Les addictions à l`adolescence

Transcription

Les addictions à l`adolescence
Les addictions
à l’adolescence
Sierre
11 novembre 2009
AVPEHP
Olivier Revol
Hôpital Neurologique, CHU, Lyon
Brèves de consult’
€ « il est rentré de soirée dans un sale
état… »
€ « Il est scotché à l’ordinateur …»
€ « elle fume du haschich… »
€ « il ne veut plus aller à l’école… »
Addiction:
Conduite qui repose sur une envie
constante et irrépressible, en dépit
de la motivation et des efforts du
sujet pour y échapper
Dépendance:
Utilisation répétée et inadaptée d’une
substance ou d’un comportement
aboutissant à des perturbations
importantes de la vie affective et sociale
La dépendance
C’est le mode d’utilisation compulsive de la
substance ou du comportement qui
caractérise la dépendance.
«
impossibilité
consommer »
de
s’abstenir
de
Elle ne concerne pas tant le produit que le
sujet!
Dépendance:
DSM IV
3 anomalies pendant une période de 12 mois
1- Tolérance
2- Syndrome de sevrage
3- Consommation augmente en durée et quantité
4- Désir d’arrêter, efforts inefficaces
5- Temps important pour se procurer la substance
6- Activités importantes sont interrompues
7- Poursuite de l’usage, malgré la connaissance des
risques
Pourquoi devient-on
addictif ?
Le circuit de la récompense
Une problématique adolescente
La qualité de « l’attachement »
Le rôle de l’entourage
Pourquoi devient-on
addictif ?
Le circuit de la récompense
Une problématique adolescente
La qualité de « l’attachement »
Le rôle de l’entourage
Le circuit de la
récompense
Conditions de la survie de l’espèce:
assurer les fonctions vitales
- se nourrir, se reproduire, se défendre
Ces comportements sont associés à de
fortes sensations de satisfaction
Circuit de la récompense s’est développé
pour favoriser ces comportements
Pourquoi devient-on
addictif ?
Le circuit de la récompense
Une problématique adolescente
La qualité de « l’attachement »
Le rôle de l’entourage
L’adolescence
Période sensible +++
Les changements psychologiques,
affectifs et cognitifs rendent les
adolescents particulièrement
vulnérables aux addictions
Le cerveau de l’adolescent
(Journal of Adolescent Health, mars 2008)
€ fin de la maturation: 25 ans !
€ augmentation de la substance grise jusqu’à
11 ans
– après 11 ans, dégradation des neurones
– ceux qui vont survivre? Ceux qui servent !
€ augmentation de la substance blanche
jusqu’à 19 ans
– passe à l’ADSL!
€ cortex frontal en retard (23-25 ans)
– les émotions avant la raison
Immaturité des fonctions exécutives
Aire pariétale droite
Aire frontale droite
Adapted from Posner & Raichle 1999
Le cerveau de l’adolescent
(Barbalat, 2009)
€ Immaturité du cortex frontal
– difficultés à concevoir le long terme
– faible crainte du risque
• ado plus sensible aux récompenses qu’aux
punitions
• ado plus sensible aux gains qu’au perte
Le cerveau de l’adolescent
(Science et avenir, septembre 2008)
« Une voiture de course, qui aurait parfois
du mal à démarrer, et dont le système de
freinage n’est pas encore efficace…»
Cortex préfrontal et circuit de
la récompense
Le rôle de la puberté
€ hormones sexuelles
– oestrogènes, testostérone, ocytocine
– réactivent les émotions infantiles
– augmentent la prise de risque
– modifient la sécrétion de neuromédiateurs
(dopamine, sérotonine)
Pourquoi devient-on
addictif ?
Le circuit de la récompense
Une problématique adolescente
La qualité de « l’attachement »
Le rôle de l’entourage
Quand les théories de
l’attachement revisitent le
modèle de l’adolescence
L’adolescence peut-être relue dans
une perspective attachementiste…
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
L’expérience d’un entourage disponible,
cohérent et prévisible procure au bébé
puis à l’enfant un sentiment de sécurité
qui lui permet d’affronter les séparations
et de tolérer les frustrations.
