A toi de juger

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ADULTES : A VOUS DE JUGER !
u CONSEILS ET PROPOSITIONS D’ACTIVITÉS u
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LES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Quand il s’agit d’informer, d’éduquer et de sensibiliser les jeunes à la consommation responsable
de boissons alcoolisées, l’éducateur se trouve face à une problématique complexe, il a sans cesse
en tête le duel ambigu entre “alcool/plaisir” et “alcool/détresse”. Il va lui falloir mettre en œuvre
des objectifs importants, délicats par le fait qu’ils se rapportent au domaine socio-affectif.
Objectifs :
●
Répondre à une nécessité sociale de prévention par une éducation développant la
responsabilisation, l’aptitude au jugement personnel et à la prise de décision en résistance à la
pression d’un groupe.
●
Permettre l’acquisition de connaissances qui pourront être mobilisées pour faire des choix
personnels par libre discernement et non par soumission à des interdits et, être capable
d’argumenter ces choix face à un groupe, lors d’une rencontre avec quelques copains.
●
Combattre des idées fausses, déstabiliser des conceptions ou croyances fortement ancrées,
transmises par les pairs ou le milieu familial. La plus tenace d’entre elles et cependant celle qui
paraît être la plus facile à remettre en question étant vraisemblablement “l’alcool réchauffe”
qu’il conviendrait de remplacer dans les esprits par “l’alcool donne la sensation de chaleur”...
●
Mettre en place ou valoriser des images positives de comportements favorables à la santé. Faire
évoluer la conception “hygiéniste” de la santé basée sur l’interdiction de ce qui fait plaisir et
l’obligation de se plier à des règles ennuyeuses dans le but d’avoir un corps sain.
Une première approche pourrait être effectuée en permettant à chacun d’exprimer les besoins
qui lui sont propres pour se sentir “bien dans son corps, bien dans sa tête, bien avec les autres”.
Dans ce domaine, ne pourront être occultées sans pour cela qu’elles soient surdramatisées les
difficultés que rencontrent des adolescents à envisager leur intégration dans une société dont les
valeurs sont ébranlées par des grandes peurs telles que celle du chômage ou du sida.
●
Clarifier, expliciter les messages, pour limiter la possibilité d’interprétations diverses, en
excluant au maximum sous-entendus et allusions, par exemple en évitant d’induire l’impression
que la consommation d’alcool permettra de surmonter les difficultés individuelles de
communication.
●
Développer des attitudes de compréhension (et non de jugement) vis à vis de certaines conduites
à risque et de conduites déviantes en se gardant de leur donner valeur d’exemple.
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Dans ce cadre il s’agira d’éviter humiliation ou anxiété pour les jeunes qui connaissent parmi leurs
proches des consommateurs réguliers d’alcool. Sachant que l’environnement familial est un des
facteurs déterminants de la précocité et de la régularité de la consommation d’alcool, il pourrait
être pris également en compte l’attitude de la famille face à la consommation d’alcool par les
jeunes. Il sera question de savoir qu’il existe des conceptions différentes de l’éducation, les uns
étant persuadés que leur rôle essentiel est d’autoriser ou d’interdire, les autres choisissant de
laisser une totale autonomie. Ces deux attitudes extrêmes ayant chacune des aspects plus ou
moins positifs suivant la qualité de la communication établie entre les générations.
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LES ACTEURS
Les directives institutionnelles pour l’école en matière de lutte contre l’alcoolisme ont longtemps
prôné la dénonciation du « fléau alcool ».
Actuellement il est plus question de “mise en œuvre au sein des établissements scolaires d’une
politique d’information et de prévention en matière de santé...” dans laquelle sont acteurs des
“adultes qualifiés..., sous le contrôle des chefs d’établissements”. Sont ainsi encouragées les
initiatives de présentation des problèmes de santé publique dans une approche globale qui
permettra d’aborder des thèmes concernant tout sujet entrant dans le cadre de l’éducation à la
santé.
Les acteurs privilégiés en matière de prévention pour la santé : toute personne ayant une responsabilité éducative et désirant s’impliquer dans un projet ayant pour finalité d’informer, éduquer
et sensibiliser les élèves en matière de santé. Ces objectifs coïncident avec ceux de l’éducation
civique au collège qui donne priorité à une formation à la citoyenneté.
