Édito - B*capital
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Édito - B*capital
La Lettre B*capital Juillet 2013 Impacts des politiques monétaires sur les marchés : bilan, perspectives Édito Le 1er semestre vient de se terminer sur les places financières ; un semestre qui fait ressortir des tendances très différentes selon les zones géographiques. Aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne ou en France, c’est le vert qui domine ; dans les pays émergents et dans le sud de l’Europe, c’est plutôt le rouge. Pour les places dans le vert, la plupart des indices franchissaient des plus hauts annuels au cours du mois de Mai. Que ce soit un seuil historique pour le S&P 500 aux Etats-Unis, ou des seuils psychologiques, comme les 4000 points pour le CAC 40, la tendance était favorable sur les marchés actions depuis 9 mois. « Nous venons d’assister ces derniers temps à des mouvements de marchés rapides et profonds, que nous n’avions pas vus depuis 4 ans, … » Bertrand Lamielle Directeur Gestion sous Mandat La volatilité est réapparue. Quasi inexistante depuis l’été dernier, elle s’est accrue très nettement sur le marché obligataire ou sur les actions. Est-ce un problème ? Pages 2-3 Impacts des politiques monétaires sur les marchés : bilan, perspectives Non, la volatilité est un élément important de la gestion d’un portefeuille. Elle peut offrir des opportunités pour les investisseurs. « L’annonce L’évolution du discours de la banque centrale américaine a constitué un virage pour le marché obligataire. Après des mois d’une action continue de la Réserve Fédérale sur les taux obligataires, la perspective d’un arrêt prochain de cette politique a été suffisante pour faire ressurgir les angoisses d’une forte hausse des taux longs et donc de baisse des emprunts d’Etat… Les taux ont certes augmenté mais il serait plus logique de parler de retour à une situation normale. Dans ce contexte, la vigilance et la sélectivité sont de mise. Mais nous gardons notre cap : nous continuons de privilégier l’investissement en actions, même si la volatilité doit encore augmenter. Nous vous souhaitons un bel été 2013, les équipes de B*capital resteront à vos côtés pendant cette période. Frédéric Biraud Directeur Général de B*capital Catherine Boucher Recherche produits de taux de la Réserve Fédérale de l’arrêt d’ici mi-2014 de son programme de rachat d’actifs sur le marché a enclenché un mouvement de « selloff » sur les marchés obligataires. » Page 4 Zoom sur la gestion des positions obligataires Point de vue Bertrand Lamielle Directeur Gestion sous Mandat Impacts des politiques monétaires sur les marchés : bilan, perspectives Nous venons d’assister ces derniers temps à des mouvements de marchés rapides et profonds, que nous n’avions pas vus depuis 4 ans. Toutes les classes d’actifs se sont lourdement repliées, avec des volumes conséquents. Sur un mois, les indices actions européens abandonnent 10% soit souvent plus que leurs gains de l’année, les actions américaines résistent et ne cèdent que 5% quand les émergents chutent de 15%. Les matières premières ne sont pas en reste, les métaux baissant de 6%. Une différence notable, tout de même, les actifs refuges sont en repli. Le porteur de 10 ans américain a perdu 4%, le détenteur d’or 9%. A l’origine de ce mouvement, nous retrouvons Ben Bernanke, patron de la FED, qui a fini par annoncer aux marchés ce qu’ils redoutaient : la politique monétaire va devenir moins accommodante. I - Eclairage sur la politique monétaire Dans cette période propice à la confusion, nous souhaitons apporter un éclairage sur les liquidités : l’ampleur des flux, les conséquences de leur abondance, de leur retrait. Depuis le début de la crise, la FED a été la banque centrale la plus active. Elle a ramené les taux court terme quasiment à 0% et injecté massivement des liquidités dans l’économie. Elle a délesté les banques de leurs portefeuilles de dettes immobilières pour leur permettre de se concentrer sur le financement du redémarrage de l’économie. Elle a été un acheteur de dette américaine gouvernementale, contribuant à écraser les taux longs, ce qui a eu un impact favorable sur la reprise de l’immobilier notamment. Le graphe 1 illustre l’ampleur des actions prises par la Fed. Les points à retenir : - Son bilan a triplé depuis 2005. - Intervention massive en 2010 pour reprendre aux banques leurs mortgage backed securities (MBS = portefeuilles de crédits immobiliers) - Depuis 2010, la Fed a massivement acheté la dette américaine. - Les prêts liés à la crise (AIG, TARP) sont quasiment remboursés. 