Qui était Rabbi vénéré Itzahk Delouya zatsa

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Qui était Rabbi vénéré Itzahk Delouya zatsa
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Dr. Arrik Delouya
Qui était Rabbi vénéré Itzahk Delouya zatsa’’l à
Marrakech ? De la ville de Loja à Marrakech
Arrik Delouya et sa grande famille sont intrigués par cette
sempiternelle question : Pourquoi l’année de la mort du Rabbi Its’hak
Delouya, ne figure pas sur sa pierre tombale depuis déjà 3 siècles ; il
est écrit ainsi : « Pierre tombale du saint rabbin habitué aux miracles,
son nom est célèbre à travers les pays et les villages, notre maître
Rabbi Its’hak Délouya zatsa’’l chef du tribunal rabbinique et dirigeant
spirituel de la sainte communauté de Marrakech…, il propagea la
Thora dans la yéshiva et eut beaucoup d’élèves, et d’après la
tradition, il parla avec le saint Maran zatsa’’l . Il fut demandé à la
yéshiva céleste au mois de Av… ». Voilà pourquoi cette généalogie et
cette histoire de famille même ancienne a motivé Arrik Delouya à
travailler sur ses racines.
La tombe de Rabbi Its’hak Delouya zatsa’’l à Marrakech
Visite le 8 Août 2007 d’Arrik Delouya
et son fils Emmanuel Delouya à Loja
City. Loja est une ville de la province
de Grenade au cœur de la
Communauté
autonome
d’Andalousie
Espagnole
(code
postal 18300) située au cœur de
l'Andalousie entre au Nord de
Malaga (60 km) et au Sud de
Grenade (50 km) & à mi-chemin de
Cordoue. Son altitude: 448 m – Sa
superficie: 457,7 km².
La ville est connue comme étant
"une ville d'eau". En effet, Loja
compte une population (INE) de
23 457 habitants - Gentilé lojeño/a.
dans une superficie de 446 km2,
abrite de nombreuses sources
presque toutes canalisées en fontaines et en bassins charmants. Elle
est aussi cernée par les oliveraies et donne sur la Sierra Nevada. Les
secteurs agricole (culture des olives et des asperges) et du tertiaire
constituent les principales activités de la vie économique de Loja.
http://www.ville-ermont.fr/decouvrez-la-ville/ermont-ville-deurope/loja/.
WebSite: www.aytoloja.org
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Ville de Loja
Loja est par ailleurs un point de départ idéal pour découvrir
l'Andalousie. Aucune ville andalouse n'est à plus de deux heures de
route. Les visiteurs peuvent visiter l'Alcazaba (musée historique),
doté d'infrastructures audiovisuelles interactives qui permettent ainsi
à de grands personnages espagnols nés à Loja de raconter l'histoire
de la ville. A la mi-printemps, vous pouvez assister à la Semaine
Sainte, déclarée fête andalouse d'intérêt touristique nationale. De
nombreuses animations de rues ont lieu tout au long de l'année.
Arrik et Emmanuel Delouya à Loja le 8// 8// 2007
DELOUYA - Sources: C122901 Beth Hatefutsoth- The Nahum Goldmann
Museum of the Jewish Diaspora. Communities and Family Names, RamatAviv Israël http://www.bh.org.il .
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Arrivée d’Espagne en 1492, cette famille s’est illustrée dans le passé à
Meknès et à Marrakech. Au XX° Siècle le nom peu répandu est porté
uniquement à Marrakech.
Meïr
De Loya - Rabbin à Marrakech au XVI° et XVII° Siècles
Itshak
De Loya - Rabbin célèbre enseignant à Marrakech,
Moché
De Loya - Rabbin à Meknès au XVIII° Siècle
Mordekhay De Loya - Rabbin à Marrakech au XVIII° Siècle
Meïr
De Loya - Rabbin à Meknès au XIX° Siècle fils
deMordekhay
Yehouda
De Loya - Rabbin à Marrakech au XIX° Siècle
Delouya est une variante de Deloya, les deux sont d’origine de Lo (u)
ja ou Lo (u) ya. Ces familles étaient basées à Loja, une localité de
Grenade en Andalousie,
Beaucoup de noms de familles juives puisent leurs sources dans
leurs origines ou le lieu de leur résidence. Delouya et Deloya sont
recensés comme noms de familles juives au XVI° Siècle au Maroc.
Parmi les plus connus du nom de famille juive Delouya, il faut
rappeler l’illustre et vénéré Rabbin marocain, Itzhac Delouya (décédé
en 1711) dont la tombe couleur ocre unique est située au cimetière juif
de Marrakech.
Arrik Delouya pélerinant l'illustre Rabbi et vénéré Itzhak Delouya (décédé
en 1711) au cimetière de Marrakech (tombeau ocre au fond).
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La synagogue Slat el Azama (megourashim, expulsés) au coeur du Mellah
de Marrakech encore opérationnelle avec 20 personnes le matin
dépassant largement
le « minyane » a été créée en 1495 par la famille Delouya (Deloja) du
Village de Loja
en Andalousie
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De l’Histoire orale des Delouya à l’histoire écrite par Arrik - Hanania
Delouya le Mercredi 19 Juillet 2000 jour de l’inhumation de son grand
père Hanania Delouya à Guivat Shaul / Jérusalem après l’avoir
exhumé la veille de sa tombe à Marrakech
Grand Père Hanania Delouya Né à Marrakech en 1881 fils d’Isaac Delouya
dcd à Marrakech le 12 Sivane 5706 Tashav (11 05 1946) à l’âge de 65 ans
Exhumé le 17 Juillet 2000 à Marrakech Par Arrik Delouya, & ses cousins
Jacob et Emile Attar.
Inhumé à Jérusalem par Arrik Delouya et ses 100 cousins Israéliens le
Mercredi 19 Juillet 2000 au cimetière de Guivat Shaul aux côtés de ses
enfants: Albert, Elie et Simon selon les vœux de ses deux enfants: Le
Rabbin Isaac Delouya (Paris) Samy - Lazar Delouya (Nouméa en Nouvelle
Calédonie) et Simon Delouya et avec l’aCcord de tous les delouya d’Israël.
