etude du prix plancher pour la filiere ananas au benin

Transcription

etude du prix plancher pour la filiere ananas au benin
REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA
PECHE
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OFFICE NATIONAL DE SOUTIEN DES REVENUS AGRICOLES (ONS)
-----------------------
PROJET D’APPUI A LA SECURISATION DES REVENUS DES
EXPLOITANTS AGRICOLES (PASREA)
-----------------------
ETUDE DU PRIX PLANCHER POUR
LA FILIERE ANANAS AU BENIN
Rapport provisoire
Présentée par :
Laboratoire d’Appui au Management
et des Etudes Novatrices (Laboratoire AMEN)
06 BP 1593 PK3 Cotonou – BENIN
Téléphone : (229) 21.33.71.12 /95.42.14.61
E-mail : [email protected] / [email protected]
Août 2012
SOMMAIRE
RESUME ANALYTIQUE ....................................................................................................... 3
INTRODUCTION .................................................................................................................... 4
I- SPECIFICATIONS ET CARACTERISTIQUES DE L’ANANAS BENINOIS ................ 9
1.1- Description de l’espèce .................................................................................................... 9
1.2. Zones de production et cycles de production ................................................................... 9
II- ORGANISATION ET EFFORTS DE PROMOTION DE LA FILIERE ....................... 11
2.1 Structuration de la filière ................................................................................................. 11
2.1.1- Les producteurs ....................................................................................................... 11
2.1.2- Les commerçants locaux.......................................................................................... 12
2.1.3- Les transformateurs ................................................................................................ 12
2.1.4- Les exportateurs ...................................................................................................... 13
2.2 Les efforts de promotion de la filière ananas au Bénin ..................................................... 14
III- DYNAMIQUE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE AU NIVEAU NATIONAL
ET INTERNATIONAL DE L’ANANAS ET DE CES PRODUITS DERIVES. .................. 15
3.1- Offre de l’ananas et de ces produits dérivés .................................................................... 15
3.2 Demande de l’ananas et de ces produits dérivés.............................................................. 17
IV- PRINCIPAUX ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA FILIERE................................. 19
V- DETERMINATION DU COÛT DE PRODUCTION D’UN HECTARE D’ANANAS .. 21
5.1- Les coûts liés à la main d’œuvre .................................................................................... 21
5.1.1 Les opérations culturales ........................................................................................... 21
5.1.2 Les amortissements................................................................................................... 26
5.2- Coûts des différents intrants ........................................................................................... 28
5.3- Le rendement moyen à l’hectare..................................................................................... 29
5.4- Mécanisme de fixation de prix plancher d’achat au producteur d’ananas ........................ 29
5.5- Détermination du prix plancher d’achat de l’ananas au producteur ................................. 30
VI- RECOMMANDATIONS ................................................................................................. 32
CONCLUSION ....................................................................................................................... 33
ANNEXES .............................................................................................................................. 34
Annexe 1 : Termes de référence de la mission ..................................................................... 35
Annexe 2 : QUESTIONNAIRE PRODUCTEUR/GROUPEMENT DE PRODUCTEURS .. 38
2
RESUME ANALYTIQUE
La sécurisation des revenus des exploitants agricoles relève de l’une des fonctions de l’Office
National de Soutien des Revenus des Exploitants Agricoles (ONS).
L’étude sur la détermination du prix plancher de l’ananas est l’objectif principal de la présente
mission conduite par les experts du cabinet AMEN. L’enquête exécutée dans le cadre de cette
étude a couvert les départements de l’Atlantique, du Mono, de l’Ouémé et du Plateau. Le
choix de ces départements est lié au fait qu’ils constituent ceux dans lesquels la culture de
cette spéculation est considérable. L’enquête a été réalisée auprès des producteurs d’ananas
au nombre de 513 appartenant parfois à des groupements spécifiques, et des personnes
ressources de la filière. Le taux de sondage par rapport aux producteurs d’ananas recensés est
de 17%.
De l’analyse des résultats obtenus à base des données collectées, il ressort ce qui suit :
Le prix plancher d'achat de l'ananas aux producteurs pour la campagne en cours (par la
formule de WADELL) est de: 46,43 F le kg pour la Cayenne lisse et de 41,83 F le kg pour le
Pain de sucre; soit en moyenne 44,13 F CFA pour toute catégories d'ananas confondue. C'est
à ce prix que le producteur réalise un bénéfice de 5,76 F par kg vendu soit une marge de 15%.
Pour toutes catégories d'ananas, le prix du kg d'ananas qui permet juste au producteur de
récupérer son investissement est de 38,37 FCFA.
Les coûts des amortissements s’élèvent en moyenne à 101 888 FCFA par hectare, alors que la
main d’œuvre est de 1 121 723FCFA.
 En moyenne par hectare, les producteurs utilisent :
- 559,14 kg d’urée, 455,34 kg de NPK et 446,28 kg d’autres types d’engrais
(K2SO4 ou KCL ou autre) pour la Cayenne lisse, soit un coût de 445941 FCFA et
- 422,74 kg d’urée, 452,82kg de NPK et 584,56 kg d’autres types d’engrais (K2SO4
ou KCL ou autre) pour pain de sucre, soit un coût de 443863 FCFA.
 L’herbicide est très peu utilisé, soit 0,15 litre à l’hectare.
- Le rendement moyen de l’ananas est de 48 656 kg/ha pour la Cayenne lisse et 38
022 kg/ha pour le pain de sucre, soit en moyenne 43 339 kg/ha pour toute
catégorie d’ananas confondue.
Au regard des différentes contraintes décelées au niveau de la promotion de la filière, il a été
formulé des recommandations :
 Au niveau de la production
 Au niveau de la transformation
 Au niveau de la filière en général
3
INTRODUCTION
La production locale d’ananas est d’une grande importance pour le Bénin ; elle a contribué en
moyenne à 13 milliards de FCFA environ à la formation du PIB en 2006. Cette contribution
représentait cette année là une part d’environ 1,2% du PIB global et 4,3 % du PIB agricole
(INSAE, 2007). Comparé au coton et à l’anacarde, l’apport économique de la filière ananas
dans l’économie nationale n’est pas encore très important. Cependant, c’est une filière qui
possède de forte potentialité à induire des effets directs et indirects du fait du début de
développement observé dans le secteur de la transformation.
Les conditions édaphiques et climatiques du Sud Bénin sont propices à la culture de l’ananas
et lui confèrent de bonnes qualités organoleptiques qui donnent un label à l’ananas béninois.
La culture d’ananas crée 15.000 à 25.000 emplois permanents et temporaires. Le
développement de cette filière peut contribuer à l’absorption du chômage, à l’augmentation du
pouvoir d’achat des exploitants et partant, à l’amélioration de la marge brute agricole et des
niveaux de revenus des producteurs (trices) et transformateurs (trices). La filière ananas
représente un véritable créneau d’installation des jeunes exploitants désireux de s’installer en
agriculture au Sud Bénin. L’exportation de l’ananas cru entraîne l’entrée de devises et
contribue à l’équilibre de la balance économique. La valorisation des produits et sous-produits
de l’ananas augmente les capacités financières des acteurs de la filière.
Vu l’importance de cette filière, le plan stratégique de la relance du secteur agricole projette
d’accroître de façon substantielle la production d’ananas de qualité et d’améliorer la mise en
marché du fruit frais et de ses produits dérivés, en vue de contribuer à la diversification des
exportations. Il s’agit plus spécifiquement d’augmenter la production d’ananas du niveau
actuel de 150.000 tonnes à 600.000 tonnes en 2015, de promouvoir la transformation locale de
l’ananas et de faciliter l’accès de l’ananas béninois et de ses dérivés aux marchés régionaux et
internationaux.
En vue d’atteindre de contribuer à l’atteinte de ces objectifs, l’ONS dans l’exercice de sa
mission de soutien des revenus agricoles et à travers la mise en œuvre du PASREA, a sollicité
la réalisation d’une étude sur prix plancher ananas.
Contexte et justification de l’étude
Le secteur agricole du Bénin a contribué en moyenne pour 36% au PIB sur la période de
1999-2002, pour 90% des recettes d’exportation d’origine intérieure et occupe plus de 65%
de la population active. Malgré la variété de la production agricole, l’agriculture a de plus en
plus de difficultés à jouer son rôle de locomotive de l’économie. Le secteur secondaire occupe
moins de 10% de la population active et contribue pour 13,9% en moyenne à la formation du
PIB.
En général, les filières agricoles d’exportation sont fréquemment ébranlées par des crises
souvent liées aux fluctuations des cours mondiaux et du dollar. Elles peuvent durer plusieurs
années, induire une instabilité des prix au producteur et sont susceptibles d’affecter le niveau
global de production. La filière ananas n’y échappe pas.
L’ananas est pour le Bénin une alternative intéressante. Il représente le troisième produit
agricole d’exportation du pays après le coton et l’anacarde.
La filière ananas est née en 1972, avec la création de la première unité de production de 113
ha, qui sera ensuite nationalisée. Le volume d’exportation fluctue de manière importante, mais
4
reste très faible jusque dans les années 90. En 1992, cette unité de production est relancée
suite à sa privatisation avec l’appui de la Caisse Française de Développement et de la Banque
Mondiale. Autour de cette exploitation va se créer une dynamique qui est à l’origine de la
filière actuelle. L’ananas remplace économiquement les produits de palmeraies, cocotiers,
cacao, café dont les cours baissent. Les zones traditionnelles de production d’ananas sont le
Mono, le Zou et l’Atlantique. La dernière région, et en particulier le Plateau d’Allada, héberge
les plantations les plus modernes qui produisent pour l’exportation. Les variétés cultivées sont
la Cayenne lisse (notamment pour l’export) et le Pain de sucre (principalement pour le marché
local). La production d’ananas est assurée par des plantations modernes mais aussi par des
petits producteurs regroupés au sein de groupements d’intérêt économique ou de coopératives
La production d’ananas du département de l’Atlantique (98% de la production béninoise) est
de 124 437 tonnes pour la campagne 2005-2006 (cf. annexe 4) avec des rendements moyens
de 58 tonnes/ha (PADFA, 2007). La production a marqué un coup d’arrêt en 1997 et 1998,
années qui ont également vu un recul des surfaces cultivées. Les plantations industrielles
tournées vers l’exportation avaient fortement ralenti leur activité, abandonnant certaines
parcelles, du fait d’un tarif de fret aérien prohibitif, principalement Air France. Cette
évolution s’observe également au travers des statistiques d’exportation. Celles-ci ont connu
une hausse continue de 1992 à 1994 en passant de 21 tonnes à 2 266 tonnes avant de
s’effondrer pour stagner vers 300 tonnes au cours des années 1996-1999.
