Emotion - apprentissage basket-ball. (note de synthèse Ch Vauthier

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Emotion - apprentissage basket-ball. (note de synthèse Ch Vauthier
Emotion - apprentissage
basket-ball. (note de synthèse Ch Vauthier)
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1. Concept d'émotion et conséquence sur l'efficacité des actions. ............................................. 1
2. Emotion - stress en sports collectif ........................................................................................ 2
3. Emotion et la résistance au changement. ............................................................................... 3
4. L’émotion : un obstacle à la progression des apprentissages : ............................................... 4
5. La gestion des émotions. ........................................................................................................ 4
1. concept d'émotion et conséquence sur l'efficacité des actions.
L’EPS, tout comme les autres disciplines d’enseignement cherche à développer
l'individu. Elle confronte les élèves à différents milieux humains - physiques afin qu'ils
apprennent à s'adapter aux situations inhabituelles liées à la pratique des APSA en milieu
scolaire et dans leur vie futur d'adulte.
Par la pratique des APSA, les élèves mobilisent leurs ressources affectives et vivent
des émotions variées riches d'expérience. Ces émotions peuvent être perçues par des signes
extérieurs (mimiques du visage, réactions verbales, gestes...). Elles sont issues d’un
phénomène neuronal complexe faisant intervenir les hormones, comme l’adrénaline par
exemple. Ces modifications hormonales entraînent alors des variations au niveau du corps
(augmentation du niveau de vigilance, de l'attention, de la fréquence cardiaque voir même une
d'hyper contraction musculaire difficilement contrôlable) qui ont parfois des conséquence sur
la précision et l'efficacité de l'action motrice.
Les sports collectifs, par leur nature, (l'interaction entre adversaires et partenaires)
incitent les individus à résoudre des problèmes dans un contexte émotionnel particulier, du
fait de :
- la présence d’un Rapport de force.
- De la proximité des adversaires et des partenaires ( espaces interpénétrés)
- D’une incertitude spatiale, temporelle et évènementielle. ( succession
d’évènements +/- prévisibles)
- D’une quantité importante d'informations à gérer rapidement.
- D’un enjeu lié au résultat de la rencontre. ( victoire / défaite)
Il convient par conséquent de prendre en compte dans l’enseignement du BB, les facteurs
émotionnels qui influent sur les conduites motrices et l’efficacité des actions.
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2. émotion - stress en sports collectif
L'expérience nous démontre fréquemment qu'un élève peut disposer d'un ensemble de
qualités et de ressources requises pour réussir dans des conditions sans opposition par
exemple ( l'entraînement) et cependant être en échec face à des situations désagréables de
stress dès que la difficulté de la tâche augmente (le match)
Les causes peuvent être externes à lui : la charge émotionnelle de la tâche peut être trop
élevée par rapport à ses possibilités (déséquilibre du rapport de force - trop grande quantité
d'informations à prendre en compte - contraintes temporelles trop fortes ( règles des secondes
- espace de jeu changeant et mouvant) pour décider…⇒ construire les conditions optimales
pour apprendre à gérer les situations stressante : diminuer la charge informationnelle - donner
plus de temps pour décider - transmettre des contenus perceptifs permettant de repérer ce qu'il
faut regarder pour décider - construire les apprentissages techniques dans la recherche de la
réponse aux problèmes que posent l'adversaire… )
Mais les causes de l'échec peuvent être internes à l'individu et bien ancrées dans ses
représentations. En effet, des représentations négatives sur soi ( manque de confiance en soi sentiment d'incompétence) peuvent être un obstacle affectif au progrès. Voir Anne Hébrard EPS
N°243 sept oct 1993. (exemple de l'arbitrage en basket-ball, fuite devant la prise de responsabilité
et peur du jugement des autres. )
La peur de l'échec peut induire des comportements inhibiteurs. Or," la principale source de
motivation de l'individu est la recherche de l'estime de soi nécessaire à la construction d'une
"activité personnelle positive". En EPS, ECHEC et REUSSITE sont vécus en direct sous les
yeux et parole des autres dont on sait combien elle peut rude et impitoyable.
Conséquences didactiques :
⇒ rendre l'échec acceptable - favoriser les réussite,
⇒ favoriser la construction de contenus pertinents favorables à
l'acquisition de compétences spécifiques (comme le tir)
⇒ construire les conditions d'une mise en confiance de l'élève : équipes
affinitaires - équilibrées - stables;
⇒ proposer des situations qui contraignent les élèves à prendre des
responsabilités devant les autres où les réussite sont valorisées:
différenciation de rôles - joueur joker tireur - joueur intérieur - arbitrage…
)
« Il n'y a pas d'expérience plus rude que d'échouer , de louper , devant les autres .Mais il n'y a
pas d'expérience plus puissante pour un élève que de réussir sous le regard des autres quelque
chose qu'il ne se croyait pas capable de faire » ( exemple de situation en BB : valoriser le
joker tireur par des paniers "bonus").
⇒ Pédagogie de la réussite pour mettre en confiance - vivre différents rôles au sein
d'un groupe
⇒ pédagogie du projet pour développer l'auto détermination motivante pour des
apprentissages ultérieurs.
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Prenons un exemple en Basket-ball pour une classe de 6ème de débutants cherchant à
faire progresser le ballon vers l'avant. Que se passe-t-il?
Dans le stade de centration sur la balle, tous les joueurs se précipitent vers le porteur de balle
pour se l'approprier.(regroupement - grappe) En définitive, on observe un jeu brouillon avec
des télescopages, des gênes qui entraînent de nombreuses pertes de balles. La proximité des
adversaires et partenaires réclamant le ballon avec les bras levés crée un stress , des
conditions inconfortables que le porteur de balle doit gérer.