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
Le système d’attachement qui se met en
place est alors de type « sécure »:
- pleure lors des séparations puis s’apaise
- instaure une relation de confiance dans les autres
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
Plus l’enfant sera confiant dans sa
sécurité, plus il sera autonome et
pourra explorer le monde
Les besoins d’attachement doivent être
satisfaits pour s’autoriser à s’éloigner
Notion de base de sécurité :
« ma figure d’attachement est accessible, je peux
explorer, et revenir vers elle en cas de problème
( havre de sécurité ) »
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
A l’inverse, l’expérience de relations
précoces peu satisfaisantes, du fait
d’un entourage indisponible ou
imprévisible risque d’entraîner chez
l’enfant des attitudes de dépendance
relationnelle.
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
Le système d’attachement est
alors de type « insécure »:
- les séparations sont mal gérées
- deux types:
* insécure évitant ou préoccupé
* insécure résistant ou détaché
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
Ces différents modes d’attachement
vont colorer la crise d’adolescence
Psychopathologie de
l’adolescence et modèles
d’attachement (Koback)
Les adolescents sécures font plus
facilement face au conflit
- empathiques
- capables de discussions productives
- trouvent un équilibre entre autonomie et
maintien des liens en cas de désaccord
Psychopathologie de
l’adolescence et modèles
d’attachement
Les adolescents insécures gèrent
mal l’affrontement:
- peu empathiques
- coupure émotionnelle
- escalade de lutte pour le pouvoir
Au cœur de la
problématique de
l’adolescence, la question
du lien…
L’adolescence réactualise les premiers
liens…
L’adolescence impose une prise de
distance vis-à-vis des parents…
« J’aimerais que mes parents
soient toujours là, mais un
peu plus loin... »
Damien, 17 ans
Elle interroge l’adolescent sur sa
capacité d’autonomie….
L’adolescence devient un puissant
révélateur de la confiance en soi et
de ce qui reste de dépendance non
résolue aux parents
« Avant de larguer les amarres,
mieux vaut être sûr de son
embarcation… »
L’adolescence, faudrait pas en faire une maladie!
Revol, 2010
« Y a-t-il un capitaine sur
ce bateau? »
Psychopathologie de
l’adolescence et modèles
d’attachement
Prendre la barre en cas de danger….
Aspects
psychopathologiques et
types d’attachement (Botbol)
Les adolescents insécures « préoccupés »
présentent des troubles « internalisés »:
- troubles anxieux
- dépression
Aspects
psychopathologiques et
types d’attachement (Botbol)
Les adolescents insécures « détachés »
présentent des troubles
« externalisés »:
- troubles des conduites
- tentatives de suicides
- addictions
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
L’expérience d’un entourage disponible et prévisible
dans l’enfance procure une sécurité qui permet
d’affronter séparations et frustrations.
Au contraire, l’expérience de relations peu
satisfaisantes, un entourage indisponible ou
imprévisible risque d’entraîner chez l’enfant des
attitudes de dépendance relationnelle.
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
La dépendance peut être relue
comme un échec des processus
d’attachement.
La dépendance pourrait être le
signe de l’incapacité à élaborer
l’angoisse de séparation.
La problématique de
l’attachement (Bowlby)
Addiction: protection contre l’angoisse de perte
et de séparation
Illusion que ce qui manque existe puisque
momentanément, l’addiction permet
l’apaisement
Toute addiction peut être envisagée comme
une
tentative
d’aménagement
de
la
dépendance.
Pourquoi devient-on
addictif ?
Le circuit de la récompense
Une problématique adolescente
La qualité de « l’attachement »
Le rôle de l’entourage
Facteurs de risques
.
€ individuels
€ environnementaux
Facteurs de risques
individuels
= facteurs de vulnérabilité génétiques,
biologiques et psychologiques.
€ traits de personnalité particuliers:
Impulsivité, recherche de sensations, faible
évitement du danger, recherche de nouveautés,
faible estime de soi, réactions émotionnelles
excessives, difficultés relationnelles
€ évènements de vie traumatiques
Facteurs de risque
environnementaux
€ facteurs familiaux:
habitudes de consommations familiales, événements
de vie familiaux
€ environnement social:
perte de repères, instabilité
€ rôle des pairs:
initiation, consommation en groupe, désocialisation,
marginalisation…
La famille
- désinvestissement, absence d’intérêts
des parents ou sollicitude excessive
(père) , séparations multiples (abandon,
divorce, deuils…).
