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Syndrome du côlon irritable (SCI)
ou colite spasmodique
Définition
Le syndrome du côlon irritable, encore appelé trouble fonctionnel intestinal (TFI) ou colopathie
fonctionnelle ou colite spasmodique, est une affection fréquente qui se définit par la coexistence de
douleurs abdominales chroniques et de troubles du transit (crampes, ballonnements et des
changements dans les habitudes d’évacuation, allant d’une attaque soudaine de diarrhée à la
constipation) qui se majorent lors de poussées douloureuses.
Facteurs de risques
La prépondérance féminine de l’affection est bien établie avec un ratio d’environ 2 à 3 femmes pour
1 homme. Le diagnostic est porté en général entre 30 et 40 ans mais l’âge réel de début des
symptômes est habituellement plus précoce. Un début plus tardif de la symptomatologie, vers 50-60
ans, est plus rare. Dans 1 à 2 cas sur 10, le SCI apparaît au décours d’un épisode de gastroentérite
aiguë.
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Facteurs prédisposants
Il semble exister une prédisposition familiale dans la mesure où la pathologie et ses symptômes se
retrouvent facilement d’un membre d’une même famille à l’autre, sans qu’un facteur génétique soit
déterminant.
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Facteurs déclenchants
Certains aliments risquent plus que d’autres de déclencher une crise de colite, notamment tous les
aliments riches en fibres mais aussi les aliments gras, épicés, les excitants (café, alcool, tabac) qui
sollicitent grandement l’intestin, voire agressent la flore intestinale.
Un état de stress peut suffire à lui seul à déclencher une crise.
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Facteurs favorisants
En effet, les troubles psychologiques jouent un rôle certain dans le vécu et l’entretien des
symptômes. Un état anxieux ou dépressif, une exposition régulière à des événements stressants sont
des facteurs significativement associés à une plus grande sévérité des symptômes et à une moins
bonne réponse au traitement.
Résumé du bilan de vitalité : déséquilibres physiologiques fondamentaux
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Processus inflammatoires
La douleur :
• peut résulter d’un spasme («une crampe») des muscles intestinaux ou par des gaz bloqués
• peut être aiguë et localisée à un endroit précis ou sourde et diffuse dans tout l’abdomen
• apparaît souvent lors d’une selle molle et(ou) lorsque les selles sont plus fréquentes mais est
moins intense après la défécation
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Digestion, absorption, perméabilité gastro-intestinale et flore microbienne
Les changements intestinaux
• la constipation, les diarrhées ou des cycles alternant entre la constipation et la diarrhée
• des selles plus fréquentes et «en ruban» ou irrégulières et ayant l’apparence de «crottes de lapin»
• il semble y avoir du mucus (sorte de glaire) avec les selles
• avoir la sensation d’une évacuation «incomplète» après une selle
On parle beaucoup de problème de motricité des intestins dans le cas du SCI. Les spécialistes
visualisent le cadre optique et objectivent une segmentation haustrale (resserrement du colon). Cette
segmentation haustrale est quelquefois augmentée. Les radiologues parlent d'images d'empilement
d'assiette. Chez certains patients, au contraire, cette segmentation haustrale est diminuée. Plus
rarement on observe la survenue de spasmes segmentaires.
Ballonnement/distension (enflure abdominale)
• peut avoir une impression de ballonnement ou que les vêtements sont plus serrés autour de la taille
et de l’abdomen, après les repas ou en fin de journée
• peut aussi avoir l’impression qu’on a besoin d’éructer ou d’évacuer des gaz
Les autres symptômes
• mauvaise digestion, nausées, étourdissements, maux de tête ou sueurs
Les recherches récentes mettent l’accent sur les troubles de la sensibilité viscérale. Il s’agit avant
tout d’une hypersensibilité viscérale qui affecte au moins 60 % des malades, surtout ceux souffrant
d’une forme diarrhéique. Cette hypersensibilité amène les malades à percevoir de façon pénible des
phénomènes physiologiques normaux comme la distension intestinale par les gaz ou des
contractions intestinales. Il s’agit d’une altération spécifique de la sensibilité viscérale car la
sensibilité somatique est normale au cours du syndrome. Plusieurs mécanismes éventuellement
associés sont envisagés dans cette hypersensibilité : sensibilisation des terminaisons sensitives de
la paroi digestive, hyperexcitabilité des neurones de la corne postérieur, de la moelle
amplifiant les messages sensitifs d’origine digestive ou, comme le suggèrent les nouvelles
techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle, trouble de l’intégration des messages sensitifs
digestifs au niveau du système nerveux central, supra spinal.
