanche jusqu’au
27 mars. Tél. : 01/385960 –
01/218078.
16 La Seize
mardi 22 mars 2016
Quelqu’un m’a dit...
La bouillabaisse de Walid
Hier soir, Le Sydney’s, Le
Talleyrand, Le Burgundy,
Le Fred, Le Bergerac, Le
Gabriel, Le Ô Monot, Le
Grand Hills Broumana,
La Martingale (Casino du
Liban) ont célébré la gastronomie française, en servant
aux fins gourmets un repas
haut de gamme au « Goût
de France », une initiative
lancée l’année dernière par
Laurent Fabius pour faire
vivre l’expérience gastronomique française à travers les
continents.
Pour marquer l’événement
avant le grand jour J et
surtout pour épater l’ambassadeur de France Emmanuel
Bonne, Walid Mouzannar a troqué vendredi son
costume et sa calculette de
bijoutier contre un tablier
de chef pour réussir une
bouillabaisse dont seraient
jaloux les plus grands chefs
de Marseille. Les papilles,
toutes les papilles, étaient
aux anges, entre saveurs
de rêve et synapses titillées
au vin. E. Bonne n’a pas
manqué de donner un coup
de chapeau à Walid, et la
fierté était palpable dans
les sourires des 80 convives
réunis à déjeuner à l’Aero
Club. À l’apéro, des boulettes de kebbet sammak
et des croquettes à la sauce
béchamel, deux recettes
héritées de sa mère. Mais
tout le monde a salivé devant
la salade de pomelatto à la
par Dita VON BLISS
sauce d’écorces d’orange,
arrosée de Grand Marnier
et d’une goutte de cognac.
« C’était tellement bon que
je suis parti en chercher
un second », dit le chargé
d’affaires de l’ambassade de
l’Ordre de Malte François
Abisaab. Parmi les invités,
l’exquise Raya Daouk, Rose
Choueiry, Alice et Abdellatif Zein, Janine Maamari,
Mimi et Joseph Kharrat,
Tania et Robert Arab,
Robert Boulos, Toufic Gargour (sans Lydia), Claude
Khoury, Raymonde et François Bassil, Joe Debbané,
Amal et Jean Bustros, cheikh
Fouad el-Khazen, Hagop
Demerdjian, Renée Dagher,
Leila et Camille Ziadé…
Hollywood, Zulawski et Nouché
Suite à l’exposition « Walkers Hollywood Afterlives
in Art and Artifact », qui se
déroule au Museum of the
moving image de New York
et à laquelle participent une
quarantaine d’artistes, les
éloges pleuvent sur notre
peintre Nada Akl (Nouché
pour les intimes). Le célèbre
chroniqueur new-yorkais,
Walter Robinson, qui avait
choisi la peinture de Nada
comme emblème de son
émission-show Gallery Beat,
récidive. « L’œuvre de Nada
Ackel – Misty Laura 2015 –
incarne à la perfection une
romance fugitive de film
noir dans un somptueux
technicolor contemporain »,
écrit-il dans The Observer. Artform International
Magazine NY souligne que
« Gene Tierney (Misty
Laura) est ressuscitée grâce
au surréalisme magnifique
et rédempteur de l’œuvre de
Nada Ackel ». Le journaliste
Kevin Johson a opté pour la
toile de la Franco-Libanaise
pour illustrer son article
dans Royal Books, Cinema,
Literature Music The Arts.
Choueiry, Naaman Azhari et
son épouse, Lydia et Toufic
Gargour, Élie Gharzouzi,
Monette Chaaya, Gaby et
François Abisaab, Laura
et Fouad Tabet, Liliane et
Camille Menassa, Nayla
Kettaneh Kunigk, Amira et
Samir Abillama, Raphaël
Debbané (sans Joumana qui
avait pris l’avion pour voir ses
petits-enfants), Mona Bassili
Sehnaoui, Nada et Khalil
Hraoui, et la belle Zalfa
Boueiz… Tous sont repartis
en emportant une élégante
boîte en plexi remplie de
Hommage à ces dames
Spots braqués sur quatre
dames et pas des moindres :
la belle Hélène Badaro,
membre fondateur du
conseil d’administration du
Collège Louise Wegmann,
membre de la commission
danse et musique du monde
au Festival de Baalbeck,
membre du President Club
de l’AUB, en charge des
relations publiques de la
fondation du Patrimoine,
et 20 ans passés au sein du
groupe des amis du musée de
l’AUB. Asma Zein Abboud,
femme d’affaires redoutable
à la tête d’Aramex-Info
Fort. Lina Gebran, viceprésidente de l’association
Kunhadi, ainsi que l’écrivaine
et la réalisatrice de films
pour la télévision, Claudia
Marchélian. Un hommage
leur a été rendu à l’université
Haïgazian qui, depuis quatre
décennies, célèbre le rôle de
la femme dans la vie socioéducative et économique.