- abus d’alcool ou de psychotropes chez
les parents, conduites d’automédication
La famille
- violence familiale, négligence ou sévices
- l’implication des parents dans l’éducatif,
la fixation des limites et l’affirmation
assurée de leur fonction parentale sont
inversement corrélées à l’usage de
toxiques par l’adolescent.
La pression des pairs
€ L’influence est un facteur important, la
pression du groupe est un facteur de
déclenchement ou d’entretien.
€ La mode, l’exemple, le défi, la pression
expliquent la première prise à laquelle le
groupe confère une valeur d’initiation.
La pression des pairs
€ ensuite,
le
sentiment
d’appartenance
constitue un facteur de maintien.
€ le groupe fonctionne comme un modèle de
référence.
€ un adolescent addictif a tendance à
s’associer avec
des camarades
qui
consomment aussi, ce qui accroît le risque de
poursuite.
L’adolescence, une période
normalement difficile...
Si tous les conflits de
l’adolescence se dissipent
miraculeusement et
uniquement grâce à la prise
de toxiques, l’expérience
sera forcément renouvelée
L’addiction peut être une tentative de
solution à la crise d’adolescence
Les conduites addictives
€ Consommation de substances
€ Addictions sans drogues:
-
Achats compulsifs
Jeux d’argent
Sexualité
Travail
Trouble des conduites alimentaires
Médias
- Télévision
- Jeux vidéos
- Téléphone portable
- Cyberaddiction
Psychopathologie
Défense contre une dépendance affective perçue
comme une menace pour l’identité
L’adolescence est un révélateur de cette
dépendance au moment où le sujet doit s’autonomiser
et ne peut plus bénéficier des mêmes protections de
la part des parents.
La vulnérabilité de certains adolescents les conduit à
adopter ces conduites aux effets pathogènes car
elles autorenforcent et réorganisent la personnalité
autour d’elles.
On parle de pathologie lorsque les sujets sont
enfermés dans la répétition de ces comportements.
Les différents modes de
consommation
• Usage simple
• Usage nocif
• Dépendance
.
Usage simple
• consommation qui n’entraîne ni complications pour
la santé, ni troubles du comportement.
• retrouvée chez les adolescents et les jeunes qui
essaient les drogues
• La plupart de ces expérience ne seront pas
renouvelées.
Usage nocif
Consommation répétée avec des
conséquences psycho-affectives,
sociales ou somatiques.
Dépendance
Un adolescent est dépendant lorsqu’il ne peut plus
se passer de consommer sous peine de souffrances
physiques et/ou psychiques.
Quand il s’arrête, il ressent un manque.
Sa vie quotidienne ne tourne plus qu’autour du
produit consommé.
Les conduites addictives
€ Consommation de substances
€ Addictions sans drogues:
-
Achats compulsifs
Jeux d’argent
Sexualité
Travail
Trouble des conduites alimentaires
Médias
- Télévision
- Jeux vidéos
- Téléphone portable
- Cyberaddiction
Test: êtes vous dépendant?
Etes-vous obligé d’augmenter votre consommation?
Si vous arrêtez, ressentez-vous un manque?
Votre consommation est-elle plus importante que prévue?
Ressentez-vous le désir d’arrêter et faites-vous des tentatives,
sans succès?
– Faites-vous des efforts important pour vous procurer de la
substance ou reproduire l’activité?
– Renoncez-vous à des activités de travail ou de loisirs pour vous
consacrer à votre addiction?
– Poursuivez-vous l’usage de la substance ou de l’activité malgré
des inconvénients évidents: argent, santé, risque …
–
–
–
–
Si trois réponses positives ou plus, vous êtes dépendant vis à vis de
cette activité.
Chacun réagit différemment selon son état
physique et psychique, le contexte de prise,
la quantité, la qualité, la fraîcheur du produit
et la manière de le consommer
Les effets varient selon la concentration du
produit actif
Les mélanges augmentent les risques!!
