AIR FRANCE - Pilotonline

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À
Tous
PNC
UNAC
AIR FRANCE
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AIR FRANCE
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14 janvier 2015
LE
BIDDING
Vraie ou fausse bonne idée
U
n peu comme une résolution de nouvelle année, ce mot bizarre
est chuchoté par les uns et les autres, parfois assimilé à l’objet
de tous les désirs, parfois considéré comme un cadeau empoisonné.
Mais de quoi s’agit-il ? Littéralement, on peut traduire "bidding"
par "enchères". Le Bidding dont on parle est une méthode de
planification basée sur les préférences de chaque PNC. Les systèmes
les plus évolués intègrent également les préférences de chacun dans
la gestion du suivi et des échanges de rotations. C’est un outil utilisé
dans de nombreuses Compagnies sous l’acronyme PBS (Preferential
Bidding System).
?
Traduction littérale
=
ENCHÈRES
Dans un monde idéal, ce système est censé construire des lignes de plannings sur mesure en
arbitrant et en hiérarchisant les souhaits de chacun en fonction de paramètres définis (ancienneté,
nombre points...). Le problème est que le système peut aussi être paramétré pour optimiser les
heures de vol produites par chacun ET, optimiser (comprendre modérer) la rémunération de
chacun. C’est le rêve de tout gestionnaire ; lisser l’activité, ne plus payer d’heures supplémentaires,
et surtout, faire en sorte que chaque PNC au minimum garanti effectue bien le forfait d’heures
pour lequel il est payé.
L’ENJEU DU PARAMÉTRAGE
Vous l’aurez compris, l’enjeu principal avec ce type d’outil tient à son paramétrage, il faut décider si on donne
la priorité à la satisfaction des PNC ou à l’optimisation économique par la modération de la rémunération
de chacun.
Il existe même un système qui n’est dédié qu’à l’optimisation économique en laissant croire aux PNC qu’ils
ont le choix, c’est le Line-Bidding. Toutes les lignes mensuelles de planning sont pré-construites, fixes et archioptimisées. Elles sont toutes équivalentes en PV et le taux de satisfaction importe peu, l’objectif est : personne
en heures sup et tout le monde au plus proche du mini garanti.
Dans la pratique, le PNC renseigne ses préférences comme dans un vrai système de bidding.
Par exemple, en mars, je souhaite aller à New York et à Singapour, ne faire que des retours en vol de nuit
pour arriver tôt le matin à Paris, ne pas faire d’escale Africaine et avoir le 2ème et le 4ème week-end libre.
Le système répond qu’il n’a pas de ligne de planning à me proposer correspondant à mes choix et à mes
points, mais que si je renonce à JFK et au 4ème week-end, il peut me proposer de choisir parmi 2 lignes de
planning. Si je renonce aussi au 2ème week-end, j’aurais le choix entre 15 lignes de planning...
En bref, plus vos prétentions sont modestes, plus vous avez l’impression d’avoir le choix. Un vrai système PBS
adapte la ligne de planning aux préférences du PNC, avec le Line-Bidding, c’est le PNC qui doit s’adapter.
Il y a bidding dans le nom, ça semble personnalisé comme le bidding, mais la préférence, c’est pas la tienne !
La mise en place d’un vrai système de bidding doit être bénéfique aux deux parties et donc faire l’objet d’une
négociation. Les curseurs doivent être placés quelque part entre la rigidité de l’optimisation économique et
la satisfactions des souhaits des PNC à n’importe quel prix.
Si vous êtes un peu curieux et que vous consultez la documentation disponible en ligne sur les outils PBS,
vous constaterez que les concepteurs de ces systèmes eux-mêmes, précisent qu’il est indispensable, sous
peine d’échec, de négocier les paramétrages avec les représentants des PNC !
QUELS BÉNÉFICES POUR LE PNC ?
Dans une population comme la notre, les attentes ou préférences des uns et des autres sont multiples et
multiformes. Dans un monde idéal, un outil moderne et performant, à l’écoute des individus et respectueux
des normes collectives devrait pouvoir améliorer la satisfaction de chacun. En général, les outils de PBS
offrent la possibilité d’exprimer des priorités de différents types:
e Jours OFF: N70, S4 ou S6, scindés ou non, J isolés ou non, dates, jours de la semaine...
A PN associé, sur des ON vol ou sur des jours OFF, des destinations...ou au contraire PN dissocié...
 Destinations, par escale précise ou par type d’escale.
 Caractéristiques des rotations: nombre de ON, heure de pointage, temps d’escale, vol de nuit ou de jour...
 Caractéristiques de la ligne de planning: Ligne homogène ou variée, priorité aux PV ou aux repos...
 Les systèmes les plus évolués fonctionnent en suivi et permettent l’échange de rotations.
!
En fonction des options de paramétrage, si le taux de satisfaction est faible, le bidding peut devenir
générateur de frustrations permanentes. Dans une recherche exclusive de productivité, une
Direction pourrait utiliser un PBS comme prétexte pour introduire des souplesses individuelles face aux règles
collectives. En effet, il est tout à fait possible de paramétrer le système pour qu’il propose plus de possibilités si,
individuellement, le PNC renonce à certaines protections (NET ou RPC par exemple). Bref un détricotage de
l’Accord Collectif. Toujours dans une recherche exclusive de productivité, il pourrait être tentant de nous faire
prendre des vessies pour des lampadaires en substituant du Line-Bidding à du PBS.
POURQUOI, À L’UNAC, SOMMES-NOUS PARTICULIÈREMENT MÉFIANTS ?

