Les dispositifs législatifs, règlementaires et
Transcription
Les dispositifs législatifs, règlementaires et
Cadre institutionnel Le paysage institutionnel La décentralisation : Acte I Cette fiche a pour objectif de donner quelques éléments de compréhension sur les principes et les enjeux de la décentralisation. Nous en décrivons ici la première phase, celle correspondant à la loi dite « Loi Deferre » Historique En France, la décentralisation a été assez tardive car la tradition centralisatrice est très ancienne et ancrée dans les pratiques. Par ailleurs, une caractéristique française est son émiettement communal qui a une forte incidence sur l’organisation territoriale : 36 772 communes en France qui représentent la moitié des communes de l’Union Européenne. 1739 communes ont plus de 5 000 hab. et 60% de la population vit dans des communes de plus de 5 000 habitants. L’Acte I de la décentralisation est constitué des lois de décentralisation de 1982 et 1983 appelées aussi « Lois Deferre ». Elles ont marqué la reconnaissance des collectivités locales en France : • En affranchissant les collectivités territoriales des tutelles administratives et financières par la mise en application d’un principe de libre administration, • En transformant les régions en collectivités locales (créées en 1972, comme établissements publics sous autorité du préfet). Premières élections en 1986, • En organisant le transfert de compétences vers les Communes, les Départements, les Régions, • En dotant chaque collectivité (région et département) d’un pouvoir exécutif (exercé dorénavant par le Président de la collectivité) et d’une administration, • Par la création de la fonction publique territoriale. Le transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités locales, s’est accompagné du transfert des pouvoirs exécutifs des représentants de l’Etat (préfet et sous-préfet), aux élus du Conseil général et du Conseil régional (le maire en disposant déjà pour ce qui est des communes). L’enseignement agricole partenaire des territoires : un guide pour l’action Page n° 1 / 4 Résumé des étapes de la décentralisation (à compléter en fonction de l’actualité) L’avènement de la Région comme Le transfert de pouvoir exécutif collectivité territoriale au Département décentralisée Création en 1972 (établissement public) Création Devient collectivité locale en 1983 (sans pour être autant reconnue dans la constitution) avec l’Acte I de la Décentralisation Elle n’est reconnue dans la Constitution comme collectivité territoriale que depuis mars 2003 (avec l’acte II de décentralisation) Pouvoir exécutif Le président du conseil régional Nombre 26 La commune : cellule de base de la démocratie locale Création en 1789 A succédé aux paroisses Ce n’est qu’en 1890 que ces derniers ont une véritable autonomie Création en 1789 Jusqu’à la décentralisation de 1982, l’exécutif du département était assuré par le préfet. Il y a alors un dédoublement fonctionnel entre la préfecture et le Conseil général (le Conseil général définissait des règles, des politiques, mais elles étaient mises en œuvre par les services de l’Etat). A partir de 1982, le Président du Conseil général devient l’exécutif du Conseil général, ce qui signifie que les services de celui-ci vont se développer. 100 Début d’autonomie en 1884 Le maire, qui est par ailleurs le représentant de l’Etat sur la commune. L’Acte I de la décentralisation (mars 82) n’a rien changé pour les communes. Elles conservent une vocation pluridisciplinaire. 36 763 Dispositif Principe La décentralisation correspond au transfert du pouvoir central de l’Etat vers des autorités locales élues, chargées d’assurer la libre administration de leur territoire. Il n’y a pas de relation hiérarchique d’une part d’une collectivité à une autre et d’autre part entre l’Etat et les collectivités. Ce changement majeur dans l’organisation territoriale de la France a été inscrit dans la Constitution : « […] une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. […] » (Article 1 de la Constitution), « la France est devenue une « République […] une et indivisible. Son organisation est décentralisée » (Article 72 de la Constitution révisée en mars 2003). Le principe de libre administration des collectivités locales est donc un principe constitutionnel qui impose la gestion des collectivités territoriales par des conseils élus et l’obligation de leur attribuer des compétences suffisantes. Cependant, cette liberté ne peut pas remettre en cause l’unité de l’Etat d’où la nécessité d’un contrôle. Chaque vague de décentralisation s’accompagne par conséquent d’un renforcement de la déconcentration