La cérémonie, qui a marqué
la Journée internationale de
la femme, a été ponctuée par
Un orf èvre à Sursock
Nada Akl et Zulawski.
De quoi mettre du baume
au cœur de Nada qui a été
bouleversée par la mort de
son ami Andrzej Zulawski.
Elle avait fait la connaissance du cinéaste en 1986, à
la galerie Breteau. Depuis,
ils étaient devenus de bons
amis. Zulawski, qui était
tombé raide fou amoureux
de ses peintures et en avait
acquis six au fil des ans,
n’hésitait pas à l’encourager,
voire même à l’engueuler, car
elle ne savait pas se mettre
en avant et se vendre…
Focus
Les maamouls de sitt Mona
Une kebbé nayyé rose
bonbon, comme seuls les
Zahliotes savent la préparer,
était au menu du dîner donné
par l’ancienne Première dame
Mona Hraoui, dans sa résidence à Yarzé, en l’honneur
de l’ambassadeur de France
Emmanuel Bonne. Parmi les
convives : le nonce apostolique Mgr Gabriel Caccia, la
chef de délégation de l’Union
européenne Christina Lassen, Viviane et Robert Ghanem, Mona et Ramzi Jreige,
May et Raymond Audi, Hind
et Maurice Sehnaoui, Rose
Plus de 600 personnes
ont défilé au vernissage
d’Assadour (Bezdikian),
dont tous les amateurs d’art
contemporain, notamment
Marie-Rose et Ibrahim Najjar, Nayla Moawad, Tania
Arab, l’ambassadeur d’Italie
Massimo Marotti, le directeur de l’Institut français
à Beyrouth Denis Louche,
Abraham Karabajakian,
Ramzi et Afaf Saïdi, Joseph
Gholam, Houri Chekerjian,
Frédéric Husseini, Azzat
Haïdar, Aline Papazian,
Maher et Randa Daouk,
Nayla Kunigk, Odile
Mazloum, Dala Bahadrian, Aïda Cherfan, Maha
Sultan, Christine Tohmé,
Rima Amiouni, Greta
Naufa, Charles Khoury,
Alain Tasso, Kaele Wilson
Goldie, les sculpteurs Mona
Saoudi et Zaven, ainsi
qu’un bon nombre d’amis
arméniens venus spécialement de Dubaï, d’Abou
Dhabi et de Chypre. Un (re)
démarrage à grand succès
pour cet artiste exceptionnel, installé à Paris,
qui réapparaît enfin sur le
devant de la scène libanaise
après 23 années d’absence.
une prestation de la soprano
Reem Dib, et les discours
du président de l’université,
R. P. Paul Haïdoustian, et
de la directrice des relations
publiques, Mira Yardémian.
Parmi les présents, Henri
et Josette Kettaneh, Leila
Badr, Nadia Abillama,
Leila Kamel, Karim et Tania
Badaro et leurs filles Théa
et Anna, Anbra Dabbous,
Rima Schéhadé, Lina Idriss,
Eva el-Turk, Rana Chamaïtalla, Syma Ghandour, Leila
Bsat et Rana Hadid.
guerre, elle ramasse ses billes
et part pour New York avec ce
qui lui reste de marchandise.
Elle liquide le tout et décide
de réaliser son rêve : réaliser le
sac ultime qui serait le chaînon
manquant entre l’accessoire de
mode et le plus fidèle compagnon d’une femme.
En dix ans, le sac Nada
Sawaya rejoint les objets cultes
au panthéon des « pièces dont
on ne se séparera jamais ».
Poignée caractéristique en
cuir tressé main, simplicité
des formes, souplesse et raffinement des matières, cuirs
exotiques, cuirs précieux,
mosaïques de bois articulées,
motifs découpés au laser : les
concepts de la créatrice sont
réalisés en Italie dans de petites
manufactures familiales qui,
en plus de leur savoir-faire, y
apportent le supplément d’âme
du fait main.
Depuis dimanche et jusqu’à
aujourd’hui encore, de 11h à
20h, la nouvelle collection de
sacs Nada Sawaya est exposée
à The Gathering, Gemmayzé.
Une occasion de découvrir ces
it-bags simples et beaux qui
font depuis quelques années le
bonheur d’un réseau d’initiées
éclectiques et stylées.
« La Traversée » outreAtlantique de Zeina Kassem
Une magnifique initiative
à mettre sur le compte du
musée Nicolas Sursock,
qui lui consacre, jusqu’à
fin mai, une rétrospective
de 150 œuvres provenant
de l’atelier de l’artiste et
de pièces issues de collections privées. L’accrochage
est signé Karim Begdache
studio. Le beau catalogue
conçu par Mind the gap
est préfacé par l’incontournable Joe Tarrab, curateur
de l’expo, et la directrice du
musée, Zeina Arida.