Toute consommation de substances est
susceptible d’entraîner ou d’aggraver des
problèmes psychologiques.
Les conduites addictives
€ Consommation de substances
€ Addictions sans drogues:
-
Achats compulsifs
Jeux d’argent
Sexualité
Travail
Trouble des conduites alimentaires
Médias
- Télévision
- Jeux vidéos
- Téléphone portable
- Cyberaddiction
Les produits
€ Tabac
€ Alcool
€ Cannabis
€ Opiacés
€ Cocaïne, amphétamines,
psychostimulants
€ Hallucinogènes
€ Sédatifs
€ Les polytoxicomanies+++
Les produits
Le cannabis pour se détendre, l’alcool pour
la socialisation, la cocaïne pour se
maintenir éveillé, l’ecstasy pour prendre
du plaisir…
Nicotine, amphétamines, cocaïne, crack sont
des stimulants
Cannabis à dose modérée, alcool et opiacés
sont des sédatifs et anxiolytiques
Cannabis à forte dose, ecstasy et LSD sont des
hallucinogènes
Les BZD sont particulièrement addictives
Consommations de produits :
Le tabac
Tabac
Plante dont les feuilles, après séchage, doivent
fermenter pour obtenir un goût spécifique.
Les techniques de séchage déterminent les
tabacs blonds, bruns…
Le produit est transformé par de multiples
manipulations industrielles pour obtenir les
cigarettes: teneurs en goudrons, arômes …
Le tabac contient de la nicotine et de nombreux
additifs (humectants, goût, saveurs…)
Tabac
Qu’est ce que ça fait?
Augmente la vigilance et la capacité de
réflexion.
La nicotine a un effet anxiolytique et coupefaim.
Le tabac: historique
– Christophe Colomb : « Beaucoup d’indiens avaient un tison allumé,
composé d’une sorte d’herbe dont ils respiraient la fumée … »
– Introduit d’abord au Portugal puis en France par Jean Nicot
en 1560.
– Sir Francis Bacon, en 1632 : « L’usage du tabac s’étend
beaucoup. Il conquiert les hommes grâce à un plaisir secret. Ceux
qui ont commencé peuvent difficilement se restreindre ensuite. »
– Explosion en Europe avec les guerres.
– Introduction des cigarettes blondes par les soldats
américains à la libération.
– Dans les années 70, 80 % des hommes fument à la sortie du
service militaire
Le tabac: les ravages du marketing
• Des présentations ciblées
– Cow-boy, chameau, voitures de courses, raids, parfum,
vêtements…
• Une connaissance précoce des méfaits de la
nicotine et de la fumée
• L’ajout d’additifs
• Ammoniac, acide lévulinique, menthol
• L’illusion des cigarettes « light »
• Carrément pervers: « Ne fumez pas, c’est pour les
adultes…! »
Les alternatives à la cigarette:
un nouveau leurre
• Cigarillos
• Narghilé, pipes à eau
• Bidis
Les chiffres (2005)
• Adultes de 18 à 75 ans qui fument
– 33% des hommes
– 27 % des femmes
• Adultes qui fument plus de 10 cigarettes par jour
– 18% des hommes
– 12% des femmes
• Age moyen de la 1ère cigarette: 13 ans et demi
• 17-18 ans
– 47% des garçons
– 48% des filles
Le tabac: le pour et le contre
• Pourquoi ils commencent à fumer
• Pourquoi ils devraient s’arrêter…..
Le tabac: le pour…
– Plaisirs, détente, convivialité
– Diminution du stress, solution au « mal-être »
– Augmentation de la concentration
…et surtout le contre
– Odeurs (vêtements, cheveux, chambre, haleine …)
– Perte de liberté, dépendance, coût
– Santé
•
•
•
•
•
•
Effets lointains mais redoutables
90 000 morts par an depuis 2000 (160 000 prévus pour 2020)
30 % des cancers sont liés au tabac
Vieillissement prématuré
Bronchite chronique
Risques cardio-vasculaires
- Artérite des membres inférieurs
- Trouble de l’érection
- Infarctus
- Atteinte oculaire
Tabac: conclusions
– Substance la plus addictive
– Tendance actuelle:
• diminution du nombre de fumeur
• augmentation des filles
• diminution de l’âge des jeunes fumeurs
Consommations de produits :
Le problème de l’alcool
Nouveaux produits
Nouvelles formes d’alcoolisation
- Binge drinking
Alcool
Si vous buvez 4 verres standards, vous
avez dépassé le taux d’alcoolémie
autorisé!
