La prédication chrétienne à la rencontre des cultures 28 juin ap 17 h
Transcription
La prédication chrétienne à la rencontre des cultures 28 juin ap 17 h
La prédication chrétienne à la rencontre des cultures 28 juin ap 17 h -18 h 30 - TR28B7 La métaphore du ciel dans la croyance vietnamienne favorise l’accueil de la foi chrétienne Paul Ngo Dinh Si De la possibilité d'une prédication universelle. Etude des conditions d'accès à la foi chrétienne selon le cardinal Newman (1801-1890). Limoges - France Nicolas Burle Collège universitaire dominicain d'Ottawa L'"athéisme" des convertis chinois selon Niccolo Longobardo S.J. (1565-1655) Hsin-Tien Chuang Fu Jen University – Tapeï - Taïwan Présidence Eric Vinson Institut Catholique de Paris ISTR – Paris - France Nom : Ngo Dinh Si Prénom : Paul Titre de votre communication : La métaphore du ciel dans la croyance vietnamienne favorise l’accueil de la foi chrétienne Biographie : Paul NGO Dinh Si, né en 1959 au Vietnam, est arrivé en France comme refugié politique en 1984, docteur en théologie catholique (Strasbourg) et bibliste, prêtre du diocèse de Limoges. Sa formation lui a permis de faire des recherches sur les textes de la Bible. Membre actuel du laboratoire « Dialogue des rationalités » de l’ISTR (ICP), sa recherche porte sur la croyance et les religions du peuple vietnamien. Paul NGO Dinh Si, was born in 1959 in Vietnam and arrived in France in 1984 as a political refugee. He is a Doctor in Catholic Theology (Strasbourg), biblical scholar and priest of the diocese of Limoges. His academic training enabled him to undertake research on the texts of the Bible. Current member of the "Dialogue of rationalities" working party of the ISTR (ICP), his research focuses on the beliefs and religions of the Vietnamese people. Argumentaire : Les Vietnamiens constituent un peuple religieux. Cependant, au dessus de toutes les religions, les Vietnamiens croient profondément en un seul Dieu. Cette croyance est exprimée par la métaphore « le Ciel ». En effet, dans le langage quotidien et la littérature sapientielle des vietnamiens, l’appellation personnifiée Monsieur le Ciel (Ông Troi) permet de conceptualiser l’idée de l’Etre suprême, d’un Dieu unique. Cette métaphore ne reste pas au niveau de la représentation intellectuelle, elle engage l’homme dans la relation avec cet Etre et gouverne la vie du croyant dans toutes ses activités. Un type de rationalité est ici constaté : la Bible, suivie par le monde occidental a exprimé sa reconnaissance d’un Dieu unique à travers le concept du nom et du verbe ; alors que le monde asiatique, en particulier le monde vietnamien, a connu Dieu grâce à la perception métaphorique de l’espace. Cette rationalité religieuse qui recourt au concept métaphorique le Ciel pourrait être constatée et comprise dans les trois domaines suivants : le Nom de Dieu, la conception de Son Action et le comportement liturgique des hommes qui croient. The Vietnamese are a religious people. However, aside from formal religions, the Vietnamese have a profound belief in one God. This belief is expressed in the metaphor of "Heaven." In fact, in everyday language and the wisdom literature of the Vietnamese, the title Master Heaven (Ong Troi) is personified as a way of conceptualizing the idea of the Supreme Being, of one God. This metaphor does not exist solely on the intellectual plane but includes the actual relationship between humanity and this Supreme Being and governs every aspect of the life of the believer. One particularly Western point of view sees the Bible expressing its recognition of a unique God through the medium of noun and verb, while the Asian world, and in particular the Vietnamese world, has come to know God through the metaphor of space. This latter religious perspective, based on the metaphorical concept of ‘heaven’, can be seen and recognized in the following three areas : the Name of God, the idea of God’s action in the world and the liturgical activity of people of faith. Nom : Burle Prénom : Nicolas Titre de votre communication : « De la possibilité d'une prédication universelle. Étude des conditions d'accès à la foi chrétienne selon le Cardinal Newman (1801-1890) » « About the possibility of an universal preaching. Study of conditions of access to Christian faith according to Cardinal Newman (1801-1890) » Biographie : Entré chez les dominicains en 2007 après HEC, le frère Nicolas Burle a étudié à l'université catholique de Lille, à l'université de théologie catholique de Strasbourg et au collège universitaire dominicain d'Ottawa. Il est titulaire d'un baccalauréat canonique et d'une licence canonique du collège universitaire dominicain d'Ottawa (avril 2014). Brother Nicolas Burle joined the Order of Preachers in 2007 after studying in HEC Paris. He studied at the Catholic University of Lille, at the University of Strasbourg and at the Dominican