Les émotions - Cours Infirmière

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Les émotions - Cours Infirmière
Les émotions
La fonction de soignant expose à des émotions diverses.
L’émotion que l’on retrouve le plus dans la profession d’infirmière est la peur.
Six émotions fondamentales (mise en évidence par DARWIN): joie – colère – peur –
dégoût – tristesse – surprise
I.
Recherche ethnologique réalisée en cancérologie
Anne-Gaëlle BILHAUT : a tout moment les soignants expriment entre –eux les émotions
des patients dans les dossiers infirmier considérant que cela fait partie de l’état du
patient. Les émotions ne sont pas qu’exprimées verbalement (pleurs, frissons…)
L’équipe soignante peut être dans la contagion émotionnelle, ils sont affectés par le
corps de l’autre.
II.
Définitions
Emotion vient du latin e-movere -> une émotion nous met en mouvement.
Il est difficile de donner une définition de l’émotion (les chercheurs ont recensés 92
définitions différentes) car c’est un concept chargé d’histoire et de concepts
contradictoires.
Il y aurait des émotions primaires (fondamentales, de base) qui seraient universelles
(les 6 notées précédemment) et des émotions secondaires qui sont un combiné des
émotions primaires (ex : honte est l’association de la peur et de la colère). Les émotions
primaires sont bien distinctes les unes des autres.
Les émotions ont des degrés ; on peut être contrarié, en colère ou en rage.
Les émotions ont une polarité : il y en a des positives et des négatives.
Les émotions sont sexuées : en occident on admet que la colère est plutôt à dominante
masculine, en orient on considère que la colère est plutôt à dominante féminine.
L’émotion a un rôle central dans toute analyse comportementale car elle a un rapport
étroit et permanent avec nos décisions et nos actions.
Une émotion a d’abord une manifestation interne et génère une manifestation
extérieure, elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l’interprétation
de la réalité. Elle dure peu de temps.
Différence émotion / sensation :
On s’accorde à dire que la sensation est liée à la perception sensorielle.
Différence émotion / sentiment :
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Le sentiment ne présente pas de manifestation réactionnelle et dure plus longtemps
qu’une émotion.
Mais on s’accorde à dire que l’accumulation des sentiments peut crée des états
émotionnels.
Sentiment = état affectif complexe et durable lié à certaines émotions ou
représentations.
(ex :
jalousie,
l’envie,
la
honte,
la
culpabilité,
le
désespoir,
l’impuissance). Il y a plus de représentations mentales dans le sentiment que dans
l’émotion.
Congruence : quand on ressent la manifestation physiologique d’une émotion et qu’on en
montre la manifestation et qu’on veut bien l’exprimer à l’autre.
-> Une émotion associe des sensations physiologiques, des représentations mentales
(dimension cognitive de l’émotion) et des réponses motrices spécifiques.
III.
Genèse et reconnaissance des émotions chez les enfants
Comment l’enfant apprend ce que sont les émotions ?
On pense que ça passe par 5 étapes :
- la nomination de l’émotion : le parent nomme l’émotion de l’enfant
- la normalisation : lui expliquer l’origine de son émotion
- la socialisation : quand l’enfant grandit on lui apprend à communiquer sur ses émotions
- la validation : on montre à l’enfant que nous aussi en tant qu’adulte on ressent des
émotions -> structure sociale de partage des émotions
- recherche de la réponse : derrière chaque émotion il y a un besoin
Le sentiment raquette : on apprend à l’enfant qu’il y a des sentiments qu’il vaut mieux
cacher, il va donc les remplacer par une autre.
Ex : un garçon qui pleure à qui on dit qu’un garçon ça ne pleure pas -> on le coupe de son
émotion. Cela va donc se traduire en colère.
Lien émotion / cognition : GOLEMAN
Q.E. = quotient émotionnel
Intelligence émotionnelle = habileté à percevoir et exprimer les émotions, à les intégrer
pour faciliter la pensée, à comprendre et raisonner avec les émotions ainsi qu’à réguler
les émotions chez soi et chez les autres.
Descartes nous dit qu’il y a la raison d’un coté qui est primordiale et les sentiments de
l’autre qui sont beaucoup mois intéressants. (Les français sont considérés comme des
cartésiens) -> Séparation entre quelque chose de noble et quelque chose de moins noble.
DAMASIO
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Psychologie béhavioriste : lien stimulus / réponse. La psychologie du comportement
s’intéressait aux réponses -> il manque le sujet
Psychologie cognitive est issue des recherches sur l’intelligence artificielle. On pensait
que le cerveau fonctionnait comme un ordinateur (même traitement des informations)
IV.
Dimension sociale des émotions et critique de celle-ci
L’émotion génère une manifestation extérieure -> elle nous permet de communiquer avec
autrui -> dimension sociale
Deux aspects sont à considérer :
- Il faut que l’individu soi capable de reconnaitre les émotions chez autrui
- Connaissance des situations émotionnelles
EKMAN : pour lui il y a des catégories universelles d’émotions associées à des
expressions faciales. Mais il a travaillé que sur l’expression faciale ; c’est simpliste
David LEBRETON : pour qu’une émotion soit ressentie, perçue et exprimer par l’individu
elle doit appartenir au répertoire culturel de son groupe social.
Un
savoir
affectif
diffus circule au sein des relations sociales et enseigne aux acteurs sociaux les
impressions et les attitudes qui s’imposent en fonction des circonstances.
« Les tenants de l’approche biologique des émotions qui identifient la haine, l’amour, la
jalousie, la joie comme des objets mentaux repérables dissolvant toute différence
occultent d’emblée la mosaïque affective des sociétés humaines dans l’espace et dans le
temps. » En décrivant des émotions universelles on occulte la singularité des sociétés.
V.
La colère
Emotion universelle.
Elle est vue différemment chez les hommes et chez les femmes.
La colère est éprouvée par le bébé à partir de 4 mois (la joie vient plus tôt)
Manifestations physiologiques de la colère :
- augmentation du rythme respiratoire
- augmentation de la fréquence cardiaque
- augmentation de la tension artérielle
- augmentation du tonus musculaire surtout dans les bras
- dilatation des vaisseaux périphériques -> sensation de chaleur
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Deux fonctions de la colère : agression + intimidation
Raisons de la colère : notre colère est le résultat d’une série d’évaluations
psychologiques presque instantanées qui nous font apprécier si l’événement est à la fois :
- indésirable : frustration entraine de la colère
- Intentionnel : selon qu’on ressent un comportement intentionnel ou pas
- Contraire à notre système de valeur
- Contrôlable par notre réaction de colère
Façon de contrôler la colère : mécanismes de défense : déplacement (taper du poing sur
la table) – régression - rêverie – somatisation – isolation – dissociation (malaise vagal
durant la colère) – projection – sublimation – suppression – humour
Colère et effets sur la santé :
Les coléreux augmentent leur risque de faire des AVC
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