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L'offre de soins en dialyse dans
la région Basse­Normandie
Remerciements à la coordination régionale : Jean-Marie BATHO, Aurelie CAILLET, Pascal THIBON
Document préparé par Florian BAYER, Malthilde LASSALLE, Christian JACQUELINET et Cécile COUCHOUD
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La répartition de la population dans la
region de Basse­Normandie
Une opposition classique entre le littoral et l'arrière­pays
La Basse-Normandie est une région de taille modeste, la 15ème de France métropolitaine
avec 17 590 km² et 1 461 430 habitants en 2007 selon l'INSEE. Soit une densité de 83 habitants au km² qui la place au 17ème rang national (113 habitants au km² hors Département
et Région d'Outre-Mer – DROM). Cette région est marquée par une opposition géographique
relativement classique : des espaces urbanisés et denses sur les littoraux, ruraux dans l'arrière-pays, avec le Bocage normand comme illustration de ce paysage.
La répartition de la population suit cette logique comme le montre la carte ci-contre. Près de
la moitié des habitants résident dans le département du Calvados, avec comme principal pôle
régional la ville de Caen et ses 110 000 habitants en 2007, 400 000 avec son aire urbaine. Le
second pôle urbain de la région étant celui de Cherbourg-Octeville avec 40 000 habitants,
116 000 dans son aire urbaine. Viennent ensuite Alençon (28 000 habitants), Lisieux (22 000
habitants) et Hérouville-Saint-Clair adjacente à Caen (22 000 habitants). La Basse-Normandie
est également marquée par une forte proportion d'habitants vivants en milieu rural : près de
35% contre 18% au niveau national (hors DROM). Le mitage urbain y est relativement développé dans l'arrière-pays littoral, avec une progression en direction de l'intérieur des terres,
malgré des politiques d’aménagement local tentant de limiter le phénomène. En termes
d’évolution, la population bas-normande croît de manière constante depuis plus de 10 ans
avec 0,3% d'habitants supplémentaires par année. Cet accroissement n'est cependant pas homogène sur le territoire. Si le département de la Manche est dans la moyenne régionale depuis 1999 (0,3%), celui de l'Orne reste stable et le Calvados affiche un taux de 0,5%
d'habitants supplémentaires chaque année.
Comme dans de nombreuses régions marquées par leur caractère rural, la Basse-Normandie
voit la moyenne d'âge de sa population augmenter. Environ 25% sont âgés de 60 ans ou plus
(22% en France). Leur répartition suit par ailleurs une double logique : à proximité du littoral
ou plus relativement à l'est pour les retraités s'installant dans la région (venant notamment
d’Île-de-France); à l'intérieur des terres pour les populations rurales avec des communes pouvant dépasser les 19% de 75 ans et plus, dans un espace allant de la presqu’île du Cotentin
jusqu'à la Mayenne.
Une économie ancrée dans le secteur primaire et le secondaire
Assez logiquement au vu de la distribution de la population, la part des actifs travaillant dans
le secteur primaire est surreprésentée : 6,5% en 2007 contre 3,5% au niveau national. À noter
que plus des deux tiers des terres bas-normandes sont utilisées à des fins agricoles. Le secteur tertiaire est sous-représenté avec 68,5% de la population active contre 75% à l'échelle
nationale. Mais de fortes disparités interdépartementales existent à ce niveau : le Calvados,
espace le plus urbanisé de la région, compte 73% d'emplois dans le tertiaire contre 63,2%
pour l'Orne. En contrepartie, l'industrie y a une part non négligeable (25%), notamment
l'agroalimentaire à l'intérieur des terres. Cette activité est très dépendante de la conjoncture
économique, les emplois industriels étant relativement peu qualifiés dans la région. Mais
même si la crise de 2010 a fortement ébranlé la région, le chômage y reste inférieur à la
moyenne nationale, avec un taux à 6,9% fin 2007 selon l’INSEE (7,5% en France métropolitaine), 8,9% fin 2010 (9,2% au niveau national).
