Kadima 13.indd

Transcription

Kadima 13.indd
Numéro 013
Octobre 2008/Janvier 2009
Hechvan/Kislev/Teveth/Chevat 5769
1978
gratuite - destinée à ses membres et à ses amis
1993
2009, année de l’espoir
2008
2 08
20
«La paix n’est pas un don de Dieu à ses créatures.
C’est un don que nous nous faisons les uns aux autres»
(Elie Wiesel)
Siège social : coin des avenues Lukusa et des Missions - Kinshasa (Gombe)
[email protected]
Boîte postale 11.604 - Kinshasa 1 - République démocratique du Congo
Son Excellence Monsieur Joseph Kabila
Président de la République Démocratique du Congo
« La Communauté juive est l’une des communautés
dont les coreligionnaires ont sillonné
la République Démocratique du Congo
avant l’indépendance.
Nous saluons cette Communauté pour avoir choisi notre
Pays comme sa seconde patrie et s’être investie dans le
développement du secteur économique.
Puisse cette Communauté prospérer en République
Démocratique du Congo. »
1
Sommaire
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COMPOSITION (provisoire) du COMITE
Maurice Habib
Secrétaire Général
Aslan Piha
Président de la Communauté
en charge des finances et de Kadima
Tuvia Marom
Vice-Président
David Hasson
Conseiller en charge
des Relations extérieures
Edouard Swiel
Conseiller en charge des
activités communautaires
Yossi BenYaïr
Conseiller en charge de la
sécurité et de l’intendance
Le Rabbin de la Communauté est Monsieur Shlomo Bentolila
COMMUNAUTE ISRAELITE DE KINSHASA
ASBL – reconnue par l’Ordonnance Présidentielle n°72/193 du 28 mars 1972
Editeurs Responsables : Aslan Piha (Président) et son Comité (mail : [email protected] )
Revue imprimée chez A.G.B. à Kinshasa
2
LE MOT DU PRESIDENT
DE LA COMMUNAUTE
L’année 2008 s’est achevée et nous vous remercions d’avoir parcouru ensemble un chemin si riche et varié, au
cours duquel ont alterné avec une égale fréquence le doute et l’espoir, l’amertume et la joie.
Le bilan de l’année 2008 est mitigé : des crises et des guerres multiples (Darfour, R.D. Congo, la guerre
de Gaza et ses conséquences dont l’antisémitisme, la guerre de Géorgie, la déclaration d’indépendance du
Kosovo, la Belgique et son risque de scission en deux parties linguistiques distinctes, le Zimbabwe), la récession
économique mondiale, le terrorisme (les attentats de Bombay, l’Afghanistan), les Jeux Olympiques de Pékin
que les humanistes luttant pour la libération du Tibet n’ont pas su empêcher, les élections américaines.
Si 2008 ne restera pas dans les mémoires, sauf peut-être comme celle qui a amené la crise financière
internationale, elle sera à jamais marquée par la victoire de Barack Obama.
L’an 2009, à peine entamé, est déjà riche en actualités (Madagascar, Guadeloupe et Martinique, élections
israéliennes, lueur d’espoir en R.D. Congo, assassinat du président de Guinée-Bissau, partage du pouvoir au
Zimbabwe) ; cependant, je souhaite à tous qu’il apporte une bonne santé et beaucoup de bonheur.
C’est une ironie cruelle que les Juifs, qui n’ont jamais souffert d’antisémitisme en Inde, soient aujourd’hui la
cible des terroristes de Bombay (27-29 novembre). Le centre Chabad – ouvert depuis cinq ans – accueillait les
touristes israéliens, les touristes et hommes d’affaires juifs désirant manger casher ou à la recherche d’un minyan
(groupe de dix personnes nécessaires pour la prière) et réunissait également les Juifs locaux. Parmi les six
victimes de l’attaque perpétrée contre le siège de la communauté Chabad à Bombay, on dénombre le délégué
du mouvement Loubavitch dans la région et son épouse, Gabriel et Rivka Holtzberg. Ils ont tous été reconnus par
Israël comme « victimes d’actes de terrorisme », ce qui signifie que leurs familles seront prises en charge par
le gouvernement, et par l’Agence Juive. La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a également donné les
consignes nécessaires à l’accueil en Israël de Sandra, la femme indienne qui a sauvé l’enfant de la famille
Holtzberg, Moshe, des mains des ravisseurs. Gabriel et Rivka ont été enterrés au cimetière du mont des
Oliviers. « Les images des victimes juives et le spectacle effroyable des responsables du Beth Chabat enveloppés
dans leurs châles de prière nous ramènent à des choses du passé dont on était en droit d’espérer qu’elle ne se
reproduirait plus jamais » a souligné le Premier ministre Olmert. Le mouvement Chabad a perdu deux de ses
soldats. Honorons leur travail et leurs vies dans nos prières. Et rendons hommage aux 7000
émissaire éparpillés dans 73 pays. Chabad est l’un des plus importants mouvements juifs
émissaires
orthodoxes. Il gère des milliers de centres comme celui de Bombay dans le monde, ainsi
orthodox
que des synagogues et des écoles.
J’ai eu le triste devoir, au nom de la Communauté israélite de la République démocratique
du Congo,
d’adresser mes sincères condoléances au mouvement Loubavitch, à la
Con
famille Holtzberg
et à notre rabbin, Shlomo Bentolila, lui-même émissaire du mouvement
H
Chabad pour l’Afrique centrale.
samedi 27 décembre a débuté l’opération militaire « Plomb durci ». Le but de
Le same
opération était de rétablir le calme dans les villes du sud d’Israël, cibles des tirs
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palestiniennes, car le gouvernement israélien a le devoir de trouver les
de roquettes
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réponses appropriées aux attentes des citoyens israéliens. Cette opération visait
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le Hamas (les camps d’entraînements, les infrastructures militaires, les ateliers de
ffabrication de missiles et de roquettes), leurs chefs et leurs membres, et non la
population palestinienne dans son ensemble. Rappelons-nous quelques chiffres :
plus de 3 200 missiles et roquettes ont été tirés sur Israël à partir de la Bande
de Gaza pour la seule année 2008, c’est-à-dire une moyenne de 9 missiles par
jour ; plus de 1 000 blessés et 34 morts civils israéliens depuis 2003 victimes
des tirs du Hamas ; 750 000 civils israéliens vivent sous la menace des mêmes
tirs. L’opération militaire israélienne est donc « plus défensive qu’offensive ».
Les réactions de l’opinion internationale différent, comme à l’accoutumée. Les
USA soutiennent Israël expliquant que seul le Hamas est responsable de la
3
situation dans la Bande de Gaza et qu’un arrêt des raids ne tenait qu’à lui, demandant cependant à Israël d’éviter
des victimes civils. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, le Premier ministre néerlandais, le Premier
ministre tchèque qui assume la présidence de l’Union européenne depuis le 1er janvier ont le même discours :
« Le Hamas attaque et donc il en paie le prix ». D’autres s’en prennent à la « réaction disproportionnée » d’Israël.
Des manifestations contre l’opération israélienne se sont tenues à Paris, Détroit, Bruxelles, Caracas, Rabat,
Charleroi, New York, Toulouse, Istanbul, Montréal, et j’en passe. Dans le même ordre d’idées, on assiste à
une hausse du nombre d’incidents antisémites, notamment en France, en Grande-Bretagne, en Belgique, en
Scandinavie et en Allemagne. Il est clair que si Israël a gagné sur le plan militaire, le résultat politique est plus
mitigé. Je dirai que ce n’est pas une défaite, mais ce n’est pas une victoire non plus. L’issue du conflit ne pouvait
être que celle-là. Je suis donc d’accord avec Sarkozy lorsque, naïvement, il dit que « l’obsession de la paix
devrait être la seule solution ».
Depuis le 4 novembre, nous avons aux Etats-Unis, à la tête du pays le plus puissant du monde, un président
métis, issu de plusieurs civilisations, de plusieurs cultures. La nation américaine accepte donc ce qu’elle est
devenue et qu’elle se cachait à elle-même : une nation multiculturelle et multiraciale. Barack Obama a donc été élu
président des Etats-Unis, et, par conséquent, l’homme politique le plus important du monde pour les prochaines
années. Souhaitée par trois à quatre milliards d’hommes et de femmes, cette élection a été un événement
planétaire aussi marquant que la chute du mur de Berlin, en 1989. Malgré les craintes des dirigeants israéliens
liées au changement historique du locataire de la Maison blanche, et à la fin de l’ère Bush, pro-israélienne, on
estime assez largement à Jérusalem que le nouveau président américain, dont les positions réelles sont encore
peu connues, est un « véritable ami d’Israël ». 78% des Juifs américains ont opté pour le candidat démocrate.
A Martin Luther King qui déclarait en 1963 « I have a dream », Barack Obama a répondu 45 années plus
tard « Yes, we can ». Porteur d’espoirs, et à peine investi, il doit déjà relever de graves défis.
Il y a aussi la crise financière, du jamais-vu depuis les années 30 ; une remise en question universelle et
soudaine, mais surtout médiatique. Une de ses conséquences est la suppression, dans le monde, de plus de
350.000 emplois dans le seul domaine de la finance (secteur bancaire, de l’assurance et des intermédiaires
financiers) entre octobre 2008 et février 2009. Et, ce n’est qu’un début…. Dans ce contexte, 2009 commence
sous de mauvais augure. D’autant plus que les Juifs de diaspora n’avaient pas besoin des exploits d’un des plus
grands escrocs de l’Histoire. Lorsque la presse a précisé l’identité juive de Bernard Madoff, beaucoup y ont vu
une indélicatesse ; pourtant, cette précision prend du sens lorsqu’on apprend qu’un nombre considérable de ses
victimes sont juives. Il est vrai que la crise financière actuelle n’épargne aucun pays, qu’il soit riche, émergent ou
pauvre. La R.D. Congo est frappée de plein fouet, et du côté de son poumon économique qu’est le Katanga.
Le boom minier de ces dernières années est devenu un conte de fée. La province du Katanga a piqué du nez ;
la fenêtre qui s’était ouverte sur elle s’est refermée. Pas pour longtemps, je l’espère !
L’année 2009, annoncée morose pour certains, porteuse d’espoir pour d’autres ; quant à moi, je formule le vœu
que chacun puisse commencer à réaliser cet espoir, à quelque niveau que ce soit. L’O.N.U., de son côté, a
proclamé 2009 année de la réconciliation. Je souhaite que tous les pays, et en particulier ceux du Moyen-Orient,
adhèrent à ce projet qui ouvre la voie à une culture de paix et de non-violence.
Je vous souhaite de passer un bon moment avec la 13e édition de notre revue Kadima, et je vous envoie un
cordial shalom.
Aslan Piha
Président de la Communauté
Gabriel et Rivka Holtzberg
4
Obama et Martin Luther King
Le vote Juif américain
2008
L’année 2008 a été, pour le moins, une année riche en événements. Il est difficile de la résumer en une
poignée de photos. Ces pages resteront donc modestes.
10 /01 La crise des ordures à Naples
3000 tonnes d’ordures en ville
03/03 Dimitri Medvedev est élu
président de Russie avec 70%
14/03 Emeutes des moines au Tibet
et répressions chinoises à Lhassa
15/04 Crash aérien à Goma 40 tués
dont la plupart se trouvaient au sol
15/05 Tremblement de terre à
Beichuan (en Chine)
18/05 Des marines US attaqués
par des talibans en Afghanistan
31/05 Départ de la navette spatiale
Discovery - Cap Canaveral (Floride)
07/06 Primaires perdues, Hillary
Clinton va soutenir Barack Obama
22/06 Sarkozy et Carla Bruni, jeunes
mariés, à l’aéroport Ben Gourion
5
02/07 Ingrid Betancourt libérée
des rebelles Farc en Colombie
21/07 Radovan Karadzic, accusé de
génocide, arrêté et transféré à La Haye
09/08 Cérémonie d’ouverture des
Jeux Olympiques à Beijing (Pékin)
19/08 10 soldats français sont morts
dans une embuscade en Afghanistan
11/09 Réunion du staff de Lehman
Brothers au moment de la faillite
14/09 Après le passage de
l’ouragan Ike à Gilchrist (Texas)
09/08 un convoi russe pénètre en
Géorgie et occupe l’Ossessie du sud
03/09 Tempête tropicale Hanna ;
37 tués à Gonaïves (Haïti)
20/09 Explosion d’une bombe devant
le Marriot à Islamabad – 54 tués
27/09
Première sortie d’un Chinois dans l’espace
6
18/10 Barack Obama en campagne ;
il a été élu président des USA le 04/11
02/11 Rébellion et déplacement
de réfugiés à l’est du Congo
02/12 Enterrement à Jérusalem d’une
des 6 victimes juives tuées à Mumbaï
26/11 Attaque terroriste à Mumbaï
170 tués en trois jours
09/12 Un homme et la police grecque
durant les manifestations d’étudiants
Quelques personnalités disparues en 2008 :
17 janvier
Carlos (chanteur et acteur français)
13 février
Henri Salvador (chanteur français de variétés originaire de Guyane)
5 avril
Charlton Heston (acteur américain : Les dix Commandements – Ben-Hur)
17 avril
Aimé Césaire (poète et homme politique français originaire de la Martinique)
26 avril
Yossi Harel (navigateur israélien, ancien commandant de l’Exodus)
12 mai
Irena Sendler (polonaise, nommée Juste parmi les Nations par Yad Vashem)
26 mai
Sydney Pollac (acteur, réalisateur et producteur américain)
1er juin
Yves Saint-Laurent (grand couturier français)
3 août
Alexandre Soljenitsyne (romancier russe opposant à l’oppression soviétique)
26 septembre
Paul Newman (acteur et réalisateur juif américain : La Tour infernale)
11 octobre
Yorg Haïder (leader autrichien d’extrême droite)
10 novembre
Myriam Makeba (chanteuse sud-africaine opposée à l’apartheid)
7
Cuisine juive
Coutume juive
La « Hala »
ou le pain de Shabbat
La hala est le pain juif traditionnel du repas de shabbat (le vendredi soir). Il est d’usage de disposer
deux haloth (pluriel de hala, en hébreu) à table pour symboliser les deux Tables de la Loi reçues par
Moïse et elles sont souvent représentées en forme de tresses à trois branches (pour les trois éléments
du monde : eau, air et terre). Habituellement, on achète les halot dans une épicerie « casher », mais
très souvent, la femme juive les prépare à la maison. Ainsi, beaucoup parmi nous ont vu leur mère pétrir
chaque vendredi matin le pain qui servirait aux repas de Shabbat.
Le jeudi soir, la « maman juive » prend une quantité de pâte qu’elle a laissé fermenter pendant une
semaine, et qui avait gonflé pendant la fermentation, pour préparer un levain. Dans une bassine
réservée à cet usage, elle mélange la farine avec la pâte, y ajoute de l’eau tiède et pétrit un levain. Il
faut ajouter l’eau progressivement et pétrir uniquement dans la bassine, suffisamment pour que la pâte
devienne molle et qu’elle ne colle pas. La nouvelle pâte obtenue est recouverte d’un linge blanc, puis
d’une couverture de laine, et demeure ainsi toute la nuit à une douce température.
