Les yeux sont aveugles lorsque l`esprit est ailleurs

Transcription

Les yeux sont aveugles lorsque l`esprit est ailleurs
édito
« Les yeux sont aveugles lorsque
l'esprit est ailleurs »
Publilius Syrus
“I
l faut le voir
pour le croire”.
L’expression en
dit long sur le crédit que
l’on accorde à ce que notre oeil ne peut percevoir.
Au sein de mondes invisibles, à l’échelle nanométrique (un milliardième de mètre) se jouent
pourtant des découvertes médicales majeures.
Nanofibres,
plaques
microarray, biotubules
artificiels et demain,
pourquoi pas, nanorobots et reins artificiels
implantables... Ce n’est
pas de la science-fiction,
c’est une révolution en
marche, semblable en
intensité à celle qui, grâce aux biotechnologies,
a transformé l’industrie
pharmaceutique
(cf.
notre dossier en pages
20 et 21). Les nouvelles
techniques en hémodialyse ont d’ailleurs très
largement bénéficié des progrès de la miniaturisation (cf.
p.24). Mais notre cécité n’est pas toujours affaire de taille.
Dans les couloirs d’hôpitaux, on croise parfois des êtres dont
on ignore la fonction, invisibles rouages d’une mécanique
bien huilée. A l’exemple de Catherine Fournier, l’une des
rares infirmières en France à porter le titre - assez flou et
méconnu - de « coordinatrice de transplantation » (voir son
portrait en page 6).
A l’échelle humaine, d’imperceptibles moteurs sont donc à
l’œuvre, qui permettent à des personnes malades de guérir,
ou simplement de se sentir mieux. Ainsi, Laurence Bouffette,
infirmière spécialisée dans l’accompagnement et l’éducation
thérapeutiques, aide des patients à mieux vivre leur maladie
au quotidien (cf. page 18). C’est précisément ce que tente
de faire avec les enfants l’association « Vivre aux éclats »
qui contribue à réintroduire du rire et des sourires en milieu
hospitalier. Parole de clowns ! (cf. p. 44).
Les vacances que la FNAIR organise à Hourtin chaque année
– et depuis plus de 20 ans - pour des enfants dialysés ont
elles-aussi des vertus magiques sur le moral des « heureux
élus », comme en témoignent leurs émouvants récits (cf.
p.46 à 51). Malheureusement, cette édition 2009 sera peutêtre la dernière, tant il est devenu difficile de prendre en
charge de jeunes enfants en dialyse.
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Peur sur la ville
/ Photo : D.R.
L’intellect peine à saisir ce qu’il ne peut convertir en images, c’est Aristote qui le dit. Dès lors, les choses ou les
êtres dont on ignore le visage suscitent peurs et angoisses.
Aussi, le spectre du virus de la grippe A (H1N1) suscitet-il une panique à la (dé)mesure de la fièvre qui semble
avoir déjà atteint les médias. Sans céder à la panique, il
est prudent de rappeler quelques recommandations (cf. p.
16). On se consolera en se disant que le stress n’est pas
une fatalité, pas même dans les services de dialyse souvent
soumis à des tensions palpables. En établissant certaines
normes (voir article sur l’ISO en page 12) le service rendu
aux malades peut être optimisé et les rapports hiérarchiques pacifiés. Une démarche utile, tant il est vrai que le
bien-être des patients est intimement lié à celui du personnel soignant.
Nous vous souhaitons une excellente lecture de cette revue
qui, comme à chaque rentrée, fait la part belle à la Semaine du Rein, un rendez-vous en permanente évolution
(cf. p. 10 et 11).
Romain Bonfillon.

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