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REIN, Agence de la biomédecine 2011
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Atlas de l'offre de soin de l'insuffisance rénale chronique terminale
Les centres
Normandie
de
dialyse
en
Basse­
Une offre de soins en dialyse relativement dense
Au 31 décembre 2009, la Basse-Normandie comptait 602 malades traités et venant de toutes
les régions, 605 résidents bas-normands traités en Basse-Normandie ou dans les régions limitrophes. Seize centres de dialyse étaient présents de manière relativement dispersée sur ce
territoire, à l’exception d'une forte concentration à Caen. La carte ci-contre montre que la partie orientale de l’Orne n’était pas desservie par un centre de dialyse au 31/12/2009. Cette
zone s’étend par ailleurs sur deux autres départements : l’Eure et l’Eure-et-Loir. L’analyse des
temps de trajet au centre de dialyse le plus proche viendra confirmer cette observation par la
suite. Les zones frontalières de la région entre Saint-Lô, Caen, Lisieux, Flers et Argentant ne
disposaient pas de structures de dialyse, même si cette observation est à relativiser du fait de
la "petite" taille du territoire étudié.
Toutes les modalités de traitements étaient présentes dans la région, mais avec certaines
disparités. Comme souvent, la dialyse en centre se localise dans les principaux pôles de la région : Caen, Cherbourg-Octeville, Alençon, Lisieux, Flers et Saint-Lô. Huit structures étaient présentes pour une moyenne de 42 malades par centre. Les unités d'autodialyses étaient plus
dispersées sur le territoire, notamment dans les zones les moins peuplées. Douze étaient à
dénombrer pour près de onze dialysés en moyenne, avec cependant de fortes disparités : cinq
centres avaient quatre malades ou moins et quatre centres en avaient plus de 15 pour un
maximum de 30. Enfin, une seule unité de dialyse médicalisée était ouverte au 31 décembre
2009 à Hérouville-Saint-Clair à proximité de Caen.
Une opposition urbain­rural dans la localisation des dialysés
La moitié des dialysés avait plus de 72 ans et 68,8 ans en moyenne au 31 décembre 2009
(respectivement 72 et 68,5 ans pour les régions DIADEM). Leur répartition suit celle de la
population générale dans les principaux pôles urbains. Toutefois 39,8% de malades résidaient
en milieu rural, dispersés aussi bien sur la côte que dans les terres au centre et au sud de la
région. Il s'agit par ailleurs des espaces décrits précédemment concernant la localisation des
plus de 60 et 75 ans. La répartition des malades par modalités de traitements était relativement proche de la moyenne nationale pour la dialyse en centre en 2009 (55,9% contre
58,2 % dans les régions DIADEM cf. tableau 16) et l'autodialyse (24% contre 21,5%). À l'inverse les UDM ne représentaient que 1,1% des traitements en dialyse dans la région puisqu'un seul centre était ouvert à cette période. Si la dialyse péritonéale à domicile était
surreprésentée par rapport à la moyenne française avec 18,5% des traitements contre 7,5%
au niveau national, elle concernait à 40% des malades vivant en milieux ruraux. Il s'agit donc
d'une alternative aux relatives difficultés d'accès à la dialyse dans ces zones pour les trois départements de la région (cf. figure 4). Concernant la partie orientale de l'Orne qui ne dispose
pas de centre de dialyse, une trentaine de malades étaient suivis en dialyse, traité pour les
trois quarts en dialyse en centre, le reste étant partagé avec la dialyse péritonéale et l'autodialyse.
Tableau 16 ­ Répartition de l'activité de dialyse par modalités de traitement en Basse­Normandie (%)
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REIN, Agence de la biomédecine 2011
Figure 4 ­ Activité de dialyse par modalités de traitement dans les départements de Basse­Normandie
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Atlas de l'offre de soin de l'insuffisance rénale chronique terminale
Les temps d'accès à l'ensemble des
centres de dialyse en Basse­Normandie
De relatives difficultés d'accès aux centres très localisées
Le chapitre précédent a montré que la répartition des structures de soins en dialyse dans la
région de Basse-Normandie était bonne, les difficultés d'accès, relativement au contexte régional, pouvant se situer à l'est de l'Orne et au niveau des frontières des trois départements
de la région. Les calculs des temps de trajet en voiture au centre de dialyse le plus proche
confirme ces observations. Seule 1,4% de la population totale habitait à plus de 45 minutes
d'un centre de dialyse et 11,4% à plus de 30 minutes (cf. tableau 17). La localisation des plus
de 60 et 75 ans dans les milieux ruraux n'avait que peu d'impact pour l'indicateur à 45 minutes ou plus en (1,5% dans les deux cas), ce qui traduit une bonne couverture des centres de
dialyse sur l'ensemble du territoire étudié. Les seniors étant en effet relativement surreprésentés dans les zones rurales. Ces chiffres sont également comparables pour tous les dialysés,
avec seulement onze habitants à 45 minutes ou plus d'une structure de dialyse, 67 à 30 minutes ou plus. Concernant le calcul des temps d'accès réels -toutes modalités confonduesentre le domicile des malades et leur centre de dialyse, les résultats étaient supérieurs à la
moyenne française. En effet si le temps moyen pour accéder à leur centre était de 22 minutes
(19 dans les régions DIADEM), 13,7% des dialysés mettaient 45 minutes minimum pour y accéder (7,4% en France). Ils étaient 33,8% à 30 minutes ou plus (22,8% en France). Ces
chiffres et ceux présentés ci-dessous par modalités montrent donc que les logiques de proximités géographiques ne sont pas toujours respectées.