Ton Nom: Nous t’appelions avec affection « Papa Hanania ». Parce
qu’avec respect, tes propres enfants avaient pour habitude de t’appeler
Baba, Baba Hanania (en judéo-arabe, cela veut dire: Mon Papa Hanania).
De Baba, il fallait trouver un diminutif qui aille bien à tes petits-enfants
après ton décès. C’est alors que la trouvaille a été « Baby », c’est à dire
« Baba Katan – Petit Baba ». Voilà pour l’entrée en matière
Tu étais issue du mariage de Rabbin Itzhak Delouya et d’Esther Née
Harboun. Et tu étais le 4° enfant de cette union. Il y a eu d’abord ton frère
aîné s’appelait Méir marié lui-même à Esther Amar, décédé à Marrakech et
laissant 6 enfants : Eliahou, Simon, Isaac, Abraham, Nissim et l’unique fille
Dona. Puis ton frère cadet Shlomo marié à Messoda et décédé à
Marrakech laissant lui aussi 3 garçons: Jacob, David et Nissim (unique
inhumation près de Hédéra en Israël). Ensuite, ton 3° Frère Moshé marié à
Alou Pinto également décédé à Marrakech avec 3 filles: Marie, Hnina, et
Mazal. Toi-même, 4° enfant. Et après-toi, ta sœur benjamine Marsa, fille
unique, mariée à Haïm Pinto.
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A ton tour, tu fondais une nouvelle famille: Tu as épousé en 1908
Simha née en 1890 issue de famille Kalfon de Mogador qui t’a donné 11
enfants : Moshé décédé à Marrakech à l’âge de 18 ans. Albert-Abraham
décédé en 1982 en Israël. Esther décédée en 1995 en Israël. Dona
décédée à Marrakech à l’âge de 12 ans. Messody décédée en 1959 à
Marrakech. David décédé en 1990 en Israël. Simon décédé en 1996 et
inhumé ici à Jérusalem. Eliahou décédé en 1988 en Israël. Judah, décédé
à Nathania. Rav Isaac décédé à Paris en 2006 et inhumé à Guivat Shaul à
Jérusalem. Enfin, Lazar-Samy vivant à Nouméa en Nouvelle Calédonie.
Tu as donc eu 11 enfants, suivis d’une descendance de 35 petits enfants
et 90 arrières petits-enfants et enfin plus de 100 enfants de ces arrières
petits petits-enfants. Au total, une descendance de 250 personnes qui
continuent de se multiplier. Voilà le début d’une Saga - Delouya. Mais nous
voulons garder ton exemple, grâce au travail de mémoire que nous nous
sommes imposés.
Tes Sources: Tu es descendant de notre aïeul et premier ancêtre
fondateur de la famille: notre saint et vénéré maître habitué aux miracles
Rabbi Its’hak Délouya zatsa’’l, le patriarche, qui déjà dès 1492 avait fui
l’inquisition décrété par Elisabeth la Catholique d’Espagne pour immigrer
au Maroc en tant que « Megourash ». Il est donc arrivé à Marrakech en
quittant Loja près de Grenade au cœur de l’Andalousie. Voilà l’orthographe
ancienne du nom : De Loya car Loja se dit Loya en castillan. Il était mal
traité par la communauté juive déjà installée au Maroc avant l’inquisition
les Roumani, c’est-à-dire « Mekomiyi », « local ». Et pour prouver le
contraire, il a crée la synagogue du Mellah de Marrakech « Slat ElAazama » du nom des « Azmiyin », les expulsés d’Espagne, dès 1492.
Une plaque à l’entrée de cette synagogue symbolise la période. Depuis,
nous avons recensé de notre lignée moult Rabbins suivants qui se sont
illustrés tant à Marrakech et à Meknès. Tu as compté parmi ces
descendants.
Ton itinéraire: Ton père était bijoutier dans la « sagha » installé face à
l’actuelle entrée du Mellah de Marrakech. Il a été également, dit-on, Consul
Hollandais. Il t’avait inscrit dans une Yéchiva dans laquelle tu étais sorti
«major» à l’âge de 20 ans. Immédiatement, tu t’es propulsé dans les
affaires, le business comme on le dit aujourd’hui. Ton père t’avait
financièrement aidé. Tu as été tout d’abord commerçant et négociant sur le
plan international, représentant par là des produits issus de plusieurs pays
et tu as été représentant exclusif :
•
d’entreprises de Grande Bretagne pour l’importation du thé.
•
d’entreprises d’Allemagne pour l’importation des ustensiles de
cuisine
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•
d’entreprises de Hollande pour l’importation des objets en cristal.
Ces fonctions suivies des positions hiérarchiques qu’elles te procuraient
t’ont dotées ainsi que toute ta famille du statut de protégé Anglais,
Allemand et Hollandais mais aussi Français. Mais, tes garçons ayant eu 18
ans, ont rejeté la dernière naturalisation Française en raison de leur refus
de servir l’armée Française. De plus, tu étais le seul dans la ville à
posséder un téléphone en raison de tes relations professionnelles avec
l’étranger.
Tu avais 54 ans en 1935 lorsque tu avais décidé d’entreprendre un
tournant de ta vie professionnelle : En effet, tu quittais le négoce en qualité
de commerçant pour l’acquisition de dizaines d’hectares dans les environs
de Marrakech (1935-1946). Tu devenais alors fermier en achetant 30
hectares de terres fertiles pour y faire pousser des oliviers, des orangers et
des abricotiers. Tu avais tout transformé et avec l’aide de tes ouvriers, tu
avais emmuré ta ferme, et construit deux maisons appelées communément
des «Riads». Ta nouvelle occupation était celle de contremaître. Cette
première ferme se situait à 20 Kms de Marrakech sur la route de Beni
Mellal. Elle se trouvait dans un petit village qui portait le nom de
«Rehamna» dans un «Ouidan».
Dans ce village, tu avais fondé un quartier juif appelé «Oulad Moumen»
(voir film d’Izza Genini) avec une synagogue et faisant venir de Marrakech
une vingtaine de juifs pour y travailler et faire le «minyane» pour le kaddish.