Ainsi, dans une société ou la consommation sous toutes ses formes tient une place prépondérante,
il s’agit d'éviter de considérer les jeunes comme des consommateurs passifs de connaissances. Les
adolescents étant en quête d’une place et d’une identité reconnue par les adultes qui l’entourent,
tout discours qui le réduit à l’état d’objet lui est intolérable. Il faut donc inscrire l’adolescent dans
une démarche active et participative.
D’autre part, un discours hygiéniste et menaçant, qui jugerait le jeune incapable et ignorant serait
au mieux inutile, au pire dangereux car susceptible de provoquer des effets inverses à ceux
escomptés : repli passif, attitudes de défi, prises de risques.
Les adultes en charge des adolescents doivent aider ces derniers à développer leurs compétences
et leur sens des responsabilités et considérer les jeunes comme des interlocuteurs à part entière.
Les instructions qui valorisent le plus la mise en place de projets sont celles des classes du cycle
technologique (Sciences de la Vie et de la Terre : chapitre “nutrition et activité de l’organisme”).
Dans le cadre des cours de lettres, il est possible de prévoir, après une séquence d’analyse
d’image, la construction de messages de prévention avec texte et image et mettant en jeu une
fonction poétique.
De la 5e à la seconde les programmes des différentes disciplines ne mentionnent pratiquement
pas de sujets d’étude concernant l’alcool mais cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent être abordés.
● En 5e générale, en SVT (Sciences de la Vie et de la Terre), le chapitre sur la digestion et les besoins
de l’organisme peut donner l’occasion de parler du parcours et des effets de l’alcool dans
l’organisme.
● En 4e générale, en SVT, le chapitre sur la transmission de la vie permet d’aborder éventuellement
quelques connaissances concernant l’alcool à l’occasion de l’étude des échanges placentaires.
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PROPOSITIONS D’ACTIVITÉS
En 3e générale, en transition entre les chapitres sur la “nutrition” et “l’étude des comportements
humains ... dangers des toxicomanies ; alcoolisme, tabagisme, drogue” il pourrait être précisé
que nous ne nous nourrissons pas seulement de lipides, glucides, protides et autres aliments
simples mais que nous trouvons aussi dans notre alimentation une source de plaisirs liés à l’oralité : la dégustation, et que les plats et les boissons qui les accompagnent sont chargés d’une
symbolique associant héritage culturel et attention des personnes ayant préparé le repas, ce qui
est particulièrement démonstratif pour les repas de fête.
Dans cette même classe, les livrets pédagogiques pour la prévention routière présentent des
documents et exercices par exemple pour comprendre les risques liés à la vitesse ou à la diminution du champ visuel en cas d’alcoolémie.
● En seconde, les professeurs d’économie pourraient exploiter des statistiques basées sur des
études chiffrées ou des résultats d’enquête concernant les données économiques et les comportements. En SVT l’étude du message nerveux et des neuromédiateurs peut être l’occasion d’aborder les effets de l’alcool sur le système nerveux ainsi que les idées fausses le concernant .
Pour atteindre ces objectifs, ou du moins concourir à leur mise en œuvre, il faut pouvoir mettre en
place des activités formatrices, motivantes et variées ouvrant une large place au dialogue en
intégrant cette action éducative à la formation générale de l’élève dans le respect des
programmes et des instructions officielles.
●
Que l’action soit menée par un enseignant dans le cadre de ses cours ou par une équipe
impliquant le personnel sanitaire et socio-éducatif dans la perspective d’un projet
interdisciplinaire, le plan global suivant pourrait être suivi :
◆
Emergence des conceptions (ou “croyances”) pour :
permettre aux élèves de s’exprimer sur leur savoir ;
● identifier les a priori ;
● affiner les objectifs à mettre en œuvre ;
● susciter le questionnement des élèves par la confrontation de ces conceptions ;
●
à partir :
du Quizz “Quelques colles sur l’alcool” (à télécharger sur notre site “Atoidejuger.com“ rubrique “Interdit aux plus de 20 ans !”) ;
● d’un dépliant pour la promotion de la lutte antialcoolique ;
● d’un questionnaire court ;
● d’une publicité pour une boisson alcoolisée.
●
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◆ Activités
●
Des recherches documentaires peuvent être menées en exploitant les informations fournies par
le site “Atoidejuger.com” ou par d’autres sources.