1) évolution du bilan de la FED depuis 2005 (en Mds de $) 3500 3000 2500 2000 1500 Prise en pension + prêts aux banques 1000 Mortgage Backed Securities Emprunts para-étatiques 500 0 Le graphe 2 reprend le bilan de la Fed arrêté à fin mai 2013 par maturité. Les points à retenir : - Outre le fait que la Fed a alourdi son bilan, elle en a considérablement allongé la maturité. La moitié de la dette est à plus de 10 ans. Les MBS sont généralement sur 30 ans. - En 2009/2010, son action s’est concentrée sur le rachat des MBS. - Depuis, elle achète des bons du trésor (maturité de 5 à 30 ans) pour maintenir les taux longs sous pression. Prêts liés à la crise Emprunts d'Etat US Or 2005 2010 2013 Source : Federal Reserve 2) bilan de la Fed par maturité Dettes gouvernementales et para--étatiques moins de 15 jours de 16 à 90 jours dont 70% de MBS, 30% de dettes gouvernementales de 91 jours à 1 an de 1 an à 5 ans de 5 ans à 10 ans Dettes gouvernementales plus de 10 ans Source : Federal Reserve Voilà pour le passé. 2 Pourquoi Ben Bernanke a-t-il infléchi sa politique ? Que va-t-il se passer demain ? Prenant acte du redressement de l’économie américaine sur tous les fronts (le PIB est attendu en croissance de 2.3% cette année), Ben Bernanke a préparé les investisseurs à un changement de régime. Il va, dans un premier temps, réduire le flot de liquidités déversées (85Mds $ chaque mois), en surveillant l’évolution de la situation, sans s’interdire de faire machine arrière si nécessaire. Cela conduira à une hausse des taux, probablement pas avant 2015. A l’annonce de cette nouvelle, les marchés sont allés vite en besogne. Ils ont réagi comme si les liquidités étaient coupées immédiatement, les taux relevés rapidement, comme si la Fed allait revendre à vil prix tout son stock d’emprunts d’Etat. obligations inflation. En effet leur valeur est déterminée par deux facteurs : les anticipations d’inflation et les taux gouvernementaux. Or, l’inflation est contenue, on est même proche de la déflation dans certains pays. La période des taux longs bas est derrière nous. Ces obligations souffriront d’autant plus qu’elles ont été les grandes gagnantes depuis 4 ans des entrées de fonds. Ce flux est appelé à s’inverser et des rachats massifs sur des marchés moins profonds comme le haut rendement ont des effets désastreux sur les prix. Le graphe 3 montre très clairement que les obligations ont capté la quasi-totalité des flux financiers. A l’inverse, les actions ne bénéficient toujours pas de flux acheteurs. 3) Cumul des flux de fonds par classes d’actifs sur 3 ans En milliards de $ 1 200 II - Passé le choc « psychologique » du passage à un monde où la liquidité est moins abondante, que pouvons nous anticiper ? Les boucles d’ajustement, rapides et puissantes ont amplifié les renversements de tendances longues sur les prix de certains actifs. Nous devrions progressivement revenir à une hiérarchie des risques plus classique, c’està-dire celle que nous avons connu avant les Quantitative Easing. Les taux longs, notamment les taux américains, devraient revenir vers des rendements de 3%, au fur et à mesure que se confirme le redressement de l’activité. Cette hausse trouvera son écho en Europe sur les taux allemands, français. Les actions, « choquées » dans un premier temps, retrouveront leur pouvoir d’attraction auprès des investisseurs. Dans un environnement économique qui s’affirme plus ferme, elles sont le meilleur véhicule pour générer de la performance. Quelles sont les victimes d’un retour à un monde « plus normal » ? L’équation moins de liquidité plus hausse des rendements continue à être défavorable à l’or. Les obligations à haut rendement et les obligations privées à maturité longue souffrent également. La contagion touche aussi les 1 000 800 600 400 200 0 -200 -400 juin sept déc. mars sept. sept. déc. mars juin sept. déc. mars 10 10 10 11 11 11 11 12 12 12 12 13 Obligations Fonds d'allocation Gestion Alternative Matières premières Actions Monétaires Source : Morningstar, B*capital Qui profitera d’un retour à la normale ? Les actions ont souffert dans la période récente. Nous pensons cependant, que, passé cet épisode où la hausse de la volatilité a mis les investisseurs mal à l’aise, leurs