Tu te déplaçais en calèche venant de Marrakech. Ton statut était celui de
« shofet », c’est à dire de juge avec une procuration donnée par le Caïd El
Ayadi, maître du village Rehamna. Tu étais privilégié par le fait que tu
connaissais la Tora et cela te procurait certaines gratifications: tu avais par
exemple deux policiers à disposition pour faire régner l’ordre. Tu avais
acheté 20 autres hectares de terrain dans une deuxième ferme à Tazart,
village situé à Glaoua à 60 Kms de Marrakech. Le quartier Juif s’appelait
« Ouida » du nom de « Hraoua » à côté de Zoui’Rrhal. Avec l’aide de ton
frère Moshé, tu as cultivé du blé, de l’orge et tout autre agriculture non
irriguée à l’aide de chameaux, chevaux et ânes, et un important dépôt
(mahssan) pour y conserver la production de la ferme. Tu produisais
également de l’huile. De cette ferme, la moitié avait été vendue de ton
vivant à Judah-Hdan Abitbol. L’autre moitié a été vendue après ton décès
en 1952 pour permettre à ton fils Simon d’acheter son salon de coiffure de
la Rue de Mazagan à Casablanca.
En Mars 1946, tu étais missionné par un Rabbin Yehouda Ohayon en
qualité de Rabbin pour concilier un couple en voie de divorce. Mais, en
cours de route, tu as glissé dans un trou et pendant 3 mois tu es resté
malade dans ta maison. C’était la gangrène. Ton hospitalisation à l’hôpital
Mamounia a duré trois Semaines. A ton retour à la maison, tu as fait venir
un médecin qui a décidé de scier la jambe gangrenée. Tu avais refusé
l’opération et le microbe s’est tout de suite propagé et Dimanche 12
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Sivane 5706 (11 Mai 1946), tu as décidé de faire venir tes notaires pour
leur dicter ton testament : Albert devait récupérer 2 pièces de ta maison.
Messody bénéficiait également des 2 pièces du bas de ta maison en
locataire à titre gracieux. .Isaac quant à lui récupérait les 2 pièces du haut
de ta maison. La ferme qui restait revenait à tous les autres enfants. La
pierre tombale marbrée a été choisie et achetée par ton fils Isaac à
Casablanca. Ta maison était située au 11 Rue Latana, Mellah de
Marrakech. Le 12 Sivane 5706 Tashav c.a.d le 11 Mai 1946 à l’âge de 65
ans à tu décédais à Marrakech parce que la pénicilline n’existait pas
encore.
Rappel des faits: Oncle Isaac le grand rabbin de Paris m’avait rappelé
qu’il avait eu plusieurs discussions avec mon père Simon au sujet de leurx
vœux les plus véhéments pour t’exhumer et ramener tes os à Jérusalem
aux côtés de tes autres fils. Oncle Sam s’y est associé. Les deux oncles
Isaac et Sam m’ont officiellement missionné par procurations pour diriger
cette action. Tous les cousins d’Israël ont donné leur accord. L’opération a
été cofinancée par notre grande famille. J’ai fait mon devoir, et je me suis
entouré du cousin Jacob Attar pour mener à bien ce « Mivsaa ».
Nous voilà tous réunis autour de ton souvenir, de ta mémoire que nous
continuerons à protéger et à perpétuer. J’ai donc plaisir à porter ton nom et
ton prénom.
Arrik- Hanania Delouya
Fils de Simon Delouya, ton Petit-fils Né le 2 Août 1946 à Marrakech
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‫בס"ד‬
Sources: Raphaël Delouya, 28 ans, vivant à Jérusalem, fils du Dr.
Henry Delouya et Petit-Fils du Rabbin Isaac Delouya (mise à jour le
06 Février 2002). Raphaël est le petit cousin d’Arrik Delouya.
A propos du nom Délouya. Il y a plusieurs exemples, déjà depuis le
temps de la Mishna, de noms de famille qui est donné selon le lieu
de résidence. C’est ainsi que l’on trouve dans le traité «Edouyoth»
chapitre 6, mishna 2 : « Rabbi Né’hounya Ben Elinathan de Kfar
Habavli », et dans le traité « Avoth » chapitre 1, mishna 4 : « Yossé
Ben Yoézer de Tséréda et Yossé Ben Yo’hanan de Jérusalem », et
dans le chapitre 4, mishna 20 : « Rabbi Yossé Bérabbi Yéhouda de
Kfar Habavli », etc.
On ne peut parler de la famille Délouya sans mentionner notre
premier ancêtre fondateur de la famille: notre saint et vénéré maître
habitué aux miracles Rabbi Its’hak Délouya zatsa’’l, qui vécut à
l’époque de l’expulsion des Juifs d’Espagne. Rabbi Its’hak Délouya
qui vécut en Espagne, arriva à Marrakech au Maroc, aux alentours
de l’année 5254 (1492 de l’ère vulgaire), en raison de l’expulsion des
Juifs d’Espagne).
Rabbi Its’hak Délouya exerça à Marrakech en tant que Av Beth Din
(chef du tribunal rabbinique) et leader spirituel de la communauté
des expulsés « la’zmiyin » (juifs arrivés au Maroc en raison de
l’expulsion des Juifs d’Espagne). Au début, les juifs de Marrakech
n’acceptèrent pas les expulsés ainsi que leurs coutumes, et ne
reconnurent pas l’autorité de Rabbi Its’hak Délouya. Les différences
entre ces deux communautés étaient même dans leurs tenues
vestimentaires, les expulsés arrivèrent habillés à l’européenne, alors
que les juifs de Marrakech portaient de longs vêtements de style
arabe, chose qui a contribué à l’ambiance de méfiance qui régnait,
du coté de la communauté locale. Il est raconté dans le « Koré
hadoroth mi-Marrakech » qu’il y eut des juifs de la communauté
locale, qui allèrent jusqu’à dénoncer et dire du mal sur les expulsés,
au roi de Marrakech. Suite à cela, les expulsés envoyèrent une
délégation de leurs sages chez le roi, pour lui demander de ne pas
leur faire de mal à cause des calomnies proférées à leur encontre.