C’est pourquoi, l’ONS dans l’exercice de sa mission de soutien des revenus agricoles et à
travers la mise en œuvre du PASREA, a sollicité l’appui d’experts pour réaliser l’étude prix
plancher ananas après l’étude des mécanismes de soutien et de stabilisation aux producteurs
de cette filière effectuée en 2009.
Objectifs et résultats visés au terme de l’étude
L’objectif général est de « déterminer le prix plancher d’achat au producteur d’ananas pour
l’année 2012 ».
De façon spécifique, il s’agit de (i) déterminer le coût de la main d’œuvre nécessaire à la
production à l’hectare ; (ii) déterminer les consommations moyennes des divers intrants à
l’hectare et leur coût ;(iii) Déterminer l’amortissement du petit outillage à l’hectare et celui du
matériel de mécanisation utilisé ; (iv) déterminer le rendement moyen à l’hectare ; (v)
élaborer un mécanisme de fixation de prix plancher ; (vi) Déterminer le prix plancher d’achat
de l’ananas au producteur pour la campagne en cours.
En ce qui concerne les résultats, il est attendu au terme de l’étude que : (1) le coût de la main
d’œuvre nécessaire à la production à l’hectare soit déterminé, (2) les consommations
moyennes des divers intrants à l’hectare et leur coût soient connues, (3) l’amortissement du
petit outillage à l’hectare et celui du matériel de mécanisation utilisé soient connus, (4) le
rendement moyen à l’hectare selon les cas évoqués ci-dessus soit déterminé, (5) un
mécanisme de fixation de prix plancher est élaboré avec des modèles réalistes proposés, (6)
Le prix plancher d’achat de l’ananas soit déterminé.
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Approche méthodologique
Pour obtenir les résultats attendus et par conséquent, atteindre les objectifs visés au terme de
la mission, le Laboratoire d’Appui au Management et des Etudes Novatrices (Laboratoire
AMEN), adjudicataire du marché, a adopté une démarche participative qui a permis de
couvrir, autant que faire se peut, l’ensemble des obligations contenues dans les Termes de
Référence.
Cette démarche a été articulée en cinq phases que sont : (i) la phase préparatoire ; (ii) la
collecte des données ; (iii) le traitement, l’analyse des données et la rédaction du rapport
provisoire ; (iv) l’organisation d’un atelier de restitution et de validation ; (v) la rédaction du
rapport définitif de l’étude.
Phase préparatoire
L’objectif visé pour la phase préparatoire est de prendre toutes les mesures pratiques pour le
bon démarrage de la mission. Elle a été réalisée essentiellement à travers des réunions de
cadrage avec le commanditaire, la revue documentaire et l’élaboration des outils de collecte
de données.
En effet, les réunions de cadrage avec le commanditaire ont permis de définir les bases
d’exécution de la mission : harmonisation des points de vue sur la démarche méthodologique
de la mission, sur les résultats attendus, ainsi que sur les questions administratives liées au
contrat. Aussi, ces rencontres ont-elles permis à chacune des parties concernées par la
mission, de clarifier les attentes, ce qui a facilité le démarrage de la mission sur des bases
clairement définies et soutenues par un plan méthodologique accepté par tous.
Ensuite, une première revue documentaire a été réalisée, ce qui a permis au consultant d’avoir
une bonne idée sur le contexte et les données de base sur la production de l’ananas au Bénin.
Il est à signaler que la revue documentaire ne s’est pas limitée dans le temps, mais elle a servi
d’outil de collecte de données tout au long de la mission. Enfin, les outils de collecte des
données ont été élaborés, ce qui a permis à la mission de disposer des supports de collecte
d’informations.
Collecte de données : acteurs ciblés, outils utilisés et échantillonnage.
Afin de disposer d’informations nécessaires et réalistes de la production d’ananas, les Experts
du Laboratoire AMEN ont collecté des informations auprès des producteurs. Un questionnaire
a été élaboré et a pris en compte les besoins d’informations nécessaires pour satisfaire aux
exigences et prescriptions des Termes de Référence (TdR). Les outils de collecte sont en
annexes.
La collecte des données s’est faite par la méthode d’enquête par sondage et à consisté à
procéder à des entretiens individuels auprès de producteurs d’ananas.
La technique de sondage à quatre niveaux (départements, communes, villages et enquêtés) a
été utilisée pour le choix des producteurs. Au total, l'enquête a été réalisée auprès de 513
producteurs individuels (qui appartiennent parfois à des groupements). Ainsi, on peut
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remarquer que l'ensemble des membres des groupements auxquels appartiennent ces
producteurs ont un effectif total de 3306 producteurs dont 2872 hommes et 434 femmes.
L’étude a couvert les régions de l'Ouémé-Plateau, du Mono-Couffo et surtout le département
de l'Atlantique. Le tableau I ci-dessous présente la structure de l’échantillon d’étude.
Tableau I : Structure de l’échantillon d’étude
Taille de l'échantillon
4
18
30
30
25
113 140
50
kpomassè
Zè
Allada
Atlantique-Littoral
Calavi
Houéyogbé
MonoCouffo
Comé
Ifangni
Commune
Bonou
Ouémé-Plateau
Sakété
Rubriques
41
TOTAL
513
Il est à noter que l’échantillonnage a été réalisé dans un répertoire de 3026 producteurs
d’ananas recensés. Même si ce répertoire n’est pas encore exhaustif, il constitue une
importante base de sondage. Comparé à l’échantillon retenu, il en découle un taux de sondage
de 17% (Taux de sondage = (Nombre taille de l'échantillon / Nombre de producteurs recensés)* 100
Traitement et analyse des données
Les données collectées sont saisies et traitées à l’aide d’outils appropriés. Les données
quantitatives sont traitées au moyen des logiciels statistiques SPSS et Excel et l’analyse des
données qualitatives est faite par recoupement. Les types d’analyse effectués sont la
réalisation de tableaux croisés entre plusieurs variables pour montrer l’influence de l’une sur
l’autre et le calcul de la moyenne de certains paramètres.
Une fois que les données collectées, l'étape qui a suivi consistait à les organiser sous une
forme appropriée pour en faciliter l'analyse. Cela a impliqué d’une part l'élaboration d’un
plan d'analyse qui définit les principales analyses à effectuer et les tableaux de synthèse à
préparer pour répondre aux besoins en informations du commanditaire, et d’autre part, la
synthèse et l’analyse des données recueillies.
Equipe d’experts mis en place pour la mission
La réalisation de cette mission a été possible grâce à l’équipe d’experts mise en place par le
Laboratoire AMEN et composée de : un Administrateur financier, Contrôleur de gestion,
Spécialiste en détermination de coûts de production agricole, Chef de mission; (ii) un
Statisticien Economiste, spécialiste en statistiques agricoles. Cette équipe d’experts a connu le
soutient technique d’autres personnes telles que les agents d’encadrement des producteurs au
niveau CeCPA et CeRPA, les responsables de la faitière d’ananas ainsi que des personnes
ressources.
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Elaboration des rapports de mission
Suite à l’analyse des données, le rapport provisoire de la mission a été élaboré. Il est soumis
au commanditaire pour observations et amendements. Un atelier de restitution et de validation
sera organisé et réunira les différents acteurs. Les observations et amendements issus de cet
atelier seront pris en compte et pour la finalisation du rapport de la mission.
Structuration du rapport
Le présent document aborde dans un premier temps l’organisation, la structuration et
l’analyse de l’offre et de la demande au sein de la filière ananas. Ensuite il s’est agit de (i)
déterminer le coût de la main d’œuvre nécessaire à la production à l’hectare ; (ii) déterminer
les consommations moyennes des divers intrants à l’hectare et leur coût ;(iii) Déterminer
l’amortissement du petit outillage à l’hectare et celui du matériel de mécanisation utilisé ; (iv)
déterminer le rendement moyen à l’hectare ; (v) élaborer un mécanisme de fixation de prix
plancher ; (vi) Déterminer le prix plancher d’achat de l’ananas au producteur pour la
campagne en cours.
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I- SPECIFICATIONS ET CARACTERISTIQUES DE L’ANANAS BENINOIS
1.1- Description de l’espèce
L’ananas de son nom scientifique Ananas comosus est de la famille des Broméliacées. Le fruit
contient 85% d’eau, 12 à 16% de sucres. Il est riche en potassium et en vitamines notamment
les vitamines A et B.2.1. Le fruit contient la broméline, une enzyme protéolytique dont
l’activité est semblable à celle de la papaïne. Les variétés connues dans la filière aujourd’hui
au Bénin sont le Cayenne lisse qui renferme entre 12 et 15% de sucre et abacaxi ou pain de
sucre qui contient entre 12 et 16% de sucre. La variété MD2 qui est beaucoup plus demandée
sur le marché international à l’heure actuelle (cf. FRUITOP n° 144 avril 2007) s’implante
timidement au Bénin. Il présente un ratio «taux de sucre sur acidité» plus élevé que celui des
deux autres variétés. Les deux premières variétés sont exportées vers la sous-région, mais
c’est principalement la Cayenne lisse qui est exportée vers l’Europe.