En salle informatique, les élèves peuvent travailler sur les chiffres à partir des divers tableaux
présents dans nos dossiers à télécharger et choisir la représentation graphique les illustrant le
mieux.
●
La découverte du quizz “Quelques colles sur l’alcool” pourra déstabiliser certaines croyances et
enrichir par une activité ludique les connaissances culturelles concernant entre autres thèmes
l’œnologie et les usages des boissons alcoolisées. Sur l’exemple de ces questions les élèves pourraient, à leur tour, et après recherches, élaborer de nouvelles questions à soumettre à leurs
camarades.
●
Mise en place de tests ou questionnaires d’opinion par les élèves portant sur la connaissance des
effets de l’alcool, sur les préjugés, sur la consommation de boissons alcoolisées, ... Ensuite, ils
pourront vérifier la validité de leurs techniques d’investigation en analysant les résultats
obtenus puis en les comparant aux chiffres issus des dernières statistiques du site
“Atoidejuger.com” - rubrique “Interdit aux plus de 20 ans !”
L’étape la plus formatrice sera vraisemblablement l’élaboration du sondage qui nécessite dans
un premier temps l’analyse des documents cités ainsi que la compréhension des informations
qu’ils fournissent.
●
Pour les élèves motivés par l’expérimentation, la mise en fermentation de fruits permettra de
mettre en évidence le rôle des levures, micro-organismes présents “naturellement” sur les fruits,
dans la fabrication de l’alcool. Pour cela, ils pourront mettre, en présence d’eau, dans deux
montages différents et fermés, d’une part des fruits intacts depuis leur récolte, d’autre part des
fruits ayant subi lavage et épluchage. Il faudra qu’ils aient la possibilité de comparer au
microscope les liquides présents dans les différents montages et d’identifier l’alcool présent
grâce à un réactif tel que le bichromate de potassium qui réagit en présence d’alcool, en milieu
acide.
●
En menant des enquêtes par des démarches auprès du Centre d’Information et de
Documentation de l’établissement, du Centre d’Information pour l’Orientation local ou par
courrier auprès de différentes entreprises identifiées grâce au minitel et à Internet, les élèves
pourront développer leur aptitude à communiquer et réunir des informations par exemple sur
les métiers liés à la production vinicole, l’histoire du vin ou d’une autre boisson alcoolisée, les
qualités recherchées par les consommateurs, la production des boissons alcoolisées et l’évolution de leur marché.
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Dans le domaine sanitaire des investigations pourront être menées auprès des médecins traitants,
des dispensaires ou des centres de soins locaux ; des recherches quant aux réponses sociales à la
consommation abusive de boissons alcoolisées pourront aussi être faites, chaque élève restant
libre du choix de son thème de recherche, mais invité à se montrer attentif à la communication des
renseignements collectés par ses camarades.
Les informations recueillies par les élèves ne manqueront pas de les intéresser. Ne seront-ils pas
étonnés d’apprendre, par exemple, que le vin nouvellement produit peu de siècles avant JésusChrist dans le sud de la France actuelle a réduit l’extension d’épidémies ? Une partie de la
population de cette époque a pu boire ce qui constituait un liquide relativement stérile, le vin,
alors que l’eau de boisson était vectrice de maladies.
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●
Un groupement de textes réunissant des extraits des œuvres de Rabelais, Zola et d’un des
“poètes maudits” tels que Verlaine Sagesse, Rimbaud Le bateau ivre ou Baudelaire pourra
permettre la comparaison des croyances liées au statut social de l’alcool.
Faisant partie intégrante de l’alimentation, le vin est considéré par Rabelais comme un élément
d’une grande pureté puisqu’il écrit dans le Cinquième livre, chapitre XLV comment Bacbuc
interprète le mot de la bouteille
“Vin tant divin, loin de toi est forclose
Toute mensonge et toute tromperie”
Alors que pour Baudelaire le vin constitue un élément indispensable pour remédier aux fatigues,
donner l’espoir, accéder à un certain état de béatitude et, pour le poète déclencher l’inspiration :
“... J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serait pour ce frêle athlète de la vie
L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur !”
L’âme du vin Les fleurs du mal.