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Ces sages furent reçus chez le roi, et lui proposèrent de s’engager à
faire tomber la pluie chaque fois qu’il en aurait besoin. En échange,
le roi ne leur ferait aucun mal. Le roi accepta le marché, et exigea
un engagement par écrit, qu’ils lui donnèrent. Au mois de Tamouz
(juin-juillet), le roi leur demanda de faire tomber la pluie, et après la
prière des expulsés la pluie tomba et le roi décida donc et
définitivement de les laisser à Marrakech.
Malgré la tension qui existait entre les deux communautés juives, au
fil des années, non seulement tous reconnurent l’autorité de Rabbi
Its’hak Délouya et des expulsés, mais également ces derniers
influencèrent énormément sur les lois et les coutumes des juifs de
Marrakech. Entre autres, ils changèrent leur rite de la prière pour le
remplacer par le leur qu’ils avaient emmené avec eux d’Espagne.
Cependant, il existait toujours des différences entre les deux
communautés, comme par exemple quel jour dans la semaine on
se mariait (chez les expulsés on ne se mariait que le mercredi ou le
vendredi) etc., et plusieurs livres sont sortis sur les « décrets des
expulsés ».
On sait d’après la tradition de la famille transmise de père en fils
pendant des générations, que nous, membres de la famille Délouya,
descendons de Rabbi Its’hak Délouya, ceci ils le notaient :
• Au moment du mariage, sur la Kétouba (acte de mariage).
Ainsi j’ai trouvésur la Kétouba de mon grand-père le rabbin
Its’hak Délouya où il est écrit : «…Its’hak… descendant du
grand rabbin notre vénéré maître Rabbi Its’hak Délouya… ».
• Sur la pierre tombale, et ainsi il est écrit sur la pierre tombale
de mon arrière grand père Rabbi ‘Hanania Délouya zatsa’’l :
«Rabbi ‘Hanania Délouya za’’l, descendant du rabbin du gaon
habitué aux miracles notre vénéré maître Rabbi Its’hak
Délouya… ».
• Egalement selon notre tradition, on sait que Rabbi Its’hak
Délouya a rencontré Maran: Rabbi Yossef Karo zatsa’’l, auteur
du fameux « Shoul’han ‘Aroukh » (5248-5335/ 1488-1575 de
l’ère vulgaire), lors de son passage à Marrakech, et ont
discuté ensemble de plusieurs sujets de halakha. Sur plusieurs
points leur avis était partagé, et Rabbi Yossef Karo ne réussit
pas à convaincre Rabbi Its’hak Délouya de changer d’avis.
Les sujets dont nous savons qu’ils étaient en désaccord
étaient :
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• A propos de la viande « ‘halak Beth Yossef » (« Glatt »), Rabbi
Its’hak Délouya n’acceptait pas la rigueur de Maran, mais
soutenait l’avis du Ram’’a : Rabbi Moshé Isserls (5280-5335/
1520-1575 de l’ère vulgaire) qui était moins sévère à ce sujet.
C’est pourquoi à Marrakech, jusqu’à ce jour on ne mange pas
spécialement de la viande « ‘halak » (« glatt »), mais
également de la viande kasher selon le Ram’’a, considérée
comme non-kasher par Maran.
• A propos de la lecture de la Thora à Min’ha de shabbath,
Rabbi Its’hak Délouya disait Kaddish après la lecture de la
Thora comme le lundi et le jeudi, alors que Maran enseignait
de ne pas le dire. Jusqu’à ce jour, dans la synagogue « Slath
la’zama » de Rabbi Its’hak Délouya à Marrakech, on dit
Kaddish après la lecture de la Thora le shabbath après-midi.
En ce qui concerne la datation de l’époque dans laquelle vécut
Rabbi Its’hak Délouya, il est apparut un problème. Dans le livre
« Malkhey Rabanan » sur les sages du Maroc, du rabbin Yossef Ben
Naim, il est écrit dans la lettre « Youd » : « Notre maître Rabbi Its’hak
Délouya zatsa’’l, chef du tribunal rabbinique et dirigeant spirituel de
la sainte communauté de Marrakech… décédé au mois de Av de
l’année 5471 de la création du monde, il propagea la Thora et eut
beaucoup d’élèves, et au mois de Iyar 5461 des mécréants l’ont
dénoncé et dirent du mal sur lui, il se fit emprisonner, et suite à cela
son frère Rabbi Yéhouda mourut sans enfants… , et d’après la
tradition, il parla avec le saint Maran za’’l lorsqu’il était à
Marrakech ». D’après ce qui est écrit ici, si Rabbi Its’hak Délouya est
décédé en 5471 (1711 de l’ère vulgaire), comment a-t-il put
rencontrer Maran Rabbi Yossef Karo qui lui est décédé en 5336 (1575
de l’ère vulgaire), environ 150 ans avant le décès de Rabbi Its’hak
Délouya ?
Cependant, sur la pierre tombale de Rabbi Its’hak Délouya, l’année
de sa mort ne figure pas, il est écrit ainsi : « Pierre tombale du saint
rabbin habitué aux miracles, son nom est célèbre à travers les pays
et les villages, notre maître Rabbi Its’hak Délouya zatsa’’l chef du
tribunal rabbinique et dirigeant spirituel de la sainte communauté de
Marrakech…, il propagea la Thora dans la yéshiva et eut beaucoup
d’élèves, et d’après la tradition, il parla avec le saint Maran zatsa’’l .
Il fut demandé à la yéshiva céleste au mois de Av… ».