fondamentaux reprendront le dessus. Nous privilégions toujours les valeurs capables de générer de la croissance pérenne, avec un bilan sain. A contrario, les valeurs endettées risquent de continuer à souffrir dans un contexte de remontée des taux, à l’exception des rares sociétés qui auront su remodeler leur dette auparavant. Toute nouvelle tension sur les rendements des emprunts d’Etats «core» (USA, Allemagne, France,...) fera revenir les investisseurs historiques, et préviendra d’une hausse trop forte. La mise en place de ce scénario nécessite une volatilité plus sage… 3 Catherine Boucher Recherche produits de taux Actualité Zoom sur la gestion des positions obligataires Les principaux indicateurs à surveiller pour bien gérer ses positions obligataires Le prix d’une obligation fluctue pendant sa durée de vie sous l’effet principalement de 2 facteurs fondamentaux : l’évolution des taux d’intérêt et la variation de la qualité de l’émetteur. Dans un contexte de baisse des taux, la valeur des obligations va s’apprécier. Il faudra dans ce cas s’interroger sur le potentiel d’appréciation supplémentaire de l’obligation et regarder s’il n’est pas préférable de vendre ses positions de manière à concrétiser une partie des bénéfices plutôt que de les garder jusqu’à maturité. Le gain peut potentiellement être supérieur au cumul des coupons jusqu’à l’échéance. A l’inverse, dans un contexte de mouvement de hausse des taux tel que nous le connaissons aujourd’hui, la valeur des obligations va se déprécier. La variation du prix sera d’autant plus forte que l’échéance de l’obligation sera longue et le coupon offert par l’obligation sera faible. Illustration : obligations Lafarge 115 LAFARGE 2014 106,366 110 106,366 105 100 2014 et 2019. Depuis le 22 mai 2013, le prix de l’obligation à échéance 2019 a beaucoup plus fortement réagi à la hausse des taux que l’obligation à échéance 2014. Le taux coupon de l’obligation 2014, par ailleurs plus élevé (7.625% contre 5.5%), a servi d’amortisseur. L’arbitrage des positions obligataires vers des maturités plus courtes peut donc s’avérer pertinent dans un contexte de hausse des taux. L’influence de l’évolution de la qualité financière (ou de crédit) d’un émetteur aura également une influence sur le prix des obligations. Une dégradation d’un émetteur par une agence de notation influera négativement sur le prix des obligations. Il faut rester vigilant sur la situation financière de l’entreprise et arbitrer vers des entreprises de meilleure qualité. Quelles sont les opportunités à mettre en oeuvre aujourd’hui ? Dans le contexte actuel d’un mouvement de hausse des taux, nous recommandons : • d’arbitrer les positions obligataires longues vers des positions courtes et de meilleure qualité. • de vendre les positions High Yield américain car cette classe d’actifs est particulièrement sensible à la hausse des taux longs américains et la performance réalisée sur ses positions est significative. 90 85 80 2010 2011 2012 2013 Dans l’exemple ci-dessus, nous avons deux obligations Lafarge avec des échéances en Pour bien gérer ses positions obligataires, il faut bien entendu agir aussi en fonction de l’objectif recherché. Votre interlocuteur habituel est à votre disposition pour développer ce sujet avec vous et voir, dans vos portefeuilles dans quels cas il peut être judicieux de réorganiser votre investissement obligataire. Achevé de rédiger le 28 juin 2013. Les informations figurant dans ce document proviennent de sources dignes de foi, mais aucune attestation ou garantie, expresse ou tacite, n’est donnée quant à la fiabilité ou au caractère complet de ces informations qui ne doivent pas être exploitées comme telles. Elles ne doivent ni faire autorité ni se substituer au jugement propre des investisseurs et ne sont pas censées être l’unique base d’évaluation des stratégies ou instruments financiers présentés. Les placements sur les marchés financiers peuvent s’avérer risqués. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et elles ne sont pas constantes dans le temps. Communication à caractère promotionnel B*capital Siège social 21, boulevard Haussmann - 75009 Paris Tél. : 01 40 17 59 49 10, rue de la République - 69001 Lyon 579, avenue du Prado - 13008 Marseille Société Anonyme au capital de 4 301 829 euros 399 223 437 RCS Paris www.b-capital.com D804 (07.2013) - Crédit photo : Fabrice Cormy - LAFARGE 2019 95