Coût de réparation : la réparabilité en panne Carrosserie : vers une
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Coût de réparation : la réparabilité en panne Carrosserie : vers une
Lu dans ZEPROS du 5 juillet 2013 Coût de réparation : la réparabilité en panne « Les véhicules sont bardés de technologie et vendus le plus souvent à prix serré. Mais le rattrapage se fait en seconde monte. Depuis 2004, le prix des pièces de rechange a ainsi progressé deux fois plus vite que l’inflation, ce qui nous amène à plaider pour la clause de réparation ». Laurent Decelle, directeur du Pôle performance matériel Auto Covea AIS, a élevé le ton contre la course aux nouvelles technologies lors du 20eme Congrès Five Star. « Il y a des innovations qui sont pertinentes et d’autres qui n’ont pas de réel bénéfice, et les politiques pièces des constructeurs gonflent la facture de traitement d’un sinistre ». Il pointe du doigt une réparabilité en recul ces dernières années. Résultat, une baisse du nombre des heures de mains d’œuvre mais une très forte progression de la place des pièces. « Nous allons continuer à porter une attention particulière sur les coûts de sinistre, mais pas que sur les taux horaires, également sur la pièce de rechange », a confirmé Geneviève Roudier, (Groupama, Capsauto). Les assureurs sont tous vents debout contre la politique tarifaire des constructeurs ? On regrette tout de même leur silence lorsqu’il s’est agi de plaider la cause de la libéralisation de la pièce de carrosserie face à l’Autorité de la concurrence. Et face à un parterre de réparateurs, c’est également un moyen de justifier leur obligation de tirer les taux horaires vers le bas, faute de pouvoir agir sur les PR. D’autant que les solutions alternatives tels que les pièces de réemploi « pose problème en terme de traçabilité et de sourcing. De plus sur 4 pièces à changer, seules deux sont éligibles au réemploi », selon Geneviève Roudier. Covea croit pour sa part à son partenariat avec Cora qui donne accès à des pièces de qualité équivalentes. Proposé depuis 2007 aux réparateurs, la part des pièces Cora progresse de 25 à 30 % par an chez les réparateurs agréés, mais reste encore marginale. Carrosserie : vers une réparation version Youtube Une connexion permanente du client avec l’atelier via la vidéo, pour suivre en direct la réparation de son véhicule ! « Le réparateur porte l’image de l’assureur. Et 93 % des français mettent en avant la qualité d’une prestation de réparation après sinistre pour signer un contrat », martèle Geneviève Roudier (Groupama, Capsauto), lors du Congrès des carrossiers Five Star. Plus encore, sur les 2 à 3 % de mécontents du règlement de sinistre par an, 30 % résilient leur contrat, d’où la montée en puissance permanente des exigences des assureurs envers leur réseau agréé en termes de prestation de service. Après le véhicule de courtoisie, le nettoyage du véhicule… le réparateur pourrait ainsi être obligé d’informer l’assuré de l’avancée de sa réparation en temps réel via Internet, voire installer un système de vidéo dans l’atelier pour permettre au client de suivre l’intervention en direct sur son ordinateur ! Des tests allant dans ce sens sont actuellement effectués ! A suivre…. Sortie de crise: le scenario du Bipe Une sortie de crise tardive en zone Euro mais une sortie de crise tout de même. C’est l’un des scénarii privilégiés du Bipe sur lequel se fonde l’Observatoire des marchés des Véhicules Légers pour établir ses perspectives. « Les derniers indicateurs conjoncturels, la stabilisation des cours des matières premières ainsi que l’amélioration des conditions de financement des économies confirment le scénario du BIPE d’une reprise progressive dans les pays développés courant 2013, avec toutefois un risque de sortie de récession plus tardive en zone euro (fin 2013). La sortie de crise se fait donc à des rythmes différents selon les pays, et l’économie mondiale sera toujours à moyen terme une économie à plusieurs vitesses » peut-on lire. En France, la reprise sera cependant « molle » due à l’austérité budgétaire et la dégradation du marché du travail qui pèseront sur le revenu des ménages à court et moyen termes. Les entreprises continueront d’ajuster la masse salariale afin de restaurer un taux de marge fortement dégradé, ce qui se traduira par une modération des salaires et un marché de l’emploi encore atone à horizon 2018. La pression fiscale, après avoir fortement augmenté en 2012 et 2013, marquera le pas par la suite mais la nécessité de réduire le déficit des comptes sociaux pèsera sur les prestations sociales, en particulier sur les prestations retraite. Par ailleurs, la hausse de la TVA en janvier 2014 pénalisera ponctuellement le pouvoir d’achat des ménages, retardant un peu plus le redémarrage de la consommation privée. La France sortira donc lentement de la crise (-0,2 % en 2013, +0,6 % en 2014) et la croissance restera durablement contrainte à horizon 2018 (légèrement supérieure à 1 %). Concernant le marché français des véhicules légers, le BIPE table dans le meilleur des cas sur un marché proche de 1.770 millions cette année, sous l’hypothèse d’une amorce de reprise au second semestre. Les immatriculations à particuliers devraient atteindre leur plus bas niveau et l’attentisme des entreprises ne permettra pas au canal sociétés de compenser. Le Bipe n’anticipe pas de nouveau franchissement de la barre des 2 millions d’immatriculations de véhicules particuliers avant 2017, ce qui s’accompagnerait nécessairement d’une poursuite du vieillissement du parc : en six ans, l’âge moyen du parc VP devrait augmenter d’un an, passant à 9,3 ans en 2018. Covea : toujours plus d'expertises sans expert La moitié des 4 200 réparateurs agréés Covea est aujourd’hui niveau 1, correspondant au Top en termes de prestation de services. Le groupement annonce 93 % de satisfaction de sa clientèle passée dans un atelier après sinistre en 2012, et ils seront 90 % à revenir vers ce prestataire en cas d’intervention hors assurance. Bémols en revanche concernant la notation sur le véhicule de remplacement, la présentation de l’ordre de réparation et la remise de la facture. Par ailleurs, le programme de chiffrage développé par Covea, baptisé CAR, à destination du réparateur, a concerné 60 000 sinistres depuis sa mise en place voici deux ans. Dès 2014, l’assureur estime que la procédure concernera 50 000 dossiers par an. Et d’ici la fin de l’année, les 2000 carrossiers agréés de niveau 1 du GIE intégreront le programme CAR, contre 1 400 aujourd’hui. D’après Covea, la procédure a permis de gagner 2 jours sur le traitement du sinistre sans explosion des coûts moyens.