Bien que l’année de sa mort ne figure pas sur sa pierre tombale, on
peut savoir environ quand est décédé Rabbi Its’hak Délouya, car à
12
coté de sa tombe se trouve celle de son contemporain Rabbi
Avraham Iben Attar, et ainsi il est écrit sur sa pierre tombale : « Nous
avons trouvé près du tombeau de notre maître… Rabbi Its’hak
Délouya zatsa’’l une pierre en marbre sur laquelle il est écrit : fut
demandé à la yéshiva céleste le sage notre maître Rabbi Avraham
Iben Attar zatsa’’l, le 6 du mois de Adar de l’an 5350… ». D’après
cette date, l’an 5350 (1590 de l’ère vulgaire), Rabbi Its’hak Délouya
vécut à l’époque de Maran Rabbi Yossef Karo, et il semble que
Rabbi Its’hak Délouya soit décédé quelques années avant Rabbi
Avraham Iben Attar, puisqu’il est arrivé au Maroc entre 5352 et 5356
(1492-1496 de l’ère vulgaire).
Rabbi Its’hak Délouya est également mentionné dans d’autres
endroits :
• Dans le livre « Eth lékol ‘hefets » du rabbin Raphaël Aharon
Ben Shimon zatsa’’l, chef du tribunal rabbinique d’Egypte qui
a écrit une complainte sur la mort de Rabbi Its’hak Délouya.
En introduction à cette complainte, le rabbin Ben Shimon
écrit (page 94) : « A la nouvelle du rabbin et pieux notre
maître Rabbi Its’hak Délouya zétsouka’’l chef du tribunal
rabbinique et dirigeant spirituel de la communauté de
Marrakech… fut demandé à la yéshiva céleste en Av
5471… « . Il parle donc également de Rabbi Its’hak Délouya
décédé en 5471 (1711 de l’ère vulgaire).
• Dans le livre « Ner hama’arav » du rabbin Yaakov Moshé
Tolédano za’’l, il est rapporté (pages 226-227): « Les rabbins
du Maroc et ses sages, Rabbi Its’hak Dé Louya, Rabbi
Avraham Ben Mamane… Rabbi Its’hak Dé Louya, était chef
du tribunal rabbinique, propageant la Thora dans la yéshiva,
et beaucoup d’élèves du Maroc et des alentours ont appris
de sa bouche. En l’an 5461 des mécréants ont suscité une
bagarre contre lui et l’ont dénoncé au gouvernement, et suite
à cela mourut son frère Rabbi Yéhouda Dé Louya sans
enfants, et cette même semaine Rabbi Its’hak fut pris par le
gouvernement, mais on ne sait pas ce qui lui arriva ensuite.
Rabbi Its’hak était célèbre pour ses connaissances dans la
Thora et sa piété même en dehors des frontières du Maroc, et
même les rabbins de Fèz et de Méknès le respectaient. Il
décéda au mois de Av 5471, et on ne sait pas s’il a rédigé des
livres. Par contre, plusieurs de ses élèves considérés comme
d’éminents sages de la Thora ont rédigé plusieurs ouvrages,
comme par exemple Rabbi Shlomo ‘Amar et Rabbi Avraham
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Azoulay (le dernier). Rabbi Shlomo ‘Amar décéda en Tamouz
5495 et fut l’auteur de livres de halakha manuscrits qui furent
en partie édités. Rabbi Avraham Azoulay décéda après 5495
et écrit des commentaires sur les livres du Ariza’’l, des
responsa, des notes sur le Shoul’han ‘Aroukh ainsi qu’un
commentaire sur le Zohar. C’était un kabbaliste et il écrivait
des Kmé’oth (amulettes) pour les malades. Il est dit de lui qu’il
était habitué aux miracles ainsi que ses élèves… ». Ici
également, il est question de Rabbi Its’hak Délouya décédé
en l’an 5471 (1711 de l’ère vulgaire), et il ne fait pas mention
de la rencontre avec Maran Rabbi Yossef Karo.
C’est pourquoi, lorsque j’ai parlé avec mon père et mon grand-père,
on est arrivé à la conclusion qu’apparemment il y eut deux grands
rabbins, tous deux dirigeants spirituels de la communauté juive de
Marrakech, du nom de Its’hak Délouya. Le premier, a vraiment
rencontré Maran, et le deuxième, fils de l’éminent sage de
Marrakech Rabbi Méir Délouya, lui aussi chef du tribunal rabbinique,
vécut environ deux siècles après lui (et bien entendu n’a donc pas
rencontré Maran). Il est important de souligner que ce n’est que
dans le livre « Malkhey Rabbanan » qu’il est dit que Rabbi Its’hak
Délouya décédé en 5471 avait rencontré Maran, c’est pourquoi il est
très probable que l’auteur de ce livre, le rabbin Yossef Ben Naim se
soit trompé et ait confondu avec le premier Rabbi Its’hak Délouya,
les deux étant décédés au mois de Av.
Selon cela, la pierre tombale de Rabbi Its’hak Délouya sur laquelle il
est inscrit qu’il a rencontré Maran, et qu’il décéda au mois de Av
sans préciser l’année de son décès, est celle du premier Rabbi
Its’hak Délouya, et le second Rabbi Its’hak Délouya est celui
mentionné dans les livres « Malkhey Rabbanan »,
« Eth lékol
‘hefets » et « Ner hama’arav ».
Cependant, mon grand-oncle Makhlouf Mamane vivant à
Marrakech, m’a informé au téléphone, qu’au cimetière de
Marrakech, il n’y a qu’une seule tombe de Rabbi Its’hak Délouya (le
premier). Il reste donc à savoir où se trouve celle du second Rabbi
Its’hak Délouya…
Voici quelques histoires que je tiens de mon grand-père que luimême tient de ses ancêtres, sur Rabbi Its’hak Délouya (le premier ou
le second ?).
‫בס"ד‬
14
Première histoire : Un jour, les goyim ont accusé à tord un juif, chez qui
un jeune arabe travaillait. Le jeune arabe avait été enlevé puis assassiné.
Son père accusa donc bien entendu le juif du meurtre, et l’attaqua en
justice. Le juge mit la responsabilité sur le juif, car c’est chez lui que le jeune
homme travaillait, puis il fixa une date pour son procès. Le juif qui ne savait
pas quoi faire, alla pleurer chez Rabbi Its’hak Délouya, et lui demanda son
aide. Le rav le calma, lui promit de l’aider et d’assister à son procès. Quand
le jour du jugement arriva, Rabbi Its’hak Délouya s’y présenta également.
