DISSUADER LES GENOCIDES POTENTIELS : La Cour pénale
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DISSUADER LES GENOCIDES POTENTIELS : La Cour pénale
[ genocide ] (Nom masculin): Extermination systéma- tique et préméditée d’un groupe racial, religieux ou ethnique. “Auparavant, il était de coutume que les meurtriers soient traduits en justice, Le mot « génocide » avait été inventé en 1944 par le juriste international juif alors que les génocidaires passaient une retraite luxueuse. La CPI mettra fin à polonais, Raphael Lemkin qui avait mis ensemble le mot grecque « genos » qui ce règne d’impunité, pour toujours” signifie race, nation ou tribu, et le suffixe latin « cide », qui signifie tuerie. Le concept de génocide avait été évoqué lors du jugement, et pendant les discours d’ouverture du procès des hauts responsables Nazis devant le tribunal militaire - William Pace, Coordinateur de la Coalition des ONG pour la Cour pénale internationale internationale de Nuremberg, et avait mené au tout premier traité des Nations Unies condamnant ce crime : la Convention sur la Prévention et la Répression du Génocide (1948). DISSUADER LES GENOCIDES POTENTIELS : La Cour pénale internationale Justice pour les victimes du génocide, des crimes contre l’humanité et des J’ai connu Rafael Lemkin à Nuremberg. Il était un juriste appauvri mais déterminé, dont la crimes de guerre. famille entière avait été assassinée exclusivement à cause de sa race ou de sa religion. Il créa le mot « génocide » parce qu’aucun autre mot ne pouvait décrire de manière adéquate de tels crimes contre l’humanité. Le mot fait désormais partie de notre vocabulaire. Cependant, de tels crimes continuent à jamais de déshonorer la communauté internationale. Rafael a de ce fait prouvé qu’un individu était capable d’inspirer le monde de sorte à proscrire ce crime ; À présent, nous devons tous nous associer pour soutenir la CPI dans son effort visant à stopper les architectes potentiels du génocide et d’autres atrocités à grande échelle. Le combat pour un monde plus humaniste continue, mais nous ne nous rapprocherons plus près de ce but que grâce à l’espoir et à une détermination persistante. Credit: UN - Prof. Benjamin Ferencz, Procureur de Nuremberg Adhérez à la Coalition des ONG pour la Cour pénale internationale, dans son effort pour mettre fin à l’impunité. www.iccnow.org Le génocide rwandais qui a fait près d’un million de morts a laissé derrière lui toute une génération d’orphelins. Qu’est-ce que la Cour pénale internationale ? Comment est –ce que la CPI dissuadera-t-elle les potentiels architectes du génocide ? Après plus d’un siècle de réflexion sur les moyens par lesquels l’on pouvait mettre fin à la pratique de l’impunité pour les crimes les plus atroces que l’humanité avait connus, la création de la Cour pénale internationale (CPI) le 1er juillet 2002 a marqué l’un des succès fous dans la protection des droits de l’homme. La CPI est une organisation indépendante fondée sur un traité : Elle est la seule cour permanente au monde capable de juger les individus accusés de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Reconnue comme « cour du dernier ressort », la CPI est conçue pour intervenir lorsque les systèmes juridiques nationaux sont incapables ou ne veulent Credit: ICC-CPI / Wim Van Capellen pas agir. Avec son siège à La Haye aux Pays-Bas, elle est soutenue par la grande majorité des démocraties du monde, regroupées au sein de son Assemblée des Etats parties qui est composée de près de 100 membres. Le Statut de Rome pour la CPI reprend la définition du génocide inscrite dans la Convention sur le Génocide de 1948 qui est considérée comme faisant partie du droit international coutumier, et par conséquent coercitif à tous les états indépendamment du fait qu’ils aient ou non ratifié cette Convention. Aux termes du Statut de Rome, les actes ci-après peuvent être qualifiés de génocide lorsqu’ils ont été commis avec l’intention de détruire tout ou partie d’un groupe nationale, ethnique, racial ou religieux : - tuer, - causer une souffrance physique ou morale grave, - infliger délibérément à un groupe des conditions de vie conçues pour détruire physiquement le groupe en tout ou partie, - imposer des mesures destinées à prévenir des naissances, - Transférer manu militari les enfants ou autres membres du groupe. Pourquoi soutenir la CPI ? Comment la CPI a-t-elle été créée ? Après plusieurs années de discussion aux Nations Unies et cinq semaines de négociations intenses lors de la Conférence diplomatique de Rome de 1998, 120 pays ont voté en faveur de l’adoption du Statut de Rome pour la CPI, le 17 juillet 1998. 