Tableau II : caractéristiques comparées des deux variétés d’ananas produits au Bénin
1.2. Zones de production et cycles de production
Les zones où l’on pratique généralement la culture de l’ananas au Bénin sont caractérisées par
le climat tropical avec deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.
Les principales zones de production sont localisées au Sud du Bénin (Zê, Allada, AbomeyCalavi, Tori, Toffo, Kpomassè et Ouidah ). Bien que cultivé également entre Abomey et Savè,
c’est essentiellement sur les plateaux de terre de barre, qu’il est cultivé avec succès. Ce sont
les plateaux d’Allada, Abomey, Zagnanado, Kétou, Sakété, Pobè, Comè, Sè et Aplahoué.
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Dans d’autres localités, il existe des poches de production traditionnelle d’ananas comme dans
les départements du Plateau, du Zou et des Collines. Le Département du Mono a commencé à
s’intéresser à la culture depuis peu. C’est dire que le Bénin dispose encore de terres aptes pour
la culture d’ananas mais qui demeurent encore inexploitées.
Le cycle de production de l’ananas est bi-annuelle qui dure dix huit (18) mois, les prévisions
d’emblavures et de récolte se feront par période de 18 mois. Les différentes opérations
culturales constituant l’itinéraire technique de la production de l’ananas se présentent comme
suit :
- Défrichement : il s’agit de débarrasser le sol de la végétation naturelle qui l’occupe.
- Essouchage : il est indispensable pour la culture de l’ananas ; il s’agit d’éliminer du
sol toutes les souches des différentes espèces végétales qui l’occupent.
- Labour : consiste à ameublir le sol en le retournant sur une profondeur moyenne de 15
à 25 cm (labour à plat)
- Tri des rejets : revient à classer les rejets en fonction de leur taille dans différentes
catégories car son cycle de production varie selon la taille des rejets utilisés.
L’induction florale pourra ainsi être faite en fonction du cycle des plants. Une
catégorisation permet donc d’éviter la concurrence entre les rejets et une maturité
précoce des fruits au niveau des plants issus des petits rejets.
- Parage : consiste à enlever les feuilles sèches de la base des rejets sur une longueur
moyenne de 2 à 3 cm et ceci facilite l’enfoncement rapide des racines dans le sol et par
conséquent une reprise rapide des plants.
- Désinfection des rejets : consiste à traiter les rejets parés contre les champignons,
bactéries, insectes et les maladies.
- Piquetage : consiste à délimiter l’emplacement futur des plants d’ananas (permet de
planter en ligne et de respecter les écartements recommandés).
- Planting ou plantation : consiste à ouvrir des poquets de 10 cm de profondeur, y
introduire la base des rejets et ramener ensuite la terre autour de ces derniers.
- Sarclage : consiste à éliminer les adventices par la méthode la lutte mécanique
- Herbicidage : consiste à éliminer les adventices par les herbicides
- Fertilisation : apporter les engrais aux plants suivant un calendrier bien précis afin
d’avoir de meilleur rendement
- Traitement phytosanitaire : c’est l’application de pesticide pour lutter contre les
différents nuisibles.
- Traitement d’Induction Florale (TIF) : consiste au traitement des plants à l’aide d’un
produit (carbure) pour induire la floraison ce qui permet de réaliser une fructification
groupée homogène (permet de programmer les récoltes)
- Dégougeonnage ou Réduction des couronnes : réduction de la taille des couronnes des
fruits afin de stopper sa croissance ainsi que l’émission de nouvelles feuilles.
- Ethrelage : technique consistant à pulvériser les fruits d’ananas à l’aide d’une solution
aqueuse (ETHREL ou Ethephon) pour assurer une coloration homogène de ces
derniers.
- Récolte : coupe des fruits à l’arrivée à maturité.
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II- ORGANISATION ET EFFORTS DE PROMOTION DE LA FILIERE
2.1 Structuration de la filière
Ce secteur est structuré à plusieurs niveaux. En premier lieu, on voit les producteurs ; ensuite
les transformateurs et enfin, les exportateurs ou commerçants.
2.1.1- Les producteurs
Parmi les principales communes productrices d’ananas au Bénin, Abomey Calavi vient en tête
en 2006 avec 42% de la production totale, suivie de Zê (31%) et d’Allada (17%). Les
productions des autres communes sont négligeables. Quelques producteurs ont de grandes
exploitations (jusqu’à 150 ha). La production d’ananas est dominée par les petits producteurs
dont les superficies emblavées ne dépassent guère 0,5 à 1 hectare par personne, et quelques
exploitants qui gèrent des plantations modernes dont les superficies emblavées dépassent 5
hectares par exploitant et des coopératives (regroupement de plusieurs petits producteurs) qui
emblavent des superficies supérieures à 5ha.
On distingue 3 catégories d’exploitants et donc 3 systèmes de culture de l’ananas au Bénin :
- les exploitants qui produisent l’ananas dans des conditions proches de l’intensification
optimale ; leur système de culture est intensif, avec l’utilisation de l’irrigation pour contourner
le déficit hydrique de la zone de production, et destiné aux marchés national, régional et
international ;
- les exploitants qui ont des handicaps structurels au niveau des superficies en culture pour
atteindre le niveau optimal d’identification ; leur système de culture est semi intensif et
orienté vers le marché national;
- les exploitants qui ont un système extensif de production de l’ananas réalisé sur de petites
superficies ; leur système de culture est généralement destiné pour l’autoconsommation.
La production d’ananas est faite essentiellement par des hommes. Sur le plateau d’Allada
spécifiquement, des petits producteurs se sont regroupés en Groupement d’Intérêt
Economique (GIE) ayant des structures fédératrices. Les groupements de producteurs sont
souvent peu viables à cause des conflits internes. Aux niveaux régional et national, on
distingue les organisations professionnelles ci-après :
- la Fédération Nationale des Organisations des Professionnelles de l’Ananas du Bénin
(FENOPAB) qui regroupe tous les producteurs ;
- l'Association des Producteurs des Fruits au Bénin (APFB) ;
- l’Union des Producteurs du Sud-Bénin (UPS-Bénin) ;
- le Réseau des Producteurs d’Ananas du Bénin (RePAB) ;
- Union des Groupement des Producteurs d’Ananas de Toffo (UGPAT)
En dehors de ces organisations de producteurs, il y a des individus qui peuvent être considérés
comme des leaders car ils emblavent des superficies comprises entre 5 et 10 hectares,
respectent plus ou moins des itinéraires techniques et sont parfois eux-mêmes exportateurs ou
commerçants en intrants. Selon le Programme d’Appui au Secteur Privé (PASP), ces
groupements et individus bien identifiés représenteraient environ un millier de producteurs et
560 ha de plantations, soit le quart des surfaces plantées en ananas.
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2.1.2- Les commerçants locaux
La commercialisation primaire de l’ananas au Bénin se fait essentiellement avec des femmes
qui vont acheter les fruits dans les plantations ou les marchés des zones de production qui sont
principalement les marchés de Glo, de Dantokpa, de Kraké et de Sékou. Ils assurent le
transfert des fruits de ces lieux vers les centres de consommation ou vers les unités de
transformation locales. Les unités de mesure à l’achat sont le tas, la bassine, le panier ou le
véhicule bâchée. Les prix sont déterminés surtout par les commerçants, à cause du caractère
périssable des fruits d’ananas et de l’impossibilité pour le producteur à le stocker. Le transport
se fait essentiellement par véhicule bâché.
L’ananas est une denrée périssable et il n’existe pas au niveau des producteurs ou de ces
commerçants, des dispositifs pouvant assurer le transport rapide de l’ananas frais depuis les
champs de production jusqu’aux marchés primaires. La vente locale et même dans les pays
limitrophes se fait en vrac sans emballages, ce qui détériore la qualité gustative du produit.
2.1.3- Les transformateurs
Au Bénin on note l’apparition au cours de ces dernières années et surtout après la dévaluation
du franc CFA en 1994 d’un grand nombre d’unités de transformation d’ananas à caractère
artisanal ou semi- industriel, produisant une gamme de produits tels que les jus, les sirops, les
confitures d’ananas, de l’ananas séché. Les transformateurs artisanaux mettent sur le marché
des jus et autres dérivés sous différentes appellations ou marques. Ces produits sont
généralement distribués dans les restaurants et les supermarchés des grands centres urbains.
Les producteurs de jus d’ananas frais sont très nombreux et se rencontrent dans les villages et
les villes. Plusieurs transformateurs (plus de 100) s’investissent dans la production de jus
d’ananas pasteurisés dont la plupart sont installés à Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi
et regroupés au sein de l’Association Nationale des Transformateurs de l’Ananas du Bénin
(ANaTRAB), à titre individuel ou en groupements. On dénombre plusieurs unités semi
industrielles individuelles de production de jus.
L’ananas séché est produit au Bénin par quatre unités : le Centre de Séchage des Fruits
Tropicaux (CSFT) d’Abomey fonctionnel depuis 1997, (COPROAMA) et ABD, tous deux
d’Allada Togoudo et Union des Groupements des Producteurs de Toffo (UGPAT).
On note depuis quelques temps, une augmentation au plan national de la demande pour le jus
d’ananas et les autres dérivés. Cependant, même si l’ananas séché et d’autres dérivés ont
commencé par être exportés en Suisse, France et Belgique, Italie, etc. les transformateurs font
face à certaines contraintes liées :
-
à la capacité de transformation : Il manque véritablement de machines pouvant
permettre de transformer l’ananas frais en d’autres produits dérivés et même si ces
genres de machines existaient, le problème de pièces de rechange et de connaissances
techniques et technologiques serait un handicap. Il existe très peu d’entreprises
transformatrices d’ananas et celles qui en font ne font que du jus d’ananas ou de
l’ananas séchés. Or, ces produits ne respectent même pas les normes exigées par les
consommateurs sur le plan international. Aussi, le niveau de production actuelle de
12
-
-
l’ananas frais ne suffit-il pas pour envisager une transformation à grande échelle de
l’ananas béninois.
au conditionnement : Il n’existe pas au Bénin, une société de production d’emballages,
en particulier d’emballages propres aussi bien pour l’ananas frais, séché que du jus
d’ananas. Il n’existe pas de même dans les quelques entreprises transformatrices
d’ananas, une sécurité sanitaire (port de gangs, ports de chaussures spécifiques, port
d’habits et respect des normes en la matière, etc.). Les produits à transformés ne sont
pas triés, ce qui fait baisser la qualité et donc un regain de devises à l’exportation.