University College of Ottawa. He graduated with a Bachelor and a Master of Arts in Theology from Dominican University College in Ottawa (April 2014). Argumentaire : Dans son Essay in Aid of a Grammar of Assent, après avoir présenté les opinions religieuses qui caractérisent, selon lui, « un âge civilisé », le sien, Newman affirme : « Si je dis que je ne veux pas discuter sur le christianisme avec des hommes qui les professent, je le fais, non comme revendiquant le droit d'être impatient ou péremptoire avec qui que ce soit, mais parce qu'il est franchement absurde d'essayer de prouver une seconde proposition à ceux qui n'admettent pas la première. »1 Position logique mais problématique au vu de la longueur et de la précision de sa liste d'opinions : comment se fait-il que nous ne puissions prêcher l'évangile à tout le monde selon lui ? Notre hypothèse est que cette liste d'opinions religieuses qui font obstacle au christianisme est à comprendre dans une rhétorique argumentative qui englobe une deuxième liste d'opinions religieuses dites naturelles et qui, selon Newman, forment le véritable terrain favorable nécessaire au christianisme. Newman ne décrit pas simplement un état des croyances mais expose, par un jeu de contraste, les dispositions psychologiques et affectives nécessaires pour être disposé à croire et donc disponible à la prédication. In his Essay in Aid of a Grammar of Assent, after presenting the religious views that characterize, "a civilized age," his, Newman says :"If I say I do not want to talk about Christianity with men who profess them, I do, not as claiming a right to be impatient or peremptory with anyone, but because it is frankly absurd to try to prove second proposition to those who do not admit the first. " This position is logical but problematic because of the length and accuracy of his list of opinions : how come we cannot preach the gospel to everyone according to him? Our hypothesis is that this list of religious views that hinder Christianity is to be understood in an argumentative rhetoric which includes a second list of so-called natural and religious views which, according to Newman, form the true breeding ground needed to Christianity. Newman did not simply describes a state of belief but exposed, by a mirror effect, the psychological and emotional necessary to be willing to believe and therefore available to preaching. Nom : Chuang Prénom : Hsin-Tien Titre de votre communication : L’ « athéisme» des convertis chinois selon Niccolò Longobardo S.J. (1565-1655) Biographie : Doctorante à l’ École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Centre d’études en sciences sociales du religieux (CéSor) Nationalité: Taiwan (R.O.C.) Biographie : Après avoir suivi des études sur l’Histoire de la pensée à l’Université Nationale de Taïwan (NTU), Hsin-Tien Chuang, intéressée par le dialogue du confucianisme et de la religion catholique, a écrit un mémoire sous la direction de Genevieve Wang (王芝芝) à l’Université Catholique Fu Jen (輔仁大學) de Taïwan. Ce mémoire fut publié en 2014 : Chuang Hsin-Tien 莊心恬, Jesuit’s accommodation policy revisited : the image of confucianism in Jean-Baptiste Du Halde’s description… de la Chine (1735) 耶穌會的再適應: 《中華帝國志》中的儒學 形象, Banqiao, Daoxiang, 2014. Arrivée en France en fin d’année 2011, elle continue ses recherches sur l’interprétation des jésuites sur le néoconfucianisme sous la codirection de Pierre-Antoine Fabre et de Frédéric Wang. EHESS-CéSor. Argumentaire : Au tournant du 16e et 17e siècle, le Père Matteo Ricci s.j. (1552-1610) et son successeur Niccolò Longobardo s.j. (1565-1655) en tant que Supérieur de la mission de Chine, ont tous deux utilisé le terme « athéisme » pour présenter la religion de la secte des lettrés en Chine. D’après la stratégie d’accommodation de Ricci, les lettrés confucéens dans l’antiquité croyaient au « Seigneur du Ciel», un culte qui serait décrit dans les classiques chinois. Mais n’ayant pas connus l’Évangile, ils sont tombés dans l’athéisme. Pour y remédier, il faut leur donner l’interprétation juste des classiques chinois, en y démontrant la présence de Dieu. En 1623, Longobardo composa un traité en portugais pour critiquer la traduction de « Dieu » en chinois de Ricci, intitulé Reposta breve sobre as Controversias do Xámtý, Ṫiënxîn, Lîmhoên où il affirme l’incommensurabilité du catholicisme et du néoconfucianisme. Ainsi les lettrés chinois convertis ne pouvaient être véritablement chrétiens et restaient athées malgré eux. Cette œuvre fut traduite et publiée en plusieurs langues et joua un rôle majeur non seulement dans la querelle des rites chinois, mais aussi sur la connaissance de la théologie naturelle des Chinois par les philosophes français. Je me propose d’étudier la cas des lettrés chrétiens-néoconfucéens à partir du texte Longobardo comme exemple de dialogue entre le néoconfucianisme et le catholicisme.