139 pays ont à ce jour signé le Statut de Rome, indiquant ainsi leur soutien à la lettre et à l’esprit du traité. Près de 100 pays, représentant toutes les régions du monde ont ratifié ou accédé au statut de la CPI, devenant par conséquent Etats parties à la Cour. Comment fonctionne la CPI ? La CPI est composée de quatre « organes » : le Bureau du Procureur (un Procureur en Chef et deux Procureurs adjoints) ; le Greffier (responsable de l’administration non judiciaire de la Cour) ; l’organe judiciaire (18 juges parmi lesquels 7 femmes) ; et la Présidence (un Président et deux Vice-présidents élus parmi les 18 juges de la Cour). La CPI est compétente pour connaître des crimes commis sur les territoires, et par les nationaux des pays ayant ratifié ou accédé au Statut de Rome. La compétence de la Cour a pris effet le 1er juillet 2002 au moment de l’entrée en vigueur du Statut de Rome. Selon le principe de la complémentarité du Statut, la Cour n’agira que lorsque les systèmes juridiques nationaux ne peuvent pas ou ne veulent pas agir. Une affaire sera portée devant la Cour soit par la saisine d’un Etat partie à la CPI, soit par le Conseil de Sécurité de l’ONU ou à l’initiative du Procureur sur la base de rapports crédibles provenant des individus, de la société civile ou des médias. Gustav Moynier, l’un des fondateurs du Comité internationale de la Croix Rouge, propose une cour permanente pour répondre aux crimes de la guerre franco-prusse 1919 Le Holocauste (1939 – 1945) Près de 10 million de personnes tuées dont 6 millions de juifs. L’adoption du Traité de Versailles qui prévoyait une cour internationale ad hoc pour juger les criminels de guerre Kaiser et allemands de la première guerre mondiale, fut le deuxième appel lancé pour un système de justice internationale. 1945 Cambodge (1975 – 1979) 2 millions de personnes tuées Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, les alliés ont institué les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo pour juger les Nazis et autres criminels de guerre. Peu après les derniers jugements de Nuremberg, une conférence internationale a relancé des appels pour la création d’une Cour pénale internationale. 1948 - La CPI est unique et innove en ce qui concerne son engagement actif pour les victimes. Les victimes peuvent non seulement fournir à la Cour des informations relatives à d’éventuelles situations, mais leurs besoins et contributions constituent des éléments essentiels de la procédure judiciaire. De plus, à travers le Fonds d’aide aux victimes, la CPI donne aux victimes la possibilité de recevoir des réparations pécuniaires. Iraq Bosnia (1987 – 1988) (1992 – 1995) 100.000 Kurds tués au 200.000 Bosniaques gaz ou exécutés tués L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention sur la Prévention et la répression du crime de génocide qui demandait que les criminels soient jugés « par toutes cours pénales internationales qui en auraient compétence 1993-1994 Génocide Rwandais (1994) 800.000 personnes tuées A la suite des conflits en l’ex-Yougoslavie et au Rwanda, le Conseil de Sécurité de l’ONU a institué deux tribunaux temporaires ad hoc pour les crimes de guerre: le Tribunal pénal international pour l’ex Yougoslavie (1993) et celui pour le Rwanda (1994). 1998 2002 Lors d’une conférence des Nations Unies tenue à Rome en Italie le 17 juillet, les gouvernements ont à une très grande majorité, approuvé le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Avec l’entrée en vigueur du Statut de Rome le 1er juillet 2002, la CPI compétence à connaître du génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre perpétrés sur les territoires et envers les ressortissants des pays ayant ratifié ou accédé au Statut. (Source)…. * La liste des génocides se trouvant dans le schéma chronologique ci-dessus n’est pas exhaustive. Il s’agit seulement une estimation des victimes. Source : Samantha Power, A problem from Hell 2 1872 - Contrairement aux deux tribunaux ad hoc créés Credit: Human Rights Watch 1999 pour répondre spécifiquement aux abus massifs des droits de l’homme au Rwanda et en ex-Yougoslavie, la CPI est permanente. Elle se présente par conséquent comme une institution de dissuasion contre d’éventuelles atrocités, et renforce la capacité de la communauté internationale à réagir plus vite par le biais d’un mécanisme judiciaire international impartial. - En réclamant que les lois nationales de tous les Etats parties reflètent le Statut de Rome, la CPI renforce l’aptitude des systèmes judiciaires nationaux à connaître des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Du fait que la CPI n’agira que si les tribunaux nationaux ne sont pas en mesure ou ne veulent pas le faire, elle soutient l’obligation des états à protéger la règle de droit. - En tant qu’organisme international, la CPI est capable de fonctionner en toute impartialité et d’éviter des demandes de « justice des vainqueurs ». Lorsqu’elle rend justice aux victimes et aux communautés affectées en général, la CPI contribue à établir un fichier historique neutre. Chambre preliminaire dela CPI Génocide arménien (1915 – 1916) 1 million de personnes tuées Le 20ème siècle a été le plus sanglant de l’histoire de l’humanité. Le plus souvent, les auteurs des crimes ont échappé à la justice. La mise en place de la CPI, la seule cour compétente pour juger les individus responsables des crimes les plus atroces qui préoccupent la communauté internationale, constitue un pas de géant dans la lutte contre l’impunité. 004 CK