Le lendemain très tôt, elle commence ses préparatifs culinaires par la confection du pain qui demande
quelques heures. La pâte a gonflé durant la nuit dans sa bassine. Il faut ajouter les autres ingrédients :
farine, sel, sucre, huile, blanc et jaune d’œuf, etc…
On mélange le tout en y ajoutant de l’eau tiède. Il faut opérer comme suit : les poings fermés font
pénétrer l’eau dans la pâte à force de les enfoncer dedans, et ce à plusieurs reprises. Ensuite, il faut
ramasser énergiquement cette pâte des deux mains, en faire un tout, la retirer de la bassine et continuer
le pétrissage sur la table. Commence alors l’étirement de la pâte pour y faire pénétrer de l’air. Tour à tour,
chaque paume de la main entraîne la pâte avec une forte pression d’arrière en avant et la ramène vers la
masse. Au bout d’un moment, on entend des claquements car on a travaillé la pâte plusieurs fois. Selon
la consistance de la pâte, il faut ajouter de la farine si elle colle, ou de l’eau tiède si elle semble dure.
La masse ainsi obtenue, replacée dans la bassine, recouverte du linge blanc et de la couverture de laine,
continue à fermenter pendant une heure ou deux selon la température. Il faut ensuite la replacer sur la
table, pétrir encore un peu et en faire une seule forme allongée pour procéder au « prélèvement de la
hala » qui est une prescription religieuse : sur toute la longueur de la pâte, il faut réciter une prière en
hébreu en prélevant à cinq reprises un petit bout de pâte. Avec cette pâte, il faut former un petit nœud
qu’on brûle sur les braises de fourneau.
9
D’un geste assuré, on coupe des parts égales. Si on voit des trous dans la pâte, c’est un signe positif :
la pâte a été bien travaillée. On conserve chaque fois un morceau pour confectionner le pain de la
semaine suivante.
Avec les autres morceaux de pâte, on donne quelques tours de mains pour en faire de différentes
formes. Il faut, auparavant, saupoudrer de farine les plaques de fer où les pains seront placés. Chacun
peut donner libre court à sa fantaisie et à son art pour donner aux pains des formes différentes.
Un des morceaux de pâte, allongé suffisamment sur
la table à l’aide des deux mains, est coupé en trois ou
quatre parties égales dans le sens de la longueur. Chaque
morceau, repris un à un est allongé en laissant la partie
centrale. On superpose alors les trois morceaux à l’une de
leurs extrémités en enfonçant bien le bout de l’index pour
qu’ils s’interpénètrent bien. On tresse la pâte jusqu’à la
deuxième extrémité que l’on appuie fortement comme au
début. On obtient un joli pain renflé au milieu, qui va en
s’amincissant aux extrémités. On le pose délicatement sur
la plaque farinée et ainsi de suite jusqu’à épuisement des
morceaux de pâte.
10
Les plaques étant recouvertes de pains, on les couvre à nouveau pour qu’ils gonflent encore. Autrefois,
les maisons n’étaient pas équipées d’appareils de chauffage. En hiver quand il faisait froid, il fallait
maintenir la pâte qui fermentait à l’abri des courants d’air. Les portes et fenêtres demeuraient fermées
pendant les différentes opérations du pétrissage du pain.
Il faut encore s’assurer du moment de la cuisson en pressant délicatement l’index sur le pain. Si l’endroit
pressé ne se relève pas rapidement, il faut encore le laisser couvert et attendre. On renouvelle ce geste
et au moment où on juge que les pains sont suffisamment gonflés, on les badigeonne de jaune d’œuf à
l’aide d’un pinceau très souple et on les parsème de quelques graines de sésame.
Aujourd’hui, nous vivons une époque privilégiée où nous avons des fours dans nos cuisines, et où la
levure de bière a été une révolution dans la fabrication du pain. Tout cela permet d’obtenir un pain
extrêmement léger et moelleux, semblable à de la brioche.
Ce pain tressé délicieux, qui embaume la maison de son odeur caractéristique, symbolise l’alliance de
D.-ieu avec le peuple juif. Shabbat, normalement, et ceux qui le peuvent font de même toute la semaine,
on ne mange pas de pain préparé par des non juifs. Et, pour cela, certains font de grandes haloth.
Pour le repas de shabbat, les haloth doivent être intactes, donc ni coupées, ni brisées. Après l’allumage
des bougies, chaque convive se tient debout autour de la table dressée. Les haloth doivent être
couvertes lorsque le rabbin ou le père de famille ou une autre personne importante remplit un verre de
vin casher et récite la prière du « Kiddouch » (bénédiction prononcée sur un verre de vin casher). On se
passe ensuite le verre de vin pour que chaque membre de la famille y goûte, du plus âgé au plus jeune,
en commençant par les hommes. On va ensuite se laver les mains. En revenant, et devant les convives
assis autour de la table, le chef de famille retire le joli napperon qui recouvre les deux haloth posés sur un
plat, les maintient l’une contre l’autre et récite la prière. A la fin de la prière, il prend la hala du dessous,
coupe un morceau suffisamment grand, le trempe dans le sel et le mange. Ensuite, il distribue à chaque
convive, en le nommant par son nom biblique, un bout de pain rompu avec ses doigts, trempé dans le
sel et qu’il dépose devant chacun. Les absents ne sont pas oubliés, un bout de pain leur est destiné
symboliquement en prononçant le prénom de chacun d’eux.
Plus tard, les enfants qui ont assisté à ces repas transmettront ces traditions à leurs propres enfants. Et,
ainsi de suite. Voilà pourquoi les traditions juives sont toujours intactes.
11
Un Juif célèbre
aujourd'hui :
Michel
Drucker
Michel Drucker est né le 12 septembre 1942, en France, à Vire dans le Calvados. Cette ville est située
en Basse Normandie, à une petite cinquantaine de kilomètres de Caen.
Il vit entre son père, sa mère et ses deux frères : Jean l’aîné et Jacques le benjamin.
Son père, de son prénom Abraham, d’origine juive, était médecin généraliste dans la ville de Vire. Il est
arrivé en 1947 après trois ans de captivité entre les camps de concentration de Drancy et de Compiègne.
Ce médecin de campagne à l’ancienne, dévoué corps et âme, avait un caractère très dur et très exigeant.
C’est de lui que vient cette phrase répétitive tout au cours de l’enfance de Michel Drucker : « Mais qu’estce qu’on va faire de toi ? ».
Sa mère, Lola Schafler, était une bonne mère de famille essayant très souvent de ramener le calme
dans cette famille où nombreux sujets de conversation étaient sources de conflit.
Jean, l’aîné, était le centre de la maison Drucker. Michel a eu une grande admiration pour ce frère trop
tôt disparu. Un poids pesait sur ce fils de la part de son père : le désir qu’il soit médecin.
C’est Jacques, le cadet, qui sera finalement médecin.
Chaque soir, de la fenêtre de sa chambre, le petit Michel, cancre dans une famille où l’excellence scolaire
est un devoir sacré, regarde passer le train Granville-Paris en rêvant du jour où il montera dedans,
échappant à sa Normandie natale.
Après une scolarité plus que houleuse, entre échecs scolaires et désespoir, il quitte Vire à la recherche
de petits boulots et fuit la maison. C’est en étant affecté boulevard de Latour-Maubourg que se situe
l’origine de son entrée à la télévision, rue Cognac-Jay. Il pousse la porte de l’ORTF où il rencontre
Catherine Langeais près de qui il pose la question : « Comment rentre-t-on à la télévision ? ». Elle était
l’épouse du tout-puissant Pierre Sabbagh. Michel Drucker se retrouve à un rendez-vous avec le créateur
du Journal télévisé en compagnie entre autres de Pierre Tchernia et Georges de Caunes.
Et voilà, il a un pied à l’ORTF (Office de radio télévision française : l’ancêtre de TF1).
Le générique en noir et blanc de l’ORTF
12
La speakerine Catherine Langeais
Drucker à ses débuts
La chance s’ouvre à lui en 1965, un dimanche soir, lorsqu’il doit intervenir dans l’émission « Sport
Dimanche » entouré des deux monstres sacrés de l’époque : Léon Zitrone et Roger Couderc. Tétanisé
par le trac, ne maîtrisant rien, ni l’élocution ni la gestuelle, s’accrochant à ses feuilles de résultats sportifs,
sans jamais regarder la caméra, tremblant pendant les dix minutes de l’antenne. C’est ainsi que se passe
sa première émission.
Alors que tout aurait pu être perdu, c’est le contraire qui se produit, le standard explose sous les appels
des téléspectateurs.
Il restera commentateur sportif de 1965 à 1973 dans la rubrique sportive : coupes du monde et grandes
rencontres françaises. Mais, en 1974, Michèle Arnaud le convainc d’orienter sa carrière vers la variété.
Il enchaîne alors les rendez-vous quotidiens ou dominicaux : Champs-Elysées, Stars 90, Ciné Stars,
Drôles de Stars, Studio Gabriel. Et depuis 1998, il coproduit et anime « Vivement dimanche » le
dimanche après-midi et « Vivement dimanche prochain » le même jour vers 19 heures, sur France 2.
Présentateur confirmé, il anime des émissions prestigieuses telles que la Nuit des Molières, les Césars,
les Victoires de la musique, les soirées de réveillons, etc….
Quelques émissions à grand succès de Michel Drucker sur les principales chaînes de télévisions françaises
Michel Drucker relate souvent l’occasion de ses rencontres, et encore plus souvent l’amitié, le souvenir
qui l’a uni à ces pionniers de la télévision française : Léon Zitrone, Guy Lux, Jacques Martin, Thierry
Roland, Raymond Marcillac, la liste est longue. Mais aussi des artistes de variété tels que Tino Rossi,
Georges Brassens, Jacques Brel qui nous ont quittés, et bien d’autres chers à son cœur.
Michel Drucker en compagnie de Jacques Martin, mais aussi de Tino Rossi
En 2007, il publie sa biographie, écrite avec l’aide de Jean-François Kervéan. Derrière l’homme aux strass
et paillettes se cache un homme qui n’oublie pas d’où il vient. C’est un livre-événement sur sa vie. Il y évoque
son enfance – l’enfant échappant par miracle aux nazis, le petit garçon terrorisé par un père tyrannique qui
lui répétait sans cesse « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » (titre de son livre), le cancre que deux
frères trop doués écrasent -, son métier, sa fille de cœur, Yleng, son amitié pour les Chirac, mais aussi ses
peurs, son malaise face à cette nouvelle génération d’animateurs qui n’aiment guère le public.
L’indémodable animateur, qui enchante des générations de Français depuis quarante ans, a eu une vie
avant la télévision. Il la raconte pour la première fois sans fard, avec beaucoup d’émotion et de sincérité.
Plus qu’une biographie, il livre les arrêts sur image des moments les plus forts de son existence ; le stress
permanent de son enfance, les fêlures de son adolescence, mais aussi ses aventures audiovisuelles et sa
vie privée. Son récit passe du rire aux larmes, de l’anecdote à la confidence. Celui qui a accueilli, à leurs
débuts, Johnny Hallyday, Polnareff ou Dutronc, mais qui a aussi su mettre en confiance les Chirac, Royal
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et Sarkozy, nous dit tout sur ses coups de cœurs intimes, de Brassens à Simone de Beauvoir…. Le
résultat ? Un grand bonheur de lecture et le sentiment de découvrir enfin l’un de ces inconnus les plus
célèbres de France.
Sa biographie de 315 pages
Michel Drucker et son frère Jean, en 2002, avant le décès tragique de celui-ci
Depuis plus de quarante ans, on connaît son visage, son ton inimitable, son humour, sa gentillesse ; il fait
partie de la famille. Derrière les rencontres et les anecdotes hautes en couleur, on découvre dans ce livre
les fêlures d’un autodidacte qui a construit sa vie comme une longue course cycliste, étape après étape,
pour prouver sa vraie valeur aux siens.
Michel Drucker et Mireille Dumas ont
en commun leurs initiales, un même
refus de l’oreillette, une longévité
« télé » hors norme, une bienveillance
naturelle à l’égard de leurs invités et
des engagements privés discrets qui les
honorent. Alors, quand Drucker a écrit
ce livre événement sur sa vie, c’est tout
naturellement sur le plateau de Mireille
Dumas qu’il vient parler de lui, mais
également, pour la première fois, de sa
fille de cœur, Yleng.
« Je n’ai pas d’enfants biologiques, mais je suis
papa quand même. Quand j’ai rencontré Dany,
elle m’a fait ce cadeau d’avoir une enfant de
cinq ans, Stéphanie. Je la considère comme
ma fille. Ce fut une chance folle, car j’étais
trop immature pour être un bon père. Jusqu’à
l’âge de 50 ans, je ne pensais qu’au travail. Puis,
vînt Yleng. Elle est comme notre seconde fille.
Nous l’avons accueillie alors qu’elle était âgée
de 16 ans, en 1979. Elle avait fui l’enfer du
Cambodge de Pol Pot et venait de passer trois
ans dans un camp en Thaïlande. Aujourd’hui,
elle a 47 ans. Elle est mère de trois grands enfants
et occupe un poste important chez Cardin. »
Voilà, c’était le jardin secret de Michel Drucker.
14
Les plus grands du monde politique et artistique, tant français qu’international, ont défilé sur les différents
plateaux de Michel Drucker. Il les recevait en ami ; il est devenu leur ami….
Avec le maire de Paris, Delanoë et la nageuse Manaudou
Avec l’ex impératrice Farah Pahlavi d’Iran
Avec Roger Hanin et Jack Lang
Lorsqu’il a été décoré de la Légion d’Honneur, il était entouré
de ses nièces, Marie et Léa Drucker, de sa femme, Dany, et
de la fille de celle-ci, Stéphanie
Avec Henri Salvador et Claude François
Avec la Première dame de France, Clara Bruni Sarkozy
Avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur
Il présente sa statue de cire au Musée Grévin
(en cravate) à côté de la statue de Céline Dion
15
MAGEN DAVID ADOM
L’histoire du Magen David Adom est étroitement liée à la merveilleuse aventure du retour à Sion et à la
naissance de l’Etat d’Israël.
Le terme « Magen David Adom » (MDA), qui signifie « Etoile de David rouge », est apparu pour la première fois en 1915, lorsqu’un médecin juif, le docteur M. Erlanger de Lucerne, en Suisse, a fondé une
association afin de venir en aide aux blessés et prisonniers juifs lors de la 1ère Guerre mondiale. Nous
n’avons pas de détails concernant les activités du MDA à cette époque, mais l’idée de fonder une telle
organisation était bien assimilée.
En Israël, le MDA est une société de soins d’urgence reconnue par l’Etat d’Israël comme la seule société
d’urgences médicales opérant selon les principes de la Croix-Rouge Internationale et du CroissantRouge International.
L’organisation a été créée le 7 juin 1930
par un groupe de volontaires à Tel-Aviv.
D’autres branches du MDA seront ultérieurement installées dans d’autres villes.
En 1950, la Knesset (Parlement israélien)
fait passer la « loi du Magen David Adom »
qui définit la tâche de l’organisation.
La première présidente du MDA fut le Dr Vera Weizman, directrice de la branche de Rehovot et épouse
du premier Président de l’Etat d’Israël, Chaïm Weizman.
En 1948, lors de la fondation de l’Etat, l’Organisation compte près de 5 000 volontaires dispersés dans
les 24 branches régionales avec 28 ambulances dans tout le pays. Jusqu’en 1979, l’Organisation fonctionnera selon le système des branches locales. En 1980, le gouvernement décide de faire du MDA
une organisation unifiée, opérationnellement et économiquement centralisée. Depuis lors, le MDA
opère sur une échelle nationale selon des normes professionnelles strictes.