Aux types de produits et étiquetage : étant donné que les transformateurs ne
bénéficient pas de formations spécialisées, il manque d’innovations dans le secteur de
la transformation de l’ananas en produits dérivés. Les entreprises béninoises de ce
secteur ne connaissent que les jus d’ananas et l’ananas séché. De plus, il n’existe pas
encore un label ou une marque pour l’ananas béninois destiné à l’exportation ou même
au marché local.
2.1.4- Les exportateurs
Au Bénin, il existe peu d’entreprises qui exportent de l’ananas ou produits dérivés de
l’ananas. Les principaux exportateurs vers le marché européen sont : FRUIT D’OR, FRUIT
TILLOU et CSFT (en ce qui concerne les entreprises privée) et l’UGPAT, le FGIE et l’UPS
en ce qui concerne les groupements. A noter que l’UGPAT est un démembrement du RePAB
agréé au marché équitable.
Les exportations vers la sous-région, Nigéria en particulier, sont extrêmement atomisées et
s’effectuent totalement dans l’informel, les opérateurs ne font donc pas l’objet d’une
identification précise. De plus l’exportation de l’ananas au Bénin est confrontée ces dernières
années à quelques difficultés. En effet, les exportations de cette denrée périssable ne sont pas
programmées sur la base d’un calendrier subséquent. Chaque producteur se saisit de ses
propres opportunités d’écoulement et il n’existe aucune régularité du marché européen. A ces
difficultés, s’ajoutent le coût élevé du transport aérien , l’absence de chambres réfrigérées au
niveau de l’Aéroport de Cotonou et la faible capacité disponible des avions pour le transport
des produits de l’ananas;
Les exportateurs béninois sont confrontés à de sérieux problèmes d’emballages pour convoyer
leurs produits vers l’extérieur que ce soit au niveau de l’ananas frais ou de l’ananas
transformé en jus l’ananas frais ou de l’ananas transformé en jus ou séché. Les producteurs
sont obligés d’importer les cartons d’emballage du Nigeria ou du Ghana. Tout ceci génère des
coûts supplémentaires aux opérateurs. Quand aux bouteilles pour le conditionnement des jus
d’ananas, les opérateurs ont recours à la récupération des bouteilles chez les bonnes femmes
du marché qui collectent des bouteilles de boissons importées. Ils sont obligés de traiter ces
bouteilles eux-mêmes avant de les utiliser pour les jus d’ananas.
L’analyse de ce tableau montre que la production et l’exportation ont connu une augmentation
sauf en 2003 où les exportations ont chuté avec un écart très important soit 86,82 tonnes.
13
2.2 Les efforts de promotion de la filière ananas au Bénin
L’ananas est une culture très ancienne au Bénin où il était cultivé de façon traditionnelle
surtout dans les régions du Sud. Cette culture traditionnelle était pratiquée en association avec
d’autres cultures notamment les cultures vivrières et destinée essentiellement à la
consommation familiale.
La culture intensive d’ananas a démarré en 1972 dans le Département de l’Atlantique par la
Ferme de la Société Dahoméenne de Fruits (SODAF) qui pour des problèmes de gestion
technique et financière n’a pu se faire une place sur le marché européen de l’exportation des
fruits frais.
La Banque Béninoise de Développement (BBD) principal créancier de la SODAF a repris en
gestion directe la dite ferme en 1981. Cette deuxième expérience n’a pas été non plus
concluante.
En 1990, suite à la liquidation de la BBD, la Société Fruitex–Bénin rachète la ferme et réussit
à reprendre la production et l’exportation de l’ananas fruit vers l’Europe.
Depuis 1990, la culture de l’ananas est perçue comme un créneau porteur et d’année en année,
l’engouement porté à cette culture ne cesse de s’accroître.
A cette époque, l’élaboration par le CARDER-Atlantique du projet de promotion et de
développement de la culture de l’ananas dans le Département de l’Atlantique qui est le plus
propice à la culture, a permis une croissance de la production accompagnée d’un rendement
qui s’améliore d’année en année. Il a également permis, de favoriser l’émergence de
regroupements des producteurs : cas de la Fédération des Groupements d’Intérêt Economique
(FGIE), de l’Association des Producteurs des Fruits et Légumes du Bénin (APFB), de la
Fédération Nationale des Organisations des Professionnels
de l’Ananas au Bénin
(FENOPAB), de la Fédération Nationale des Producteurs de l’Ananas (FENAPRA) et du
Réseau des producteurs d’Ananas du Bénin (REPAB).
Depuis quelques années l’ananas figure au rang des principaux produits d’exportation du
Bénin et jouit d’une forte notoriété sur les marchés extérieurs en raison de sa qualité très
appréciée. Plusieurs projets et programmes, sociétés et offices ont inscrit dans leurs plans
d’action l’ananas comme une filière à développer prioritairement (MAEP, 2006).
En 2005, le gouvernement a doté la filière d’une table filière qui est un dispositif de
coordination verticale des échanges entre acteurs au sein d’une filière (production,
transformation, commercialisation) avec le reste de l’économie (PAOPA/MAEP, 2005). Son
objectif principal est de servir de cadre d’échange et de dialogue entre les acteurs sur les
contraintes et les opportunités de la filière ananas dans le but de conquérir et de raffermir la
position du Bénin sur le marché local, régional et international.
Toujours en 2005, un Projet d’Appui au Développement des Filières Agricoles (PADFA)
entièrement sur financement PIP (Programme d’Investissement Public) é été mis en place par
le gouvernement.
Dans le domaine de la promotion de l’exportation, l’ADEX appuie les producteurs par des
formations sur l’itinéraire technique de l’ananas exporté pour le respect des règles et des
normes de qualités (respect de la limite maximale de résidu de pesticide dans les fruits). Elle
forme également les producteurs et les exportateurs sur respectivement la notion de traçabilité
et la recherche de marché, etc.
14
III- DYNAMIQUE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE AU NIVEAU NATIONAL
ET INTERNATIONAL DE L’ANANAS ET DE CES PRODUITS DERIVES.
3.1- Offre de l’ananas et de ces produits dérivés
Actuellement l’ananas exportable est produit principalement dans 6 communes du Bénin ; il
s’agit des communes d’Abomey Calavi, de Toffo, de Zè, de Tori, de Kpomassè et d’Allada. Il
y a aussi quelques poches de production dans les communes de Ouidah, Comé, Houéyogbé,
Sakété, Pobè et Kétou. Deux variétés d’ananas sont produites, il s’agit de la Cayenne Lisse et
le Pain de Sucre appelé ‘’Abacaxi’’. Le tableau suivant montre l’évolution des exportations
entre 2000 et 2010
Tableau III: Evolution de l’exportation entre 2000 et 2010
Années
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Production (Tonne)
51 151
57 147
98 256
105 000
106 000
110 000
120 000
150 000
155 000
160 000
162 000
Exportation (Tonne)
Quantité (Tonnes)
460,966
771,626
1 022,540
935,720
1 067,732
1 107,401
1 326,246
2 400
Nd
Nd
Nd
%
0,90%
1,35%
1,04%
0,89%
1,01%
1,01%
1,11%
1,60%
Nd
Nd
Nd
Source : Statistiques INSAE et ADEX,
L’analyse de ce tableau montre que la production et l’exportation ont augmenté d’année en
année sauf en 2003 où les exportations ont chuté avec un écart très important soit 86,82
tonnes. Cela confirme que beaucoup s’intéressent à cette filière. Aujourd’hui, beaucoup de
producteurs (paysans, opérateurs économiques, fonctionnaires, retraités, diplômés sans
emploi, déflatés de la fonction publique ou des sociétés… etc) s’investissent activement dans
cette culture. Plusieurs associations, sociétés ou groupements de producteurs d’ananas sont
nés dans le but de maîtriser la filière et faire de celle-ci une véritable filière d’exportation.
La répartition de l’offre nationale de l’ananas béninois est la suivante :
15
Figure 1: Répartition de l’offre nationale
L’offre mondiale se présente comme suit :
Tableau IV : Offre mondiale de l’ananas
Exportations selon l'origine
Principaux pays
Exportateurs :
Thaïlande, Indonésie,
Philippines, Vietnam,
Afrique du Sud, Kenya,
Brésil
Principaux pays
exportateurs :
Costa Rica (vers USA et
UE), Côte d’Ivoire (vers UE),
Ghana
Afrique du Sud, Cameroun,
Equateur, Honduras,
Mexique
Ananas frais
12% de la
production
mondiale
Soit environ 2MT
de fruits frais
Variétés
d’ananas
MD-2
Ananas transformé
35% de la
production
mondiale
Soit environ 6MT
équivalent fruits
frais
Variété: MD-2
Variété Cayenne
lisse
La production mondiale est estimée à environ 17 millions de tonnes dont 47% de la variété
Cayenne lisse. Le Costa Rica a pu s’insérer parmi les premiers producteurs mondiaux grâce à
la variété MD-2 aux côtés de la Thaïlande, philippines, Brésil, l’Inde.
16
3.2 Demande de l’ananas et de ces produits dérivés
L’ananas frais est largement consommée aussi bien par les béninois (marché local) que par les
clients externes que sont le Togo, le Nigeria, le Mali, le Burkina et le Niger (marché régional),
ainsi que l’Europe (marché international).
