Une épée de Damoclès au-dessus de la tête des
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Une épée de Damoclès au-dessus de la tête des
Une épée de Damoclès au-dessus de la tête des personnes morales ! P in mars, Ie gouvernement fédéral a approuvé un projet de réforme de la responsabilité pénale des personnes morales. Depuis la loi du 4 mai 1999, les sociétés commerciales et les ASBL peuvent être condamnées, en principe, comme n'importe quelle personne physique, lorsqu'elles commettent des infractions. La FEB n'est pas opposée a un système de responsabilité pénale des personnes morales, pourvu que celui-ci s'accompagne des garanties indispensables a tout texte répressif. Or, le projet de réforme supprime un certain nombre de garde-fous voulus par le législateur de 1999 pour tenir compte de la spécificité d'une entreprise par rapport à une personne physique. La FEB souhaite maintenir l'exigence du « lien intrinsèque » entre l'infraction et la personne morale comme condition de la responsabilité de cette dernière. En effet, il s'agit d'éviter qu'on condamne une entreprise, pour des faits commis au seul bénéfice de personnes physiques qui ont utilise la société pour leur propre compte. De plus, Ie projet de loi ajoute a l'arsenal répressif une nouvelle sanction: l'interdiction de participer a des marches publics. La FEB juge inopportune la création de cette peine. Les réglementations actuelles en matière de marches publics et d'agréation prévoient déjà d'exclure les entreprises qui ne remplissent pas un ensemble de conditions tres strictes, qui vont bien au-delà de l'exigence d'un casier judicaire vierge. Les questions les plus importantes que soulève Ie projet de loi ont trait aux peines que Ie juge pourra prononcer en cas de récidive : la ferme- ture d'un ou plusieurs établissements et l'interdiction d'exercer une activité relevant de l'objet social. Ce sont des sanctions gravissimes. Elles équivalent bien souvent a condamner a mort l'entreprise. C'est la raison pour laquelle la loi de 1999 permettait au juge de les prononcer uniquement dans les cas prévus par la loi. La généralisation sans condition du pouvoir du juge d'appliquer de telles sanctions, comme cela fut envisage, n'a heureusement pas été retenue. Le texte approuvé par le Conseil des ministres limite cette faculté aux cas de récidive, lorsque la personne morale a été condamnée a une première peine d'amende de plus de 132.000 EUR. S'il faut se réjouir de l'inclusion de cette condition de récidive, elle est néanmoins insuffisante pour éviter toute dérive. En effet, la personne physique condamnée est seule a pouvoir commettre un acte de récidive. Dans Ie cas de la personne morale, Ie risque de commettre une infraction est directement fonction du nombre de personnes agissant pour l'entreprise. n y a donc une inégalité de traitement entre la personne morale et la personne physique. En définitive, Ie gouvernement manque de cohérence. D'un cote, il veut encourager l'esprit d'entreprise. De l'autre, il multiplie les risques pour ceux qui entreprennent, même lorsqu'ils agissent en société. PHILIPPE LAMBRECHT, ADMINISTRATEUR-SECRETAIRE GENERAL