AIR FRANCE - Pilotonline
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À Tous PNC UNAC AIR FRANCE q 01 41 56 40 76/77 AIR FRANCE ✉ [email protected] 14 janvier 2015 LE BIDDING Vraie ou fausse bonne idée U n peu comme une résolution de nouvelle année, ce mot bizarre est chuchoté par les uns et les autres, parfois assimilé à l’objet de tous les désirs, parfois considéré comme un cadeau empoisonné. Mais de quoi s’agit-il ? Littéralement, on peut traduire "bidding" par "enchères". Le Bidding dont on parle est une méthode de planification basée sur les préférences de chaque PNC. Les systèmes les plus évolués intègrent également les préférences de chacun dans la gestion du suivi et des échanges de rotations. C’est un outil utilisé dans de nombreuses Compagnies sous l’acronyme PBS (Preferential Bidding System). ? Traduction littérale = ENCHÈRES Dans un monde idéal, ce système est censé construire des lignes de plannings sur mesure en arbitrant et en hiérarchisant les souhaits de chacun en fonction de paramètres définis (ancienneté, nombre points...). Le problème est que le système peut aussi être paramétré pour optimiser les heures de vol produites par chacun ET, optimiser (comprendre modérer) la rémunération de chacun. C’est le rêve de tout gestionnaire ; lisser l’activité, ne plus payer d’heures supplémentaires, et surtout, faire en sorte que chaque PNC au minimum garanti effectue bien le forfait d’heures pour lequel il est payé. L’ENJEU DU PARAMÉTRAGE Vous l’aurez compris, l’enjeu principal avec ce type d’outil tient à son paramétrage, il faut décider si on donne la priorité à la satisfaction des PNC ou à l’optimisation économique par la modération de la rémunération de chacun. Il existe même un système qui n’est dédié qu’à l’optimisation économique en laissant croire aux PNC qu’ils ont le choix, c’est le Line-Bidding. Toutes les lignes mensuelles de planning sont pré-construites, fixes et archioptimisées. Elles sont toutes équivalentes en PV et le taux de satisfaction importe peu, l’objectif est : personne en heures sup et tout le monde au plus proche du mini garanti. Dans la pratique, le PNC renseigne ses préférences comme dans un vrai système de bidding. Par exemple, en mars, je souhaite aller à New York et à Singapour, ne faire que des retours en vol de nuit pour arriver tôt le matin à Paris, ne pas faire d’escale Africaine et avoir le 2ème et le 4ème week-end libre. Le système répond qu’il n’a pas de ligne de planning à me proposer correspondant à mes choix et à mes points, mais que si je renonce à JFK et au 4ème week-end, il peut me proposer de choisir parmi 2 lignes de planning. Si je renonce aussi au 2ème week-end, j’aurais le choix entre 15 lignes de planning... En bref, plus vos prétentions sont modestes, plus vous avez l’impression d’avoir le choix. Un vrai système PBS adapte la ligne de planning aux préférences du PNC, avec le Line-Bidding, c’est le PNC qui doit s’adapter. Il y a bidding dans le nom, ça semble personnalisé comme le bidding, mais la préférence, c’est pas la tienne ! La mise en place d’un vrai système de bidding doit être bénéfique aux deux parties et donc faire l’objet d’une négociation. Les curseurs doivent être placés quelque part entre la rigidité de l’optimisation économique et la satisfactions des souhaits des PNC à n’importe quel prix. Si vous êtes un peu curieux et que vous consultez la documentation disponible en ligne sur les outils PBS, vous constaterez que les concepteurs de ces systèmes eux-mêmes, précisent qu’il est indispensable, sous peine d’échec, de négocier les paramétrages avec les représentants des PNC ! QUELS BÉNÉFICES POUR LE PNC ? Dans une population comme la notre, les attentes ou préférences des uns et des autres sont multiples et multiformes. Dans un monde idéal, un outil moderne et performant, à l’écoute des individus et respectueux des normes collectives devrait pouvoir améliorer la satisfaction de chacun. En général, les outils de PBS offrent la possibilité d’exprimer des priorités de différents types: e Jours OFF: N70, S4 ou S6, scindés ou non, J isolés ou non, dates, jours de la semaine... A PN associé, sur des ON vol ou sur des jours OFF, des destinations...ou au contraire PN dissocié... Destinations, par escale précise ou par type d’escale. Caractéristiques des rotations: nombre de ON, heure de pointage, temps d’escale, vol de nuit ou de jour... Caractéristiques de la ligne de planning: Ligne homogène ou variée, priorité aux PV ou aux repos... Les systèmes les plus évolués fonctionnent en suivi et permettent l’échange de rotations. ! En fonction des options de paramétrage, si le taux de satisfaction est faible, le bidding peut devenir générateur de frustrations permanentes. Dans une recherche exclusive de productivité, une Direction pourrait utiliser un PBS comme prétexte pour introduire des souplesses individuelles face aux règles collectives. En effet, il est tout à fait possible de paramétrer le système pour qu’il propose plus de possibilités si, individuellement, le PNC renonce à certaines protections (NET ou RPC par exemple). Bref un détricotage de l’Accord Collectif. Toujours dans une recherche exclusive de productivité, il pourrait être tentant de nous faire prendre des vessies pour des lampadaires en substituant du Line-Bidding à du PBS. POURQUOI, À L’UNAC, SOMMES-NOUS PARTICULIÈREMENT MÉFIANTS ? La première raison tient à la façon dont la Direction amène ce sujet. En fait, elle nous le souffle délicatement au creux de l’oreille. Elle n’en parle jamais en réunion pleinière, mais au détour d’un couloir, en catimini aux uns comme aux autres, espérant sans doute qu’un des syndicats se fasse porteur de L’IDÉE. Elle finit même par concéder ce qu’elle niait encore hier, malgré les nombreux rapports d’ experts : notre outil de planification est dépassé. Voyons ce qu’il y a sur le marché ! La seconde raison tient au fait que la Direction d’Air France a une fâcheuse tendance à piocher dans une vieille boite à outils qui nous laisse un souvenir amer. Cette mine pernicieuse portait en 1995 le nom de “PNC AUTREMENT”. Nous y retrouvions, pêle-mêle, tout un tas d’idées nauséabondes dont la finalité était la destruction du métier de PNC et la création d’un nouveau job : PNC. La Direction de l’époque fustigeait le coût des PNC Air France à grand coup de benchmark culpabilisant. Il fallait revoir notre évolution de carrière, notre système d’échelons et de classes beaucoup trop généreux, c’était une question de vie ou de mort... Certaines recettes préconisées à l’époque vous rappellerons peut-être quelque chose : évaluation par la maîtrise, recours au PDV permanent mais aussi un mystérieux projet “Préférences”qui ressemblait fortement à du bidding. NOUS RECONNAISSONS QUE NOTRE MÉFIANCE PEUT ÊTRE ASSIMILÉE À UN PROCÈS D’INTENTION, NOUS L’ASSUMONS. NOUS NE REFUSERONS PAS DE TRAVAILLER SUR CE SUJET. MAIS NOUS SERONS EXTRÊMEMENT VIGILANTS. QUANT AUX RÉSULTATS DE LA MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE BIDDING, ILS DEVRONT SE TRADUIRE PAR DE RÉELS BÉNÉFICES POUR LES PNC. UN CONCEPTEUR PBS , DÉCIDÉMENT TRÈS LOQUACE SUR SON SITE, AFFIRME QU’UN SYSTÈME PBS NE PEUT FONCTIONNER QUE S’IL EST MIS EN PLACE DANS UNE LOGIQUE GAGNANT-GAGNANT.