[email protected]
Insta(ntané)
et de luxe abordable. L’époque
était à un vestiaire sobre où
l’accessoire jouait le rôle d’indispensable contrepoint. Seul
hic : le sac qui, dans la foulée
de cette tendance, se révélait
trop surchargé, trop rigide,
trop encombrant. Impossible à
cette nomade de trouver sac à
son bras. Or, Nada Sawaya est
aussi une artiste, par ailleurs
formée à l’art du bijou.
En 2006, ébranlée par la
Said FRANCIS, publicitaire
délicieux maamouls préparés
par le Chronic Care Center.
Une attention très élégante
de sitt Mona, à la veille de
Pâques. Vous pouvez encore
vous en procurer au siège
de l’ONG, qui tient sa foire
de Pâques jusqu’à demain
mercredi 23, de 9h à 18h.
Maamouls, arrangements
chocolat et cadeaux divers.
Les bénéfices des ventes
servent à soutenir le Chronic
Care Center dans la prise en
charge des enfants défavorisés, atteints de diabète et de
thalassémie.
Nada Sawaya, le sac ultime
En 1995, dans un Beyrouth en
pleine reconstruction, pour une
population urbaine en pleine
convalescence, Nada Sawaya
avait lancé une enseigne
d’accessoires chics, baptisée
Chiktoc, rapidement déclinée
en cinq points de vente. Dans
ces multimarques où n’étaient
retenus que des objets de qualité, la jeune businesswoman
attirait une clientèle transgénérationnelle avide de fantaisie
Le Francis Dictionary
@Charbel_torbey #Cesquelquesfleurs #Leprintempsestarrivé #Retrouvaillesaveclanature.
Envoyez-nous vos photos du Liban ou autre à [email protected]
La chargée d’affaires Carla Jazzar (à gauche) et Zeina Kassem.
« Zeina est un modèle dans
toute société. Encore plus
dans la société libanaise qui a
un réel besoin de sortir de sa
léthargie, pour traiter, une fois
pour toutes, des problèmes
fondamentaux, tels que les négligences, les imprudences et
les injustices. Le livre de Zeina
est une leçon d’altruisme et un
vecteur d’espoir. »
C’est en ces termes que
Carla Jazzar, chargée d’affaires
de l’ambassade du Liban à
Washington, a donné le coup
d’envoi du lancement de la
version anglaise (Crossing) de
l’ouvrage de Zeina Kassem,
déjà paru en français (La Traversée) et en arabe. Comme on
le sait, il s’agit du témoignage
d’une mère qui a perdu son
fils de 17 ans par la faute d’un
chauffard sans foi ni loi. Et un
appel, un signal d’alarme afin
que les routes libanaises ne
soient plus meurtrières. Un appel, noir sur blanc, que Zeina
Kassem a conforté en créant la
Fondation Roads for Life.
Ainsi, un grand nombre
de Libanais s’est retrouvé à
l’ambassade du Liban pour en
savoir plus sur sa double initiative. De même que des personnalités américaines et des
représentants du corps diplomatique, dont Jeffrey Michael,
du département des Transports ; Richard Jones, chargé
d’affaires à l’ambassade américaine à Beyrouth ; Rima al-Sa-
bah, d’origine libanaise, épouse
de l’ambassadeur du Koweït,
cheikh Salem al-Sabah, et
ambassadrice de bonne volonté
près du HCR ; Sarah Diligenti, directrice de l’Alliance française de Washington ; Michele
Giacalone, attachée culturelle
près l’ambassade d’Italie : et
Anne-Marie Zavala, de l’ambassade de France.
De sa voix calme et feutrée, Zeina Kassem a remercié
l’assistance pour son intérêt à
cette grande cause, précisant
que, « contrairement à ce que
pourraient penser certains psychologues, ce livre n’est pas un
processus de deuil… C’est le
triomphe de la maternité sur le
deuil ». Elle a également rappelé que le Liban souffre du
manque d’application des lois
et que, certaines, ayant trait
à la réglementation du trafic,
ont été adoptées grâce aux
efforts de Roads for Life, ces
lois étaient en veilleuse depuis
plus d’une décade.
Cette Traversée outre-Atlantique de Zeina Kassem a
été marquante pour ses concitoyens vivant loin des affres du
pays, mais ne pouvant s’empêcher d’être toujours à son
écoute, aussi bien que pour
l’assistance US. L’une des
personnes présentes l’a même
et très justement qualifiée de
« real mother courage ».
I.M.
Pendant ce temps, ailleurs...
Sur les traces des derniers lions du Nigeria
Victimes des braconniers et du manque de moyens pour les préserver, les fauves
d’Afrique de l’Ouest sont menacés d’extinction.
