Semaine 9 de Kholles, MPSI Lycée Louis Le Grand
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Semaine 9 de Kholles, MPSI Lycée Louis Le Grand
Semaine 9 de Kholles, MPSI Lycée Louis Le Grand Loïc Devilliers 8 décembe 2014 Cours • Rolle • Théorème des accroissements finis • Théorème de faux prolongement C 1 On oubliera pas l’hypothèse fondamentale : f doit être continue dans le théorème de faux prolongement, penser par exemple à la partie entière sur ] − 1, 1[ qui n’est pas dérivable en zéro. Exercices Exercice 1. Soit f dérivable sur R tel que lim f (x) = +∞, montrer que la dérivée de f x→±∞ s’annule. Considérons a = f (0) + 1, alors par théorème des valeurs intermédiaires améliorés, il existe α > 0 tel que f (α) = a, et β < 0 tel que f (β) = a, puis on applique Rolle à [β, α] Exercice 2. Soit f, g : [a, b] → R dérivable tel que la dérivée de g ne s’annule pas montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que : f 0 (c) f (b) − f (a) = 0 g(b) − g(a) g (c) On applique Rolle à : x 7→ f (x)(g(b) − g(a)) − g(x)(f (b) − f (a)) Exercice 3. Soit f : R+ → R C 2 , tel que f 0 (0) = 0, montrer qu’il existe g : R+ → R, C 1 tel que : ∀x ≥ 0, f (x) = g(x2 ) √ On pose g(x) = f ( x) alors g vérifie f (x) = g(x2 ), g est continue (par composition), C 1 sur R+? 00 (par composition), de plus on vérifie que g 0 (x) → f 2(0) , et on conclut donc par le théorème de faux prolongement C 1 . Exercice 4. Soit f : [a, b] → R, C 1 , on suppose que f (a) = f (b) = 0, montrer qu’il existe c ∈ [a, b] tel que f 0 (c) = f (c) On pose g(x) = f (x)e−x , et on applique le théorème de Rolle à g de dérivée g 0 (x) = e−x (f 0 (x) − f (x)) 1 Exercice 5. Soit f : I → R, où I est un intervalle soit a ∈ ˚ I on suppose que f est dérivable à droite et à gauche en a, montrer alors que : 1 (f (a + h) − f (a − h)) h Admet une limite quand h → 0, y a t-il réciproque. En intercalant du f (a) on trouve une limite finie (exprimée en fonction de fd0 (a) et fg0 (a). p Par contre il n’y a pas réciproque, par exemple x 7→ |x| −1 e x si x>0 Exercice 6. On note f (x) = , montrer que f est C ∞ sur R 0 sinon Exercice 7. Soit f : R → R dérivable périodique, soit T ∈ R, montrer que T est une période de f si et seulement si T est une période de f 0 . =⇒ évident. On suppose f 0 T périodique, alors f 0 (x) = f 0 (x + T ) pour tout x, ainsi en intégrant entre 0 et y, on a : f (y) − f (0) = f (y + T ) − f (T ) Donc : f (y + T ) − f (y) = f (T ) − f (0) On note δ = f (T ) − f (0) et il suffit donc de montrer que δ = 0, si ce n’est pas le cas, alors on a f (y + T ) − f (y) = δ, pour tout y, par une récurrence facile f (nT ) − f (0) = nδ, en particulier f (nt) = nδ + f (0) tend vers ±∞ (suivant le signe de c non nul), en particulier f serait alors non bornée. Mais f est périodique et continue sur cette période donc bornée sur cette période, et donc bornée sur R, ce qui est absurde ainsi δ = 0, et donc f est T -périodique. Exercice 8. Soit f : [0, +∞[→ R, C 1 , tel que f (0) < 0, et f → +∞ en +∞, on suppose que f s’annule deux fois. Montrer que f 0 s’annule aussi au moins deux fois. f 0 s’annule au moins une fois par Rolle, supposons que f 0 s’annule qu’une seule fois, alors on en déduit plusieurs possibilités pour le tableau de signe de f 0 , d’où on déduit plusieurs tableau de variation pour f , qui contredisent tous le fait que f s’annule deux fois. (x) (a) Exercice 9. Soit f : [a, b] → R dérivable, on pose ψ(x) = f (x)−f , et ϕ(x) = f (b)−f montrer x−a b−x 0 0 que ψ, ϕ sont prolongeables par continuité, en déduire que, si on a f (a) < c < f (b), alors il existe d ∈ [a, b] tel que c = f 0 (d). Ce théorème est vrai, sans supposer la continuité de f 0 , ψ est définie sur ]a, b] et continue dessus, de plus par la dérivabilité de f en a on a que lim ψ = f 0 (a), on prolonge donc ψ par continuité x→a en a, idem pour b, de plus ψ(b) = ϕ(a). On a alors : d ∈ [f 0 (a), f 0 (b)] ⊂ [f 0 (a), ψ(a)] ∩ [ϕ(a), f 0 (b)] Ainsi d est dans l’image de ϕ ou celle de ψ, en utilisant le théorème des accroissements finis on a que d est dans l’image de f 0 . Application : la fonction partie entière n’admet pas de solution à l’équation f (x) = y dès que y∈ / Z, ainsi la partie entière n’est la dérivée d’aucune fonction dérivable. 2 Exercice 10. Soit f :]0, 1] → R dérivable, tel que lim f (x) = l et lim xf 0 (x) = l0 , montrer que x→0 l0 = 0 x→0 Si l0 6= 0, alors il existe un a > 0 et un η > 0 tel que pour x ∈]0, η] on ait |xf 0 (x)| ≥ a, pour x < η2 par accroissements finis on a f (2x) − f (x) = xf 0 (c) ≥ x ac ≥ a2 , puis passage à la limite. On obtient que 0 > a2 > 0. Exercice 11. (difficile) Soit f : R → R C ∞ , 0 < a < b < c tels que : ∀x ∈ R, f (ax) + f (bx) + f (cx) = 0 Montrer que f = 0 • En dérivant n fois on a que an f (n) (ax) + bn f (n) (bx) + cn (f n (cx) = 0 • En x = 0 on obtient donc que toutes les dérivées de f en zéro sont nulles. n n ) − cbn f (n) ( bx 0 et M le maximum de f (n) sur • De plus f (n) (x) = − acn f (n) ( ax c n c ), soitnd > n a +b a +bn (n) [−d, d], on a ainsi |f (x)| ≤ cn M , soit M ≤ cn M . n n • Prenons maintenant n ∈ N tel que = a c+b < 1, on obtient alors M ≤ M pour < 1, n (n) donc M = 0, ainsi f est nulle sur [−d, d] et ce pour tout d n ne dépend pas de d, donc f (n) est nulle sur R par intégration f est un polynôme sur R. n P • f (x) = ak xk , a0 = f (0) = 0, puis f 0 (0) = 0 = a1 etc, finalement f est nulle. k=0 Exercice 12. (difficile) Soit f ∈ C ∞ (R+? , R), on définie ∆f (x) = f (x + 1) − f (x), montrez que pour x > 0, il existe c ∈]0, 1[ tel que ∆n f (x) = f (n) (x + nc). Trouver l’ensemble des réels α tel que pour tout n ∈ N on ait nα ∈ N. Pour n = 1 c’est le théorème des accroissements finis, ensuite on procède par récurrence, supposons qu’on ait le théorème pour n, on pose alors g = ∆f , alors ∆n g(x) = g (n) (x + nc) = f (n) (x + 1 + nc) − f (n) (x + nc) = f (n+1 (x + nc + c0 ), où c ∈]0, 1[ par le théorème des accroissements finis, ce qui conclut. α ∈ N convient et on va montrer que ce sont les seuls : 3