La première raison tient à la façon dont la Direction amène ce sujet. En fait, elle nous le souffle
délicatement au creux de l’oreille. Elle n’en parle jamais en réunion pleinière, mais au détour d’un
couloir, en catimini aux uns comme aux autres, espérant sans doute qu’un des syndicats se fasse porteur
de L’IDÉE. Elle finit même par concéder ce qu’elle niait encore hier, malgré les nombreux rapports d’ experts :
notre outil de planification est dépassé. Voyons ce qu’il y a sur le marché !

La seconde raison tient au fait que la Direction d’Air France a une fâcheuse tendance à piocher dans
une vieille boite à outils qui nous laisse un souvenir amer. Cette mine pernicieuse portait en 1995 le
nom de “PNC AUTREMENT”. Nous y retrouvions, pêle-mêle, tout un tas d’idées nauséabondes dont la finalité
était la destruction du métier de PNC et la création d’un nouveau job : PNC.
La Direction de l’époque fustigeait le coût des PNC Air France à grand coup de benchmark culpabilisant.
Il fallait revoir notre évolution de carrière, notre système d’échelons et de classes beaucoup trop généreux,
c’était une question de vie ou de mort...
Certaines recettes préconisées à l’époque vous rappellerons peut-être quelque chose : évaluation par la
maîtrise, recours au PDV permanent mais aussi un mystérieux projet “Préférences”qui ressemblait fortement
à du bidding.
NOUS RECONNAISSONS QUE NOTRE MÉFIANCE PEUT ÊTRE ASSIMILÉE À UN PROCÈS D’INTENTION, NOUS L’ASSUMONS.
NOUS NE REFUSERONS PAS DE TRAVAILLER SUR CE SUJET. MAIS NOUS SERONS EXTRÊMEMENT VIGILANTS.
QUANT AUX RÉSULTATS DE LA MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE BIDDING, ILS DEVRONT SE TRADUIRE PAR DE RÉELS
BÉNÉFICES POUR LES PNC.
UN CONCEPTEUR PBS , DÉCIDÉMENT TRÈS LOQUACE SUR SON SITE, AFFIRME QU’UN SYSTÈME PBS NE
PEUT FONCTIONNER QUE S’IL EST MIS EN PLACE DANS UNE LOGIQUE GAGNANT-GAGNANT.

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