Les objectifs de l’Organisation et son statut légal sont définis au troisième paragraphe de la loi du Magen
David Adom passée par la Knesset le 12 juillet 1950 et complétée par le Règlement du MDA de 1976 :
17
1. la mise en œuvre d’une société nationale qui sera un service auxiliaire au service médical des
Forces de défense israéliennes (Tsahal) en temps de guerre tout en s’y préparant en temps de paix ;
2. pourvoir à des soins d’urgences au bénéfice des habitants ;
3. disposer d’un service de stockage du sang, plasma et sous-produits pour le bénéfice des habitants ;
4. effectuer d’autres fonctions définies par le Règlement de la Société.
D’autres objectifs sont décrits dans le Règlement :
• formation en médecine d’urgence pré-hospitalière et en premiers soins ;
• encourager la formation de volontaires secouristes aux premiers soins en réanimation et
soins intensifs avancés ;
• organiser le transport des patients, des femmes enceintes ainsi que l’évacuation des blessés ou
tués lors d’accidents routiers ;
• organiser le transport et le transfert des médecins, infirmiers et auxiliaires médicaux.
LES
JEUNES
VOLONTAIRES
DU
MAGEN DAVID
ADOM
Tous les quatre ans se tient l’Assemblée générale des volontaires issue de toutes les branches. Lors
de ces réunions, ils élisent leurs représentants pour les Comités de direction des diverses branches
ainsi que pour la Conférence nationale des volontaires du MDA. La Conférence encourage l’esprit
volontaire de l’Organisation et renforce ses valeurs. En outre, la Conférence reçoit un rapport concernant
les activités du MDA et choisit les représentants des volontaires qui siègeront au Conseil du MDA.
Ce Conseil est dirigé par le Président du MDA qui est désigné par le président de l’Etat d’Israël. Il
est composé de 45 membres choisis par la Conférence des volontaires, par les ministères de la Santé
et des Finances, par une Commission gouvernementale, par l’Association médicale d’Israël et par le
syndicat des employés du MDA. Il est également prévu que le président du Magen David Adom nomme
8 économistes et administrateur issus du public général.
18
Et, enfin, c’est le Comité Exécutif qui dirige le MDA et définit les moyens d’opération. Il est composé de
11 membres dont 6 viennent du Conseil et les autres sont nommés par les ministères de la Santé et des
Finances. A sa tête, le directeur-général est nommé par le Comité, avec l’accord du ministère de la Santé.
Le Magen David Adom, organisation sans but lucratif à statut légal, est un corps constitué qui peut posséder
et acquérir dans le cadre de toute procédure légale ou autre selon les règlements adoptés par le Conseil de
l’organisation et le « Comité du Travail et du Bien-être » de la Knesset. Le MDA est soumis au contrôle du
Contrôleur des comptes.
Le Magen David Adom est composé de 1 200 membres et plus de 10 000 volontaires, avec plus de 700
ambulances réparties dans tout le pays. Les principales antennes sont à Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa.
Le programme de volontariat du MDA, auquel participe l’Agence juive pour Israël, offre aux étudiants
une passionnante opportunité d’acquérir une précieuse expérience en dispensant des soins de première
urgence tout en goûtant à la vie en Israël. Le programme commence avec 60 heures de cours de premiers secours allant du bandage d’une simple blessure au massage cardiaque et au traitement d’un grand
nombre de victimes. Les six semaines qui suivent sont destinées à connaître Israël dans le vrai sens du
terme : rencontrer la population israélienne, travailler avec des israéliens, dans un environnement israélien
et perfectionner l’hébreu. Tout en sauvant des vies.
Ce programme porte le nom de « Yochai Porat », le coordinateur du programme qui fut tué le 3 mars
2002, tandis qu’il servait à l’armée en tant que réserviste. Yochai commença le volontariat du MDA à 15 ans.
A l’armée, il servit comme médecin de combat, et a notamment dirigé l’infirmerie militaire au Liban. Après
l’armée, il continua comme volontaire du MDA et devient chef d’infirmerie et conducteur d’ambulance. En
2001, il commença à coordonner le programme des volontaires étrangers. Il fut tué par un tireur palestinien
caché tandis qu’il essayait de soigner un camarade soldat. Il avait 26 ans.
Depuis 1951, des associations « Amis du Magen David Adom » sont créées aux Etats-Unis, en France,
en Belgique, en Allemagne, en Grande Bretagne, etc… Apolitiques et entièrement gérées par des bénévoles, ces organisations se préoccupent essentiellement d’envoyer des ambulances et du matériel de survie en Israël. Elles récoltent les fonds nécessaires auprès de leurs membres et de sympathisants.
19
Ci-dessus et ci-contre, quelques
exemples de dons des « Amis
du Magen David Adom » des
Etats-Unis, de Grande-Bretagne,
de Toulouse, du Canada et de
Washington dont l’offre a été faite
par le sénateur Hilary Clinton.
Depuis sa création, le Magen David Adom est refusé comme membre de la Croix-Rouge Internationale parce qu’il a refusé de remplacer l’Etoile de David par une Croix-rouge (qui représente le drapeau
suisse inversé, sans aucune connotation religieuse) dans son symbole. En 1949, la demande de reconnaissance de l’étoile de David rouge comme symbole est rejetée une première fois. La raison officielle
invoquée est la prolifération de symboles différents. L’Inde, le Sri Lanka et l’ancienne URSS ont reçu le
même refus de la Croix-Rouge Internationale pour vouloir utiliser des signes religieux ou autres. Pourtant, en 1929, soit vingt ans plus tôt, la Turquie, l’Iran et l’Egypte furent autorisés à utiliser l’emblème
du Croissant rouge islamique. En effet, la Conférence de 1929 a accordé l’utilisation du CroissantRouge et du Lion Rouge, mais a affirmé ne plus accepter d’autres emblèmes. Ce n’est qu’après plus
d’un demi-siècle d’attente que, le jeudi 22 juin 2006, la Conférence internationale de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge a approuvé une résolution permettant au Magen David Adom de devenir
membre du mouvement. Le nouvel emblème du MDA sera l’Etoile de David.
En 2006 également, le Magen David Adom et le Croissant-Rouge Palestinien ont signé, à Genève,
et sous la médiation du gouvernement suisse, un accord à caractère purement humanitaire. Par
cet accord, qui a apporté une petite contribution au processus de paix au Proche-Orient, les deux parties
se sont, en effet, entendues sur l’engagement géographique et sur les compétences respectives de leurs
sociétés. Avec cet arrangement, les deux sociétés de secours ont réglé les aspects concrets de leur collaboration, et ont demandé à la Suisse d’accompagner sa mise en application.
Le 18 février 2008, la Conseillère
fédérale Suisse, Micheline CalmyRey, chef du Département fédéral
des Affaires étrangères, a accueilli
Noam Yifrach (à gauche), Président
du Magen David Adom, et Younis
Al Khatib (à droite), Président du
Croissant-Rouge Palestinien, à
Berne, pour évaluer la coopération
intensive que les deux sociétés
nationales ont mise en place grâce au
soutien de la Suisse. Madame CalmyRey a encouragé ses interlocuteurs.
20
The Restion Senior Residence
Communauté israélite d’Athènes
Une Institution de Bienfaisance a été créée à Athènes (Grèce) en novembre 1995 au sein de la Communauté
juive. Le but principal de cette Institution était de construire une Maison de repos pour troisième âge
et qui manquait cruellement à cette Communauté. Quelques années d’efforts et de quêtes de sponsors
aboutirent à la fondation et à l’ouverture de l’unique maison juive de retraite d’Athènes. Cet établissement
répond à tous les critères légaux exigés par l’Union Européenne en matière de construction.
Au sein du Conseil d’administration de cette institution, placée sous la présidence d’honneur du Grand
rabbin d’Athènes, Jacob Arar, et sous la présidence de monsieur Jacques Alazrakis, madame Bella
Restis exerce les fonctions de Secrétaire générale. Veuve de Macias Restis, armateur grec, Bella,
née Angel, a vu le jour à Elisabethville/Lubumbashi au sein d’une famille juive de la Congrégation
israélite du Katanga, et originaire de l’île de Rhodes. Elle et ses enfants figurent parmi les plus grands
donateurs de l’Institution grecque.
Bella Restis Angel exerce également les fonctions de présidente de la Communauté israélite de
Rhodes, où elle est particulièrement efficace, surtout en gardant intact le souvenir de cette communauté
d’avant-guerre. On la voit, ci-dessus, en compagnie du président de la Communauté israélite de la
R.D.Congo, Aslan Piha.
21
La Résidence Restion occupe une superficie de 11 000 mètres carrés situés dans les faubourgs sud
d’Athènes. Et plus exactement à Vari, à 25 kilomètres du centre d’Athènes, près de la mer, à 15 minutes
de l’aéroport international « Eleftherios Venizelos » et à 7 minutes des belles plages de Varkiza et
de Vouliagmeni. Le climat y est très doux, avec un minimum d’humidité et un environnement naturel
plaisant.
Une équipe de docteurs, d’infirmières, d’aides sociales, de psychologues, d’aides-soignantes, de
diététiciennes et d’autres cuisiniers, serveurs et femmes de ménage composent l’équipe dynamique de
la Résidence. Le service fonctionne 24 heures sur 24.
Le bâtiment est composé de 67 chambres – 12 doubles et 55 individuelles – avec tout le confort
moderne : chauffage et air conditionné, salle de bain privée aménagée pour les personnes âgées,
ligne de téléphone directe, télévision avec chaînes multiples, bouche d’oxygène, nettoyage quotidien et
changement des draps et serviettes, détecteur d’incendie, mini frigo et coffre-fort.
Pour leurs loisirs, les pensionnaires ont le choix parmi les activités suivantes : librairie – séance de
cinéma – leçons de cuisine – peinture et autres métiers manuels – excursion à la plage en été – jeux
de sociétés (backgammon, cartes) – piscine - shopping dans les différents centres commerciaux
de la région - services religieux à la synagogue - organisation des anniversaires et des fêtes, ….
D’autres services individuels sont prévus :
- visite médicale
- assistance pour la toilette et l’habillage
- coiffeur et barbier
- massage et gymnastique
- contrôle de la médication
- chambres d’hôtes pour les membres de
famille venant de l’étranger.
Un des critères sur lequel une civilisation
est jugée porte sur le degré des soins réservés
à ses membres plus âgés.
22
Bienvenue
chez POP SHOP !
La papeterie de Kinshasa
Immeuble Virunga - Boulevard du 30 Juin Gombe - Kinshasa
Humour Juif
« La caractéristique de l’humour juif est que, non seulement il prend son peuple en dérision et il
prend tout en dérision, avec beaucoup de tendresse, il ne se moque pas – ou alors si rarement –
des autres. C’est toujours le Juif la cible de l’anecdote. La blague juive fustige la méchanceté, la
bêtise, l’hypocrisie.» (Moïse Rahmani « Tu choisiras le rire… » Editions Pascal, page 13)
1) Shmulik rencontre Rabinovitch dans la rue :
- Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas vus ! Comment ça va ?
- Bien. En ce moment, j’écris mes mémoires.
- C’est magnifique ! Et vous êtes déjà arrivé au moment où je vous ai prêté 500 dollars ?
2) - Salut, Abraham ! Comment ça va ?
- Mal, David. Mon bilan est dans le rouge et la boutique tourne à perte….
- Pourquoi tu ne la fermes pas, alors ?
- Fermer ma boutique ? Et de quoi je vais vivre moi ?
3) Isaac dit à Moïse :
- Je suis malade mais je n’irai pas chez un médecin
parce que c’est trop cher.
- Isaac, je te conseille le docteur Goldberg ; il prend
20 dollars pour la première consultation, et les
suivantes sont à demi -tarif.
Isaac se rend alors chez le docteur Goldberg.
- Bonjour, docteur ! C’est encore moi…..
4) Le chancelier allemand visite Israël. Le 1er
Ministre lui montre l’auditorium Mann. Le
Chancelier, tout ému, lui dit : « C’est formidable
que vous ayez donné le nom de Thomas
Mann ». – « Ce n’est pas Thomas Mann, c’est
un autre Mann. » - « Ah bon ?
Qu’a-t-il donc écrit ? » - « Un gros chèque ».
Ces deux pages vous sont
aimablement
offertes par
24
5) L’avion d’El Al vient d’atterrir à l’aéroport
Ben Gourion de Tel-Aviv. Le commandant de bord annonce :
- Mesdames et Messieurs, nous venons d’atterrir à Tel-Aviv où
la température extérieure est de 20°. Nous vous prions de rester
assis et de maintenir vos ceintures attachées jusqu’à l’arrêt complet de l’appareil. Nous vous rappelons
que pour des raisons de sécurité, l’utilisation des téléphones cellulaires est interdite à bord.
A ceux qui sont encore assis, nous souhaitons un joyeux Noël et un agréable séjour en Terre Sainte.
Et à ceux qui sont debout et déjà en train de téléphoner bruyamment je souhaite une bonne fête de
Hanoucca et un bon retour chez eux. Et, à vous tous, je souhaite une bonne et heureuse année.
6) Depuis longtemps, Shimon distribue l’aumône, à chaque fin de mois, à deux frères juifs démunis.
L’un des deux étant décédé, l’autre se présente seul chez Shimon à la fin du mois qui suit.
Shimon lui tend un billet.
- Et mon frère, demande le mendiant ?
- Votre frère ? Mais il est mort.
- Et c’est vous qui héritez ?
Rebecca, l’épouse de Yossef, n’a pu
l’accompagner au Mur
des Lamentations à Jérusalem ;
elle transmet quand même
ses doléances par téléphone.
Et quelques courtes pour terminer :
7) Un fabricant de prêt-à-porter vient de mourir. Sur sa tombe toute fraîche, on peut lire l’inscription
suivante : « Ci-gît David Lévy. Mais la vente continue 125 rue du Sentier. »
8) Pourquoi la mariée va au Kotel (Mur des Lamentations) avant de se marier ?
- Pour s’habituer à parler devant un mur !
9) Dans une petite ruelle de Tel-Aviv, monsieur et madame
Bensoussan se promènent tranquillement lorsque soudain, dans le
dos de Monsieur Bensoussan, une voix menaçante murmure :
- La bourse ou la vie ?
- Prenez ma femme, elle est toute ma vie.
10) Madame Blumenthal rencontre madame Goldstein.
- C'est horrible. Léa, ma belle-fille, menace de quitter mon fils si je
continue à donner des conseils à mon fils et à me mêler de sa vie.
- Et que vas-tu faire ?
- Je vais la regretter.
11) Lu dans un livre de cuisine juive :
- Pour faire une omelette norvégienne, vous « empruntez »
quatre oeufs.
25
On en a parlé ailleurs !
1)
La plupart des grandes
villes israéliennes, TelAviv, Netanya, Rishon
Letsion, Beer Shava,
Rehovot, Ra’ananna,
Petah Tikva, appliquent
depuis quelques mois
le service du stationnement assisté par téléphone cellulaire. Le service PaNGo est mis à la
disposition de tous les habitants pour le stationnement dans les endroits réglementaires des villes
(marquage bleu et blanc). Pour activer le service,
il faut composer le numéro 4500, et en quittant le
parking, il faut rappeler le même numéro. Chaque
abonné reçoit une vignette à coller sur son pare
brise, qui permettra aux contractuels de vérifier si le
détenteur a véritablement activé le service PaNGo
pour stationner. Le propriétaire du véhicule recevra
une facture mensuelle détaillée de stationnement.
3) L’ex-président du
Nigeria
Olusegun
Obasanjo
(71 ans), nommé
émissaire des Nations unies en République démocratique du Congo,
n’était pas en terre
inconnue lorsqu’il a
foulé le sol congolais. En 1960, alors simple lieutenant, il y avait été envoyé comme Casque bleu
dans le cadre d’une mission de maintien de la paix.