Le marché l’ananas est très atomisé, l'offre et la demande sont réparties entre un très grand
nombre d'agents (principalement les femmes), de petite taille et aucune d'entre elles ne peut
exercer un effet significatif sur le prix de marché ou sur les quantités offertes ou demandées.
Plus de 97 % de la production de l’ananas entrent dans les circuits de commercialisation
locale et régionale. Ce sont les commerçantes qui assurent la distribution de l’ananas frais et
les petites unités de transformation qui absorbent l’offre du marché. Elles achètent, par
quarantaine ou par chargement de Peugeot bâchée, les productions et les écarts de tri des
producteurs/trices qui n’ont pas accès à l’export. Les consommateurs des régions de
production consomment 18,5% de la Production.
La vente vers les pays limitrophes prend la plus grande part de la production (40%), avec le
Nigeria en tête. En deuxième position, nous avons le circuit de consommation des centres
urbains, en l’occurrence les villes de Cotonou, de Porto-Novo de Bohicon et de Parakou…Ces
Villes consomment les 30% de l’ananas frais du Bénin.
Sur ce marché local on dénombre environ 500 grossistes, 5000 détaillants et 10 à 15
collecteurs par grossiste.
Un grand nombre d’unités artisanales et semi modernes de transformation existent notamment
le CSFT à Abomey, COPRATO, SAIT S.A, Centre Amazone etc… Ils produisent une gamme
de produits variés: jus, sirop, confitures d’ananas, ananas séchés sous différentes appellations:
Pagor, Tiana, Sandy, Milena, Fuigis, Amazone, Cyrius, Ira, Juana, Allochéou etc. CSFT et
COPRATO transforment l’ananas en séché et le destinent à l’export. Toutes ces unités
transforment 22% de la production locale.
La demande extérieure ne cesse de s’accroître. Cependant, la quantité d’ananas offerte par le
Bénin sur le marché international est seulement environ 2% de la production. L’exportation
concerne en grande partie la variété Cayenne lisse. Les pays de destination sont
principalement la France (plus de 60% des exportations), la Belgique le Maghreb, l’Italie et la
Suisse (11,1% des exportations) et l’Espagne (2% des exportations).
Les producteurs sont déjà positionnés sur des marchés de niches tels que le commerce
équitable, De plus, la maîtrise de certaines technologies de transformation telle que le jus et
les fruits séchés et le positionnement de ces produits sur les marchés européens depuis
quelques années (plus de 10 ans pour les ananas séchés et 3 ans pour le jus) est une garantie
de confiance pour les acheteurs
Le marché de produits transformés via des centrales d’achat du commerce équitable (Claro,
Soli-dar Monde et Oxfam) est estimé à 15 t/an (2006) ce qui correspond à 500 t de fruits frais.
Ces acheteurs du milieu 'altermondialistes' paient une avance de 50%, ce qui permet aux
unités de transformation de financer la transformation. Par contre, les acheteurs purement
commerciaux sont moins disponibles au système de préfinancement. Malgré l’émergence de
nouvelles structures de production et de transformation, la production béninoise n’arrive pas à
satisfaire la demande extérieure croissante en temps, en volume et en qualité.
17
Ce marché mérite donc une attention particulière, car il existe un potentiel de croissance à ce
niveau. L’ananas produit au Bénin est de plus en plus recherché sur le marché européen et de
plus, son exportation influence l’offre sur le marché local.
Malgré la production déjà en cours, il s’observe sur le marché une pénurie en ananas à
certaines périodes de l’année, ce qui signifie que la production actuelle n’arrive pas encore à
couvrir les besoins en consommation.
18
IV- PRINCIPAUX ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA FILIERE
Un certain nombre d’atouts et contraintes sont notés au niveau de la filière.
 Au niveau de la production d’ananas
Les atouts et potentialités identifiés se résument comme suit :
-
existence de terres aptes pour la culture ;
existence de conditions climatiques favorables ;
disponibilité des producteurs et de leurs organisations à s’investir davantage dans la
culture ;
qualité de l’ananas béninois recherchée sur le marché européen ;
existence d’un marché européen recherchant la qualité de l’ananas béninois ;
existence de marchés potentiels dans la sous région (pays sahéliens et le Nigeria) ;
existence de structures de recherche, d’encadrement et d’appui ;
existence d’un port maritime et d’un aéroport.
Les principales contraintes identifiées sont :
-
-
-
le non disponibilité en quantité voulue et à plein temps des rejets de "Cayenne lisse".
Ces rejets constituent un facteur limitant majeur pour tous nouveaux producteurs qui
désirent installer de grandes superficies ;
la rareté sur le marché béninois des intrants spécifiques notamment le sulfate de
potasse. Ce qui ne garantit pas la qualité des fruits ;
le coût élevé des engrais et produits phytosanitaires lié au non respect du plan de
fumure convenable et des traitements préventifs contre les maladies ;
l’insuffisance d’appui-conseil aux producteurs due au manque de personnel de métier,
car la culture de l’ananas nécessite un encadrement spécifique pour garantir la qualité
recherchée pour les produits ;
la non maîtrise des coûts de production ;
la faible maîtrise des techniques culturales par la plupart des producteurs notamment,
les petits producteurs qui sont les plus nombreux.
 Au niveau de la commercialisation
-
l’absence d’une organisation rationnelle de la commercialisation surtout vers le
marché extérieur;
l’inexistence d’une règle de fonctionnement au sein de la famille des exportateurs ;
le coût élevé du fret aérien ;
les problèmes d’emballage. Aujourd’hui, les cartons d’emballage sont importés ;
le bradage des fruits destinés à l’exportation sur le marché local à cause des ruptures
de stock d’emballages ;
les tracasseries policières.
19
 Au niveau de la transformation
-
l’insuffisance d’équipements appropriés ;
les problèmes liés à l’importation des emballages vides (bouteilles, boîtes) ;
la faiblesse des unités locales de transformation.
 Au niveau de la recherche
-
l’inexistence d’un programme de recherche sur l’ananas au Bénin.
Sur le plan organisationnel
-
le faible niveau d’organisation des producteurs à la base ;
les difficultés de fonctionnement de la Table filière ananas.
 Dans le domaine du financement
La faiblesse du financement de la filière par les acteurs. En effet, la culture de l’ananas est une
culture de luxe, consommatrice d’intrants spécifiques, de main d’œuvre de qualité et de
techniques appropriées. Dans ces conditions, l’absence d’un mécanisme de financement
constitue un frein important au développement de cette filière.
20
V- DETERMINATION DU COÛT DE PRODUCTION D’UN HECTARE D’ANANAS
La production de l’ananas, quelque soit requiert un certain coût dont il sera question d’évaluer
dans cette partie. Les coûts liés à la production d’ananas sont structurés comme suit :
-
Les coûts liés à la main d’œuvre
Les coûts de différents intrants
Les coûts relatifs aux amortissements des différents matériels utilisés pour la
production.
Les coûts liés à l’amortissement de la terre. Ce coût est pris ici en compte à travers la
location de la terre.
5.1- Les coûts liés à la main d’œuvre
Les principales opérations culturales exécutées pour la production de l’ananas qui requièrent
la main d’œuvre salariée sont la préparation su sol (défrichage, labour), la plantation des
rejets, l’épandage d’engrais, le traitement à l’insecticide, l’entretien des parcelles.