Pendant le procès, le rav prononça Le Nom Sacré (Shém Haméforash) et
soudain apparut le jeune homme que son père identifia immédiatement.
Rabbi Its’hak Délouya demanda du jeune homme de lui montrer le
meurtrier. Le jeune arabe scruta l’assemblée qui se trouvait au tribunal
jusqu’à ce qu’il vit son assassin- un arabe. Il le montra du doigt et déclara
que c’est lui qui l’avait tué lorsqu’il rentrait chez lui. Dès qu’il termina de
parler il disparut, laissant tout le monde bouche bée ébahi par ce procès et
par le miracle qui venait de se produire par le mérite du rav. Ensuite
l’assassin reconnut sa culpabilité.
Deuxième histoire : Une fois à la veille de Pessa’h, il manquait de
viande. Les notables de la communauté allèrent alors chez Rabbi Its’hak
Délouya pour lui demander conseil et trouver une solution. Après qu’ils lui
eurent présenté le problème, le rav prononça Le Nom Sacré (Shém
Haméforash) et fit apparaître des veaux. Les veaux furent égorgés, et il ne
manqua pas de viande ce Pessa’h là.
Troisième histoire : Une fois, en période de grande sécheresse, les
notables de la communauté allèrent chez Rabbi Its’hak Délouya pour lui
faire part de la situation qui devenait insupportable et trouver une solution.
Le rav demanda que la communauté jeûne. L’après midi du jeûne, ils firent
sortir dehors la Téva de la synagogue et prièrent Min’ha avec Rabbi Its’hak
Délouya qui se joignit à eux. Le rav pria pour que la pluie tombe, et la pluie
ne se fit pas attendre.
Quatrième histoire : Cette histoire est rapportée dans le livre « Shéva’h
‘haim » de Rabbi ‘Haim Pinto, page 58 paragraphe 96. Il y avait à
Marrakech, un juif converti à l’Islam, qui fut nommé vizir du sultan. Ce vizir
était anti-juif, et une fois il prépara un plan pour leur porter atteinte. Il
15
demanda au sultan de se déguiser et de se rendre avec lui au Mella’h des
juifs pendant la nuit. Le sultan accepta. Quand ils arrivèrent au Mella’h ils
entendirent un rabbin enseigner la Thora à des enfants qui répétaient après
lui le verset : « Comment un seul homme pourrait-il en poursuivre mille,
deux, une myriade » (Le Deutéronome 32, 30). Le vizir expliqua le verset au
sultan, qui se mit en colère et promit de se venger sur les juifs. Le
lendemain, le sultan convoqua les notables de la communauté juive, dont
ce fameux rabbin, à qui il demanda l’explication du verset « Comment un
seul homme pourrait-il en poursuivre mille » etc. Celui ci le lui traduit et lui
expliqua qu’il s’agissait de nos ancêtres, mais qu’aujourd’hui, les juifs de
Marrakech sont sous sa domination et son autorité. Le sultan donna alors un
délai de 15 jours pour qu’on lui ramène celui qui est capable de tuer à lui
seul mille personnes, sans quoi il menaça d’exterminer tous les juifs. Les juifs
commencèrent à prier, jeûner et se lamenter.
‫‪16‬‬
‫‪Neoum shel Arrik Delouya moul saba shelo Hanania Delouya‬‬
‫‪be bet kvarot Guivat Shaul Jerusalem Beyom revii 19 Yuni 2000‬‬
‫סבא חנניה דלויה‬
‫דלונ בעיר מרקש בשנת ‪1881‬‬
‫נפטר במרקש בי' בסיוון‪ (1946) 5706 ,‬בגיל ‪ 65‬שנה‬
‫הועבר ממרקש בי"ד בתמוז תש"ס‬
‫נטמן בבית העלמין הר המנוחות בגבעת‪-‬שאול בירושלים ביום ד'‪ ,‬ט"ז בתמוז‬