Le futur général a même eu l’occasion d’y vivre ses
premiers émois militaires. Son épouse de l’époque,
Oluremi, les rapporte dans ses mémoires, où elle
raconte notamment la capture d’Obasanjo par des
rebelles aux abords de Bukavu, qui lui a valu d’être
enfermé dans le coffre d’une voiture.
Cinquante-quatre nouveaux hôtels et 20.000
chambres supplémentaires, à travers le monde,
d’ici début 2010 : Sheraton ne s’était jamais lancé
dans un tel programme. Pour atteindre ses objectifs, la chaîne du groupe Starwood Hotels & Resort
ouvre un nouvel établissement tous les douze jours,
que ce soit à Dallas, Minneapolis ou Washington,
mais aussi en Irlande, en Argentine, en Egypte et
en Chine. Les rêves de conquête du groupe américain ne s’arrêteront pas en 2010. Les prévisions de
croissance de l’enseigne comprennent de grands
établissements neufs comme le Sheraton Phoenix,
avec ses 1 000 chambres, ou le Sheraton Macao
(voir photo) avec ses 4 000 chambres. Il est également prévu de moderniser une centaine d’adresses
nord-américaines.
4) Les problèmes que traverse l’aviation accélèrent le
phénomène de consolidation des compagnies
aériennes en Europe. British Airways planifie ainsi
une fusion avec Iberia sur le modèle d’Air FranceKLM. Celle-ci a renouvelé, de son côté, son intérêt
pour une participation au capital d’Alitalia. Lufthansa
prend une longueur d’avance, acquérant coup sur
coup Brussels Airlines (45% du capital, avec l’option de devenir à terme l’actionnaire unique) et BMI,
second transporteur britannique (30% du capital et
prévoit de porter sa participation à 80%). Par le biais
de la compagnie belge, Lufthansa consolide sa présence en Afrique, et avec BMI, Lufthansa gagne un
accès privilégié à l’aéroport le plus convoité d’Europe, Londres-Heathrow. La compagnie allemande
est également prête à entrer au capital d’Austrian,
ainsi que de SAS Scandinavian Airlines.
2)
26
5) Après 9 mois de crise,
la R.D.Congo a repris ses relations de
coopération avec la
Belgique. « Les deux
pays conviennent de
normaliser leurs relations, d’instaurer et
d’entretenir un dialogue permanent, franc,
ouvert et constructif,
respectueux des institutions démocratiques et légitimes des deux Etats », indique une déclaration
signée par les Premiers ministres des deux pays.
La crise a éclaté en mai 2008 à la suite des propos
tenus par le ministre belge des Affaires étrangères,
Karel De Gucht, qui estimait que son gouvernement
avait « un droit moral sur la RDC et ses dirigeants ».
6)
tés durant cinq heures dans la Synagogue et ont
emmené les caméras de surveillance vidéo. Le président de la Communauté israélite du Venezuela,
Abraham Levi, a déclaré que cette attaque était le
résultat des déclarations antisémites formulées par
le gouvernement, suite à la guerre menée par Israël
contre Gaza. Il a déclaré que les Juifs se sentent
maintenant menacés et a demandé au gouvernement de leur garantir le droit de continuer à vivre
dans « leur » pays.
8) C’est finalement un laïc de droite, l’homme d’affaires Nir Barkat, élu avec 52% des voix, contre
43% pour son rival ultra-orthodoxe Meir Poroush,
qui a remporté en novembre la mairie de Jérusalem. Quant au milliardaire d’origine russe Arcady
Gaydamak, il n’a recueilli que 3,6% des voix. Les
250 000 palestiniens ont largement boycotté ces
Dans les rues poussiéreuses de Cotonou, la capitale économique du Bénin, on observe le défilé
des moto-taxis. Leurs conducteurs sont aisément
reconnaissables : ils portent des chemises jaunes,
des casquettes, et parfois des foulards sur la
bouche pour se protéger de la pollution qui étouffe
la ville. Beaucoup d’expatriés montent chaque jour
sur ces engins qu’on appelle « zemidjan » (« fais
vite » dans la langue locale) ou « zem ». « Si je
prend ma voiture, je mets près de deux heures pour
me rendre au centre-ville. Le zem va me conduire
en moins d’un quart d’heure », explique-t-on. Leur
profession est solidement organisée autour de
deux puissants syndicats qui font la pluie et le beau
temps. Nul ne peut se permettre de les ignorer. Il
suffit que les conducteurs mettent pied à terre pour
que l’économie soit paralysée. Ils sont 200 000
dans le pays, dont la moitié à Cotonou.
7) Le vendredi 30 janvier vers 22 heures, donc en
plein Shabbat, 15 personnes, fortement armées,
ont pénétré par effraction dans la Synagogue de
Caracas (capitale du Venezuela) ; ils ont inscrit
des slogans antisémites sur les murs et ont jeté
par terre les rouleaux sacrés de la Torah ainsi que
d’autres objets du culte. Les profanateurs sont res-
municipales. Le nouveau maire affirme être indépendant, mais il a fait alliance avec l’extrême droite
et les religieux nationalistes pour assurer son siège.
S’il se dit proche de la tradition juive sans être religieux, c’est pourtant en soufflant dans un Shofar,
la traditionnelle corne de bélier, qu’il a claironné sa
victoire. Il entend attirer chaque année dix millions
de touristes, contre deux millions actuellement. Il a
fait fortune en créant, en 1988, une société spécialisée dans les logiciels de protection informatique.
9) Les expériences de services bancaires par téléphonie mobile offrent de nouvelles opportunités à
tous ceux qui ne disposent pas de compte. Lancé
27
en mars 2007 au Kenya par Safaricom (partenaire
du groupe Vodafone), le transfert d’argent via un
téléphone mobile a remporté un succès fulgurant.
Aujourd’hui, près d’un million de dollars sont ainsi
échangés chaque jour via M-pesa (pesa signifie argent en swahili). Une carte SIM Safaricom et une
pièce d’identité suffisent. Pour envoyer de l’argent, il
faut juste adresser un SMS au destinataire. Ce dernier n’a plus qu’à se rendre dans une boutique partenaire pour retirer la somme transmise. Le montant du
transfert peut atteindre au maximum 352 euros, mais
il est possible de conserver jusqu’à 500 euros dans
un compte virtuel. Chaque opération est facturée
1,70 euro. Dans un pays comme le Kenya, on compte
10 millions de téléphones portables en circulation.
10)
La loi de programmation militaire prévoit l’acquisition d’un nouvel Airbus A330-200 pour les
déplacements du président de la République
française et des autorités gouvernementales. A
plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy a exprimé le
souhait d’avoir son propre Air Force One, l’avion
du président américain. L’armée de l’air va donc
acheter d’occasion un gros Airbus qui vole actuellement sous les couleurs d’Air Caraïbes. Deux
avions d’affaires Falcon 7X, le dernier né de Dassault, seront également commandés. Avec la modernisation des moyens de transmission à bord,
l’installation d’autoprotection contre les missiles et
les équipements d’évacuation sanitaire, la facture
atteindra 280 millions d’euros.
11) A Madrid, lors d’une conférence interreligieuse, le
roi Abdallah d’Arabie saoudite a serré la main
à des rabbins. Une première dans l’histoire de
cette monarchie ultraconservatrice, guidée par le
28
wahhabisme, la doctrine rigoriste de l’islam sunnite. Le forum, organisé par la Ligue islamique
mondiale, a accueilli des dignitaires juifs, musulmans, chrétiens et bouddhistes. C’est le roi Abdallah qui a lancé l’idée. Depuis son accession
au trône en 2005, le « Serviteur des deux Saintes
Mosquées » (La Mecque et Médine) fait bouger les
lignes. En 2007, il a rencontré le pape au Vatican.
En juin dernier, il a organisé une rencontre à La
Mecque, consacrée à l’amélioration des relations
entre sunnites et chiites. C’est quasi surréaliste.
« Un miracle », disent certains.
12) Le 15 novembre 1908 est la date à laquelle
l’Etat
Indépendant
du Congo, propriété
privée du roi des
Belges, Léopold II,
est
officiellement
devenu une colonie
belge, après le vote
d’une loi, dite « Charte
coloniale ». Ce transfert n’est que l’aboutissement d’un long engagement de Léopold II, intéressé par l’Afrique, principalement pour y développer des activités commerciales, après des échecs
en Chine, au Japon, à Bornéo et dans le Haut-Nil.
Ce sont la pression de l’opinion publique et les
manœuvres diplomatiques qui ont conduit à la fin
de la souveraineté de Léopold II sur le Congo. Le
15 novembre 2008, centième anniversaire de cet
événement, a été célébré sans le moindre faste ni
à Bruxelles ni à Kinshasa.
13) Le parachute doré
était une affaire
qui roulait bien.
Alan Fishman a
été engagé durant
18 jours en tant
que P.D.G. de la
banque Washington Mutual (WaMu).
Quinze jours qui
valent de l’or. En
cadeau de bienvenue, il perçoit 8,5 millions de
dollars. Ensuite, la crise financière aidant, les petits épargnants désertent la banque et l’administration Bush confie les actifs de WaMu à une autre
banque, J.P. Morgan, en licenciant Alan Fishman.
Son contrat prévoyant une indemnité de sortie de
7,5 millions de dollars, c’est bel et bien 18 millions
de dollars (tout compris) qu’il a perçu pour 18 jours
de travail. Une crise qui rapporte !
renversement du régime en place à Antananarivo. Telle est, à l’évidence, le dessein d’Andry
Rajoelina, 34 ans, le maire de la capitale malgache, ancien disc jockey aujourd’hui responsable de deux sociétés spécialisées dans l’affichage publicitaire. Dénonçant la «dictature» du
président Ravalomanana, le maire a appelé aux
rassemblements qui ont dégénéré en pillages et
provoqué une répression. Ces manifestations ont
causé la mort de dizaines de personnes. Le maire
a déclaré prendre la tête d’une «transition démocratique» et affirmé vouloir organiser une élection
présidentielle «dans deux ans maximum». De son
côté, le président malgache, Marc Ravalomanana
a annoncé qu’il comptait conserver le pouvoir. En
2001, lui-même chef d’entreprise, avait utilisé
la mairie d’Antananarivo comme tremplin. S’appuyant sur le mécontentement populaire, il avait
fini par être élu puis proclamé président au terme
d’une longue crise où la rue avait pesé en sa faveur.
14)
Même dans l’émirat de toutes les folies, la crise
financière commence à marquer les esprits. Les
grandes fortunes locales perdent en bourse et
leur enthousiasme baisse. Dernière manifestation en date de ce nouveau réalisme : un projet
immobilier de 95 milliards de dollars, annoncé
en octobre à Dubaï, va être revu en raison de
la crise financière internationale. Le promoteur
a expliqué avoir constaté « un changement dans
la demande des investisseurs » en raison du ralentissement de l’économie mondiale. Bref, les
acheteurs potentiels de surfaces de bureau ou de
logement sont devenus plus frileux et il se doit de
« répondre rapidement à cette évolution du marché ». Les promoteurs sont donc en train de revoir
leur stratégie ainsi que le lancement et l’exécution
du projet « Jumeira Gardens », un immense jardin
suspendu et un complexe de six tours de 30 et 40
étages reliées par une verrière à laquelle de la végétation sera attachée. Ce projet pharaonique ne
verra peut-être jamais le jour…..
16) Coca-Cola veut débourser 2,4 milliards
de dollars pour racheter
Huiyuan
Juice Group et devenir numéro un des
boissons non alcoolisées en Chine. Il
s’agit de la plus grande OPA réalisée dans ce pays
par une entreprise étrangère. La multinationale
américaine, déjà présente avec ses soft-drinks, investit dans les jus de fruits, un rayon bien plus dynamique. Danone, qui possède 23% de Huiyuan,
a annoncé qu’il céderait ses titres, encaissant ainsi
une plus-value de 100 millions d’euros. Coca-Cola
réalisera ainsi un grand bond en avant, consolidant sa position économique en Chine.
17)
15)
Par trois fois déjà depuis l’indépendance de Madagascar en 1960, des émeutes ont abouti au
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur
la ville de Kinshasa ont provoqué une véritable
hécatombe des batraciens dans la capitale de
la République démocratique du Congo. Des centaines de grenouilles et un peu moins de crapauds
sont découverts morts après les pluies diluviennes.
29
Ils ont été électrocutés par de nombreux fils électriques dénudés posés à même le sol après les réparations de fortunes exécutées par les riverains
des grandes routes. A cause des fréquentes coupures d’électricité, des citoyens peu scrupuleux se
sont mis à raccorder de manière frauduleuse les
lignes électriques entre quartiers. Malheureusement, le travail ne se faisant pas dans les règles
de l’art, des lignes dénudées se retrouvent posées
à même le sol, et parfois dans le creux des routes
défoncées. L’eau en contact avec ces fils dénudés
électrocute ces batraciens, et souvent aussi des
habitants de la capitale.
18) Le taux d’acquisition de la nationalité, qui mesure le
nombre d’étrangers
devenus des nationaux
pour mille
habitants, est relativement élevé en
Belgique, selon un rapport publié par Eurostat.
Avec 3,0 nationalités acquises pour 1000 habitants en 2006, la Belgique double le taux moyen
de l’Union européenne, qui se situe à 1,5 pour
mille. Ce taux correspond à 31 860 nationalisations pour 735 000 au total dans l’UE. De tous les
pays européens, la Lettonie est de loin le pays qui
nationalise le plus d’étrangers, avec un taux de 8,3
pour mille, devant la Suède (5,7 pour mille), l’Estonie (3,6) et l’Autriche (3,1). En valeur absolue, ce
sont le Royaume-Uni et la France qui ont nationalisé le plus d’étrangers en 2006, à respectivement
154 015 (soit 2,5 pour mille) et 147 868 (2,3 pour
mille).
avec le succès que l’on connait. Le film raconte
tous ces épisodes par le menu : cuites, dragues,
accidents de voiture à répétition,… Pourtant, le cinéaste peine à convaincre, Georges Bush ressort
du film plutôt sympathique. Il avait tout contre lui,
et pourtant il est devenu président de la première
puissance mondiale. Plutôt que le brulot annoncé,
« W » est un formidable message d’espoir.
21)
Les uns licencient ou délocalisent, Rolls-Royce
recrute. Le célèbre marque anglaise, aujourd’hui
propriété de l’allemand BMW, mais toujours fabriquée dans le West Sussex, a embauché deux
cents salariés en 2008 et compte en faire autant en 2009. En effet, les ventes ont augmenté
de 40% en 2008. La solidité de Rolls-Royce repose essentiellement sur la fidélité de sa clientèle
moyen-orientale, mais aussi sur le succès rencontré par le dernier modèle de la marque, la Phantom
Drophead Coupé (voir photo). En outre, comme
Lamborghini et Ferrari, Rools-Royce fabrique des
voitures à la commande. « Ils ne sont pas à l’abri
des difficultés, mais il est exact qu’ils sont un ».