5.1.1 Les opérations culturales
Selon les données collectées, en moyenne un producteur fait 1,06 hectare d’ananas toutes
catégories confondues. Les données dans les tableaux ci-dessous montrent les valeurs des
différents paramètres
Tableau V : Coût moyen de la main d’œuvre par opération et par producteurs
Désignation
Moyenne
Ecart type
Coût de location de la terre
62268,29
95692,267
Coût de défrichement
35778,57
56311,465
Coût de dégagement
19357,81
28285,994
Coût de l'essouchage
92459,61
113412,741
Coût de labour et nivellement
111513,69
154387,968
Coût de piquetage
19477,88
29613,756
Coût de triage des rejets
19321,94
41736,205
Coût de parage
17819,91
36736,988
Coût de traitement des rejets
17173,81
15501,905
21
Désignation
Moyenne
Ecart type
Coût de plantation
47827,33
53866,297
Coût d’application herbicide
53470,45
79939,055
Coût d’application fumure
52237,89
84921,586
Coût de sarclages
166520,21
201701,303
Coût d’application insecticide
35750,00
52744,668
Coût d’application produit
d'hormonage
39197,68
47840,037
Coût d’application ethrel
31702,33
39645,700
Coût d’induction florale
38301,33
48564,617
Coût d’application fongicide
24062,50
41431,042
Coût d’application de carbure
24452,77
42045,032
Coût de récolte
53019,43
80272,262
Coût de réduction de couronne
42128,43
91842,955
Coût de ramassage de fruits
38201,62
64927,894
Coût d’achat et transport des rejets
186982,99
284550,892
Coût d’autre opération
22530,47
33628,071
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
Pour une superficie moyenne de 1,05 hectare, les producteurs d’ananas effectuent des
dépenses dont les plus importantes sont au niveau du labour et nivellement (111 513,69 F),
achat et transport des rejets (186 983 F), sarclages (166 520 F), l'essouchage (92 459,61 F)
22
Tableau VI : Moyenne des personnes intervenant par activité
Nombre de personnes consacrées au défrichement
8
Ecart
type
6,507
Nombre de personnes consacrées au dégagement
7
5,312
Nombre de personnes consacrées pour essouchage
8
6,260
Nombre de personnes consacrées pour labour et nivellement
8
5,789
Nombre de personnes consacrées pour piquetage
5
3,456
Nombre de personnes consacrées pour triage
5
3,620
Nombre de personnes consacrées pour parage
4
3,329
Nombre de personnes consacrées pour traitement rejets
5
5,055
Nombre de personnes consacrées pour plantation
7
4,748
Nombre de personnes consacrées pour application herbicide
7
8,089
Nombre de personnes consacrées pour application fumure
6
3,615
Nombre de personnes consacrées pour sarclages
8
5,648
Nombre de personnes consacrées pour application produit hormonage
5
4,391
Nombre de personnes consacrées pour application ethrel
5
2,599
Nombre de personnes consacrées pour induction florale
5
4,740
Nombre de personnes consacrées pour application fongicide
5
3,917
Nombre de personnes consacrées pour application carbure
5
3,667
Nombre de personnes consacrées pour récolte
7
5,021
Nombre de personnes consacrées pour réduction de couronne
6
4,778
Nombre de personnes consacrées pour transport fruit
5
7,338
Nombre de personnes consacrées pour autre opération
4
4,803
Désignation
Moyenne
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
23
Tableau VII Nombre moyen de jour de travail consacrés aux opérations par les ouvriers
Moyenne
Ecart
type
Nombre de jours de travail consacrés au défrichement
5
6,470
Nombre de jours de travail consacrés au dégagement
3
3,172
Nombre de jours de travail consacrés pour essouchage
5
5,003
Nombre de jours de travail consacrés pour labour et nivellement
6
7,767
Nombre de jours de travail consacrés pour piquetage
3
3,193
Nombre de jours de travail consacrés pour triage
3
4,913
Nombre de jours de travail consacrés pour parage
2
1,867
Nombre de jours de travail consacrés pour traitement rejets
3
8,741
Nombre de jours de travail consacrés pour plantation
4
5,346
Nombre de jours de travail consacrés pour application fumure
3
3,891
Nombre de jours de travail consacrés pour sarclages
6
9,050
Nombre de jours de travail consacrés pour application insecticide
3
2,682
Nombre de jours de travail consacrés pour application produit hormonage
2
2,445
Nombre de jours de travail consacrés pour application ethrel
3
3,270
Nombre de jours de travail consacrés pour induction florale
3
4,087
Nombre de jours de travail consacrés pour application fongicide
2
1,886
Nombre de jours de travail consacrés pour application carbure
2
1,715
Nombre de jours de travail consacrés pour récolte
3
4,687
Nombre de jours de travail consacrés pour réduction de couronne
4
3,727
Désignation
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
24
Tableau VIII : Nombre d’heures de travail par jour, par personne et par opération
Moyenne
Ecart
type
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour défrichement
5,3
2,27012
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour dégagement
5,2
4,70330
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour essouchage
6,3
2,23970
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour labour et
nivellement
6,1
2,09593
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour piquetage
5,4
2,18795
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour triage
5,2
2,12214
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour parage
4,8
2,68322
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour traitement rejets
4,5
2,35832
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour plantation
6,2
2,42640
5,5
3,51451
5,5
2,53031
5,6
1,88381
4,1
2,06155
4,6
2,31280
5,2
1,92480
4,5
1,90142
4,3
2,45320
3,7
2,12308
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour récolte
5,2
2,48736
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour réduction de
couronne
5,1
2,85047
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour autre opération
5,1
3,15178
Désignation
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
herbicide
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
fumure
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour sarclages
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
insecticide
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
produit d’hormonage
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
ethrel
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour induction florale
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
fongicide
Nombre d'heure de travail par jour par personne pour application
carbure
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
25
Pour chacune des opérations culturales effectuées, le nombre moyen d’ouvriers nécessaires
varie de 4 à 8. En moyenne, chaque ouvrier travaille pendant 4 à 6 heures par jour et ce pour
un nombre de jours variant entre 2 et 6 jours. Les opérations de sarclage, de labour et de
nivellement, d’essouchage et de défrichement sont celles qui nécessitent plus de jours de
travail (6 jours) et de personnes (8 personnes)
5.1.2 Les amortissements
Le calcul des amortissements des matériels et équipements est une fonction des coûts unitaires
des différents matériels et équipements ainsi que de leurs durées moyennes d’utilisation. Les
tableaux suivants montrent les valeurs de ces paramètres par principaux éléments.
Tableau IX : Durée moyenne d'utilisation des matériels
Désignation
Durée d'utilisation de coupe-coupe
Moyenne
2,18
Ecart type
1,006
Durée d'utilisation de daba
2,87
1,126
Durée d'utilisation de houes
2,58
,840
Durée d'utilisation de sarcleuses
3,01
1,252
Durée d'utilisation de pioches
3,59
1,193
Durée d'utilisation de haches
4,29
1,802
Durée d'utilisation de canadiens
2,00
.
Durée d'utilisation de tracteurs
10,00
.
Durée d'utilisation d'appareils de traitement
4,14
2,492
La durée de vie moyenne des matériels couramment utilisés est située entre 2 et 5 ans, tandis
que celle du matériel lourd (tracteurs) est de 10 ans.
Tableau X : Coût unitaire des matériels/équipements
Matériels/équipements
coupe-coupe
Moyenne
2409,60
Ecart type
428,608
daba
2273,01
1352,093
houes
1718,74
571,964
sarcleuses
1719,40
963,931
pioches
2238,80
1315,398
haches
2494,25
1360,413
canadiens
1500,00
.
7500000,00
.
17719,35
16784,026
Tracteurs (matériel lourd)
appareils de traitement
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
26
Tableau XI : Nombre de matériels/équipements par enquêtés
Equipements
Moyenne
Ecart type
Nombre de coupe-coupe
2,77
2,289
Nombre de daba
,65
1,471
Nombre de houes
4,16
3,026
Nombre de sarcleuses
,38
2,225
Nombre de pioches
,54
1,900
Nombre de haches
1,04
1,193
Nombre de charrues
,00
Nombre de charrettes
,00
Nombre de canadiens
,00
.
Nombre de tracteurs
,00
.
Nombre d'appareils de traitement
,66
1,634
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
Un seul des enquêtés (au nombre de 513) a un tracteur en activité.
De la synthèse des données, on déduit les différents coûts présentés dans le tableau XII cidessous.
Tableau XII : Coûts liés à la main d’œuvre et à l’amortissement (à l’hectare)
Paramètres
Coût Main
Coût moyen
Coût moyen
Coût moyen
d'œuvre d'amortissement du d'amortissement du d'amortissement de
moyenne
petit outillage
matériel lourd
la terre
Cayenne lisse
Pain de sucre
1 414 448
828 997
11 010
17 070
2 193
2 193
85 656
85 656
Tous ananas
confondu
1 121 723
14 040
2 193
85 656
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
27
5.2- Coûts des différents intrants
L’utilisation des différents engrais et herbicides requis pour la production d’ananas à bonne
date et à dose optimale est l’une des conditions obligatoires à l’obtention d’un bon rendement.
Les principaux différents types engrais et insecticides recensés au cours des investigations
sont : le NPK, l’Urée, le K2SO4, et le KCL. Les coûts unitaires de ces différents produits, et
leurs coûts moyens à l’hectare sont présentés dans les tableaux XIII et XIV.
Tableau XIII : Coûts unitaires des différents engrais utilisés
Paramètres
Quantité
moyenne
d'engrais
Urée utilisé
à l'hectare
(kg)
Quantité
Quantité
moyenne
moyenne
d'engrais
d'engrais K2SO4 ou
NPK utilisé
KCL
à l'hectare
utilisé
(kg)
l'hectare
(kg)
Cayenne lisse
559,14
455,34
446,28
Pain de sucre
422,74
452,82
584,56
Coût moyen
du kg
d'engrais
Urée utilisé
Coût moyen
du kg
d'engrais
NPK utilisé
Coût moyen
du kg
d'engrais
KCL, K2SO4
ou autres
utilisé
308,90
309,17
296,43
Tous ananas
confondu
490,94
454,08
515,42
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
Tableau XIV : Coût unitaire des herbicides utilisés
Paramètres
Cayenne lisse
Quantité moyenne
utilisé à l'hectare
(kg)
Coût moyen d'un litre
d'herbicide utilisé
0,15
Pain de sucre
0,14
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
18600
28
Tableau XV : Coût moyen des engrais et insecticides à l’hectare
Paramètres
Coût moyen Coût moyen
d'engrais
d'engrais
NPK utilisé Urée utilisé
à l'hectare
à l'hectare
(kg)
(kg)
Cayenne lisse
140871
172984
Pain de sucre
140089
130669
Tous ananas
confondus
140480
151827
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
Coût moyen
Coût moyen
d'engrais
des produits Coût moyen
K2SO4,
de traitement des herbicides
KCL ou
utilisés (en
utilisés
autre utilisé
F)
l'hectare (kg)
132348
173355
2201
2036
2739
2855
152852
2118
2797
5.3- Le rendement moyen à l’hectare
Lorsque les itinéraires techniques sont bien respectés, les rendements de production d’ananas
peuvent aller jusqu’à 80-90 tonnes. Les rendements minimum sont entre 20-30 tonnes/ha. Les
rendements moyens se situent entre 50-60 tonnes/ha.
Les rendements moyens des deux principales variétés cultivées dans les différentes zones de
la présente étude sont présentés dans le tableau XVI. Le niveau de rendement moyen obtenu
(43,339 tonnes/ha) reflète que les producteurs respectent dans la mesure du possible les
itinéraires techniques recommandés.
Tableau XVI : Rendement moyen à l’hectare
Variétés
Rendement kg/ha
Cayenne lisse
48 656
Pain de sucre
38 022
Tous ananas confondus
43 339
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
5.4- Mécanisme de fixation de prix plancher d’achat au producteur d’ananas
La notion de prix plancher est soutenue par la nécessité de garantir au producteur un revenu
minimum lui permettant de couvrir au moins ses charges d’exploitation quelles que soient
les conditions de vente.