En France, il est interdit de conduire avec
une alcoolémie supérieure à 0,5 g/l
d’alcool dans le sang = 2 à 3 verres
standards consommées en une seule fois.
Le taux d’alcoolémie est d’autant plus vite
atteint que vous êtes à jeun, que votre taille
est petite et votre poids léger.
L’alcool: une drogue en expansion
• Historique: des circonstances particulières
– Le vin dans la culture méditerranéenne
– Vin et alcool accompagnent les grands évènements
– « Drogue » la plus consommée en France
(1er consommateur au monde!)
• Les adolescents et l’alcool
– Nouvelle pratique
•
•
•
•
•
•
35% des ados boivent une fois par semaine
Augmentation du nombre moyen de verres bus en soirée
Une fille pour deux garçons
30% des garçons de 15 à 19 ans: une ivresse mensuelle
« Binge drinking »
Nouvelles boissons: bière-vodka, TGV, « prémix »…
• Les risques de l’alcoolisation
L’alcool: une drogue en expansion
• Les risques de l’alcoolisation
– Les risques aigus
• Augmentés +++ par l’association à d’autres produits
• Désinhibition avec comportements à risque
• Ivresse éthylique, comas
• Diminution des réflexes, risque d’accident
– Les risques à long terme
• Perte des capacités intellectuelles (mémoire, attention…)
• Dépendance
• Troubles hépatiques
• Cancer de l’oesophage
Alcool: idées reçues
€ Il n’existe aucune méthode miracle pour
dessaouler!
Le café, la douche froide… ne réduisent pas le
taux d’alcoolémie. Le seul remède est le
temps.
Les verres de bière, whisky coca, vodka, vin…
contiennent tous la même quantité d’alcool
(10 g d’alcool pur) car les verres n’ont ni la
même forme ni la même contenance.
Alcool: conclusions
€ 40 000 morts par an
€ 2200 décès par accidents de la route
imputables à l’alcool
Consommations de produits :
Le cannabis
Des idées fausses
Un vrai problème
Cannabis: les chiffres (2007)
- 1ère Consommation: vers 15 ans
- Expérimentateur: La moitié des ados de 17 ans
-
- Occasionnel (1 à 9/an)
38% des garçons
26% des filles
- Régulier (plus de 10 par mois): 18% des garçons
12% des filles
Cannabis
-
Chanvre en feuille, fleurs (marijuana…), 1 à 5% THC
(tétrahydrocannabinol)
-
Résine ou haschich (H, shit, chichon…), pâte brune en
barrettes ou boulettes, 10 à 25 % TétraHydroCannabinol.
-
Huile de cannabis (honeyoil), 25 à 60% de molécule active
responsable des effets sur le SNC.
-
L’intensité des effets dépend de la concentration très variable
en THC.
-
Moyen de prise : fumé mélangé au tabac et roulé en cigarette
de forme conique (joint, pétard,), pipe (narguilé), gâteau (space
cake) ou infusion…
Intoxication aiguë ou ivresse
cannabique
€ Hypersensorialité
€ Effet d’anxiolyse, sensation de détente
€ Légère euphorie, plaisir, envie spontanée de
rire, désinhibition légère
€ Épisode oniroïde, (hallucinations visuelles)
€ Sensation de faim et soif
€ Modifications de l’espace-temps, distorsion
des perceptions et de l’attention, vécu au
ralenti
€ Somnolence
€ Démotivation +++
Intoxication aiguë ou ivresse
cannabique
€ Symptômes très rapides (10 min) persistent 2-4h, 3-4 jours dans
le sang puis 21 à 60 jours dans la graisse avec relargage
(urines)
€ Altération des compétences psychomotrices (coordination,
réflexes) et des performances cognitives (vigilance), troubles
mnésiques et de la libido, réversibles à l’arrêt de la
consommation
€ Certaines fois: bad-trip due à une absorption trop importante ou
si la personne n’est pas bien physiquement ou
psychiquement…(tremblements, sueurs froides, nausée,
confusion, étouffement, angoisse+++, persécution)
Le cannabis
La découverte du produit se fait à un moment
clef de l’évolution et s’intègre dans la
problèmatique de l’adolescent
*fuite
*plaisir
*opposition
*transgression
*convivialité
*rite initiatique
*affirmation de l’identité
Effets du Haschich
Aigus:
euphorie
hyper-sensorialité
ivresse cannabique
bouffées anxieuses ou délirantes
Chroniques:
démotivation +++
baisse des capacités cognitives
dépendance psychique
irritabilité
schizophrénie
Utilisation du cannabis
Classé stupéfiant, son usage est interdit.