22)
19)
La rumeur allait bon train : le film d’Oliver Stone
sur Georges Walker Bush, « W », serait un brûlot. Le 43e président des Etats-Unis en sortirait en
lambeaux. La preuve ? Les studios d’Hollywood
avaient pris peur ; ils avaient refusé le film et le
réalisateur était allé chercher des financements en
Europe, en Australie et en Chine. De fait, le film
du réalisateur américain le plus fasciné par la Maison-Blanche – il a déjà à son palmarès « JFK »
et « Nixon » - dit tout sur « cet homme ordinaire
qui bafouille ». Porté sur le bourbon, la bière, les
bretzels et les jupons, « W » se lance en politique,
30
Alors que le président Obama s’est dit prêt
à dialoguer avec Téhéran s’il « desserre le
poing », le président iranien Ahmadinejad exige
lui, en contrepartie des Etats-Unis, qu’ils retirent
leurs troupes à travers le monde, présentent des
excuses pour tous les « crimes » commis contre
l’Iran, et cesse de soutenir Israël. Si la nouvelle
administration américaine a décidé de tenter d’instaurer un dialogue direct avec Téhéran, Barack
Obama a mis l’Iran en garde, l’appelant à « respecter les exigences du Conseil de sécurité de
l’ONU qui demande l’arrêt de son programme de
développement nucléaire ». Téhéran n’a pas l’air
de vouloir desserrer le poing dans l’immédiat. A
cette allure, le rapprochement avec Washington
ne sera sans doute pas pour demain. (photo truquée).
reprend le nom de Delta Airlines, sera basée à
Atlanta, emploie 75 000 personnes, possède 775
avions et vole sur cinq continents. La fusion repositionne en particulier Atlanta comme le hub mondial du nouveau groupe et donne accès à Delta à
un hub clé, celui de Northwest Airlines à Tokyo.
Les deux compagnies continueront d’opérer indépendamment jusqu’à la disparition complète de la
marque Northwest.
23)
25)
Le recul de la ligne côtière de la Mer Morte est
une évidence, et la distance séparant les hôtels
des rives du fameux lac salé oblige désormais
les vacanciers à prendre une navette. Son niveau
baisse en moyenne d’un mètre par an. Parce que
le principal affluent de la Mer Morte, le Jourdain,
est réduit depuis longtemps aux dimensions d’une
simple rivière, et il subit lui-même les conséquences de l’appauvrissement du lac de Tibériade. Mais c’est surtout l’exploitation industrielle
de ses ressources en sel qui est à l’origine de sa
dégradation : 94% des eaux alimentant le lac salé
sont exploités par l’homme. Les nombreuses infrastructures touristiques établies autour de la Mer
Morte en subissent naturellement le contrecoup :
elles subiraient une perte de 18 millions d’euros
par an. Une des solutions serait le « Canal de la
Paix ». Ce canal devrait être creusé depuis la Mer
Rouge. Une partie des eaux pompées se déversera dans la Mer Morte, une autre étant destinée à
être dessalée et à alimenter en eau douce la Jordanie, la Cisjordanie et le sud d’Israël. Mais ce canal est loin de faire l’unanimité. Les conséquences
du mélange d’eaux pompées de la Mer Rouge à
celles de la Mer Morte sont des plus incertaines.
24) La plus importante
fusion
de l’histoire de
l’aviation américaine
s’est
produite entre
Delta Airlines
et Northwest.
Une transaction
de 2,8 milliards
de dollars a ainsi créé la plus grande compagnie
américaine, supplantant American Airlines ; elle
A la demande de la Fondation contre le cancer,
une enquête a été menée auprès de 4 000 belges
de plus de 15 ans : les fumeurs sont en augmentation en Belgique, représentant 30% de la population en 2008, contre 27% l’année précédente.
Cela faisait six ans que ce n’était plus arrivé. La
Belgique compte environ 5 860 000 non fumeurs,
2 840 000 fumeurs et 1 630 000 ex-fumeurs. Le
pourcentage de fumeurs est de 29% en Flandre,
29% à Bruxelles et 32% en Wallonie. D’après la
Fondation, cette augmentation est liée au fait que
rien n’est fait pour pousser les gens à arrêter :
augmentation de prix, interdiction généralisée de
fumer dans les endroits publics. Le numéro de
téléphone de Tabac-Stop apparaît sur 71% des
paquets de cigarettes et oriente le fumeur vers
une ligne d’information et de conseils, en proposant un accompagnement pour arrêter de fumer.
Actuellement, 47% des fumeurs ignorent encore
l’existence de cette ligne.
26) Tenke Fungurume Mining (TFM) est une importante mine à ciel ouvert en cours de développement pour la production, dès juin 2009, du cuivre
et du cobalt au Katanga. Les travailleurs s’affairent sur plusieurs chantiers pour construire la mine
de Tenke Fungurume et ses dépendances. Les
lourds travaux de construction sont d’ailleurs en
voie d’achèvement. La fin de la construction de la
31
mine est prévue pour fin mars 2009. TFM couvre
170 km2 sur l’ensemble de ses cinq gisements.
Les sondages évaluent à quelques 80 millions de
tonnes de minerais à exploiter pendant environ 75
ans. La production initiale sera de 115 000 tonnes
de cuivre et 8 000 tonnes de cobalt par an. Cette
production va progresser pour atteindre l’objectif
de 400 000 tonnes de cuivre par an. Le coût du
développement de la première phase est évalué à
environ 1,9 milliards de dollars. TFM figure parmi
les plus gros employeurs de la République démocratique du Congo, après la Gécamines ; elle emploie 6 116 agents et cadres, dont 98% de Congolais. TFM est une joint venture entre trois parties :
Freeport-McMoRan Copper & Gold (57,75%),
Lundin Mining Corporation (24,75%) et Gécamines (17,50%). TFM a également investi dans la
construction de 192 logements pour cadres sur 19
hectares. Enfin, Tenke Fungurume Mining s’est engagée à respecter et protéger l’environnement.
celle des autres matières premières, dont les cours
ont plongé de 62% sur la même période. Le grand
responsable est le Brésil qui prévoit un déficit de
8 millions de sacs sur la prochaine récolte qui pourrait être limitée à 36 millions de sacs, soit un déclin
de plus de 20% par rapport à la cueillette de 2008.
En cause, la diminution des engrais utilisés par les
planteurs qui doivent faire face à un accès limité au
crédit et à des prix de vente en déclin. Sans compter que le rendement des caféiers, qui suit un cycle
bisannuel, entrera dans sa période maigre en 2009.
Il y a quelques semaines, l’Organisation Internationale du Café (OIC) avait déjà averti qu’en dépit de
la récession, la consommation mondiale progressait, de 125 millions de sacs en 2007 à 128 millions
en 2008 et 130 millions en 2009. L’OIC a confirmé
qu’il y avait des raisons de croire à une remontée
des cours car cela dépend aussi de facteurs comme
la météo, le taux du dollar et la demande mondiale.
28)
27)
La crise mondiale a sonné la fin de l’envolée des
prix des matières premières, mais le café résiste
mieux à la baisse des cours que les autres matières premières. En cinq mois, la livre d’arabica
a vu sa valeur décliner que d’un tiers sur le marché. Cette baisse demeure bien plus limitée que
32
Steven Spielberg débute le tournage des Aventures de Tintin et vient de révéler que l’interprète de
Tintin dans « Le secret de la Licorne » et le « Trésor
de Rakham le Rouge » sera l’acteur anglais Jamie
Bell, l’inoubliable Billy Elliot. Daniel Craig et Gad Elmaleh participeront également à cette aventure. Le
premier album traduit en hébreu a été, en 1964, le
« Sceptre d’Ottokar » (photo). Tintin, en hébreu, se
prononce Tinetine. Milou est devenu Shlagi, la professeur Tournesol s’est transformé en professeur
Calculus, et les Dupont et Dupond en Thompson et
Thomson. Par contre, il a été difficile de traduire en
hébreu les « mille millions de mille sabords de tonnerres de Brest » du très cher Capitaine Haddock.
33
La Congrégation Israélite d’Elisabethville / Lubumbashi
- 2ème partie et fin -
Ces pages traiteront de quelques principales sociétés commerciales appartenant à des Juifs ayant
vécu à Elisabethville-Lubumbashi, mais aussi des écoles fréquentées par les jeunes juifs. Il y aura
également des photos souvenirs qui nous ont été transmises par des anciens de cette Congrégation ou
leurs descendants.
Nous aimerions corriger une erreur qui s’est
glissée à la page 29 de la 12ème édition de la revue
Kadima ; en effet, le jeune Bar Mitzva sur la photo
ci-contre est Elie Hasson, et non Yelly Alhadeff.
Nous présentons nos excuses aux deux personnes
citées.
Voici la photo prise
le jour de la Bar
Mitzva de
Yelly Alhadeff lors
du Kiddouch offert
par ses
parents à leur
domicile. Sa
maman, madame
Berta Alhadeff,
âgée de 95 ans,
vit aujourd’hui à
Ashdod (Israël).
34
Les Bar Mitzva d’Eliakim Cohen (aujourd’hui à Cape Town) et de Moïse Benatar (installé à Paris)
Cérémonie de Bar Mitzva de Méïr Levy
Bar Mitzva d’Aslan Piha (juillet 1962), ici en compagnie
du président du Katanga, Moïse Tshombe
Les membres de la Communauté juive du Congo, principalement celle d’Elisabethville, passage
presqu’obligé avant de s’installer au Congo, ont exercé une carrière commerciale ou industrielle
importante. Quelques uns étaient employés de grosses entreprises n’appartenant pas exclusivement
à des Juifs. Mais quelques personnalités se sont distinguées et ont fait de la Congrégation israélite
d’Elisabethville ce qu’elle est devenue.
Salomon Benatar fut le premier sépharade de Rhodes à fouler le sol katangais, entre 1905 et 1910,
après un séjour en Rhodésie et au Mozambique. Il a alors vingt-six ans. A Elisabethville, il installera
le siège de son magasin entre la future poste et la future gare. Après son passage dans la colonie
anglaise, il a anglicisé son prénom en SOLOMON. La société Solbena (Solomon Benatar) est née et
deviendra un des géants commerciaux du Congo et une des plus grosses affaires juives du pays, avec
des magasins et des usines textiles. Après des études à Paris, ses fils, Gabriel et Jacques, rejoignent leur
père à Elisabethville et travaillent dans l’entreprise paternelle. Ses deux autres fils arriveront plus tard.
Solbena à Elisabethville (Lubumbashi), avenue Moëro – et vue de l’intérieur du magasin
35
L’usine textile et les ateliers de confection de Solbena à Elisabethville/Lubumbashi
David Benatar et quelques employés
Solly Benatar salué par Mobutu
Les quatre fils de Solomon Benatar
A partir de 1963, Solly Benatar, fils de Gabriel, revient à Elisabethville après des études supérieures
à Bruxelles, pour aider son père et ses oncles. En 1966, il prend en main les destinées de Solbena qui
deviendra un modèle à suivre. En 1987, le groupe est vendu.
Maurice J. Alhadeff, un des rares juifs que tout le monde appelait « Monsieur », est né à Rhodes, en 1895,
et est arrivé au Katanga en 1911. Il n’avait que 17 ans, et ouvre son premier magasin à Elisabethville.
Grâce aux chemins de fer, il rejoint Jadotville (Likasi) où il ouvre un nouveau magasin. Durant la 1ère
Guerre mondiale, il retourne à Elisabethville et ouvre un négoce aux alentours de la Mine de l’Etoile. A la
tête d’une affaire qui n’arrête pas de prospérer, il construit la première maison en briques d’Elisabethville.
Il a alors vingt ans. La boutique Rodina restera le fleuron lushois de l’empire qu’il a construit au Congo.
Il s’installera par la suite à Léopoldville/Kinshasa, et sera d’ailleurs le fondateur et le premier président
de la Communauté israélite de Kinshasa.
Il a côtoyé des grands de ce monde : des présidents américains, tous les présidents et les chefs de
gouvernement de l’Etat d’Israël depuis 1948. Il fut d’ailleurs l’invité personnel de David Ben Gourion lors
de la déclaration d’Indépendance.
Maurice J. Alhadeff
36
La boutique Rodina à la place de la Poste
La boutique Rodina ( X sur la photo) a été complètement rasée dans les années 1970 – ici, la place de la Poste
Ruben, Benjamin et Béni Amato sont nés en Turquie. Ruben arrive à Elisabethville en 1920. Benjamin
en 1925 et Béni en 1927. En 1935, ils créent le groupe Amato Frères, commerce de gros, société
d’importation et d’exportation, minoteries, huilerie, savonnerie. En 1945, ils fondent une scierie, et en
1952, une usine textile.
A partir de cet instant, Ruben,
Benjamin et Béni
(de gauche à droite)
décident d’ouvrir des magasins
et des usines dans toutes les
grandes villes du Congo
Les frères Amato ont été un moteur indéniable de l’établissement de la Communauté juive du Katanga
et ont financé une partie de la synagogue d’Elisabethville. Au 30 juin 1960, Amato Frères est un des plus
grands groupes privés du Congo. La « zaïrianisation » de 1974 et les pillages de 1991 et de 1993 auront
des conséquences désastreuses sur ce groupe. Les fils de Benjamin, Robert et Michel, et la fille de
Béni, Claudette, sont au Congo et souhaitent redémarrer leurs affaires.
37
Nissim Hazan, qu’on appelait plutôt Nelson, né en Turquie en 1902, arrive à Elisabethville en 1926,
venant du Caire où était installée sa famille. D’abord employé, il ouvre quelques années plus tard son
propre commerce d’alimentation et s’oriente vers l’importation. En 1929, il fait venir son frère Léon Hazan,
et fonde la firme Hazan Frères qui deviendra, en 1942, la s.p.r.l. Soco dont les bâtiments sont toujours
situés sur l’ancienne avenue de l’Etoile. Malgré ses occupations, Nelson Hazan trouve le temps d’être
membre actif, puis président de la « Hevra Kadisha » (société juive d’inhumation). Grand donateur au
sein de la Congrégation, il se dépensait en faveur de plusieurs œuvres philanthropiques.
Nelson et son épouse Vida
Léon Hazan, le jour de son
100e anniversaire.
Il est décédé à l’âge
de 102 ans.
A droite, la SOCO
telle qu’elle se présente
aujourd’hui à Lubumbashi
Isidore Levy, né à Rhodes en 1915, arrive au Congo en 1929. Il a alors quatorze ans. Il sera pensionnaire
chez les Pères Salésiens, au Collège Saint François de Sales, à Elisabethville, pendant un an. Ses frères
étaient arrivés au Congo quelques années avant lui.
Il travaillera dans la firme familiale, entre Elisabethville et Kamina,
jusqu’en 1939.
Cette même année, il ouvre son propre atelier de réparation de
voitures et camions, à Kamina, et ensuite à Elisabethville où il
créera, avec son beau-frère, David Alhadeff, un garage et une
société de ventes de pièces de rechange. Piesauto est née ; elle
sera la seule société juive de pièces de rechange. Isidore ouvrira,
par la suite, des succursales dans plusieurs villes du Congo.
Après l’indépendance, il s’installera à Léopoldville.
Piesauto existe toujours à Kinshasa, et fêtera l’an prochain ses
70 ans d’existence.
Isidore Levy est décédé à Bruxelles le 27 juillet 2005. Son fils,
Vico, lui a succédé.
Léon Hasson, né en 1916 à Rhodes, arrive à Elisabethville en 1936. Il a donc 20 ans. Travaillant d’abord
avec son beau-frère Bohor Israël, il se met très vite à son compte en ouvrant, d’abord un, puis deux
magasins distribuant des articles de consommation courante pour les indigènes. En 1939, il fait venir
38
son frère Asher qui quitte Rhodes à bord du dernier bateau transportant des Juifs. De petits points de
vente répartis dans la province du Katanga, ils fondent la société Léon Hasson & frère, une affaire de
commerce en gros, et accroissent considérablement leurs affaires en créant des filiales dans toutes les
provinces. Ils s’installent ensuite à Léopoldville où ils ouvrent plusieurs usines.