La détermination du prix plancher à bonne date renforce le climat de partenariat entre le
producteur, les transformateurs et exportateurs, la connaissance de ce prix avant
l’installation des plantations d’ananas permet au producteur de prendre la décision de
produire ou non et lui évite toutes déconvenues qui pourraient provenir de la variation de
29
son revenu au regard des fluctuations enregistrées sur le marché international. En somme, le
prix plancher d’achat au producteur d’ananas est défini comme celui qui lui permet de
couvrir au moins ses charges de production.
La formule de détermination du prix plancher est celle de Waddell. Il est déterminé en
tenant compte des paramètres ci-après:
-
-
les coûts obtenus par enquête auprès des producteurs en milieu paysan pour la main
d’œuvre nécessaire à la culture de l’ananas en tenant compte bien sur des diverses
opérations culturales,
les normes de la recherche en ce qui concerne la consommation des intrants (engrais
et insecticides) et rendement moyen en station,
l’amortissement du petit outillage obtenu par enquête auprès des producteurs ou tout
autre service compétent en la matière,
et enfin l’amortissement de la plantation de l’ananas dont le cycle de production est
de 18 mois.
Le prix plancher est déterminé à partir de la formule de WADDELL:
Pp = { ( CMo +Ao+Ap+ (Cne * Pe) + (Cni*Pi) ) }* 1,15 /Rn
où
CMo = Coût moyen de la main d’œuvre à l’hectare
Pp = prix plancher
Pe = prix du kilogramme d'engrais vendu à crédit,
Cne= consommation normée de l’engrais à l’hectare,
Pi = prix du litre d'insecticide vendu à crédit,
Cni= consommation normée d’insecticide à l’hectare,
Rn= rendement moyen en station en tonne par l’hectare.
Ap= amortissement de la plantation,
Ao= amortissement du petit outillage,
15% étant la marge bénéficiaire accordée au producteur.
5.5- Détermination du prix plancher d’achat de l’ananas au producteur
Le prix plancher d’achat au producteur d’ananas est défini comme celui qui lui permet de
couvrir au moins ses charges de production. Sur la base du mécanisme de fixation de prix
plancher d’achat précisé plus haut, des scénarii ont été faits. Le tableau XVII ci-dessous
précise la variation du prix en fonction de la marge.
30
Tableaux XVII: Scénarios de détermination du prix plancher d’achat ananas
Désignations
Cayenne lisse
Pain de sucre
Tout ananas
confondus
Prix du
kg à
marge
0%
40,37
36,37
Prix du
kg à
marge
15%
46,43
41,83
38,37
44,13
Prix de la
tonne à
marge 15%
Coût de la
production d'un
hectare (marge 0)
46 431
41 827
1 964 449
1 382 920
44 129
1 663 043
Source : Données d’enquête Mai-Juin 2012
Des calculs précédents, on peut retenir que le prix plancher d'achat de l'ananas aux
producteurs pour la campagne en cours est de : 46,43 F le kg pour la cayenne lisse et de
41,83 F le kg pour pain de sucre; soit en moyenne 44,13F CFA pour toute catégories
d'ananas confondus. C'est à ce prix que le producteur réalise un bénéfice de 5,76 F par kg
vendu soit une marge de 15%. Pour toutes catégories d'ananas, le prix du kg d'ananas qui
permet juste au producteur de récupérer son investissement est de 38,37FCFA.
31
VI- RECOMMANDATIONS
Au regard de tout ce qui précède, il urge de mener les actions suivantes pour le
développement de la filière.
 Au niveau de la production
-
Renforcer l’appui- conseil aux producteurs afin qu’ils produisent des fruits de qualité
conforme aux normes de l’UE ;
Faciliter l’accès aux semences et autres intrants de qualité ;
Renforcer le management des organisations de producteurs d’ananas.
 Au niveau de la transformation
-
Renforcer les capacités techniques et managériales des acteurs de la transformation ;
Faciliter l’accès aux équipements performants ;
Faciliter l’accès aux emballages moins coûteux ;
Appuyer l’installation de ‘infrastructures de conservation des produits.
 Au niveau de la filière en général
-
-
Faciliter l’accès au crédit ;
Renforcer les capacités des acteurs sur la notion de qualité ;
Renforcer la recherche action dans le secteur pour mettre à disposition
des producteurs des paquets technologiques sur lesquels les appuis-conseil
devront se fonder ;
Favoriser une visite au Ghana pour voir comment ce pays a pu bâtir une industrie
d’ananas export grâce aux petits producteurs ;
Définir et mettre en œuvre une politique de promotion et d’accompagnement de la
filière qui découlera du PSRSA et similaire au document de Stratégie Nationale de la
Riziculture (SNDR)
32
CONCLUSION
Face à un marché international à forts tonnages et en progression constante, le Bénin
bénéficie des atouts précieux que lui confère un potentiel de terres de barre aptes pour la
culture de l’ananas estimé à 490.000 hectares pour la production et d’avantages comparatifs
certains pour la qualité et la douceur du fruit d’origine Béninoise. Le potentiel de la filière
est relativement fort, par contre elle n’a pas profité de la croissance en valeur des échanges
mondiaux de ce produit ces dernières années. Pour relever ce défi de relance de la filière
ananas, il importe de mettre en œuvre le plan d’action découlant de la mise en œuvre de
l’approche des chaînes de valeurs ajoutées de la filière ananas réalisé avec l’appui de la
GTZ. La mise en œuvre du mécanisme du prix plancher constitue aussi un avantage certain
dans la mesure où elle permettra de garantir au producteur un revenu minimum lui
permettant de couvrir au moins ses charges d’exploitation quelles que soient les conditions
de vente.
33
ANNEXES
34
Annexe 1 : Termes de référence de la mission
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le secteur agricole du Bénin a contribué en moyenne pour 36% au PIB sur la période de
1999-2002, pour 90% des recettes d’exportation d’origine intérieure et occupe plus de 65%
de la population active. Malgré la variété de la production agricole, l’agriculture a de plus en
plus de difficultés à jouer son rôle de locomotive de l’économie. Le secteur secondaire occupe
moins de 10% de la population active et contribue pour 13,9% en moyenne à la formation du
PIB.
En général, les filières agricoles d’exportation sont fréquemment ébranlées par des crises
souvent liées aux fluctuations des cours mondiaux et du dollar. Elles peuvent durer plusieurs
années, induire une instabilité des prix au producteur et sont susceptibles d’affecter le niveau
global de production. La filière ananas n’y échappe pas.
L’ananas est pour le Bénin une alternative intéressante. Il représente le troisième produit
agricole d’exportation du pays après le coton et l’anacarde.
La filière ananas naît en 1972, avec la création de la première unité de production, 113 ha, qui
sera ensuite nationalisée. Le volume d’exportation fluctue de manière importante, mais reste
très faible jusque dans les années 90. En 1992, cette unité de production est relancée suite à sa
privatisation avec l’appui de la Caisse Française de Développement et de la Banque
Mondiale. Autour de cette exploitation va se créer une dynamique qui est à l’origine de la
filière actuelle. L’ananas remplace économiquement les produits de palmeraies, cocotiers,
cacao, café dont les cours baissent. Les zones traditionnelles de production d’ananas sont le
Mono, le Zou et l’Atlantique. La dernière région, et en particulier le Plateau d’Allada, héberge
les plantations les plus modernes qui produisent pour l’exportation. Les variétés cultivées sont
la Cayenne lisse (notamment pour l’export) et le Pain de sucre (principalement pour le marché
local). La production d’ananas est assurée par des plantations modernes mais aussi par des
petits producteurs regroupés au sein de groupements d’intérêt économique ou de coopératives
La production d’ananas du département de l’Atlantique (98% de la production béninoise) est
de 124 437 tonnes pour la campagne 2005-2006 (cf. annexe 4) avec des rendements moyens
de 58 tonnes/ha (PADFA, 2007). La production a marqué un coup d’arrêt en 1997 et 1998,
années qui ont également vu un recul des surfaces cultivées. Les plantations industrielles
tournées vers l’exportation avaient fortement ralenti leur activité, abandonnant certaines
parcelles, du fait d’un tarif de fret aérien prohibitif, principalement Air France. Cette
évolution s’observe également au travers des statistiques d’exportation. Celles-ci ont connu
une hausse continue de 1992 à 1994 en passant de 21 tonnes à 2 266 tonnes avant de
s’effondrer pour stagner vers 300 tonnes au cours des
années 1996-1999.
.
C’est pourquoi, l’ONS dans l’exercice de sa mission de soutien des revenus agricoles et à
travers la mise en œuvre du PASREA, sollicite l’appui d’expert et de consultants spécialisés
pour:
35
 réaliser l’étude prix plancher ananas après l’étude des mécanismes de soutien et de
stabilisation aux producteurs de cette filière effectuée en 2009.
OBJECTIFS GENERAL DE L’ETUDE
L’objectif général est de déterminer le prix plancher d’achat au producteur
d’ananas pour l’année 2012
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Les objectifs spécifiques se présentent comme suit :
 Déterminer le coût de la main d’œuvre nécessaire à la production à l’hectare ;
 Déterminer les consommations moyennes des divers intrants à l’hectare et leur
coût ;
 Déterminer l’amortissement du petit outillage à l’hectare et celui du matériel
de mécanisation utilisé ;
 Déterminer le rendement moyen à l’hectare ;
 Elaborer un mécanisme de fixation de prix plancher ;
 Déterminer le prix plancher d’achat de l’ananas au producteur pour la
campagne en cours.
RESULTATS ATTENDUS
Au terme de la prestation, les résultats suivants devront être atteints :
 Le coût de la main d’œuvre nécessaire à la production à l’hectare est déterminé,
 Les consommations moyennes des divers intrants à l’hectare et leur coût sont
connues,
 L’amortissement du petit outillage à l’hectare et celui du matériel de mécanisation
utilisé sont connus,
 Le rendement moyen à l’hectare selon les cas évoqués ci-dessus est déterminé,
 Un mécanisme de fixation de prix plancher est élaboré avec des modèles réalistes
proposés,
 Le prix plancher d’achat de l’ananas est déterminé.