L’écosystème intestinal joue très vraisemblablement un rôle dans les troubles du transit et dans le
déclenchement et l’entretien de la douleur abdominale. L’écosystème intestinal normal est composé
d’une flore dominante et d’une flore de passage, transitoire, d’origine exogène. La flore intestinale
joue un rôle dans la motricité et la sensibilité digestives. Elle exerce également une activité
catabolique vis-à-vis de nombreux substrats d’origine exo- ou endogène et favorise la production de
gaz et d’acides gras à chaînes courtes par des processus de fermentation colique. Acides gras à
chaînes courtes et gaz intra-lumineux modulent la motricité digestive, notamment iléo-colique, et
influencent directement le fonctionnement des cellules épithéliales et immunitaires intestinales.
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Détoxification et biotransformation
Une moindre capacité à digérer certaines substances, par manque d’enzymes digestives ou de
cofacteurs peut provoquer une intoxication intestinale (au lactase par exemple).
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Intégrité structurale
Plusieurs patients ayant des troubles fonctionnels gastro-intestinaux rapportent des changements
significatifs dans leurs fonctions vitales tels que des troubles du sommeil, une baisse d’énergie, des
changements d’appétit et de poids corporel, des dysfonctions urinaires (Alagiri, Chottiner, Ratner,
Slade et Hanno, 1997) et des dysfonctions sexuelles (Fass, Fullerton, Naliboff, Hirsh et Mayer,
1998). Ainsi, les deux tiers des patients souffrant de troubles fonctionnels gastro-intestinaux
rapportent des troubles du sommeil. De plus, chez la majorité de ces patients et chez le tiers de ceux
souffrant du SII, les symptômes gastro-intestinaux sont la source de réveils nocturnes (Fass,
Fullerton, Diehl et Mayer, 1995). Enfin, ces auteurs ont démontré un lien entre la sévérité des
symptômes gastro-intestinaux et les troubles du sommeil chez la majorité des patients ayant ces
symptômes.
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Equilibre psycho-émotionnel
Il existe des aspects psychologiques dans ce syndrome. Une névrose d’angoisse ou phobique, un
état dépressif, une histoire d’évènements de vie douloureux (divorce, deuil, histoire d’abus sexuel
qui est identifiée chez près des 30 % des malades), une exposition régulière à des événements
stressants sont des facteurs significativement associés à une plus grande sévérité des symptômes et à
une moins bonne réponse au traitement.
Les changements à la routine quotidienne, les voyages et les occasions spéciales peuvent être
stressants et aggraver les symptômes.
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Régulation neuro-hormonale
La haute prévalence de symptômes du SII au sein de la population gynécologique suggère que les
femmes souffrant du SII sont peut-être référées par erreur aux gynécologues ou que des troubles
gynécologiques sont peut-être associés aux symptômes du SII. Il a été démontré que les femmes
souffrant du SII rapportent plus de symptômes gastro-intestinaux (douleur abdominale, nausée et
diarrhée) lors des menstruations. De plus, des études ont rapporté que les patientes ayant le SII sont
significativement plus susceptibles d’avoir une exacerbation de leurs symptômes au cours des
menstruations. Le fait que les symptômes intestinaux soient plus susceptibles d’être exacerbés au
cours des premiers jours des menstruations, c’est-à-dire lorsque les niveaux de prostaglandines E2
et F2 sont élevés, suggère que le processus du SII est possiblement lié aux prostaglandines (Olden
et Schuster, 1998).

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