A partir de l’analyse d’un extrait de l’Assommoir d’Emile Zola, apparaîtront le déterminisme et la
violence du comportement alcoolique considéré comme une tare héréditaire. Cette conception
donnant à la nature toute puissance sur l’homme le prive de son libre-arbitre et le dégage de toute
responsabilité individuelle sur son comportement. C’est la même “croyance” qui resurgit quand il
est question, dans de mauvais articles pseudo-scientifiques du “gène de l’alcoolisme”.
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●
Chaque année dans le cadre de son programme pédagogique “À toi de juger”, Educ’alcool
organise un concours pour les élèves de la 4e à la terminale, leur participation implique, dans
l
a
perspective motivante de la réalisation d’un projet, une réflexion sur la tempérance et la
consommation raisonnable des boissons alcoolisées.
En 94/95, il s’agissait du “Concours du jeune journaliste” sollicitant une production à partir de
la citation de Rabelais : “Nous autres, innocents, ne buvons que trop sans soif”.
En 95/96, le “Concours des jeunes scénaristes” proposait l’écriture d’un synopsis sur le thème
“La modération a bien meilleur goût”.
En 96/97, le “Concours du jeune photographe” proposait comme mode d’expression la photo
autour du thème “Les repas de fête”.
Pour l’ensemble de ces activités, le travail en groupes constitués par affinité, sur des sujets
différents paraît le plus profitable car il requiert et développe l’aptitude à communiquer et
nécessite une bonne écoute de chacun pour que le projet commun puisse aboutir, il favorise donc
l’établissement de la solidarité.
Depuis 1998, le programme “À toi de juger” s’enrichit et offre une bourse annuelle de 100 000 F au
meilleur projet pédagogique élèves-enseignants sur l’alcoolisation (voir site “Atoidejuger.com” rubrique “Adultes : à vous de juger !” ).
◆ Elaboration
de traces écrites ou de supports de communication destinés à l’élève, à la
classe ou à la communauté scolaire pour :
structurer les connaissances abordées ;
● valoriser les travaux de recherche effectués ;
● développer les capacités à communiquer et argumenter ;
● permettre aux élèves d’être acteurs dans des messages de prévention ;
●
sous forme de :
documents à reproduire pour la classe ou les élèves et les adultes de l’établissement scolaire :
textes, schémas, graphiques ;
● affiches dans la perspective d’une exposition ;
● production audiovisuelle : photos, vidéo, enregistrement sonore.
●
Avec une classe motivée ou des élèves participant à un “Club Santé”, une contribution à des
“Journées Santé” comme il s’en déroule de plus en plus dans les établissements scolaires peut être
envisagée.
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Mise en œuvre du jugement personnel :
Le moment le plus favorable pour que puisse être élaboré puis exprimé un jugement personnel est
celui d’un débat. Il pourra être facilité à partir de la fin de la 4e ou plus tard en fonction de la
maturité manifestée par les élèves par le visionnage de la vidéo “Si je vous dis... alcool”. (Pour
commander cette cassette “Atoidejuger.com” - rubrique “Adultes : à vous de juger !”).
Ce film de 20 mn s’attache à sensibiliser les jeunes aux problèmes de l’alcool à travers des
témoignages d’élèves, et de dégager des points de vue et des interrogations qui ouvrent les
débats en classe. Il se présente comme un “reportage” dont les parties peuvent être visionnées
indépendamment les unes des autres pour une utilisation thématique ou transversale selon les
matières enseignées.
On distingue deux grandes séquences :
● les adolescents face aux problèmes posés par l’alcool (16 mn) ;
● le discours de deux spécialistes confrontés quotidiennement à la problématique “adolescence
/alcool” (5 mn).
Avant la projection, il pourra être demandé aux participants de relever ce qui retient le plus leur
attention ; les plus pudiques auront la possibilité de se retrancher derrière les informations restant
dans le domaine des connaissances, ceux qui s’expriment plus facilement entreront dans le
domaine de l’opinion. Il sera clairement précisé que l’objet du débat n’est pas de mettre tout le
monde d’accord sur certains points de vue mais de permettre à chacun de s’extérioriser, sans y
être contraint, afin que la diversité des attitudes se révèle tout en étant respectée.
Lors d’une éventuelle 2e projection avec des pauses pour faciliter la prise de notes, l’élaboration
d’une liste collective des mots ou expressions se rapportant à l’alcool constituera avec profit des
points de repères. Cette démarche pourra permettre l’évolution du jugement de chacun.