Léon Hasson
L’intérieur de l’un des magasins
Asher Hasson
En un demi-siècle, Léon et Asher Hasson ont réussi à créer un géant commercial et industriel au Congo.
Malheureusement, les événements de 1991 auront raison d’eux. Leurs entreprises seront pillées. Mis en
veilleuse assez longtemps, le groupe a relancé ses affaires à Kinshasa depuis quelques années.
Les dons des deux frères Hasson tant à la Communauté juive, à Elisabethville (Lubumbashi) et à Léopoldville
(Kinshasa) qu’à l’Etat d’Israël étaient exemplaires et resteront inoubliables. Asher Hasson est décédé à
Bruxelles en 1998 et Léon Hasson quelques années plus tard. (voir leur histoire dans la revue n° 2 de Kadima)
Simon Israël arrive à Elisabethville en 1928. Il n’a que 17 ans, mais deviendra très vite adulte. Après
avoir appris le métier chez Maurice Alhadeff à Albertville/Kalemie, il s’installera dans la province du Kasaï
où il résidera pendant plusieurs années entouré de la nombreuse famille qu’il a fondée avec son épouse,
Allegra Cadranel, qui est décédée à Bruxelles en janvier 2008. Ses affaires se développent ; Simon Israël
gagne bien sa vie et fait venir de Rhodes ses frères Josué, en 1937, et Jacques, quelques mois plus
tard. Le groupe SIMIS (de son nom Simon Israël) est né. Il sera aussi le président de la Communauté
juive de Luluabourg. Il ouvrira très vite des succursales à Elisabethville d’abord, à Léopoldville ensuite,
et enfin dans toutes les grandes villes du Congo. Fin 1960 il s’installe avec sa famille à Bruxelles et
s’occupera de ravitailler ses différentes sociétés du Congo. En 1989, Simon Israël retournera au Congo
pour faire ses adieux à ce pays qu’il a toujours considéré comme sa seconde patrie. Il décèdera à
Bruxelles en août 2000. (voir son histoire dans la revue n° 8 de Kadima).
A gauche, Simon Israël est reçu, en 1989, par son ami Mobutu, sur son bateau.
A droite, Simon et ses frères, Josué (au centre), plus de 90 ans aujourd’hui vit à
Bruxelles, et Jacques, décédé à Bruxelles.
Il y avait à Elisabethville trois grandes écoles. Le Collège Saint-François de Sales, l’Institut MarieJosé et l’Athénée Royal qui deviendra en 1960 l’Institut International et en 1962 le Lycée Kiwele.
39
Le Collège Saint-François de Sales, école pour garçons, date de 1911 ; c’est en 1912 que le premier élève
européen est inscrit. 400 élèves y suivent des cours en 1940. Près de 800 élèves fréquentent le Collège en
1960. Aujourd’hui, l’établissement se nomme Institut Imara. Le pensionnat existe depuis 1945.
Vue aérienne du Collège (en bas à gauche), de l’Institut (en bas à droite) et de l’Athénée (en haut à droite)
Les humanités secondaires vers 1964
Le même lieu en 2005
La piscine du Collège (datant de 1928) telle qu’elle était fréquentée vers 1962, et à l’état d’abandon actuellement.
40
L’Ecole officielle pour Européennes est inaugurée le 22 juillet 1912 avec 13 élèves, dont 9 belges et
4 anglaises. Pendant les 10 premières années, le nombre d’élèves passent à 140. Internat, externat,
enseignement primaire d’abord, secondaire plus tard, musique, ouvrage manuel et dactylographie. En
1930, l’école est baptisée « Institut Marie José ». Avant l’indépendance de 1960, le nombre d’élèves a
dépassé le cap des 2000.
La cour de récréation de l’enseignement secondaire.
Aujourd’hui, l’école s’appelle « Lycée Tuendele »
A gauche, madame Ruth Levy, épouse du Bakoah
(chef des scouts), 1ère élève inscrite à l’école, et à
droite la 2000e élève inscrite en 1957
1964 - 1965
Classe de 5e moderne
On reconnait Myriam Alhadeff
à la 3e rangée
(avec les cheveux longs)
et derrière elle, à moitié cachée,
Juliette Tarica.
L’Athénée Royal d’Elisabethville, école officielle, mixte et non confessionnelle, a été fondé en 1946 par
le gouvernement colonial. L’ensemble scolaire comprenait un internat, des écoles gardienne, primaire,
secondaire, technique et artistique. En 1948, 395 élèves étaient inscrits à l’Athénée. Il y en avait plus
de 1 200 en 1960. A l’avènement de l’indépendance, l’école changea de nom pour devenir l’Institut
International. Les cours pouvaient êtres suivis en français ou en néerlandais. Les élèves avaient le choix
entre les cours de religion catholique, protestante ou israélite, et le cours de morale. En septembre 1962,
les autorités katangaises décidèrent de donner à l’Institut le nom du ministre de l’Education nationale et
père de l’hymne katangais, la Katangaise. L’école s’appellera désormais « Lycée Kiwele ».
L’entrée de l’école et la section secondaire en 1962, à gauche, et en 2006, à droite, complètement abandonnée
41
1966 – 1967
Classe de 5e moderne
On reconnait à la deuxième
rangée, à droite
(à côté du professeur),
Esther Avzaradel, et, à ses côtés,
Rosy Notrica.
Toutes les deux vivent
aujourd’hui
en Afrique du sud.
Des lecteurs habituels de notre revue, et désireux de partager des souvenirs enfouis, nous ont fait parvenir
des photos vieilles de 30, 40 et même plus de 50 ans. Nous tenons à les remercier et reproduisons cidessous ces images qui prouvent, s’il en est encore nécessaire, que la Communauté juive de Lubumbashi
a eu une histoire riche d’événements et d’émotions. Un demi-siècle plus tard, les « anciens » aiment
encore parler et reparler de cette période qu’ils n’oublieront jamais.
Cette photo a été prise
au Stade de la Victoire,
en 1954, probablement
lors d’une manifestation
organisée par les
autorités coloniales.
Au centre de la photo :
Albert Mergian et Jacques
Hanan (portant un
chapeau noir), avec leurs
épouses, Oreta et Julia.
En 1961, évènement
communautaire à la Salle
Weizman. On voit, entre
autres, sur cette photo :
Albert Hasson, Becky Cohen,
Eliakim Cohen, Jacques
Hasson, Samy Angel, Avram
Hasson, Jojo Mallel, Loulou
Wabba.
Ces jeunes gens, sexagénaires
aujourd’hui, vivent à Cape
Town, à Johannesbourg, à
Bruxelles ou à Caracas.
42
La photo de gauche a été prise lors de la Bar mitzva de Freddy Menache, et celle de droite à l’occasion
d’un mariage dans la Communauté – les deux images datent de 1966 à 1968. On y voit : Esther
Taraboulos, Leon Shemaria, Rosy, Laura et Liliane Notrica, Sarah Capellouto, Isaac Habib, Alit Cohen,
Renée Soriano, Sonia Menache, Isaac Piha, Mathy, Moshi et Sadoc Alhadeff, Maurice Habib, Vicky et
Shelly Hanan, Béni Eskenazi, Myriam et Maurice Alhadeff, Boaz Menashe, Mazly Notrica, Rebecca et
Mattéo Coné, Jacky Alhadeff.
La photo ci-dessous est déjà parue dans notre édition précédente, mais il nous a été demandé de donner
un nom à chacun de ces enfants de la classe de religion juive (année scolaire 1963/1964) ; une de nos
lectrices assidues, qui, par ailleurs, se trouve sur la photo, s’est adonnée à cet exercice périlleux.
Derrière, de gauche à droite : Ruby Menasce, Pauline Mizrahi, Eliakim Leon, Claude Profeta, Marcel
Danon, X, Patrick Menashe, Marcel Cohen, Claude Franco, Harry Menache et Ilan Cohen.
Devant, de gauche à droite : Rose Almeleh, Esther Capellouto, Sarah Benatar, Renée Notrica, Tsipi Piha,
Rina Notrica et Michèle Menashe.
Aujourd’hui âgés d’environ 55 ans, ils sont tous éparpillés dans les quatre coins du monde : Canada,
Belgique, Israël, Mexique, France, Afrique du Sud, Espagne, mais plus personne ne réside au Congo.
43
Elisabethville/Lubumbashi, cette « perle » de l’Afrique centrale, a toujours présenté un visage souriant à
tous les visiteurs. Ceux-ci sont unanimes pour vanter ses charmes sous un soleil généreux, sa végétation
luxuriante et toujours verte, le choix d’une urbanisation toute en étendue plutôt qu’en hauteur, les couleurs
éclatantes des façades de ses avenues bordées d’essences exotiques des plus décoratives. Comment
ne pas tomber amoureux de ces flamboyants de couleur rouge sur un fond de ciel bleu et comment ne
pas être frappé par les stupéfiants jacarandas aux grappes mauves, abondantes et lourdes ?
Deuxième ville du pays, elle est située à 1220 mètres d’altitude sur un plateau dominant les gorges de la
rivière Lubumbashi. Son climat comporte une saison sèche de six mois et des températures moyennes
relativement fraîches. Située à 114 km de Jadotville/Likasi, 306 km de Kolwezi, 616 km de Kamina et 2916
km de Léopoldville/Kinshasa, Elisabethville comptait 15 000 Européens et 1 000 000 de congolais au moment
de l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960. Les liaisons étaient faciles avec la côte atlantique par le chemin
de fer de l’Angola (Lobito), avec l’océan Indien, par le Mozambique (Beira), et avec l’Afrique du Sud par la
Rhodésie (Salisbury, actuellement Harare).
Lors de sa fondation, la ville reçu officiellement le nom d’Elisabethville, référence à la reine des Belges,
Elisabeth, épouse du roi Albert Ier. Ce nom subsistera jusqu’au 2 mai 1966, date à laquelle le président Mobutu
« zaïrianisera » tous les noms étrangers. Elle prend alors le nom de la rivière qui la borde : Lubumbashi.
Le 11 juillet 1960, Moïse Tshombe, élu provincial, s’autoproclame président de l’Etat Indépendant du Katanga
au micro du studio de Radio-Collège, station appartenant au Collège Saint-François de Sales. L’ONU refusa
de reconnaître le Katanga et empêcha la Belgique et la France de l’appuyer. L’ONU envoya même des
troupes pour rétablir le régime de Léopoldville. Et ce n’est qu’en 1963, que Tshombe devra reconnaitre la fin
du nouvel Etat.
Moîse Tshombe et le ministre Kibwe avenue de l’Etoile
Les Suédois et les Ghurkas (Indiens) de l’O.N.U.C.
Parmi les expatriés, vers les années de l’Indépendance, on dénombre des communautés juive et grecque
(originaires de la Méditerranée), portugaise (originaire de l’Angola), indienne et sud-africaine (originaires
des colonies britanniques). La communauté juive d’Elisabethville est très active et croit rapidement. Une
synagogue est construite en 1930 (voir Kadima n°12). Le grand rabbin Moïse Lévy, qui en est le chef
spirituel, est respecté par toutes les autorités, coloniales et congolaises, civiles et religieuses. Environ 2500
juifs vivaient à Lubumbashi jusqu’en 1963, et 1200 jusqu’en 1974 (zaïrianisation des biens des expatriés).
44
Alfred Dreyfus
1859 - 1935
ou comment la France est arrivée
à condamner un innocent
La plus retentissante affaire
d’Etat du XXe siècle
Alfred Dreyfus naît à Mulhouse le 9 octobre 1859 d’une vielle famille de juifs alsaciens. En 1871, son
père, riche industriel, choisit la nationalité française pour lui et ses enfants mineurs. Après une enfance
choyée, Alfred, le plus jeune des sept enfants, réussit le concours de l’Ecole Polytechnique. Il choisit d’embrasser la carrière d’officier pour manifester son attachement à la France. Le 18 avril 1890,
il épouse Lucie Hadamard, petite-fille de polytechnicien, descendante d’une famille cultivée et très aisée de Metz. Admis à l’Ecole Supérieure de guerre la même année, Alfred Dreyfus en sort neuvième
en 1892, avec la mention très bien. Il est désigné pour servir comme stagiaire à l’Etat-major de l’armée.
Son fils, Pierre, naît en 1891, sa fille, Jeanne, en 1893.
L’officier, dont tous les professeurs vantent les qualités humaines et intellectuelles, semble donc promis
à un bel avenir. Mais dans un climat de nationalisme et d’antisémitisme grandissant, Dreyfus est aussi
le coupable idéal : un officier juif qui a gravi au mérite les échelons, exemple dérangeant pour la vieille
garde nationaliste de l’armée.
Le 13 octobre 1894, Alfred Dreyfus est convoqué à une inspection, deux jours plus tard. Le 15 octobre,
il est arrêté pour haute trahison à l’issue d’une dictée visant à comparer son écriture à celle du « bordereau » (document induisant des fuites de renseignements militaires vers l’Allemagne). Les analyses
graphologiques seront contradictoires. Le procès d’Alfred Dreyfus s’ouvre le 19 décembre de la même
année devant le Conseil de guerre de Paris. Il est condamné le 22 décembre 1894 à la déportation
perpétuelle dans une enceinte fortifiée, dégradé publiquement dans la grande cour de l’Ecole militaire le
5 janvier 1895 et embarqué pour l’île du Diable le 21 février.
Dreyfus est dégradé publiquement
Une vue de l’île du Diable, en Guyane française
45
Le général Auguste Mercier, ministre de la Guerre de 1893 à 1895, est le premier artisan de la conspiration
dirigée contre Dreyfus. L’homme est un brillant militaire, sorti deuxième de l’Ecole Polytechnique, réputé
travailleur. Mais il se voit bientôt critiqué par la presse nationaliste et antisémite qui lui reproche son
libéralisme. En faisant condamner Dreyfus, Mercier trouve un moyen d’affirmer son autorité et de se
rallier l’opinion nationaliste. C’est lui qui demande à la Section statistique (ancien nom du service de
contre-espionnage), et notamment au capitaine Henry, de monter un dossier composé de fausses
preuves à charge contre Dreyfus. Mercier sera élu sénateur en 1900.
Ecrivain, journaliste et anarchiste, Bernard Lazare est contacté en 1895 par le frère de Dreyfus et se
laisse gagner à sa cause. Il est alors un des premiers à prendre la défense du capitaine aux côtés de sa
famille et à s’élever contre l’antisémitisme ambiant. « Le premier juif qui se leva pour un juif » publie
notamment une série de 5 articles dans son journal Voltaire en 1896 pour appeler les juifs à relever la
tête face aux calomnies et violences dont ils sont victimes et n’aura de cesse de défendre Dreyfus. En
novembre 1896, il publie également « Une erreur judiciaire, la vérité sur l’Affaire Dreyfus » qui relance la
polémique.
Le général-ministre Mercier
Le capitaine Georges Henry
Le journaliste Bernard Lazare
« J’ai le cœur déchiré en pensant à tes
souffrances. Je t’assure que ma pensée est
plus à l’île du Diable qu’ici ; je vis là-bas
comme toi… Nous qui nous aimions tant, qui
étions si amis et si heureux. Comment un
malheur pareil a-t-il pu s’abattre sur nous ?
Mais sois tranquille, ce beau jour reviendra,
bientôt, je l’espère ».
Cet extrait d’une des nombreuses lettres de Lucie à
son mari témoigne de l’affection et du soutien constant
qu’elle lui porte durant ses longues années de bagne, de
la relation privilégiée des époux. Alors qu’elle n’a que 26
ans, Lucie s’engage pleinement et sans relâche dans la
défense de son mari.
