Qui fera la pharma de demain
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Qui fera la pharma de demain
Spécial Métiers PROSPECTIVE Qui fera la pharma de demain ? DR Ne plus penser marque, mais solution de santé Olivier Mariotte, président de nile (www.nileconsulting.eu). « Le rôle croissant des payeurs, de la Haute autorité de santé, des pharmaciens, du patient qui est devenu un “consom’acteur”, et l’augmentation de la “technicité” du médicament avaient déjà remis en cause le modèle traditionnel de promotion des produits de santé. La visite médicale n’étant plus vraiment adaptée à la complexification du circuit du médicament et des traitements, et à la multiplicité des acteurs. Les laboratoires doivent donc s’adapter et réorganiser leurs départements marketing- vente, pour les spécialiser de plus en plus Les métiers d’avenir ne seront plus seulepar pathologie et faire évoluer les métiers ment ceux du marketing/vente. Ceux qui vers une logique plus qualitative que quan- vont prendre une extension considérable titative. On passe de l’ère du blockbuster sont centrés sur le market access, les affaià celui de la complexité. Où, avant, res publiques et les stratégies de comnous étions dans une stratégie munication. Ils vont être inconde bataillon, nous sommes tournables pour favoriser la maintenant dans une stramise sur le marché des traitégie de commando. La tements de prescription. Le Comprendre distribution des produits market access va permetdes contextes de l’industrie pharmatre de prévoir les parts de ceutique va se faire de marché en considérant la médicaux manière plus efficiente qualité et la diversité des complexes et souple, sera mieux acheteurs payeurs. L’aveorientée sur certains grounir appartiendra de plus en pes-cibles et exigera donc plus aux fabricants capables de nouvelles qualifications des de conférer une plus-value à leurs collaborateurs du marketing et de produits et d’intégrer leur pricing dès la vente. Pour pouvoir mener à bien des la phase de développement du produit. négociations avec des acheteurs profession- La promotion autour de la marque, telle nels et des spécialistes médicaux, le person- qu’on l’a connue, est de moins en moins nel devra disposer de profils avec des com- stratégique. Une nouvelle vision est à pétences scientifiques afin de comprendre considérer : le médicament est une solution des contextes médicaux complexes. Le de santé dans une chaîne de santé pour un délégué va devoir être un ingénieur conseil patient dans cette chaîne de santé. La révode sa marque et intégrer la notion de ser- lution va venir de là ! » vices autour du produit de santé. Ce rôle pourrait être tenu par des personnes ayant une formation paramédicale, par exemple. Propos recueillis par Brigitte Postel Nous avons besoins de nouveaux entrepreneurs Antoine Ferry, président de CTRS L’enquête semestrielle d’Ernst & Young de novembre 2008 : «Progressions, Executing for success : powering new business models», conduite auprès de 40 dirigeants de 15 grands laboratoires pharmaceutiques dans le monde, montrait que, même si les patrons reconnaissent le besoin de transformation de leurs entreprises face aux enjeux actuels, « la plupart des sociétés continuent de poursuivre un modèle économique fondé exclusivement sur le produit au lieu de développer une offre basée sur le service, qui pourrait étendre les relations avec le client. » 42 PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009 « Les PME ont besoin de profils à première vue atypique, avec une vision assez large, des personnalités aux multiples casquettes qui ont une compréhension des différents métiers, capables aussi bien de gérer les aspects réglementaires d’un dossier que de gérer la recherche d’un fournisseur ou d’un fabricant de principe actif. Nous recherchons des pharmaciens qui ont fait du réglementaire et de la production. Ou encore des médecins qui sont passés par les medical affairs et ont une bonne connaissance du développement. En fait, on cherche le type « démerde », celui qui va prendre un projet à bras le corps et le porter tout en apprenant sur le tas ce qu’il ne connaît pas. Bilingue ou trilingue de préférence. L’autre profil dont on a besoin, est plus orienté biotech et là, malheureusement peu de personnes possèdent cette culture. » Propos recueillis par Brigitte Postel