Le mirage du PERP - CFE-CGC

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Le mirage du PERP - CFE-CGC
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➔
économie
Le mirage du PERP
Le Plan d’épargne
retraite populaire
(PERP), créé par la
loi de réforme des
retraites du 21 août
2003 et annoncé,
depuis lors, à grand
renfort de publicité par
les banques et assurances joue
à l’Arlésienne. Pourquoi les décrets
nécessaires à la mise en œuvre du PERP
ne sont-ils toujours pas parus ? La raison en est simple : le PERP est un produit retraite qui est présenté comme un
produit d’épargne. Or, les mécanismes
qui régissent les produits d’épargne sont
totalement différents. Ceci explique que,
bien que le ministère des Finances planche depuis des mois déjà, les décrets
tardent autant que l’héroïne d’Alphonse
Daudet.
Le PERP est un contrat d’épargne
retraite individuel facultatif. Il s’agit
d’un engagement de très long terme.
Par définition, la retraite oblige à verser
pendant une durée importante des cotisations qui ne seront reversées sous
forme de prestations que bien plus tard.
Donc, le souscripteur du PERP verse
“
LE PERP EST UN
PRODUIT RETRAITE
QUI EST PRÉSENTÉ
COMME UN PRODUIT
D’ÉPARGNE.
OR, LES MÉCANISMES
QUI RÉGISSENT
LES PRODUITS
D’ÉPARGNE SONT
TOTALEMENT
DIFFÉRENTS
”
des cotisations jusqu’à son départ en
retraite. Il lui sera
impossible de sortir du
dispositif avant la liquidation de sa retraite, de
même qu’il ne pourra pas
retrouver à une date donnée
tout le capital versé, contrairement aux
dispositifs d’assurance vie. Enfin, la
sortie se fait uniquement sous forme de
rente viagère.
En fait, la population éligible au PERP
est restreinte : seuls les cadres supérieurs et dirigeants, à la recherche de
niche fiscale, pourront y trouver un
intérêt.
Or, les publicités actuellement diffusées
sont trompeuses : elles incitent tout un
chacun à souscrire au PERP en insistant
sur l’aspect « populaire » du dispositif.
Nous vous informerons des modalités pratiques du PERP dès que les décrets seront
parus. En attendant, restez vigilants. Ne
vous laissez pas attirer par le chant des
sirènes de démarches commerciales trop
prometteuses pour être vraies.
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EM 112 - avril 2004 -
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