BARBIER, Sylvie IUFM Aquitaine
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BARBIER, Sylvie IUFM Aquitaine
Tutoria e Mediação em Educação: Novos Desafios à Investigação Educacional XVI Colóquio AFIRSE/AIPELF 2008 INTERACTIONS ENTRE PAIRS EN SITUATION D’APPRENTISSAGE BARBIER, Sylvie IUFM Aquitaine RESUME Notre étude porte sur les dialogues engagés lors d’apprentissage entre pairs. Même s’il s’agit de lectures localisées de conversations naturelles et ne sauraient prétendre à une généralisation, les analyses variées des interactions mettent en évidence la procédure de co-élaboration de connaissances du travail entre pairs. Ces connaissances, mutuellement négociées, sont diversement distribuées entre partenaires. Les deux dispositifs de formation étudiés en apprentissage coopératif et en apprentissage expérientiel, montrent que, si le sens est négociable entre les coopérants, il reste irréductiblement singulier et fait l’objet d’une appropriation individuelle diversement répartie parmi les sujets. Quelques hypothèses interprétatives sont tentées: • Les échanges procèdent par accords portant sur divers objets : l’engagement dans la tâche ; le soutien d’un des membres, le concept ou son domaine concret d’application, etc. • Le dialogue, constitué d’échanges coordonnés hiérarchiquement, s’élabore sur une logique interne. Spontanément, s’établissent des règles de fonctionnement de cette structure hiérarchique du dialogue auxquelles chacun tente d’adhérer. • Les règles du dialogue correspondent aussi aux règles qui organisent les relations entre pairs. Selon les buts linguistiques investis par chacun, apparaissent des ajustements en direction d’une réalité communément envisagée ou inversement en direction des mots énoncés dans la conversation. • Si les conditions de satisfaction de l’échange ne sont pas respectées, on observe une rupture du dialogue. Implicitement, des solutions de reprise du dialogue peuvent être suggérées, modifiant les stratégies des acteurs (nouvelles alliances, nouvelles modalités de communication). • La « non réussite » du dialogue peutêtre due à l’échec du processus d’inférence qui vient nourrir l’implicite. La dynamique collective, orientée vers un accord mutuel de production d’un concept, est favorisée par la minimisation des Tutoria e Mediação em Educação: Novos Desafios à Investigação Educacional XVI Colóquio AFIRSE/AIPELF 2008 enjeux individuels et l’engagement vers un niveau collectif plus large traversant le niveau individuel. • Des expériences partagées, ailleurs, dans un autre temps s’actualisent dans le dialogue. Le contexte de référence auquel peut, à tout moment, renvoyer chaque interlocuteur vient alimenter l’objet de connaissance et plus ou moins renforcer la relation intersubjective. • L’écoute attentive, instaurée durant le dialogue entre partenaires, permet l’enrichissement des points de vue, l’appropriation individuelle des connaissances en est modifiée. Le cadrage du dispositif de formation permet cette écoute. Les formateurs garantissent le respect des personnes et la libre circulation de la parole. • Une relation intersubjective entre certains partenaires est lisible à la fois dans la forme de coopération et dans la qualité d’appropriation des connaissances. On peut entrevoir des correspondances entre le niveau de réflexion des sujets et l’organisation des règles de groupe. L’indétermination, constitutive du dialogue lui-même, ne peut être réduite à cette description a posteriori des évènements conversationnels. L’hypothèse directrice est la suivante : l’élaboration commune d’une connaissance marquée par un accord mutuel sur le sens ne signifie pas l’élaboration d’une connaissance commune, il faut garder à l’esprit l’irréductible singularité de l’appropriation individuelle des connaissances diversement répartie parmi les sujets. Sylvie Barbier “ Interactions entre pairs en situation d’apprentissage” 2