MANDAT
Les tâches à exécuter par les consultants se présentent comme suit :
 Faire une analyse des tendances des prix au plan international et le point sur
l’évolution des prix au plan national les dix dernières années;
 identifier les obstacles et les opportunités à tous les niveaux de la filière ananas pour
faciliter les exportations,
 Proposer un mécanisme viable de concertation entre les professionnels du secteur en
vue d’une réorganisation dynamique
36
METHODOLOGIE
La mission sera exécutée selon une méthodologie à proposer par le consultant. Cette
méthodologie doit intégrer les étapes ci-après :
 Une séance de cadrage et d’harmonisation avec les responsables de l’ONS pour
préciser le cadre de l’étude, ses objectifs et ses attentes. Elle permettra également de
discuter des modalités de l’organisation de la mission, des outils de collecte de
données élaborés, de l’échantillonnage, du dispositif d’enquête, etc.
 La présentation d’un rapport préliminaire au commanditaire à l’issue de laquelle, ce
dernier indiquera ses observations.
 La présentation d’un rapport provisoire après incorporation des observations effectives
des observations du commanditaire au rapport préliminaire.
 L’organisation d’un atelier de validation du rapport provisoire qui regroupera les
structures et personnes ressources intéressées par la filière ananas.
 La finalisation du rapport qui prendra en compte les observations faites lors de l’atelier
de validation.
 L’approbation du rapport définitif par le commanditaire.
QUALIFICATION DES COMSULTANTS
L’étude sera conduite par une équipe d’experts ayant une bonne connaissance de la filière
anacarde et dans la conduite des enquêtes agricoles. Les profils recherchés sont :
 Un économiste, spécialiste des coûts de production agricole disposant d’au moins 10
ans d’expériences dans le secteur agricole, notamment le suivi-évaluation et les
enquêtes. Il doit posséder des connaissances dans l’élaboration des modèles
économétriques. Il est le Chef de mission,
 Un économiste statisticien ayant une expérience d’au moins 5 ans dans la conduite des
enquêtes agricoles
DUREE DE LA MISSION
La consultation est prévue pour une durée de trente (30) jours ouvrés qui couvrent les travaux
de bureau, les rencontres des différents acteurs de la filière, les missions sur le terrain, la
rédaction du rapport et la restitution des résultats. Les consultants disposent de quarante cinq
(45) jours à compter de la date de la lettre de notification pour déposer le rapport provisoire.
RAPPORT FINAL
Au terme des travaux, l’équipe de consultation déposera à l’ONS, un rapport en dix (10)
exemplaires après validation par un séminaire et sa version électronique.
37
Annexe 2 : QUESTIONNAIRE PRODUCTEUR/GROUPEMENT DE PRODUCTEURS
OFFICE NATIONAL DE SOUTIEN DES REVENUS
AGRICOLES
-----------------------------------ETUDE PRIX PLANCHER ET DU PRIX DE CESSION DES INTRANTS :
CAMPAGNE 2012-2013
------------------------------NOM DE L’ENQUETEUR : ……………………………………….
DATE DE L’ENQUETE……………………………………………
N° DE FICHE………………………………
IDENTIFICATION DE L’ENQUETE
Département …………………………………………… /__/__/
Commune …………………………………………….. /__/__/__/
Arrondissement ………………………………………...
Village
……………………………………………..
Nom de l’enquêté : ……………………………………..
2
Date de
jour
0
mois
1
2
l’enquête
année
APPARTENEZ-VOUS A UN GROUPEMENT DE PRODUCTEURS D’ANANAS DANS
LE VILLAGE ? …………
1=OUI, 2= NON
SI OUI, NOM DU GROUPEMENT:…………………………………………..
EFFECTIF DU GROUPEMENT : H=
F=
TOTAL =
TITRE DE L’ENQUETE DANS LE GROUPEMENT :
(SEULE L’EXPLOITATION DE L’ENQUETE EST PRISE EN COMPTE POUR LES
QUESTIONS SUIVANTES)
CARACTERISTIQUES DE L’EXPLOITATION
a) Quel type d’ananas avez-vous produit pour la campagne passée ?
1= Pain de sucre : /__/
38
2= Cayenne lisse : /__/
b) Quelle a été la superficie de tous vos champs d’ananas au cours de la campagne qui
s’achève (2011/2012) ?
* Cayenne lisse : …………hectares et/ ou
c) Quelle en a été la production ?
* Cayenne lisse : ………… tonnes et/ou
* Pain de sucre : ……… hectares
* Pain de sucre : ………… tonnes
COÛT DE LA MAIN D’ŒUVRE
1.1-Temps des travaux culturaux
Quels ont été le nombre de personnes et de jours consacrés aux opérations culturales
suivantes sur votre champ d’ananas au cours de la campagne 2011/2012? :
LIBELLE
Nbre moyen d’heure de
travail par jour et par
personne
Nombre de
personnes
Nombre de jours
Défrichement
Dégagement
Essouchage
Labour et nivellement
Piquetage
Triage des rejets
Parage
Traitement rejets
Plantation (mise en terre)
Application herbicide
Application fumure
Sarclages
Application insecticide
Application de produits d’hormonage
Application d’ethrel
induction florale
Application de fongicide (Aliette)
application de carbure
Récolte
Réduction de couronne
ramassage des fruits
Transport des fruits récoltés
Achat et transport des rejets
39
LIBELLE
Nbre moyen d’heure de
travail par jour et par
personne
Nombre de
personnes
Nombre de jours
Achat de carbure
Autres opérations 1 (préciser)
Autres opérations2 (préciser)
1.2- Coût des opérations
Combien avez-vous payé au total au cours de la campagne 2011/2012pour les opérations
culturales suivantes(Main-d’œuvre) ?
LIBELLE
Coût de location de la terre si louée
Défrichement
Dégagement
Essouchage
Labour et nivellement
Piquetage
Triage des rejets
Parage
Traitement rejets
Plantation (mise en terre)
Application herbicide
Application fumure
Sarclages
Application insecticide
Application de produits d’hormonage
Application d’ethrel
induction florale
Application de fongicide (Aliette)
application de carbure
Récolte
Réduction de couronne
ramassage des fruits
Transport des fruits récoltés vers le lieu de stockage
Achat et transport des rejets
Achat de carbure
Montant en FCFA
OBSERVATION
40
LIBELLE
Transport des fruits vers le lieu de vente
Autres opérations 1 (préciser)
Montant en FCFA
OBSERVATION
Autres opérations2 (préciser)
Forfait payé à la fin des travaux
………………….
CFA
41
II- AMORTISSEMENT DU MATERIEL
a)- Quel est sur votre exploitation le nombre des équipements suivants ?
Equipements
Nombre
Coût unitaire
Durée d’utilisation
(en année)
Coupe- coupe
Daba
……….
……….
…………….
……………..
…………
…………
Houe
Sarcleuse
……….
……….
…………….
…………….
…………
…………
Pioche
……….
…………….
…………
Hache
Charrue
……….
……….
…………….
…………….
…………
…………
Charrette
Canadien
……….
……….
…………….
…………….
…………
…………
Tracteur
……….
…………….
…………
Appareil de traitement
……….
…………….
…………
Autres1 à préciser
……….
…………….
…………
Autres2 à préciser
Autres1 à préciser
……….
……….
…………….
…………….
…………
…………
c) Avez-vous eu recours à la location d’un appareil de traitement ? /__/ (1=Oui 2=Non)
c) Si oui, à combien vous est revenu au total la location pour effectuer tous les traitements ?
….… ……….FCFA
d) A combien vous sont revenues au total les piles utilisées pour les traitements ?
………………...FCFA
III- CONSOMMATION DES INTRANTS
a)
Quelle est pour chaque type d’engrais, la quantité que vous avez utilisée sur votre
exploitation au cours de la campagne et le prix du kilogramme ?
Total
Type
d’engrais
........................
........................
........................
........................
Quantité (Kg)
Prix unitaire (F/kg)
........................
........................
........................
........................
………………..
………………..
………………..
………………..
Montant total
(FCFA)
………………..
………………..
………………..
………………..
42
b) Combien de traitements avez- vous effectués ? …..………………..
c) Donnez le nom du produit, la quantité et le coût unitaire des produits de traitements :
Nbre total de
flacons/sachets
Contenance (L)
d’un flacon/sachet
Coût unitaire
(FCFA)
d’un
flacon/sachet
..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
2ème traitement ..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
3ème traitement ..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
4ème traitement ..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
5ème traitement ..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
6ème traitement ..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
………………...
..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
………………...
..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
………………...
..………………………
…………………
……………………
……………………
………………..
Nom du
produit
1er traitement
Montant total
(FCFA)
e) Avez-vous effectué de traitements à l’herbicide sur votre exploitation d’ananas ? /__/
1=Oui 2=Non
f) Donnez –nous pour ces traitements les données suivantes :
Nom du produit
………………………
………………………
………………………
………………………
………………………
………………………
………………………
………………………
………………………
………………………
Total
Nbre total de
flacons/sachets
Contenance (L)
d’un flacon/sachet
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
………………..
…………………
…………………
…………………
…………………
…………………
………………..
………………..
………………..
………………..
Coût unitaire
(FCFA)
d’un flacon/sachet
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
……………………
Montant total
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
………………….
Quels sont les Difficultés que vous rencontrez dans votre activité ?………………………
……………………………………………………………………………………………
43
……………………………………………………………………………………………..
Quelle proposition faites-vous pour améliorer cette situation ? ……………………. …..
……………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………….
A combien vous avez vendu le Kg d’ananas la campagne passée ?


Pain de sucre ........................
Cayenne lisse ......................
Qui fixe le prix de vente et quand ?...................................................................................
Quels sont les éléments qui influencent le prix de vente de l’ananas dans votre zone ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………
Avez-vous autres choses à ajouter ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………..
44