Bonnes pratiques pour l`intrapreneur (et l`intrapreneuse !)

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Bonnes pratiques pour l`intrapreneur (et l`intrapreneuse !)
Bonnes pratiques pour l’intrapreneur (et l’intrapreneuse !)
Pauline PLISSON (P04), Septembre 2014
Rédigé pour le groupe PEP’S du réseau Intermines
Cette synthèse est issue de conversations que j’ai eues avec plusieurs intrapreneurs ; qu’ils soient ici
remerciés d’avoir partagé leur expérience, en particulier Valérie Blanchot-Courtois, experte du sujet.
Définition de l’« Intrapreneur » :
En 1985, Gifford Pinchot a introduit le concept d'intrapreneuriat dans son livre best-seller,
l'intrapreneuriat : Pourquoi vous n'avez pas besoin de quitter votre entreprise pour devenir
entrepreneur [Intrapreneuring: Why You Don't Have to Leave the Corporation to Become an
Entrepreneur]. Il a montré comment les entreprises peuvent rester à la pointe du progrès en
promouvant l'intrapreneuriat, et en favorisant ainsi l'innovation auprès de leurs employés. Dans la
littérature économique, l'intrapreneur est également dénommé quasi-entrepreneur, proxyentrepreneur (Peter Klein et Nicolai J. Foss), entrepreneur salarié, champion de projet (Robinson,
2001), … L’intrapreneuriat quant à lui est parfois appelé salariat dynamique (Beaucourt et Louart,
2000), voire, avec une variante de signification notable, « Corporate entrepreneurship ».
Comment devient-on intrapreneur ?
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Un salarié en entreprise détecte, dans le cadre de ses fonctions ou non, une opportunité de
nouveau produit ou service connexe à l’activité de son entreprise
Un salarié créatif déborde de ses fonctions et commence à travailler sur un projet que
personne ne lui a demandé
Un salarié a un projet de création d’entreprise dans un domaine d’activité pouvant intéresser
son employeur, il obtient un soutien – temporaire ou permanent – de son employeur pour se
lancer.
Avantages de l’intrapreneur par rapport à l’entrepreneur :
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Pas de risque à prendre sur ses finances personnelles
Possibilité de profiter des moyens généraux de l’entreprise (bureaux, comptabilité et autres
fonctions supports)
Accès facilité à des ressources qualifiées mobilisées de façon officieuse
Possibilité de « voir grand » !
Inconvénients de l’intrapreneur par rapport à l’entrepreneur :
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N’est pas le seul décisionnaire, voire pas décisionnaire du tout !
Doit prendre en compte les aspects liés à la « politique interne » (très consommateur
d’énergie et de temps)
Risque de perdre le projet ou son pilotage une fois le projet officialisé (se voir imposer un
patron, voire de préparer un projet ensuite dirigé par un autre, …)
N’a pas d’indexation de sa rémunération sur le succès du projet.
Qualités de l’intrapreneur :
- Force de conviction
- Sens politique et diplomatie
- Patience
- Persévérance
- Capacité d’adaptation
- Discernement
Qualités de l’entrepreneur :
- Force de conviction (aussi !)
- Sens du business
- Autonomie
- Compétences financières, savoir parler à
des banquiers (important mais pas
rédhibitoire)
Quels sont les facteurs de succès ?
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Obtenir les ressources nécessaires (équipe dédiée ou accès à des compétences, matériel…)
Communiquer régulièrement sur l’avancement du projet, être transparent sur les risques et
valoriser les « petites victoires »
Savoir canaliser l’impatience de sa direction :
o sensibiliser au temps nécessaire pour faire adopter une innovation, négocier du
temps
o ne pas présenter des prévisions trop optimistes : génère ensuite de l’impatience
Savoir gérer les jalousies
Ne pas vouloir le beurre et l’argent du beurre
Savoir se mettre en retrait quand la situation l’exige, pour mieux réapparaître ensuite
Développer son réseau de soutien en interne, et se doter en particulier d’au moins un
sponsor et d’un ou plusieurs mentors
Trucs et astuces complémentaires :
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Faire des tests auprès des prospects afin d’augmenter la crédibilité de la démarche, et ce en
vue de convaincre la Direction (voire rentrer des contrats avant de négocier les ressources
dédiées si on a la marge de manœuvre pour le faire)
Récupérer des bouts de business existant
Etre discret ! Si la pépite attire l’attention en interne, les requins débarquent…
Si le projet marche, gérer les susceptibilités de ceux qui n’y croyaient pas
Négocier un pourcentage sur les ventes !
Comment l’histoire se termine-t-elle ?
« Intrapreneur » n’est pas un état définitif. Plusieurs fins de l’histoire sont possibles :
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L’activité décolle et l’intrapreneur…
o devient patron de business unit
o se fait remplacer par un patron plus expérimenté
o vit caché et heureux
L’entreprise refuse le projet et l’intrapreneur…
o s’arrête là
o décide d’y aller quand même : il quitte son employeur et crée son entreprise,
complètement seul ou sous forme d’essaimage stratégique, c’est-à-dire avec un
soutien de son ex-employeur.
Il est donc important, et je conclurai là-dessus, de bien gérer ses risques et prépare un plan B, voire
un plan C.
Ressources :
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League of Intrapreneurs Cubicle Warrior Toolkit : www.leagueofintrapreneurs.com/toolkits
IntrapreneurLabs : www.intrapreneurlabs.com