Bien après minuit, sous un
ciel sans étoiles, Martial Kiki
parcourt inlassablement les
chemins tortueux du parc
national de Yankari, dans le
nord-est du Nigeria, à l’arrière
d’un pick-up, à la recherche
des derniers lions du pays.
Ce chercheur béninois de
31 ans émet le cri des bébés
buffles en détresse à l’aide
d’un magnétophone relié à un
mégaphone. En théorie, le cri
de ces proies faciles attire les
lions alléchés, sur lesquels M.
Kiki braque ensuite sa lampe
torche pour les compter et
les recenser. Mais cela fait 29
heures, au total, que le mégaphone émet ce cri de désespoir. M. Kiki a parcouru 150
km à travers le parc. Et pas un
lion à l’horizon, ni même une
empreinte de lion au sol.
« J’espérais voir plus que
cela », avoue-t-il en parcourant la savane, dans ce parc
surnommé « la plus grande
oasis de faune et de flore »
du pays, qui fait la taille du
Luxembourg. « La situation
a empiré et d’ici à 10 ans, les
lions pourraient avoir totalement disparu du Nigeria,
s’inquiète ce jeune homme,
casquette beige vissée sur la
tête. Dorénavant, où qu’on
aille, on trouve des traces de
hyènes. »
Urgence
Il n’y a que deux endroits
où l’on peut espérer trouver
des lions au Nigeria : le parc
national du lac de Kainji, dans
le nord-ouest du pays, où une
trentaine de félins vivent encore, et le parc de Yankari,
qui selon les spécialistes en
compte moins de cinq.
Sur les quelque 20 000
lions vivant en liberté dans le
monde, il n’en reste que 400
en Afrique de l’Ouest, selon
l’Union internationale pour
la conservation de la nature
(UICN). « Quand nous avons
commencé notre première
grande étude sur les lions en
Afrique de l’Ouest en 2009,
les lions s’étaient déjà retirés
de 99 % du territoire dans lequel ils vivaient auparavant »
dans cette région, explique
Philipp Henschel, coordinateur d’études chez Pantera,
une organisation chargée de
la conservation des lions. Les
lions d’Afrique de l’Ouest, qui
ont une plus petite crinière
que ceux d’Afrique australe,
sont en voie de disparition,
selon l’organisme fédéral
américain chargé de la préservation de la faune (FWS). Et
pour l’instant, aucune solution
à court terme n’a été proposée
pour y remédier.
Le parc de Yankari, mal
géré et sous-financé par le
passé, a de plus en plus de mal
à obtenir des moyens pour
préserver ses derniers lions.
Le parc du Serengeti, en Tanzanie, et celui du Kruger, en
Afrique du Sud, ont un budget d’environ 450 euros par an
et par km2. En comparaison,
la plupart des parcs ouest-africains ont à peine 32 euros par
an et par km2. « Yankari est
un des rares endroits qu’il faudrait vraiment fermer à l’aide
de barrières », afin de protéger les animaux et de rendre
les patrouilles de rangers plus
efficaces, « parce qu’il y a urgence », estime M. Henschel.
« Nous savons comment préserver les félins, nous avons
juste besoin d’argent pour le
faire », ajoute-t-il.
Affrontements sanglants
Martial Kiki doit parcourir
l’ensemble du parc pour réaliser son recensement, même
s’il sait que dans la chaleur et
la sécheresse du mois de mars,
les lions ont de fortes chances
de roder autour des points
d’eau, où leurs proies se rassemblent pour boire. À cause
des routes mal entretenues,
des pans entiers de la réserve
ne sont plus accessibles en
voiture et échappent à la surveillance des rangers, laissant
la voie aux braconniers, qui
agissent à pieds, armés de machettes et de mousquets. Les
affrontements sanglants sont
assez fréquents et le chercheur ne se déplace plus sans
une escorte de six rangers armés. « On tire pour leur faire
peur, mais au lieu de s’enfuir,
ils ripostent, lance M. Kiki.
Avant j’adorais camper dans
la brousse, mais maintenant
je trouve ça trop dangereux. »
L’étude de M. Kiki servira sans doute de document
d’information sur les derniers
lions du Nigeria, à moins
« Quand on se trouve à côté d’un lion, on sent à quel point il est fort, on sent son cœur battre. Il est
vraiment le roi de la jungle (…) », s’enthousiasme Martial Kiki, un jeune chercheur béninois.
Photo AFP
qu’une politique de conservation soit mise en place très
rapidement. « Quand on se
trouve à côté d’un lion, on
sent à quel point il est fort,
on sent son cœur battre. Il est
vraiment le roi de la jungle,
s’enthousiasme-t-il. Mais pas
à Yankari. Ici, on ne voit les
lions qu’en photo. »
Stéphanie FINDLAY/AFP

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