La mise à disposition pendant le débat des données sur la consommation des jeunes, sur les effets
physiologiques de la consommation d’alcool ainsi que sur les attitudes individuelles face aux
boissons alcoolisées permettra de recentrer le débat sur des données objectives, si cela s’avère
nécessaire.
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Certaines remarques attireront peut-être davantage l’attention :
“A force de boire, on peut devenir alcoolique. Il faut avoir des limites”
Quand ne s’agit-il plus du légitime accès à un certain plaisir ? Quand commence la dépendance ?
Quel besoin cherche-t-on à satisfaire en prenant l’habitude de boire ? Pourquoi boire peut
devenir un besoin ? Quels sont les besoins de chacun d’entre nous ?
Si des questions sont posées à propos du diagnostic d’alcoolisme, il peut être indiqué que des
analyses sanguines précises peuvent le dépister précocement (mesure du taux de la gammaglutamyltransférase, enzyme sanguine et évaluation du volume globulaire moyen). La
surveillance des variations de ces données permettent au malade et au médecin d’apprécier
l’efficacité du traitement entrepris. La communication de cette information donne irréfutablement
à l’alcoolisme le statut de maladie qui évolue et peut être guérie si elle est reconnue avant que les
lésions qu’elle occasionne ne soit irrémédiables.
“Est-ce que je connais mes limites”, “est-ce que je les dépasse?”, “quand ai-je envie d’arrêter ?”
Se poser ces questions manifeste une réelle prise de responsabilité individuelle, mais comment
peut-on connaître ses limites ? Il ne peut être édicté de règle en la matière, cependant un certain
nombre d’indices peuvent être recensés avec la participation des élèves : quand on n’a plus le
plaisir de la substance, quand on boit pour avoir quelque chose dans la bouche, quand on sent
que le regard des autres sur nous est en train de changer, quand on affirme avec beaucoup de
certitude que l’on est dans son état normal sans écouter les arguments des proches... Il sera mis
en jeu une certaine responsabilité collective quand on se montrera attentif au comportement de
l’entourage. La prise de conscience de l’atteinte des limites est d’autant plus difficile que l’alcool
a un effet psychotrope, désinhibiteur., modifie perception et comportement, peut donner une
assurance inaccoutumée dangereuse lorsqu’il s’agit de conduire un véhicule. A ce propos peut
être cité le programme “nez rouge” mis en place au Québec et en France à Strasbourg pendant
certaines périodes et permettant de disposer de chauffeurs à la sortie des lieux publics où sont
consommées des boissons alcoolisées.
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“Si tu n’as pas envie de boire et qu’ils ne te forcent pas, ce sont de vrais copains”
S’entraîner à trouver des réparties pleines d’humour pour arrêter de consommer quand on n’en
ressent plus de plaisir, ou ne pas consommer du tout, peut être l’occasion d’aider à résister aux
pressions du groupe. Montrer que l’on a des connaissances concernant l’alcool dans une telle
situation peut aussi susciter l’estime des pairs.
◆
Evaluation de l’atteinte des objectifs :
L’évaluation est difficile mais indispensable pour qui veut éviter de travailler dans le vide ou avec
des résultats inverses à ceux qui sont escomptés. Certaines investigations sont réalisables à court
terme, le long terme ne pouvant être envisagé que sur les années à venir !
Pour les connaissances :
- questionnaire d’évaluation sous forme de QCM (questions à choix multiples) par exemple ;
- réalisation d’un “sans faute” au Quizz.
● Pour le domaine socio-affectif : il ne semble pas pouvoir être possible de proposer une
évaluation fiable. La manière de compléter la bulle vide d’une vignette de bande dessinée ou de
terminer une phrase commencée renseignera sur l’évolution des à priori en comparaison avec
ceux qui avaient été exprimés lors de la première phase du travail, même si les élèves
connaissent et expriment les “bonnes” réponses attendues, sans se les être réellement
appropriées.
●
D’autre part la motivation des élèves, leur participation active aux recherches, à l’élaboration des
traces, leur implication attentive au débat, la formulation d’avis évoquant la responsabilité
individuelle ou collective sont autant d’indices permettant de préjuger, partiellement sans nul
doute, de l’efficacité de l’action entreprise.
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