Quelle que soit la quantité, en acheter, en
consommer, en détenir, en donner, en
revendre, en cultiver, en transporter ou
conduire après en avoir consommé sont
des infractions à la loi.
Ces infractions sont des délits qui
exposent à des sanctions devant les
tribunaux.
Fait partie des produits dopants interdits
aux sportifs.
Utilisation du cannabis en
médecine
En France, pas de médicaments à base de
cannabis. Les autorités considèrent que
les médicaments existants sont plus
adaptés.
Dans certains pays, il est prescrit pour
soulager certains symptômes de maladies
graves (vomissements, douleurs des
cancers) et pour ouvrir l’appétit.
La consommation devient
problématique quand…
€ Solitaire ou répétée dans la journée
€ Changements de comportement
(absentéisme scolaire, perte d’intérêt,
repli sur soi)
€ Changement de fréquentations
€ Dettes
Addictions aux médias
Médias:
définition
Techniques de diffusion de masse de
l’information (radio, télévision, presse écrite,
publicités, réseaux…) constituant à la fois
un moyen d’expression et un intermédiaire
transmettant un message à l’intention d’un
groupe.
Médias:
nouvelles formes destinées aux ados
€
€
€
€
€
Presse spécialisée ??
Radios (forums)
Télévisions câblées (chaînes musicales…)
Jeux vidéo
Réseaux +++
• téléphones mobiles
• internet
La télévision en chiffre
Les enfants de la télé
€ 98% des enfants
€ 20 heures par semaine (30 aux USA)
€ 2h30 par jour (adultes: 3h30)
€ Accord parental indispensable:
– une semaine de télévision
•
•
•
•
•
•
670 meurtres
30 prises d’otages
20 scènes d’amour « poussées »
18 expériences de drogues
15 viols
8 suicides
– À l’âge adulte: 18000 meurtres
Impact de la télé
– importante sur le plan de l’intégration sociale
– péjorative chez les enfants à risque
– n’apprend plus à l’enfant à s’ennuyer
– limite sa créativité
« La voix du capitaine Haddock »
Les jeux vidéos
La « cyber-addiction »
€ « besoin irrésistible et obsessionnel de jouer
à un jeu vidéo sur ordinateur »
€ on parle d’addiction quand le jeu devient la
principale (voire unique) activité
€ désinvestissement de la vie familiale,
scolaire, sociale…
La « cyber-addiction »
(Michel Stora, 2007)
€ les Massively Multiplayer Online (MMO) ont
une valeur terriblement addictive
€ World of Warcraft : 500 000 joueurs en
Europe, dont certains risquent de devenir
des « No Life »…
World of Warcraft
Les 10 questions que se
posent les parents…
1- Pourquoi un tel
engouement?
€
– Ce sont des jeux
Le jeu est fondamental dans la construction de
l’humain et dans le développement de la
socialisation »
Patrick Huerre
1- Pourquoi un tel
engouement?
€
– ce sont des jeux
fondamental dans la construction de l’humain et dans le
développement de la socialisation » Patrick Huerre
« Il permet aux enfants urbains de vivre sur un terrain d’aventure »
Benoit Virole
– captivent
• univers magiques, surhommes
– stimulent le sens de la compétition
– affranchissent des contraintes du réel
– marketing +++
2- Sont ils utiles pour les
enfants?
