Vaches allaitantes : Evolution de la prime suite à la - Unab-bio
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Vaches allaitantes : Evolution de la prime suite à la - Unab-bio
Vaches allaitantes : Evolution de la prime suite à la réforme du 1er pilier de la PAC Suite aux nombreuses réformes de la PAC, les aides européennes se sont peu à peu éloignées du niveau de production, c’est le « découplage » des aides qui sont aujourd’hui liées à l’hectare. Les montants des droits au paiement perçus par chaque agriculteur dépendent de l’historique de la production de l’exploitation agricole depuis 2003. C’est une référence à la production passée de la ferme, située sur 3 années de référence, qui est encore rémunérée aujourd’hui. Cependant, malgré cette évolution, l’Union européenne a laissé la possibilité aux Etats membres de conserver un certain pourcentage d’aides couplées. Ce qui signifie des aides liées à la production réelle et actuelle. La récente réforme (décembre 2013) permet aux Etats membres de maintenir le régime des aides couplées à hauteur de 13% de l’enveloppe réservée aux paiements directs. La Région wallonne a toujours soutenu économiquement le secteur de l’élevage de bovin viandeux. La part de l’enveloppe utilisée pour le régime de l’aide à la « vache allaitante » s’élevait à 20% en 2013. Cette prime a permis de compenser les coûts à la production élevés alors que les prix de vente des animaux ont connu des niveaux qui permettaient à peine de couvrir ces coûts. La Région wallonne négocie donc avec la Commission européenne afin d’obtenir une dérogation quant à la limite de la part de l’enveloppe utilisée pour les aides couplées. Elle souhaite utiliser 21,3% de son enveloppe à répartir entre différents régimes : une aide à la vache viandeuse, à la vache mixte, à la vache laitière et aux ovins et caprins. La nouvelle PAC 2015-2020 entérine également la fin des quotas à la production, tant au niveau du lait que de la viande. Le budget disponible devra donc être réparti entre tous les éleveurs sans tenir compte du quota historique « vache allaitante » de la ferme. Le nombre de primes sera octroyé en fonction de l’effectif du troupeau enregistré lors d’une année de référence selon certains critères à définir. La suppression de l’historique n’est pas sans conséquence pour les éleveurs ayant investi dans les quotas et réalisé des investissements en fonction des montants perçus. Certains éleveurs comptabilisaient également jusqu’à 40% de génisses afin de pouvoir utiliser leur quota, tel que cela leur avait été autorisé par le passé. L’objectif était alors de parer à la surproduction et d’éviter les stockages coûteux de viande bovine. Actuellement, deux modes d’élevage de bovins viandeux coexistent en Région wallonne. Ils se distinguent par des races différentes dont les conditions de vie et d’âge moyen varient. Les races élevées en agriculture biologique ont des cycles de production plus longs : les vaches ont leur 1er vêlage à 36 mois et ce n’est qu’à partir du 3ème vêlage (60 mois) que les vaches entrent dans une phase de bonne production et qu’elles abreuvent leur veau correctement. Les veaux au pis sont synonymes de bien-être animal. L’âge moyen du troupeau se situe entre 59 et 65 mois, celui de la réforme est bien plus élevé. La longévité du troupeau est donc supérieure dans les élevages en bio. C’est un choix écologique et économique. Les méthodes de production et la réalité d’élevage diffèrent sensiblement et il est dès lors très difficile d’arriver à un compromis sur les nouvelles règles d’attribution des primes dans la prochaine programmation. Pour 2014 et après… Notre association professionnelle défend le principe que les aides couplées doivent soutenir tous les types de production bovine. Les modalités d’application de ces aides doivent donc aussi correspondre à la réalité et aux modalités d’élevage des producteurs bio. Le terme prime à la « vache allaitante » indique qu’une vache ayant vêlé et allaitant son veau correspond à une prime couplée. L’idéal : le veau sous la mère dans un élevage lié à l’herbe. Nous sommes donc en faveur d’une aide au vêlage qui suppose un taux de vêlage de 100% par rapport au nombre de bêtes primées. Les vaches seraient donc éligibles dès leur premier vêlage jusqu’à la réforme. Il conviendrait également de définir un plafond sur le nombre de primes par ferme et par unité de travail afin de rester dans des élevages dont la taille correspond à une charge de travail raisonnable par actif. Il convient de tenir compte de la réalité des exploitations « spécialisées en viande bovine » dans les régions d’élevage. Certains critères doivent être en faveur de l’installation des jeunes et des nouveaux installés en agriculture. Tous les élevages en place devraient pouvoir bénéficier de la prime sans discrimination des petits élevages diversifiés. Pour l’UNAB. Valérie Op de beeck [email protected] 0498 28 35 61