des services publics. Consultez la fiche « La déconcentration » Aujourd’hui, la Constitution reconnaît comme collectivité territoriale la Région (depuis le congrès du 20 mars 03), le Département et la Commune. L’enseignement agricole partenaire des territoires : un guide pour l’action Page n° 2 / 4 Conclusions sur les apports de la décentralisation • La libre administration des collectivités locales • La dotation de chaque collectivité d’un pouvoir exécutif dont sont en charge les Présidents des collectivités • La Région devient une collectivité locale avec une assemblée élue et un Président • La répartition des compétences entre différentes collectivités Le transfert de compétences A l’origine, en échange de compensations financières intégrales, à chaque structure territoriale devait être transféré un bloc de compétences spécifiques de l’Etat correspondant à des fonctions propres : à la Commune, la maîtrise du sol, au Département, la solidarité, à la Région, la planification et le développement économique. Avec ce transfert de compétences, l’Etat devient une « tutelle » conditionnée sans contrôle hiérarchique. Sans remettre en cause le principe de libre administration, il reste cependant constitutionnellement incontournable. Le transfert de ressources financières Les ressources des collectivités locales se répartissent en moyenne de la manière suivante : Ressources financières des collectivités locales 12% fiscalité propre 9% 41% transferts de l'Etat 9% emprunts redevances 29% autres Cf. Chiffres de 2001 publiés sur www.vie-publique.fr, à partir des données de la DGCL « les collectivités locales en chiffres 2002-2003 L’autonomie financière des collectivités territoriales reste limitée car elle est assurée par les taxes dont elles fixent elles-mêmes les taux de prélèvement. Depuis 1982, il y a une montée de la pression fiscale des collectivités locales pour faire face aux charges de la décentralisation. Par ailleurs, les inégalités de richesses entre collectivités sont fortes et s’amplifient dans un processus de cercle vicieux. En effet, les collectivités les plus riches peuvent avoir des taux d’impôts plus faibles et par conséquent attirer plus d’entreprises, d’investisseurs… A l’inverse, les moins riches doivent maintenir des taux de prélèvements élevés pour assurer les ressources mais attirent moins d’entreprises. Elles vont donc en moyenne dépendre plus des apports de l’Etat que les premières. L’enseignement agricole partenaire des territoires : un guide pour l’action Page n° 3 / 4 Articulation avec la déconcentration La décentralisation de 1982-83 s’est accompagnée par un renforcement et une réorganisation de la présence de l’Etat sur les territoires. Les fonctions des préfets sont d’assurer le contrôle de la légalité, de coordonner l’action de l’Etat sur le département (il est le chef des services déconcentrés), et d’assurer l’ordre public. Il coordonne la politique déconcentrée de l’Etat, assure une fonction de médiation entre collectivités, en faisant accepter des accords et en facilitant l’émergence de l’action collective. Source : Culture et Promotion - Intervention de Sylvain Brouard, chercheur au CEVIPOF En savoir plus Dans le guide Dans la rubrique « concepts », consultez la fiche « La déconcentration » Sur le Web • Lire le calendrier chronologique de la décentralisation en cliquant sur ce lien • www.vie-publique.fr • www.dgcl.interieur.gouv.fr Bibliographie GOHIN, Olivier.- Institutions administratives. LGDJ, 1998, pp. 84-91 GUETTIER, Christophe.- Institutions administratives.- Dalloz, 1999. pp. 106-115 GRUBER, Annie.- La décentralisation et les institutions administratives.- Colin, 1996, pp. 17-35 Sur les fondements constitutionnels et la décentralisation ROUX, André.- Droit constitutionnel local.- Economica, 1996. CONSEIL D’ETAT.- Décentralisation et ordre juridique.- (Rapport) EDCE, 1994., p.15 Sur la décentralisation et la réforme de l’Etat CHAUVIN, Francis.- Le cadre institutionnel et son évolution. L’Etat et sa réforme depuis les lois de décentralisation.- Cahiers français, n°293, oct-déc., 1999. p. 19 PICQ, Jean.- L’Etat en France, rapport au Premier Ministre.- La Documentation française, 1995. Sur décentralisation et Europe VERDEAUX, G.- Les collectivités locales face à l’Europe.- Les Cahiers français, n°293, 1999, p.33 Sur les problèmes généraux de la décentralisation BODINEAU, Pierre / VERPEAUX, Michel.- Histoire de la décentralisation. PUF, coll. « Que sais-je ? » n°2741, 1993. Auteur de la fiche Héloïse Deffobis – Bergerie Nationale de Rambouillet L’enseignement agricole partenaire des territoires : un guide pour l’action Page n° 4 / 4