– Comme tous les jeux, ils développent des
compétences:
• maîtrise des risques
• adaptabilité à un environnement + ou – hostile
• gestion de l’inattendu
• traitement d’informations multiples
• socialisation
• acceptation de l’échec
• persévérance
2- Sont ils utiles pour les
enfants?
– Valorisent l’intelligence intuitive
• « Devant l’évolution de la société avec disparition des points
de repères, la plus grande mobilité professionnelle et
géographique, les Jeux vidéos permettent de s’adapter… »
Serge Tisseron
– Intérêt +++ pour les enfants présentant des difficultés
d’apprentissage
Benoit Virole
– Fonction réparatrice (aide les enfants en difficulté à retrouver
l’estime d’eux-mêmes)
3- Pourquoi une préférence pour
les jeux en ligne ?
– contact avec d’autre personnes
– « persistance » (fuseaux horaires)
– organisation en « guilde »
– « les jeunes qui participent aux jeux en réseau disent
avoir envie de se rencontrer dans la vie réelle »
Serge Tisseron
4- Rendent-ils épileptiques
– Non, sauf en cas d’épilepsie photo-sensible
5- Pourquoi tant de jeux violents?
– La violence fait vendre
– Induite par l’interactivité
– Idée: faire découvrir aux enfants des jeux de stratégie
en ligne non violents
•
•
•
•
Age of Empire
American Conquest
Blitzkrieg
Civilization…
6- Les jeux vidéos rendent-ils
violents?
Polémique +++
Le problème de la violence
€ incriminée +++ après le massacre de Columbine
High School (1999)
€ à la télévision:
– représente la vraie vie (actualités)
– dangereuse lorsqu’elle n’est pas critiquée
€ dans les jeux vidéos
– action
– identification
– gratification
Le problème de la violence
€ des études contradictoires
€ impact différent selon tempérament
€ les enfants « border-line »
6- Les jeux vidéos rendent-ils
violents?
– Il existe un lien entre surconsommation de jeux
violents et agressivité
• Mais pas un lien de cause à effet
• C’est la démission des parents et la carence
affective qui poussent l’enfant à rester des heures
devant l’écran
– Idée: interroger l’enfant:
« Que ressens tu quand tu joues? »
7- Existe-t-il des images
pornographiques
subliminales?
– En fait, oui dans GTA San Andreas
•
•
•
•
Sorti en 2004
1 million de jeux vendus en France (loin devant HP)
Logiciel téléchargeable: Hot Coffee
Erreur de manipulation d’après les concepteurs du
jeu
• Interdit aux moins de 18 ans
– En cas de doute, écrire au député pour
l’interpeller sur la protection des enfants (modèle
de lettre sur www.nos enfants .fr)
8- Comment savoir si un jeu
vidéo est adapté à mon
enfant?
– Infos aux dos de la jaquette
– Classification PEGI (Pan European Game Information)
• âge minimum
• Contenu (dialogues grossiers, sexe, consommation de
drogues, alcool, violence…)
– Activer le contrôle parental
– Wii
– PS III
9- Les jeux vidéos rendent-ils
obèses?
– 15 % des 6-12 ans sont obèses ou en surpoids
(contre 6% en 1980)
– Oui les jeux vidéos peuvent rendre obèse si
l’enfant est prédisposé
– Idées:
• éviter les conseil péremptoires (« Si tu joues, tu vas grossir »)
• encourager l’activité physique (exemple+++)
• règles diététiques
10- Comment savoir si mon
enfant est accro aux jeux
vidéos?
– Un concept: isolement social?
– « l’addiction est la rencontre d’une personnalité, d’un
produit et d’un moment socio-culturel » Marc Valleur
– 14-25 ans
– familles exigeantes, climat tendu, années déterminantes
– 5 questions
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est-il irritable si interdiction de jouer?
a-t-il déjà caché qu’il jouait?
peut-il renoncer à un loisir ou une sortie pour jouer?
a-t-il manqué la classe pour jouer?
joue-t-il parfois intensément?
En somme…
Conclusions
€ un phénomène de société incontournable...