Les calculs des temps d'accès au centre le plus proche confirment également les analyses
précédentes sur les zones en relatives difficultés d'accès, notamment à la frontière de l'Orne,
l'Eure et l'Eure-et-Loir. Même si cela est à replacer dans le contexte régional relativement bon,
cette vaste zone de 2 200 km² n'offre « qu'un» accès au centre le plus proche compris entre
30 et 55 minutes, la zone à 45 minutes étant circonscrite à seulement 150 km² (une fois et
demie la superficie de Paris). En ne prenant en compte que les structures de dialyse en
centre, cet espace à 45 minutes où plus s'étend davantage à l'est de l'Orne; des zones d'accès
à 30 minutes où plus apparaissent également sur le littoral ouest du département de la
Manche. En termes de population, cela représentait 5,3% des résidents bas-normand et 6,5%
des dialysés en centre (cf. tableau 18). Ils étaient 14,2% au 31/12/2009, en prenant en
compte non plus la structure de dialyse en centre la plus proche, mais celle déclarée dans
DIADEM. Leur temps d'accès moyen étant de 23 minutes.
Assez logiquement, ces chiffres sont plus faibles pour les unités d'autodialyse, plus nombreuses et dispersées sur le territoire. Ainsi 1,4% de la population se localisait à 45 minutes
ou plus d'une autodialyse, 12,7% à 30 minutes ou plus (cf. tableau 19). Seul 9% des dialysés
en autodialyse habitaient à 30 minutes ou plus. Mais comme pour la dialyse en centre, la plupart ne se rendaient pas à la structure la plus proche : 29% d'entre eux mettaient en réalité
30 minutes ou plus pour accéder à leur centre déclaré dans DIADEM. Enfin, la couverture des
UDM est difficilement analysable avec seulement une unité à Hérouville-Saint-Clair dans la
banlieue de Caen au 31/12/2009. Elle couvrait toutefois la moitié de la population de la région (tableau 20) et les deux tiers des dialysés en UDM, pour un temps de trajet moyen de 25
minutes (théorique et réel).
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Pour conclure, l'offre de soins en dialyse en Basse-Normandie peut-être considérée comme
bien adaptée aux besoins de la population, même si les temps d'accès au centre le plus
proche diffèrent beaucoup des temps d'accès réels. La répartition des centres dans les pôles
régionaux et la petite superficie de la région permettent à un grand nombre de ruraux d'accéder en moins de 45 minutes à une structure de dialyse. Seul l'est de l'Orne est confronté à
de relatives difficultés d'accès qui s'étendent au-delà des frontières régionales. Mais l'absence
de données sur les prévalents au 31/12/2009 de la région Centre adjacente ne permet pas
d'évaluer clairement l'impact d'un tel manque sur l'offre de soins.
REIN, Agence de la biomédecine 2011
Tableau 17 ­ Temps d'accès en Basse­Normandie au centre de dialyse le plus proche, toutes modalités de traitement confondues
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Tableau 18 ­ Temps d'accès en Basse­Normandie à l'unité de dialyse en centre la plus proche
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Tableau 19 ­ Temps d'accès en Basse­Normandie au centre d'autodialyse le plus proche
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Tableau 20 ­ Temps d'accès en Basse­Normandie à l'unité de dialyse médicalisée la plus proche
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