Selon les individus, on observe un comportement de fuite par un lancer de balle au hasard ou
une fuite en dribble pour échapper à la foule. En définitive, le ballon dans les deux cas est
perdu par la pression exercée dans la situation. L'apprentissage technique de la passe ou du
dribble est-il alors suffisant pour surmonter la pression exercée pendant le match ? ( combien
de fois on constate à l'entraînement les belles réalisations techniques mais dès que le match
démarre les joueurs se bloquent et retiennent leurs gestes. ( ils sont perturbés affectivement ,
l'émotion prend le dessus sur la maîtrise et la raison.)
Cette réflexion nous amène à réfléchir sur la place à accorder au enseignement des techniques
( voir Marsenach, EPS quel enseignement 1991.)Les individus ne devraient-ils pas s'exercer à
résoudre les problèmes plutôt que d'apprendre des techniques isolées de leur contexte et
dépourvues de sens.
3. Emotion et la résistance au changement.
La résistance au changement ne traduit ni un manque de motivation , ni de la mauvaise foi.
Si l'apprentissage consiste en une simple modification du comportement , les apprentissages
les plus décisifs reposent le plus souvent sur une modifications des connaissances et des
représentations. La plupart du temps , l’homme s’adapte spontanément , sans grande
émotions. Dans certains cas plus rares , le changement dépasse la simple adaptation ; il
sollicitent les capacités de réflexion et déclenche des réactions émotionnelles
conséquentes. (- accepter se prendre le risque d’échouer devant les autres) ⇒ rendre
acceptable les échecs…(accepter de prendre le sifflet en cours d'EPS - accepter de
changer de statut passeur systématique à tireur…)
Changer nécessite souvent de se débarrasser de ses automatismes. Mais pour cela, il faut
prendre en compte ses émotions. Si l’apprentissage élémentaire consiste en une simple
modification du comportement, les apprentissages plus décisifs ( profonds) reposent le plus
souvent sur une modification des connaissances et des représentations auxquelles les
individus sont fortement attachés. Dans certains cas, le changement dépasse la simple
adaptation ; il sollicite les capacités de réflexion et déclenche des réactions émotionnelles
conséquentes. Abandonner les automatismes ( réactions spontanées) pour changer nécessite
souvent une phase de désapprentissage pendant laquelle les performances baissent et les
frustrations s’accumulent.
Selon Jean Luc EMERY, in le rôle des émotions, sciences humaines N°28 , 2000, p15,
« pour lever les blocages d’origine psychologique, pour sortir des comportements
automatiques, le repérage et la prise en compte des émotions est un point de départ
incontournable »
La nécessite des faire des erreurs pour apprendre semble adoptée et défendue par tous, mais
qui parle facilement ou fréquemment de ses erreurs ? Le jeune enfant n’a pas peur de faire des
erreurs, mais chez l’adolescent et l’adulte la détection, la mise à jour de l’erreur ternit bien
souvent l’image de soi ! ( rendre acceptable l'échec)
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La priorité de nombreuses personnes à donner une image positive d’eux même ne facilite pas
l’apprentissage par essai erreur. L’intérêt chez chacun d’entre nous est bien souvent de garder
le contrôle de la situation. Or, toute situation d’apprentissage amène une perte de maîtrise
sans garantie de réussite. Dans l’apprentissage, la priorité est toujours donnée au contrôle des
émotions à court terme. « Pas question de prendre le risque de tomber, de perdre le ballon , de
rater ce tir décisif ! L’individu préfère adopter un comportement (savoir faire) plus rassurant
dans l’immédiat, même s’il sait que ce n’est pas la bonne méthode pour progresser. (pratique
de reproduction ), même si on lui dit que son comportement est inadapté à la situation.
4. L’émotion : un obstacle à la progression des apprentissages :
Ce souci d’un contrôle des émotions à court terme est un obstacle fréquent à la progression
des apprentissages et au changement.( sauver sa peau, donner une image positive de soi aux
autres. ) Anne HEBRARD, analyse transactionnelle, in EPS 243
Conséquences didactiques :
Il faut alors définir des changements intermédiaires , de moindre importance, dont la réussite
rapide et l’efficacité perçue déclenchent des émotions positives. ( notions de décalage
optimal, de situation aménagées, notion de progressivité…)
Mais on peut aussi apprendre à travailler sur les émotions pour apprendre à les surmonter. Il
s’agit pour cela de travailler sur l’identification des émotions suscitées par un processus de
changement. ⇒ créer les conditions du stress par des formes particulières de pratique :
compétition, enjeu, défis, pression de la note, observation , jugement en direct devant un
groupe , un public…
5. La gestion des émotions.
Apprendre n'est pas seulement vivre des émotions mais c'est aussi se crée les conditions pour
les gérer dans une recherche d'efficacité ou de bien être.
⇒ Apprendre aux élèves à gérer le couple risque sécurité en leur proposant des situations
contenant des alternatives décisionnels où les résultats sont évalués.
Les étapes dans la gestion des émotions :
- la connaissance de ses émotions
- la maîtrise de ses émotions
- l'auto motivation : comment canaliser ses émotions pour se concentrer et se motiver.
- la perception des émotions d'autrui : l'empathie. ( c'est une qualité de l'arbitre de haut
niveau , qui accepte une réaction émotionnelle de frustration ou autre et savent gérer la
relation)
- la maîtrise des relations émotionnelles des autres ( discours avec le joueurs)
⇒ apprendre en formulant des projets dont la réussite engendre des émotions positives
déclencheuses de nouveaux apprentissages.
⇒ travailler sur les attributions causales pour se remotiver et analyser les causes objectives de
ses erreurs ou de ses réussites.( Marc Durand, l'enfant et le sport))
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