‫ליד בניו אברהם ז"ל‪ ,‬אליהו ז"ל ושמעון ז"ל‪.‬‬
‫בהתאם לנדר של שני בניו‪ :‬הרב יצחק דלויה שליט"א וסמי‪-‬אלעזר מהעיר‬
‫נומאה שבקלדוניה החדשה‬
‫ע"י אריק חנניה דלויה‪ ,‬בנו של שמעון דלויה ז"ל‪.‬‬
‫ךמש‪:‬‬
‫ה'חנני אבא קראנו לך בחיבה מאחר ואף ילדיך‪ ,‬ביראת כבוד נהגו לקרוא לך‬
‫"בבא"‪ ,‬ה'חנני אבא )בערבית יהודית פירושו‪" :‬אבא ה'חנני שלי"(‪.‬‬
‫לאחר פטירתך‪ ,‬היה צורך למצוא קיצור שיהלום היטב את נכדיך‪ .‬אז הייתה‬
‫התגלית "באבי"‪ ,‬פירושו‪-‬בבא קטן‪.‬‬
‫נולדת‪:‬‬
‫מנישואיי הרבי יצחק דלויה ז"ל ורעייתו מרת אסתר לבית חרבון‪.‬‬
‫היית ילדם הרביעי‪.‬‬
‫אחיך הבכור היה מאיר שהיה נשוי למרת אסתר ונפטר במרקש בהותירו ששה‬
‫ילדים‪ :‬אליהו‪ ,‬שמעון‪ ,‬יצחק‪ ,‬אברהם‪ ,‬נסים והבת היחידה דונה‪.‬‬
‫אחריו נולד שלמה‪ ,‬שהיה נשוי למסעודה ונפטר במרקש בהותירו שלושה בנים‪:‬‬
‫יעקוב דוד ונסים )נסים הוא היחיד שהועבר לישראל ונטמן בחדרה(‪.‬‬
‫הבן השלישי משה‪ ,‬היה נשוי לעלו פינתו‪ ,‬נפטר אף הוא במרקש והותיר אחריו‬
‫שלוש בנות‪ :‬מרים חנינה ומזל‪.‬‬
‫הבן הרביעי היית אתה‪.‬‬
‫‪17‬‬
‫ואחריך נולדה בת הזקונים שנשאה לחיים פינטו‪.‬‬
‫ואתה הקמת משפחה חדשה‪:‬‬
‫בשנת ‪ ,1905‬לקחת לך לאישה את מרת שמחה לבית חלפון )שנולדה בשנת‬
‫‪ ,(1890‬וילדה לך ‪ 11‬ילדים‪:‬‬
‫‪ .1‬משה‪ -‬נפטר במרקש בגיל ‪18‬‬
‫‪ .2‬אברהם אלברט שנפטר בישראל בשנת ‪ 1982‬ונטמן כאן בהר המנוחות‬
‫בירושלים‪.‬‬
‫‪ .3‬אסתר שנפטרה בישראל בשנת ‪.1995‬‬
‫‪ .4‬דונה שנפטרה במרקש בגיל ‪.12‬‬
‫‪ .5‬מסעודה שנפטרה במרקש השנת ‪.1959‬‬
‫‪ .6‬רבי יצחק שליט"א המתגורר בפריס‪.‬‬
‫‪ .7‬דוד שנפטר בישראל בשנת ‪.1990‬‬
‫‪ .8‬שמעון שנפטר בשנת ‪ 1996‬ונטמן כאן בירושלים‪.‬‬
‫‪ .9‬אליהו שנפטר בישראל בשנת ‪.1988‬‬
‫‪ .10‬יהודה‪ ,‬חולה ומתגורר בנתניה‪.‬‬
‫‪ .11‬סמי‪-‬אלעזר המתגורר בנומאה – קלדוניה החדשה‪.‬‬
‫נולדו לך‪:‬‬
‫‪ 11‬ילדים‪,‬‬
‫‪ 35‬נכדים‪,‬‬
‫‪ 90‬נינים‪,‬‬
‫ו ‪ 100‬ילדים לנינים אלו‪.‬‬
‫בסך הכול ‪ 250‬אנשים הממשיכים לפרות ולרבות‪.‬‬
‫זוהי תחילתה של שושלת דלויה‪.‬‬
‫ברצוננו לשמור על הדוגמא שנתת לנו ע"י פעולה שאנו חייבים להטיל על‬
‫עצמנו‪.‬‬
‫המקורות שלך‪:‬‬
‫אבי אבות אבותינו‪ ,‬שכבר בזמן האינקוויזיציה‪ ,‬עקב תקופת ה"אנוסים"‬
‫בספרד‪ ,‬ברח לכיוון מרוקו בתור "מגורש"‪ ,‬הגיע למרקש בשנת ‪.1492‬‬
‫מוצאו היה מהעיירה ‪.LOJA‬‬
‫זהו מקור השם דה‪-‬לויה שכן בשפת קסטיליה שם העיירה מבוטא ‪":‬לויה"‪.‬‬
‫הוא כונה "רומני" ע"י הקהילה היהודית שכבר השתקעה במרוקו לפני‬
‫האינקוויזיציה‪" .‬רומני פירושו מקומי‪ .‬על מנת להוכיח את ההיפך‪ ,‬הוא ייסד‬
‫כנסת במלח של מרקש » ‪« Slat El-Zaama‬בית ‪.‬‬
‫)על שם ה ‪.(AZMIYIN‬‬
‫מאז יצאו מהשושלת שלנו הרבנים הבאים שהתפרסמו במרקש כמו גם‬
‫במקנס‪:‬‬
‫‪ -‬רבי מאיר דה‪-‬לויה ז"ל‪ .‬רב במרקש במאה ה ‪.16-17‬‬
‫‪18‬‬
‫ רבי יצחק דה‪-‬לויה ז"ל‪ ,‬רב מפורסם שהיה מורה הוראה במרקש ונפטר‬‫בשנת ‪.1711‬‬
‫ רבי משה דה‪-‬לויה שהיה רב במקנס במאה ה‪.18-‬‬‫ רבי מרדכי דה‪-‬לויה שהיה רב במרקש במאה ה‪.18-‬‬‫ רבי מאיר דה‪-‬לויה‪ ,‬בנו של רבי מרדכי‪ ,‬שהיה רב במקנס במאה ה‪19-‬‬‫ רבי יהודה דה‪-‬לויה‪ ,‬שהיה רב במקנס במאה ה‪.19-‬‬‫אף אתה נמנית בין צאצאים אלו‪.‬‬
‫לולסמה ךלש‪:‬‬
‫אביך היה צורף זהב ב '‪"SAGHA‬‬
‫שהייתה ממוקמת מול הכניסה למלח של מרקש‪.‬‬
‫הוא גם היה לפי השמועות קונסול הולנד‪.‬‬
‫הוא הכניס אותך ללמוד בישיבה ויצאת משם עם הסמכה לרב בגיל ‪.20‬‬
‫מיד‪' ,‬נכנסת לעסקים'‪ ,‬כמו שאומרים היום‪ .‬אביך‪ ,‬ע"ה‪ ,‬עזר לך להתבסס‬
‫כלכלית‪.‬‬