€ comme tous les objets addictogènes, à petites
doses, il ouvre les relations sociales, à haute
dose, il les ferme….
€ à consommer avec modération....
€ « la cabane au fond du jardin… »
Les jeux dangereux
€ Jeux de non-oxygénation
€ Jeux d’agression
Jeux de non-oxygénation
€ Jeux de la tomate, de la grenouille,
rêve indien, du foulard…
€ Principe: freiner l’irrigation du cerveau
par compression thoracique,
strangulation, lever brutal…
€ Buts: rechercher des sensations
intenses, éprouver ses propres limites
Jeux de non-oxygénation:
les risques
€ anoxie avec perte de connaissance,
coma, mort…
€ évolution vers la dépendance
€ passage vers d’autres addictions et
conduites à risques
€ gravissimes si le sujet est seul
Jeux de non-oxygénation:
quels types de pratiques?
€ occasionnelles, par curiosité
€ régulières, avec dépendance
€ suicidaires chez les enfants déprimés
Jeux d’agression
€ « Violence physique gratuite d’un
groupe d’enfants envers un seul »
€ Jeux intentionnels ou par contrainte
Jeux d’agression
intentionnels
€ jeu de la boulette, de la canette…
€ principe: un enfant consentant est roué
de coup au sein d’un cercle
Jeux d’agression contraints
€ jeu de la couleur, du taureau, du bouc
émissaire, « happy slapping »…
€ principe: un enfant désigné comme
victime est frappé sans son
consentement
Jeux d’agression:
les risques
€ Physiques:
– hématomes, entorses, fractures…
€ Psychiques:
– anxiété, dépression, troubles du sommeil,
phobies scolaires…
Jeux d’agression:
les victimes
€ enfants timides, anxieux, isolés…
€ enfants différents, favorisés…
Jeux d’agression:
les agresseurs
€ Actifs:
– leaders, « populaires », impulsifs
€ Passifs:
– entrainés, dépendants, terrorisés…
Jeux dangereux :
signes d’alerte
€ Peu de valeurs si uniques
€ Intérêt de repérer une convergence de signes
€ Jeux de non-oxygénation
– marques de strangulation, joues rouges, céphalées
– questionnements, port de ceintures, foulards..
€ Jeux d’agression
– signes physiques, vêtements abimés
– refus scolaire
– tristesse, agressivité…
Jeux dangereux :
dans tous les cas…
€ S’inquiéter devant un changement de
comportement…
Jeux dangereux :
pourquoi?
€ Adolescence et prises de risque…
Prises de risque:
la recherche d’un plaisir immédiat
€ la prise de risque est souvent utile
• brise la routine
• offre une perspective de plaisir immédiat
• renforce l’estime de soi
• favorise l’identification aux héros
• permet l’intégration dans le groupe
• évite la pensée
Jeux dangereux :
que faire?
€ Informer les adultes (enseignants,parents…)
€ Soutenir la victime
€ Aborder l’accident avec les autres élèves
Jeux dangereux :
conclusions
€ de drôles de jeux
€ pas si rares
€ banalisés comme le reste…
L’adolescent face aux addictions
Conclusions
€ Quelle que soit l’addiction, les causes
sont identiques
€ Des prises en charges similaires
Les modalités actuelles de prise
en charge
€ Variables selon l’addiction
€ 3 stratégies:
- sevrage: partiel ou total
- substitution
- réduction des dommages
€ Un impératif: la prévention
€ Intérêt des groupes de pairs
« L’origine de la
dépendance n’est ni le
jeu, ni l’ordinateur, ni le
toxique , mais la fragilité
de la personne… »
Bibliographie
€ Parents: alerte au tabac et au cannabis.
Gilbert Lagrue, 2008, Odile Jacob
€ Les 90 questions que tous les parents se posent.
Jacques Henno, 2008 Télémarque
€ Les Adonaissants.
François de Singly, 2006 Armand Colin
€ Alcool et adolescence.
Patrice Huerre et François Marty, 2007 Albin Michel
€ La souffrance des adolescents.
Philippe Jeammet, 2007
€ Les écrans ça rend accro, Michel Stora, 2007
€ Drogues & dépendance Rapport de l’INPES, 2006