Moi, Justin, cochon de 100 kilos et star du Tonkin

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Moi, Justin, cochon de 100 kilos et star du Tonkin
VILLEURBANNE
Rédaction : 149 cours Emile Zola, 69100 Villeurbanne ­ 04 78 85 74 00 ­ [email protected] ; Publicité : 04 72 22 24 37 ­ [email protected]
« Moi, Justin, cochon de 100 kilos et star du Tonkin »
Insolite. Justin mène une petite vie bien tranquille à l’école de flamenco la Fragua, située rue Louis­Guérin. Bien qu’il n’excelle pas particulièrement en tant que danseur, ce cochon de compagnie est bel et bien la vedette de l’établissement. Et même du quartier !
N
on, Justin n’est pas la
nouvelle égérie d’une
célèbre marque de
charcuterie. Mais il n’en est
pas moins la star du Tonkin.
Preuve en est, il ne peut
même pas sortir de chez lui
sans être la cible de paparaz­
zi… Nous en avons été
témoin ! Durant l’entretien
que le cochon­vedette nous a
accordé (malgré son agenda
chargé), l’envie naturelle lui
a pris de soulager sa vessie.
A peine sorti dehors pour
uriner contre un arbre, et le
voilà photographié par un
passant étonné de faire la
rencontre d’un cochon de
100 kilos en plein Villeur­
banne. Cependant, ni Justin
ni son maître Angel Lopez ne
semblent troublés. Simple
routine pour une célébrité…
« Il n’est pas
du tout
dangereux »
« Justin est un animal plutôt
sociable, qui a l’habitude de
voir du monde… C’est même
devenu la mascotte de
l’école. Lorsqu’il sort, tout le
m o n d e e st a t t i ré et ve u t
prendre des photos. Et par la
même occasion, les enfants
découvrent l’école et s’y ins­
cr ivent par fois », assure
Angel Lopez, à la tête de
l’école de flamenco.
Lorsque les badauds l’appro­
chent, Justin ne présente
aucun signe d’agressivité. Il
reste même plutôt calme,
bien loin des clichés qui col­
lent à la peau des cochons.
« Il n’est pas du tout dange­
reux. Parfois, les gens qui le
croisent dans la rue s’inquiè­
tent. Ils appellent la police
Photo Jérôme Gallo
parce qu’ils pensent que c’est
un sanglier qui s’est échappé
du parc de la Tête d’Or…
Mais les policiers commen­
cent à connaître Justin et
rassurent ceux qui appel­
lent », explique le maître.
Pour le néophyte qui ne con­
naît le cochon que par son
goût, il est en effet facile de
le confondre avec un vulgai­
re sanglier.
Un animal très propre
Mais Justin est bien un
cochon ! Et un cochon de
race pardi ! Il s’agit d’un
c o c h o n n a i n v i et n a m i e n
(nain, il n’en porte que le
nom). Angel l’a acheté dans
un élevage d’Andalousie, au
pays du chorizo, il y a un peu
1 000 €
Soit le budget annuel dédié à Justin, selon les estimations d’Angel.
Rentre en ligne de compte la nourriture (environ 30 € par mois),
Justin mangeant essentiellement légumes et céréales. Ensuite,
vient le coût des différents vaccins et l’entretien, comme le limage
des sabots réalisé par un vétérinaire.
moins de trois ans. Justin
était alors tout petit et ne
pesait pas plus de 1,2 kg.
Son nouveau maître l’a
ramené dans ses bagages
pour faire la surprise à sa
famille. Si la cohabitation a
é té p a r fo i s d é l i c a te ( l e s
« gruik gruik » du petit Justin
étaient particulièrement stri­
dents), tout le monde l’a
finalement bien adopté.
Il a pris ses appartements
dans les locaux de l’école, où
il dispose d’un petit espace
aménagé. Et non, aucune
odeur pestilentielle n’est à
signaler « On pense souvent
à tort que le cochon est un
animal sale. Mais Justin est
très propre et nous fait com­
prendre lorsqu’il doit faire
ses besoins à l’extérieur »,
i n d i q u e A n ge l . D e p l u s ,
l’animal est castré et vacciné,
pour s’adapter parfaitement
à sa vie de citadin.
Si Justin et sa famille d’adop­
tion voient la vie en rose, la
situation s’avère bien plus
compliquée pour d’autres.
« Encore récemment, un
« On ne s’attend pas à voir un animal comme
ça en ville »
Une petite sortie pour Justin, qui
se faire comprendre lorsqu’il doit
sortir faire ses besoins.
n
Photo Jérôme Gallo
24
n
Domiciliée aux Charpennes,
Bérangère Chanéac amène
régulièrement ses enfants au
parc de la Tête-d’Or afin de leur
montrer des animaux. En rentrant chez elle, elle a croisé
Justin plusieurs fois et espère le
rencontrer à nouveau en passant volontairement par la rue
LE PROGRES - DIMANCHE 19 JUILLET 2015
Louis-Guérin. « Ma fille l’a caressé. Elle a 6 ans. Mon fils est trop
petit », précise cette maman de
33 ans, qui a un troisième
enfant encore bébé. « Des amis
l’ont vu aussi. Ils étaient impressionnés. On ne s’attend pas à
voir un animal comme ça en
ville. C’est rigolo. » Les enfants
ne sont pas les seuls à trouver
marrant ce cochon bien urbain,
à en croire Bérangère Chanéac.
La mère de famille pourrait-elle,
elle aussi, se laisser tenter par
l’adoption d’un cochon ? « Si
j’avais la maison, la place nécessaire et le terrain, pourquoi
pas ! », lance-t-elle amusée.
monsieur est venu me voir
pour me dire qu’il venait
d’abandonner son animal. Le
cochon reste une bête carac­
térielle. Il peut chercher à
s’imposer et garde facile­
ment de mauvaises habitu­
des. Résultat, il y a beaucoup
d’abandons », explique
Angel.
Comme n’impor te quelle
célébrité, Justin a lui aussi
vécu sa crise. Mais une édu­
cation stricte lui a permis de
ne pas gâcher sa carrière de
cochon star. n
Jérôme Gallo
« Le cochon est un
animal très sociable »
Danielle Marien vétérinaire
à Villeurbanne
Il n’y a rien d’étonnant à avoir un
cochon comme animal de compagnie. C’est un animal très
sociable qui s’adapte bien à la
compagnie des humains. Il grandit assez vite, selon les races,
mais le cochon américain est
assez petit par exemple. C’est un
animal omnivore, il peut manger
absolument de tout. Les mâles
sont souvent plus agressifs que
les femelles, c’est pourquoi on
conseille souvent de les castrer.
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