‫ראשית היית סוחר והיית הסוכן הבלעדי של מוצרים מארצות שונות‪:‬‬
‫ של חברות מבריטניה ליבוא תה‪.‬‬‫ של חברות מגרמניה ליבוא כלי מטבח‪.‬‬‫ של חברות מהולנד ליבוא כלי בדולח‪.‬‬‫תפקידים אלו העניקו לך ולכל בני משפחתך את התואר "מוגן"‪-‬אנגלי‪ ,‬גרמני‪,‬‬
‫הולנדי וגם צרפתי‪.‬‬
‫אבל בניך‪ ,‬בהגיעם לגיל ‪ ,18‬דחו את האזרחות הצרפתית‪ ,‬כאשר סירבו לשרת‬
‫בצבא‪.‬‬
‫יתר על כן‪ ,‬היית האדם היחידי בעיר שעמד לרשותו קו טלפון‪ ,‬לאור קשריך‬
‫המקצועיים עם ארצות חוץ‪.‬‬
‫היית בן ‪ 54‬כאשר החלטת לעשות תפנית בחייך המקצועיים‪-‬עזבת את המסחר‬
‫ורכשת מאות דונמים בסביבות מרקש )‪.(1935-1946‬‬
‫הפכת לבעל חווה ברכישת ‪ 300‬דונם של שטחים פוריים לגידול עצי זית‪ ,‬עצי‬
‫תפוזים ועצי משמש‪.‬‬
‫)‪.Ryad‬בעזרת הפועלים שלך גידרת את החווה ובנית בה שני בתים )המכונים‬
‫עיסוקך החדש היה מנהל עבודה‪.‬‬
‫חווה ראשונה זו הייתה ממוקמת ‪ 20‬ק"מ ממרקש‪ ,‬על הדרך ל‬
‫‪Beni-Mellal.‬‬
‫בעיירה קטנה בשם‪:‬‬
‫‪Rehamna‬‬
‫כאשר נסעת ממרקש עשית זאת בעגלת סוסים‪.‬‬
‫בעיירה זו ייסדת רובע יהודי שנקרא‬
‫"‪"Oulad Moumen‬‬
‫וכלל בית כנסת והבאת ממרקש כ ‪ 20‬יהודים‪ .‬תפקידך היה שופט‪ ,‬שפירושו‬
‫דיין ‪ ,‬ע"י ייפוי כוח‪ ,‬מאת ראש העיירה‬
‫‪19‬‬
‫‪.Caid-El-Ayadi,‬‬
‫הייתה לך עדיפות מאחר והיה לך חינוך תורני ודבר זה העניק לך כמה הסבות‪:‬‬
‫היו לך למשל ‪ 2‬שוטרים ע"מ להשליט את הסדר‪.‬‬
‫מחצית מחווה זו נמכרה בעודך בחיים לגביר יהודה "הדן" אביטבול‪.‬‬
‫המחצית השנייה נמכרה לאחר פטירתך בשנת ‪ 1952‬ע"מ לאפשר לבנך שמעון‬
‫לקנות את חנות המספרה שלו ברחוב מזגן בקזבלנקה‪.‬‬
‫רכשת בנוסף ‪ 200‬דונמים של שטחים בחווה אחרת ב‪Tazart-‬‬
‫עיירה הממוקמת ב ‪Glaoua‬‬
‫כ ‪ 60‬ק"מ ממרקש‪ .‬הרובע היהודי נקרא ‪Ouida‬‬
‫ליד ‪.Zoui' Rhal‬‬
‫בעזרת אחיך משה גידלת חיטה‪ ,‬שעורה ודגנים אחרים ללא השקיה ובאמצעות‬
‫גמלים‪ ,‬סוסים וחמורים והקמת מחסן גדול ע"מ לאחסן את התוצרת של החווה‪.‬‬
‫הפקת גם שמן‪.‬‬
‫‪ 1946‬במרקש‪:‬‬
‫נפטרת‪ .‬הפניצילין עדיין לא הומצא‪.‬‬
‫בחודש מרץ‪ ,1946 ,‬מונית ע"י רבי יהודה אוחיון בתור דיין ע"מ להשכין שלום‬
‫בין בני זוג שהיו בהליכי גירושין‪.‬‬
‫אולם בדרך‪ ,‬מעדת בתוך בור‪ ,‬ובמשך ‪ 3‬חודשים היית מרותק חולה לבית‪.‬‬
‫הרגל הייתה נגועה במוגלה‪.‬‬
‫אושפזת בבית חולים ‪Mamounia‬‬
‫במשך ‪ 3‬שבועות‪.‬‬
‫עם חזרתך לביתך‪ ,‬רופא הגיע והחליט שיש לקטוע את הרגל הנגועה‪.‬‬
‫סירבת לניתוח והזיהום מיד התפשט‪ .‬ביום ראשון‪ ,‬הי"ב בסיוון )‪ 11‬מאי‬
‫‪ ,(1946‬הזמנת את הנוטריונים שלך ע"מ להקריא להם את צוואתך‪ .‬לילדיך‬
‫הורשת‪:‬‬
‫‪ .1‬אברהם‪-‬אלברט יקבל שני חדרים בביתך כבעל בית‪.‬‬
‫‪ .2‬מסעודה תקבל‪ ,‬גם היא‪ ,‬שני חדרים בביתך‪ ,‬בקומה התחתונה‪ ,‬ללא‬
‫שכירות‪.‬‬
‫‪ .3‬יצחק יקבל שני חדרים בביתך‪ ,‬בקומה העליונה‪ ,‬ללא שכירות‪.‬‬
‫‪ .4‬החווה שנשארה תהיה שייכת לכל יתר הילדים‪.‬‬
‫ביתך היה ממוקם ברחו ‪ Latana‬מס' ‪11‬‬
‫מצבתך נבחרה ונרכשה ע"י בנך יצחק בקזבלנקה‪.‬‬
‫בס"ד‬
‫השתלשלות הפעולה‪:‬‬
‫דוד יצחק הזכיר לי שהיו לו כמה שיחות עם אבי שמעון ז"ל בעניין נדרם‬
‫המפורש להוציא אותך מקברך ולהעלות את עצמותיך לירושלים‪ ,‬ליד בניך‬
‫ע"ה‪.‬‬
‫גם דוד אלעזר הצטרף לכך‪.‬‬
‫שני הדודים‪ ,‬יצחק ואלעזר‪ ,‬נתנו לי ייפוי כוח רשמי לנהל פעולה זו‪.‬‬
‫‪20‬‬
‫כל בני הדודים‪ ,‬בארץ ובעולם‪ ,‬נתנו הסכמתם לדבר זה‪.‬‬
‫בן דודי יעקוב עטר הצטרף אלי לקיום מצווה זו‪.‬‬
‫הנה אנחנו כאן‪ ,‬מתאספים כולנו סביב זיכרונך‪ ,‬שנמשיך לכבד‪ ,‬להוקיר‬
‫ולהנציח‪.‬‬
‫לעונג הוא לי לשאת את שמך‬
‫‪" Arrik Hanania Delouya‬אריק חנניה דלויה"‬