Ils ne se retrouveront qu’après cinq longues années de
séparation.
Lucie Hadamard, l’épouse de Dreyfus
46
En 1898, Georges Clemenceau, médecin de formation et ancien député, dirige alors le quotidien l’Aurore.
Le journaliste de l’époque, comme la majorité des Français, penche d’abord pour la culpabilité de Dreyfus.
Mais après enquête, il acquiert la certitude de son innocence et n’aura de cesse de le défendre pour devenir
l’un de ses plus brillants avocats. Celui qu’on appellera plus tard « le Tigre » rédige de brillants articles
en faveur de Dreyfus, véritables pamphlets contre l’antisémitisme et les mensonges de la raison d’Etat.
L’affaire ramène Clemenceau à la politique : il sera nommé Président du Conseil en 1906 et rappelé
en 1917 pour conduire la France pendant la guerre. En attendant, il publie, le 19 janvier 1898, le fameux
« J’accuse » d’Emile Zola en 6 colonnes à la une de son journal. Dans cette longue lettre publique adressée
au président de la République, Félix Faure, Zola y dénonce la conspiration générale de l’Etat-major et de la
presse contre Dreyfus. Son engagement marque aussi l’avènement de la figure de l’intellectuel moderne et
encourage l’union des dreyfusards, qui créent alors la Ligue des Droits de l’Homme. Condamné à un an
de prison, Zola s’exile jusqu’à la révision du procès de Dreyfus. Le romancier mourra dans des conditions
mystérieuses en 1902, peut-être assassiné, 4 ans avant la réhabilitation du capitaine.
Georges Clemenceau
Emile Zola à son bureau, et sa lettre publique adressée au Chef de l’Etat
Le commandant Ferdinand Walsin Esterhazy est le véritable traitre de l’Affaire. Endetté par une vie
de débauche, cet agent des renseignements français propose ses services d’espion à un membre de
l’Ambassade d’Allemagne à Paris. C’est donc lui et non Dreyfus qui fournit à Berlin des renseignements
sur l’armée française.
En juillet 1895, sa culpabilité est découverte par le nouveau chef des renseignements français., Georges
Picquart, qui intercepte un télégramme, un « petit bleu » que lui a envoyé l’Ambassade d’Allemagne à
Paris. Les journaux publient alors une lettre du frère d’Alfred, Mathieu Dreyfus, dénonçant Ferdinand
Esterhazy comme l’auteur du bordereau. Mais l’Etat-major de l’armée couvre Esterhazy, acquitté à
l’unanimité par le Conseil de guerre le 11 janvier 1898 ; Picquart est limogé.
La France est divisée en dreyfusards et antidreyfusards. Parmi les premiers on trouve Charles Péguy,
Marcel Proust, André Gide, Mallarmé, Anatole France, Léon Blum, le vice-président du Sénat Auguste
Scheurer-Kestner, Jaurès ; par contre, les facultés de droit et de médecine sont antidreyfusardes.
Le commandant Esterhazy
Georges Picquart
La presse est souvent dreyfusarde
En 1898, après le coup de tonnerre des aveux et du suicide du capitaine Georges Henry (l’auteur des
fausses preuves accablant Dreyfus), le gouvernement autorise la révision du procès. Dreyfus et ses
défenseurs osent croire à son acquittement.
En juin 1899, Dreyfus revient de 5 ans d’exil pour assister à son second procès.
47
De retour du bagne, Alfred Dreyfus pense arriver
dans un pays conscient des années de calvaire qu’il
vient d’endurer. Mais il découvre qu’il reste
coupable aux yeux de l’Etat et surtout de l’armée.
Ici, des soldats lui tournent le dos lors de son
Passage à la Cour martiale, formant des haies de
déshonneur.
Le deuxième procès de Dreyfus qui se déroule à Rennes est un grand événement médiatique. La France
entière est suspendue à son verdict. Mais le capitaine est simplement gracié. Son innocence n’est
toujours pas reconnue. Dreyfus retrouve néanmoins sa famille qui l’a toujours soutenu, et principalement
sa femme Lucie, et son frère aîné Mathieu qualifié de « Frère héroïque » par Emile Zola ou de « Noble
Mathieu » par Georges Clemenceau. En effet, Mathieu, industriel alsacien, a défendu inlassablement
son cadet depuis Paris, frappant à toutes les portes pour faire entendre la vérité et mobiliser journalistes,
politiques et intellectuels dans la défense du capitaine.
Son frère, Mathieu
Le deuxième procès, à Rennes
Ses deux avocats
Albert Demange et Fernant Labori sont les deux avocats de Dreyfus lors du procès en révision de
1899. Demange est l’avocat de la première heure ; le second, qui est aussi l’avocat d’Emile Zola, rejoint
l’affaire en cour de route. Lors du deuxième procès, Maître Labori est victime d’une tentative de meurtre
sur le chemin du tribunal. C’est finalement, Maître Demange qui plaidera seul. Il n’a peut-être pas obtenu la
réhabilitation de son client ; celui-ci sera néanmoins gracié par le président de la République française,
Emile Loubet à la demande, notamment, des juges courageux qui n’ont pas eu peur de contrer le pouvoir
et l’opinion qui tentaient de les tuer. Cette grâce l’empêchera de repartir pour Cayenne. Il est donc libre…
Emile Loubet, Chef de l’Etat
Lucie et Alfred, après sa libération
Finalement, le 12 juillet 1906, au terme de douze ans de lutte acharnée, la Cour de Cassation annule
le jugement du Conseil de guerre de Rennes et réhabilite Alfred Dreyfus grâce au réquisitoire de
800 pages rédigé par le procureur général Manuel Achille Baudoin. Le 13 juillet, Dreyfus est promu
au grade de lieutenant-colonel et réintègre l’armée. Et, pour clôturer définitivement cette affaire, le
20 juillet 1906, il reçoit les insignes de la Légion d’honneur. Georges Picquart est aussi réintégré
48
dans l’armée avec le grade de général de brigade. Quelques semaines plus tard, le président du
Conseil Georges Clémenceau nomme Picquart ministre de la Guerre de son gouvernement.
Le procureur général Achille Baudoin et les juges de la Cour de Cassation vus par la presse de l’époque
Sous la présidence de François Mitterrand, Jack Lang a suggéré le transfert des cendres de Dreyfus
au Panthéon. Dreyfus est certes une victime de la raison d’Etat. Mais il a affronté la conspiration, la
prison, l’infamie, avec un exceptionnel courage. Il a voulu la justice, et il l’a eue, grâce à tous les dreyfusards unis pour le défendre et défendre la République contre les antisémites et les nationalistes. De ce
point de vue, Dreyfus a été un héros puisqu’il a combattu l’écrasement, la tyrannie. Et il est resté fidèle
à la France malgré tout. Transférer les cendres de Dreyfus au Panthéon, c’est rendre hommage à tous
les innocents qui ont péri dans les camps, les prisons, et qui n’ont pas été réhabilités comme lui. Enfin,
en ces temps de remontée de l’antisémitisme, il ne serait pas inutile d’honorer un juif qui a été un grand
patriote. Maintenant, la décision appartient au président de la République.
Le 12 juillet 2006, la France célébra le centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, en présence
du président de la République, Jacques Chirac, Chef des armées, dans la cour d’honneur de l’Ecole
militaire. Ce dernier déclara : « Dreyfus était juif, et visé en tant que tel par les antisémites, ulcérés
de voir un juif à l’Etat-major de l’armée. C’était un officier très brillant, sorti des grandes écoles.
Cette voie moderniste qu’il incarnait menaçait la majorité ultra conservatrice des officiers…La
tragédie du capitaine Dreyfus fut un moment de la conscience humaine. Après avoir divisé le
pays, elle a contribué à fortifier la République. La réhabilitation de Dreyfus, c’est la victoire de la
République. C’est la victoire de l’unité de la France…. Aujourd’hui, en honorant Dreyfus, Picquart
et tant d’hommes d’exception, c’est à la République, et aux valeurs sur lesquelles la France s’est
construite, qu’en réalité nous rendons hommage. »
Jacques Chirac, 12 juillet 2006
Signature d'Alfred Dreyfus
Rue à Rennes, au lieu du 2ème procès
Statue de Dreyfus à Paris
Alfred Dreyfus
est décédé
le 12 juillet 1935
Son épouse Lucie
décédera en
décembre 1945
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PAR ISAAC HABIB
Nous reproduisons ci-dessous, avec l’autorisation de l’auteur, quelques extraits du recueil qu’il a publié
à la mémoire de ses chers parents, mais aussi des parents de tous les descendants de « rhodiotes » se
trouvant aujourd’hui en Afrique du sud, en Belgique, au Congo, en Israël, aux U.S.A., et ailleurs. Rhodes,
qui occupe une place spéciale dans leur cœur, n’offre plus que des souvenirs. Mais, c’est précisément
pour se ressourcer qu’ils se rendent régulièrement en vacances dans cette île qu’on appela l’« Isola delle
Rose » et la « Petite Jérusalem ».
El buscar sin fin
Voy y vengo,
Busco y busco.
Solo las paredes me miran.
Miles de gente me rodean,
De entre ellas huerfanos me siento.
Nada con ellas tengo que haver.
Los que me llaman,
Ya no estàn.
Se los llevo el Alemàn.
En un dia murio,
La que llamavan,
La Chica Yerushalayim.
Une quête permanente
Je vais, je viens,
Je cherche et cherche encore ;
Seuls les murs me regardent.
Tant de personnes m’entourent,
Mais parmi elles, je me sens orphelin.
Je n’ai rien à voir avec elles.
Ceux qui m’appellent
Ne sont plus.
L’Allemand les a enlevés.
Et en un jour est morte
Celle qu’on appelait
La Petite Jérusalem.
51
La venue du Shabbat
La venida del Shabbat
En el bagno turco,
Por onde tus ojos miran
Ves el marmol blanco y gris.
Lavate ! Limpiate ! Stregate bien !
Esta tadre beviremos el vino santo.
Esta noche comiremos el pan santo.
Alavaremos a su Santo Nombre.
La mejor ropa mos vestiremos
Porque llega el dia sagrado.
Magnana descansaremos.
Esta es la ley de Moshe.
Une procession de mariage, en 1935,
vers la Calle Anche
Un Sefer Torah très ancien,
exposé au Musée Juif de Rhodes
Isaac Habib est né à Elisabethville/
Lubumbashi, en 1951. Il est, aujourd’hui, établi
en Afrique du sud, et enseigne le français et
l’espagnol à Cape Town.
Il a effectué plusieurs voyages à Rhodes, et
c’est au retour de son dernier voyage en juin
2008 qu’il a publié ce recueil.
Sa maman, Lucia Habib, née Capelluto, a
été déportée de Rhodes en juillet 1944 vers
les camps de concentrations d’Auschwitz et de
Bergen Belsen. Elle a été libérée en avril 1945
et s’est rendue au Congo Belge.
Isaac est le frère de Maurice et Nissim Habib.
52
Dans le bain turc
Où que tes yeux se posent
Tu vois le blanc et le gris du marbre.
Lave-toi ! Récure-toi ! Frotte-toi bien !
Ce soir, nous boirons le vin sacré.
Ce soir, nous mangerons le pain sacré.
Et nous louerons le Saint Nom.
Nous vêtirons nos plus beaux atours
Pour la venue du jour saint.
Demain nous nous reposerons.
Telle est la loi de Moïse.
La Puerta de la Mar
L’EPISODE FINAL
Pendant les mois d’été,
La mer de Rhodes t’appelle.
Sa couleur, sa fraîcheur, sa pureté
Te remplissent le cœur d’allégresse.
Mille fois, tu pourras te plonger dans
cette mer Parce qu’en cette eau
tu trouveras le bien-être.
Un certain mois de l’été 1944,
Cette mer si belle
Emporta notre communauté.
Dans trois bateaux,
elle perdit sa dignité….
Nouvelles de la Communauté
.... des membres, des familles, des amis, au Congo ou ailleurs
Kinshasa
Lubumbashi
1) Fêtes & cérémonies religieuses :
a) Hanoucca :
Comme chaque année, et malgré l’absence de Kinshasa
du rabbin Shlomo et du président de la Communauté,
quelques membres du comité et d’autres personnes ont
organisé, le dimanche 21 décembre, une fête avec les
traditionnels beignets à l’occasion de l’allumage de
la première bougie de Hanoucca. Cet honneur est revenu
à Clément Allal, doyen de la Communauté.
53
Pendant ce temps, à
Jérusalem, David Blattner,
allumait la première bougie
de Hanoucca, lors de la soirée
organisée à l’occasion de la
Bar-mitzva de leur fils Eric.
b) Tou bishvat :
La fête de Tou Bishvat « quinzième jour du mois de Chevat » communément
appelé « Nouvel an des arbres » est célébrée, chaque année, dans toutes
les communautés juives, en Israël et en diaspora. Au-delà de la simple célébration agricole et du plaisir de la consommation de fruits, voici quelques
significations plus profondes. Tou Bishvat marque la période où la plus
grande partie des pluies hivernales se sont écoulées et où une nouvelle vitalité apparaît, à partir de la terre jusqu’au tronc et aux branches des arbres.
D’où le terme de « nouvel an des arbres » d’après la Halacha (Loi juive).
L’arbre symbolise à la fois l’homme : « … Car l’homme est l’arbre du
champ », et la Torah : « Elle est un arbre de vie pour tous ceux qui s’y
appuient ».
Ainsi, l’homme et la Torah possèdent chacun les composantes relatives à
un arbre : des racines, un tronc, des branches et des fruits.
Le rabbin Shlomo Bentolila et son épouse ont organisé le dimanche 8 février une dégustation de fruits
d’Israël à la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa : raisins, grenades, orges, dattes, olives et figues.
54
c) Hiloula du Rebbe des Loubavitch :
Le mercred 4 février, soit le 10 shvat 5769 dans le calendrier hébraïque, le rabbin Shlomo Bentolila a
organisé une soirée privée à la mémoire de Rabbi Yossef Yitzchak Schneersohn, 6ème rabbi des Loubavitch, et à l’occasion de sa disparition. Une trentaine de personnes ont partagé ce délicieux repas qui
était agrémenté d’un film documentaire relatant la vie du Rebbe et le rôle qui a été le sien au sein du
mouvement Habad. Rappelons le rôle important de ce mouvement lors des catastrophes naturelles telles
que le tsunami en Thaïland et Katrina en Nouvelle -Orléans.
2) Activités communautaires :
Le 27 janvier, le Comité a organisé, avec le concours du rabbin Shlomo, un barbecue dans les jardins de la Synagogue. Beaucoup de membres présents à Kinshasa, accompagnés d’amis, étaient
présents ; tout le monde a apprécié les grillades et les plats d’accompagnement préparés sous la
surveillance du rabbin.
55
3) Relations Israël – R.D.Congo :
Le 27 novembre 2008, l’ambassadeur Yaacov Revah, directeur-général adjoint au ministère israélien
des Affaires étrangères, spécialement chargé des relations avec l’Afrique, s’est rendu à Kinshasa afin
de remettre au gouvernement congolais, de la part du gouvernement de l’Etat d’Israël, un don de quatre
tonnes de médicaments, destinés aux hôpitaux de l’est du pays ravagé par la guerre. Le ministre congolais des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, monsieur Barthélemy Botswali
Lengomo, a réceptionné le don au nom du gouvernement de la R.D.Congo. L’ambassadeur Revah avait
invité pour la circonstance le président de la Communauté israélite du Congo, monsieur Aslan Piha ainsi
que le Chargé d’Affaires congolais à Tel-Aviv, monsieur Makengo. La remise du don s’est faite à l’Aéroport International de N’djili-Kinshasa.
L’ambassadeur Revah, le ministre congolais, le président de la Communauté et le Chargé d’affaires congolais
4) Naissances :
a)
56
Le 11 novembre 2008, la famille de Lindy et Marc Algranti s’est agrandie ; une petite fille, prénommée Sophie est née, à Cape Town ; elle pesait 2,92 kilos. Tous nos vœux de bonheur accompagnent la petite Sophie durant sa vie. Nous présentons nos félicitations aux heureux parents, sans
oublier la grand-mère, Rosy Algranti.
b) Le 30 décembre 2008, notre ami, Méïr Lévy, est devenu grand-père pour la deuxième fois.
En effet, Yehudi Lévy et Eugenia Orozco ont eu un fils, Idan, né à l’hôpital ABC (AmericanBritish Clinic), à Mexico City ; le bébé mesurait 54 centimètres et pesait 3,485 kilos. Nous
présentons aux parents, ainsi qu’aux grands-parents, nos sincères félicitations et tous nos
vœux de Mazal Tov.
C) Le 19 janvier 2009, Raphaël est né à Bruxelles. Raphaël est le fils de Julie et de Gerald Schiffers,
et le petit-fils de Michel Waknine, bien connu dans le milieu diamantaire de Kinshasa.
La Berith-Milah (circoncision) de l’enfant a eu lieu quelques jours plus tard, à Anvers.
C’est Michel Waknine, grand-père et parrain
de l’enfant, qui portait Raphaël pendant
la circoncision
De gauche à droite : Michel Waknine, ses enfants,
Nathalie et Jonathan, son épouse, Doreen, sa fille
Julie qui porte le bébé et Gerald
57
d)
Ce 12 février, une petite fille, prénommée Yael, est
née dans la famille de Sabrina Soriano et Thierry.
Sabrina est la fille de Léon Soriano (décédé à
Bruxelles en 2001) et Sonia Menache, tous deux
nés au Katanga. Ils ont quitté le Congo en 1974.
Nous félicitons les heureux parents et la grandmère, et formulons nos vœux les meilleurs pour
l’avenir de la petite Yael (ici sur la photo avec sa
grand-mère).
5) Bar Mitzva (Communions)
a) Le dimanche 26 octobre 2008, Deborah et Serge Majer célébraient la Bar Mitzva de leur fils Alex,
à Jérusalem. Outre les invités résidant en Israël, beaucoup de personnes sont venues de Bruxelles,
d’Anvers et de Kinshasa, entre autres. Deborah et Serge étaient entourés de leurs proches parents : Annie et Eric, la maman et le frère de Serge ; Jacob et Nicole Rubinstein, le papa et la maman de Deborah ; David Rubinstein et son épouse Solange, le frère et la belle sœur de Deborah.
A près la cérémonie religieuse qui s’est tenue au Mur des Lamentations (« Kotel »), les parents du Bar
Mitzva ont offert aux convives un déjeuner à l’hôtel King David de Jérusalem.
Le soir, les invités se sont retrouvés
pour un dîner dansant dans une
magnifique salle à +/- 40 km
de Tel-Aviv.
58
b) Le dimanche 21 décembre 2008, Ilana et David Blattner réunissaient autour d’eux les membres
de leurs familles ainsi que leurs amis à l’occasion de la Bar Mitzva de leur fils Eric, à Jérusalem.
Les grands-parents d’Eric, Etty & James Blattner, ainsi que Shimon & Esther Razin étaient auprès de lui
pour la circonstance ; le rabbin Shlomo Bentolila, de Kinshasa, et son épouse Myriam, et le rabbin Eliezer
Lazaroff de Houston et son épouse étaient les invités personnels d’Ilana et David Blattner.
Après la cérémonie religieuse, une visite des fouilles
archéologiques a été organisée aux alentours du Mur
des Lamentations.
A partir de 19 heures, une soirée dansante a eu lieu
au David Citadelle Hotel de Jérusalem. Quatorze
bougies ont été allumées, à l’occasion des 14 ans
d’Eric, par : ses grands-parents, frères et sœur, oncles
et tantes, cousins et cousines, les meilleurs amis de
ses parents, le président de la Communauté israélite
du Congo, le rabbin Shlomo Bentolila et Myriam, ainsi
que le rabbin Lazaroff de Houston et son épouse.
59
6) Anniversaires :
a)
60
Fin septembre 2008, Aslan Piha a fêté ses 60 ans. A cette occasion, il a organisé, au Cercle
français, un dîner dansant dont le thème était « Hawaï ». Plusieurs de ses proches avaient fait
le déplacement de l’étranger, parmi lesquels ses deux fils, Alexandre et Anthony, et son frère,
Isaac.
b) Le samedi 20 décembre, à l’occasion de l’anniversaire de David Blattner, ses parents, Etty et James
Blattner ont offert un dîner dans un restaurant marocain, à Jérusalem. Une trentaine de personnes
étaient présentes. Pendant quelques minutes, une danseuse orientale a fait danser les invités.
c)
Ce 18 janvier, Nissim (Nick) Angel (sur la photo, avec son épouse Vera) a fêté ses 65 ans, à
Cape Town. Ancien de Lubumbashi, où il est né, Nick était entouré de sa famille et de ses amis à
l’occasion de son anniversaire. Il est enseignant à l’école Herzlia de Cape Town depuis 27 ans.
All
the
best
Nick
61
d)
P
A A
R G
A N
M O
U S
N S
T A
C M
H Y
O
S
Le 11 février, c’était au tour de Samy
Angel (frère de Nick) de fêter ses 71 ans.
A Cape Town (Afrique du sud), où il
réside aujourd’hui avec son épouse
Lisette (voir photo), ils ont réuni
quelques amis pour un dîner à cette
occasion.
Samy est né au Congo où il a passé
la plus grande partie de sa vie en
le parcourant de haut en bas et de
gauche à droite. Il a également été viceprésident de notre Communauté, et plus
tard, président de la Communauté Juive
Sépharade de Cape Town.
7) Mariages :
a) Yvette (née Soriano) et Bernard Zive ont marié leur fils Louis à Esther, le 12 novembre 2008,
à Cape Town (Afrique du Sud).
Yvette est née et a vécu au Congo toute son adolescence avant de s’installer à Cape Town où
elle s’est mariée.
Nous présentons nos félicitations aux jeunes mariés ainsi qu’aux parents.
b) Le 17 décembre 2008, Dave Behar et Iris ont marié leur fille Galia à Nati Bougaiski. La cérémonie religieuse, suivie d’un dîner dansant, a eu lieu dans la salle Kidmat Eden, au Moshav
Kadima, en Israël. Dave, installé au Congo depuis quelques décennies, travaille à Kinshasa.
Plusieurs amis ont d’ailleurs fait le déplacement de Kinshasa pour la circonstance.
62
Tous nos voeux
de bonheur
à Galia & Nati
Les mariés présentent au rabbin la Ketouba, contrat de mariage, en présence de Dave, émotionné
Tous ceux de Kinshasa se sont retrouvés à la même table
c)
Les mariés et la maman de Dave entourent
James et Etty Blattner
Le 14 février, en ce jour mythique de la Saint Valentin, Christiane et Marco Belladina se sont
mariés, à Kinshasa. Après douze ans de réflexion, dans une parfaite entente, sans l’ombre d’un
nuage, les tourtereaux ont, enfin, décidé de sauter le pas. Le mariage civil a été célébré par madame le bourgmestre de la Commune de la Gombe.
Vers 18 heures 30’, les jeunes mariés ont organisé un « walking lunch » dansant, dans la résidence de leur ami Laurent Puglionisi. Devant une cinquantaine de personnes, et fort ému, Marco
a remercié sa belle famille et rendu hommage à sa famille.
Christiane et Marco résident et travaillent à Kinshasa.
Nous présentons aux jeunes mariés nos meilleurs vœux de bonheur.
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M
a
r
c
o
C
h
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i
s
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a
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8) Inauguration :
Rosianne Benatar Habib et son associée Nada Basil ont ouvert, à Kinshasa, fin octobre 2008, la boutique
U-NIQUE.
Cadeaux, objets de décoration, bijoux, chacun trouvera le présent qu’il désire offrir ou s’offrir. La boutique est
située dans la Galerie du fleuve, à la commune de la Gombe.
64
9) Anniversaire de mariage :
Le 17 janvier, Claudine et Albert Franco on fêté leur
cinquantième anniversaire de mariage, à Cape Town (Afrique du
sud).
Ils se sont mariés le 18 janvier 1959 à Elisabethville.
Après avoir vécu plus de quarante cinq ans au Katanga, ils se sont
installés en Afrique du sud, et plus exactement à Cape Town, en
juillet 1974, avec leurs trois enfants.
Beaucoup d’anciens du Congo, résidant actuellement en Afrique du
sud, les entouraient pour l’occasion.
Claudine est née à Luebo (Kasaï) et Albert
est né à Buenos Aires (Argentine). Avec sa
maman, son frère et sa sœur, Albert rejoint
son papa, en 1929, à Elisabethville.
Entre 1940 et 1952, il travaillera à la
Compagnie Foncière du Katanga. Il ouvrira
ensuite, avec son frère, l’agence de
voyages Tranico bien connue de tous les
anciens de Lubumbashi.
Robert, Julia et Mathy entourent leurs parents
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10) Commémoration :
28 janvier 1993 - 28 janvier 2009
16e anniversaire de l’assassinat d’Albert
Mallel lors des pillages de janvier 1993,
à Kinshasa.
Nous nous sommes souvenus de lui, mais nos
pensées ont aussi été à ses filles, Sandra et
Nancy, ainsi qu’à ses frères, Nissim et Jojo.
In Memoriam
a)
b)
c)
d)
e)
f)
g)
Madame Renée Piha, née Hazan, est décédée le 2 octobre 2008, à Tel-Aviv (Israël). Arrivée au
Congo en 1949, en provenance du Caire (Egypte), elle quittera Lubumbashi en 1980 pour s’installer en Israël. Elle était l’épouse de Salomon Piha (décédé) et la maman d’Asi et de Victor, installés
en Israël.
Nous avons appris le décès de madame Rosa Franco, née Capellouto, à Bruxelles. Après avoir
résidé à Lubumbashi une trentaine d’années, elle s’installa définitivement à Bruxelles. Elle était la
maman de Graziella.
Madame Rosa Avzaradel, née Alhadeff, est décédée en Israël au mois de décembre 2008. Arrivée au Congo an 1937, elle quittera Lubumbashi en 1974 pour Salisbury, actuellement Harare
(Zimbabwe), avant de s’installer définitivement en Israël. Elle était l’épouse de Behor Avzaradel
(décédé) et la maman de Ketty (installée à Hong Kong), de David (installé à Paris) et de Bébert
(installé à Bruxelles).
Madame Marcelle Notrica, née Amiras, est décédée à Cape Town (Afrique du sud) fin décembre
2008. Elle est arrivée à Elisabethville/Lubumbashi en 1960 et a quitté définitivement le Congo
après la zaïrianisation de 1974 pour s’installer en Afrique du sud. Elle était la maman de Jacques
Eskenazi (installé en Australie), de Beny Eskenazi (installé à Bruxelles) et de Carole Notrica
Levin(installée à Cape Town).
Madame Allegra Notrica, née Menache, est décédée à Cape Town (Afrique du sud), ce 28 janvier. Epouse de Rahamim Notrica et maman de Mazly et Liliane, elle a également quitté Lubumbashi en 1975 pour Cape Town.
Yechaya, son frère, s’est fait le pénible devoir de nous annoncer le décès d’Elie Piha, le 10 février,
à 23h25’, à Bruxelles. Elie était un homme généreux dans le service à autrui, dans l’amitié, et surtout pour son indéfectible attachement aux valeurs du judaïsme.
C’est avec un grand chagrin qu’Avram et Itzik Pinhas nous ont annoncé le décès, en Israël, de leur
maman, Amélie Pinhas, au terme d’une paisible vieillesse. Elle laisse 36 descendants en deuil.
Puissent-ils reposer en paix
Kadima présente ses sincères condoléances
aux familles éplorées, et particulièrement
à Asi et Victor, à Graziella, Bébert, Beny,
Mazly, Yeshaya, Avraham et Itzik
« Car il y a quelque chose de plus fort que la mort : c’est la présence des absents
dans la mémoire des vivants » (Jean d’Ormesson)
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Les
Sept nouvelles
Merveilles
du
Monde…
et
d’autres…
En juillet 2007, le résultat du concours lancé sur internet et destiné à élire les sept nouvelles merveilles
du monde a été dévoilé, à Lisbonne. Plus de cent millions de votes ont été enregistrés.
1. La Grande Muraille de Chine a été construite pour
relier les fortifications existantes afin d’éviter que les
tribus mongoles n’attaquent la Chine. Il s’agit du plus
long monument jamais construit par l’homme ; des
milliers de travailleurs y ont laissé leur vie. (220 av JC)
2. Cette statue de 38 mètres de haut se dresse sur
le mont Corcovado surplombant la ville de Rio de
Janeiro. La construction de la statue a duré cinq ans
et son inauguration a eu lieu le 12 octobre 1931.
C’est le symbole de la cordialité du peuple brésilien.
3. Le Taj Mahal, construit en marbre blanc, sur l’ordre
du chah Djahan, cinquième empereur moghol musulman
pour honorer la mémoire de sa très regrettée épouse. Il
est considéré comme le joyau le plus parfait de l’art
musulman en Inde. (1630 après JC)
4. Située en bordure du désert d’Arabie, Petra a été
la capitale éclatante de l’Empire nabatéen (9 av JC)
Ils ont doté leur ville de tunnels et de réservoirs de
distribution. Le palais de Petra (Jordanie) est un
exemple de la culture du Moyen-Orient.
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5. Le Colisée de Rome a été construit en 70 après J.C.
pour honorer les légionnaires vainqueurs et pour célébrer la gloire de l’Empire romain. Chaque stade moderne
est encore calqué sur son modèle. Des combats cruels et
des jeux se sont déroulés dans cette arène.
6. Au 15e siècle, l’empereur inca Pachacutec
construisit la ville Machu Picchu sur une montagne.
Située dans la jungle amazonienne, elle fut abandonnée par les Incas en raison d’une épidémie et
considérée perdue, avant de la redécouvrir en 1911.
7. Chichen Itza, la ville-temple maya la plus
célèbre, était le centre politique et économique de
la civilisation maya. La pyramide de Kukulkan
(800 après JC), le portique des mille colonnes
et le Jeu de balle peuvent encore être visités
aujourd’hui (Yucatan, Mexique). La pyramide est
le plus grand de tous les temples mayas.
Ces sept premières merveilles ont été élues parmi une liste de 21 sites ou monuments finalistes. Voici,
dans l’ordre qu’elles ont été choisies, quelques unes des autres merveilles.
L’achèvement de l’Opéra de Sydney
en 1973 a permis de placer le continent
australien sur la carte du monde
Les pyramides de Gizeh sont les témoins
d’une perfection artistique. Elles ont été
construites en 2600 av. JC, en Egypte
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La Tour Eiffel de Paris
créée par Gaston Eiffel
en 1887
La Statue de la Liberté
a été offerte aux USA par
la France, en 1886
Construite sur le « Mont Sacré »
d’Athènes, en 400 av. JC, l’Acropole
est le symbole de la civilisation grecque
Le « Mont St Michel » en France
CMCT+DRAFTFCB
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Ensemble. Pour toujours.
Partout à travers la RDC et le Monde,
nous vous connectons
et vous rapprochons davantage.

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